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La valeur politique du mos maiorum au Ier siècle avant J.-C. / The political value of mos maiorum in the Ist century B.C.Iacoboni, Anna 19 December 2017 (has links)
Le mos maiorum est fondé sur la mémoire et a une nature orale. Le droit Quiritaire était essentiellement fondé sur les mores. Ceux-ci règlent les vies des familiae et des gentes patriciennes. Jusqu’à la rédaction des Douze Tables, le droit était oral et la connaissance et l’interprétation du droit étaient les prérogatives des pontifes. La nature orale de la tradition rend possible sa manipulation politique de la part des patriciens et, dans un deuxième temps, de la noblesse patricio-plébéienne. Ensuite, nous éclairons le passage du droit pontifical à la iurisprudentia laïque qui apparaît vers le IIIe siècle. Nous étudions aussi l’évolution des rapports entre l’auctoritas de la classe dirigeante et la revendication d’équité dans le domaine juridique adressée par le peuple. Nous mettons en lumière la crise de la tradition à l’époque tardo-républicaine. L’appel au mos maiorum par Cicéron et Salluste s’inscrit dans le projet de mettre en œuvre un renouvellement politique de la res publica sur un fondement moral. Le mos maiorum est évoqué dans l’espoir de revenir à la res publica des maiores. Toutefois, à cette époque, l’État s’est effondré et les citoyens ne sont pas à la hauteur de leurs ancêtres. Aussi bien Cicéron que Salluste sont conscients que la tradition ne peut pas constituer un modèle à leur époque. En effet, cette dernière a profondément changé au fil du temps. D’ailleurs, l’évocation du mos maiorum, est mise place aussi bien par les optimates que par les populares dans des buts politiques opposés. La tendance à l’individualisme répandue dans la société tardo-républicaine est la cause de l’effondrement de la res publica. / Mos maiorum is based on memory and it has an oral nature. The Quiritary Law was primarily based on mores. They regulated the the way of living both of familiae and patrician gentes. Prior to the writing of Twelve Tables, the law was oral and the knowledge as well as the interpretation of the law were the prerogatives of the pontiffs. The oral nature of the tradition makes it possible for the patricians and, then, for the patrician-plebeian nobility to provoke its political manipulation. Thereafter, we will enlighten the transition from the Pontifical Law to secular iurisprudentia, which appears approximately at the 3rd century BC. We will also clarify the evolution of relations between the auctoritas of the ruling class and the claim for equity in the legal area appealed by the people. We will shed light on the crisis of tradition in the late republican era. The calling to the mos maiorum by Cicero and Sallust is a part of the project to implement a political renewal of the res publica on a moral basis. Mos maiorum is mentioned in the hope of returning to the res publica of maiores. However, at that time, the state collapses and citizens are not equal to their ancestors. Both Cicero and Sallust are aware that tradition can not be a model in their time. Indeed, the latter has changed profoundly over time. Moreover, the evocation of the mos maiorum is put both by the optimates and by the populares for opposite political purposes. A tendency to widespread individualism in the late-republican society is the cause of the collapse of the res publica.
