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Direito, Estado e biopolítica: governo e soberania na sociedade pós-moderna / Droit, état et biopolitique: govvernament et souveraineté dans la société postmoderneBraga Júnior, João Marcos de Araujo 22 April 2009 (has links)
A reflexão nos domínios da filosofia política e do direito freqüentemente resvala na dificuldade de apreensão de uma noção reconhecida como eixo central em que as diferentes análises se entrecruzam; referida noção é a de soberania. Os acontecimentos hodiernos, dotados de notória singularidade, relançam este tema em toda a sua complexidade, ensejando um renovado interesse em sua compreensão. As concepções tradicionais, contudo, preservam a perspectiva de uma certa continuidade em seu entendimento. Por isso, para uma diferente caracterização da soberania como ordem política e jurídica definidora da modernidade, o presente trabalho recorre aos preceitos da filosofia de Michel Foucault, como reflexão crítica e histórica, na busca por instrumentos novos e por uma abordagem transversal capaz de diagnosticar a dinâmica intricada da relação entre poder e direito, destacando ao final de sua problematização a questão da biopolítica, como tese emblemática da atualidade e ponto de inflexão para sua inteligibilidade e transformação. / La réflexion dans les domains de la philosophie politique et du droit fréquemment glisse sur la difficulté dappréhension dune notion aceptée comme un axe central sur lequel les différentes analyses se croisent ; cette notion est la souverainété. Les événements de nous jours, en portant de notoire singularité, relancent cette question avec toute as complexité, en ouvrant loccasion pour un intérêt renoué dans sa compréhension. Les conceptions traditionnelles, cependant, préservent la perspective dune certaine continuité de son entendement. Donc, pour faire une différente caractérisation de la souveraineté comme lordre politique e juridique définitrice de la modernité, cette thèse ci fait appel à la philosophie de Michel Foucault, comme une réflexion critique et historique, pour trouver des instruments nouveaux et une approche transversale capable de diagnostiquer la dynamique embarrassante de la relation entre pouvir e droit, en détachant, à la fin de cette problèmatisation, la question de la biopolitique comme la thèse emblématique de lactualité et le point dinflexion pour sa inteligibilité et transformation.
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”Réinventer” le Liban : De l’Etat tampon à un Etat souverain / « Reinventing » Lebanon : from buffer state to a sovereign stateMerheb, Céline 29 November 2013 (has links)
Cette thèse porte sur le statut du Liban comme Etat tampon au sein de la région du Moyen-Orient. L'ambition de cette recherche est de voir comment ce petit pays est devenu le théâtre de différents enjeux régionaux et internationaux qui s'y mêlent pour se transformer en tensions internes engendrant une crise qui s'éternise et prend la forme de conflits armés récurrents. Les tensions à l’œuvre dans la scène politique libanaise sont analysées à partir des spécificités du système socio-politique du Liban, du consociationalisme qui le caractérise et du rôle de la société civile comme un acteur majeur du changement. L'analyse est articulée sur une réflexion sur les points faibles de la constitution libanaise et sur les questions soulevées par l’Accord de Taëf mais qui n’ont fait l'objet que de tentatives de solution partielles comme c'est notamment le cas pour la décentralisation et le désarmement des milices. Ce travail s'est appuyé sur une réflexion théorique sur le consociationalisme ainsi que sur l'analyse critique des travaux consacrés à la question libanaise et sur une recherche empirique à partir d'entretiens effectués avec des personnalités politiques (députés et ministres) représentant diverses confessions et partis politique libanais. L'objectif de ces entretiens est de comprendre les représentations et les approches que ces politiciens ont des questions abordées dans cette thèse.L’incapacité du Liban à retrouver sa souveraineté intégrale apparait, au terme de cette recherche comme la conséquence de la faiblesse de son système consociatif, mais aussi, et surtout, de son statut d’État tampon. Partant, les solutions envisageables, pour atteindre l'objectif d'une souveraineté pérenne du pays des cèdres, passent nécessairement par une meilleure gestion du pluralisme confessionnel et l'observation d'une véritable neutralité par rapport aux conflits de la région. / This thesis examines the buffer state that Lebanon represents in the Middle East. It shows how all regional and international projects join to create tensions, chronic crises and even armed conflicts in its territory. The analysis of the tensions that undermine the Lebanese scene is hinged on the socio-political system with emphasis on consociationalism and the role of civil society.The reflection points out the weaknesses of the Lebanese constitution, particularly highlighting the topics mentioned in the Taïf Agreement such as decentralization and disarmament of militias which are still relevant aspects ...While mobilizing theoretical and documentary sources for understanding the issues, the research was based on empirical sources: interviews conducted with politicians (Members of Parliament and Ministers) representing various religious convictions and Lebanese political parties. This field work has identified the views and approaches of these politicians about the issues.The thesis highlights the obstacles that still stand in the way of access to full sovereignty underlining the weaknesses of the consociational system in Lebanon and its buffer state status.The work led to the drafting of solutions that will enable the country to regain its full sovereignty, these solutions require the need to rethink the management of pluralism and the status of a neutral state with respect to conflicts in the region.
