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Au-delà de l'instrumentalisation: une nouvelle identité pour le tiers secteur en France?Galarneau, Marilène 08 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur la constitution du tiers secteur français en tant qu’acteur social et politique. Dans de nombreux pays, les relations entre l’État et les organismes mutualistes, coopératifs et associatifs de la société civile (un ensemble hétérogène qu’on appelle ici le « tiers secteur ») ont été récemment formalisées par des partenariats. En France, cette institutionnalisation s’est concrétisée en 2001 par la signature d’une Charte (CPCA). Nous explorons l’hypothèse qu’à travers l’institutionnalisation, le tiers secteur français se construit en tant qu’acteur –ayant une (ou des) identités propres de même qu’un projet de société relativement bien défini.
La perspective dominante présente dans la littérature internationale traitant de l’institutionnalisation des rapports entre l’État et le tiers secteur est celle d’une instrumentalisation des organisations du tiers secteur au détriment de leurs spécificités et de leur autonomie. Cette perspective nous semble limitative, car elle semble être aveugle à la capacité d’action des organisations. Par conséquent, dans ce mémoire, nous cherchons à comprendre si une transformation identitaire a eu lieu ou est en cours, au sein du tiers secteur français, et donc s’il se transforme en acteur collectif.
Pour apporter certains éléments de réponse à nos hypothèses et questions de recherche, nous avons effectué une analyse des discours via deux sources de données; des textes de réflexion rédigés par des acteurs clés du tiers secteur français et des entretiens effectués avec certains d’entre eux au printemps 2003 et à l’automne 2005. Sur la base de deux inspirations théoriques (Hobson et Lindholm, 1997 et Melucci, 1991), notre analyse a été effectuée en deux étapes. Une première phase nous a permis d’identifier deux cadres cognitifs à partir desquels se définissent les acteurs du tiers secteur français, les cadres « association » et « économie solidaire ». Une deuxième phase d’analyse consistait à déterminer si les deux cadres cognitifs pouvaient être considérés comme étant des tensions existant au sein d’un seul et même acteur collectif.
Nos résultats nous permettent de conclure que les organisations du tiers secteur français ne se perçoivent pas globalement comme un ensemble unifié. Néanmoins, nous avons pu dégager certains éléments qui démontrent que les cadres sont partiellement conciliables. Cette conciliation est grandement subordonnée aux contextes sociopolitiques et économiques français, européen et international et est également conditionnelle à la découverte d’un mode de fonctionnement convenant à tous les acteurs. / This thesis is concerned with the third sector in France as a social and political actor. In numerous countries, relations between the state and mutual organizations, cooperatives and associations of civil society (a heterogeneous set that we refer to here as the “third sector”) have recently been formalized as partnerships. In France, the institutionalisation of this partnership was formalised par the signing of a Charter (CPCA) in 2001. We will explore the hypothesis that, through the institutionalization process, the French third sector has been constructing itself as an actor, with its own identity or identities as well as a relatively well-defined social vision.
The dominant perspective in the international literature dealing with the institutionalisation of relations between states and third sectors focuses on the instrumentalisation of third sector organizations to the detriment of their specificity and their autonomy. This perspective seems limited, in our view, since it appears to be blind to these organizations capacity for autonomous action. Therefore, in this thesis, we seek to understand if we can identify an ongoing transformation in the identity of the French third sector, such that it is emerging as a collective social and political actor.
To address our hypotheses and research questions on the subject, we undertook an analysis of two sorts of data: texts written by key actors of the sector in which they reflect on the sector’s identity and interviews with certain of these actors in 2003 and again in 2005. We carried out a two-step analysis on the basis of two theoretical inspirations (Hobson, Lindholm, 1997 and Melucci, 1991). The first phase allowed us to identify two cognitive frames through which the actors of the French third sector identify themselves: one is the « associative » frame and the other, the frame of « économie solidaire ». The second phase allowed us to determine if these two cognitive frames might be considered as representing tensions existing within a single collective actor.
Our results lead us to conclude that the organizations of France’s third sector do not se themselves as a unified collective actor. None the less, we were able to observe some elements showing that the frames that divide them may be partially reconcilable. This reconciliation is highly contingent on the French, European and international contexts and is also conditional on the construction of a modus operandi that works for them, since the aspirations of the actors are highly convergent.
