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Inégalités de genre dans le système éducatif : une hypothèse de décalage culturel sur deux dimensions, la désirabilité sociale et l’utilité socialeAelenei, Maria-Cristina 04 December 2015 (has links)
Ce travail de thèse a pour but de proposer un modèle explicatif intégratif pour rendre compte à la fois de la suprématie des filles à l’école (cycle primaire et secondaire) et de leur parcours dans l’enseignement supérieur paradoxalement moins performant que celui des garçons.Nous proposons que le système éducatif lui-même, en tant que système social, possède une culture à laquelle les élèves et les étudiants devront s’adapter et dans laquelle ils devront réussir. Nous faisons l’hypothèse que le profil axiologique d’un élève susceptible d’être évalué positivement à l’école est construit sur des valeurs de dépassement de soi (i.e., indulgence, coopération, entraide, sagesse), créant un décalage culturel défavorable aux garçons, alors que le profil axiologique d’un étudiant susceptible d’être évalué positivement dans l’enseignement supérieur est construit sur des valeurs d’affirmation de soi (i.e., ambition, compétitivité, influence, dominance), créant un décalage culturel défavorable aux filles. Cette évaluation positive de l’élève/étudiant se décline en deux sous-dimensions : la désirabilité sociale (i.e., le degré de sympathie de l’individu) et l’utilité sociale (i.e., ses chances perçues de réussite dans un système).L’étude 1 met en évidence que les enseignants considèrent les valeurs de dépassement de soi comme utiles et désirables à l’école, alors qu’ils attribuent aux valeurs d’affirmation de soi une forte utilité dans le contexte sociétal. Les résultats des études 2 et 3 corroborent d’une part que les valeurs associées au contexte de l’école sont davantage des valeurs de dépassement de soi et moins des valeurs d’affirmation de soi, et d’autre part, que les garçons expérimentent une plus faible cohérence ‘trans-contextuelle’ entre les valeurs dans lesquelles ils sont immergés à la maison et celles par rapport auxquelles ils sont évalués à l’école. Enfin, l’étude 4 met en évidence un lien positif entre l’adhésion aux valeurs de dépassement de soi et la réussite scolaire des élèves, spécifiquement chez les garçons.L’étude 5 met en exergue que les étudiants considèrent le dépassement de soi comme faisant l’objet d’une évaluation positive en termes de désirabilité sociale, mais négative en termes de chances perçues de réussite académique (i.e., l’utilité sociale). Similairement, ils attribuent à l’affirmation de soi une évaluation positive sur le plan de l’utilité sociale, mais une évaluation négative en termes de désirabilité sociale. L’étude 6 révèle que dans un contexte académique les femmes adhérent davantage aux valeurs de dépassement de soi que les hommes, alors que les hommes adhèrent davantage aux valeurs d’affirmation de soi que les femmes. Enfin, les études 7 et 8 montrent qu’un contexte académique assignant une forte utilité sociale aux valeurs d’affirmation de soi a un impact négatif sur le sentiment d’appartenance, le sentiment d’efficacité personnelle académique et les choix académiques des étudiantes, mais pas des étudiants. / The aim of the present research program is to propose an explicative integrative model in order to concomitantly address the girls’ superiority in school as well as their less successful career in higher education.We propose that the educative system, as a social system, has its own culture to which the students have to adapt and in which they have to succeed. We hypothesize that the axiological profile of a student more likely to be positively evaluated in school is framed in terms of self-transcendence values (i.e., indulgence, cooperation, helping), creating a cultural mismatch for boys, whereas the axiological profile of a student more likely to be positively evaluated in higher education is based on self – enhancement values (i.e., ambition, competitiveness, dominance), creating a cultural mismatch for girls. This positive evaluation is considered on two underlying dimensions: social desirability (i.e., perceived likability) and social utility (i.e., perceived chances of succeeding in a social system).Study 1 demonstrates that teachers consider the self – transcendence values as being both useful and desirable in school, whereas they assign to self – enhancement values high social utility in the society context. Study 2 and 3 corroborate that the values associated with the school - context are more self – transcendence values and less self – enhancement values. Moreover, they suggest that boys experiment less identity coherence in transitioning from home to school. Finally, study 4 documents a positive relation between self – transcendence values endorsement and school achievement, specifically for boys.Study 5 illustrates that students consider self – transcendence values as underlying a positive evaluation in higher education in terms of social desirability, but negative in terms of perceived chances of succeeding (i.e., social utility). Similarly, they assign a positive evaluation to self – enhancement values in terms of social utility, but a negative one in terms of social desirability. Study 6 reveals that women are more likely than men to endorse self-transcendence values, whereas men are more likely than women to endorse self-enhancement values thereby implying a misfit for women in terms of social utility. Finally, studies 7 and 8 provide evidence that depicting self-enhancement values (versus self-transcendence values) as useful for succeeding (i.e., social utility) undermine female students’, but not male students’ expected sense of belonging, anticipated self-efficacy, and ultimately the academic choices.
