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Explaining complexity in human language processing : a distributional semantic model / . : .Chersoni, Emmanuele 04 July 2018 (has links)
Le présent travail aborde le thème de la complexité sémantique dans le langage naturel, et il propose une hypothèse basée sur certaines caractéristiques des phrases du langage naturel qui déterminent la difficulté pour l'interpretation humaine.Nous visons à introduire un cadre théorique général de la complexité sémantique de la phrase, dans lequel la difficulté d'élaboration est liée à l'interaction entre deux composants: la Mémoire, qui est responsable du rangement des représentations d'événements extraites par des corpus, et l'Unification, qui est responsable de la combinaison de ces unités dans des structures plus complexes. Nous proposons que la complexité sémantique depend de la difficulté de construire une représentation sémantique de l'événement ou de la situation exprimée par une phrase, qui peut être récupérée directement de la mémoire sémantique ou construit dynamiquement en satisfaisant les contraintes contenus dans les constructions.Pour tester nos intuitions, nous avons construit un Distributional Semantic Model pour calculer le coût de composition de l'unification des phrases. Les tests sur des bases de données psycholinguistiques ont révélé que le modèle est capable d'expliquer des phénomènes sémantiques comme la mise à jour context-sensitive des attentes sur les arguments et les métonymies logiques. / The present work deals with the problem of the semantic complexity in natural language, proposing an hypothesis based on some features of natural language sentences that determine their difficulty for human understanding. We aim at introducing a general framework for semantic complexity, in which the processing difficulty depends on the interaction between two components: a Memory component, which is responsible for the storage of corpus-extracted event representations, and a Unification component, which is responsible for combining the units stored in Memory into more complex structures. We propose that semantic complexity depends on the difficulty of building a semantic representation of the event or the situation conveyed by a sentence, that can be either retrieved directly from the semantic memory or built dynamically by solving the constraints included in the stored representations.In order to test our intuitions, we built a Distributional Semantic Model to compute a compositional cost for the sentence unification process. Our tests on several psycholinguistic datasets showed that our model is able to account for semantic phenomena such as the context-sensitive update of argument expectations and of logical metonymies.
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L’expression de l’espace dynamique en français L2 par des apprenants italophones / The expression of dynamic space in French L2 learners of Italian speakers / L’espressione dello spazio dinamico in francese L2 di apprendenti italofoniRusso, Rosa 22 June 2017 (has links)
Les recherches qui se sont intéressées à l’étude des événements de mouvement ont démontré que, pour les coder, les langues utilisent des stratégies de lexicalisation différentes. Selon la proposition de Talmy (1985), les langues romanes correspondent au type ‘verb-framed’(VF), tandis que les langues germaniques sont considérées ‘satellite-framed’(SF). Cette classification qui permet d’identifier des distinctions intéressantes au niveau macro-typologique, mais sa rigidité ne consent pas d’observer la variabilité inter- et intra-typologiques. La thèse étude les événements de mouvement de deux perspectives complémentaires. D’un côté, du point de vue de la typologie, on observe les différences existantes entre les langues appartenant au même groupes typologique et à la même famille génétique. De l’autre côté, du point de vue acquisitionnel, on analyse l’impact des facteurs typologiques sur l’acquisition du français L2 chez apprenants italophones. Dans ce but, on a été construit un corpus de productions sur la base d’un support qui montre des mouvements volontaires et provoqués soumis auprès quatre groupes d’informateurs: deux groupes de natifs (francophones et italophones) et deux groupes d’italophones apprenant le français L2 de deux niveaux de compétence. Les résultats montrent qu’il y a des différences intratypologiques entre les langues génétiquement proches, comme l’italien et le français. De même, ces mêmes différences intratypologiques engendrent des transfert en influençant la restructuration du penser pour parler. / Recent research is interested in studying motion events in different languages by showing that, they follow different lexicalization strategies to code motion events. In light of Talmy’s proposal (1985), romance languages are classified as ‘verb-framed’ (VF), while the Germanic ones are considered as ‘satellite-framed’ (SF). The Talmy’s classification legitimated a large number of studies that confirm the validity of this dichotomy, which is the identification of interesting distinctions on a macro-typological level. Nevertheless its rigidity does not allow to observe the inter- and intra-typological variability. The study investigates motion events from two complementary perspectives. On the one hand, the differences within languages of the same typological group and the same genetic family are observed from the point of view of the semantic type On the other hand, the impact of typological factors on French acquisition as L2 by Italian speakers is analyzed from the acquisitional point of view. For this purpose, a corpus of productions was collected in a controlled situation on the basis of a support containing voluntary and caused movements submitted to four groups of informants: two groups of native (French and Italian speakers) and two groups of Italian learners of French L2 of two different skill levels. The results show that there are differences between intra-typological languages which are genetically very close, such as Italian and French. Similarly, these same intra-typological languages generate some transfer that influences the restructuring of thinking for speaking. / Le recenti ricerche in psicolinguistica e in linguistica cognitiva si sono interessate allo studiodegli eventi di movimento in diverse lingue del mondo dimostrando che, per codificare glieventi di movimento, le lingue seguono strategie di lessicalizzazione differenti. Alla luce dellaproposta di Talmy (1985, 2000), le lingue romanze sono classificate nel tipo ‘verb-framed’(VF), ovvero a quadro verbale, mentre le lingue germaniche sono considerate ‘satelliteframed’(SF), ossia lingue a quadro satellitare. I due tipi si differenziano essenzialmente per ildiverso locus di codifica delle componenti semantiche: le lingue a quadro verbale, come ilfrancese e l’italiano, tendono a lessicalizzare l’informazione semantica della Traiettoria nelverbo principale, mentre la Maniera è omessa o espressa in una proposizione subordinata.Invece, le lingue a quadro satellitare come l’inglese, esprimono la Maniera nella radiceverbale e la Traiettoria mediante dei satelliti, ovvero degli elementi associati al verbo(avverbi, prefissi, particelle, etc). La classificazione di Talmy ha giustificato un gran numerodi studi che hanno confermato la validità di questa dicotomia, che permette di individuaredelle interessanti distinzioni a livello macro-tipologico, ma la sua rigidità non consente diosservare la variabilità inter- e intratipologica (Ibarretxe-Antuñano, 2004b,d, 2009a; Slobin,2004). La variabilità tipologica che le lingue mostrano nella concettualizzazione degli eventidi movimento, condiziona il modo in cui i locutori selezionano le informazioni semantiche(Traiettoria e Maniera) e, di conseguenza, il modo in cui un apprendente esprime lecomponenti di un evento di movimento in L2. La tesi studia gli eventi di movimento da dueprospettive complementari. Da un lato, dal punto di vista della tipologia semantica, siosservano le differenze esistenti tra le lingue appartenenti allo stesso gruppo tipologico e allastessa famiglia genetica. Dall’altro lato, dal punto di vista acquisizionale, si analizza l’impattodei fattori tipologici sull’acquisizione del francese L2 di apprendenti italofoni. A questoscopo, è stato costruito un corpus di produzioni raccolte in una situazione controllata sullabase di un supporto che mostra dei movimenti volontari e provocati sottoposti a quattrogruppi di informatori: due gruppi di informatori nativi (francofoni e italofoni) e due gruppi diapprendenti italofoni di francese L2 di due livelli di competenza (intermedio e avanzato).I risultati mostrano che vi sono delle differenze intratipologiche tra lingue geneticamentemolto vicine, come l’italiano e il francese. Analogamente, queste stesse differenze intratipologiche generano dei transfert influenzando la ristrutturazione del pensare perparlare.
