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Le polar de la Caraïbe francophone : enjeux de l’appropriation du genre

Pierre, Emeline 12 1900 (has links)
Pour minoré et ignoré qu’il fût, le roman policier est désormais légitimé par l’institution littéraire. À parcourir les livres publiés dans la Caraïbe francophone, le genre demeure dans la marge de cette production [issue de la Caraïbe francophone (Haïti, Guadeloupe, Guyane française, Martinique)]. Quoiqu’il en soit, on notera que les années 1990 ont inauguré une véritable éclosion de publications de polars. Tout cela augure d’une acclimatation de ce genre qui ne s’accompagne pas moins de questionnements sur les spécificités éventuelles du polar caribéen francophone. Se situe-t-il dans la convention? Tente-il au contraire d’établir une distanciation avec la norme? C’est pour répondre à ces interrogations que cette thèse se propose d’explorer les enjeux de l’appropriation du polar provenant de cette aire géographique. À l’aune de la poétique des genres, de la sociocritique et de l’intermédialité, un corpus composé de quatorze romans fait l’objet d’une étude approfondie. Dans le premier chapitre, un bref récapitulatif permet de situer les œuvres à l’étude dans l’histoire littéraire du genre tout en soulignant l’adaptation du polar dans la Caraïbe de langue française. Il en ressort qu’un nombre significatif d’écrivains, attentifs à la latence du magico-religieux dans leur société, mettent en scène le surnaturel alors que le roman policier conventionnel plébiscite la méthode logico-déductive. C’est la raison pour laquelle le second chapitre s’intéresse à l’usage de l’inexplicable et son rapport avec le cartésianisme. Quant au troisième chapitre, il se penche sur un topos du genre : la violence telle qu’elle surgit dans ses dimensions commémoratives et répétitives de l’histoire tumultueuse de la Caraïbe. Notre corpus tend à relier la notion du crime, fut-il d’emprise originelle, à l’histoire post-coloniale. Dans la mesure où les personnages constituent un élément clé du genre, ils sont sondés, dans un quatrième chapitre, en regard de la critique sociale qu’ils incarnent et véhiculent. Le dernier chapitre cherche à circonscrire l’intermédialité qui structure et qualifie l’œuvre au sein du roman policier depuis sa genèse. Somme toute, ces divers axes contribuent à mieux comprendre le phénomène de transposition du polar dans cette région du monde. / Although long looked down on and given short shrift by the literary establishment, the detective novel now enjoys legitimacy. Yet a survey of such books published in the French-speaking Caribbean (Haiti, Guadeloupe, French Guiana, Martinique) indicates that this genre remains marginalized there. Be that as it may, the 1990’s ushered in a publishing surge on detective novels. While this attests to the genre’s acculturation, it nevertheless raises questions about which, if any, characteristics distinguish the Caribbean, francophone detective novel. Does it fit mould, or conversely seek to establish distance between itself and the norm? To answer such questions this thesis will explore the dynamics of appropriating the detective novel in said geocultural space. And in-depth study of fourteen novels in light of the poetics of genres, sociocriticism, and intermediality, forms the body of this thesis. Its first chapter sets out a brief overview so as to contextualize these fourteen novels within the literary history of this genre, while at the same time highlighting the detective novel’s adaptation to the French-speaking Caribbean. This overview demonstrates that a significant number of writers pay heed to the magic and sorcery implied in their society so that they incorporate the supernatural, whereas the standard detective novel overwhelmingly adopts the logico-detective mindset. This explains why the second chapter addresses the use of the inscrutable and its relationship to Cartesianism. Meantime, the third chapter focuses on a topos of the genre, namely violence, with its commemorative and recurring manifestations in the Caribbean’s tumultuous history. Regardless of its immediate cause, the fourteen novels tend to conceive crime as linked to postcolonial history. Those characters who prove key to the genre make up the fourth chapter which examines them from the perspective of the social critique the articulate and personify. The final chapter endeavours to delineate the intermediality that structures the detective novel and has constituted its touchtone from the start. In short, the different avenues of inquiry enable one to grasp the confrontation between this genre’s traditional canon and its creative variants. This contributes to a better understanding of the phenomenon of transposing the detective novel to this region of the world.