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Norme d'internalité et jugement social : influence des dimensions de lieu de causalité et de contrôle interne sur les processus d'attribution de valeur socialePerrin, Samantha 08 December 2010 (has links) (PDF)
Les recherches sur la norme d'internalité (Beauvois & Dubois, 1988) ont établi l'existence d'une valorisation des explications internes dans le jugement social, tout en mettant en évidence le caractère non homogène de cette valorisation suivant les types d'explications internes. Dans ce cadre, le point de vue défendu dans cette thèse est que l'internalité réfère à la fois au lieu de causalité et au degré de contrôle qu'exerce l'individu sur l'origine des événements. L'objectif général de cette thèse était donc d'appréhender le rôle des dimensions de lieu de causalité et de contrôle interne dans l'attribution d'utilité sociale aux explications causales. Trois séries de recherches ont été conduites. La première avait pour objectif de cerner l'impact des dimensions causales (Weiner, 1979) sur l'attribution de valeur sociale par le biais de manipulation a priori des registres explicatifs (études 1 et 2) et par le biais de la perception qu'en ont les sujets (étude 2). La deuxième, visait à clarifier l'influence des dimensions de lieu de causalité et de contrôle interne sur l'attribution de valeur sociale, en dépassant certaines limites soulevées par la première série de recherches (études 3, 4, 5). La troisième, proposait d'articuler les champs de recherches sur la norme d'internalité et sur les théories implicites de l'intelligence, afin de confirmer l'importance du degré de contrôle interne dans l'attribution d'utilité sociale (études 6.a, 6.b, 6.c). De façon générale, les résultats étayent l'approche normative de l'internalité, les individus recourant à des explications du registre interne ayant fait l'objet d'une plus forte attribution de valeur sociale. De plus, ils soutiennent l'hypothèse d'une influence du lieu de causalité interne et du contrôle interne sur l'attribution d'utilité sociale
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Analyse économique du téléchargement de musique : le partage de fichiers musicaux est-il bénéfique pour la société?Desrochers, Simon 07 1900 (has links) (PDF)
Depuis la fondation de Napster, des millions d'internautes s'adonnent au téléchargement gratuit de fichiers musicaux. De nombreux sites de type P2P permettent aux amateurs de musique d'échanger entre eux des chansons sans rétribuer les détenteurs de droits d'auteurs. Les majors et les lobbys de l'industrie de la musique dénoncent cette pratique qui aurait, selon elles, un impact négatif et important sur les ventes d'albums, mais de nombreux spécialistes et chercheurs croient plutôt que le partage de fichiers n'aurait qu'un effet mineur sur les revenus des maisons de disques, tout en procurant de nombreux avantages pour la société. En considérant ces différentes positions, nous avons cherché à savoir si, d'un point de vue économique, le partage de fichiers musicaux est bénéfique pour la société. En menant une analyse économique théorique de l'utilité sociale nette, nous devions calculer et comparer les surplus totaux (soit l'addition des surplus du producteur et du consommateur) d'un monde sans partage avec ceux d'un monde avec partage de fichiers musicaux. Néanmoins, le contexte particulier et les circonstances propres au partage de fichiers musicaux sont présentés en premier lieu. Ainsi, une étude des chiffres employés par la RIAA, d'importants jugements rendus, comme dans le cadre du procès A&M Record Inc. vs Napster Inc., des implications du droit d'auteur et de l'usage loyal, des technologies anti-copie et de cas historiques, reliés notamment à la photocopieuse et au magnétophone, a permis de saisir la complexité et les enjeux de la problématique du partage de fichiers musicaux. À la suite de l'élaboration d'un modèle économique qui captait, entre autres, l'effet d'une corrélation positive entre le nombre de téléchargements d'une pièce musicale et le nombre de ventes de cette dernière, et l'effet de la substitution, par les consommateurs, des achats d'albums par des téléchargements gratuits de fichiers musicaux, un exercice de statique comparative, basé sur la réalité du marché musical du Québec, a révélé qu'il n'existe pas de différence significative entre les surplus totaux d'un monde sans partage et d'un monde avec partage de fichiers musicaux. Ainsi, dans l'économie que nous avons modélisée, le partage de fichiers musicaux n'engendre aucun bénéfice net pour la société, bien qu'il redistribue le bien-être social en faveur des consommateurs.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : musique, P2P, surplus total, téléchargement, utilité
