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Jean Luchaire et la revue "Notre temps" (1927-1940) / Jean Luchaire and the periodical Notre Temps (1927-1940)Maillot, Jean-René 05 December 2012 (has links)
La thèse repose sur une analyse serrée du contenu de Notre Temps (1927-1940). La revue occupe une place importante au sein du pôle « réaliste » parmi les relèves des années trente. Elle prend part à de nombreux débats de l'entre-deux-guerres, notamment ceux sur la réforme de l'État, le soutien à la SDN, les relations franco-allemandes et le projet européen dans le sillage d'Aristide Briand. Le pacifisme qui l'anime est pluriel ; idéologique, juridique ou de circonstances, il donne lieu à des interprétations divergentes.La thèse suit l'itinéraire de son directeur, Jean Luchaire, avant et après l'existence de la revue. Elle étudie également les perceptions communes à de nombreux intellectuels de l'immédiat après-guerre à partir de 1919. Celles-ci contribuent à la naissance du projet éditorial qui entendait représenter la « nouvelle génération ». / This dissertation focuses on a tight content analysis of Notre Temps (1927-1940). The journal then held a key position within the "realistic" pole among the up-and-coming generation of the thirties. It took part in many debates during the inter-war period, including those on the State reform, the support for the League of Nations, the Franco-German relations, and the European project in the wake of Aristide Briand. The underlying pacifism of the the journal shows multiple facets. Whether ideological, legal or circumstantial, this attitude gives rise to divergent interpretations.The dissertation also follows the life course of Jean Luchaire, the journal's director, before and after the existence of the periodical. It also discusses the shared perceptions of many intellectuals in the immediate post-war period, namely from 1919. The latter contribute to the birth of an editorial endeavor which intended to represent the "new generation".
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Togo allemand - Dahomey français : relations transcoloniales à l'apogée de l'impérialisme européen / German Togo and French Dahomey : transcolonial relations in the age of new imperialism / Deutsch-Togo und französisch-Dahomey : transkoloniale Beziehungen im Zeitalter des europäischen HochimperialismusScheele, Isabell 27 November 2017 (has links)
Le présent travail analyse les relations entre le Togo allemand et le Dahomey français à l'apogée de l'impérialisme européen (1884-1914). La colonie française s’est agrandie et développée plus rapidement que l’allemande, grâce à un soutien politique et financier plus élevé. Le gouvernement allemand s’engage tardivement et avec réticences dans l’acquisition de colonies. Aussi, il souhaite limiter la colonisation à une protection des maisons de commerce allemandes établies outre-mer. Érigé en « colonie modèle », le protectorat togolais était censé se développer par ses propres moyens, sans apport financier majeur. En raison de ce faible soutien, certains fonctionnaires allemands ont développé un sentiment de frustration, voire d’amertume à l’égard de leur gouvernement. Vu du Dahomey, le Togo était un rival plutôt inoffensif, avec lequel les Français espéraient dans les années 1880 nouer une alliance contre l’Angleterre. Dans le golfe du Bénin, les souverains locaux ont cherché à tirer avantage des rivalités franco-allemandes. Si leurs tentatives n’ont que très rarement été couronnées de succès, ils ont néanmoins par leurs efforts gardé une certaine agentivité dans le processus d’allocation frontalière. Ce travail revête de l’importance pour la mémoire de la colonisation allemande. Celle-ci est aujourd’hui valorisée au Togo, et les infrastructures de transport et de télécommunication contribuent largement à cette image plutôt positive du passé allemand. Les analyses de la présente thèse révèlent toutefois que le développement des infrastructures a été, en comparaison avec le Dahomey, nettement plus lent au Togo. / The PhD dissertation analyses the relations between German Togo and French Dahomey during the German colonial period (1884-1914). It defends the thesis according to which French-German relations in the Golf of Benin were characterized by an imbalance. The French colony was enlarged and developed faster, due to higher financial and political support. The German policy was aimed at limiting colonisation to the protection of the German trade establishments that were already implanted overseas. Set up as a model colony, Togo was supposed to sustain itself by its own means, without major financial support. The faint endorsement led some German officials to develop feelings of frustration and bitterness toward the government. The French-German relations in West Africa were characterised by general cordiality, a repeated cooperation and a high-valued solidarity between white men. Nevertheless, the colonial officials on the spot perceived each other as rivals. In Berlin and Paris, preventing a French-German conflict in Africa was, at least before the Moroccan crisis (1905 and 1911) seen as priority, which put a brake on local rivalries. The local rulers tried to take advantage of European rivalries. Their attempts in doing so were rarely successful; nevertheless, it allowed them to maintain a certain agency in the process of border demarcation. In Togo, the perception of the German past is nowadays rather positive, and the transport and telecommunication infrastructure largely contribute to this valorization. The present investigation however reveals that the development of infrastructures was much slower in Togo than in neighbouring French Dahomey.
