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Roman et morale chez Dostoïevski : le problème du héros dans "Les frères Karamazov"Levasseur, Francis 17 April 2018 (has links)
Ce mémoire se donne pour fil conducteur la détermination du personnage du héros dans le roman Les frères Karamazov de Dostoïevski. L'introduction fait l'hypothèse d'un pari artistique chez le romancier russe mettant en jeu le personnage d'Aliocha Karamazov : Dostoïevski voilerait la leçon morale de son roman pour que le lecteur la cherche par ses propres moyens. Le corps du mémoire conduit une étude de ce pari à travers les enjeux du socratisme, de l'échec, de l'art tragique, et de l'esthétique romanesque. À la lumière de ces développements sur le rapport entre l'art du roman et la morale, la conclusion propose une interprétation du rôle du héros et du statut de la morale dans Les frères Karamazov.
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Du crime à la réponse judiciaire dans les oeuvres de Dostoïevski et Genet / From crime to legal response through the works of Dostoievski and GenetLenoir, Constance 17 December 2013 (has links)
Nombreux sont les ouvrages juridiques qui étudient le crime et la réponse judiciaire. Mais rares sont ceux qui mettent en avant une approche pluridisciplinaire pour interroger les fondements et principes du Droit dans ce domaine. C'est la raison pour laquelle cette thèse envisage le phénomène criminel, la mise en oeuvre de la répression (recherche de l'infraction jusqu'à la condamnation définitive du coupable) et la peine à travers la littérature, et plus particulièrement deux auteurs majeurs que sont Dostoïevski et Genet.Tous deux proposent une analyse du phénomène criminel (crime, auteur et victime) qui, de par son originalité, pousse le lecteur à s'interroger, voire à reconsidérer la définition posée par le Droit. La réponse judiciaire apportée par ce dernier est également remise en cause par Dostoïevski et Genet qui insistent sur la faillibilité d'une justice rendue par les hommes. Le procès est une étape considérée comme obligatoire par les deux auteurs et l'exécution de la peine nécessaire; cependant leurs écrits interrogent l'impératif de proportionnalité et d'humanité de la répression / Crime and its legal response have been subject to extensive analyses and publications. Few provide a pluri-disciplinary approach aiming at questioning the founding principles of the Law in this field. This is the reason why this thesis considers the criminal phenomenon, the implementation of repression measures (from the offence investigation until the definitive conviction of the culprit) and the sentence throughout literature and with a specific focus on two main authors, Dostoïevski and Genet.Their original analysis of the criminal phenomenon (crime, author, and victim) is driving the reader to question and even reconsider their definition as stated in the Law. The legal response is also subject to question as both authors insist on the fallibility of a justice dispensed by human beings. In their opinion, the trial is a mandatory step and the accomplishment of sentence necessary. However, thiers pieces of writings question the need for proportionality and humanity regarding repression.
