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La transformation du récit identitaire au Québec : de l'art au politiqueThériault, Anne January 2009 (has links) (PDF)
L'art ouvre des portes, permet de saisir l'air du temps, de mettre des mots, couleurs, images, gestes sur ce qui est parfois difficile à saisir. Il est des cas où l'art peut véritablement agir comme un révélateur d'une certaine réalité sociopolitique. Au Québec, le milieu socioculturel a un énorme impact sur les différents récits identitaires articulés autant dans le politique, mais aussi dans les médias et évidemment au sein des arts et de la culture. Saisir le politique par l'art peut donc sembler être une voie marginale mais nous croyons que cette voie est essentielle pour analyser ce que nous qualifions être une transformation du récit identitaire au Québec. Par récit identitaire, terme que nous empruntons à Jocelyn Maclure dans son livre du même titre, nous englobons une réalité plus large que ce que peut contenir le concept d'identité, car si le questionnement identitaire est bien à l'oeuvre au niveau sociopolitique, les réalités identitaires contemporaines sont aujourd'hui beaucoup plus floues et peuvent même varier selon les besoins du sujet, particulièrement en cette ère postmoderne.
Nous nous pencherons ici davantage sur deux champs de la pratique artistique québécoise, soit les arts visuels et plus partiellement sur la littérature. Nous émettons l'hypothèse que certaines manifestations dont témoignent ces deux champs artistiques ont laissé présager d'une transformation du récit identitaire au Québec et ce, bien avant que celle-ci ne devienne perceptible au plan politique. L'actuelle « crise » identitaire perceptible au niveau politique peut ainsi être comprise comme le deuxième acte d'une histoire en deux temps de cette transformation du récit identitaire dont le premier acte s'est joué dans les arts et la culture. Le récit identitaire est passé d'un pôle ethniciste, nationaliste et indépendantiste -particulièrement incarné dans les différents courants artistiques, avant-gardistes et même au niveau de la culture populaire -pour se déplacer, ou se réarticuler, vers un pôle civique et valorisant le métissage culturel. Notre démarche sera donc de démontrer que l'art et la culture ont été parties prenantes de la transformation du récit identitaire québécois, passant du récit de l'émancipation nationale à celui de la citoyenneté, du métissage culturel et de l'hybridation identitaire. Nous avons choisi de situer notre démarche dans le cadre théorique de la pensée postmodeme avec les thèses de certains auteurs ayant contribué à la recherche sur la postmodemité ; Michel Maffesoli, Gianni Vattimo, Jean-François Lyotard et Umberto Eco. Nous croyons que certaines idées que nous leur empruntons peuvent nous permettre de mieux comprendre le devenir du récit identitaire et l'analyser aussi bien sur le plan des arts et de la culture que sur celui du politique, notamment les notions de métissage, de la tribalisation du monde, de la fin des métarécits, de la transfiguration du politique et de l'oeuvre ouverte. Dans la question de l'identité québécoise, cette approche se veut un apport de fragmentation, d'identités plurielles. Et dans le cas qui nous occupe plus particulièrement, l'analyse de la transformation du récit identitaire par la voie des arts et de la culture, l'approche postmodeme a le mérite de créer un pont avec la notion d'esthétique, mais aussi dans les sphères sociales et politiques et de rendre ainsi compte d'une impasse qu'il y a à clairement définir l'identité collective. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Identité, Art et politique, Québec contemporain, Postmodernité.
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Le lieu et le mal-être, ou, L'habitabilité des cités HLM de FranceKoci, Simon January 2009 (has links) (PDF)
La ségrégation urbaine et l'exclusion sociale en France, tout comme aux États-Unis, sont des problématiques qui, le plus fréquemment, sont approchées d'un point de vue sociologique, sous les angles et thématiques usuels de son entendement, à savoir délinquance juvénile, chômage et précarité socioéconomique des ménages, intégration, déqualification scolaire, etc. Or, la réalité géographique et la condition habitante particulières, si ce n'est unique, en cité HLM, pour structurantes qu'elles soient, sont usuellement ignorées dans la compréhension de la nature et la genèse de cette situation, ce qui n'est pas sans causer des problèmes. Afin de les pallier et pour illustrer l'importance de ce point de vue géographique, ce mémoire s'attache à dévoiler, par le truchement d'une analyse de contenu du rap français, postulé tout spécialement révélateur, l'expérience intime des modalités de l'habiter qui prévaut dans ces grands ensembles. En somme, il se demande quelle est la part du lieu dans l'attisement du mal-être qui y prévaut, comme en ont récemment témoigné les émeutes françaises. Au final, c'est toute la question d'une éthique du bâtir HLM qui sera interrogée et débattue. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Logements sociaux (HLM), Banlieue, France, Sens du lieu, Habiter, Métaphore spatiale, Rap, Identité.