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Epidemiology of representations : an empirical approach / Epidemiology of representations : an empirical approach / Epidemiología de las representaciones : un enfoque empíricoLerique, Sébastien 27 October 2017 (has links)
Nous proposons une contribution empirique aux tentatives récentes d'unification des sciences cognitives et des sciences sociales.La Théorie de l'Attraction Culturelle (CAT) propose de s'atteler à des questions interdisciplinaires en utilisant une ontologie commune faite de représentations.D'après la CAT, malgré des transformations au niveau micro, la distribution globale des représentations peut rester stable grâce à des attracteurs culturels.Cette hypothèse est difficile à tester, mais les technologies du web permettent de combiner les avantages des techniques existantes pour étendre le champ des études possibles.Nous présentons deux études de cas sur de courts énoncés écrits.La première examine les changements que des citations subissent lorsqu'elles sont copiées en ligne.En combinant psycholinguistique et fouille de données, nous montrons que les substitutions de mots sont cohérentes avec l'hypothèse des attracteurs culturels, et avec les effets connus de variables lexicales.La deuxième étude étend ces résultats, et utilise une expérience web permettant de récolter des chaînes de transmission de qualité et en grande quantité.En étendant un algorithme bioinformatique, nous décomposons les transformations en des opérations plus simples, et proposons un premier modèle descriptif du processus qui relie les connaissances psycholinguistiques sur la transformation de phrases aux tendances de haut niveau identifiées dans la littérature sur l'évolution culturelle.Enfin, nous montrons que la compréhension de l'évolution de telles représentations nécessite une théorie du sens des énoncés, une tâche pour laquelle nous explorons les approches empiriques possibles. / We propose an empirical contribution to recent attempts to unify cognitive science and social science.We focus on Cultural Attraction Theory (CAT), a framework that proposes a common ontology made of representations for cognitive and social science to address interdisciplinary questions.CAT hypothesizes that in spite of important transformations at the micro-level, the overall distribution of representations remains stable due to dynamical attractors.Testing this hypothesis is challenging and existing approaches have several shortcomings.Yet, by taking advantage of web technologies one can combine the advantages of existing techniques to expand the range of possible empirical studies.We develop two case studies to show this with short written utterances.The first examines transformations that quotations undergo as they are propagated online.By connecting data mining tools with psycholinguistics, we show that word substitutions in quotations are consistent with the hypothesis of cultural attractors and with known effects of lexical features.The second case study expands these results, and makes use of a purposefully developed web experiment to gather quality transmission chain data sets.By extending a bioinformatics alignment algorithm, we decompose transformations into simpler operations, and propose a first descriptive model which relates psycholinguistic knowledge of sentence transformation to evolutionary trends elicited in the cultural evolution literature.Finally, we show that further understanding the evolution of such representations requires an account of meaning in context, a task for which we flesh out possible empirical approaches.