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Chypre en transition : les cités chypriotes de la fin des royaumes autonomes à la mise en ordre lagide, IVe-IIIe siècles / Transition in Cyprus : cypriot cities from the end of the autonomous kingdoms to the Ptolemaic era, 4th - 3rd B.CLejeune, Sidonie 08 June 2013 (has links)
À l’heure où Alexandre le Grand se lançait à la conquête de l’Orient, les rois chypriotes jouissaient d’une autonomie certaine au sein de l’empire achéménide. Mais en 332, ils se rangèrent du côté macédonien. À la mort du Conquérant, Chypre se trouva au cœur des luttes entre les Diadoques et fut âprement disputée entre Ptolémée et Antigone. Les rois chypriotes se divisèrent alors et nouèrent des alliances avec l’un ou l’autre des Diadoques. C’est à la faveur de ces affrontements que Ptolémée élimina les royaumes chypriotes, entre 312 et 306. Lorsqu’il reconquit l’île en 295, il instaura durablement son autorité sur un territoire composé de cités dont le nombre s’accrut tout au long du siècle. La thèse porte sur cette transition entre les royaumes chypriotes autonomes et les cités chypriotes d’époque hellénistique. En tentant de cerner les contours de l’organisation politique de Chypre, elle s’attache tout particulièrement au rôle des acteurs politiques de l’île à une époque où elle était soumise à des formes de dominations changeantes. Aussi, les questions de souveraineté et d’autonomie, de domination et d’assujettissement se trouvent-elles au cœur de notre réflexion. Notre étude montre la vitalité des communautés politiques chypriotes pour définir leur place dans une pyramide de domination. / By 332 B.C., the Cypriot kings put an end to about two centuries under Achaemenid rule and rallied Alexander’s campaign. After the Conqueror died, they suffered from the continuous fights between the Diadochoi. Ptolemy finally took the opportunity of eliminating the Cypriot kingdoms. When he established his firm and long-term authority over the island, he was now ruling cypriot poleis, the number of which grew throughout the 3rd cent. B.C. This research deals with the transition from the autonomous kingdoms to the Hellenistic poleis. It describes the political organization of Cyprus throughout this changing period. The political actors in the island are the main concern. We focus on questions such as sovereignty, autonomy, domination and subjection. It shows that Cypriot political communities are particularly dynamic and well involved into the defense of their interests.