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Economía solidaria, acción colectiva y espacio público en el sur de BrasilSarria Icaza, Ana Mercedes 06 May 2008 (has links)
Es posible identificar una importante dinámica de crecimiento y diversificación de experiencias de economía solidaria en los últimos diez años, unido a una creciente actuación de organizaciones gubernamentales y no gubernamentales para la promoción y apoyo de las mismas y a una amplia construcción teórica sobre el asunto
Esta tesis analiza los procesos de articulación, organización y movilización de la red de actores y organizaciones de la economía solidaria constituidas en el Estado de Rio Grande do Sul, Brasil, buscando entender en qué medida éstas son generadoras de espacios públicos autónomos, capaces de recrear nuevos espacios de relaciones sociales y económicas y de producir transformaciones más amplias, en diferentes esferas (cultural, social, económica, política) y niveles (local, regional, nacional).
Se entiende que, en Brasil, las organizaciones y actores de la economía solidaria desarrollan, por un lado, una acción de crítica pautada en un discurso movilizador orientado a la transformación social y, de otro, una acción de legitimación e institucionalización orientada a la participación en los procesos decisorios y de representación política. El análisis retoma las lógicas de acción que se desprenden de esas relacionas y de los discursos construidos por los actores sociales. El trabajo permite identificar un conjunto de contradicciones y desafíos colocados para la economía solidaria hoy, en tanto que espacio de acción colectiva integrada en los procesos de construcción y ampliación de la democracia, en que no es más posible disociar lo social, lo político y lo económico. / Une importante dynamique de croissance et diversification d’expériences d’économie solidaire se développe dans les dix dernières années, en rapport avec l’action d’organisations gouvernementales et non gouvernementales qui les soutiennent et avec une large construction théorique sur le sujet.
Cette thèse fait l’analyse des processus d’articulation, organisation et mobilisation du réseau d’acteurs et organisations de l’économie solidaire constituées dans l’État du Rio Grande do Sul, Brésil, tout en cherchant de comprendre dans quelle mesure ceux-ci permettent de développer des espaces publiques autonomes, capables de renouveler des espaces des relations sociales et économiques et de produire transformations plus larges , dans des différents sphères (culturel, social, économique, politique) et niveaux (local, régional, national).
Au Brésil, les organisations et acteurs de l’économie solidaire développent, au même temps, une action de critique basée dans un discours mobilisateur orienté vers la transformation sociale et, d’autre, une action de légitimation et institutionnalisation orientée vers la participation aux processus de décision et de représentation politique. L’analyse reprend les logiques d’action et les discours construits par les acteurs sociaux. Le travail permet d’identifier un ensemble de contradictions et défis pour l’économie solidaire aujourd’hui, en tant que espace d’action collective intégrée aux processus de construction et ampliation de la démocratie, dans lequel il n’est plus possible de dissocier le social, le politique et l’économique.
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Tiers secteur et développement participatif à Beni Lubero, RD Congo / Third sector and participatory development in Beni Lubero, DR CongoKakule Matumo, Jean Bosco 11 December 2015 (has links)
Les recherches récentes sur le pluralisme socioéconomique et développemental dans le monde réhabilitent les intuitions de Polanyi : la révision fondamentale du sophisme économiste et l’encastrement de l’économique. Dans cette optique, la présente thèse a pour objet de penser l’articulation de trois phénomènes : le tiers secteur, le développement et la participation, à partir de l’observation des pratiques des acteurs du mouvement de solidarité associative à Beni Lubero, en RD Congo. Son approche pluridisciplinaire effectue, par une analyse beaucoup plus qualitative que quantitative, des allers et retours entre théories et faits empiriques in situ. Les deux premières parties tentent d’y identifier l’existence d’une gamme d’institutions susceptibles de compter parmi le tiers secteur compris, à l’interstice des secteurs public et privé et au creux d’autres concepts de l’économie plurielle, comme la stratégie d’auto-organisation collective, pour entreprendre ensemble et autrement ; en fonction d’un centre d’intérêts commun. La troisième partie, repensant le changement du paradigme du développement, assume celui-ci comme participatif par essence et, partant, stigmatise la pesanteur des interférences sur la conquête du concept ; et surtout en RD Congo. Elle vérifie combien, au sein de la société civile locale, le tiers-secteur de Beni Lubero est l'un des véritables leviers du processus d’auto-développement, grâce à sa multi-combativité participative. La dernière partie précise le contenu de la participation : son caractère trifacial (réfléchir, décider et agir), la nature triadique de son acte (s’associer, contribuer et bénéficier), les modes, techniques et méthodes de sa promotion ; ainsi que la transversalité de sa notion en sciences sociales et humaines. Puis, au filtre du design participatif d’Archon Fung, elle corrobore l’effectivité de la participation au sein du tiers secteur étudié. A moins de décrocher sa vigilance sur le balancier entre excellence et obstacle, la