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Issues in L2 phonological processing / Questions sur le traitement phonologique en langue secondeMelnik, Gerda Ana 19 July 2019 (has links)
L’apprentissage d’une langue étrangère nécessite une quantité considérable de temps et d’efforts. Les apprenants doivent faire face à de nombreux défis dans cet apprentissage, dont le traitement des sons qui n'existent pas dans leur langue maternelle. La différence entre les propriétés de la langue maternelle et de la langue étrangère entraîne des distorsions dans la perception et un accent dans la production des sons non-natifs. De plus, ces difficultés persistent à tous les niveaux de traitement, car les problèmes de perception et de production d’un son influencent le traitement des mots contenant ces sons. Heureusement, la capacité à percevoir et à produire les sons de la L2 (langue seconde) s’améliore progressivement. Cette thèse porte sur le traitement phonologique de la L2 et son développement à travers les modalités (perception vs. production) et les niveaux de traitement (niveau prélexical vs. lexical). Dans la première partie de la thèse, nous étudions la relation entre la perception et la production en L2. Les résultats des études précédentes ont souvent été contradictoires et nous suggérons que plusieurs limitations méthodologiques aient pu y créer des confusions. Nous avons donc pris en compte ces limitations méthodologiques et nous avons développé un paradigme expérimental afin de tester la perception et la production du contraste français /u/-/y/ par des apprenants anglophones. Nous avons utilisé des tâches qui visent le traitement prélexical et lexical afin d'examiner si le lien entre les deux modalités, s’il en existe un, est maintenu à travers les niveaux de traitement. Les résultats ont montré que la perception et la production sont corrélées, mais uniquement au niveau prélexical. De plus, nous avons trouvé que le développement de la perception précède celui de la production car il faut d’abord bien percevoir un son non-natif afin de le produire correctement. Dans la deuxième partie, nous avons poursuivi l’étude du traitement phonologique à travers les niveaux de traitement en nous concentrant sur la perception du son anglais /h/ par des apprenants francophones. Nous avons d’abord examiné si les difficultés à percevoir ce son précédemment signalées au niveau prélexical posaient également problème au niveau lexical. De plus, nous avons examiné si l’asymétrie observée dans la production (les francophones omettent le /h/ plus souvent qu’il ne l’insèrent) était présente dans la perception. Les résultats ont révélé que les apprenants francophones ont du mal à percevoir des mots et des non-mots contenant le /h/. De plus, une performance asymétrique a été observée. Nous avons interprété ceci comme une indication que les représentations phonologiques des mots anglais contenant le /h/ sont imprécises chez les apprenants francophones. Dans un second temps, nous avons examiné si un entraînement phonétique pouvait améliorer la perception du /h/ non seulement au niveau prélexical, mais également au niveau lexical. Nous avons démontré que l’entraînement phonétique améliorait la perception du /h/ dans les deux niveaux de traitement. De plus, cet effet positif a été maintenu quatre mois après l’entraînement. Enfin, nous avons examiné si les asymétries dans la perception du /h/ au niveau lexical pouvaient s'expliquer par des asymétries au niveau prélexical. Un tel lien n’a cependant pas été observé dans les résultats. Dans l’ensemble, cette thèse démontre que les mécanismes sous-jacents au traitement de la parole en L2 sont complexes et dynamiques, et influencent ainsi la perception et la production tant à travers les modalités qu’à travers les niveaux de traitement. Enfin, des pistes pour les recherches futures, qui permettraient d’explorer davantage les liens entre ces éléments du traitement phonologique, sont proposées. Cela mènerait à une compréhension plus approfondie des processus impliqués dans l’acquisition de la L2. / Learning a foreign language (L2) is a difficult task, requiring considerable amounts of time and effort. One of the challenges learners must face is the processing of sounds that do not exist or are not used contrastively in their native language. The mismatch between the properties of the native language and the foreign one leads to distortions in the perception of non-native sounds and to foreign accent in their production. Moreover, these difficulties persist across levels of processing as problems in prelexical L2 sound perception and production influence the processing of words containing these sounds. Fortunately, with growing proficiency the abilities to perceive and produce L2 sounds gradually improve, although they might never attain native-like levels. This thesis focuses on L2 phonological processing and its development across modalities (perception vs. production) and across levels of processing (prelexical vs. lexical). In the first part of the thesis, we investigate the relationship between perception and production in L2. Previous literature has provided contradictory evidence as to whether perception and production develop in parallel. We hypothesized that several methodological limitations could have brought confounds in some of these previous studies. We therefore designed an experiment that addressed these methodological issues and tested proficient English learners of French on their perception and production of the French contrast /u/-/y/ that does not exist in English. We included tasks that tap into both prelexical and lexical levels of processing in order to examine whether the link between the two modalities, if any, holds across levels of processing. Results showed that perception and production were correlated, but only when tested with tasks that tap into the same level of processing. We next explored if the developments in one modality precede developments in the other and found that good perception is indeed a prerequisite for good production. In the second part of the thesis, we continue to investigate the phonological processing of L2 across levels by focusing on the perception of the English sound /h/ by intermediate to proficient French learners of English. We first studied if the poor perception of this sound previously reported at the prelexical level also causes problems at the lexical level. We also looked at whether asymmetries found in production (i.e. more deletions than insertions) are reflected in perception. The results revealed that French learners of English have difficulty in perceiving /h/-initial words and non-words at the lexical level. Moreover, an asymmetry was indeed observed in their performance, which was interpreted as an indication that French learners of English have imprecise phonological representations of /h/-initial but not of vowel-initial words. Second, we carried out a training study to test if phonetic training could improve the perception of /h/ not only at the prelexical, but at the lexical level as well. We found that the High Phonetic Variability training did improve the perception of /h/ both at the prelexical and lexical levels, and that this positive effect was retained four months after training. Finally, we examined if asymmetries in the perception of /h/ at the lexical level could be explained by asymmetries at the prelexical level. The results revealed no such relationship. Overall, this thesis demonstrates the complex and dynamic nature of the mechanisms underlying non-native speech processing and its development during learning both across modalities and across levels of processing. We discuss how future research could further explore the links between these elements of the phonological processing apparatus to get a better understanding of L2 acquisition.
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La compétence orthographique d'élèves dyslexiques du primairePlisson, Anne 04 1900 (has links)
Les élèves dyslexiques éprouvent de grandes difficultés à lire et à écrire. Leurs difficultés en production orthographique sont reconnues pour être persistantes. Elles peuvent être expliquées par un déficit des procédures phonologiques. Or, pour orthographier une langue alphabétique comme le français, il est indispensable de développer des connaissances phonologiques puisque l’entrée dans l’écrit repose en grande partie sur la mise en correspondance de la langue orale et de sa réalisation à l’écrit. En plus des connaissances phonologiques, le système orthographique du français exige du scripteur d’acquérir des connaissances visuo-orthographiques et morphologiques. Les recherches menées sur la compétence orthographique des élèves dyslexiques se rapportent majoritairement à l’anglais et sur la compétence en lecture.
