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Théophile Silvestre (1823-1876) : critique d' art / Théophile Silvestre (1823-1876) : art critic

Penet, Lyne 08 December 2016 (has links)
Depuis les années 1980, la critique d’art du XIXe siècle a bénéficié d’un regain d’intérêt dans l’historiographie contemporaine. Malgré cela, la période du Second Empire reste encore mal connue. Notre thèse est consacrée à l’un des critiques d’art de cette période : Théophile Silvestre (1823-1876). Après une approche biographique de son parcours, notre travail montre comment, dans son grand œuvre critique intitulé Histoire des artistes vivants, Silvestre choisit d’étudier les peintres et sculpteurs les plus célèbres de son temps pour examiner la validité de leur notoriété. Confronté à ce qui lui apparaît comme un monde malade, en perte d’idéal, Silvestre est à la recherche des artistes qui sauront régénérer l’art et la vie. Ainsi Delacroix, dont l’imagination puissante transfigure le réel, est-il consacré comme « le plus grand artiste du XIXe siècle ». Après la mort de Delacroix, Silvestre dirige ses préférences vers les peintres de l’école de Barbizon qui, comme lui, tournent le dos au monde nouveau qui s’élabore selon les directives du progrès et de l’industrie, et dont la peinture semble un remède possible aux maux de la société moderne. Chargé à la fin de sa vie de rédiger le catalogue de la collection d’Alfred Bruyas, Silvestre s’attachera à faire entrer le romantisme dans l’histoire, employant le musée comme un rempart à la décadence de l’art moderne. De l’Histoire des artistes vivants au catalogue de la Galerie Bruyas, notre thèse montre quels vestiges de son temps Silvestre a voulu laisser aux historiens futurs et comment il s’est fait le gardien moral de l’histoire de l’art en donnant à son siècle la forme d’une pièce de musée, déjà classée et déjà jugée. / Since the 1980s, there has been a renewed interest in contemporary historiography for the art criticism of the nineteenth-century. The Second Empire era remains nevertheless little-known. Our thesis is devoted to an art critic of that particular time : Théophile Silvestre (1823-1876). After a biographical approach of his career, our research will focus on his criticism masterpiece, Histoire des artistes vivants. We will attempt to show that, when Silvestre chooses to study the most famous painters and sculptors of his time, it is in order to investigate the legitimacy of their popularity. Confronted to a world he deems sick and deprived of faith, Silvestre is looking for artists that will revive art and life. He thus considers Delacroix, whose powerful imagination transcends reality, as "the greatest artist of the 19th century". After the painter's death, Silvestre focuses his interest on the painters of the Barbizon school who, just like him, disapprove of the emerging new world based on the principles of progress and industry, and whose painting appears as a potential cure against modern society. Being towards the end of his life assigned the writing of the Alfred Bruyas' collection's catalog, Silvestre endeavours to give romanticism a rightful place in history, using museums as a frontline against the decay of modern art. From Histoire des artistes vivants to the Galerie Bruyas' catalog, our thesis shows which memories of his time Silvestre decided to pass on to future generations of historians, and how, by shaping his century like a museum item, already classified and already judged, he made himself the moral guardian of history of art.
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Ecrire l'histoire de l'art de la marge / Writing Art History from the margins