participation y paraît un tremplin à la plus-value incontestable ; notamment, en termes de membership, de leadership, d’entrepreneurship, de relationship et partnership, d’empowerment, d’ownership... / The recent research on the socioeconomic and developmental pluralism worldwide rehabilitate the insights of Polany i: fundamental review of sophistry economist (economist fallacy) and promoting the embedding of the economy. This thesis is in their view. Its purpose is to consider the linkages between three phenomena: the third sector, development and participation. To assess their articulation, it’s based on the observation of practices of the actors of various associations and solidarity movement in Beni Lubero, DR Congo. Its approach is multidisciplinary and its analysis is more qualitative than quantitative. It makes back and forth between theories and empirical facts in situ. The first two parts attempt to verify the existence of a range of institutions likely to be among third sector. The latter is then designed to the interstices of private and public socio- economic sectors; and in the hollow of the other concepts of the plural economy, such as collective self-organization strategy to undertake all together and otherwise; according to common interests. The third part rethinks the change in the development paradigm. It assumes that it’s essentially participatory. Therefore, it stigmatizes gravity of interference against the conquest of this concept, especially in DR Congo. Then, it checks how the Beni Lubero third sector, as part of the local civil society, is emerging as one of the real levers of self-development process, through its participatory multi-fighting. The final part specifies the content of participation: its triple facet (think, decide and act) and the triadic nature of its act (associate or join, contribute and benefit); methods, techniques and methods for its promotion; and the transversality of its concept through social sciences. Then, checking its practices through the participatory design of Archon Fung confirms the effectiveness of the participation in the Beni Lubero third sector. Unless failing in vigilance on the balance between excellence and obstacle, participation there seems a springboard whit a gain undeniable ; in particular, in development of membership, leadership, entrepreneurship, relationship, partnership, empowerment, ownership...
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Solidarité et charité dans la question sociale : les associations en France et les ONG au Brésil / Solidarity and charity in the social question : associations in France and NGOs in BrazilEberspächer-Gumz, Aline Mara 17 December 2010 (has links)
Il est possible d’observer que dans les vingt dernières années une nouvelle catégorie d’organisations s’est renforcée dans les sociétés brésilienne et occidentale. Cette catégorie est née de la force unificatrice de la société civile. La société a perçu qu’en travaillant ensemble, de forme associative, avec la participation du volontaire, on renforce les moyens d’atteindre ses objectifs. Au Brésil, ces organisations sont appelées tiers secteur, étant donné qu’elles n’appartiennent ni au premier secteur (l’État), ni au second (le Marché), elles sont populairement nommées de ONG (organisation non gouvernamentale). Dans la société française, ces organisations sont appelées de l’économie sociale et solidaire. Cet modèle économique est née de l’association d’individus qui ont lutté pour une meilleure qualité de vie.La thèse présente une analyse comparative des caractéristiques des organisations du tiers secteur prenant en considération la réalité européenne, à partir de la France et celle de l’Amérique latine à partir du Brésil, focalisant la théorie, l’action professionnelle et le financement des agents responsables du fonctionnement de ces organisations. La thèse présente ainsi les similitudes et différences à travers d’une analyse comparative entre les organisations françaises et brésiliennes qui s’occupent de la question sociale. Cette analyse permet une réflexion à propôs du rôle du citoyen face aux pouvoirs publics et des réels capacités de transformation sociale engendrées par le tiers secteurs. / It is possible to observe that in the last twenty years a new class of organizations has increased in Brazil and Western societies. This category emerged from the unifying force of the civil society. The civil society has seen that by working together in associations, with voluntary participation, it reinforces the means to achieve its objectives. In Brazil, these organizations are called the third sector, since they do not belong to the first sector (the State) or the second sector (the market); they are named NGOs (Non-Governmental Organizations). In France, these organizations are known as the social economy. This economic model was born from the association of individuals who fought for a better quality of life. This thesis presents a comparative analysis of the characteristics of third sector organizations, taking into consideration the European reality from France and the Latin America reality from Brazil, focusing theory, professional action and funding agents responsible for the operation of these organizations. This thesis presents the similarities and differences through a comparative analysis between the Brazilian and French organizations involved in social issues. This analysis provides a reflection on the role of the citizen and the government discussing the real possibilities of the social transformations engendered by the third sector.