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Résurgences dostoïevskiennes dans "Lord Jim" de Conrad, "La Chute" de Camus et "Le Maître de Pétersbourg" de Coetzee : la figure de l'errant / Dostoevskian resurgence in Lord Jim of Conrad, "The fall" of Camus and "The master of Petersburg" of Coetzee : the figure of wanderingJakani, Yasmine 17 October 2014 (has links)
Joseph Conrad, Albert Camus et John-Maxwell Coetzee s’intéressent au travers de leurs romans au thème de l’errance. C’est plus particulièrement la figure de l’errant confronté aux paradoxes de l’altérité et de la culpabilité que nous nous proposons ici de mettre en évidence. Avant eux, Dostoievski instaure, avec la figure de Raskolnikov, le schisme puissant de la conscience tourmentée qui se met en errance. Il s’agit, en prenant comme point de départ Crime et châtiment, d’interpeller, d’interroger et de heurter les uns contre les autres des textes où les figures de l’errance entreprennent la paradoxale et laborieuse quête de l’identité. Lord Jim, La Chute et Le Maître de Pétersbourg permettent d’identifier la nature des interactions qui unissent, au travers du prisme raskolnikovien, culpabilité et souffrance, autarcie et rôle social. Au-delà, il s’agit de ramener le questionnement identitaire à ce socle commun qu’est celui du chemin de l’errance au sein de romans du XXe siècle. A travers l’analyse de ces romans, cette thèse se propose donc de montrer comment l’évolution de la figure de l’errant renverse les paradigmes traditionnels liés au mécanisme salut-souffrance et comment elle permet à un nouveau nihilisme de voir le jour. / Joseph Conrad, Albert Camus and John-Maxwell Coetzee take an interest in the theme of wandering through their novels. Especially, confronting the figure of the wanderer with the paradoxes of alterity and guilt is what we offer to highlight. Before them, Fyodor Dostoevsky establishes with the figure of Raskolnikov the powerful tormented conscience’s schism about to wander. Taking as a starting point Crime and punishment, it is about calling out, questioning and bringing the texts face to face where the wandering figures undertake the paradoxical and laborious identity quest. Lord Jim, The Fall and The Master of Petersburg allow to identify the nature of interactions that bond guilt and suffering, autarky and social role through the raskolnikovian prism. Beyond that, it is about bringing back the identitary questioning to the common base of the wandering way in the 20th century novels. Through the analysis of these novels, this PhD offers to show how the evolution of the wanderer’s figure inverts the traditional paradigms linked to the salvation-suffering mechanism, and how it allows a new nihilism to see the light of the day.
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Nathalie Sarraute et le double : un dialogue avec Fiodor DostoïevskiZanoaga, Cristina 26 October 2012 (has links)
Bien que l'œuvre de Nathalie Sarraute ne traite pas directement du double en tant que motif littéraire, il n'en demeure pas moins que la poétique du double constitue la base d'une large part de ses récits et se manifeste précisément par le biais de la figure de l'équivoque, grâce à une rhétorique qui met en jeu l'inlassable dynamique entre le visible et l'invisible, le dicible et l'indicible, la surface et le contenu, le trompe l'œil et le sous-entendu. Pour révéler la vaste gamme de phénomènes qui s'intègrent à la définition du double chez Sarraute, nous allons nous inspirer, comme elle, de ses lectures de Dostoïevski, écrivain qui entame avec Le Double une métamorphose de la figure héritée de la littérature fantastique. Cette étude porte donc sur la relation qui se tisse entre les textes de Sarraute et Dostoïevski du point de vue de l'évolution de la figure du double. Par la mise en scène d'un sujet en crise qui intériorise l'altérité tout en la reniant sans relâche, Dostoïevski, plus encore que d'autres, semble avoir fourni à Nathalie Sarraute une riche matière de réflexion sur l'identité du personnage, de l'auteur et de l'œuvre littéraire en général. Dès lors que l'altérité perturbe l'unité de toute représentation, le lecteur est conduit à osciller constamment soit entre deux niveaux différents de la réalité, celui des apparences et des ressentis, soit entre les multiples interprétations de ces derniers. L'écriture des tropismes, ces mouvements intérieurs sous-jacents, apparaît de la sorte comme l'écriture de ce qui n'est pas seulement double, mais multiplication de doubles et division infinie. / Even if Nathalie Sarraute's work does not provide an explicit interpretation of the double as a literary device for articulating the experience of self-division, it is obvious that the poetics of the double is present in a wide part of her novels by the means of a rhetoric which brings into play the dynamics of the relationship between what can be visible and invisible, be said and not, the surface and the contents, the illusion and the allusion. In order to study the broad range of phenomena that can be associated to Sarraute's definition of the double, we have been inspired, as herself, by the readings of Dostoevsky, who starts, with The Double, a process of metamorphosis of doppelganger inherited from the fantastic literature. So, the main purpose of our research is to analyze the various relationships that exist between the texts of Sarraute and Dostoevsky from the point of view of the evolution of the double. By drawing a subject in crisis divided between his ambiguous necessity of interiorizing the otherness and denying it, Dostoevsky seems to lead Nathalie Sarraute to question the nature and identity of the characters, of the author and even of the literary work. Since the otherness disturbs the unity of any representation, the reader is lead to waver all the time either between the two different levels of the reality, that of the illusory appearances and that of the tropisms, or between the multiple interpretations of these last ones. Sarraute's writing becomes then writing not only of the double, but also of the multiplication of doubles and of the infinite division.