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La fantasmatique du grand remplacement dans le roman français contemporain (Renaud Camus, Éric Zemmour, Michel Houellebecq)

Danis, Simon 05 1900 (has links)
L’imaginaire social français est aujourd’hui dominé par une peur lancinante. Au début du XXIe siècle, les angoisses démographiques et culturelles entretenues par une partie des intellectuels trouvent de nouvelles assises dans la popularisation de la fantasmatique du « grand remplacement », un scénario conspirationniste qui annonce un changement de population sur le territoire français où une civilisation orientale prend peu à peu la place des « idéaux occidentaux ». La littérature a la particularité de mettre en récit des représentations et des débats précis qui circulent dans l’imaginaire social. Cette étude évalue le travail d’invention spécifique à la littérature produit dans trois romans – L’Épuisant désir de ces choses de Renaud Camus, Petit frère d’Éric Zemmour et Soumission de Michel Houellebecq – qui créent, modifient et reconfigurent cette fantasmatique. Ces textes décrivent et anticipent la fin de la Ve République telle qu’elle est aujourd’hui connue, mais de façons différentes. Pour des raisons ethniques, civiques ou métaphysiques, ils laissent entendre que désormais « la France, c’est les autres! ». / A haunting fear pervades the French social imaginary. In the early twenty-first century the demographic and cultural anxieties of certain intellectuals took root in the popularization of the "great replacement" phantasmatic ; a scenario that announced changes in the populations of French territories, a conspiracy that would lead to Eastern culture eventually replacing "occidental ideals". Literature makes it possible for representations and precise debates circulating in the social imaginary to come alive through storytelling. The present study will evaluate the invention work, specific to literature, that was produced in Renaud Camus's L’Épuisant désir de ces choses, Éric Zemmour's Petit frère and Michel Houellebecq's Soumission. The novels in question create, alter, and reconfigure, albeit in different ways, this phantasmatic, describing and anticipating the end of the Fifth Republic as it is known today. Be it for ethnic, civic, or metaphysical reasons, they suggest that, henceforth, "la France, c'est les autres!".
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Ironie et discours social dans les romans d'Ahmadou Kourouma

Mpendiminwe, Apollinaire 08 1900 (has links)
No description available.
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Entre fiction et histoire : la construction de la figure de la sorcière dans la littérature contemporaine

Sullivan, Maryse 08 July 2019 (has links)
Dans le cadre de cette thèse, nous nous intéressons aux représentations de la sorcière dans la littérature d’inspiration historique à partir des années 1970. Nous analysons la construction de cette figure protéiforme et les métamorphoses qu’elle connaît dans l’imaginaire social lors des dernières décennies du XXe siècle. Plus précisément, nous examinons les différentes facettes de la sorcière, telles qu’elles apparaissent dans quatre romans francophones d’inspiration historique, en relation avec les discours historiques, féministes et postcoloniaux, et les autres productions culturelles de la même période. En étudiant les interactions entre les représentations de la sorcière et d’autres œuvres, travaux et tendances de l’époque, notre thèse met en lumière les problématiques abordées à travers cette figure dans les textes littéraires. La figure de la sorcière reprend notamment des enjeux qui marquent les dernières décennies du XXe siècle, tels la place des femmes et des cultures minoritaires dans la société, la représentation du corps féminin, le recul des religions traditionnelles et l’écriture de l’Histoire. Au moyen des approches sociocritique et intertextuelle, nous explorons ces enjeux et analysons la façon dont les œuvres développent ou prolongent ces réflexions en abordant la figure de la sorcière. De manière à pouvoir tracer l’évolution de la figure et des questions qui lui sont liées, la thèse est divisée en trois parties, représentant chacune une décennie distincte. Après un préambule brossant un tableau de l’imaginaire de la sorcière au début des années 1970, une première partie se concentre sur la construction de la figure de la sorcière dans les romans Les Enfants du sabbat d’Anne Hébert et La Fontaine obscure de Raymond Jean, parus lors de la décennie 1970. Une deuxième partie, centrée sur la décennie 1980, se penche sur le roman Moi, Tituba sorcière... de Maryse Condé. Enfin, une troisième partie s’intéresse au roman Instruments des ténèbres de Nancy Huston, publié pendant les années 1990. En combinant différentes approches, cette thèse tend à mieux comprendre la fonction de la sorcière dans la littérature et les idées qui lui sont associées dans l’imaginaire social à partir de 1970.