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Représentations de l'Allemagne et des Allemands chez d'anciens concentrationnaires en France / Representations of Germany and the Germans among former concentration camp prisoners in FranceFauser, Henning 15 December 2016 (has links)
Par le biais de l'étude des perceptions et de l'analyse du discours, cette thèse se propose de cartographier l'imaginaire lié à l'Allemagne et aux Allemands chez les anciens déportés en France entre 1945 et 1975. Elle entend démontrer que ce ne sont pas l'expérience concentrationnaire et ses séquelles, mais les appartenances de ces survivants à différents groupes sociaux ainsi que les valeurs et orientations de ceux-ci qui ont déterminé leurs représentations des voisins d' outre-Rhin. Ainsi, cette expérience particulière n'aura pas généré chez les rescapés des camps de concentration de représentations inédites de l'Allemagne et des Allemands, ni du nazisme et des nazis. Néanmoins, les transformations sociales et politiques en France et en Allemagne au cours des deux décennies d'après-guerre ainsi que l' évolution des relations entre ces deux nations ont contribué à la création de plusieurs schémas qui leur sont propres. Il s'agit d' un modèle d' interprétation distinguant Allemands et nazis ainsi que de deux topoi mettant en lien la mémoire des crimes nazis et l'attitude vis-à-vis des Allemands. Ainsi cette thèse permet de réfléchir non seulement à l'impact des discours circulant au sein d'un groupe social et de la société, mais aussi au contexte de la création, de la modification et de la disparition d'images d'autrui. En outre, ces interrogation éclaircissent les liens entre l' expérience du passé, la perception du présent et les attentes pour l' avenir. Enfin, ce travail se propose de montrer que l' analyse de perceptions et représentations ne doit pas être une fin en soi, mais qu'elle est indissociable de l' étude des groupes et des individus qui les portent et les expriment. / Using approaches from perception research and discourse analysis, this thesis intends to draw a map of the imaginative world linked to Germany and the Germans among former concentration camp prisoners in France between 1945 and 1975. It seeks to show that it was not the concentration camp experience and its after-effects, but the affiliations of those survivors with different social groups and the values and orientations of the latter which determined their representations of the eastern neighbours. Hence, this particular experie nce neither generated unprecedented visions of Germany and the Germans, nor of Nazism or the Nazis. Nevertheless, social and political transformations in France and in Germany during the two post-war decades as well as the evolution of the relations between these two nations have contributed to the creation of several patterns of thought among them. Those were, on the one hand, an interpretive mode ) distinguishing between Germans and Nazis and, on the other hand, two topoi linking the memory of Nazi crimes and the attitude towards the Germans.Therefore, this thesis will consider not only the impact of discourses circulating within a social group and in society at large, but also the context of the creation, modification and disappearance of representations of others. Furthermore, these inquiries elucidate the links between the experience of the past, the perception of the present and expectations for the future.Finally, this study intends to show that the analysis of perceptions and representations should not be an end in itself, but that it is inseparable from the study of individuals and groups who carry and express them.