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La souveraineté des Etats africains au 21e siècle : impératifs et menaces / The sovereignty of African States in the 21st Century : Imperative and ThreatsMakaga Pea, Vivien Patrice 20 February 2018 (has links)
La colonisation puis l’indépendance induisent la nécessité d’une connaissance approfondie de l’Afrique dans toute sa diversité, géographique, historique, démographique, ethnique, religieuse et politique. Où en est l’Afrique d’aujourd’hui en matière de liberté économique et politique et de bonne gouvernance ? L’indépendance n’a pas été donnée au peuple mais confiée aux adversaires de l’indépendance et maintenue entre leurs mains presque pendant 50 ans. Le pouvoir, qui en est la manifestation concrète, la souveraineté qui en est le symbole ont été détournés et confiés à des personnes choisies par la puissance coloniale. Le colonisateur a pu continuer à gérer, par personnes interposées, le sort des populations qu’il dominait. Pour que le continent africain parvienne au décollage qui l’affranchirait de la dépendance, il lui faudrait fournir un effort immense en concentrant ses forces intellectuelles, spirituelles, morales, matérielles, scientifiques surtout en développant la recherche, car les modèles ne peuvent être copiés mais construits et adaptés différemment selon les sociétés et mis en place par des acteurs innovants, nationaux, locaux et par des États dits «pépiniéristes » pour entraîner les jeunes à se développer grâce à des systèmes de formation, de financement, d’organisations, d’associations, constitutives d’écosystèmes et d’interdépendances au sein de territoires africains. La révolution numérique, les technologies de l’information et de la communication modifient la donne en Afrique comme dans le reste du monde. La montée en puissance de la société civile dans l’affirmation du pouvoir des peuples est notoire. / Colonization then independence require a deep knowledge of Africa in all its geographic, historical, demographic, ethnic, religious and political diversity. Where does Africa stand today as regards economic and political freedom and good governance? Independence has not been given to the people but was rather entrusted to the independence opponents and was maintained in their hands for almost 50 years. Power which is the independence’s concrete expression and sovereignty its symbol have been diverted and given to individuals chosen by the colonial power. Hence, through an intermediary, the colonizer was still in fact managing people’s fate. In order to free itself from dependence, Africa shall supply a tremendous effort by gathering its intellectual, spiritual, moral, material and scientific strengths. Since models cannot be copied, Africa-in order to achieve its goal-will have to build its own patterns from scratch and tailor them to suit various societies. Such models shall be implemented by national and local innovative stakeholders as well as States so-called “nurseryman”. By doing so, the youth will develop themselves through training, funding, organizational and association systems altogether constituent of ecosystem and mutual dependence within African territories. Digital revolution, information technologies and communication have been a game-changer both in Africa and in the rest of the world. Civil society rise in power by the assertion of people’s power is now manifest.
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Le territoire en droit fiscal / Territory in tax lawGharsallah, Imen 12 July 2019 (has links)
L’ancrage historique du territoire dans la construction de l’État fait que le pouvoir d’imposition soit fondé sur une approche territoriale garantissant la pérennité et la cohésion du territoire national malgré l’évolution de l’économie vers un modèle qui se détache de l’espace géographique. La confrontation entre un droit fiscal initialement en adéquation avec le territoire politique et une réalité économique mondialisée et de plus en plus numérisée entraine une recomposition du territoire vers de multiples territoires plus adaptés à cette réalité. Le lien assez étroit entre la formation des territoires fiscaux et la construction fiscale normative, donne à la notion classique du territoire un contenu nouveau adapté à la particularité de la matière fiscale et harmonisé avec la réalité économique par l’expansion de solutions juridiques rénovées. Le territoire en droit fiscal, concrétisé par l’exercice de la compétence fiscale, peu importe le cadre spatial dans lequel s’exerce cette compétence, est plus une construction qui s’adapte, qu’une terre avec des frontières qui le déterminent. Il se transforme en une notion fonctionnelle, il est tantôt un déterminant de rattachement de la valeur imposable, tantôt un outil de politique publique. Cette perception fonctionnelle entraine un remodelage du territoire qui s’enrichit en gardant le rattachement étatique. / The historic anchoring of the territory in the construction of the State makes that the power of taxation is based on a territorial approach guaranteeing the durability and the cohesion of the national territory despite the evolution of the economy towards a model which is detached from the geographical space. The confrontation between a tax law initially in adequation with the political territory and a globalized and increasingly digitalised economic reality leads to a recomposition of the territory towards multiple territories more adapted to this reality. The rather close link between the formation of fiscal territories and the normative tax construction gives to the classical notion of the territory a new content adapted to the peculiarity of the tax matter and harmonized with the economic reality by the expansion of renovated legal solutions. The territory in tax law, concretized by the exercise of fiscal jurisdiction, regardless of the spatial framework in which this competence is exercised, is more a construction that adapts, than a land with borders that determine it. It is transformed into a functional notion, it is sometimes a determinant of attachment of the taxable value, sometimes a tool of public policy. This functional perception leads to a remodeling of the territory which is enriched by keeping the state connection.