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De la valeur sociale des personnes à celle des objets : étude expérimentale de la généralisation de l'utilité et de la désirabilité sociales / From people's to object's social value : experimental study of the generalization of social utility and social desirabilitySchiffler, Frédéric 05 June 2012 (has links)
S'inscrivant dans la conception évaluative du jugement social (Beauvois et Dubois, 2009), cette thèse a pour objectif de montrer que les deux dimensions du jugement personnologique (utilité et désirabilité sociales) correspondent à deux modes de connaissance évaluative très généraux intervenant dans le jugement de tout objetsocial. De façon plus précise, on se propose de montrer que ces deux modes de connaissance peuvent 1. être induits à partir de pratiques évaluatives faites tantôt sur des personnes, tantôt sur des objets, et 2. être ensuite généralisés à la description d'objets (après induction sur des personnes) ou de personnes (après induction sur des objets).Deux recherches montrent que les adjectifs évaluatifs courants et propres à la description des objets de consommation sont, comme attendu, massivement structurés par deux dimensions analogues à la désirabilité et à l'utilité sociales (respectivement l'agréabilité et la valeur marchande des objets). Six autres expérimentations, destinées à tester la généralisation des deux modes de connaissance évaluative montrent globalement, commeattendu, qu'il est possible d'induire un mode de connaissance évaluative, surtout celui en lien avec l'utilité sociale, et un mode de connaissance descriptive et que le mode de connaissance induit peut effectivement être généralisé à la connaissance d'un autre registre d'objets (du registre des personnes à celui des objets vs du registre des objets à celui des personnes).Nos résultats suggèrent donc que la désirabilité sociale et l'utilité sociale semblent bien fonctionner comme deux modes de connaissance évaluative généraux tant des personnes que des objets de consommation. Ils confirment aussi que la mobilisation de ces deux dimensions relève bien des pratiques sociales d'évaluation et non de la réalité psychologique des personnes. Les apports théoriques à la conception évaluative, les perspectives de recherches, ainsi qu'une application potentielle à la psychologie du consommateur, sont discutées. / Following evaluative framework of social judgment (Beauvois and Dubois, 2009), this thesis aims at showing that the two dimensions of persons judgment (the so called : "social utility" and "social desirability") correspond to two evaluative knowledge's modes that can be applied to common objects judgment. More precisely, we propose to demonstrate that these two evaluative modes can be 1. induced from evaluativepractices made either into the person register, or into the object register, and 2. then generalized to objects descriptions (following induction into person register) or to persons descriptions (following induction into object register).Two researches started with showing that current and evaluative adjectives that are suitable for objects description are massively structured by two dimensions similar to social desirability and social utility (respectively "agreeableness" and "market value"). Six other experiments intended to test the generalization of the two evaluative modes. As predicted, results showed that it is possible to induce the two evaluative knowledgemodes, especially that which pertains to persons social utility and market value, and another descriptive knowledge mode, and that these induced modes can be generalized from persons to objects and conversely from objects to persons.Thus, these findings suggest that the social desirability and the social utility traits dimensions function like two general modes of evaluative knowledge that can be applied to any social object. They also confirm that the mobilization of these two modes is not a consequence of psychological realism, but result of evaluative social practices. Theoretical implications for the evaluative framework as well as directions for future work and apotential application for consumer psychology are discussed.
