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Réjouissances monarchiques et joie publique à Paris au XVIIIe siècle : approbation et interrogation du pouvoir politique par l'émotion (1715-1789) / Rejoicings and popular joyfulness : asserting and questioning political power through feelings (1715-1789)Valade, Pauline 03 December 2016 (has links)
Dans la société d’Ancien Régime, les réjouissances monarchiques et les manifestations de joie publique avaient une fonction essentielle pour le pouvoir politique. Leur organisation, ainsi que leur déroulement, démontraient une attention soutenue aux manières d’émerveiller, d’amuser et de susciter des démonstrations de joie parmi la population parisienne. Privée de toute parole politique, celle-ci était néanmoins convoquée pour acclamer et approuver le pouvoir royal et le gouvernement. Toutefois, les réjouissances étaient avant tout un espace de dialogue entre les élites et la population de la capitale parce que cette dernière se réservait le droit de témoigner ou non sa joie, dans le but de critiquer ou d’interroger les vertus du pouvoir politique. Par l’étude des décisions, des modalités de l’organisation et de l’encadrement des réjouissances, il s’agit de comprendre dans quelle mesure le pouvoir monarchique avait besoin des réjouissances pour manifester sa puissance et ses vertus dans un espace public normalisé et contrôlé. Il apparaît alors que se réjouir était un devoir des sujets. L’analyse des moyens mis en œuvre pour réjouir la population permet de rendre compte des perceptions élitaires de la population, strictement réduite à ses capacités sensorielles. L’étude des feux d’artifice, des jets d’argent ou des gestes de charité du pouvoir royal révèle néanmoins un intérêt certain pour s’assurer des acclamations bien calculées. La dernière partie s’interroge sur les manières dont la population répondait aux sollicitations du pouvoir. L’analyse des expériences de la joie publique, des princes aux plus humbles Parisiens, permet de comprendre que l’obéissance n’excluait jamais une appropriation personnelle des événements. Les manifestations officielles de la joie étaient autant des objets de négociations que de détournement, à des fins contestataires ou plus transgressives, surtout dans le dernier tiers du XVIIIe siècle. Ainsi, la culture de l’approbation, inculquée tout au long du siècle, servit paradoxalement une culture de la contestation puisque le devoir de se réjouir était devenu un droit à se réjouir. / In the society of Ancient Regime, the monarchical festivities and public manifestations of joy had an essential function for political power. Their organization and their progress, demonstrated a sustained attention to ways to amaze, amuse and provoke demonstrations of joy among the Parisian population. Deprived of any political speech, this one was convened to applaud and approve the royal power and government. However, the celebrations were primarily a space for dialogue between the elites and the population of the capital because it reserved the right to show or not his joy, in order to criticize or question the virtues of political power. By studying the decisions, rules for the organization and supervision of the festivities, this is to understand how the monarchy needed the festivities to show his power and virtues in a public space under political and police control. It appears that rejoicing was a duty of the subjects. Analysis of the means used to delight the population can reveal the elite perceptions of the population, strictly reduced sensory abilities. The study of fireworks, throwing money or charitable gestures of royal power nevertheless throws new light on interests to ensure well-calculated cheers. The final part examines the ways in which people responded to the demands of power. The analysis of the experiences of the public joy, helps understand that obedience never excluded a personal appropriation of events, for princes to the humblest Parisians. As official events of joy were subjects of negotiations as they were diversion for protester or transgressive purposes, especially in the last third of the eighteenth century. Thus, the culture of assertion, instilled throughout the century, paradoxically served a culture of protest since the duty to cheer became a right to rejoice.