La présente étude a pour objectif général de décrire, dans une visée explicative, la compétence orthographique de 26 élèves dyslexiques québécois âgés de 9 à 13 ans. Les objectifs spécifiques sont de décrire les performances de ces élèves en contexte de productions libres et de les comparer à celles de 26 élèves normo-lecteurs de même âge chronologique (CA) et à celles de 29 normo-lecteurs plus jeunes mais de même niveau en lecture (CL). Pour ce faire, nous avons analysé les erreurs en prenant en compte les propriétés phonologiques, visuo-orthographiques et morphologiques des mots écrits. Les résultats indiquent que les élèves dyslexiques ont des performances inférieures à celles des CA, mais aussi, dans certains cas, à celles des CL. Les résultats sont discutés en fonction des connaissances que doivent développer les scripteurs dyslexiques et des pistes orthodidactiques à envisager. / Learning to spell is very difficult for dyslexic children. Their difficulties to spell are known to be persistent. It can be explained by a deficit in processing phonological information. However, in order to spell correctly in an alphabetic language as French, phonological knowledge is required, as spelling is based on the connections between oral and written language. In addition to phonological knowledge, the orthographical system of French demands from the speller to acquire visual-orthographic and morphological knowledge. The majority of studies aimed at describing dyslexic children’s spelling abilities refers to English and to reading.
The general goal of this study is to describe the spelling performance, in an explanatory viewpoint, of 26 dyslexic children, French-Canadian and aged 9 to 12 years old. The specific goals are to describe the spelling performances of these pupils in context of free productions and to compare them to those of 26 normally achieving children matched on age (AC) and to those of 29 younger normally achieving children matched on reading-level (RC). To do so, errors were classified according to phonological, visuo-orthographic and morphological properties of French written words. The results indicate that the dyslexic pupils made performances lower than those of the CA, but sometimes also than those of the CL. The results are discussed according to the types of knowledge required to spell correctly in French and to special-education intervention avenues.
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Le kaléidoscope de la liaison en français : étude comparée de son appropriation par des apprenants adultes de FLE et des enfants natifs / The kaleidoscope of liaison in French : comparative study of its acquisition by FFL adult learners and by native childrenHarnois-Delpiano, Mylene 07 April 2016 (has links)
La liaison en français consiste en l’apparition d’une consonne de liaison entre deux mots dans des contextes précis de la chaîne parlée qui sont divisés en trois catégories : les contextes où la liaison est catégorique (un /n/ enfant), ceux où elle est variable (un gros /z/ avion) et ceux où elle est erratique (une chanson // anglaise). L’objectif de cette recherche est double : dans la première partie, nous exposons une analyse de chaque dimension linguistique et sociolinguistique impliquée dans le phénomène de la liaison. Chacune d’entre elles permet d’éclairer les études qui ont été réalisées ces dernières années auprès d’apprenants de FLE de niveau intermédiaire à avancé, afin de découvrir dans quelle mesure ils parviennent à s’approprier la liaison, en perception comme en production. Dans la seconde partie, nous présentons une étude expérimentale de l’appropriation de la liaison en français suivie par 17 apprenants coréens de FLE de niveau A1-A2 du CECRL enregistrés trois fois sur une durée d’un an, ainsi que par 165 enfants francophones natifs de deux à six ans. Comme il est impossible de comparer les deux groupes de participants du fait de conditions environnementales et de compétences cognitives non alignables, nous avons élaboré une méthode innovante d’appariement sur la base de données factuelles. Nos résultats nous permettent non seulement d’étayer le modèle constructionniste de l’acquisition de la liaison L1 (Chevrot, Dugua, & Fayol, 2009; Chevrot, Dugua, Harnois-Delpiano, Siccardi, & Spinelli, 2013) mais aussi d’esquisser le processus d’appropriation de la liaison L2, très influencé par la graphie apprise dès les premiers cours de FLE. Nous concluons par une mise en perspective didactique prenant en compte l’ensemble des prismes de ce kaléidoscope linguistique de la liaison en français car sans une perception claire de chacun d’entre eux, les apprenants de FLE ne peuvent qu’avoir une vision floue du phénomène. / French liaison is the appearance of a liaison consonant between two words in specific contexts within the spoken word chain. These contexts are divided into three categories : those where the liaison is categorical (e.g. “a child” : un /n/ enfant ), those where it is variable (e.g. “a big plane” : un gros /z/ avion) and those where it is forbidden (e.g. “an english song” : une chanson // anglaise ).The aim of this research is twofold. In the first part, we present an analysis of each linguistic and sociolinguistic sub-field involved in the phenomenon of French liaison. Each of them will allow to shed light on studies of the acquisition of French liaison that have been conducted with learners of FFL (intermediate to advanced level) in recent years. In the second part, we present a comparative study of the acquisition of French liaison based on experimental tasks performed by 17 Korean learners of FFL (level A1-A2 of the CEFR) recorded three times over a one-year and by 165 native children aged two to six. As it is impossible to compare the two groups of participants due to environmental conditions and to different cognitive skills, we have developed an innovative matching method based on factual data. On the one hand, this supports the constructionist model of the acquisition of the liaison L1 (Chevrot, Dugua, & Fayol, 2009; Chevrot, Dugua, Harnois-Delpiano, Siccardi, & Spinelli, 2013). On the other hand, this enables us to sketch the acquisition process of the liaison L2, very influenced by the spelling which is learned from the first FFL course. We conclude with a didactic perspective layout taking into account all the prisms of this linguistic kaleidoscope of French liaison because without a clear perception of each one, FFL learners are bound to have a partial and unfocused interpretation of this phenomenon.