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De la connaissance de la valeur sociale à la prédiction de performance. Approche psychosociale de la description de soi dans les inventaires de personnalité / From knowledge of social value to performance prediction. A Psychosocial approach of self-description in personality inventoriesCaruana, Sylvain 02 December 2014 (has links)
L'objectif de cette thèse était de montrer que les autodescriptions dans les inventaires de personnalité expriment la connaissance que les individus ont de valeur sociale qu'il convient d'exprimer selon les contextes de passation. Nous nous sommes principalement appuyés sur la littérature relative au jugement social, qui définit la valeur sociale à partir de deux dimensions fondamentales : la désirabilité sociale et l'utilité sociale. La première, la désirabilité sociale, exprime la réputation des personnes à susciter des affects positifs dans les relations sociales. La seconde, l'utilité sociale, exprime la réputation à performer dans un système social. Dans ce cadre, nous avons examiné l'hypothèse générale selon laquelle les réponses données à un inventaire de personnalité reposent davantage sur la valeur d'utilité et/ou de désirabilité des items (information évaluative) que sur les facteurs de personnalité qu'ils sont censés mesurer (information descriptive). Nous avons d'abord montré que les individus attribuent plus ou moins de désirabilité et d'utilité sociale aux différents items des inventaires de personnalité. Nous avons ensuite mis en évidence que la prise en compte de cette information évaluative permet aux répondants de mieux faire correspondre leurs réponses aux prescriptions sociales (explicites ou implicites). Dans un troisième ensemble d'études, nous avons étudié le rôle des informations descriptives et des informations évaluatives dans les inférences de performance professionnelle. Les données ont mis en évidence que les individus utilisent davantage l'information évaluative lorsqu'ils doivent pronostiquer la performance professionnelle. Enfin, les deux dernières études montrent que les facteurs de personnalité prédisent la performance essentiellement à travers les items dont la valeur sociale est congruente avec la valeur mobilisée par le critère de performance (sélection, relations sociales). Pris ensemble, nos résultats soutiennent notre hypothèse générale et indiquent que les individus expriment une connaissance intuitive de leur valeur sociale dans les inventaires. / Our aim was to show that self-description in personality inventories communicate individuals' self-knowledge about their social value. Following social judgment framework, social value is defined around two fundamental dimensions: social desirability and social utility. The former refers to the individuals' reputation to elicit positive affects in interpersonal relations. The latter refers to the individuals' reputation to perform in social systems. We postulated that self-description in personality inventories rely more on the social utility and social desirability of the items (evaluative information) than on the personality factors they are supposed to measure (descriptive information). We first showed that personality items could cover more or less social desirability or social utility. Then, we showed that these two components serve the malleability of self-descriptions according to explicit or implicit social exigencies. In a third set of studies, we studied the role of descriptive and evaluative information on performance inferences. Results showed the primacy of evaluative over descriptive information for professional performance inferences. Finally, the last two studies show that personality factors predict performance primarily through the items whose social value is congruent with the value mobilized by the performance criterion (selection, social relations). Taken together, the results support our hypothesis and indicate that individuals express an intuitive knowledge of their social value in personality inventories.