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Économie, monnaie et souverainetéMaucourant, Jérôme 08 December 2006 (has links) (PDF)
Nos activités de recherches se déclinent selon une double perspective : l'histoire de la pensée économique et l'économie historique. Ceci implique, si nécessaire, des détours par des disciplines connexes mais tout à fait nécessaires, comme la philosophie, la science politique et, bien sûr, l'histoire proprement dite. A cet égard, le mémoire de synthèse pour cette habilitation à diriger les recherches (HDR) est essentiellement centré autour de recherches en histoire des idées, même si un thème ordonne l'ensemble de nos travaux : la notion d'institution. Celle-ci, selon nous, permet de mieux comprendre la construction et la valeur empirique des catégories économiques. La référence à cette notion est issue des travaux fondateurs des économistes américains dits « institutionnalistes » du début du XXième siècle : plus encore, nous intégrons le travail de Polanyi et de son école dans cette mouvance.<br><br> C'est pourquoi la première partie de notre travail - « une trajectoire de recherche » - est une mise en confrontation, dans le champ de l'histoire économique, entre les thèses institutionnalistes et les thèses néoclassiques, voire néo-institutionnalistes (inspirées notamment par l'œuvre de North). Nous essayons de montrer que les débats portant sur l'histoire économique d'avant la révolution industrielle sont marqués par l'ambivalence de la figure du marché. Cette figure est, en effet, parfois comprise comme le système constitué par les marchés autorégulateurs, ou parfois entendue selon des cadres institutionnels n'autorisant pas de tels mécanismes autorégulateurs, comme en témoigne la problématique polanyienne de la « place de marché » et les travaux plus récents d'A. Guéry sur les marchés d'Ancien Régime. Nous ne faisons qu'illustrer la formule de Commons qui, en 1923, écrivit que le capitalisme avait besoin de fondations légales, ce qui nous contraint à revenir sur la richesse du cadre d'analyse wébérien pour enrichir notre perspective.<br><br> La seconde partie de la présente HDR est un exercice en histoire des idées, qui se distribue selon des axes a priori bien différents, mais tentant tous d'illustrer la problématique institutionnaliste dans ce qu'elle a d'essentiel. <br> Dans un premier chapitre - « instituer, « monnayer et troquer » -, nous nous interrogeons sur la place du troc dans le discours économique parce que celui-ci est la forme matricielle de l'interaction économique ne présupposant pas de cadre institutionnel. L'économie comme science part, en effet, de ce prototype de l'échange rationnel, qu'est le troc, pour y intégrer la monnaie a posteriori, qui fonctionne alors comme une marchandise d'un type singulier. L'hypothèse qui est présentée est inverse : c'est le caractère institutionnel de la monnaie qui est la condition de possibilité de l'économie marchande. Nous nous inscrivons, pour une bonne part, dans la problématique développée, dès 1982, par M. Aglietta et A. Orléan, en essayant d'y introduire des éléments fondamentaux de la problématique institutionnaliste comme Mitchell, le fondateur du NBER, les avait déjà conçus. La présente réflexion s'écarte toutefois de la problématique de la « fable du troc », reprise par nombre d'économistes hétérodoxes et de sociologues à la suite de J-M Servet, grâce à un réexamen critique des assertions typiques des années 1970 et d'une reconsidération de données anthropologiques. La thèse d'une « institution monétaire de la société » est ainsi remise en cause car, considérer la monnaie comme une essence anthropologique revient à l'essentialiser, ce qui est fort peu institutionnaliste. Par ailleurs, il n'est pas sûr que le perspectivisme nietzschéen s'accorde avec la valeur que l'économie comme science, marxiste ou non, accorde à la vérité.<br><br> Dans un deuxième chapitre – « Souveraineté et économie » -, nous essayons de poser la question du rapport entre économie et souveraineté à un moment où le processus actuel de la construction européenne, parce qu'il tend à modifier les institutions politiques et économiques, remet au premier plan une préoccupation fondatrice de l'économie politique, celle du Traicté de l'Œconomie politique de Montchrestien (1615). Cet auteur illustre une conception moderne, profondément politique, de l'économie, en rupture avec l'esprit antique ou médiéval selon lequel l'économie appartient de facto à la stricte sphère domestique et ne peut être l'objet de l'action publique. Montchrestien montre que la richesse des peuples, donc de l'Etat, est fondamentalement instituée par le Prince ; l'économie n'est pas ici une catégorie autonome de pensée ou une dimension émergente des comportements.