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Les causes sociales de la difficulté d’être dans "Une vie", "Pierre et Jean", "Mont-Oriol", "Fort comme la mort" de Guy de Maupassant et dans "Crime et châtiment", "L’idiot" de Fédor DostoïevskiFiguiere, Natalia 30 March 2009 (has links)
Pour un lecteur français, familiarisé avec l’écriture de Maupassant, qui étudie des oeuvres de Dostoïevski, une constatation s’impose : des similitudes chez les deux écrivains sont difficiles à percevoir et à préciser à la première lecture, mais en comparant en profondeur les deux auteurs, leurs correspondances prennent de plus en plus de relief. Il faut remarquer que peu d’écrivains ont présenté des héros aussi complexes et aussi étranges que ceux de Dostoïevski. Ceux de Maupassant n’ont pas le relief de ces figures dostoïevskiennes ; il ne peut être question de les mesurer les uns aux autres. Nous porterons seulement notre attention sur les affinités qu’ils peuvent avoir. Une étude comparative entre Fédor Dostoïevski et Guy de Maupassant devient possible à un tout autre niveau : une atmosphère « fiévreuse », une vie d’une intensité qui sort de l’ordinaire, règnent dans le monde qu’ils ont créé. C’est ce monde qui a attiré toute notre attention pour la présente analyse. On pourrait trouver les correspondances provoquées par des « tendances » générales de leur siècle mais aussi par l’atmosphère dans laquelle ils vivaient. L’auteur slave et l’écrivain français se rapprochent par leur existence pétrie de souffrances, par les convictions qu’ils défendaient au milieu de leurs contemporains, et par les difficultés tragiques, dans lesquelles ils se débattaient sans relâche. Un autre point de « rencontre » unit nos deux auteurs : tous les deux se distinguent des écrivains qui leur sont contemporains, réalistes et naturalistes. Dostoïevski et Maupassant ne s’attachent pas à la laideur de la vie mais ils préfèrent pénétrer dans ses profondeurs et éclairer ses mystères. Ils sont psychologues et les études qu’ils nous ont laissé n’ont pas seulement une valeur esthétique, mais aussi une valeur d’observation humaine. Le thème de « la machine sociale », présent dans Une Vie, Mont-Oriol, Pierre et Jean, Fort comme la mort et Crime et châtiment, L’Idiot, comme dans la plupart des grands thèmes de la littérature, n’est pas nouveau. Mais à l’époque de nos deux auteurs, le problème de « la machine sociale » qui écrase l’individu par sa « puissance infernale », connaît un essor fulgurant. A ce moment-là, il prend une voie inédite. Si, auparavant, la souffrance de l’homme était liée à des causes intérieures, maintenant, chez Guy de Maupassant et Fédor Dostoïevski, elle dépend de causes extérieures. Le « développement » psychologique de l’individu semble être lié d’une manière irrémédiable au milieu social. Les apparitions du sentiment de l’angoisse et de la difficulté d’être, sont envisageables comme dépendantes de causes sociales. Dans les romans, choisis pour notre corpus, « la machine sociale » s’accorde le droit de transgresser toutes les lois, les lois humaines et même les lois naturelles. Maupassant et Dostoïevski présentent de nombreux personnages, multipliants les occasions de mesurer l’évolution de leur dégradation inexorable, l’odieux ravage de leur existence par la société. Ne voulant pas rétablir l’individu dans la plénitude de ses droits, la société le condamne à l’isolement total. Chez les deux auteurs, on retrouve le réalisme « hallucinant » de la solitude des hommes, solitude qui semble être poussée à son paroxysme. La confrontation avec la réalité sociale fait naître dans l’âme des héros, des sentiments insoupçonnés jusque là ; ceux de