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Le tiers secteur du logement dans la région métropolitaine Vienne-Bratislava. Recompositions d’une offre de logement abordable et fabrique métropolitaine / The third housing sector in the metropolitan region Vienna-Bratislava. Renewal of an affordable housing suppl y and metropolitan fabricMeyfroidt, Aurore 07 December 2016 (has links)
Le tiers secteur du logement, segment hybride entre le logement social et le logement privé, héritier des coopératives d'habitat de la fin du XIXème siècle, est redécouvert en sa qualité d'alternative potentielle : il renverrait à une offre de logement abordable, qui viserait à loger décemment l'ensemble de la population, dans des contextes spatiaux très divers, mais majoritairement dans des métropoles toujours plus sous pression démographique, foncière et socio-spatiale . Le périmètre métropolitain est novateur pour analyser les effets spatiaux de ce segment qui paraît indissociable du cadre national. La région métropolitaine Vienne-Bratislava est souvent étudiée sous l'angle de la coopération transfrontalière, « par le haut », où le poids des divergences nationales, en termes socio-économiques et de politiques publiques, demeure important, questionnant alors l'intégration de la reg1on métropolitaine. Cependant, la partie autrichienne, tout comme la partie slovaque de cette région transfrontalière font face à des défis similaires, qu'il s'agisse de périurbanisation (y compris un phénomène de périurbanisation transfrontalière), d'attractivité métropolitaine ou encore de maintien de la cohésion socio-spatiale. Une entrée par le tiers secteur du logement, segment du logement présent dans les deux contextes nationaux sous des formes et avec une part dans le stock et la construction très variées, permet de questionner l'intégration silencieuse de la région métropolitaine, par l'évolution du tissu métropolitain (à travers la production au concret du tiers secteur), les stratégies des acteurs et l'évolution des politiques publiques, à l'interface entre viabilité économique et mission d'intérêt général. / The third housing sector, as a hybrid segment linking social housing and private-driven housing, is being rediscovered as an alternative form of housing, due to the legacy of housing cooperatives from the end of the 19th century: it could lead to an affordable housing supply so as to offer decent accommodation to a broader part of the population, in various spatial contexts but mainly in metropolitan areas which face ever-increasing demographie, land and socio-spatial pressure. The choice of a metropolitan perimeter provides an added dimension to this housing segment which seems to inextricably echo the national scale. The metropolitan region Vienna-Bratislava is often analyzed with a focus on cross-border cooperation, with a top-down approach . However national divergences in terms of socio-economic development and public policy orientations remain significant, and thus question the true extent of the integration of this metropolitan cross-border region. Nevertheless both Austrian and Slovak part of this region face similar issues such as suburbanization (including a rising cross-border suburbanization process), attractiveness of metropolises, and socio-spatial cohesion. Through the scope of the third housing sector which exists in both contexts under various forms (in terms of both housing stock and construction) I will question the silent integration of this metropolitan region by monitoring the evolution of the metropolitan fabric (through the concrete housing production in the third housing sector), strategies of stakeholders and the evolution of housing policies, caught between economie viability and general interest tasks.