<br> Mais, la concurrence est au cœur du discours de Montchrestien, les marchés étant la codification politique des flux concurrentiels. Contre une interprétation répandue, nous montrons que, selon Montchrestien, les échanges intérieurs, où les gains issus de l'échange sont possibles, s'opposent aux formes extérieures de l'échange réfractant l'état de nature, où ce que gagne l'un est perdu par l'autre. Il estime même que l'application du droit des gens pourrait rendre le commerce extérieur bénéfique si disparaissent les asymétries de position résultant des politiques des Etats. Toutefois, avec Cantillon, en moins d'un siècle, la question des articulations entre institutions politique et économique se reformule radicalement cependant qu'apparaît dans la théorie économique, en un sens devenu plus familier, une figure devenue majeure : l'entrepreneur. Il n'en demeure pas moins que Cantillon ne pousse pas ses intuitions libérales de l'autoconstitution du social et de l'équilibre économique jusqu'à dénier au politique toute efficacité en économie. <br>Dans le dernier chapitre – « Economie, politique et fascisme » -, contribution à l'histoire des idées institutionnalistes, nous montrons que la portée scientifique de l'apport de Polanyi va bien au delà du concept fort connu d'embeddedness, en exposant les analyses méconnues faites par Polanyi des fascismes et de l'économie des années 1930. La thèse fondamentale de Polanyi est la suivante : la société de marché n'est pas le fruit d'un évolutionnisme qui aurait conduit au meilleur des mondes. Fruit de contingences historiques, comme le furent les actions délibérées des Etats et la volonté d'incarner un projet essentiellement utopique, la société de marché doit être comprise comme une création humaine porteuse de catastrophes dont le nazisme est un exemple. Anticipant la fameuse « querelle des historiens » propre à l'Allemagne des années 1980, Polanyi s'inscrit en faux contre l'explication de la genèse des fascismes par le bolchevisme, thèse déjà développée dans les années 1930 elles-mêmes, et veut redonner toute sa force à ce processus très singulier de la constitution d'une société économique du XIXième siècle.<br>Polanyi met donc en avant le caractère absolument nouveau que constitue le capitalisme concurrentiel du XIXième siècle, tout en insistant sur la nature endogène des processus détruisant les capacités d'autorégulation de ce système inédit. A cet égard, le fascisme est une issue à la société libérale caractérisée par la séparation institutionnelle du politique et de l'économie. Or, dans cette société, les propriétaires du capital ont la capacité de vider de tout pouvoir effectif les institutions politiques investies par les représentants des partis populaires, chose fréquente en cas de crise grave, ce qui rend impossible la reproduction même d'une société complexe qui ne peut faire l'économie d'une régulation politique de ses contradictions. Le fascisme est ainsi une expression toujours possible de la contradiction entre démocratie et capitalisme. Il s'agit donc de redonner à la science économique toute sa place dans l'explication d'un phénomène comme le fascisme et de reconsidérer les acquis problématiques d'une certaine science politique en la matière.<br>En conclusion, nous rappelons que notre intérêt pour les institutions, du point de vue des idées ou des faits, est issu de la problématique de P. Dockès dans La Libération Médiévale, qui se donnait pour objet, en 1979, comme l'école radicale américaine, de penser la détermination sociale de l'économie à l'encontre des thèses technicistes ou économicistes.
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Sur un nouveau principe général de droit international : l'uti possidetisAbline, Gaël 30 November 2006 (has links) (PDF)
L'uti possidetis a été appliqué, lors de la décolonisation afin de déterminer les frontières des nouveaux Etats, pour ses vertus défensives en Amérique latine, pour ses propriétés stabilisatrices en Afrique. Sa juridicité fut l'objet de contestations avant qu'il ne soit consacré en tant que principe général du droit international en 1986 par la Cour internationale de justice. La question de sa transposition en Europe aux cas de démembrement d'Etats en transformant les frontières des entités fédérés en frontières internationales a été au cœur d'une controverse juridique. Lors de la décommunisation, il a fallu déterminer le territoire – sphère de leur souveraineté – des Etats apparus au sein de la société internationale. De sa nature dispositive ou supplétive nombre d'auteurs y décèlent la source de ses caractéristiques lacunaires ou ambiguës car son application s'effectue à défaut d'accord entre les parties. Ses attributs paraissent surestimés au regard de ses effets pacificateurs.
