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Biocarburants : instruments de la gouvernance internationale de l'environnement : écologie politique des projets de production de jatropha en contexte paysan au MaliVallières, Pascal 10 February 2024 (has links)
Propulsée par la crise énergétique, la production de jatropha, plante oléagineuse cultivée comme biocarburant, a bénéficié d’investissements massifs à l’échelle globale à partir de 2007. Cette expansion est due à la fois aux politiques énergétiques incitatives, au soutien économique des différents gouvernements et à la puissance du lobby industriel. L’objectif des pays non-producteurs de pétrole de réduire une partie de leur facture énergétique par la production des biocarburants se conjugue à l’intérêt des investisseurs nationaux et étrangers face aux nouvelles opportunités de profit que représente la compensation des émissions de carbone à travers les plantations de jatropha. Adoptant une perspective multiscalaire et une approche issue de l’écologie politique et de l’anthropologie du développement, l’étude de cas proposée dans cette thèse examine les rôles et les implications économiques et politiques des différents acteurs nationaux et transnationaux (État malien, institutions transnationales, secteur privé, organismes non gouvernementaux) associés à la promotion et à la production du jatropha comme culture énergétique au sud du Mali, tout en offrant une analyse critique des discours qu’ils produisent et de la configuration développementiste sur laquelle ils s’appuient. Le dispositif de gouvernance internationale de l’environnement, faisant appel à la fois aux stratégies discursives et aux pratiques normatives de la lutte aux changements climatiques, est examiné afin de comprendre comment il participe à la construction des politiques publiques en faveur des biocarburants en général et du jatropha en particulier. Les mécanismes politiques et économiques impliqués dans la mise en place de la filière jatropha sont également étudiés, à la lumière de leurs impacts sur les dynamiques socioéconomiques locales. En dernier lieu, cette thèse démontre comment, face à la tentative d’intégration « participative » et subventionnée des producteurs paysans contractuels à l’économie de marché, ces derniers, déçus par les faibles rendements et les revenus insignifiants associés à la culture du jatropha, opposent une résistance passive en abandonnant progressivement les plantations de jatropha ou en détournant les petites quantités récoltées au profit de la transformation domestique en savon par les femmes. / Propelled by the energy crisis, the production of jatropha, an oilseed plant cultivated as a biofuel, has benefited from massive investments on a global scale since 2007. This expansion is due to both incentive energy policies, the economic support of various governments and the power of the industrial lobby. The objective of non-oil-producing countries to reduce part of their energy bill through biofuel production is combined with the interest of national and foreign investors in the new profit opportunities offered by offsetting carbon emissions through jatropha plantations. Adopting a multiscalar perspective and an approach derived from political ecology and development anthropology, the case study proposed in this thesis examines the roles and economic and political implications of the various national and transnational actors (state of Mali, transnational institutions, private sector, non-governmental organizations) associated with the promotion and production of jatropha as an energy crop in southern Mali, while providing a critical analysis of the discourses they produce and the developmental configuration on which they rely. The international environmental governance mechanism, which draws on both discursive strategies and normative practices in the fight against climate change, is examined in order to understand how it participates in the construction of public policies in favour of biofuels in general and jatropha in particular. The political and economic mechanisms involved in the establishment of the jatropha sector are also studied in the light of their impacts on local socioeconomic dynamics. Finally, this thesis demonstrates how, faced with the attempt to integrate contract farmers into the market economy in a "participatory" and subsidized manner, the latter, disappointed by the low yields and insignificant incomes associated with jatropha cultivation, are putting up passive resistance by gradually abandoning jatropha plantations or diverting the small quantities harvested in favour of domestic processing into soap by women.