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Le roman sans projet : représentations du travail et de la débâcle industrielle dans la littérature française contemporaine

David, Anne-Marie 08 1900 (has links)
À ses débuts au XIXe siècle et jusque dans la première moitié du XXe, le roman social français a accordé une place de choix au travail. Si l’objet littéraire est relégué à l’arrière-plan après la Deuxième Guerre mondiale, il connaît un important regain dans les textes actuels, alors que ses référents empiriques ont considérablement changé. Il en résulte que les représentations contemporaines, pour notables que soient les différences formelles qui les démarquent des antécédentes, ont en commun avec elles d’être structurées par les mêmes thèmes fondamentaux : la mort est l’un d’eux, cependant qu’elle affecte désormais autant l’individu au travail que le travail lui-même. Cette thèse prend acte d’une telle continuité disruptive. La lecture des textes contemporains qu’elle propose est soucieuse de leur inscription à la fois dans l’histoire sociale, dans l’histoire des formes littéraires et dans un ensemble de représentations nouvelles. Elle cherche à décrire les mises en texte du travail en interaction avec un imaginaire social conjoncturel, ce qui indique qu’elle se situe sur le terrain de la sociocritique. Dans cette perspective sociocriticienne, elle mobilise divers outils critiques et théoriques des études littéraires, pour décortiquer l’organisation interne des textes, et engage un dialogue avec la sociologie du travail et la philosophie moderne, pour les interpréter. Son objectif est de comprendre ce que les textes disent du travail et de la société, mais aussi de montrer en quoi « représenter le travail » affecte les modalités de l’acte de « représenter » tout court. Les concepts mis en relation avec le travail pour évaluer sa trajectoire narrative sont d’abord dégagés par l’analyse des codes naturalistes et réalistes « classiques » (dans _Germinal_ d’Émile Zola, 1885, et _Élise ou la vraie vie_ de Claire Etcherelli, 1967). Ces concepts sont la mort, l’ensauvagement et le non-travail. L’étude porte ensuite sur les déplacements et les réagencements qu’ils subissent dans les textes récents. Une comparaison entre les modes principaux de traitement qu’ils appliquent au travail permet de mettre en valeur les traits définitoires de sa représentation actuelle et les particularités de ses variantes. La littérature de recherche, campée par l’œuvre de François Bon, est mise en rapport avec le témoignage (_L’établi_ de Robert Linhart, 1978) et le roman noir (_Lorraine Connection_ de Dominique Manotti, 2006), tandis qu’une discussion autour de la notion de roman d’entreprise (_Nous étions des êtres vivants_ de Nathalie Kuperman, 2010) introduit une distinction thématique au sein du corpus essentiellement industriel. Le parcours complet fait apparaître, par recoupements et par dissonances, les contours d’une catégorie esthétique à la fois plus englobante et légèrement décalée : le « roman sans projet » du travail contemporain. Ce roman accuse autant qu’il met en forme une idée de perte généralisée, dont l’aboutissement est la précarité grandissante – du travail et de l’expérience humaine qu’il génère – évoquée dans _Composants_ de Thierry Beinstingel (2002). / From its beginnings in the nineteenth century to the 1950s, the French social novel ("roman social") gave a prominent place to labour. After World War II, the topic is relegated to the background, but current texts show a significant revival, whilst the empirical referents of "work" have changed considerably. Though notably different in their form from the previous ones, contemporary representations of labour are structured according to the same basic themes. Death is one of them; however, it now affects the working individual as well as work itself. This dissertation acts upon such a disruptive continuity. Its reading of contemporary texts is aware of the role these texts play in both social and literary history as well as in the elaboration of new representations. Following the methods of sociocriticism ("sociocritique"), it seeks to describe the way work is thematised in interaction with a social imaginary ("imaginaire social"). In this perspective, the dissertation borrows various critical and theoretical tools from literary studies, to analyse the texts’ internal organisation, and engages a dialogue with the sociology of work and modern philosophy, in order to interpret them. Its goal is