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Parler de politique au Pérou : exploration des processus de représentation, de définition et d'appropriation de la politiqueTétreault, Maryse January 2009 (has links) (PDF)
Parler, c'est exprimer une opinion, une perception, c'est verbaliser notre lecture du monde, donner du sens aux messages reçus. Parler de politique, c'est conceptualiser, rationaliser, se représenter, utiliser et s'approprier des mécanismes d'État, en les rejetant ou en les intégrant. C'est avant tout définir un univers de sens et d'interactions ancrés dans le quotidien. Cette recherche se veut une incursion au sein de ces rationalités, un voyage exploratoire au coeur des représentations sociales de la politique, prenant pour étude le contexte multiculturel qu'offre la société péruvienne. Influencée par les études culturelles et les théories de la réception, cette recherche s'intéresse aux processus de définition de la politique: Comment les populations définissent-elles la politique? Quels types de discours tiennent-elles au sujet de la politique? Multidisciplinaire, cette recherche recourra à des concepts puisés à même les disciplines de la sociologie et de l'anthropologie (contexte culturel, imaginaire, mémoire), de l'histoire (narrative-historique), des sciences politiques (mécanismes d'État, clivages, construction nationale), de la sociopsychologie (étude des représentations sociales) et du vaste domaine des communications (usage social des médias, médiation sociale et réception des messages). Notre hypothèse se fonde sur une analyse classique comparative entre les discours et systèmes de représentations selon une opposition entre urbain et rural, sans considérer ces contextes comme des entités homogènes et stables. Nous ne prétendons pas constituer des profils discursifs urbains versus ruraux, mais explorer ces sensibilités et ces définitions en les contextualisant socioculturellement et géographiquement. Cette analyse originale se veut un pas vers la réflexion concernant la démocratisation de sociétés instables, caractérisées par des conflits internes liés au racisme et à l' exclusion, comme c'est le cas avec la société péruvienne. En prenant connaissance de la diversité des manières de penser et de faire face aux définitions dominantes et excluantes de la politique, peut-être serons-nous en mesure de redessiner les bases d'un projet commun, permettant un mieux-vivre en société. Cette étude est donc une avancée vers un dialogue qui ferait la somme des identités sans les soustraire ou les annuler. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Pérou, Culture politique, Représentations sociales, Identité politique, Hybridité.
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Le rapport entre la majorité et les minorités dans la formation de l'identité nationale québécoiseDéry, Pierre-Luc January 2009 (has links) (PDF)
Le présent mémoire se concentre sur les phénomènes de l'inclusion et de l'exclusion à l'intérieur de l'identité nationale. En fait, chaque identité entraîne une inclusion et une exclusion. Celles-ci peuvent être considérées comme étant la distinction fondamentale de l'identité. À propos de l'identité nationale, l'exclusion a une portée éthique et politique, les exclus ne possédant pas toujours les ressources et les droits nécessaires à leur épanouissement. Les solutions apportées par les chercheurs pour résoudre le problème de l'exclusion due au nationalisme, que ce soit une nouvelle conception de la nation ou un régime de citoyenneté pluraliste, n'ont pas porté fruit. Cela serait dû au fait que ceux-ci mettent en avant une identité allant automatiquement exclure une partie de la population. Le mémoire s'intéresse plus particulièrement au cas de l'identité nationale québécoise. Le Québec est une minorité au sein de l'ensemble canadien, mais aussi une majorité devant faire face aux revendications de groupes minoritaires. L'étude de la population québécoise et du rapport qu'elle entretient avec ses minorités, amène à croire que malgré tous ses efforts déployés, environ 18 % des Québécois se sentent exclus de l'identité nationale québécoise, et ce, même s'ils ressentent un certain attachement avec la nation québécoise. Il est cependant impossible de développer un nationalisme qui n'exclut personne, il faut alors atténuer le rapport d'inclusion/exclusion par une logique de différenciation. Cette approche tiendrait compte de l'exclusion comme caractéristique fondamentale de l'identité. Il est possible de réconcilier les identités dans la mesure où l'on ne doit pas les forcer à intégrer une identité
supérieure à l'identité nationale, ou tout simplement la renier. L'État doit avant tout s'assurer du respect des valeurs universelles et de la dignité humaine, pour ensuite promouvoir des valeurs, une culture, une histoire et des institutions communes. Il n'est pas absolument nécessaire que tous sur un territoire soient intégrés à l'identité nationale. Toutefois, les droits fondamentaux de chaque individu doivent être pleinement respectés et préservés. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Identité, Nationalisme, Majorité, Minorité, Québec, Multiculturalisme, Pluralisme, Anglophones, Autochtones, Immigrants, Québécois.
