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L’aspect économique de la rhétorique amoureuse dans la comédie nouvelle et l’élégie érotique romaineRémillard, Anne 04 1900 (has links)
L’identification des contraintes financières et sociales qui sont sous-entendues dans la situation des personnages amoureux de la comédie de Ménandre – à partir de ses pièces et fragments subsistants et de ses adaptations en langue latine par Térence – permet d’éclairer la rhétorique de séduction ou de dissuasion employée par les divers personnages types de ce genre littéraire. Or, il existe un parallèle étroit entre ces discours et situations dramatiques et l’élégie érotique qui fleurit quelques siècles plus tard à Rome sous la plume de Tibulle, Properce et Ovide. Certains aspects déroutants de la rhétorique de séduction employée par les élégistes sont élucidés lorsqu’on les comprend dans le contexte dramatique de la comédie nouvelle : notamment, le poète narrateur se positionne dans la situation du jeune protagoniste amoureux de la comédie et la bien-aimée à qui il s’adresse se trouve dans la situation de la courtisane indépendante qui figure dans plusieurs pièces comiques. Cette recherche conclut qu’il existe une tension financière entre l’amant élégiaque et sa maîtresse qui, bien qu’elle soit passée sous silence par les poètes, influence les arguments utilisés par le narrateur à son égard et les propos imaginés ou rapportés de sa bien-aimée en retour. / The identification of the financial and social constraints that underlie Menander’s love plots helps in explaining the arguments contained in the persuasive and dissuasive discourses employed by the various archetypal characters of this literary genre. This research demonstrates that there is a narrow parallel between the rhetoric rooted in these narrative situations and the later works of the Latin love elegists in a way that elucidates some aspects of the elegiac discourse: the poet-narrator positions himself in the situation of the enamoured young man of new comedy and his beloved addressee’s situation corresponds to that of the independent mistress who appears in many comic plots.
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L’acte de commencer : étude comparée de débuts d’œuvre dans plusieurs genres poétiques de la période augustéenne / Beginning : comparative study of the opening of works from several poetic genres of the Augustan periodHubert, Gwenaelle 15 December 2016 (has links)
Cette thèse s'inscrit dans une démarche de comparaison – encore peu entreprise malgré l'intérêt que suscitent les débuts d’œuvre – entre des œuvres des genres épique, didactique et élégiaque de la période augustéenne. Nous cherchons à saisir les principes guidant la composition des débuts d’œuvre en poésie et à expliquer les variations apparaissant dans la pratique. En resituant les œuvres augustéennes dans une tradition, nous établissons qu’il existe à cette époque des rituels de début différenciés entre les proèmes épiques et didactiques, à tel point qu’ils contribuent à l’inscription des œuvres dans deux genres distincts. Puis en mobilisant les éléments que les comparaisons font apparaître comme marqueurs de début en raison de leur récurrence, mais aussi les outils de la pragmatique et le concept de paratexte, nous mettons en évidence les caractères qui, au-delà d’une représentativité programmatique, qualifient les pièces liminaires des recueils élégiaques pour ouvrir l’œuvre. Il apparaît alors que seul Ovide se positionne par rapport à l’épopée en jouant avec les codes de début de celle-ci, parce qu’il écrit à un moment où le genre élégiaque a gagné en maturité et où le proème de l’Énéide a établi un modèle de début épique de référence en latin. Mais au stade du premier livre de Properce et de Tibulle, aucun rituel de début d’œuvre spécifiquement élégiaque n’est institué, le positionnement de l’élégie par rapport à l’épopée ne se traduit pas dans la forme du début d’œuvre, et il ne sera formulé plus explicitement en termes méta-littéraires que dans les livres suivants. D’une manière générale, le premier début est moins réflexif que les débuts de livres intermédiaires. / This thesis aims at comparing different epic, didactic and elegiac writings from the Augustan period. Although the beginnings of literary works have been extensively studied, comparisons are still needed. We try to understand the principles at work in the beginning of poetry writings. We also explain the variations observed between them.By placing Augustan texts in a tradition, we notice that there are characteristic differences between the rites of epic and didactic proems. These differences are so important that they contribute to the identification of a work's genre.Then mobilizing elements that comparisons reveal as markers for their recurrence, but also the tools of pragmatics and the concept of paratext, we highlight the characters which, beyond programmatic representativity, qualify the poems opening elegiac collections as beginnings.It appears that only Ovid describes his position in relation to epic, by playing with beginning codes of that genre, because he wrote at a time when the elegiac genre had matured and when the proem of the Aeneid had established a Latin model for epic proems. But at the time of the first book of Propertius and Tibullus, no specific ritual of beginning is established for elegiacs. Elegy's relationships to epic do not appear in the form of the beginning and they will be described more explicitly in metaliterary terms in the following books. Generally speaking, the first beginning is less metapoetic than the beginnings of intermediate books.