to understand what those texts say about work and about society, but also to show how "representing work" affects the act of "representing". The concepts used to assess the narrative trajectory of work are derived from the analysis of naturalistic and realistic codes (in Émile Zola’s _Germinal_, 1885, and Claire Etcherelli’s _Élise ou la vraie vie_, 1967). These concepts are death, "ensauvagement" and non-work. The study then focuses on how these concepts are rearranged in recent texts. A comparison between the modes of literary treatment they apply to work allows to define the features of current representations as well as to identify the specificity of variants. "Literature of research", embodied by the writings of François Bon, is examined in its relationship to testimony (_L’établi_ by Robert Linhart, 1978) and to the roman noir (_Lorraine Connection_ by Dominique Manotti, 2006). A discussion around the notion of "business novel" (_Nous étions des êtres vivants_ by Nathalie Kuperman, 2010) introduces a thematic distinction within the mainly industrial corpus. Through various subtractions and parallels, the dissertation reveals the outlines of a larger aesthetic category: the "novel without a project" of contemporary work. As much as it expresses an idea of widespread loss, this novel is shaped by that very loss, which culminates in the growing precariousness – of work and of the human experience it generates – described in _Composants_ by Thierry Beinstingel (2002).
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Décombres de l’avenir et projets rudéraux : les métamorphoses de Paris chez Verne, Hugo et Zola

Bouliane, Claudia 08 1900 (has links)
Entre 1853 et 1870, de multiples quartiers de la ville sont éventrés pour permettre la mise en place de nouveaux boulevards par le baron Haussmann, préfet de Paris sous Napoléon III. Ces travaux majeurs ont frappé l’imaginaire social et constitué un objet de fascination pour la littérature. Le mémoire se situe sur le terrain de la sociocritique. La chercheuse cherche à comprendre comment des textes de Verne, Hugo et Zola lisent la nouvelle configuration urbaine parisienne. Dans Paris au XXe siècle (1863), Jules Verne projette la destruction dans le futur et, en retour, imagine les rémanences d’un passé étrangement constructif. Bien qu’il soit en exil, Victor Hugo est très au courant des changements urbains et sociaux en cours. Dans Paris (1867), son écriture travaille à rendre compatibles les idées de ruine et de progrès. Émile Zola, avec Paris (1898), exprime les contradictions accompagnant le changement urbain par le biais de métaphores médicales et organiques proches de « l’esprit de décadence » qui caractérise la fin du siècle. En conformité avec les visées de l’approche sociocritique, c’est à partir d’une lecture interne des oeuvres, mettant à profit les ressources de l’analyse de texte, de la poétique et de la narratologie, que la recherche se développe. L’étude mobilise également les ressources des travaux consacrés aux relations de la littérature et de la ville, ainsi que celles des ouvrages de synthèse produits dans les champs de l’histoire générale et de l’histoire de l’urbanisme. / Between 1853 and 1870, many areas of the French capital are torn down to allow the establishment of new avenues by Baron Haussmann, Paris’ prefect under Napoleon III. These major urban projects have struck the social imaginary and became an object of fascination for literature. This essay is located on the grounds of sociocriticism and seeks to understand how Verne’s, Hugo’s and Zola’s texts interpret the Paris’ new urban conformation. In Paris au XXe siècle (1863) Jules Verne is planning future destructions and, in turn, imagines the strange constructiveness of residual past. Although in exile, Victor Hugo is very aware of urban and social changes under way. In Paris (1867) his writing works to make compatible the ideas of ruin and progress. Émile Zola with Paris (1898) reflects the contradictions accompanying urban change through medical and organic metaphors close to "the decadence’s spirit" that characterizes the end of the century. In accordance with the aims of the sociocriticism’s approach, the research develops itself from an internal reading of works, drawing on the resources of texts’ analysis, poetics and narratology. The essay also mobilizes diverse works on relations between literature and the city, as well as works of synthesis produced in the fields of general history and of urban planning history.