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Le mythe de la souveraineté ; Dialectique de la légitimité, du Corps au contrat socialDe Smet, François-Julien 11 May 2010 (has links)
Notion irréductible de notre univers politique, la souveraineté semble aujourd’hui dépassée, et appelée à céder sa place à d’autres modes de représentation de l’État et de la collectivité. Pourtant, les difficultés liées à son dépassement recèlent le fait que ce concept n’a rien en réalité rien d’évident : abstraite et mystérieuse, la souveraineté l’est par nécessité. Le cœur de cette abstraction, fossile théologico-politique, fonde sa légitimité. Ainsi, la souveraineté est surtout le produit d’un refoulement des sources et de la nature violente de l’autorité vers le Tiers autoritaire, notion médiane caractérisant la nécessaire conceptualisation de l’autorité légitime comme troisième terme institutionnalisé de la relation entre celui qui exerce l’autorité et celui qui la subit.
Ce Tiers, au sortir de la théologie médiévale, s’est d’abord incarné dans le concept de Corps ; le corps de l’État dérive en droite ligne du corps du Christ d’abord, de celui de l’Église ensuite, et a offert à l’autorité, alors pensée sur un registre hétéronome, divin et naturel, un écrin la liant à une légitimité et une nécessité naturelles. Le mythe du Corps, pourtant, va petit à petit devenir celui du Père au fur et à mesure de la constitution de l’État, et singulièrement de la monarchie absolue. Le Père campe alors le caractère nécessaire de l’autorité devant être exercée par le créateur sur sa chose créée, mais permet de continuer dans le même temps à faire bénéficier les structures existantes de l’empreinte théologique représentée sur terre par des mandataires héréditaire – les princes. L’institutionnalisation de l’État, et la relative stabilité qui va en découler, va toutefois fournir le cadre apte à permettre à une pensée du sujet d’émerger, faisant naître des concepts qui, tels la multitude et le peuple, posent de plus en plus directement la question de la légitimité par la prise en compte de la volonté de ceux sur lesquels elle s’exerce. C’est ainsi que naîtront les théories du pacte social, qui tentent chacune à leur manière de concevoir un moment méthodologique où l’octroi du pouvoir soit a été cédé dans le passé, soit est toujours exercé par le peuple à chaque instant. Le mythe du contrat, ainsi, est celui par lequel la légitimité de l’autorité est conciliée avec l’origine du pouvoir. Cette liaison est rendue possible par le meurtre du Père, c’est-à-dire la suppression de l’autorité naturelle et nécessaire au profit d’une autorité conventionnelle et contingente. Or, le mythe du contrat est fragile ; il nécessite, pour juguler le flux de contingence qui émerge dès lors que la question de la légitimité se pose, que la question de la nature du pouvoir soit dûment maîtrisée. Cela demande que l’autorité ne prenne pas sa source dans le repli sur le présent permanent, c’est-à-dire sur le peuple, mais sur un critère de représentativité. Cela nécessite surtout un refoulement conscient de la nature et de l’origine de l’autorité vers un sur-moi qui constituera, à l’apogée de la modernité, le cœur abstrait de la notion de souveraineté.
Or cette conception de l’autorité se fissure elle-même sous le poids d’une contingence qui, comme flux permanent, tend par nature à excéder son cadre. A terme, ainsi, l’étiolement de la souveraineté coïncide-t-il avec l’avènement du dogme des droits de l’homme, appelés sur un registre immanent à compenser la perte de sens induite par l’insuffisance de verticalité assumée par la modernité.