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Construire l’évaluation de l’impact social dans les organisations à but non lucratif : instrumentation de gestion et dynamiques de rationalisation / Building social impact measurement in not-for-profit organizations : management instrumentation and rationalization dynamicsKleszczowski, Julien 18 December 2017 (has links)
Cette thèse s’intéresse à la manière dont l’évaluation de l’impact social est construite et mise en œuvre au sein des organisations non lucratives. A la croisée du contrôle de gestion et de la théorie des organisations, elle vise à contribuer à la recherche sur les organisations du tiers secteur, peu étudiées en sciences de gestion jusqu’à présent.Depuis quelques années, il existe un large consensus sur la nécessité de mesurer la valeur produite par les organisations à finalité sociale pour la société. Cette mesure doit permettre à ces organisations de rendre compte de l’accomplissement de leur mission à leurs parties prenantes et de piloter leur activité. Malgré une forte volonté de plusieurs acteurs institutionnels, aucune norme ni consensus n’a émergé à ce jour sur la façon d’évaluer l’impact social des organisations non lucratives. Par conséquent, les acteurs sont confrontés à de nombreuses questions sur le contenu et les modalités pertinentes de cette évaluation. Par ailleurs, la mise en place d’une évaluation conforme aux attentes des financeurs au détriment des attentes d’autres parties prenantes, et plus généralement l’influence de la sphère lucrative sur la façon dont l’évaluation de l’impact social est mise en œuvre, induisent des questionnements quant à sa cohérence avec la logique propre des organisations non lucratives.Ces enjeux nous ont amené à faire le choix de nous focaliser sur la construction des pratiques concrètes d’évaluation de l’impact social au sein des organisations non lucratives, et à étudier spécifiquement l’articulation entre les caractéristiques techniques et le contexte de l’évaluation de l’impact social. Pour analyser cela, nous mobilisons la notion de rationalité. La thèse s’appuie également sur les travaux académiques portant sur la mesure de la performance des organisations non lucratives d’une part et sur la littérature relative à l’instrumentation de gestion et aux dispositifs socio-matériels d’autre part.La thèse s’appuie sur une méthodologie de recherche-intervention. Le doctorant a été durant trois ans chef de projet sur l’évaluation de l’impact social au sein d’Apprentis d’Auteuil, une grande fondation dédiée à la jeunesse en difficulté. Le matériau est constitué en deux parties : un niveau organisationnel qui correspond au processus d’élaboration de la réflexion et du déploiement de l’évaluation de l’impact social pour l’organisation dans son ensemble, et un niveau projet qui est composé de cinq démarches d’évaluation de l’impact social d’entités particulières de l’organisation. Cette double observation permet une analyse de l’ensemble des dynamiques associées à l’évaluation de l’impact social au sein de l’organisation.Les résultats de la thèse sont structurés en trois parties. Premièrement, nous proposons un cadre analytique permettant de mettre en perspective l’ensemble des outils d’évaluation de l’impact social existants d’une part et les pratiques en matière d’évaluation de l’impact social d’autre part. Deuxièmement, nous montrons que la mise en œuvre de l’évaluation de l’impact social se traduit par une pluri-rationalité, combinant la rationalité instrumentale et d’autres formes de rationalité, garantissant une cohérence entre le jugement des acteurs externes, la représentation de l’entité évaluée et le processus d’évaluation en lui-même. Troisièmement, nous montrons que l’évaluation de l’impact social peut être considérée comme un mythe rationnel. Ce mythe rationnel a permis l’appropriation de l’idée sans le déploiement d’un outil d’évaluation standardisé, permettant ainsi une mise en œuvre faisant sens pour les acteurs et conforme aux spécificités de l’action non lucrative. / This thesis focuses on how social impact assessment is built and implemented within nonprofit organizations. At the crossroads of management accounting and organizational theory, it aims to contribute to the research on third sector organizations which have been little studied in management science until now.In recent years there has been a broad consensus on the need to measure the value for society produced by socially-oriented organizations. This measure should enable these organizations to report on the fulfillment of their mission to their stakeholders and to monitor their activities. Despite the willingness of several institutional actors, no standard or consensus has yet emerged on how to assess the social impact of nonprofit organizations. Thus stakeholders face with many questions about the content and the relevant tools to implement. Moreover, the implementation of an evaluation in line with funders' expectations at the expense of other stakeholders’ expectations and more generally the influence of the business sphere on social impact measurement raise questions about the coherence between social impact measurement and specificity of non-profit organizations.These challenges led us to choose to focus on the construction of actual practices of social impact measurement in nonprofit organizations. We chose to study more specifically the articulation between the technical aspects and the context of social impact measurement. To analyze this, we rely on the notion of rationality. The thesis is also based on the academic work on measuring the performance of non-profit organizations on the one hand and on the literature on management tools and socio-material devices on the other hand.The methodology of the thesis is an intervention research. For three years, the Ph.D. candidate acted as a project coordinator on social impact measurement at Apprentis d'Auteuil, a large French foundation dedicated to youth facing social difficulties. Empirical data is divided in two parts: an organizational level that corresponds to the process of reflection and deployment of social impact measurement within the organization as a whole, and a project level consisting of five social impact evaluations of specific entities inside the organization. This double observation level allows an analysis of various dynamics of social impact measurement within the organization.The results of the thesis are divided into three parts. First, we propose an analytical framework which enables to position both existing social impact measurement tools and organizational practices of social impact measurement. Secondly, we show that the implementation of social impact assessment results in a multi-rationality, combining instrumental rationality with other forms of rationality. This combination of rationalities is analyzed in the judgment of external actors, representation of the entity evaluated and the measurement process itself. Third, we show that social impact assessment can be considered a rational myth. This rational myth allowed the appropriation of the idea without the deployment of a standardized evaluation tool. This appropriation enables a meaningful implementation for the actors in conformity with the specificities of nonprofit organizations.