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La ville par-delà ses frontières : la représentation de Paris chez Mohammed Dib, Abdelwahab Meddeb et Annie Cohen

Dionne-Boivin, Véronique 08 1900 (has links)
Au cours des décennies 1970 et 1980, alors que le statut des immigrants et la question de leur intégration alimentent débats et controverses en France, trois écrivains proposent chacun le récit d’un Maghrébin vivant à Paris qui interroge la société et dénonce ses dysfonctionnements. Ce mémoire vise à montrer l’apport de Mohammed Dib (Habel, 1977), d’Abdelwahab Meddeb (Phantasia, 1986) et d’Annie Cohen (L’Édifice invisible, 1988) aux représentations nouvelles de la capitale apparues dans l’imaginaire social depuis la décolonisation. Face à la suprématie de la culture française, les protagonistes proposent une ouverture radicale à l’altérité et questionnent les processus d’aliénation et de renforcement du statu quo identitaire et culturel. Une modalité d’écriture commune aux romans à l’étude, la promenade conduit les trois auteurs à travailler sur la mise en forme du récit tout en plaçant les héros en opposition face à l’évolution urbaine et la société occidentale consumériste. / During the 1970s and 1980s, while the status of immigrants and the question of their integration are feeding debate and controversy in France, three writers offer the story of a North African living in Paris who questions society and denounces its shortcomings. This dissertation aims to show the contribution of Mohammed Dib (Habel, 1977), Abdelwahab Meddeb (Phantasia, 1986) and Annie Cohen (L’Édifice invisible, 1988) to new representations of Paris that appeared in the social imaginary after decolonization. Given the supremacy of French culture, the protagonists offer a radical openness to alterity and question the alienation process and the status quo in the matters of culture and identity. A theme common to the three novels analyzed, the “promenade” leads their authors to work on the formatting of the story while placing the heroes in opposition to the changing urban and consumerist Western society.
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Écrire la souffrance de l’enfant au tournant du XXIe siècle : le récit à l’épreuve de l’innommable

Brière, Émilie 07 1900 (has links)
Cette thèse est consacrée à l’analyse de six récits parus en France dans les quinze dernières années et qui se donnent pour objet la souffrance de l’enfant : Viol de Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel de Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier de Chloé Delaume (2001), Tom est mort de Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines d’Emmanuelle Pagano (2008) et Un petit viol de Ludovic Degroote (2009). Si l’enfance malheureuse est, de longue date, représentée dans la fiction romanesque, les récits qui composent le corpus de cette thèse se signalent par le déplacement singulier qu’ils opèrent dans le traitement de ce thème. Prenant acte de son caractère radicalement insensé, les auteurs de ces textes cherchent moins à rendre raison de ce scandale qu’à inventer les moyens linguistiques, stylistiques et narratifs qui permettent de l’exprimer sans en atténuer la part d’insondable et d’inouï. Tous différemment, ils cherchent à reproduire dans la matière textuelle ce vacillement de la raison, à introduire du flottement là où l’axiologie commande des jugements définitifs. Pour eux, la souffrance de l’enfant, avant d’être dénoncée, doit encore trouver les moyens d’être énoncée. Si bien que la représentation de l’enfance souffrante en vient à constituer une pierre de touche sur laquelle s’éprouvent la parole, la langue, le récit – enfin, la littérature. L’étude de ce corpus requiert de mener, dans un premier temps, des analyses minutieuses qui font appel à des outils et concepts puisés dans diverses théories et méthodes – la linguistique, la stylistique, la rhétorique, la pragmatique, la sémiotique, la narratologie –, afin de mettre en lumière les déplacements sémantiques et sémiologiques effectués par ces six auteurs sur le lexique et les modes usuels de signification. Dans l’esprit de la perspective sociocritique, le résultat de ces analyses sera ensuite projeté sur les structures actuelles de l’imaginaire social français, de manière à évaluer la pertinence épistémologique et la singularité de ces formalisations littéraires en regard des autres pratiques discursives contemporaines. / This thesis