l’angoisse, mélangée avec la terreur. La réalité du contexte social provoque un sentiment de peur incontrôlée qui empêche les héros d’agir en annihilant leur volonté. Maupassant et Dostoïevski, sauvent, de la souffrance, les âmes de leurs personnages, âmes qui ont traversé, à cause de « la machine sociale », les tourments de l’enfer et les tribulations du purgatoire. Les deux auteurs leur offrent une possibilité de fuite. / Or a French reader, familiar with? Writing Maupassant, who studied of? works of Dostoevsky, a finding? requires: similarities among two writers are difficult to perceive and specify the first reading, but by comparing in detail the two writers, their correspondence becoming increasingly important. It should be noted that little? Writers heroes presented as complex and strange than Dostoyevsky. N those of Maupassant? Have no relief from these figures dostoïevskiennes, not can be no question to measure each other. We will only our attention to the affinities that? they may have. A comparative study from Fyodor Dostoevsky and Guy de Maupassant is possible to a whole new level: an atmosphere "feverish," a life of? intensity leaving l? usually prevail in the world that? they created. C? Is this world that has attracted our attention to this analysis. We could find matches caused by "trends" General century but their also l? atmosphere in which they lived. L? Author and slave? Writer French close in their lives full of suffering, by beliefs that? they stood among their contemporaries, and by tragic difficulties in which they struggled tirelessly. A another point of "encounter" our two authors: both are distinguished writers who are their contemporaries, and realistic naturalists. Dostoyevsky and Maupassant does? Not attach to the ugliness of the life, but they prefer to enter into its depths and inform its mysteries. They are psychologists and studies that? They left us n? Have not only aesthetic, but also a value of? human observation. The theme of "The social machine," in A Life, Mont-Oriol, Pierre et Jean, Fort like death and Crime and Punishment, L? Idiot, as in most major themes of literature, do is not new. But l? Time of our two authors, the problem of "the social machine which crushes l? individual by his" infernal power, experiencing a rapid expansion. At that time, it takes a unprecedented way. If earlier, suffering from? Man was linked to causes intérieures now in Guy de Maupassant and Fyodor Dostoevsky, it depends on external causes. The development of psychological? Individual d appears to be related? an irretrievable to the social environment. The appearances of sense of? anxiety and the difficulty? be considered are as dependent on social causes. In the novels, chosen for our corpus, The "social machine" s? Grants the right to transgress all laws, human laws and the same natural laws. Maupassant and Dostoevsky are many characters, more opportunities for the measure? developments their inexorable decline, l? heinous ravage their lives by society. Not wanting to restore? Person's full rights, society condemned to? isolation. In both authors, there is realism "Amazing" in the solitude of men loneliness that seems to be pushed its climax. Confrontation with social reality is created in? Soul the heroes, hitherto unsuspected feelings and those of? anguish, mixed with terror. The reality of the social causes fear preventing uncontrolled d hero? act negating their will. Maupassant and Dostoevsky, lifesaving, the suffering, the souls of their characters, minds which have experienced because of the social machine, "the torments of? hell and tribulations of purgatory. Both authors offer a possibility of leakage.