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Desseins politiques. Représentations iconographiques de la France en Sarre (1945-1956) / Iconographic depictions of France in the Saar (1945-1956)Schneider, Marie-Alexandra 10 October 2017 (has links)
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la Sarre fait l’objet d’un traitement spécifique par les vainqueurs. Détachée de la Zone d’Occupation française, elle devient fin 1947 un territoire organisé de manière autonome et économiquement rattaché à la France. Dix ans plus tard, la Sarre réintègre l’Allemagne. Durant cette première décennie d’après-guerre, la perception de la France évolue. Au gré des années et des formations politiques, la France présente le visage du libérateur ou de l’envahisseur, du partenaire ou de l’adversaire, du protecteur ou de l’exploiteur, devenant le lieu d’un conflit de représentations qui se manifestera de façon patente lors de la campagne du référendum sarrois de 1955 portant sur l’avenir du territoire. C’est l’objet de la présente étude. Afin de préciser l’image de la France en Sarre entre 1945 et 1956, nous emprunterons deux voies : nous analyserons d’une part les représentations véhiculées par la France, aidée du pouvoir sarrois, pour favoriser la réalisation de ses desseins politiques et d’autre part les représentations dissidentes diffusées par les partisans du retour à l’Allemagne pour mettre fin au régime spécial en vigueur depuis la fin de la guerre. Considérant que les images visuelles contribuent largement à forger les images mentales, nous proposons une analyse des représentations iconographiques présentes dans les moyens de communication de masse d’alors, presse et affiches essentiellement, qui ont circulé en Sarre entre l’entrée des troupes françaises à Sarrebruck et la fin de la période de l’autonomie. / In the wake of World War II, the Saar was subjected to a specific treatment from the victors. Separated from the French zone of occupation, the territory is managed in autonomy and is economically tied with France from the end of 1947. Ten years later, the Saar returns to Germany. During this first post-war decade, perception of France changes. With the years passing by and depending on the local political forces, official or dissidents ones, France embodies both the face of the liberator and the invader, the partner and the enemy, the protector and the exploiter. France’s image turns into a conflict of representations, which will affect the campaign of the 1955 referendum. This is the main subject of this thesis. In order to determine the way France was depicted in the Saar between 1945 and 1956, we will establish two directions: we will analyse on one hand the depictions France carried out, with the help of the powers in place in the Saar, to subserve its political ambitions. On the other hand, we will study the dissident depictions published by those in favour of a return to Germany to end the special regime that had been in place since the end of the war. Taking into consideration that visual images nourish mental images, we will study iconographic depictions used in the communications means of the time, press and posters essentially, that circulated in the Saar between the arrival of the French troops in Sarrebruck and the end of this period of autonomy.
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Le second boom des jumelages franco-allemands (1985-1994) : acteurs, intentions, résistances et fonction / The second wave of Franco-German twinning (1985-1994) : protagonists, intentions, resistance and function / Der zweite deutsch-französische Städtepartnerschaftsboom (1985-1994) : Akteure, Motive, Widerstände und PraxisHerrmann, Tanja 19 October 2017 (has links)
Contrairement à l'idée longtemps répandue selon laquelle le premier boom des jumelages franco-allemands, entre 1963 et 1975, était unique, les années 1985 à 1994 présentent une véritable croissance. Le but de la présente étude est de dresser un tableau précis, fondé sur une sélection représentative de 40 études de cas, de la réussite des jumelages durant la période d'enquête de 1985 f 1994, peu explorée pour l'instant. Qui, pour quelle raison et dans quel contexte a joué un rôle important dans l'essor du deuxième boom des jumelages ? La présente étude a pu ainsi identifier l'origine des jumelages issus d'une combinaison de volonté politique, d'institutions semi-publiques, de réseaux issus de la société civile et de relations privées qui a assuré le succès des jumelages. C'est ainsi que ces partenariats sont devenus un «phénomène de masse» dans le contexte franco-allemand. L'étude met par la suite en lumière les résistances et obstacles existants ainsi que la mise en œuvre des motifs originels de création des jumelages dans la pratique. Elle contredit entre autres l'hypothèse selon laquelle les ressentiments et le motif de la réconciliation n'ont joué aucun rôle dans les années 1980 et 1990 lors de l'établissement des jumelages et montre en même temps que certains partenariats participent activement au travail sur le passé en poursuivant des buts historico-éducatifs, avec, par exemple, la visite de lieux de conflits historiques. Bien que la période étudiée courre de 1985 à 1994, les conclusions soulignent les tendances actuelles du mouvement communal tout en proposant des explications quant au nombre considérable et unique au monde des jumelages franco-allemands. / Contrary to the widely held idea that the first boom of Franco-German twinning between 1963 and 1975 was unique, the years 1985 to 1994 present another increase. The purpose of this study is to provide a clear picture, based on a representative selection of 40 case studies, of the success of twinning during the survey period 1985-1994, little explored so far. Who, why and in what context played an important role in the development of the second twinning boom? The present study has been able to identify the origin of twinning resulting from a combination of political will, semipublic institutions, civil society networks and private relations that all together ensured the success of twinning. Thus, these partnership have become a "mass phenomenon" in the Franco-German context. The study then highlights instances of resistance and obstacles during the survey period as well as the later success of implementation of the original motives mentioned during the creation of twinning. It contradicts, amongst others, the hypothesis that resentments and the motive of reconciliation played no role in the 1980s and 1990s during the establishment of twinning, demonstrating that at the same time some partnerships are actively dealing with the past pursuing historical-educational goals, by, for example, visiting locations of historical conflicts. Although the period studied runs from 1985 to 1994, the conclusions underline the current trends of communal movement as well while offering various explanations to the considerable and unique number of Franco-German twinning arrangements.