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L’aspect économique de la rhétorique amoureuse dans la comédie nouvelle et l’élégie érotique romaineRémillard, Anne 04 1900 (has links)
L’identification des contraintes financières et sociales qui sont sous-entendues dans la situation des personnages amoureux de la comédie de Ménandre – à partir de ses pièces et fragments subsistants et de ses adaptations en langue latine par Térence – permet d’éclairer la rhétorique de séduction ou de dissuasion employée par les divers personnages types de ce genre littéraire. Or, il existe un parallèle étroit entre ces discours et situations dramatiques et l’élégie érotique qui fleurit quelques siècles plus tard à Rome sous la plume de Tibulle, Properce et Ovide. Certains aspects déroutants de la rhétorique de séduction employée par les élégistes sont élucidés lorsqu’on les comprend dans le contexte dramatique de la comédie nouvelle : notamment, le poète narrateur se positionne dans la situation du jeune protagoniste amoureux de la comédie et la bien-aimée à qui il s’adresse se trouve dans la situation de la courtisane indépendante qui figure dans plusieurs pièces comiques. Cette recherche conclut qu’il existe une tension financière entre l’amant élégiaque et sa maîtresse qui, bien qu’elle soit passée sous silence par les poètes, influence les arguments utilisés par le narrateur à son égard et les propos imaginés ou rapportés de sa bien-aimée en retour. / The identification of the financial and social constraints that underlie Menander’s love plots helps in explaining the arguments contained in the persuasive and dissuasive discourses employed by the various archetypal characters of this literary genre. This research demonstrates that there is a narrow parallel between the rhetoric rooted in these narrative situations and the later works of the Latin love elegists in a way that elucidates some aspects of the elegiac discourse: the poet-narrator positions himself in the situation of the enamoured young man of new comedy and his beloved addressee’s situation corresponds to that of the independent mistress who appears in many comic plots.
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L’élégie en Europe au XXe siècle : persistance et métamorphoses d’un genre littéraire antique dans les poésies européennes de langue française, allemande, anglaise, italienne, espagnole et grecque / The genre of the elegy in Europe in the XXth centuryReibaud, Laetitia 18 October 2014 (has links)
On croyait l’élégie disparue après l’apogée qu’avait connue le genre pendant le Romantisme et après les attaques dont il avait été la cible, les poètes « modernes » ayant choisi de s’affirmer contre les « excès » du lyrisme romantique dont l’élégie était devenue la caricature. Le lyrisme et la poésie de la première personne sont eux-mêmes restés au centre des attaques et des moqueries durant tout le XXe siècle. C’est pourtant à une renaissance du genre que l’on assiste, timide et progressive dans la première moitié du XXe siècle, puis à une véritable recrudescence dans la seconde moitié du siècle. Les noms des plus grands poètes s’associent aux titres de recueils d’élégies : outre les très célèbres Élégies de Duino de Rilke (1923), ce sont par exemple les Élégies de Juan Ramón Jiménez (1908), les Élégies et satires de Karyotákis (1927), les Hollywoodelegien (1942) et les Buckower Elegien (1953) de Brecht, les Élégies de Pierre Emmanuel (1940), de Jean Grosjean (1967), les Élégies d’Oxópetra d’Elýtis (1991), ou encore les trois grands recueils posthumes de Nelly Sachs, Schwedische Elegien (1940), Die Elegien von den Spuren im Sande (1943) et Elegien auf den Tod meiner Mutter (1950). L’élégie, née au VIIe siècle avant J.-C., est bien vivante au XXe siècle. Face à une telle longévité, trois questions se posent, qui structurent notre travail : sous quelles formes et selon quelle(s) définition(s) l’élégie existe-t-elle au XXe siècle ? Comment joue-t-elle des rapports entre modernités et traditions ? Comment se repositionne-t-elle face aux attaques virulentes des détracteurs du lyrisme et par quoi se caractérisent les nouveaux lyrismes qu’elle met en jeu au XXe siècle ? / Elegy is generally believed to have disappeared from European poetry in the XXth century, after a period of apogee during the Romanticism and after the hard criticism that the “modern” poets, who rejected the “excessive” romantic lyricism, leveled at the elegiac poets. Elegy was considered by the former as the emblem of a romantic out-of-date lyricism. Lyricism and the poetry expressed in the first person remained also the target