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The development and application of impact evaluation and project formulation methods in capacity building of food control systems in developing countriesMolnar, Gabor 12 November 2023 (has links)
La sécurité sanitaire des aliments est un défi majeur pour de nombreux pays, qui restreint leur accès au plein potentiel économique et social qu'ils pourraient avoir. La bonne marche et la performance de haut niveau des systèmes de contrôle des aliments dans les pays développés sont le fruit de décennies d'investissements de l'ordre de milliards de dollars dans le renforcement des infrastructures et des capacités des acteurs de la sécurité sanitaire des aliments. Les pays en développement ne peuvent se permettre un processus aussi coûteux et un progrès aussi lent dans la construction de leurs systèmes de contrôle des aliments, en raison des innombrables conséquences négatives pouvant affecter la santé publique et le manque à gagner potentiel du secteur de production alimentaire et agro-alimentaire, souvent considéré comme secteur vital d'économies émergentes comme celles de ces pays, notamment du fait de sa contribution aux exportations et donc à la balance commerciale. Malgré le fait qu'une grande partie de l'aide internationale est acheminée vers l'amélioration des capacités et des pratiques en matière de sécurité sanitaire des aliments dans ces pays, les résultats sur le terrain restent peu visibles, et rarement durables, notamment en ce qui a trait à la performance des programmes règlementaires qui sous-tendent les systèmes de production alimentaire de ces pays. L'étude des conditions d'amélioration et d'optimisation de l'efficacité des investissements en matière de renforcement des capacités en sécurité sanitaire des aliments dans les pays en développement n'implique pas seulement la nécessité de définir de meilleures directives sur la formulation des projets et l'évaluation de l'impact, mais doit passer par l'élaboration de nouvelles approches, notamment des approches décisionnelles ancrées dans l'analyse de données factuelles du terrain, afin d'identifier et de définir les contours des investissements nécessaires. Pour relever ce défi, ce travail a procédé à une revue critique des approches et outils actuels appliqués par les agences de développement, actives dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments. Cette revue a permis l'identification de critères de succès et des bonnes pratiques appliquées au sein de ces organisations, notamment en matière de gouvernance et de gestion des activités de renforcement des capacités en sécurité sanitaire des aliments. Une étude comparative a suivi deux pays sélectionnés sur la base de critères définis : le Pakistan et le Viet Nam, en analysant les approches d'investissement dans le renforcement de la sécurité sanitaire des aliments et leurs retombées dans chacun de ces pays. Les leçons apprises et les recommandations tirées de ces analyses ont été mises à profit dans le développement et la proposition de nouveaux outils et directives à appliquer dans les initiatives de renforcement de capacités en sécurité sanitaire des aliments, tout au long du cycle de vie de ces initiatives. Enfin, ce travail a conduit à l'élaboration d'une approche ancrée dans l'analyse des données pour guider le processus décisionnel de la conception, de la mise en œuvre et de la surveillance de projets de renforcement de la sécurité sanitaire des aliments. Cette approche tient également compte des sections pertinentes des directives du Codex Alimentarius et d'autres retombées de recherches associées à la prise de décision dans les politiques publiques, fondées sur l'analyse de données. Il est attendu que la nouvelle approche proposée par cette recherche ouvre des perspectives nouvelles vers une meilleure efficacité et efficience des investissements actuels et futurs en matière de renforcement des capacités en sécurité sanitaire des aliments. / Food safety remains a challenge for many countries, limiting their ability to maximize the economic and social potential and attain their objectives of human and economic development. The high-level performance of robust food control systems in developed nations has resulted from decades of experience and billions of dollars' investments in building infrastructures and capacities of food safety stakeholders. Developing countries cannot afford such a costly and lengthy process due to the negative consequences of unsafe food affecting their public health and agri-food trade. Although a large sum of international aid is being channeled towards the upgrade of food safety capacities and practices in these countries, results on the ground can often be invisible and struggle with sustainability issues, particularly for enhancing the performance of food control systems. Investigating the possibility of improving the "value for money" of these investments in developing countries entails setting better guidelines on project formulation, impact assessment and approaches in food regulatory decision-making. As outlined in this research, the latter can be further explored by better using data for the evidence-based identification of required capacity building investments and their prioritization. This research examines and recommends an integrated approach with short- and long-term solutions to achieve such a goal. It also offers a review of current technical methods and strategies followed by development agencies active in food safety and identifies current best practices applied by such agencies, especially related to food safety capacity building. This research relies on a comparative analysis of food safety capacity building programs targeting two countries, namely Viet Nam and Pakistan, selected based upon defined criteria. The lessons learned and recommendations gained from these analyses were used to develop a new set of proposed guidelines for project formulation, implementation, and evaluation. Development agencies and competent authorities could adopt these guidelines to improve their capacity building practices. As a long-term solution for identifying capacity building needs and performance assessment of food control systems, a data-driven food regulatory decision-making approach was discussed as a possible way forward for regulators. This system was structured based on the relevant sections of Codex guidelines and other research, focusing on using data for public services. It is expected that the application of the recommendations stemming from this research will help shape a new way for food safety capacity development, improving the efficiency and effectiveness of investments in this area, with a potentially positive impact on other development areas.