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Provocation et vérité. Forme et sens des paradoxes stoïciens dans la poésie latine, chez Lucilius, Horace, Lucain et Perse / Provocation and truth. Form and sense of Stoic paradoxes in Latin poetry, by Lucilius, Horace, Lucan and PersiusDemanche, Diane 01 July 2011 (has links)
La présence des paradoxes stoïciens dans l’œuvre de poètes dont les liens avec le Portique sont divers révèle le statut particulier occupé par ces formules déconcertantes dans la pensée romaine. Après l’étude des origines du paradoxe et de ses transformations au cours du développement des écoles philosophiques grecques, la thèse examine la spécificité du paradoxe stoïcien et son adaptation au monde romain. Contre toute attente, les Stoïciens ne renoncent pas à ces affirmations déconcertantes. Grâce à leur efficacité rhétorique, et malgré l’hostilité qu’ils suscitent par ailleurs, les paradoxes sont repris dans des textes étrangers au Portique. Leur adaptation dans des œuvres poétiques - satires de Lucilius, Horace et Perse, épodes, odes et épîtres d’Horace et épopée lucanienne - pourrait nous faire considérer qu’ils sont pervertis et détournés de leur fin première. En effet, le but de ces poètes n’est nullement de faire adhérer le lecteur à l’intransigeante perfection dessinée par les paradoxes stoïciens. Mais le lien entre les paradoxes que l’on trouve dans ce corpus poétique et leur origine stoïcienne est en réalité bien plus intime. Selon des modalités différentes, chaque poète reprend l’essentiel de la démarche paradoxale du Portique : il s’agit bien de réveiller les consciences, et de souligner la radicale nouveauté de la vérité que l’on veut faire entendre, tout en s’assurant que le lecteur peut s’y rallier. La virulence de Lucilius, le ton de confidence horatien, la stupeur lucanienne et l’obscurité de Perse constituent les voies distinctes mais convergentes par lesquelles est menée l’entreprise subtile consistant à choquer pour mieux convertir. / The presence of Stoic paradoxes in the works of poets whose links with the Stoa are complex reveals the particular status of these incongruous formulas in Roman thought. After studying the origins of paradox and its transformations during the development of the Greek philosophical schools, the thesis considers the particularity of Stoic paradox and its adaptation to the Roman world. Unexpectedly, the Stoics do not sign away these disconcerting assertions. By their rhetorical effectiveness, and despite the hostility they also arouse, paradoxes appear in texts which do not belong to the Stoa. Their adaptation in poetic works – satires of Lucilius, Horace and Persius, epodes, odes and epistles of Horace, and Lucanian epic - could make us consider that they are perverted and diverted from their first aim. Indeed, the purpose of these poets is not at all to have the reader adhere to the uncompromising perfection outlined by the Stoic paradoxes. But the link between the paradoxes we find in this poetic corpus and their Stoic origin is actually much more intimate. By different ways, each poet takes up the main of the Stoic paradoxical approach : it consists in waking up the minds, and showing the radical novelty of the truth which one wants to reveal, making sure, at the same time, that the reader can join it. Lucilius’ virulence, Horace’s intimacy, Lucan’s daze and Persius’ abstruse language constitute the different but converging ways by which one subtly undertakes to shock in order to convert.
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Mystère et révélation : Le ciel dans la philosophie romaine de Lucrèce à Sénèque / Mystery and revelation : The sky in Roman philosophy from Lucretius to SenecaBlaise, Raphaël 07 February 2015 (has links)
Le ciel est omniprésent dans les œuvres des philosophes romains au Ier siècle avant et au Ier siècle après Jésus-Christ. Il apparaît tout à la fois chez l’épicurien Lucrèce, le néo-académicien Cicéron et les stoïciens Manilius et Sénèque. Cette thèse postule qu’il existe, au-delà des divergences entre les penseurs, un regard porté sur le ciel propre à la philosophie romaine. Le ciel, plus qu’un objet sensible, est une représentation. Les Latins sont les héritiers d’une longue tradition du regard : en levant les yeux, ils contemplent tout à la fois le ciel des astrologi grecs et chaldéens, celui des physiciens et celui des poètes. La pensée romaine confronte, de manière originale, l’ensemble de ces regards : la philosophie du ciel s’enrichit d’une dimension astronomique et d’une dimension métaphorique. Les Latins ont toutefois une position ambiguë par rapport à l’astronomie : à l’exception de Manilius, ils se méfient de cette discipline, trop en deçà de la philosophie. Ils ne peuvent pourtant se résoudre à la passer sous silence. En revanche, le regard métaphorique est intégré au projet philosophique. L’étude physique du ciel vise certes à le désacraliser, mais la fascination des auteurs pour le firmament les conduit fréquemment à en faire un lieu à part. Par sa beauté et par son mystère, il devient un symbole des aspirations humaines : il représente l’idéal de vertu et pourrait même révéler des secrets habituellement réservés au sage. Tout en se gardant de céder à la superstition, les Latins savent contempler avec émotion : leur philosophie du ciel est une philosophie de l’enthousiasme. / The sky is omnipresent in the works of Roman philosophers of the 1st Century B.C. and the 1st Century A.D. It is present in the works of the Epicurian Lucretius, those of the neoacademician Cicero, and those of the Stoics Manilius and Seneca. This dissertation argues that there exists, beyond the differences between these thinkers as individuals, a unique gaze upon the sky that is proper to Roman philosophy. The sky is more than just an observable object; it is a representation. The Latins are the inheritors of a long tradition of the gaze: by raising their eyes skyward, they are simultaneously contemplating the sky of the Greek and Chaldean astrologi, that of the physicians, and that of the poets. Roman thought brings together all of these gazes in an original way: the philosophy of the sky is informed and enriched by both an astronomical dimension and by a metaphoric dimension. Nonetheless, the Latins have an ambiguous position with respect to astronomy: with the exception of Manilius, they are wary of this discipline, which is too far philosophy’s inferior. And yet, they cannot bear not to discuss it. Indeed, the metaphoric gaze becomes an integral part of philosophy’s project. The physical study of the sky certainly intends to desacralize it, but the authors’ fascination for the firmament frequently leads them to make it out to be a place apart. By virtue of its beauty and mystery, it becomes a symbol of human aspirations: it represents the ideal of virtue and could even reveal secrets usually reserved for the sage. Although careful not to yield to superstition, the Latins know how to contemplate with emotion: their philosophy of the sky is a philosophy of enthusiasm.