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La fabrique d'un quartier informel : de la marginalisation à l'intégration urbaine. Cherarba : une véritable polarité économique, puissant facteur d'intégration / The factory of an informal district : of the marginalization in the integration urban. Cherarba : a real polarity economic, important factor of integrationBenalia, Fateh 11 December 2015 (has links)
Les grandes villes du Sud s’étalent dans leurs périphéries, en grande partie non réglementaires, notamment en conséquence de l’incapacité de l’Etat à procurer un logement à l’ensemble de la population. Cette thèse restitue l’analyse d’un de ces quartiers irréguliers aux marges de la ville : le quartier de Cherarba dans le Sud-est de l’agglomération algéroise, à la porte de la Mitidja. La réflexion porte sur les pratiques et les représentations des populations et la façon dont elles pèsent sur les dynamiques de dé-marginalisation et/ou d’intégration socio-spatiale de ces quartiers populaires à la ville. Les activités économiques générées par les populations s’avèrent un vecteur déterminant permettant à ces quartiers irréguliers périphériques de s’intégrer dans l’ensemble de la dynamique socio-spatiale de la ville. Trois axes structurent la recherche ; nous verrons d’abord comment les habitants "ordinaires" sont des acteurs à part-entière dans la production de l’espace urbain, en agissant au cœur même de ces transformations, à travers des stratégies résidentielles et économiques. Ensuite le regard se focalisera sur l'étude des interdépendances des territoires marginalisés avec la ville. L'examen des pratiques des populations devra permettre ici de mettre en évidence les modes d'effacement des frontières, d'imbrication et d'interactions à l'ensemble de la ville, particulièrement par le biais des dynamiques économiques. Le cœur de la réflexion concernera l'émergence d'une véritable polarité urbaine, formidable vecteur d'intégration. Enfin, l'analyse portera sur les pratiques et les représentations des populations, en mettant en évidence les formes de sociabilités et de solidarités, les ressources et les réseaux sociaux au sein et en dehors du quartier et les significations sociales qu'il recouvre. Le dévoilement de ces processus de recomposition urbaine bouscule les a priori entretenus sur ces périphéries stigmatisées et considérées comme des non-villes et conduit à une nouvelle approche de la réalité urbaine, modifiant les perceptions sociales négatives qui affectent cet « urbanisme d'émanation populaire ». / The big cities of the South spread out in their peripheries, largely not statutory, in particular as a result of the incapacity of the State to get an accommodation to the whole population. This thesis restores the analysis of one of these irregular districts to the margins of the city: the district of Cherarba in the Southeast of the urban area from Algiers, in the door of Mitidja. The reflection concerns the practices and the representations of the populations and the way they weigh on the dynamics of die-marginalization and/or sociospatial integration of these popular districts in the city. Economic activities generated by the populations turn out a determining vector allowing these peripheral irregular districts to become integrated in the whole of the socio-spatial dynamics of the city. Three axes structure the search; we shall see at first how the "ordinary" inhabitants are actors to whole part in the production of the urban space, by acting in the heart of these transformations, through residential and economic strategies. Then the look will focus on the study of the interdependences of territories marginalized with the city. The examination of the practices of the populations will have to make it possible here to highlight the modes of obliteration of the borders, overlap and interactions to the town suit, particularly by the means as of economic dynamics. The heart of the reflection will relate to the emergence of a true urban polarity, formidable vector of integration. Finally, the analysis will concern the practices and the representations of the populations, by highlighting the forms of sociability and solidarities, the resources and the social networks in the breast and except the district and the social meanings which it recovers. The unveiling of these processes of urban reorganization pushes aside prejudice maintained on these peripheries stigmatized and considered non-cities and leads to a new approach of the urban reality, modifying the negative social perceptions which affect this « town planning of popular emanation ».
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Cultiver la ville, semer la permaculture humaine: expérimentations de jardiniers et de plantes en sol québécoisBaillargeon, Léanne 08 1900 (has links)
Le terme « agriculture urbaine » renvoie à une diversité de « pratiques agricoles individuelles ou collectives qui se déroulent au sein même de la ville » (Mundler et coll., 2014). Bien que le sujet ait déjà généré beaucoup d’intérêt académique, ce mémoire vise à offrir une perspective novatrice, centrée sur les changements ontologiques qui se produisent chez les jardiniers tels que rapportés dans leurs témoignages alors qu’ils s’engagent pratiquement et affectivement avec les plantes qu’ils et elles cultivent. De cet engagement résulte la participation des jardiniers.ères à un réseau de relations multiespèces impliquant tous les insectes, animaux, champignons et microbes qui interagissent avec leurs plantes. Je décris ainsi comment les jardiniers.ères en viennent à développer des liens avec toutes ces espèces fourmillantes et à s’engager pour qu’elles prospèrent. Finalement, cet engagement les fait réévaluer comment ils désirent prendre une place comme humains dans ce collectif multiespèces et ils et elles en viennent à repenser le social sur le modèle permaculturel inspiré du jardin pour imaginer une « permaculture humaine », une nouvelle manière d’envisager le lien social et l’existence humaine et urbaine. / The term “urban agriculture” refers to a diversity of “individual and collective agricultural practices taking place within a city” (Mundler et al., 2014, free translation). This subject has been the interest of much discourse in the academic as well as the public sphere, as we hear more and more about a “greening of cities” that is coming about with increasing temperatures, drought, fresh food scarcity and loss of biodiversity in and around cities. This dissertation aims to offer a novel perspective on the subject of urban gardening, inspired by literature around ontologies and multispecies sociability. In my interviews of different urban gardeners involved in the production of food in cities around the province of Quebec, I highlight how these gardeners’ perspectives—and, more fundamentally, their world vision—become transformed as they entangle themselves in the network of multispecies living taking place in and around the garden. As their understanding of other species in the garden are transformed, so are their perspective of themselves as humans and their knowing of their place in the garden-and more generally, on our planet. Their practice of care, attention and responsibility for their other-than-human counterparts in the garden also allows them to rethink the politics of their occupation of urban space and food production more generally, as they propose we move towards a “human permaculture”.