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Designs des accords internationaux : la flexibilité institutionnelle dans les négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)Fontaine-Skronski, Kim 12 December 2024 (has links)
La flexibilité institutionnelle favorise-t-elle la coopération internationale? Le concept de flexibilité institutionnelle sert à décrire les caractéristiques qui rendent un accord international plus ou moins contraignant. Cette flexibilité peut prendre la forme d’exceptions négociées au sein d’engagements contraignants, de souplesse permise dans l’interprétation des règles ou de mécanismes échappatoires. La littérature dominante, raisonnant en termes fonctionnalistes, voit dans le recours à la flexibilité institutionnelle le moyen d’étendre la portée de la coopération internationale, en mettant l’accent sur la relation complémentaire entre engagements contraignants et non-contraignants. Il y aurait complémentarité institutionnelle lorsque l’objectif visé par l’adoption d’un instrument juridique non contraignant est d’interpréter ou d’appliquer des engagements fixés dans un accord contraignant. La flexibilité institutionnelle rendrait ainsi le système international plus stable, contribuant à l’avancement du droit international. Or, il y a lieu de se demander si le recours à la flexibilité, surtout dans un système international où interagissent de nombreux accords internationaux, ne contribue pas parfois à réduire la portée de la coopération internationale. Des études récentes ont tenté de démontrer que l’interaction entre instruments de niveaux de flexibilité différents peut également être « conflictuelle ». Une interaction institutionnelle conflictuelle s’observerait lorsque les normes portées par un accord non contraignant nuisent à l’effectivité des règles plus contraignantes. Le débat académique sur la relation complémentaire ou conflictuelle entre accords plus ou moins flexibles s’est surtout intéressé aux rapports entre traités au sein d’un même régime international. N’est-il pas possible de penser que, de la même manière qu’une interaction puisse être conflictuelle entre accords contraignants et non-contraignants, l’introduction de mécanismes de flexibilité puisse créer une interaction conflictuelle au sein d’un même accord? Cette thèse innove en cherchant à voir si l’introduction de mesures de flexibilité lors de la renégociation d’un accord existant peut mener au phénomène que nous appelons « la flexibilité conflictuelle intra-institutionnelle » en raison de l’introduction de normes opposables à celles qui sous-tendent le corpus institutionnel initial. Comprendre le mécanisme causal derrière ce phénomène nous permet d’expliquer pourquoi le recours à des mesures de flexibilité institutionnelle, supposé favoriser la coopération, peut, dans certains cas, mener jusqu’à l’échec des négociations. À l’approche fonctionnaliste dominante, nous opposons une approche distributive selon laquelle la participation accrue des puissances émergentes modifie les rapports de force et accentue la divergence des intérêts au sein des institutions internationales. Pour les nouvelles puissances émergentes qui désirent modifier les termes de coopération qui ont été décidés sans eux, le recours à la flexibilité intra-institutionnelle pourrait offrir un moyen peu coûteux de modifier le statu quo de l’intérieur, surtout si les possibilités de faire du forum shopping sont limitées en raison de l’absence d’autres options institutionnelles. Face aux puissances traditionnelles enclines à vouloir sauver des acquis inscrits dans un accord contraignant, le contexte de la renégociation d’un accord devient alors un site de contestation, ce qui pourrait expliquer, en partie, l’émergence de la flexibilité conflictuelle. Le cas des négociations sur l’agriculture à l’OMC nous permet d’analyser et de décortiquer le phénomène de la flexibilité conflictuelle intra-institutionnelle. Nous démontrons que les nouvelles mesures de flexibilité proposées par certains États lors des négociations sur l’agriculture de juillet 2008 avaient comme objectif de nuire à l’effectivité des principes de non-discrimination et du traitement national qui sous-tendent le régime commercial de l’OMC, contribuant ainsi à l’impasse de la Ronde de Doha. / Does institutional flexibility promote international cooperation? The concept of institutional flexibility is used to describe the features that make an international agreement more or less binding. This flexibility can take several forms, either as exceptions negotiated within binding agreements, flexibility in the interpretation of rules and commitments or special safeguard mechanisms. The dominant literature, reasoning in functionalist terms, sees the use of institutional flexibility as a way to expand international cooperation, thus making the international system more stable and contributing to the advancement of international law. However, some question if the use of institutional flexibility does not, at times, reduce the scope of cooperation, especially in an international system where many legal instruments interact. The dominant functionalist research program has focused on the “complimentary” interaction between binding and non-binding agreements. Soft law can be a complement to hard law when the purpose of a non-binding instrument is to lead to a harder legal agreement or when it is used to interpret commitments of binding instruments. Recent studies, however, have attempted to show