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La Res publica de Tite-Live : formes et discours du pouvoir dans l’Ab Vrbe condita / Res publica : forms and discourse of power in Livy’s From the Founding of the CityCailleux, Fanny 16 November 2019 (has links)
L’œuvre de Tite-Live propose une histoire de la Res publica romaine depuis sa naissance jusqu’au tournant du premier siècle av. J.-C. où, selon les termes de l’auteur, « l’État se détruit sous l’effet de ses propres forces ». Au sortir d’une période de guerres civiles qui bouleversa en profondeur les repères politiques et sociaux, il s’agit pour l’historien de redéfinir l’identité politique de Rome en puisant dans les grands exemples du passé, à une époque où Auguste, en ramenant la paix, propose aussi, avec le Principat, un nouveau modèle d’exercice du pouvoir. Cette étude propose de relire l’Ab Vrbe condita comme une réflexion sur le pouvoir, un « discours », à une époque de profondes mutations. Retraçant le passé de la ville, l’historien exprime une pensée politique cohérente à travers ses commentaires, ses choix narratifs, et les discours qu’il attribue à différents personnages historiques. Celle-ci est le plus souvent proche de celle de Cicéron qui, du De Republica au De Officiis, offrait un cadre philosophique à la réflexion sur les institutions et les devoirs de l’homme d’État. Mais Tite-Live se la réapproprie en l’enrichissant des préoccupations politiques de son époque. Son récit de l’histoire de Rome s’inscrit principalement dans une défense de la libertas du peuple romain menacée par l’émergence d’un pouvoir personnel. Dans chaque situation, l’historien insiste sur les rapports complexes du dirigeant avec les institutions de la cité et le peuple de Rome. Par la mise en relation des exempla et des discours, Tite-Live propose un modèle de gouvernement unifié et cohérent fondé sur les vertus des dirigeants du passé et les valeurs collectives du peuple romain. / Livy’s body of work presents a history of the Roman Res publica from its beginnings to the turn of the first century. Civil wars had then deeply shaken the political and socials benchmarks and, while Augustus, after bringing peace back, was trying to impose a new political model with the Principate, it was the historian’s role to redefine Rome’s political identity through the use of well-known examples from the past. Livy’s From the Founding of the City may thus be read as a discourse about Roman power in a period of deep political change. The historian, as he tells the story of the city’s past, makes comments, narrative choices, and inserts into the historical figures’ speeches general remarks which help in many ways to grasp his political thinking. Most of the time, this thoughts are close to what can be read in Cicero’s political treatises. Cicero’s De Republica and De Officiis actually offered a philosophical frame of reference to political thinking, concerning the state institutions and the duties of state leaders. However, Livy develops his own theory and adds to Cicero’s political thought considerations on issues specific to his own time. Livy mainly defends the libertas of the Roman people against the emergence of personal power. In each and every situation, Livy sheds light on the complex relationships between the leaders and the state institutions and between the leaders and the Roman people. Linking exempla and speeches, Livy suggests a stable and coherent leadership model based upon the virtues of past political leaders and the collective principles of the Roman people.
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