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Les compétences interculturelles dans les coopérations universitaires franco-allemandes. Une étude empirique sur le déroulement exemplaire de projets bilatéraux / Intercultural competence in Franco-German university cooperations. An empirical study on the development of bilateral projectsSchumacher, Anna 22 May 2014 (has links)
Au cours de ces dernières années, le concept des compétences interculturelles s'est institué comme un mot-clé important. Que ce soit dans le champ de la formation scolaire, universitaire ou dans le domaine de la formation continue des employés dans les entreprises : les compétences interculturelles sont souvent décrites comme compétences clés du XXIe siècle. Au regard d’une mondialisation croissante et de l'expansion des marchés mondiaux sur les régions asiatique et sud-américaine, les pays voisins européens peuvent quelque fois tomber dans l’oubli dans les discours sur l’interculturalité. L’ouvrage présent met l’accent notamment sur la France et l’Allemagne. Au regard du dialogue et de l’échange franco-allemand, nous observons que celui-ci est parfois rendu compliqué par des divergences culturelles. La présente étude vise à analyser également sous forme d’une vaste étude empirique, comment et dans quelles mesures les compétences interculturelles influencent les coopérations universitaires entre la France et l’Allemagne.L’étude empirique a été réalisée sous forme d’une enquête en ligne avec 1131 participants. Le groupe cible se composait des groupes suivants : étudiants, doctorants, professeurs et chercheurs ainsi que les employés (Services des Relations Internationales) des universités et grandes écoles françaises et allemandes.L’évaluation des données a révélé des résultats très informatifs sur l’état actuel des relations universitaires entre la France et l’Allemagne. Les multiples analyses des questions ont illustré des faits très positifs, comme par exemple, l’intérêt mutuel des Français et Allemands concernant les relations franco-allemandes, ou des aspects négatifs, comme le taux de malentendus en contexte franco-allemand.Les résultats de l’étude offrent des points de départ, à partir desquels pourrait être obtenue une amélioration des relations universitaires franco-allemands et des compétences interculturelles en contexte franco-allemand. / During the last years, the concept of intercultural competence has developed into becoming a very important key term. Whether it is in the area of education at school or at university, or in the area of professional training of employees in international companies: intercultural competence is often described as key term of the 21st century.Given the advancing globalization and the expansion of international markets towards Asian and South-American regions, our European neighbours may sometimes be left aside in discussions about interculturality. The present thesis focuses on the following two countries: France and Germany. With regard to the Franco-German dialogue and exchange, we observe that these two aspects are sometimes complicated by cultural differences. The present empirical study will analyze in which way and to which extend intercultural competence influences the relations between French and German universities.The empirical study has been conducted as an online survey with 1131 participants. The target group consisted of the following groups: students, doctoral candidates, professors and researchers as well as employees of French and German universities and grandes écoles.The evaluation of the data reveals very significant results with regard to the status quo of the relations between French and German universities. The multiple analyses showed positive aspects, for example a very high mutual interest of the French and Germans for the Franco-German relations, as well as negative aspects, such as a very high rate of intercultural misapprehensions in the Franco-German context.The results of the study offer a basis from which an improvement of the cooperation between French and German universities and intercultural competence in the Franco-German context could be accomplished.