that the interaction between binding and non-binding agreements can also be “confrontational”. Conflicting institutional interactions were observed when the standards which are carried by binding agreements are undermined by the principles underlying the non-binding instrument. This is especially true in an international context marked by the absence of a normative hierarchy for establishing what commitments take precedence over others. Institutional flexibility can therefore be called upon to play a role other than that of guide or precursor to hard law: sometimes it may undermine the effectiveness of more stringent rules. The academic debate on the complimentary or conflicting relationship between more or less binding agreements focuses on the interaction between treaties within an international regime. This thesis breaks new ground by seeking to see if the introduction of flexibility mechanisms during the renegotiation of an existing agreement can sometimes lead to a situation of intra-institutional conflictuality when new norms aim to change or reorient the legal provisions of the initial binding agreement. In the same way that an interaction may be conflictual between binding and non-binding agreements, could the introduction of flexibility mechanisms create a conflictual interaction between norms within the same agreement? A phenomenon we call “intra-institutional conflictual flexibility”. Understanding the causal mechanism behind this phenomenon allows us to explain why the use of institutional flexibility, supposed to promote cooperation, can in some cases lead to the failure of negotiations. I propose a distributive approach whereby the increased participation of the emerging countries on the international institutional stage modifies the balance of power and accentuates conflicts of interests. For the emerging economies who wish to modify terms of cooperation that were decided without them, the use of intra-institutional conflictual flexibility could offer a way to change the status quo at low cost, especially if they are limited in their ability of forum shopping because of the absence of other institutional options. For the traditional powers, likely to want to save the gains registered in a binding agreement, renegotiation becomes a site of potential conflict, which may explain in part the emergence of confrontational flexibility. The case of the negotiations on agriculture at the World Trade Organisation (WTO) allows us to analyze the phenomenon of intra-institutional conflictual flexibility. I demonstrate that the new flexibility mechanisms proposed by some States during the negotiations in July 2008 were intentionally used to undermine the effectiveness of two underlying principles of the WTO regime, namely national treatment and non-discrimination, hence contributing to the stalemate of the Doha Round negotiations.
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La Convention des Nations Unies contre le crime organisé transnational et ses protocoles afférents : le rôle du Canada dans leur élaboration et leur applicationBellefeuille, Marc de 13 April 2018 (has links)
Dans les années 90, et surtout à partir de la Conférence de Naples de 1994, la communauté internationale s'est donnée comme objectif d'instituer un régime de coopération interétatique visant à combattre et neutraliser le crime organisé transnational. Travaillant sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies (ONU), elle en est venue à l'élaboration de la Convention des Nations Unies contre le crime organisé transnational, supportée par trois protocoles complémentaires : le Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer et le Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions. En appliquant le modèle de la transnationalisation du policing du crime organisé, l'objectif de la présente recherche est d'analyser l'application par le Canada de la Convention et des protocoles dans son cadre national ainsi que le rôle qu'il a joué dans le processus de négociation. Parallèlement, la position du Canada à l'égard du projet de documents onusiens et la contribution particulière de la GRC, en tant qu'acteur opérationnel et expert de la sphère criminelle, sont explorées. Cependant, les hypothèses n'ont été que partiellement vérifiées en raison de problèmes d'accès à l'information. Malgré cela, les résultats fragmentaires tendent à révéler que le Canada, dans l'ensemble, applique la Convention et les protocoles sur son territoire et qu'il a influencé leur formulation, notamment grâce à une bonne organisation du travail et à la présence d'experts dans la délégation, principalement de la GRC. Toutefois, la politique canadienne en matière de lutte contre le crime organisé, spécialement pour les infractions du trafic de migrants et de la traite de personnes, comporte certaines faiblesses. Enfin, plus secondairement, la recherche dresse un portrait sommaire de la démarche internationale qui a mené à la création de la Convention et des protocoles et de la configuration de la structure canadienne de répression et de détection du crime organisé.
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L'encadrement post-formation et le transfert des apprentissages en milieu de travail en contexte de coopération internationaleLarouche, Ghislaine January 2006 (has links)
Thèse diffusée initialement dans le cadre d'un projet pilote des Presses de l'Université de Montréal/Centre d'édition numérique UdeM (1997-2008) avec l'autorisation de l'auteur.