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Les paysages québécois de William Brymner : expérience de la nature comme lieu identitaire canadien au tournant du XXe siècleBouchard, Lydia January 2009 (has links) (PDF)
Ce mémoire porte sur les paysages québécois de William Brymner (1855-1925). Quarante-sept scènes paysagères réalisées entre 1891 et 1914 sont envisagées à la fois comme témoins et acteurs de leur époque. La problématique vise à dégager des liens entre le corpus et la formation de l'identité canadienne. Nous estimons que l'oeuvre de Brymner est intéressant à étudier dans cette perspective d'histoire culturelle parce que le parcours et la notoriété de ce peintre, professeur et porte-parole du milieu artistique en font une figure emblématique de son époque marquée par une quête identitaire. Les paysages de Brymner participent de la construction de l'identité canadienne dans un contexte idéologique où le nationalisme et l'impérialisme correspondent aux visions concurrentes des Canadiens français et des Canadiens anglais. La peinture de paysage offre un ancrage territorial à l'imaginaire de la nation. Le paysagiste William Brymner est imprégné des deux visions nationales par son appartenance à l'élite anglophone et sa proximité avec la communauté francophone. L'analyse formelle et iconographique du corpus fait ressortir une recherche artistique marquée par l'expérimentation et des incursions vers le modernisme dans un rapport nature/culture franchement dominé par une nature familière et sereine, où la présence canadienne-française est récurrente bien que discrète. La mise en relation des oeuvres avec leur contexte nous amène à revoir notre hypothèse de départ voulant que le corpus traduise un projet identitaire canadien respectueux des deux peuples fondateurs. En effet, en dépit d'une ouverture sincère de l'artiste à la nation francophone, une tendance lourde concernant les productions artistiques anglophones et des interventions de diffusion parrainées par des anglophones, campées dans le Québec rural de la première moitié du XXe siècle, aboutissent, avec le recul, à une forme d'appropriation plus ou moins consciente de la culture canadienne-française pour le bénéfice d'une identité canadienne anglo-saxonne. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : William Brymner, Paysage, Peinture, Art canadien, Histoire culturelle, Identité canadienne, Anglophones du Québec.
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Islam et insurrection dans le Caucase russe : pour une re-lecture critique du conflit tchétchèneLavoie, Sylvain January 2009 (has links) (PDF)
Ce mémoire se veut un essai critique portant sur le conflit russo-tchétchène et l'insécurité qui perdure dans le Caucase russe. Nous avons choisi d'aborder ce conflit d'un point de vue critique. Ce qui fera l'objet de notre attention dans ce mémoire, c'est le lien entre la menace, inscrite dans le discours en termes de menace islamique, et la construction des identités russes et tchétchènes. Le chapitre 1 porte essentiellement sur des considérations d'ordre théorique et sur l'approche que nous avons choisie. Le chapitre 2 se veut un complément au cadre théorique et a pour but d'illustrer le lien entre la religion et l'identité, à savoir comment et dans quelles conditions la religion en vient à occuper une place centrale dans le discours identitaire. Au chapitre 3, il sera question de l'historiographie traitant du conflit russo-tchètchène. Nous adopterons une posture critique face aux textes qui constituent l'historiographie dominante ce qui nous permettra de questionner la pertinence de certaines explications reposant sur la nature et la continuité historique de la résistance tchétchène. Le chapitre 4 a pour but d'illustrer comment est articulée cette menace islamique dans le discours. Ce chapitre traite donc des représentations
de la menace islamique. Au chapitre 5, il sera question du lien entre la menace et le processus de construction identitaire. Finalement, le chapitre 6 traite de la construction
du Tchétchène en tant qu'Autre. Nous nous pencherons plus particulièrement sur cette construction de l'Autre dans les différents discours en analysant certaines stratégies discursives employées par le Kremlin et leur impact sur la perception qu'ont les Russes des Tchétchènes et du conflit d'une manière plus globale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Caucase, Conflit, Guerre, Histoire, Islam, Islamisme, Russie, Tchétchénie.