of the attacks and mockery from a part of the XXth century poets and literary critic. Yet a real revival of the genre happens since the very beginning of the XXth century, hesitant and gradual during the first half of the century, then more abundant and obvious in the second part of the period. The names of major European poets of this century are linked with the genre of elegy, and the titles of their works show it: Juan Ramon Jiménez’s Elegías (1908), Rilke’s Duineser Elegien (1923), Karyotákis’ Elegies and satires (1927), Brecht’s Hollywoodelegien (1942) and Buckower Elegien (1953), Pierre Emmanuel’s and Jean Grosjean’s Élégies (respectively 1940 and 1967), Elýtis’s Oxopetra Elegies (1991), or the three posthumous works of Nelly Sachs, Schwedische Elegien (1940), Die Elegien von den Spuren im Sande (1943) et Elegien auf den Tod meiner Mutter (1950). Born in the VIIth century B.C., the genre of elegy is well alive in the XXth. Such a longevity brings us to three questions which organize our research: which are the shapes of the elegy of the XXth century and on which definition(s) of the genre is it based? Which are the connections and balance between traditions and modernity? How does the genre of elegy outlive the attacks against lyricism and what are the characteristics of the new lyricisms which it gives birth to?
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Mendiants et mendicité dans la littérature grecque archaïque et classique / Beggars and beggary in archaic and classical Greek literatureAssan Libé, Nathalie 10 November 2017 (has links)
Cette thèse de doctorat porte sur la mendicité et la figure du mendiant dans la littérature grecque, d’Homère jusqu’au philosophes cyniques. Quatre familles de mots servent de point de départ à cette étude : πτωχός « le mendiant », ἀγύρτης « le prêtre mendiant », ἀλήτης « vagabond », πλάνης « le rôdeur » et la triade ἐπαίτης, προσαίτης, μεταίτης « le quémandeur ». Le hasard de la conservation veut que les attestations de la mendicité dans la littérature grecque se cantonnent au corpus poétique. Or, par sa dimension pragmatique, la poésie grecque reste liée à son contexte d’origine, en traitant toujours de problématiques sociales qui lui sont contemporaines. Notre travail se propose d’étudier dans quelle mesure les représentations littéraires et esthétiques de la mendicité sont investies d’une fonction sociale. Notre thèse adopte trois perspectives méthodologiques : une étude lexicale de la mendicité examinant les jeux de synonymie et les connotations, un examen des fonctions littéraires et dramatiques du personnage, tantôt catalyseur de l'action, tantôt vecteur d'émotions, et une analyse sur son rôle argumentatif dans les réflexions politiques et morales sur la pauvreté au IVème siècle. Le motif de la mendicité permet aux Grecs d’envisager un certain type d’exclusion civique, et en contre-point, d’appréhender la nature du lien social. Une étude chronologique montre que ce personnage, initialement contre-modèle du parfait citoyen, devient aux moments de grands bouleversements économiques un personnage attachant, permettant à la cité de réintégrer symboliquement les pauvres et de prôner indirectement la solidarité collective. / This study/PhD thesis is focused on the beggary and the beggar in Greek literature, from Homer to the cynicism. At the beggining, I am dealing with the study of four word groups : πτωχός ‟beggar”, ἀγύρτης ‟begging priest”, ἀλήτης ‟vagabond”, πλάνης ‟wanderer” and ἐπαίτης, προσαίτης, μεταίτης ‟almsman”. The preserved corpus of Greek literature with mention of the beggary is fortuitously restricted to poetry. By her pragmatic function, ancient Greek poetry remains connected with contemporary social problems. My work's aim is to investigate how literary and aesthetic representations of the beggary have a social function. I adopted three methodological perspectives: a semantic study of the beggary (synonyms and connotations), an study of the literary and dramatic functions of that character (sometimes action accelerator, sometimes factor of emotions), and an analysis of his argumentative role in political and moral reflexions about poverty during the fourth century B.C. The motive of the beggary enabled Greek people to consider a type of civic exclusion, and in parallel, to apprehend the nature of the social cohesion. A chronological approach shows that this character, previously a counter-model of the perfect citizen, becomes - when big economical changes arrive - an endearing character, who symbolically reinstates excluded people in the city and indirectly promote public solidarity.