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Frankreich und die "Berliner Republik“ : Wandel nationaler Identität und politische Neuorientierung im vereinigten Deutschland aus Sicht der französischen Presse. / La France et la "République de Berlin" : Evolution de l'identité nationale et réorientation politique en Allemagne unifiée vues par la presse écrite françaisEidam, Elisa 13 June 2012 (has links)
Ledit projet de recherche se propose d'étudier les réactions dans la presse écrite française face à la restructuration identitaire et politique de l'Allemagne unifiée entre 1998 et 2005. Le corpus est composé en premier lieu d'articles provenant de différents quotidiens et hebdomadaires français, mais également d'essais politiques. Afin d'appréhender la notion d'identité nationale dans toute sa complexité, la partie analytique se base sur huit études de cas concernant différents domaines tels que l'unification allemande, l'intégration européenne, la politique de sécurité et la politique mémorielle. A la fin du projet de recherche, une synthèse globale des résultats de l'analyse de presse est proposée. L'objectif de cette étude est de nous éclairer sur l'impact réel qu'a eu la fondation de la „République de Berlin“ sur les relations franco-allemandes. / This thesis investigates the reactions in French written press to the identity restructuring process and political reorientation in reunified Germany during the period between 1998 and 2005. The corpus is mainly constituted by French daily and weekly newspaper articles, but also political essays. In order to capture the notion of ‘national identity' in all its complexity, the analytic part is based on eight case studies in different fields such as ‘German unification', European integration', ‘Security policy' and ‘Memorial Policy'. At the end of this thesis, a global synthesis of the results of the press analysis is proposed. The objective of this study is to elucidate the real impact that the foundation of the „Berlin Republic“ had on the Franco-German relationship.
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De la réconciliation franco-allemande à la guerre des dieux. Analyse cognitive et discursive d'une politique publique volontariste d'éducation à la cause de la paix: l'Office franco-allemand pour la jeunesseDelori, Mathias 23 June 2008 (has links) (PDF)
Le traité de l'Elysée du 22 janvier 1963 a institué un organisme qui existe encore à l'heure actuelle : l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ). La marginalisation progressive de cette organisation ne doit pas faire oublier qu'un fort volontarisme politique présida à sa création. Au cours des années 1960, l'OFAJ mit en œuvre une politique de rencontres de masse entre jeunes Français et Allemands. Bien qu'elle se concrétisât à l'échelle binationale, cette politique publique rappelle le rêve des fédéralistes : la construction, par la socialisation des jeunes, d'un « demos » européen. La thèse analyse les soubassements intellectuels de ce programme et explore une question plus précise : les acteurs croyaient-ils véritablement en la légitimité et la faisabilité de leur projet ? Croyaient-ils vraiment que la multiplication de rencontres de quelques jours permettrait de mettre un terme au vieil antagonisme franco-allemand ? Les outils théoriques de l'approche cognitive de l'analyse des politiques publiques permettent de répondre de manière positive à la question posée et d'illustrer ses implications politiques. Au lendemain de sa création, l'OFAJ diffusa dans son espace d'intervention un certain nombre de normes politiques légitimées par une structure de sens. Cet organisme contribua par ailleurs à la construction du sens à l'échelle des relations franco-allemandes en dessinant un horizon utopique pour ces relations : le fantasme d'une fusion entre les deux pays. Ce mythe, qui est également alimenté par d'autres constructions symboliques comme la métaphore du « couple franco-allemand », pèse encore aujourd'hui sur la définition de la plupart des politiques franco-allemandes.
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Guerre défensive provoquée ou duel pour la prépondérance ? : nouveau regard sur les origines de la guerre franco-prussienne de 1870-71Lemieux, Carl Rudolf 08 1900 (has links)
La guerre franco-prussienne (ou franco-allemande) de 1870-71 fut un conflit majeur dont l’issue changea considérablement l’équilibre des puissances en Europe avec notamment l’émergence de l’Empire allemand. Pourtant, elle a été oubliée. Bien que depuis la fin du XIXe
siècle, elle fut largement traitée par l’historiographie, la question des responsabilités
relativement à son déclenchement demeure un sujet de débat. Tandis que certains historiens
estiment que cette guerre fut sciemment provoquée par Bismarck afin de parachever
l’unification allemande, d’autres croient que la responsabilité est partagée et que ce conflit était
tout simplement inévitable dans le contexte du refroidissement des rapports franco-allemands
depuis la défaite autrichienne de Königgrätz (Sadowa). Le présent mémoire entend se dissocier
de ces interprétations en jetant un nouveau regard sur le rôle joué par Bismarck lors des
« préliminaires » (Vorgeschichte) de 1870.