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La révolution tranquille : période de rupture ou de continuité?Dickson, Olivier January 2009 (has links) (PDF)
Plus qu'une simple expression, la Révolution tranquille est une période historique charnière pour le Québec. Débutant avec l'élection des libéraux de Jean Lesage en 1960, la Révolution tranquille marque l'imaginaire québécois depuis près de 50 ans déjà. Pour mieux comprendre la société québécoise contemporaine, nous croyons qu'il est important de s'attarder à l'interprétation de la Révolution tranquille qui a eu cours depuis 1960, c'est-à-dire, à la façon dont les intellectuels québécois ont interprété et analysé cette période historique et les conclusions qu'ils en ont tirées. Ces interprétations de la Révolution tranquille alimentent en fait un débat entre les intellectuels québécois. Essentiellement, ce débat porte sur la question à savoir si la Révolution tranquille doit être qualifiée comme une période de rupture ou plutôt comme une période de continuité. Nous présenterons tout d'abord différentes définitions de la Révolution tranquille. Ensuite, nous exposerons chacune des interprétations, soit celle de la rupture et celle de la continuité. Nous élaborerons ensuite notre analyse autour de quatre thèmes principaux: l'utilisation du mot révolution pour définir le Québec des années 1960, le nationalisme, l'identité et l'imaginaire. Chacun de ces thèmes sera présenté autour d'un argumentaire détaillé qui nous permettra d'évaluer laquelIe des interprétations de la Révolution tranquille est la plus plausible. Selon nous, la thèse de la continuité est la plus plausible, surtout par rapport à l'identité et au nationalisme. De même, l'utilisation du mot révolution pour définir le Québec des années 1960 nous semble plutôt excessif. Mais la thèse de la rupture possède un argument de taille, celui du choc imaginaire. Ce que nous proposons dans les pages suivantes est une revue de littérature détaillée, une présentation de concepts clés à l'analyse de la Révolution tranquille, combinée à une approche basée sur la création de liens avec chacun des concepts clés. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Révolution tranquille, Rupture, Continuité, Identité, Nationalisme, Imaginaire.
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La politique antinarcotique des États-Unis envers la Colombie durant l'administration Clinton (1992-2001) : la sécurisation du narcotrafic ou sécurisation de la crise colombienne?Rave, Jorge Andrés January 2009 (has links) (PDF)
Dans ce travail, nous nous intéresserons au processus de. sécurisation de la crise colombienne pendant l'administration de Bill Clinton (1993-2001), notamment en ce qui concerne la politique antinarcotique américaine à l'égard de la Colombie, comme sa principale représentation, dans les années 1990. Par sécurisation, nous entendons le processus par lequel une question commence à être perçue comme une menace existentielle exigeant des mesures extraordinaires (souvent militarisées) afin d'y remédier. Nous avons choisi le cas colombien parce que nous considérons que l'étude de la politique étrangère américaine envers ce pays andin permet de montrer que cette dernière est, d'abord et avant tout, le résultat du processus de sécurisation du narcotrafic amorcé par Ronald Reagan, soit une politique qui se veut prohibitionniste et militariste et qui semblerait exclure toute approche qui en prônerait une vision non militaire. Par la suite, l'analyse du processus de sécurisation du narcotrafic nous amène à considérer l'impact qu'a eu cette approche sur l'identité collective des États-Unis, les aspects sociopolitiques dudit processus à partir de son début, ainsi que le rôle des différents acteurs et institutions américains dans la formulation et dans l'application, voire la légitimation auprès de l'opinion publique américaine du Plan Colombie à la fin des années 1990. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Sécurisation, Guerre antidrogue, Narcotrafic, États-Unis, Plan Colombie.