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Commander au long cours depuis la Guyenne : les capitaines de navire bordelais au XVIIIe siècle / Commanding from Guyenne : Ship captains in Bordeaux in the 18th centuryCandelon-Boudet, Frédéric 05 September 2018 (has links)
L’activité du port de Bordeaux en plein essor au XVIIIe siècle est bien connue des historiens modernistes. Paradoxalement, les développements consacrés aux professionnels embarqués sur les gréements sont plus rares, alors qu’une telle étude a déjà été réalisée pour la capitale de la Guyenne à la fin du Moyen-âge. Parmi les « gens de mer » demeurés dans l’ombre, les capitaines de navire se démarquent à plus d’un titre. Par la charge symbolique mais aussi juridique que revêt la fonction, en premier lieu, dans le convoi des hommes et des marchandises au-delà des océans. Par le champ de compétences étendu que recouvre la profession, ensuite. Les commandants de bord doivent en effet non seulement être en capacité de piloter un bâtiment au long cours, mais en outre diriger un équipage bigarré, tout en versant dans le commerce au moment jugé le plus opportun. Les capitaines apparaissent ainsi comme des acteurs incontournables des échanges maritimes à l'époque moderne, cernés par un océan d’archives dont l’importance des fonds conservés à Bordeaux, en dépit des ravages du temps, rend parfaitement compte. Par les perspectives de mobilité sociale offertes par le métier, en dernier lieu. Affiliée aux négociants avec lesquels elle partage une même communauté de vues et de pratiques, contrôlant l’information, brouillant les pistes entre les acteurs de l’échange, la figure du « capitaine-géreur » placée à la tête des expéditions maritimes ou paradant parmi les cercles mondains révèle une confusion des genres pouvant induire des changements d’état. Il s’agit de déterminer si le négoce à temps plein constitue un horizon accessible puis pérenne, parmi d’autres opportunités de reconversion à portée du groupe. Alors que le commerce colonial et négrier assure la prospérité de la capitale de la Guyenne, c’est l’identité de la profession via sa capacité à se fondre parmi les élites urbaines qui questionne, de la Régence à la Révolution française. / Modern historians have good knowledge of the 18th century growth of Bordeaux harbour activity. But works about crew members are scarce while paradoxically such a study had already been led for the « Guyenne » capital as early as in the end of the Middle Ages. Ship commanders stand out from all other rather discreet socio-professional categories related to sailors for many reasons : first, because of the symbolical and legal dimension of their occupation which implies their responsibility whenever it comes to the transportation of men and goods ; secondly, because of their huge fields of expertise, like to be able to steer boats over long distance, to handle crews of dozens of members or to carry out commercial transactions ; last, but not least, because of the social mobility offered by their position. Highly documented in a rich archive collection kept and preserved in Bordeaux, captains have turned into key players of the maritime trade of the modern era. By frequently working and diverting themselves with traders and ship owners, they developed a trusting relationship with them. The question is to determine how this cooperation was shaped, and to know if trading or ship armament were possible career changes within the reach of captains, and if not, how they could integrate the urban elites at work under the « Ancien Régime ». When the colonial and slave trade ensured the Bordeaux harbour’s prosperity, it is the identity of the merchant navy ship commanders working from the capital of « Guyenne » that will be here studied, from the Regency to the French Revolution.
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