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Les conséquences pacificatrices de l'interdépendance économique et la montée des tensions entre la Chine populaire et Taiwan au tournant du 21ième siècleLétourneau, Jean-François January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire de maîtrise a pour objectif d'étudier le conflit qui oppose Taiwan à la République populaire de Chine et, à la fois, le concept théorique de l'interdépendance économique tel que défini par l'école de pensée libérale. Ce travail affirme que, pour la période entre 1989 et 2004, l'important développement commercial entre ces deux rivaux a mené à la constitution d'une condition d'interdépendance économique dyadique. En retour, cette condition d'interdépendance sino taiwanaise a contribué à maintenir la stabilité lors de la montée des tensions dans le détroit de Taiwan au cours de la période associée au tournant du 21 ième siècle. De ce fait, ce mémoire avance hypothétiquement que le caractère pacificateur de l'interdépendance économique Chine-Taiwan se serait concrétisé par l'influence de coalitions internationalistes taiwanaises. Ces dernières ont contribué à empêcher le président Lee de s'aventurer trop loin sur le chemin de l'autodétermination nationale et même d'empêcher, dans le cas du président Chen, de proclamer l'indépendance de l'île. En focalisant uniquement du côté du gouvernement taiwanais, cet ouvrage veut démontrer que les coalitions internationalistes, en tant qu'argument pacificateur de l'approche libérale de l'interdépendance, ont aidé à éviter l'escalade militaire entre la Chine et Taiwan lors de la reprise des hostilités à partir de 1995. Les coalitions internationalistes, que ce travail identifie à la communauté taiwanaise des gens d'affaires, recherchent par-dessus tout la stabilité politique et économique de l'environnement à l'intérieur duquel elles commercent. Conséquemment, les volontés d'autodétermination nationale, donc d'une possible proclamation d'indépendance de jure, affichées par Taipei, représentaient d'importantes menaces à la stabilité dans le détroit. Une déclaration d'indépendance taiwanaise aurait représenté, aux yeux du gouvernement de la Chine populaire, un casus belli, fournissant ainsi la légitimité nécessaire pour recourir à la force dans l'espoir de stopper une séparation définitive entre le continent chinois et sa province insulaire jugée "rebelle". Alors, profitant de l'étroite imbrication des sphères politiques et économiques à Taiwan, les coalitions internationalistes ont contré, dans une certaine mesure, les ambitions nationalistes et indépendantistes des présidents Lee et Chen et, par le fait même, elles contribuèrent à maintenir la stabilité dans le détroit de Taiwan au tournant du 21 ième siècle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Chine, Taiwan, Interdépendance économique, Maintien de la stabilité, Autodétermination nationale, Approche libérale, Coalitions internationalistes.
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Le réseau indépendantiste québécois dans les années 1930Noël, Mathieu January 2009 (has links) (PDF)
L'historiographie québécoise affirme qu'il y a eu une recrudescence de l'idée d'indépendance dans les années 1930. Celle-ci était alors portée par divers groupes de jeunes: les Jeune-Canada, les Jeunesses patriotes, Vivre, Les Cahiers noirs, le Comité central autonomiste, La Nation, etc. On associe cette montée de l'indépendantisme à la crise économique qui a connu son apogée en 1933. À l'exception des Jeune-Canada et des indépendantistes de La Nation, ces groupes ont peu été abordés dans l'historiographie québécoise. Ce qui est innovateur dans ce mémoire, c'est la reconstitution des réseaux de relations entre ces différents groupes. Déterminer les liens et influences entre ces groupes a permis de mieux comprendre le phénomène indépendantiste et son évolution pendant la période 1933-1939. L'approche méthodologique de l'étude des réseaux est inspirée des idées de littéraires comme Michel Lacroix. Dans ce mémoire, les lecteurs pourront mieux comprendre
l'évolution de l'idée indépendantiste dans les années 1930, ainsi que connaître les principaux indépendantistes de cette période, les idées qu'ils défendaient, les relations qu'ils entretenaient avec les aînés du nationalisme groulxien et l'audience qu'a reçue le réseau. Nous pouvons reconstituer le mouvement indépendantiste des années 1930 en trois périodes. Pendant la première période, de 1932 à 1936, le réseau est sous l'influence des Jeune-Canada, un groupe nationaliste qui s'inscrit parfaitement dans le nationalisme groulxien. Dans la période 1936-1937, le réseau est influencé par le fascisme mussolinien. Les indépendantistes de La Nation et des Jeunesses patriotes souhaitaient l'indépendance pour établir un État corporatif sur les rives du Saint-Laurent. Finalement, pendant la période 1937-1939, le réseau est moins actif. Seuls quelques indépendantistes continuent à l'alimenter par la publication de livres et brochures sur la question constitutionnelle du Québec. Il a été établi, que le chanoine Lionel Groulx, malgré ses réserves à l'endroit de la thèse indépendantiste, a été présent tout au long de l'existence du réseau indépendantiste des années 1930. Bien que l'abbé Groulx ait surtout participé au réseau lors de la période jeune-canadienne, les indépendantistes le considèrent toujours comme le « maître » lors des périodes suivantes. Parmi les principales figures du réseau, nous retrouvons André Laurendeau, Paul Bouchard et Dostaler O'Leary. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Corporatisme, Fascisme, Histoire, Indépendantisme, Nationalisme, Québec, Jeune-Canada, Jeunesses patriotes, La Nation, Vivre, André Laurendeau, Dostaler O'Leary, Lionel Groulx, Paul Bouchard.
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