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Poétique au féminin dans les épopées flaviennes : évolution esthétique et idéologique d’un genre / Feminine poetics in Flavian epics : aesthetic evolutions and ideology of a genreRoux, Magalie 16 December 2013 (has links)
La figure de l’épouse fait partie intégrante du genre épique, dont les œuvres homériques ont élaboré le modèle pour la littérature gréco-romaine. L’importance accordée à l’eros féminin, et particulièrement conjugal, est l’un des aspects sur lesquels repose l’évolution de la généricité épique, d’œuvre en œuvre. À l’époque flavienne, Valérius Flaccus et Stace confèrent un rôle déterminant à deux figures féminines, celle de Médée dans les Argonautiques et celle d’Argie dans la Thébaïde, et présentent, tous deux, d’autres facettes de l’eros conjugal dans leur épisode lemnien, dont Hypsipyle est l’héroïne centrale. Cette présence accentuée du féminin peut être rapprochée de la réflexion contemporaine sur l’éthique conjugale menée dans le domaine philosophique, notamment par Musonius Rufus. Sur le plan littéraire, dans le contexte de la latinité d’argent, elle manifeste un questionnement des normes du genre, qui se traduit par une représentation de l’épouse selon des modèles autres qu’épiques : celui du genre tragique et de l’élégie romaine, particulièrement des Héroïdes d’Ovide. À la confluence de trois traditions littéraires, épique, tragique et élégiaque, le rôle des figures féminines témoigne d’un renouvellement de l’épopée, dont l’élaboration de critères d’analyse portant sur les notions de genre, de généricité et d’intergénéricité permet de donner l’entière mesure. / The character of the wife is a central feature of the epic genre, for which Homer's poems stand as a model in Greek and Latin literature. The major role the feminine eros, especially towards a husband, plays in those works is one of the aspects on which the evolution of epic genericity relies, evolving from one poem to another. During the Flavian Age, Valerius Flaccus and Statius gave two feminine characters a major part in their poems : one is Medea in The Argonautics, the other Argia in Statius' Thebaid. Besides, both poets also illustrate other aspects of husband and wife eros in the Lemnian episode, which stages Hypsipyle as its heroine. From a philosophical point of view, we can see how this emphasized presence of feminine characters matches contemporary philosophers' theories on ethics within marriage, such as Musonius Rufus' thoughts. From the point de view of literature however, considering its setting in the Age of Silver latinity, we can consider this presence as a questioning of epic generic codes, which shows in the way wives are represented, according to the patterns of tragedy and of the Roman elegy, particularly of Ovid's Heroids. Therefore in the wake of three literary traditions - epic, tragedy, elegy -, the role of feminine characters shows the renewal of the epic, which we can fully study by creating criteria of analysis bearing on the notions of genre, genericity and intergenericity.
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Sur un cinéma élégiaque : de la preuve à la plainte : le deuil, l'archive, la photographieBarada, Nina 12 1900 (has links)
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"I am not concerned with poetry. My subject is war" : Écrire la Première Guerre mondiale : les enjeux du poème face aux circonstances / "I am not interested in poetry. My subject is war" : Challenging circumstances : writing the First World War poemMontin, Sarah 07 November 2015 (has links)
Le premier conflit mondial qui met fin à l’après-midi doré de l’époque édouardienne signe l’entrée du Royaume-Uni dans le XXe siècle politique et esthétique. La place unique qu’occupe la Grande Guerre dans l’imaginaire collectif britannique participe de l’engouement populaire que suscite encore aujourd’hui la war poetry, devenue un véritable « lieu de mémoire » textuel. Son importance dans le paysage culturel britannique paraît dès lors démesurée par rapport à la place qu’elle occupe dans le canon poétique du XXe siècle. À la fois conservatrice et innovante, respectueuse des formes mais sujette à l’expérimentation, l’œuvre des war poets, souvent confondue avec celle des Georgian poets, se range du côté des modernes plutôt que des modernistes. Poésie de circonstance définie par le moment et le lieu d’écriture, elle est jugée à l’aune de la problématique moderne de l’œuvre « impure », poésie tournée vers la révélation de l’événement plutôt que vers l’acte de création. C’est cette tension entre l’appel du monde et l’appel du texte qui fonde la définition générique, esthétique et éthique de la war poetry. Son intérêt critique réside dans sa double finalité, son hybridité tonale, générique et formelle, sa nature composite et polymorphe qui l’inscrivent de plain-pied dans le registre de la dissonance, propre à la poésie moderne. / By putting an end to the golden Edwardian afternoon, the First World War propelled Britain into the political and aesthetic twentieth century. Owing to the unique place occupied by the Great War in the collective British mind, war poetry represents today a highly popular textual “realm of memory”. However, its relevance in Britain’s cultural landscape does not correspond to its status within the poetic canon of the twentieth century. Both conservative and innovative, intent on codified forms yet experimental in nature, often confused with Georgian Poetry, war poetry leans towards the modern rather than the modernist definition of poetry. As a form of occasional writing, determined by the place and time from which it sprung, war poetry is judged according to the modern standards of “impure poetry”, more focused on the revelation of the event than on the act of creation itself. It is the contradictory claims of world and text that found the generic, aesthetic and ethical definition of war poetry. Its critical interest resides in its dual purpose, its tonal, generic and formal hybridity, its complex and changing nature, which firmly inscribe it within the modern poetics.