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Les prix de transfert : un enjeu majeur dans l'internationalisation des affaires / Transfer pricingBonmarchand, Nathalie 29 November 2013 (has links)
Les prix de transfert représentent aujourd'hui un enjeu majeur dans l'internationalisation des affaires. Ces transactions intra groupe doivent respecter un principe universellement admis, le principe de pleine concurrence. Cependant, chaque Etat dispose de sa propre règlementation nationale créant ainsi un sentiment d'insécurité juridique. Les Etats ont pris des mesures nationales afin de faire face à un problème par nature international, fragilisant ainsi l'efficacité de la lutte contre l'évasion fiscale. Les pays misent désormais sur la coopération internationale afin de renforcer ces contrôles et d'améliorer la sécurité juridique des entreprises. / Multinationals have to respect the arm's length principle. Each state has his own regulation. The states had taken national regulations for an international problem. Now, the coutries try to resolve this by international cooperation.
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Explaining unilateralism in foreign security policy : the case of Japan’s withdrawal from the Washington System, 1922-1936 / Comprendre l’unilatéralisme dans les politiques étrangères en matière de sécurité : le cas du retrait japonais du système de Washington, 1922-1936Fatton, Lionel P. 17 September 2015 (has links)
Cette thèse analyse les raisons qui ont poussé le Japon à se retirer en 1936 du système de contrôle des armements navals établis en 1922. La littérature sur le sujet est particulièrement pauvre pour ce qui est de la science politique et ne parvient pas à systématiser les différentes variables afin de mieux comprendre l’extrême complexité du processus de décision japonais. Appréhender ce processus permet d'aborder une problématique plus générale, qui est de comprendre pourquoi les états mettent fin à des relations de nature coopérative, préférant poursuivre une politique de sécurité unilatérale malgré les coûts que cela peut engendrer. Le modèle théorique de cette thèse propose l’hypothèse suivante: certains changements dans le système international affectent l'influence relative des différentes institutions domestiques prenant part à la formulation des politiques étrangères. En cas de tensions internationales, l'expertise des forces armées prend de l’importance pour la formulation des politiques étrangères. Dans un tel scénario, il est probable que le pays se retire de l'accord de contrôle des armements si ses forces armées s’opposent au maintien de cet accord. Les forces armées désavouent l'accord si ce dernier est intrusif dans des domaines relevant de l'expertise de l’institution militaire au point de menacer sa capacité à répondre à une nouvelle menace extérieure. Le degré d'influence des forces armées et l'intensité du conflit entre militaires et civils pour ce qui concerne la politique de défense nationale constituent les deux variables qui déterminent la propension d'un état à privilégier une approche unilatérale de sa politique étrangère en matière de sécurité. / This thesis aims at assessing the causes of Japan's decision to withdraw in 1936 from the so-called Washington system of naval arms control. The existing literature is weak in the field of political science and fails to efficiently systematize the different variables to understand the highly complex Japanese decision-making process. To better understand this process helps in addressing a more general question: Why do states choose to pursue an independent and unilateral foreign security policy instead of a cooperative approach, despite the cost a withdrawal may engender? This thesis' theoretical framework is based on the academic literature on civil-military relations, and proposes the following hypothesis: Changes in the international system affect the relative influence different domestic institutions have on the formulation of foreign policy. In case of emerging international tensions, the military’s expertise acquires new importance for the formulation of foreign policy. In such a scenario, the arms control agreement does not survive if the military establishment advocates against the maintenance of the agreement. The military establishment opposes the agreement if it is so intrusive into its traditional sphere of responsibility that it negatively affects its ability to deal with a worsening security environment. The level of influence the military establishment possesses over the formulation of foreign security policy and the intensity of conflict in civil-military relations are the two variables of the thesis, which account for a state's propensity to privilege a unilateral approach to its foreign security policy.