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L'utilité sociale : des pratiques aux représentations. Une étude de cas dans le champ de l'insertion par l'activité économiqueTrouvé, Hélène 24 November 2007 (has links) (PDF)
Si les associations sont acteurs du développement économique, l'évaluation de leurs productions en terme d'utilité sociale demeure l'objet de nombreux débats et controverses. Au croisement de multiples enjeux sociopolitiques, l'utilité sociale est une notion polysémique non consolidée, mobilisée à la fois en tant que justification du financement public (registre institutionnel), en tant que spécification de l'économie sociale et solidaire(registre identitaire), et comme opportunité de coproduire de nouveaux principes d'évaluation (registre axiologique). Ces enjeux s'inscrivent dans une même problématique : l'incertitude qui pèse sur la coordination. Au sens de l'économie des conventions, l'incertitude est le résultat de l'existence d'une diversité de principes de coordination. La problématique de cette thèse est celle de la construction d'une convention de coordination d'utilité sociale des associations. Le paradigme théorique mobilisé renvoie à la sociologie économique, développant une méthodologie ancrée secoriellement (Insertion par l'Activité Économique) et territorialement. Une phase préliminare et exploratoire a été menée sur le territoire de la Communauté Urbaine de Nantes en s'inspirant de la Grounded Theory de sociologie de Chicago de façon à faire émerger la problématique de l'utilité sociale sur ce territoire. A l'issue de cette phase, les études de cas ont été définies et réalisées dans un champ d'activité productive (récupération, tri, réparation, reconditionnement et recyclage de différents types de matériaux). L'analyse thématique de discours fait état d'une convention d'utilité sociale instable en raison d'un déséquilibre entre un référentiel « insertion » et un référentiel « activités utiles ». L'analyse du mode de régulation entre SIAE et pouvoirs publics (régulation conjointe) a montré que l'utilité sociale prend la forme d'une règle auto-entretenue et non d'un principe supérieur commun du fait d'une construction quasi-exclusive sur le référentiel « insertion ». Le modèle productif de ces structures, à savoir celui des recycleries-ressourceries est, pourtant, susceptible de permettre la stabilisation de la convention de coordination d'utilité sociale, intégrant l'utilité sociale des mesures d'insertion par l'activité économique dans le traitement social du chômage (référentiel « insertion ») et l'utilité sociale des activités environnementales déployées (référentiel « activités utiles »).
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Pourquoi certains traits de personnalité sont-ils plus valorisés que d’autres ? Fondements économiques de la valeur sociale attribuée aux personnes / Why are some traits of personality more valued from others? Economic basis of the social value attributed to peopleMiraucourt, Delphine 22 December 2017 (has links)
Cette thèse a pour but d’aller « à la racine » de la théorie de la valeur sociale (Beauvois & Dubois, 2009) stipulant que les adjectifs de personnalité ont pour fonction d’évaluer les agents sociaux. Nous montrons que les personnes sont évaluées sur ces adjectifs en fonction de l’utilité économique de leurs professions ou des conséquences économiques de leurs comportements, bien indépendamment de leurs qualités psychologiques. Nos travaux ont d’abord permis (études 1 à 4) d’appuyer l’intérêt de dégager trois registres de traits de personnalité (effort, compétence et aisance) qui évaluent trois niveaux distincts d’utilité. Nos études 5 à 8 précisent que la présence ou non d’objectifs économiques détermine le registre le plus utile pour juger la valeur sociale des personnes. L’aisance est décisive si les situations sont imprégnées d’objectifs économiques comme c’est le cas en entreprise. C’est sur ce modèle que les gens jugent par défaut. Dans les contextes où ces objectifs sont nettement absents, l’aisance est moins décisive que les autres registres. Une autre série d’études (9 et 10) montre que la simple connaissance des retombées économiques d’une réussite ou d’un échec, mêmes si ces retombées ne concernent pas directement l’auteur de la performance, a des effets sur la description qu’il fait de lui-même. Enfin, les dernières études (11 à 13) ont montré que les enjeux économiques impactent de nombreux phénomènes psychologiques (estime de soi, perception du caractère figé des traits et motivation scolaire). Finalement, nos travaux mettent en évidence l’intérêt de la prise en compte des objectifs économiques dans l’étude du jugement social. / Our aim was to go "at the root" of the theory of social value (Beauvois & Dubois, 2009) stipulating that the adjectives of personality have the function of evaluating social agents. We show that people are evaluated on these adjectives according to the economic utility of their professions or the economic consequences of their behavior, regardless of their psychological qualities. Our work has first allowed (studies 1 to 4) to support the interest of identifying three registers of personality traits (effort, competence and agency) that evaluate three distinct levels of utility. Our studies 5 to 8 specify that the presence or absence of economic objectives determines the most useful register to judge the social value of people. Agency is decisive if the situations are imbued with economic objectives as is the case in company. It is on this model that people judge by default. In contexts where these objectives are clearly absent, agency is less decisive than the other registers. Another series of studies (9 and 10) shows that the mere knowledge of the economic benefits of a success or a failure, even if these effects do not directly concern the author of the performance, has effects on the description that he makes of himself. Finally, the latest studies (11 to 13) have shown that economic issues impact many psychological phenomena (self-esteem, perception of the fixed character of the traits and academic motivation). Finally, this PhD highlights the importance of taking into account economic objectives in the study of social judgment.