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Réception de la littérature européenne dans les romans d’Orhan Pamuk : stratégies littéraires et négociations poétiques d’un auteur excentré / Reception of European literature in Orhan Pamuk’s novels : literary strategies and poetical negotiations of an excentered authorDuclos, Elise 20 November 2014 (has links)
A partir du repérage d’un point aveugle de la littérature générale et comparée, ce travail vise à faire de la littérature turque le site d’interrogation de la discipline et de l’intelligibilité régionale de la littérature européenne. La mondialisation du discours critique permet de situer la réception de la littérature européenne chez un romancier turc contemporain dans le cadre des échanges littéraires inégaux entre un espace littéraire ancien et très doté et la périphérie turque. Les particularités de ce champ socio-Historique dont Orhan Pamuk est tributaire permettent de comprendre sa trajectoire exceptionnelle, mais aussi son ethos de lecteur de la bibliothèque européenne, marqué par l’excentricité et l’héritage de la dépendance. Dès lors, l’étude du recours d’Orhan Pamuk au roman européen met en valeur trois usages de celui-Ci : un usage mimétique, un usage générique et un usage architextuel dont témoigne la réécriture des Buddenbrook de Thomas Mann. Le recours au roman dostoïevskien met en lumière, quant à lui, l’homologie structurale de deux anciens empires dans le rapport à l’Europe, et révèle à Orhan Pamuk l’intelligibilité des « démons » de la Turquie. Le roman pamukien se présente alors comme une négociation poétique de la dépendance et de l’excentricité de la littérature et du roman turcs. La poétique intertextuelle très appuyée, dans un geste de réécriture du canon (Proust, Dante, Dostoïevski) permet la captation de l’héritage littéraire européen ; la poétique de la taklit, centrée sur les jeux fictionnels et les feintises ludiques, permet enfin de transmuer le complexe de dépendance mimétique dans une nouvelle catharsis romanesque de laquelle émerge la « fiction » de l’auteur pamukien. / Having identified a blind spot in general and comparative literature, this work proposes to introduce Turkish literature as a questioning site within the field which also interrogates the regional comprehensibility of European literature. The globalization of literary criticism allows us to locate the reception of European literature within the work of a contemporary Turkish novelist in the wider context of an unbalanced literary exchange between on the one hand an ancient and rich literary space and the Turkish periphery on the other. The particularities of this social and historical field to which Orhan Pamuk is affiliated account for his trajectory in world literature, while also shedding light on his ethos as a reader of the European library, itself characterized by eccentricity and an inherited dependency. It follows that studying Orhan Pamuk’s use to the European novel brings to light a mimetic, a generic and an architextual use, as shown by his rewriting of Mann’s Buddenbrooks. As for his use of the Dostoevskian novel, it highlights the structural homology of the two former Empires in relation to Europe, and lays bare to Orhan Pamuk Turkey’s “demons” in all their legibility. The Pamukian novel presents itself as a poetical negotiation with the dependency and eccentricity of Turkish literature and the Turkish novel. Rewriting the canon (Proust, Dante, Dostoevsky) with glowing intertextual poetics, Pamuk captures the European literary inheritance ; these taklit poetics, replete with fictional games and playful sham facilitate the conversion of this net of mimetic dependency into a new novelistic catharsis from which the “fiction” of the Pamukien author emerges.
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Expérience et sens du déracinement dans l’œuvre romanesque de Dostoïevski et de Bernanos / Experience and sense of rootlessness in the fiction of Dostoyevsky and BernanosPinot, Anne 25 January 2011 (has links)
Les romans de Dostoïevski et de Bernanos se rencontrent sur la frontière fragile de la littérature et de la métaphysique ; l’incarnation des personnages dans des espaces et des lieux que leurs cœurs troublés contaminent donne au texte son symbolisme essentiel, qui n’est ni le « paysage choisi » romantique, ni l’espace surdéterminé des réalistes. L’incarnation ne contredit pas les règles de la création romanesque, puissamment remodelées par les deux auteurs, mais les refondent dans des histoires familiales archétypales où la maison paternelle peut être le lieu d’un meurtre moral initial. Derrière les discours de personnages bavards, avides de philosophie et de psychologie (ce qui a longtemps retenu surtout l’attention de la critique), se cache la question du langage et de l’esthétique face à la vérité. Beaucoup sont des menteurs, qui ont oublié le sens