En s’appuyant sur des sources primaires ainsi que sur ce que les historiographies allemande,
française et anglo-saxonne nous apprennent, il sera démontré premièrement que la candidature
Hohenzollern pour le trône d’Espagne n’a pas été « fabriquée » volontairement par le chef de la
diplomatie prussienne afin de compléter l’unification allemande, mais qu’elle fut promue
d’abord et avant tout pour des considérations de prestige politique. Deuxièmement, la fameuse
dépêche d’Ems modifiée par Bismarck ne peut être considérée comme l’élément déclencheur de
ce conflit, car la décision d’aller en guerre fut prise à Paris avant que les effets de la dépêche ne
se fassent sentir. Enfin, par son besoin d’un succès politico-diplomatique qui aurait consolidé le
Second Empire en faisant oublier les reculades antérieures, par son refus de se satisfaire du
retrait de la candidature Hohenzollern et par les erreurs de sa politique étrangère en général, la
France a adopté une position belliqueuse et s’est retrouvée seule dans une guerre qu’elle n’avait
su ni prévenir, ni préparer. L’enjeu à Paris n’était finalement pas le règlement pacifique des
différends avec la Prusse, mais la pérennisation de la prépondérance française sur le continent
européen. / The Franco-Prussian War (or Franco-German War) of 1870-71 was a major conflict, where
the outcome dramatically changed the balance of power in Europe, including the emergence of
the German Empire. However, it has been forgotten. Although since the late nineteenth
century it was widely discussed by historians, the issue of liability with respect to its outbreak
remains a matter of debate. While some historians believe that this war was deliberately
provoked by Bismarck in order to complete the unification of Germany, others believe that the
responsibility was shared and that this conflict was simply inevitable in the context of the
worsening of Franco-German relations, since the Austrian defeat at Königgrätz (Sadowa), in
1866. This thesis aims to dissociate itself from these interpretations by providing new insight
regarding the role played by Bismarck during the “preliminaries” (Vorgeschichte) of 1870.
Through the use of primary sources and German, French and Anglo-Saxon historiography,
it will be shown first that the Hohenzollern candidature for the Spanish throne was not “made”
voluntarily by the chief of the Prussian diplomacy to complement the German unification, but
was promoted first and foremost for reasons of political prestige. Secondly, the famous Ems
telegram amended by Bismarck cannot be seen as the trigger of this conflict, as the decision to
go to war was taken in Paris before the negative effects of the message were felt. Finally,
through its need of a political and diplomatic success that would have consolidated the Second
Empire by forgetting earlier setbacks, through its refusal to show full satisfaction with the
withdrawal of the Hohenzollern candidature and through the misconduct of its foreign policy
in general, France adopted a bellicose position and found itself alone in a war it could neither
prevent nor prepare. The issue in Paris was ultimately not the peaceful settlement of disputes
with Prussia, but the perpetuation of French dominance on the European continent.
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Un exercice de diplomatie chez l'ennemi : l'ambassade de France à Berlin, 1871-1933 / An exercise in diplomacy with the enemy : the french embassy in Berlin 1871-1933Aballéa, Marion 23 June 2014 (has links)
De 1871 à 1933, l’ambassade de France à Berlin fut à la fois ambassade chez l’ennemi et, du point de vue allemand, ambassade de l’ennemi. Rancœurs et méfiances, si ce n’est toujours adversité, dominent les contacts franco-allemands, et les hommes servant la République Française dans l’Allemagne wilhelmienne puis weimarienne doivent faire avec les difficultés, les contradictions et les frustrations d’une mission immergée dans un Berlin peu accueillant, et dont les objectifs diplomatiques paraissent mal définis. Comment exercer le métier de diplomate dans ces conditions ? La thèse s’attelle à répondre à cette question, observant, des cuisines aux bureaux en passant par les salons de réception, le quotidien du microcosme que constitue, six décennies durant, l’hôtel de France sur la Pariser Platz. Autour des enjeux de l’affrontement, du contournement et du rapprochement, elle interroge le sens, la finalité, les possibilités et les limites d’une diplomatie de résidence en terrain hostile. / Between 1871 and 1933, the French embassy in Berlin was, seen from France, an embassy sent to the main enemy, and, seen from Germany, the nest of the main enemy in Berlin. Mistrust was the ground principle of the relationship between Paris and Berlin, forcing those representing France in imperial and Weimar Germany to face the obstacles, contradictions and frustrations resulting from a diplomatic mission in an unwelcoming city, and whose goals were not clearly stated. How, in these circumstances, can diplomacy be practiced on a daily basis? Our work aims at answering the question, wandering through the kitchens, the offices as well as the ballroom of the embassy, trying to figure out what the daily life of the French microcosm on the Pariser Platz looked like. Emphasizing how the embassy was, at the same time, confronting French-German rivalry, working around and trying to overcome it, the study sheds light on the meaning, the purpose, the possibilities and the limits of residence diplomacy on hostile ground.
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