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Association de la norme technique à l'innovation. Étude de droit de la propriété intellectuelle et de droit de la concurrence / Association of the technical standard and innovation covered by intellectual property rightsSoltmann, Wladimir 02 December 2015 (has links)
La norme technique exige parfois de lui associer des innovations faisant l’objet de droits privatifs, au bénéfice de la réalisation de sa mission. De prime abord, la propriété intellectuelle apparaît comme étant un élément perturbateur, impliquant désormais d’examiner l’ « économie » de la norme au moment de son élaboration et de son utilisation et non plus uniquement la technique. Pour éviter la corruption de la norme par des droits privatifs trop contraignants, les organismes de normalisation exigent que seuls les droits privatifs « essentiels » soient associés à la norme. Les critères de l’adhérence réciproque de la norme et de l’innovation structurant leur association, justifient au nom de son « utilité sociale », une adaptation réciproque des régimes juridiques attachés à ses deux composantes. Ainsi l’ « utilité sociale » incarnée par la norme technique impose une adaptation du régime des droits de propriété intellectuelle. Symétriquement, l’innovation « essentielle » à la norme suppose une adaptation du régime de la norme technique à la propriété intellectuelle. Cela donne naissance à deux régimes juridiques substantiellement interpénétrés et structurellement interdépendants. D’une part, les droits privatifs étant « essentiels » à la norme, peuvent être considérés comme des « infrastructures essentielles », justifiant une érosion systémique de leur portée dans le cadre de leur association à la norme. Dans le cadre de l’application de règles de concurrence, cette érosion résulte d’une approche ex post à laquelle se conjugue une approche ex ante, conceptualisée par les conditions FRAND. D’autre part, l’association s’évalue également à l’aune de la propriété privée. Il apparaît que la norme technique devrait être considérée comme étant une chose commune imposant d’aménager, au bénéfice de ses utilisateurs, un accès et une utilisation libre. Cela suppose d’envisager alors l’émergence d’un droit d’utilisation de l’innovation associée à la norme technique. / Technical standards may sometimes be associated to innovations covered by proprietary rights. In this case, intellectual property appears to embody a quite disturbing component within the partnership between standardization and innovation. We are thus led to analyse the association economy ; it must be construed as of the creation and the use of the standard rather than to insist on its sole technical aspects. In order to avoid the corruption of the standard by over-restrictive IP rights, standard-setting-organizations require that only "essential" proprietary rights can be associated to a technical standard. Economical and technical criterias of the mutual adherence of the technical standard and the owned innovation – structuring their association – justify in the name of its "social utility", a mutual adaptation of their legal regimes. Therefore, the technical standard’s "social utility" requires an adaptation of the IP rights legal regime. Symmetrically, the essential innovation, included in the standard, requires its fitting to the technical standards legal regime. This results in the rise of two regimes naturally interpenetrated, and structurally interdependent. On the one hand, IP rights "essential" to the standard, can be considered as "essential facilities", justifying a systematic erosion of their spectrum. As part of competition rules implementation, this erosion results from an ex post approach as well as an ex ante approach conceptualized by FRAND terms. On the other hand, the association is also evaluated through the private property perspective. It appears that the technical standard should be considered as a "common", assuming a free access and a free use. It contributes to create a right of use of the owned innovations integrated in technical standard.