Biass-Fabiani, Sophie 08 October 2016 (has links)
Cette thèse sur travaux vise à reconstituer la cohérence d’une trajectoire de recherche caractérisée simultanément par : 1) le souci d’inclure l’histoire de l’art dans un cadre interdisciplinaire qui fait une place de choix à la dimension sociale et communicationnelle des formes sans toutefois l’y réduire ; 2) le projet d’interroger à nouveaux frais les rapports entre centre et périphérie artistiques à travers les textes les plus significatifs d’une carrière attachée à la conservation et la monstration. C’est la raison pour laquelle le mémoire s’ouvre sur une réévaluation de la portée heuristique des notions de centre et de périphérie. L’article fondateur d’Enrico Castelnuovo et Carlo Ginzburg est l’objet d’une relecture informée par la logique de recherche que les divers travaux révèlent. Dans un deuxième temps la grille analytique ainsi renouvelée est appliquée à un objet, la Provence. Cette région est à la fois un objet esthétique et un lieu de production. Son paradoxe est d’être un lieu de haute valeur symbolique en même temps qu’une périphérie, quelquefois même stigmatisée. Le troisième chapitre s’appuie sur une comparaison des artistes qui ont accompagné le parcours du conservateur. A cette occasion, les notions d’art, d’institution et de marché sont réinterrogées en accordant une importance particulière aux fonctions de l’exposition et de la critique d’art dans le processus de reconnaissance d’un artiste. Enfin, l’importance relative de la photographie et de l’art vidéo dans le travail de conservateur conduit à mettre à l’épreuve la notion d’« art moyen » développée par Pierre Bourdieu. On peut repérer les dynamiques propres à ces domaines qui visent à les faire sortir de la situation de relégation relative où ils se trouvent. / This dissertation based on works aims to reconstruct the cohesiveness of a research trajectory both characterized by: 1) the attempt to include art history in an interdisciplinary frame that gives a significant weight to its social and communicative dimension without being reductionist; 2) the will to question afresh the relationships between center and artistic periphery through published texts during a career devoted to curating and exhibiting. This is why the original text starts with a reassessment of Enrico Castelnuovo and Carlo Ginzburg famous article based on the research logic that different published texts reveal. Then the renovated analytical grid is applied to an object, Provence. This region is both an aesthetical object and a site of production. Its paradox leads it to be a place of high symbolic value as well as a periphery, sometimes stigmatized. The third chapter is based on a comparison between the artists that have been exhibited during the curator’s trajectory. By doing that, the notions of art, institution and market are revisited with a special attention given to the functions of exhibition and art critique in the process of artistic recognition. Last the relative importance of photo and video art in the curator’s trajectory leads to reassess the notion of middle-brow art (art moyen) developed by Pierre Bourdieu. One can thus identify the dynamics specific to those domains that aims to end the situation of relegation that has for long trapped them.
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François Sabatier (1818-1891) : lire, traduire et écrire l'histoire l'art : les chemins d'un critique d'art et mécène fouriériste vers une Histoire de l'art / François Sabatier (1818-1891) : reading, Translating and Writing about history Art : a Fourierist Critic and Patron's Path through the History of Art

Guérin, Hélène 04 December 2015 (has links)
Notre thèse porte sur François Sabatier (1818, Montpellier – 1891, Lunel), époux de la cantatrice Caroline Ungher, traducteur de Goethe et Schiller, connu comme critique et mécène fouriériste à travers la publication de son Salon de 1851 à la Librairie phalanstérienne et la commande du décor de son palais florentin à des artistes fouriéristes (Bouquet, Ottin, Papéty). L'utilisation de sources inutilisées, ses manuscrits et la reconstitution de sa bibliothèque léguée à Montpellier permettent de reconsidérer les rapports à l'art de François Sabatier. Sa formation, entre fréquentation des artistes (Courbet, Hébert, Ricard, Lefuel, Lessore), voyages, séjours et résidences (Allemagne, Grèce, Italie), lectures et rencontres des auteurs est ainsi mieux connue. Ce que sa critique doit à celle-ci est éclairé de même que son ambition théorique. Enfin, sa participation pratique à des débats artistiques et historiques contemporains, le réalisme, l'attribution du palais de la Zisa à Palerme et les techniques de restaurations des mosaïques en Sicile, font apparaître d'importantes contributions. Les réseaux qui constituent sa sociabilité et ses engagements révèlent des auteurs comme Amari, Di Marzo, Michelet, Villari, Schnaase, Gregorovius, et des acteurs de la conservation des œuvres, Salinas, Riolo. La démarche suivie, qui s'est appuyée sur le catalogage de sa bibliothèque et le relevé des dédicaces et notes en marge des ouvrages, permet donc de préciser la nature de ses rapports à l'art, plus étendus que la critique, le mécénat et la collection / This thesis focuses on François Sabatier (1818, Montpellier - 1891, Lunel), husband of the singer Caroline Ungher and translator of Goethe and Schiller, known as a patron and Fourierist critic through the publication of his Salon de 1851 in the Librairie phalanstérienne and his selection of the decor of his Florentine palace by Fourierist artists (Bouquet, Ottin, Papety). The utilisation of previously unused historical sources, of his manuscripts and the reconstruction of his library, which was bequeathed to Montpellier, allow one to reconsider Sabatier's relationship to art. As a result, his formation, which includes his association with artists (Courbet, Hébert, Ricard, Lefuel, Lesscore), his journeys and residencies (in Germany, Greece, Italy), his readings and meetings with authors is now better known. Consequently, his critique and his theoretical ambitions appear in a new light. Finally, his engagement in contemporary artistic and historical debates, realism, awarding of the Zisa palace to Palermo and techniques for restauring mosaics in Sicily all exemplify his important contributions. The networks constituting his sociability and engagements include authors such as Amari, Di Marzo, Michelet, Villari, Schnaase, Gregorovius, and such conservators of art works as Salinas and Riolo. The approach followed here is based on the cataloging of his library and the recording of his inscriptions and marginal notes in books, and allows one to specify the nature of his relationship to art, which goes far beyond critique, patronage and collection
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Guy Viau, critique d'art québécois