du langage enraciné auquel croyait Bernanos, et les soliloqueurs de Dostoïevski se perdent dans les méandres de leurs souterrains verbaux. La question de l’esthétique est tributaire des vicissitudes d’une époque (les années 1880-1930) qui est celle du déracinement des intellectuels ; quelle est cette beauté qui « sauvera le monde » dans un univers qui n’est plus théocentré, et quelle est la légitimité du romancier à en proposer la quête, surtout si elle est spirituelle ? Malgré la présence de figures du salut qui, dans la douleur de confrontations violentes, proposent l’acceptation de l’altérité, les déracinés persistent souvent dans la voie du mensonge et préfèrent le masque démoniaque du double ou le néant de l’«à quoi bon ? » / Dostoyevsky's and Bernanos's novels meet up on the frail boundary between literature and metaphysics; the incarnation of characters in spaces and places tainted by their troubled hearts gives the text its essential symbolism, which is neither the romantic "chosen landscape" nor the realists' overdetermined space. Incarnation does not contradict the rules of fictional creation —powerfully remodeled by the two authors— but recasts them in archetypal family stories where the father's home can be the locus of an initial moral murder. Behind the words of garrulous characters, who are eager for philosophy and psychology (which long caught the critics' attention), there lies the question of language and aestheticism confronted with truth. Many of them are liars who have forgotten the meaning of the entrenched language which Bernanos cherished, and Dostoyevsky's soliloquists get lost in the rambling development of their convoluted wording. The question of aestheticism depends on the vicissitudes of a period (1880-1930) which was marked by the uprooting of intellectuals: what is this beauty which will "save the world", a world which is no longer theo-centred, and how legitimate is a novelist who proposes its quest, especially if it is a spiritual one? Despite the existence of salvation figures who, through the suffering caused by violent confrontation, propose the acceptance of otherness, the uprooted characters often choose to lie persistently and prefer the demonic mask of duality or the nothingness of the "a quoi bon", an expression of absolute indifference and disillusionment.
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Les écrivains de La Relève et la pensée romanesque : critique et pratique du roman chez Robert Charbonneau, Robert Élie, Jean Le Moyne et Hector de Saint-Denys GarneauGiguère, Andrée-Anne 23 April 2018 (has links)
Cette thèse porte sur quatre écrivains ayant contribué de manière considérable au réseau à l’origine des revues La Relève et La Nouvelle Relève (1934-1948), soit Robert Charbonneau, Robert Élie, Hector de Saint-Denys Garneau et Jean Le Moyne. Fondé sur la poétique et l’usage des genres littéraires et des modes du discours, ce travail cherche à comprendre quelle pensée romanesque se dégage des essais de ces écrivains et comment cette pensée se répercute dans leurs textes romanesques. Le corpus analysé est constitué de tous les numéros de La Relève et La Nouvelle Relève et des principaux écrits publics ou inédits (disponibles à ce jour) des quatre écrivains susmentionnés, et ce, dans l’optique de ne pas restreindre la pensée de ces écrivains à l’idéologie qui se dégage de leur revue. La première partie de la thèse porte sur l’influence de trois romanciers phares à La Relève : Bernanos, Dostoïevski et Proust. C’est notamment à la lecture de ces romanciers que Charbonneau, Élie, Le Moyne et Garneau construisent leur discours idéaliste sur le roman, sur sa pratique, mais aussi sur son usage. La deuxième partie de la thèse départage les lectures romanesques françaises et anglo-saxonnes à La Relève, éclairant du même coup les positions souvent divergentes des membres du groupe à l’égard du roman, mais également à l’égard des référents culturels étrangers. La troisième partie analyse la transformation du discours sur le roman lorsqu’il se rapporte au roman canadien-français. Moins admiratif, plus pragmatique, ce discours vise à accompagner la naissance d’une littérature moderne au Canada français. La quatrième partie de la thèse se consacre aux romans de La Relève. Elle permet de confronter l’art du roman de ces écrivains à leur pratique concrète tout en tenant compte de leurs différences : si Robert Charbonneau et Robert Élie ont publié des romans, Saint-Denys Garneau n’a laissé que des esquisses, tandis que Jean Le Moyne utilise le mode romanesque dans sa pratique d’autres genres littéraires. Le rapprochement entre leur pensée romanesque et leur pratique individuelle permet d’éclairer autrement la faillite du roman de ce groupe, qui est pourtant l’un des premiers dans l’histoire littéraire au Québec à avoir utilisé le genre romanesque dans la constitution de sa vision du monde.