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Le motif légitime en droit pénal : contribution a la théorie générale de la justification / The legitimate reason in criminal law : contribution to the general theory of justificationReix, Marie 10 December 2012 (has links)
Dans la plupart des disciplines juridiques, le motif légitime se présente comme un standard de justification des actes. Il fait obstacle à l’application de la norme, en fondant un droit ou en exonérant d’un devoir. Le droit pénal se montre réticent à l’endroit de cette notion floue qui connaît pourtant un essor sans précédent. Afin de justifier la marge d’appréciation laissée au juge, le motif légitime est généralement conçu comme un mobile, ce qui accentue la confusion entre les causes objectives et subjectives d’irresponsabilité. L’insuffisance de l’approche formelle du mécanisme justificatif explique sa subjectivation progressive. L’analyse du motif légitime suppose de revisiter la théorie de la justification à travers une conception substantielle de l’illicéité, apte à unifier son régime. L’étude de la finalité justificative du motif légitime permet de mieux comprendre la souplesse de ses conditions de mise en œuvre. Le motif légitime renverse la présomption d’illicéité fondant la responsabilité. Le jugement de valeur porté sur l’infraction est la raison d’être du reproche social. Elle se distingue de son attribution à l’auteur qui relève d’un jugement de réalité sur sa volonté. Le motif légitime procède des circonstances extérieures à l’infraction autorisant la vérification concrète de son illicéité. La nature objective du motif légitime est conforme à son effet exonératoire de responsabilité opérant in rem et non in personam. Ses conditions d’application semblent, en revanche, doublement dérogatoires au droit commun de la justification, tant à l’égard de ses critères larges que de son domaine étroit. Il est cantonné à des infractions de risque abstrait pour des valeurs secondaires dont la présomption d’illicéité est artificielle. Le prévenu doit rapporter la preuve de la légitimité concrète de son acte, alors que la légitimité abstraite de la répression est sujette à caution. L’expansion de ce domaine dérogatoire de la répression révèle l’insuffisant contrôle de sa nécessité abstraite. En tout état de cause, la mention spéciale du motif légitime est inutile car toute infraction en fait implicitement réserve, en sorte qu’il se conçoit comme un standard général de justification. Il confère au juge la libre appréciation de la nécessité concrète de la répression, au regard du contexte de chaque espèce qui échappe par nature à la loi ne pouvant régler a priori tous les conflits de valeurs. La justification a postériori des infractions socialement nécessaires ou insignifiantes renforce l’autorité de la loi en garantissant une application conforme à sa finalité de protection des valeurs. / In many legal disciplines, the legitimate reason is a model of justification of acts. The legitimate reason prevents the enforcement of the law, either by creating a right or by exempting someone from a duty. Despite an unprecedented boom, criminal law is hesitant about this vague notion. In order to justify judges' assessment margin, the legitimate reason is commonly considered as a motive. This accentuates the confusion between objective and subjective causes of irresponsibility. The formal approach of the justificatory process is inadequate, making the process increasingly biased. The analysis of the legitimate reason requires a re-examination of the justification theory using a solid understanding of unlawfulness which can help standardize its implementation. The study of the legitimate reason’s justificatory function allows a better understanding of the flexibility of its implementation requirements. The legitimate reason reverses the presumption of unlawfulness on which liability is based. The cause of liability is conditioned by the value judgment made about the offence, whereas the judgment of the reality of the offender’s intention is the condition of his imputation. The legitimate reason stems from circumstances that are external to the offence, and which enable the review of its lawfulness. The objective nature of the legitimate reason is aligned with the fact that it exempts from liability in rem and not in personam. However, the requirements for its application seem exceptional to the common law of justification in two regards: its broad criteria and its narrow field. It is limited to offences of abstract risk that protect secondary values for which the presumption of unlawfulness is artificial. The defendant must prove the legitimacy of his act whereas the abstract legitimacy of the suppression is unconfirmed. The expansion of this dispensatory field of suppression reveals an inadequate control of its abstract necessity. In any case, bringing up legitimate reason is useless as it is implicit to any offence and is considered as a general model of justification. It leaves the judge free to assess the necessity of the penalty on a case by case basis, as the law, by nature, cannot resolve all value conflicts. The post facto justification of socially necessary offences or even trivial offences reinforces the authority of the law by ensuring an enforcement that is aligned with the law's aim of protecting values.
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