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Ancrage territorial et mobilité : conceptualisation et représentation de l'identité dans le travail de Rebecca Belmore et de Jin-me YoonSt-Jean Aubre, Anne-Marie January 2009 (has links) (PDF)
Le 20e siècle aura été marqué par des vagues de migration des populations d'une ampleur encore inégalée. Cette
mobilité, doublée des soulèvements des nouveaux mouvements sociaux dans les années 1960, a engendré des interrogations quant à notre façon d'envisager la problématique de l'identité. Traditionnellement conceptualisée comme une essence, ancrée de façon stable et permanente au coeur de l'individu dès sa naissance, l'identité s'est révélée comme une réalité beaucoup plus complexe. À la lumière de ces expériences remettant en question tous les types de frontières, l'identité s'est montrée multiple, changeante, et contextuelle. En prenant en considération le mouvement qui agite les catégories identitaires que l'on croyait fixes, des auteurs féministes ou postcolonialistes mettent à l'épreuve les théories modernes du sujet. Plutôt que d'attribuer à l'origine et aux qualités qui s'y inscrivent le pouvoir de définir immuablement l'individu, ces théoriciens tentent de rendre visible et compréhensible la marge de manoeuvre dont usent les sujets pour se définir continuellement au présent. L'identité s'envisage ainsi non plus comme une chose que l'on reçoit passivement, mais comme un verbe, une pratique qui se vit au présent. Cette réflexion théorique faisant du présent un espace d'invention et de subversion de l'identité s'est transposée dans les arts visuels, notamment dans les oeuvres de Rebecca Belmore, Canadienne de descendance ojibwa, et de Jin-me Yoon, Canadienne d'origine coréenne, deux artistes femmes occupant une position d'altérité au sein de la nation canadienne. Vivant toutes deux une situation de dualité culturelle fragilisant leurs présupposés identitaires, ces artistes font de la question de la contingence de l'identité, abordée sous l'angle du déplacement -physique ou métaphorique -, un des thèmes centraux de leurs oeuvres. Concevant l'oeuvre d'art comme une pratique théorique, ce mémoire considérera que les oeuvres de Belmore et de Yoon ne consistent pas en de simples représentations d'identités déjà constituées mais sont plutôt des espaces au sein desquels ces identités adviennent, dans et par l'action, c'est-à-dire la création artistique. Ainsi, l'analyse de certaines des oeuvres de ces artistes dévoilera leur manière de concevoir et de représenter différemment la problématique de l'identité. Démontrant l'incapacité de l'image du corps de rendre compte adéquatement de l'identité de celui qu'elle représente, ces artistes proposent des manières alternatives d'évoquer leur identité personnelle multi-accentuée. Suggérant un portrait contextualisé d'elles-mêmes, elles révèlent les limites de l'image qui ne peut jamais représenter la totalité du sujet. Après avoir déconstruit les systèmes normatifs contraignants que sont l' « amérindianité » ou l'orientalisme, Belmore et Yoon usent de la marge de manoeuvre qu'elles ont au présent pour transformer les symboles culturels en signes porteurs de nouvelles significations. Elles témoignent ainsi de la capacité de tout sujet de se réapproprier les qualités qui le définissent. Une action par laquelle le sujet peut octroyer un sens à son existence -une existence non plus seulement subie mais aussi faite sienne. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Art contemporain, Identité, Féminisme, Postcolonialisme, Rebecca Belmore, Jin-me
Yoon.
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Politique et religion à Cuba sous la révolution : l'étonnant statut particulier de la SanterìaFaraldo-Boulet, Julie January 2009 (has links) (PDF)
Ce mémoire se penche sur un aspect en apparence plutôt surprenant de la politique religieuse du gouvernement révolutionnaire cubain. L'orientation idéologique et politique des dirigeants révolutionnaires les prédisposait à contrôler les activités de groupes et d'institutions potentiellement prédisposés à l'action contre révolutionnaire. Dans cette perspective, les églises, notamment l'Église catholique et les différents cultes protestants, suspectés d'être des lieux de résistance à la révolution, subiront les foudres du régime. Une politique religieuse répressive sera mise en forme et appliquée. Toutefois, la santeria, troisième religion en importance, connaît un sort différent. Et c'est le statut particulier de la santeria, religion populaire par excellence, qui est l'objet de ce mémoire. Aussi, ce mémoire tente de démontrer le caractère particulier de la santeria et, surtout, de mettre en relief son enracinement dans les masses populaire. Ce qui est frappant, c'est le fait que la très grande majorité des «fidèles» de cette religion se recrute parmi la population afro-cubaine, une population traditionnellement opprimée et exploitée. De là le souci des dirigeants révolutionnaires de ne pas s'aliéner les masses et de s'attirer leur appui et le statut particulier de la santeria dans cette politique religieuse. Ce «préjugé» favorable est conforme à des objectifs précis de la direction politique cubaine: la lutte contre le racisme, la définition d'une «nouvelle» identité cubaine sur fond de récupération de l'apport culturel afro-cubain et l'exploitation à des fins de promotion touristique d'éléments folkloriques propres à la tradition santeria. Avec, en arrière-plan, le pari d'une atténuation progressive, voir la disparition éventuelle de cette religion jugée primitive par certains dirigeants, à la faveur de la généralisation de l'éducation. Un pari qui, à l'évidence, est très loin d'être gagné. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cuba, Religion, Santeria, Folklorisation, Intégration raciale, Identité.
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