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L’accent en français, phénomène pluridimensionnel / Stress in French, a multi-dimensional phenomenonBestchastnova, Eugénie 17 November 2016 (has links)
L’accent en français est un phénomène largement étudié, mais qui ne cesse de donner lieu à des hypothèses multiples, et dont la présence en français contemporain est même mise en question par de nombreux chercheurs. Ainsi subsiste-t-il dans ce domaine un important champ de travail scientifique, permettant d’élaborer et d’appliquer de nouvelles méthodes pour l'examen des données relevant de cette problématique avec l'objectif d’en tirer des conclusions novatrices. L'objectif est donc ici d'abord de bien délimiter le champ de travail, mais aussi en même temps d'étudier ce phénomène en corrélation ou en opposition avec l'ensemble de son contexte, c'est-à-dire ce qui est indissociable de l'accent aux niveaux aussi bien linguistique, physique, psychologique, culturel, social, pragmatique et cognitif – ce choix faisant l'originalité de la présente recherche. / This PhD thesis is dedicated to stress in French.At the onset of our research work, we made the hypothesis that stress in French had a multi-dimensional nature, and were tied in with psychological, social, cultural, physiological, pragmatic, cognitive and linguistic factors. This hypothesis was challenged and validated after studying the corpus which we had pieced together.The scientific aim of this work was to seek new approaches and methods, and use them in the study of stress in the French language with correlation to or in opposition with its context.40 individuals representative by their physiological, social, cultural, linguistic, and psychological features took 5 different tests, which brought to light their speech patterns in various discursive situations. As anticipated by the initial hypothesis, the following came out of the study:4. there is a correlation between an individual’s psychological profile and the stress;5. there is a correlation between an individual’s social and economic background and the stress;6. there is a correlation between an individual’s linguistic background and the stress.The new discovery which came out of our studies shows a correlation between the individual’s psychological profile and the substance of the stress that he produces. It opens up new scientific field which wasn’t exploited before now and enables us to define an individual’s psychological profile based on his/her employed stress nature, as well as to define a stress substance using the individual’s psychological profile.The results obtained as part of our scientific research open up new possibilities in linguistics, pragmatic, psycholinguistic, and sociolinguistic.
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De l'orthographe à la prononciation: nature des processus de conversion graphème-phonème dans la reconnaissance des mots écritsLange, Marielle January 2000 (has links)
Doctorat en sciences psychologiques / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Marqueurs discursifs de neurodégénérescence liée à la pathologie AlzheimerSlegers, Antoine 06 1900 (has links)
La maladie d’Alzheimer (MA) et les aphasies progressives primaires (APP) s’accompagnent de perturbations du langage expressif parfois subtiles, mais précoces dans l’évolution de ces maladies neurodégénératives. Considérés dans une approche automatisée, ces changements pourraient constituer des marqueurs de dégénérescence identifiés de façon non invasive et peu onéreuse. À ce titre, ils font l’objet d’études visant à automatiser leur utilisation clinique. Cependant, l’intégration des marqueurs langagiers à une approche diagnostique centrée sur les biomarqueurs reste à faire. À cette fin, la présente thèse a deux objectifs. D’abord, recenser systématiquement les marqueurs du discours qui distinguent le mieux les personnes avec une MA de témoins en santé. Ensuite, appliquer une approche automatisée et à un large éventail de marqueurs de discours pour identifier, dans un groupe hétérogène de patients avec une APP, lesquels ont une pathologie Alzheimer sous-jacente. Afin de mettre en contexte ces deux objectifs, nous proposons une introduction générale comprenant les éléments suivants : la pathophysiologie de la MA et des APP, le rôle croissant des biomarqueurs dans la prise de décision clinique dans les maladies neurodégénératives, les études pionnières du discours en neurodégénérescence, ainsi que de récentes études computationnelles sur les marqueurs de discours dans la MA et les APP.
Nos résultats font émerger un patron multidimensionnel (acoustique, lexical, syntaxique, sémantique et pragmatique) de changements langagiers qui distinguent les personnes avec une MA de témoins en santé, avec une prépondérance des marqueurs lexicosémantiques. Dans le groupe de patients avec une APP avec une imagerie amyloïde positive ou négative, nous mesurons ensuite le pouvoir de classification d’un court échantillon de discours et montrons qu’il peut être avantageusement comparé à d’autres biomarqueurs. Nous discutons du patron spécifique de marqueurs discriminants pour ce sous-groupe de patients, notamment l’importance des marqueurs psycholinguistiques pour prédire le résultat de l’imagerie amyloïde à partir du discours. / Alzheimer’s disease (AD) and primary progressive aphasias (PPA) feature changes in expressive language that appear early in the course of the disease. Within an automated analysis framework, these language changes could offer a non-invasive and inexpensive alternative to the collection of biomarkers which are not readily available in most settings. Current research is thus focused on the automated analysis of language data for clinical use. The usefulness of connected speech (CS) markers has not yet been established in a diagnostic perspective focused on biomarkers. To this aim, the present thesis contains two phases. First, we systematically review the CS markers that best differentiate persons with AD from healthy controls. Second, we automatically extract a wide array of CS markers in a heterogenous group of PPA patients by combining expert knowledge and the latest natural language processing software. A machine-learning classification approach identifies PPA patients for the presence of underlying AD pathology. The most discriminant CS features are identified. To integrate the two phases of the thesis, we provide a general introduction with the following sections: the pathophysiology of AD and PPAs, the growing importance of biomarkers in clinical decision-making for neurodegenerative diseases, the seminal studies of CS in neurodegenerative diseases, and the latest computational studies of CS markers in AD and PPA.
Our results bring forth a multidimensional pattern (acoustic, lexical, syntactic, semantic, pragmatic) of language changes that distinguish people with AD from healthy controls, with an emphasis on lexical-semantic features. In the group of PPA patients with either positive or negative amyloid imaging, we then describe the classificatory power of a short sample of CS and show that it compares favorably to other biomarkers. We discuss the specific pattern of discriminant markers for this subgroup of patients, in particular the role of psycholinguistics.
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Une analyse de l'entame conversationnelle de communications orales et écrites.Falesse, Mireille 04 May 2005 (has links)
UNE ANALYSE DE L’ENTAME CONVERSATIONNELLE DE COMMUNICATIONS ORALES ET ECRITES (SUR RÉPONDEUR TÉLÉPHONIQUE ET INTERNET)
MIREILLE FALESSE
ULB - FACULTÉ DE PHILOSOPHIE ET LETTRES - FÉVRIER 2005
La trame de base de l’étude est essentiellement linguistique et la plupart des catégorisations des éléments relevés sont de cet ordre également, l’étude prenant en compte le langage sous son aspect pragmatique dans les limites de la présentation des situations particulières ainsi que du collationnement des données du corpus.
Deux types de messages ont été choisis : des messages oraux laissés par des appelants sur répondeur téléphonique et des messages – provenant de nouveaux utilisateurs – recueillis dans des forums de discussion sur Internet.