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Les coûts de la protection contre les violences de genre : autonomie et dépendance dans les groupes des tiers secteurs au Québec et en FranceLeboucher, Marion 04 1900 (has links)
Depuis les années 2000, les « violences faites aux femmes » (VFF) font l’objet d’un traitement
politique sans précédent. Cette publicité, fruit des luttes et des revendications féministes, est aussi
le produit d'une histoire institutionnelle qui fait l'objet de cette recherche. Cette thèse porte sur les
évolutions de l'encadrement étatique de la protection des victimes de violences de genre depuis les
services d'aide proposés au sein même des groupes des tiers secteurs. Elle analyse ainsi comment
les « coûts » des politiques de protection de lutte contre les VFF reproduisent du genre. Ces
politiques sont analysées à travers une réflexion matérialiste sur la « protection institutionnalisée »
(Brown, 1995) et en pensant le travail associatif/communautaire autour des violences avant tout
un travail de soin. Trois niveaux d’analyse y sont explorés : celui des politiques publiques, celui,
intermédiaire des relations entre l’État et les groupes des tiers secteurs, et celui plus sensible des
pratiques de travail d’intervention. Cette recherche repose sur les monographies de quatre
associations et organismes communautaires d’accompagnement des travailleuses du sexe et d’aide
aux femmes victimes de violence conjugale en France et au Québec. La démarche méthodologique
combine des entretiens sous forme de « récits de pratique » avec les intervenant·es et les directions
de ces organisations et une analyse documentaire des politiques qui encadrent leur travail. L’angle
des financements montre que les organismes sont utilisés comme des instruments de mise en oeuvre
des politiques publiques. La comparaison met en lumière différentes stratégies et réponses des
organismes. Cette dépendance contraint aussi le travail d'intervention dont la charge administrative
s'alourdit et tend à réduire la part de soin pourtant inhérente à la relation d'aide. Ensuite, la thèse
montre que l'institutionnalisation des politiques de lutte contre les VFF s'accompagne d'une mise
sous contrainte des droits à l'aide et à la protection. Si la mise à l’agenda politique des violences de
genre est le fruit de plus larges revendications contre le poids du mariage et le contrôle de la sexualité
des femmes, lorsqu’elles sont intégrées dans le langage de l'action publique, sa définition tend à se
resserrer sur des notions de risque social ou de crime. / Since the 2000s, “violence against women” (VAW) has raised political interest on an
unprecedented scale. This exposure is the result of feminist demands and struggles. But it is also
the result of an institutional history which is at the heart of this research. The focus of this thesis
is the expanding role of the state in regulating the protection of gender-based abuse victims. The
research takes the standpoint of social services within nonprofit organizations. It analyzes the costs
of VAW protection policies and how they reproduce gender oppression. These policies are
analyzed through a materialist reflection on “institutionalized protection” (Brown, 1995) and by
considering nonprofit work with victims first and foremost as care work. This thesis provides three
levels of analysis: public policies, the relations between the State and nonprofit organizations, and
finally, on a more tangible level, I analyze social work practices. This research is based upon the
monographs of four non-profit organizations: supporting sex workers and assisting women victims
of domestic abuse in France and Quebec. From a methodological perspective, this research
combines narrative interviews of the organizations’ workers and head of staff, with a literature
review of policies governing their work. The study of funding shows that nonprofit organizations
are used as tools to implement public policies. The comparison highlights different strategies and
differentiated responses from organizations. Organizations’ reliance on public funding restrains
social work. The administrative burden limits the part of care pivotal to social work. The thesis
demonstrates further that institutionalization of policies on VAW leads to a restriction of the rights
to assistance and protection. Political awareness of gender-based violence falls within broader
reassessments of issues such as marital pressure and the policing of women’s sexuality. But when
it comes to state action, it tends to be conflated to social risk and crime.