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Darstellung und Wirklichkeit in Der Idiot und Die Dämonen, zwei Dostojewski-Bearbeitungen von Frank Castorf für die Volkbühne BerlinBoisvenue, Jean-François 08 1900 (has links)
Comme la représentation théâtrale est une forme d’art fugitive qui, en raison de son caractère performatif, possède son propre monde fictionnel, la question de l’oposition entre représentation et réalité occupe une place centrale dans les études théâtrales. Ainsi, les œuvres scèniques d’un metteur en scène comme Frank Castorf représentent des objets d’analyse particulièrement appropriés. Parce que Castorf met d’abord l’accent sur le moment présent et la réalité de la représentation théâtrale, il est légitime de se demander quelle est la part qu’occupe la représentation d’un monde fictionel dans ses spectacles. Ce travail vise précisément à identifier l’importance qu’accorde Castorf à la performativité dans deux adaptations théâtrales des romans de Dostoïevski Les démons et l’Idiot. Comme notre société donne une place grandissante aux médias reproductibles tels que la télévision et le cinéma, et que l’être humain tend toujours davantage à se méditiaser lui-même, le théâtre comme toutes les autres formes d’art s’en trouve transformé. C’est dans cette optique que ces deux adaptations théâtrales ont donné lieu à d’autres manifestations artistiques, soit deux films et deux livres. Cet ouvrage retrace également le processus de re-représentation, c’est-à-dire du passage d’un média à un autre, dans le but d’analyser l’interrelation entre ces œuvres ainsi que de comprendre les raisons qui ont poussé le metteur en scène et son théâtre, la Volksbühne Berlin, à transposer d’abord des romans en spectacle de théâtre pour ensuite en faire des films et des livres. De plus, malgré son utilisation croissante au théâtre, la vidéo représente encore pour certains puristes un envahisseur à bannir. Elle introduirait la perte de l’essence du théâtre : le caractère performatif, qui consiste en une rencontre du public et des acteurs dans un même espace-temps. Par contre, les images vidéo-projetées en direct peuvent conserver une part de performativité puisqu’elles sont susceptibles d’influer sur le spectateur, et inversement. En prenant comme exemple l’Idiot de Frank Castorf, ce travail montre comment les caméras et leur dispositif de transmission en direct ont la capacité de se substituer aux principaux objets du spectacle théâtral : les acteurs. / As a theatre performance is a volatile piece of art, as it has a performative character, and therefore possesses its own fictional world, the two concepts “representation” and “reality” are of meaning in theater studies. In this context, the works of the Berliner theater director Frank Castorf represent particularly rich research objects. Because Castorf give a lot of value to the present and the reality of the performance, it is to ask: what role does the representation of a fictional world play in the productions of Castorf? This work aims to first identify how important the performativity for Castorf in two theater adaptations of Dostoevsky's novels is for the stage, Die Dämonen und Der Idiot. Since man mediates his own phenomenon more and more and since in this context, the reproducible media like television or cinema has an overwhelming and increasing importance in our consumer society, the theater, like other art forms, has changed. For this reason, the two theatrical adaptations were transferred to other media, that is, in films and books. This work describes the process of "re-representation", i.e. the transition from one medium to another. Here will be analyzed the connections between the various works of art and the motivations of the Berliner director and his theater, The Volksbühne Berlin, to “repurpose” the novels in plays and plays in movies and books. Moreover, despite their increasing integration in theater, video projections are still seen by certain number of puristas as invaders to be proscribed because of their threat to theatre’s essence: performativity as the encounter between actors and an audience in the same space, at the same time. However, live video-projection images can maintain a performative nature since they are likely to generate mutual influences between themselves and the members of the audience. By analyzing Frank Castorf’s Der Idiot, this thesis shows how cameras and their transmission devices have the capacity to be substituted to the main objects of the theatrical show: actors. / Da eine Theateraufführung ein flüchtiges Kunstwerk