L’analyse permet de préciser les souhaits et intentions communicationnels des émetteurs ; d’autre part le relevé des éléments constitutifs du corpus auquel nous avons procédé dans la seconde partie nous a permis d’entrer plus avant dans sa description.
L’énonciation est à l’énoncé ce que le processus de fabrication est à l’objet produit ; l'énoncé est le résultat alors que l'énonciation est l'acte de création du locuteur. C’est cet acte, la procédure de construction du message, les intentions du locuteur, les marques de son intervention en tant que sujet parlant – ses pensées, ses intentions, ses émotions au moment de la « prise de parole » (orale ou écrite) – qui ont fait l’objet de notre propos. Dès lors, les éléments de base du schéma de la communication ont été posés et les particularités de notre corpus explicitées à la suite d’un double choix : celui des outils d’analyse réellement utiles à la démarche et celui des éléments essentiels et nécessaires constitutifs des énoncés retenus et à retenir.
L’énonciation et l’énoncé
Le travail porte sur l’analyse d’un certain type de discours à l’intérieur d’actes de communication sur base d’énoncés, produits d’un acte d'énonciation, qui comportent des marques énonciatives faisant référence à la fois au locuteur et à l'allocutaire.
Il en est tenu compte lors de la description du corpus car les éléments retenus portent non seulement sur la structuration phrastique de l’énoncé mais également sur le sens qui lui est donné ainsi que ses utilisations caractéristiques en fonction des intentions, choix et motivations des destinateurs.
Le sens et le son
La considération du langage sous sa double articulation favorise une analyse appariant les points de vue sémantique et phonologique : le sens et le son.
Lors de la réalisation de la langue dans la parole d'un émetteur, le code employé nous informe sur son origine, son niveau d'éducation, son milieu social alors que la forme sonore qu’il donne à son énoncé nous informe sur son identité, son sexe, son âge, son type psychophysiologique, son humeur.
La spécificité de la communication humaine
La différence entre la communication socio-animale et la communication humaine est la possibilité offerte ou non à l’énonciateur de s’impliquer personnellement dans la formulation de son message.
La personnalisation du message
Consciemment ou non, l'émetteur introduit donc dans son message toute une série de données personnelles en rapport avec son milieu social, ses intentions personnelles, sa vision du monde, sa culture, l’objet du message. Et c’est précisément ce qui constitue l’objet de notre analyse quoique quelques réserves quant aux données sociales qui pourraient nous être fournies par notre corpus puissent être formulées.
Le code commun
Lorsqu'il réalise un acte de communication, il est évident que tout locuteur tient à être compris et – pour ce faire – se réfère à une langue, un parler, un code commun susceptible d'être interprété dans le sens qu'il désire par son interlocuteur ; il choisit un langage précis. En l’occurrence, pour ce qui nous concerne, la langue en question est le français tel qu’employé par des interlocuteurs francophones et plus précisément – pour la partie orale de notre corpus – des francophones vivant en Belgique durant les dernières années du vingtième siècle.
La communication
L’énonciation étant la production individuelle d’un message, la formulation particulière d’un énoncé, le duo énoncé-énonciation s’intègre dans un cadre défini : celui de la communication. D'emblée, des considérations essentielles sont notifiées ; elles seront récurrentes tout au long des descriptions préconisées par les auteurs que nous découvrirons ci-dessous :
o la présence de deux intervenants qui sont l'émetteur et le récepteur ;
o le fait d'établir une relation avec autrui, une relation dynamique c'est-à-dire interactive ;
o la nécessité de moyens (techniques, signes et signaux) ;
o la définition d'un message.
Une approche pluridisciplinaire
Dans un premier temps, le choix d’une analyse sociolinguistique semblait s'imposer du fait du type particulier d’un travail à élaborer sur base d'un corpus permettant le relevé d’expressions, d’énonciations dues à des modes de communication relativement innovants, d’énoncés sous des formes particulières, dont les canaux spécifiques – a priori – devaient avoir un impact dans le processus d’énonciation.
L’observation du langage dans son application relationnelle, donc sociale, semblait pouvoir permettre de préciser certains liens entre le langage et la société et les conditions sociales de la communication.
Mais, le corpus que nous avons pu réunir ne peut répondre aux besoins d’un tel type d’analyse ; en effet, les messages téléphoniques fournis sont semi-confidentiels car – privés ou publics – ils ne comportent pas – ou peu – de précisions quant au lieu ou au milieu dans lesquels évolue l’énonciateur. Il est possible de procéder à un relevé de marques sociales dans l’emploi des termes, la construction des phrases, la formulation des messages mais les énonciateurs n’étant pas identifiés – et ne pouvant pas l’être du fait de circonstances inhérentes au type de collationnement – le corpus ne comporte pas de données sociales en nombre suffisant.
Quoi qu’il en soit, la linguistique – étude scientifique du langage – s’est, à des degrés divers, enrichie au contact d’autres disciplines tout au long du vingtième siècle : psychologie, anthropologie, mathématiques, informatique. Par ailleurs, malgré les limites que nous avons évoquées précédemment, notre corpus comportant de nombreuses marques individuelles des énonciateurs nous permettra cependant d’aborder l’étude de rituels de conversation, d’actions et interactions entre les interlocuteurs, de situations de communication particulières, de pratiques singulières du langage.
Notre propos a été de procéder à une analyse logique du corpus et comporte donc deux parties - celle relative à l’énoncé et à son contenu ; celle relative à l’énonciation et ses modalités – bien que l’analyse de ces communications se complexifie du fait de l’absence – en présentiel – de l’interlocuteur car le corpus concerne les messages de l’énonciateur et les indications relatives au destinataire proviennent uniquement du locuteur.
L’analyse conversationnelle
Une conversation est un échange interactif, les deux locuteurs participent à sa construction : ils ont une action réciproque.