is dedicated to the analysis of six novels published in France during the last fifteen years that explore childhood suffering : Viol by Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel by Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier by Chloé Delaume (2001), Tom est mort by Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines by Emmanuelle Pagano (2008) and Un petit viol by Ludovic Degroote (2009). Although the unhappy childhood has long been addressed in fiction, these novels operate a unique deflection in their treatment of the theme. While acknowledging that this scandal defies reason, the authors of these texts, rather than attempting to explain, seek to invent the linguistic, stylistic and narrative means by which to express childhood suffering, without diminishing its unfathomable nature. In diverse ways, each looks to reproduce within the text this failure of reason, to question where axiology commands definitive judgments. According to these authors, the suffering of the child, before it can be denounced, must first be announced. In this way, the treatment of this theme may be perceived as a touchstone for speech, language, narrative – literature itself. The study of this corpus first requires meticulous analyses that employ tools and concepts drawn from diverse theories and methods – linguistics, stylistics, rhetoric, pragmatics, semiotics, narratology –, in order to shed light on the semantics and semiotic displacements operated by the six authors on the lexicon and the usual modes of signification. In the spirit of the sociocritical perspective, the results of these analyses will then be projected upon the French imaginaire social for the purpose of assessing the epistemological pertinence and the uniqueness of these literary strategies in regard to other contemporary discursive practices. / Thèse réalisée en cotutelle avec l’Université Charles-de-Gaulle – Lille-3 pour l'obtention du diplôme de doctorat en Langue et littérature françaises.
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Le roman du bijou fin-de-siècle : esthétique et société

Pelletier, Sophie 08 1900 (has links)
Cette thèse s’intéresse au rôle et à la représentation des bijoux dans les textes narratifs français des trois dernières décennies du XIXe siècle. Non seulement ils abondent dans les œuvres en prose de l’époque, les pierres et métaux précieux en investissent à la fois l’intrigue, le lexique et la poétique. Qui plus est, ils constituent aussi des objets fortement connotés animant les récits de leurs propres significations esthétiques, sociales, économiques et politiques. Les études de texte ici présentées amènent par surcroît à constater qu’à travers les joyaux, des sujets ou des interrogations essentiels au discours du temps surgissent, se problématisent, s’amalgament et se métamorphosent. Suivant une approche sociocritique, qui conjugue l’analyse textuelle à l’examen de données socio-historiques, cette étude du bijou dans le roman fin-de-siècle démontre qu’en tant que signe polysémique, il cristallise les implications littéraires, esthétiques et sociales du texte et constitue un objet privilégié pour mettre en communication les auteurs avec leur société. Plus précisément, le bijou dans la littérature fin-de-siècle condense des rapports de force de l’époque : emblème des séculaires lignées aristocratiques de jadis, il constitue dans un monde désormais bourgeois un objet qui se vend, se démocratise et se copie; signe de l’asservissement du corps féminin à une autorité masculine, il peut aussi devenir l’arme terrible d’héroïnes conquérantes et affranchies; matière prisée des rêveurs et des artisans, il permet au texte fin-de-siècle de se positionner par rapport à l’hégémonie zolienne et aux autres pratiques artistiques du temps. Chacune des trois grandes parties de la thèse (l’objet, le corps, la matière) explore l’une de ces luttes de pouvoir, et est divisée en deux chapitres présentant tour à tour des points de vue qui se complètent ou qui s’affrontent. Cette thèse invite au final à isoler certains aspects de la gemme (la rareté, la dualité nature / culture, etc.) qui en font une métaphore de prédilection pour les auteurs de l’époque. Du nombre, sa résistance, toujours mise en tension avec l’inexorable travail de la durée, permet de mieux cerner l’esthétique fin-de-siècle et son rapport équivoque, conflictuel, au monde et au temps qui passe. / This thesis investigates the function