ist, weil sie einen performativen Charakter hat und deswegen ihre eigene fiktionale Welt besitzt, ist das Begriffspaar Darstellung/Wirklichkeit in der Theaterwissenschaft von Bedeutung. In diesem Zusammenhang stellen die Theaterwerke des Berliner Regisseurs Frank Castorf besonders komplexe Forschungsgegenstände dar. Weil Castorf der Gegenwart und der Wirklichkeit der Aufführung eine große Bedeutung beimisst, stellt sich die Frage, welchen Platz die Darstellung einer fiktionalen Welt in den Inszenierungen Castorfs einnimmt. Diese Arbeit geht zunächst um den Platz des Performativen in zwei Theaterbearbeitungen von Dostojewskis Romanen Die Dämonen und Der Idiot für die Volksbühne Berlin. Da der Mensch sich mehr und mehr medialisiert und in diesem Kontext die reproduzierbaren Medien wie das Fernsehen oder das Kino, eine überwältigende und steigende Bedeutung in unserer Konsumgesellschaft haben, wird das Theater wie die anderen Kunstformen, verändert. Aus diesem Grund wurden die beiden Theaterbearbeitungen in andere Medien übertragen, in diesem Fall in Film und Literatur. Diese Arbeit beschreibt den Vorgang der „Re-repräsentation“, das heißt den Übergang von einem Medium zu einem anderen. Dabei werden die Verbindungen zwischen den verschiedenen Kunstwerken und die Motivation Castorfs analysiert, die Romane in Theaterstücke und die Theaterstücke in Filme sowie in Bücher zu übertragen. Darüber hinaus stellt das Video noch heute für einige Puristen – trotz einer steigenden Nutzung der Videotechnik auf der Theaterbühne – einen Fremdkörper dar, der von der Bühne verbannt werden muss. Er würde die Essenz des Theaters bedrohen: den performativen Charakter, der im gleichzeitigen Zusammentreffen von Akteuren und Zuschauern in einem gleichen Raum besteht. Allerdings können die Live-Videoübertragungen den performativen Charakter des Theaters teilweise bewahren, da sie das Publikum beeinflussen können; und umgekehrt. In dieser Arbeit wird durch die Analyse des Stückes Der Idiot von Castorf gezeigt dass die Kameras und ihr Live-Übertragungssystem das wesentliche Element der Theateraufführung ersetzen können: die Schauspieler.
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L'ascendant du double dans Les Caves du Vatican et dans Les Faux-Monnayeurs d’André Gide : personnages et narrationSanterre, Ariane 08 1900 (has links)
Ce travail explore la dualité telle qu’elle se présente dans deux ouvrages d’André Gide, Les Caves du Vatican et Les Faux-Monnayeurs. Thème majeur de la littérature, le double ne cesse d’illustrer les différentes tensions qui se créent et se combattent chez une seule et même personne. Souvent représenté physiquement dans la littérature du XIXe siècle à la suite de la figure du Doppelgänger, le double chez Gide se complexifie : plus subtil, il se manifeste de manière psychologique. La dualité se présente de deux manières dans les écrits d’André Gide : chez les personnages et à travers la narration. Par l’étude des contradictions et des inconséquences des personnages, de la représentation de la dualité chez différents personnages, de leur dédoublement et de leurs doubles discours, il sera possible de constater à quel point les personnages structurent la dualité. L’analyse de l’identité des narrateurs, de leurs interventions et des figures de rhétorique qu’ils emploient permettra également de comprendre que plus ils se révèlent, plus ils se complexifient. / This work explores duality as it is portrayed in two books by André Gide, Les Caves du Vatican (translated as Lafcadio’s Adventures and The Vatican Cellars) and Les Faux-Monnayeurs (The Counterfeiters). The concept of the double is a major literary theme which sheds light on the various tensions lashing against each other within individuals. Often depicted in physical form in 19th century literature following the use of the Doppelgänger figure, the double found in Gide’s writings is more complex: subtler, it remains psychological but is not visible. There are two major ways in which duality appears in Gide’s books: through the characters, and through the narrative. Studying the characters’ contradictions and inconsistencies, the representation of duality in various characters, their ability to become another character’s double, and their double discourses enables us to establish the extent to which the characters structure duality. An analysis of the narrators’ identities, of their interventions, and of the rhetorical figures they use also shows that the more they reveal themselves, the more complex they become.
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