Dans le cadre de ce corpus, le message pré-enregistré donne des directives à l’appelant et Internet a ses codes de conduite que l’énonciateur – même si, nouvel Internaute et ne se connaissant pas encore d’interlocuteur – se doit de connaître et respecter s’il souhaite être entendu et accueilli au sein de la communauté virtuelle.
Deux modes de communication spécifiques
Nous présupposons que des procédures originales de communication se créent du fait des formes d’expression spécifiques requises par les méthodes prises en compte - le téléphone et les répondeurs téléphoniques ainsi que l’ordinateur (mails, news groups) – car il s’agit bien de transmettre un message sans interlocuteur direct, uniquement par le biais de la voix (mots employés, syntaxes particulières, ton), de l’écrit ou de la dactylographie.
Nous avons effectué tout d’abord l’analyse externe du corpus en le contextualisant par l’explicitation de la procédure de collationnement ainsi que de l’origine des messages et des procédures suivies pour les obtenir. Ensuite vient la description interne du corpus c’est-à-dire de l’énoncé et de l’énonciation. In fine, nous avons procédé à l’analyse conversationnelle.
Sous le regard des auteurs
Il était incontournable de mentionner Ferdinand de Saussure dont le Cours de linguistique générale reste un apport essentiel dans l'analyse du langage et de la communication humaine. D’autre part, tout un chacun, de nos jours, dès qu’il s’intéresse un tant soit peu à la notion de communication entend parler du « Schéma de la communication » de Jakobson – nous pourrions même dire qu’il s’agit d’une information de notoriété publique – dont nous reprenons la présentation synthétique.
Dans son étude du langage, Jakobson a non seulement mis en évidence l'importance des six éléments constitutifs de la communication mais également celle des six fonctions du langage en regard.
La communication implique de nombreux éléments (la langue, la norme, les interlocuteurs, le message, le contact, le code commun, la culture, les références sociales, les divers supports) et le propos de la linguistique est – à travers l'étude de réalisations individuelles – de retrouver ce qui est commun à tous les locuteurs et constitue une langue (parlée ou écrite) et même d’aller au-delà en essayant de retrouver ce qui pourrait être commun à toutes les langues. Et, à l’inverse, ce qui fait la particularité d’une langue, d’une culture, et qui relève donc de la sociolinguistique.
D’autre part, dans la troisième partie, nous analyserons une série de message d’internautes (en tout ou en partie) où l’émetteur procède à des choix de styles d’écriture tout à fait particuliers. Cela peut aller de formulations à caractère humoristique (autodérision, emploi d’un accent « typé », déclarations pseudo-philosophiques, participation aux newsgroups de « spécialistes » de l’humour, la dévalorisation d’autrui, dérision, moquerie pure et simple) à l’emploi de procédés stylistiques (jeux de mots, références contextuelles liées aux moyens de communication, au canal transmetteur, interpellation du locuteur, mise en scène ou mise en situation, style emphatique) en passant par l’expression d’un état d’esprit personnel (émotivité, agressivité) ou l’emploi d’éléments affectifs et/ou évaluatifs.
D’autres marques linguistiques se présenteront également qui portent sur l’insistance, la polémique, le self-contrôle, l’image de l’autre, l’interpellation, la critique, la dévalorisation, le niveau culturel et social, les insultes, les menaces, la politesse, l’irritation, l’inquiétude, l’agressivité. Il arrive que le locuteur fasse usage de procédés tels que la mise en scène ou un emploi particulier de la ponctuation…
Quels que soient la fonction ou les choix du locuteur, l’analyse d’une situation interactive de la communication peut également bénéficier de l’apport de la sociologie et – de notre point de vue – surtout celui de Goffman ; précisons qu’il s’agit essentiellement de prendre en considération la théorie des faces : « sauvegarder la face », « ne pas faire perdre la face à autrui ».
Dans le même ordre d’idée, nous avons également pris en compte l’apport de John Langshaw Austin au sujet des choix locutoires, illocutoires ou perlocutoires de l’émetteur, celui de William Labov concernant la variation linguistique ou de Christian Baylon concernant l’analyse sociolinguistique du message qui, selon lui, bénéficie d'une double approche : celle du linguiste, en fonction des éléments de première et deuxième articulations, de la sémantique, de la syntaxe, de l'intonation ; celle du sociologue, concernant l'intention du locuteur, le but du message, le rapport entre le locuteur et l'auditeur, l'état, l'institution.
L’approche linguistique
Les limites d’un travail linguistique
La présente analyse s'élabore sur base d'un corpus déterminé comportant les textes de messages transmis sur Internet ou retranscrits sur base d'enregistrements audio ; certains de ces derniers présentant bien entendu des hésitations, rectifications, spécifiques à la mise en œuvre de l'énonciation. Les conditions et le processus de celle-ci, bien que sous-jacents à toute communication, ne peuvent être définis que de manière indirecte et déductive en fonction des indications transparaissant dans le dit effectif.
En conséquence, sur base de l'étude de l'énonciation, il s'agit – pour présenter une démarche linguistique complète – de proposer une description rationnelle et justifiée des conditions d'élaboration du dit effectif. Pour ce faire, il nous faut "remonter le courant" et, à partir des énoncés du corpus, le « dit », procéder à une description des éléments constitutifs de l'énonciation, le « dire », et des conditions de cette énonciation, le « savoir-dire ».
Les pronoms personnels et possessifs
Dans une analyse conversationnelle, le positionnement des intervenants – entre autres par le choix et l’utilisation des pronoms personnels – prend toute son importance. La sélection de l’item devant représenter une personne s’effectue en référence au contexte communicationnel et aux intentions du locuteur.
Les actes de parole : locutoire, illocutoire, perlocutoire
Dès lors qu’un échange se fait entre deux personnes, l’une et l’autre ne sont jamais totalement libres de leur énonciation, l’une comme l’autre choisissent tel ou tel terme, tel ou tel type de phrase, tel ou tel contenu… parce qu’elles souhaitent avoir un effet sur le destinataire ou parce que le destinataire a un effet
Une conversation n’est pas une suite de communications univoques s’échelonnant, se suivant, se superposant de manière linéaire. En effet, il s’agit d’un échange dialogal participant à la construction d’un « édifice » commun, à l’élaboration d’un échange structuré réalisé dans le cadre d’un projet interactif. S’il n’y a pas accord à tout le moins sur le principe de « converser », il ne peut y avoir d’échange : la communication est duale (du locuteur vers l’interlocuteur et vice-versa).