and representation of jewels in French narratives from the last three decades of the nineteenth century. Not only is this prose rich in gems and precious metals; its plot, vocabulary, and aesthetic are endowed with these luxurious substances and with their properties. In addition jewels represent objects of strong connotations, and thus they charge the narratives with their own aesthetic, social, economical or political meanings. Above all, the analyses of texts presented here reveal that through jewels, interrogations that are central in the social discourse of the time are raised, problematized, intertwined or transfigured. In accordance with a sociocriticism that takes into consideration socio-historical issues in its approach to literary text this study of the jewel in the fin-de-siècle novel shows that, being strong and complex signs, jewels condense the literary, aesthetic and social implications of the text, and constitute privileged objects prone to mediate authors with their society. More precisely, jewels in fin-de-siècle literature summarize tensions of the time: emblems of the secular aristocratic lineages of long ago, in a newly bourgeois world they are more accessible, common objects which can be sold and copied; albeit signs of the submission of the feminine body to a masculine authority they can also become a terrible weapon for freed and conquering female heroes; they embody a substance cherished by dreamers and craftsmen through which the fin-de-siècle text positions itself with regards to Zola’s hegemony and to other artistic practices of the time. Each of the three sections of the thesis (l’objet, le corps, la matière) explores one of these power struggles and is divided into two chapters presenting successively completing or competing points of view. This thesis ultimately leads to the identification of various aspects (rarity, duality nature / culture, etc.) by which gems become a favourite metaphor for authors of the end of the nineteenth century. Among these attributes, precious stones’ resistance – always in tension with the inexorable work of duration – leads to a better comprehension of the fin-de-siècle aesthetic and its equivocal, conflicting relations with the world and with time as it flies by.
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D’un didactisme à l’autre : étude sociocritique du roman québécois pour adolescents (1980-2000)

Racine, Julie 10 1900 (has links)
Alors que la critique soutient souvent que le didactisme dans la littérature québécoise pour la jeunesse est chose du passé, l’analyse sociocritique, dans le présent mémoire, de plusieurs romans pour adolescents publiés après 1980 montre plutôt qu’il y subsiste et que les thèmes (conflits entre parents et adolescents, famille, sexualité) et les formes (narration ou focalisation à partir du point de vue de personnages adolescents) souvent invoqués par la critique pour prouver sa disparition constituent précisément les dimensions d’un didactisme d’un nouveau genre. Les personnages adolescents des romans analysés proposent des portraits de parents, des jugements sur des modèles familiaux et des citations de conseils sur la sexualité qui peuvent tous être considérés comme des stratégies didactiques. En plus de mettre de l’avant certaines valeurs, ces discours tenus par les adolescents constituent un métadidactisme qui réinscrit dans les œuvres elles-mêmes la relation, qui est au cœur même de la définition de la littérature jeunesse, entre un adulte détenteur de savoir et un jeune considéré comme un être en formation. / While critics often argue that didacticism in Quebec youth literature is obsolescent, a sociocritical analysis of some novels written for teenagers since 1980 shows that themes (parent-teenager conflicts, family, sexuality) and forms (narration and focalisation from the perspective of teen characters) frequently used to prove didacticism’s disappearance are, in reality, the manifestations of a new kind of didacticism. Their portraits of parents, judgments of family models and advice on sexuality, always shared by teenage characters, can in fact be considered didactic strategies. In addition to promoting specific values, those discourses build a metadidacticism which reiterates, in the novels themselves, the relationship that defines youth literature : a relationship between a knowledgeable adult and a young human being in training.

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