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Une décentralisation en kit : analyse des trajectoires des politiques de régionalisation et de décentralisation dans la construction de l’État au Chili (1964-1996) / The decentralization kit : an analysis of regionalization and decentralization policy itineraries in the construction of the Chilean state (1964-1996)Gutiérrez Ruiz, Carolina 19 November 2010 (has links)
Cette thèse retrace les trajectoires des politiques de régionalisation et de décentralisation au Chili ainsi que celles de leurs promoteurs/médiateurs. Ce faisant, elle montre que ces acteurs, constituant une « communauté réformatrice », agissent en réseau. Cette communauté devra non seulement imprégner l’administration pour agir sur elle mais elle devra aussi s’adapter et ajuster ses idées, révélant ainsi la fragilité d’un certain nombre de mécanismes institutionnels tant au niveau national qu’international, en particulier ceux relatifs à la coopération / This thesis follows the itineraries taken by regionalization and decentralization policies in Chile as well as those of their advocates and/or brokers.In doing so, it will be shown that those involved, making up a community for reform, form a network. This community was not only to permeate the administration in order to act upon it, but also to adapt and adjust its ideas, thus bringing to the fore the frailty of a certain number of institutional mechanisms as much at national as at international level, in particular those relative to cooperation.
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L'Arctique comme enjeu de coopération internationale / The Arctic as an issue of international cooperationSymonides, Michał 13 September 2018 (has links)
L’intérêt pour l’Arctique s’est développé à travers l’environnement et les changements climatiques, avec avant tout la question du réchauffement climatique, qui bouleversent grandement cette région. Ces évolutions amènent aussi bien de nombreuses menaces que des opportunités importantes, qui demandent toutes une coopération approfondie pour y répondre. La protection de l’environnement, l’accès et la gestion des ressources (naturelles, énergétiques, halieutiques, etc.), l’utilisation des routes maritimes, la délimitation des limites maritimes et limites extérieures du plateau continental, le respect des droits de l’homme et des droits des peuples autochtones, l’aspect stratégique et militaire sont des exemples des nombreux enjeux qui existent en Arctique. La coopération arctique, qui se structure de manière plus prononcée depuis la fin de la Guerre froide, se trouve devant des défis importants qui demandent son approfondissement. Tous ces enjeux dépassent la seule coopération entre les Etats arctiques, d’autant plus que les conséquences et les intérêts présents sont mondiaux. A la multitude de domaines de coopération s’ajoute donc une congruence d’acteurs, arctiques et non-arctiques avec, de manière classique, les organisations internationales, les organisations non-gouvernementales et les multinationales, mais également les régions, les organisations interparlementaires, les peuples autochtones ou encore les associations scientifiques. La complexité de la situation se traduit au niveau de la coopération, qui fait face aux tensions aussi bien entre les acteurs arctiques qu’entre les acteurs arctiques et non-arctiques. Deux processus contradictoires semblent donc structurer la coopération avec d’une part une régionalisation et d’autre part une internationalisation. La coopération entre les acteurs arctiques se bâtit ainsi autour de nombreuses institutions internationales dont la structure et le rôle sont voués à évoluer, avec comme institution centrale le Conseil de l’Arctique, tout en se fondant sur des coopérations internationales globales, avec comme instrument essentiel la Convention sur le droit de la mer de 1982. La coopération arctique semble constituer un modèle intéressant reposant sur une flexibilité qui doit permettre une adaptation, d’autant plus importante dans une région exposée à des évolutions rapides. Elle utilise une structure unique mettant en avant une action multiniveaux et multi-acteurs en gardant un équilibre entre hard law et soft law. Si la coopération arctique structure une véritable région arctique avec une importance grandissante sur l’arène internationale, les liens entre le monde et cette région restent incertains. L’ouverture aux acteurs extra-arctiques est nécessaire, mais fait face à la réticence de certains acteurs arctiques. L’Arctique se pose comme un nouvel objet des relations internationales et peut même en devenir un acteur, mais doit répondre aux dangers qui peuvent exister pour la coopération dans cette région, dangers qui semblent avant tout venir de causes exogènes. La coopération arctique nécessite donc une analyse approfondie des enjeux qu’elle présente ainsi que des contradictions et paradoxes qui semblent y exister. Cette thèse vise ainsi à étudier la coopération arctique en mettant en exergue ses mécanismes et spécificités tout en analysant les relations qu’elle peut entretenir avec les acteurs extra-arctiques et la manière dont elle s’intègre dans les relations internationales. / The interest in the Arctic has grown through the environmental issues and climate change that deeply altered the region, especially with the impact of the global warming. These changes bring many threats but also important opportunities, and require a deeper cooperation to respond to them. The protection of the environment, the management of Arctic resources (natural, fishery, etc.), the