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La diction des chants parénétiques : de Kallinos à Tyrtée [édition, traduction, interprétation] / The diction of the parenetic songs : from Kallinus to Tyrtaeus [edition, translation, interpretation]Année, Magali 15 November 2014 (has links)
La singularité et la fonction holoparénétique particulièrement efficace des fragments de Tyrtée et de Kallinos, trop longtemps négligées par une tradition philologique étroitement homérocentrée, imposaient d’elles-mêmes que l’on revienne sur le texte de ces deux poètes-savants du VIIe siècle a. C. et, pour ce faire, que l’on s’en tienne à la lettre des manuscrits sans d’entrée de jeu s’en offusquer, et que l’on étudie pour elle-même, en ses profondeurs linguistiques, la diction qui fut la leur et qui pour la première fois, concomitamment à Archiloque, usa du mètre élégiaque. Or, outre que le fonctionnement dialectal et rythmique de leurs fragments se révèle plus fluctuant qu’il n’y paraît, leur organisation intrinsèquement « stanzaïque » reposant sur des systèmes d’échos plus phoniques que lexicaux, ainsi que l’usage répétitif de la forme rythmiquement marquée des participes moyens-passifs en -me/noj/-(o/)menoj, sont deux traits qui nous fondent à penser que c’est un « rythme sonore », ou plus précisément « phonico-pragmatique », qui devait en être le moteur. Aussi est-ce pourquoi, puisqu’on reconnaît de plus en plus unanimement au Cratyle (dialogue éminemment poiétique de Platon) un savoir linguistique aussi fiable que véritable, j’ai cherché à travers lui une méthode qui permette d’appréhender un tel état de langue. Le parcours herméneutico-philologique qui en découle, mené à l’intérieur d’un système de correspondances phonico-syllabiques centré sur le radical du verbe me/nw « rester, tenir bon », permet de se frayer un chemin dans la dimension intra- et infra-linguistique de la diction parénétique de Tyrtée et de Kallinos afin de mieux comprendre les raisons et la nature d’une efficacité qui hérite à l’évidence de traditions non narratives. / The singularity and the most effective holoparenetic function of Tyrtaeus’ and Kallinos’ fragments, too long neglected by a philological tradition narrowly focussed on the homeric model, imposed themselves for a return to the text of these two wise-poets of the VIIth century B. C. and, to do this, required that we stick to the letter of the manuscripts without first take offense, and that we study for itself, in its depths language, the diction which was theirs and that for the first time, concomitantly with Archilochus, used the elegiac meter. Now, apart from their being dialectically and rhythmically more fluctuating than it looks, their organization inherently “stanzaic”, based on echoes which are more phonic than lexical, as well as the repeated use of the rhythmically marked form of the medio-passive participles in -me/noj/-(o/)menoj, are two features that underpin us to believe that it is a "sound " or more precisely "phonico-pragmatic" rhythm which was to be their driving force. For that reason and since it is more and more established that we must trust the linguistics of Plato’s Cratylus, I have been looking through it for a method that tackles such a state of language. The resulting hermeneutic and philological journey, through out a whole system of phonico-syllabic correspondences turning around the verbal stem of me/nw “to stand firm”, helps clear a path into the intra- and infra-linguistic dimension of Tyrtaeus’ and Kallinus’ parenetic diction in order to understand better the reasons and the nature of an efficiency that inherits obviously non-narrative traditions.
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