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L'économie sociale au Liban : essai d'analyse et enquête sur l'hybridation des ressources financières des coopératives agricoles / The Social Economy of Lebanon : analysis and Investigation of the Hybridization of the Financial Resources of the Agricultural CooperativesKhoury, Bechara 08 June 2011 (has links)
L’économie sociale et solidaire (ESS) constitue un champ d’étude très peu exploré au Liban, où ce secteur est méconnu, alors qu’il est supposé constituer l’axe du développement rural de ce pays. Aussi la problématique centrale de cette thèse consiste-t-elle à élucider comment les coopératives agricoles (CA) réussissent à assurer les moyens financiers nécessaires à leur développement. Il s’agit plus précisément de savoir (1) quels sont les modes de financement informel qui soutiennent la croissance du secteur de l’ESS en milieu agricole et (2) quels sont les modes de financement formel desquels dépend la pérennité de ces coopératives. L’étude de la coopération dans les sociétés civiles, de ses modes de gouvernance originaux, des enjeux sociaux et relationnels inhérents à l’interaction de la coopérative avec son environnement et des problèmes d’accès au financement interne et externe des sociétés de l’ES amène à placer au centre de cette discussion la notion d’hybridation des ressources financières internes et externes, entre la contribution du bénévolat, la cotisation des membres, les subventions publiques, nationales régionales ou locales, et les recettes tirées de l’activité elle-même. Les sociétés de l’ESS connaissent en effet un problème particulier : leur forte dépendance envers leurs parties prenantes. Plus particulièrement, le développement des CA se heurte d’une manière régulière : (1) aux problèmes de coûts de production et de commercialisation, portant préjudice à leur marge de profit, donc sur leur capacité d’autofinancement ; (2) aux difficultés du recours à l’emprunt bancaire, généralement associées à des problèmes de collecte de garanties suffisantes pour couvrir les prêts, plus qu’à celle du coût de cet emprunt. Il s’ensuit que les coopérateurs ont du mal à couvrir leurs besoins en fonds de roulement (court terme), en équipements (moyen terme) et en infrastructures (long terme). Cette hypothèse est assise sur deux approches théoriques complémentaires : (1) la théorie de l’agence, permettant de souligner que l’hybridation des ressources financières provient des rapports entre coopérateurs et autres parties prenantes et de mettre en exergue les effets pernicieux des asymétries informationnelles – donc de l’absence de transparence des finalités des coopératives – sur la confiance des pourvoyeurs de fonds, banques et parties prenantes ; (2) la théorie des droits de propriété, laquelle – en conséquence du transfert de ceux-ci à une tierce partie et de la dispersion du capital dans les mains d’un grand nombre d’actionnaires - met en lumière le risque d’adoption de comportements opportunistes par les dirigeants, voire des coopérateurs. Cependant et à l’aune de l’étude du terrain, il apparaît que cette adoption comportementale dépend moins de la géographie du capital que de l’intention préalable des actionnaires. L’étude empirique réalisée dans la seconde partie de cette thèse met en exergue, par-delà la diversité des types d’hybridation des économies des CA libanaises, la nécessité de dépasser l’approche du financement de ces entreprises selon laquelle celles-ci ne mobiliseraient que des ressources marchandes, comme toute entreprise, et des ressources non-marchandes provenant du secteur public pour compenser le manque de productivité ou le manque de rentabilité. Il est question ici d’élargir les perspectives de recherche (1) à la réalité des marchés sur lequel se positionnent les CA grâce à la mobilisation de leurs réseaux sociaux et (2) aux avantages que ces sociétés peuvent tirer en ce qui a trait à l’amélioration de leur développement en termes de réduction de coûts et d’acquisition de connaissances favorables à leur progrès technique... / The social and cooperative economy of Lebanon has been little studied, and this field is little understood, even though it is considered to be a major factor for the development of the country. Therefore, the main issue in this thesis is finding out how the Lebanese cooperatives, and particularly the agricultural cooperatives, manage to assure the funding necessary for their development. To be more precise, it is a question of discovering (1) what are the more informal ways of financing which underlie the growth of the social and cooperative economy especially where farming is concerned and (2) what are the formal ways of financing on which the cooperatives rely in order to endure. The study of cooperation in civil societies, of its original methods of governance, of the social and relational factors inherent in the interaction of a cooperative with its environment, and of the problems of access to internal and external funding shows that central to this discussion is the notion of hybridization of the internal and external financial resources, involving voluntary contributions, the subscriptions of members, the public, national, regional and local subsidies, and the income gained from the actual activity. The cooperative societies in fact face a particular problem, namely their major dependence on their associates. The development of these cooperatives faces (1) problems of production and marketing costs, cutting down their profit margins and so their ability to finance themselves, and (2) difficulties in obtaining bank loans, generally