use of sea routes, the delimitation of maritime boundaries, the respect of human rights and of indigenous peoples rights, the strategic and military aspects are all examples of the issues that coexist in the Arctic. They highlight the challenges that the cooperation in the Arctic is facing. None of these issues could solely be managed by the cooperation between the Arctic States, as their consequences and the interests at stake are global. In addition to the multitude of areas of cooperation, there is a congruence of actors: Arctic and extra-Arctic ones such as international organizations, non-governmental organizations, multinational corporations, but also regions, inter-parliamentary organizations, indigenous peoples or scientific associations. The complexity of the situation is perceptible in the way the Arctic cooperation is established. Tensions exist both among the Arctic actors and between Arctic and extra-Arctic actors. Two contradictory processes seem to structure the cooperation with the regionalization on the one hand, and the internationalization on the other hand. Thus, cooperation between Arctic stakeholders is built around many international institutions, which structures and roles will certainly evolve. The central structure of the Arctic cooperation is the Arctic Council – a regional institution. At the same time, the cooperation in the Arctic region is based on global international cooperations, with essential instruments as the Convention on the law of the sea of 1982. Arctic cooperation seems to be an interesting model based on flexibility that should enable adaptation, which is especially important in a region so deeply exposed to fast changes. It is based on a unique structure emphasizing multi-level and multi-stakeholder actions, keeping a balance between hard and soft law. If the Arctic cooperation builds a real Arctic region with a growing importance in the international arena, the ties between the world and the region remains uncertain. The inclusion of extra-Arctic actors is necessary but it is facing resistance from a part of the Arctic actors. Arctic arises as a new object of international relations and may even become a new actor, but it must respond to the dangers that may exist for cooperation in this region, dangers that seem to come especially from exogenous causes. Therefore, Arctic cooperation requires a thorough analysis of the issues it is faced with as well as its contradictions and paradoxes. This thesis aims to study the Arctic cooperation highlighting its mechanisms and particularities as well as to analyze relationships that it can develop with extra-Arctic actors and how it incorporates into international relations.
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Relations internationales et cooperation face a l'evolution des societes et aux enjeux du vivant : strategies ouvertes d'action et apport de l'approche patrimonialede HARTINGH, François-Vadim 29 October 2008 (has links) (PDF)
Face aux enjeux planétaires et particulièrement aux nouveaux enjeux du vivant, le système des relations et de la coopération internationales est remis en cause. Les organisations internationales se trouvent questionnées quant à leurs méthodes et leurs mandats. Si les valeurs universelles restent reconnues, la complexité des problématiques du vivant et la dimension d'urgence planétaire qu'ils acquièrent ne semblent pas traités de manière satisfaisante et durable par la communauté internationale malgré quelques succès dans certains domaines tels que le protocole de Kyoto. Or l'approche conceptuelle et les modes opératoires des organisations internationales y compris dans la formulation des projets contraints par la « matrice logique du projet » et ses relations causales linéaires, dans un cadre contractuel rigide et comptable, ne semblent pas être à la hauteur des enjeux complexes en termes de développement, d'écologie, d'éducation, de sécurité, d'alimentation, qui s'imposent aux partenaires de la coopération. Comment requalifier la coopération internationale et prendre en compte de manière effective la complexité des évolutions des systèmes vivants que représentent les sociétés humaines et leur environnement - régional, national, international - ? Quels sont les apports des démarches systémiques, dans une problématique stratégique d'action en milieu complexe? Une stratégie qui pourrait être guidée par la notion de patrimoine commun sous-jacent à chaque enjeu de coopération. L'humain au sein de son milieu et en capacité de prise en charge de ce milieu retrouve sa place dans le domaine de l'action politique et de la coopération internationale. L'intégration des logiques d'action des acteurs dans le champ de problèmes complexes, par des processus adaptés de communication et de négociation, peut entraîner l'engagement autour d'un dessein commun et conforter l'approche politique du changement. Le concept moderne de gouvernance comme processus intégré, vecteur de coopération et critère de son orientation, est porteur d'une qualité « plénière » lorsqu'il s'incarne dans des projets contractualisés, ouverts et évolutifs dans le temps, tirant parti des formes d'intelligence disponibles - universelles et pragmatiques. Une approche politique du changement nourrie par une prospective adaptée aux enjeux pluridisciplinaires est nécessaire et peut se transcrire en une politique de la coopération, reliant l'humain et ses problématiques au niveau local à une coordination éclairée entre les Etats, pour une action internationale adaptée aux enjeux de notre siècle.
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