L’analyse conversationnelle
Notre souhait, au travers de cette analyse, est – sur base des énoncés recueillis – de pouvoir décrypter le processus de l’énonciation et identifier les éléments constitutifs du savoir-faire correspondant aux intentions de l’énonciateur. Les messages pris en considération ne sont pas des monologues : les acteurs de notre corpus formulent des messages sous forme de conversation c’est-à-dire d’échanges car ils s’adressent à un interlocuteur réel quoique absent au moment de la construction de l’énoncé.
Catherine Kerbrat-Orecchioni nous éclaire quant à la structure des conversations dans une démarche synthétisant différentes études abordant les types d’interactions de la vie en société. L’approche interactionniste a ouvert les disciplines linguistiques à d’autres disciplines telles que la sociologie, l’anthropologie et l’éthologie des communications. Quant à l’analyse conversationnelle, elle comporte deux niveaux :
o l’un concerne les relations entre les constituants du texte,
o l’autre, les relations entre les interactants.
Le système des places et le système des faces
Catherine Kerbrat-Orecchioni fait état également de la relation verticale en se référant au système des places : les sociétés humaines se répartissent en strates sociales c’est-à-dire en groupes organisés qui régissent les relations humaines. Quelle que soit la société – même dans les sociétés qui se disent « égalitaires » – il y a toujours une répartition du pouvoir entre différents groupes.
D’autres éléments pris en compte…
D’autres éléments sont pris en compte tels que les modes, la politesse, les éléments de références, les déictiques, les processus d’encodage et de décodage, la redondance, les interférences, les procédés additifs et substitutifs.
L’énoncé
L'énoncé est l'aboutissement du processus de création.
Chaque énonciateur construit sa communication à l'aide de mots qu'il choisit selon ses intentions et préoccupations personnelles et le sens qu’il souhaite leur donner. Chaque message développe une idée, un sujet particulier sur un thème de base. En fonction des techniques de communication (Internet, répondeur téléphonique) les thèmes rencontrés peuvent prendre des optiques très diverses.
A la suite des aspects sémantique et syntaxique, nous abordons l’aspect pragmatique et ses caractéristiques : intention(s) et motivation(s) de l’énonciateur, type et objet du discours…
De ce fait, nous procédons non seulement à la présentation
- des déictiques : pronoms personnels et possessifs (pronominalisation du locuteur, de l’interlocuteur), pronom indéfini ou omnipersonnel, démonstratifs, localisation spatio-temporelle et termes liés à la spatio-temporalité, temporalité liée aux formes verbales ;
- d’autres éléments de l’énonciation : majuscule, ponctuation, interjections, expressions partiellement désémantisées, éléments connexes aux signatures, éléments introducteurs et conclusifs, dessins, smileys ;
- des formulations et emplois particuliers : style commercial, formes verbales (verbes injonctifs, déclaratifs ou d’opinion, performatifs), modalité (forme interrogative, modes des formes verbales dont l’impératif), modalisation (formes infinitive et impersonnelle, transformation passive, auxiliaires modaux), redondance et non-concision, subjectivité (humour, énervement).
Les applications pratiques
De prime abord – et nous avons déjà pu l’observer et le confirmer – nous pensons pouvoir établir qu’un jeu relationnel s’établit dans n’importe quel message. Tout un chacun, lorsqu’il entame une conversation, élabore son message en tenant compte – consciemment ou non – d’une perception personnelle de lui-même autant que d’une perception tout aussi personnelle d’autrui. En outre, le locuteur, en tant que personne intégrée dans une société, un groupe humain…, ressent un sentiment d’appartenance ou de discrimination sociale et applique ce sentiment à la perception de son interlocuteur.
Tout contact avec autrui implique une connaissance a priori de la personne, une perception particulière qui n’est pas exempte de préjugés, impliquant une évaluation – de nouveau consciente ou non – de ses caractéristiques personnelles et de ce fait, de la place qui lui sera octroyée dans la construction de la relation.
L’élaboration d’une conversation implique nécessairement la mise en œuvre d’un jeu relationnel. Dès lors, le message est formalisé et personnalisé par l’émetteur par le biais de formes expressives particulières.
Le locuteur, se positionnant en tant que membre, non-membre ou opposant d’un groupe traduira dans son énoncé ses sentiments, impressions, opinions… sous des formes diverses qui peuvent aller jusqu’à l’extériorisation d’un énervement, d’un amusement, de l’ironie.
Une lecture attentive des messages composant notre corpus nous a permis d’identifier certains messages tout à fait expressifs et particuliers que nous avons analysés plus particulièrement sur base d’une grille conforme au schéma synthétique de la communication tel que présenté en première partie.
En conclusion
A de nombreuses reprises, nous avons pu constater que l’énonciateur ne se contente généralement pas de structurer un message simple en un nombre restreint de mots et de le subdiviser en introduction, corps du texte, conclusion. Même si cette trame de base est bien souvent respectée, les formulations sont bien plus complexes qu’il n’y pourrait paraître à première vue.
Spécificité de la communication humaine, le locuteur personnalise son message et élabore son énoncé sur base de termes qu’il a toute latitude de choisir en fonction de ses connaissances, intentions, préoccupations et goûts personnels ainsi que du sens qu’il souhaite lui donner.
Sur base de l’analyse et des considérations qui s’ensuivent, nous avons posé le constat que la « sauvegarde de la paix », le désir de veiller à « sauver la face tout en ne la faisant pas perdre aux autres », le respect de l’usage… font – en complément de la transmission d’un contenu de message différencié – partie intégrante de la majorité des échanges conversationnels qu’il s’agisse de messages enregistrés sur répondeur ou de messages élaborés par des internautes novices.
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