connected with obtaining sufficient guarantees to cover the loans rather than the actual cost of any loan. It follows that the members of cooperatives have difficulty in covering their needs in short-term funding for equipment (medium term) and infrastructure (long term). This hypothesis is based on two complementary theoretical approaches: (1) the theory of agency, allowing emphasis on the fact that hybridization of financial resources comes from relations between cooperative members and other parties involved and showing up the deleterious effects of informational imbalance – with absence of transparency over the aims of the Cooperatives – on the confidence of the providers of funding, such as banks; (2) the theory of the rights of property, which, because of their transfer to a third party and of the dispersion of capital among numerous shareholders, highlights the risk of the adoption of opportunist behavior by the directors or even by the members of the cooperative. However, with study of the terrain, it appears that adoption of this behavior depends less on the geography of the capital than on the original intention of the shareholders. The empirical study made in the second part of this thesis emphasizes, beyond the diversity of the types of hybridization of the economies of the Lebanese agricultural cooperatives, the need to go beyond the question of the funding of these enterprises, according to which these use only marketing resources, like any enterprise, and the non-market resources coming from the public sector in order to make up for the lack of productivity or rentability. There is question here of widening the research (1) to the reality of the markets on which the Agricultural Cooperatives rely thanks to the use of their social networks, and (2) to the advantages that these societies might gain from improving their chances of development by reduction of costs and acquisition of knowledge favoring technical progress. In fact, the public sector shows itself as a provider of resources, while the Cooperatives fail to involve themselves in a mixture of market and redistributive resources, preferring a more complex hybridization based on four types of economic relationships: the market, redistribution, reciprocity and subventions (NGO)...
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Le point de vue des personnes touchées par le cancer quant aux interactions entre les équipes spécialisées en cancérologie et les organismes du tiers secteurCourval, Marie-Josée 04 1900 (has links)
Les personnes touchées par le cancer (PTC) présentent des besoins de nature diverse. Les résultats de plusieurs études démontrent que la réponse à ces besoins n’est pas optimale et que des actions coordonnées et concertées entre les équipes spécialisées en cancérologie et les organismes du tiers secteur favoriseraient une complémentarité des soins et services offerts aux PTC et, ainsi, une meilleure réponse à leurs besoins. Dans ce contexte, cette étude s’intéresse au point de vue des PTC quant aux interactions entre les équipes spécialisées en cancérologie et les organismes du tiers secteur. Cette étude qualitative descriptive et interprétative a été réalisée auprès de dix femmes et un homme, touchés par le cancer. Les données ont été recueillies à l’aide d’entretiens individuels semi-dirigés. Les résultats obtenus à la suite de l’analyse thématique des données démontrent que les PTC perçoivent peu ou pas d’interactions entre les équipes spécialisées en cancérologie et les organismes du tiers secteur. L’insuffisance d’actions coordonnées, les informations offertes de manière passive ou informelle par les équipes spécialisées en cancérologie ainsi que les contraintes liées à l’accessibilité des services du tiers secteur expliquent l’invisibilité des interactions entre les secteurs, aux yeux des PTC. Des actions coordonnées entre les équipes spécialisées en cancérologie et les organismes du tiers secteur, des références personnalisées réalisées en fonction des besoins singuliers des PTC et un accompagnement personnalisé par un professionnel ou une autre PTC, sont souhaitées par les PTC. / People affected by cancer (PAC) have a variety of needs. The results of several studies show that the response to these needs is not optimal and that coordinated and concerted actions between specialized cancer teams and third-sector organizations would promote complementary care and services for PAC and thus better meet their needs. This study looks at the perspective of people affected by cancer regarding interactions between cancer teams and third sector organizations. This qualitative descriptive and interpretive study was conducted among ten women and one man affected by cancer. Data were collected using semi-structured individual interviews. The results obtained from the thematic analysis of data collected in individual interviews show that PAC perceive little or no interaction between cancer teams and organizations in the third sector. Insufficiency of coordinated action, information offered passively or informally by specialized cancer teams and constraints related to the accessibility of third sector services explain invisibleness of interactions between sectors in the eyes of PAC. Coordinated actions between specialized cancer teams and organizations in the third sector, personalized references made according to the unique needs of PAC, materialized by the presence of a "central" person or a pivotal nurse as well as support for professional navigation or another PAC, are desired by the PAC.
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