Grandbois, Michèle, Grandbois, Michèle 16 April 2024 (has links)
Guy Viau s'est illustré dans divers secteurs de la vie artistique canadienne française. Peintre, décorateur-ensemblier, professeur de peinture et d'histoire de l'art, critique d'art dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, auteur d'un livre sur la peinture moderne, muséologue, sont autant d'actions qu'il exerça au cours de sa vie et qui firent de lui un véritable animateur des arts dans notre pays. La découverte de l'art comme facteur essentiel à une meilleure compréhension du monde est révélé à Viau dès sa période d'apprentissage à l'Ecole du Meuble au tout début des années 1940. Paul-Emile Borduas fut à l'origine de cet éveil et exerça une profonde influence sur les nombreuses activités qu'entreprendra Viau par la suite. Parmi celles-ci, se trouve la critique d'art dont l'élaboration repose en grande partie sur son interprétation des notions automatistes développées pour la plupart par Borduas en 1942 et reprises en 1948 par tout le groupe automatiste dans Refus global. Deux moments marquent la carrière de critique d'art de Guy Viau. Une première tentative, à l'automne 1943, qui se résume à une série de cinq articles publiés dans les pages artistiques du Quartier latin et qui révèle une prise de position en faveur des nouveaux principes véhiculés par Borduas. Jugées comme très importantes à l'époque, les interventions écrites de Viau s'interrompent néanmoins quelques années. En effet, il ne reprend la plume qu'en 1947, alors qu'il est en voyage d'études à Paris, pour commenter l'exposition des automatistes à la galerie Luxembourg. De retour au pays, il occupe entre autre un poste de professeur à l'Ecole du Meuble et ce n'est qu'au tout début des années 1950 qu'il revient à la critique d'art pour s'y consacrer définitivement. Si les interventions de Viau au Quartier latin étaient entièrement axées sur les nouvelles propositions de l'art vivant et les nouvelles théories automatistes, on constate à la suite de cette absence de quelques années un changement de position à l'égard de l'automatisme. En effet, lorsque Viau abandonne le milieu de la création en 1944 pour se destiner à la décoration intérieure et à ses autres activités, il semble se départir également à certains égards du sens profond qu'il accordait en 1943 aux notions qui alimentaient son discours. Absent du manifeste Refus global en raison de ses opinions religieuses, Viau témoigne néanmoins d'une fidélité envers son professeur Paul- Emile Borduas, auquel il consacre une très large place dans son oeuvre critique et au profit duquel il néglige l'apport des autres membres du groupe. Il se détache même de l'idéologie automatiste sur certains points et en interprète à sa façon le discours. C'est pourquoi on ne peut le considérer, comme il en a été souvent le cas, un combattant de l'automatisme. Néanmoins, il ne fait aucun doute que son action tendant vers une meilleure compréhension des nouvelles problématiques de l'art contemporain et vers une intégration du pouvoir de la création dans la société prolonge l'action automatiste entreprise au cours des années 1940.
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Beaux-arts et critique dans la presse parisienne sous la Restauration (1814-1830) / Fine arts and criticism in Parisian press during the Restoration (1814-1830)

Lachenal-Taballet, Lucie 18 November 2017 (has links)
La Restauration est une période charnière pour la critique d'art en France. La législation de la presse se libéralise et le nombre de périodiques augmente considérablement. La création artistique elle-même connaît des transformations importantes : la remise en question de la hiérarchie des genres, le questionnement de l'imitation, l'affirmation de la sensibilité romantique, l'évolution du statut de l'artiste, etc. Ce travail propose une étude des critiques, de leurs pratiques d'écriture ainsi que des grands débats esthétiques du moment. Il repose sur un corpus renouvelé d'articles publiés sur les beaux-arts dans la presse parisienne de l'époque, englobant les comptes rendus des Salons mais également toutes les autres actualités artistiques (concours académiques, inaugurations de monuments, articles généraux sur les arts, etc.). La réflexion qui s'articule en trois temps a pour but de mettre en relief les principaux enjeux de la critique de cette période. L'étude de l'intertextualité des critiques mais aussi celle des débats du moment (les sujets et les sources d'inspiration à privilégier, le romantisme, la tension entre talent individuel et école française) permettent de tracer les différentes conceptions artistiques des critiques qui coexistent. Les débats politiques intenses de cette période ne sont pas sans effet sur les textes critiques, qui possèdent parfois une forte résonance idéologique. Enfin, le critique s'affirme comme une voix nécessaire et comme un régulateur du monde artistique, exigeant un droit de regard sur la politique artistique et plus largement sur toutes les initiatives visant à promouvoir les arts et les artistes. / The Restoration is a pivotal period for art criticism in France. Press Jaws are loosened and the number of periodicals raises significantly. The artistic practice itself faces profound changes: the progressive questioning of the hierarchy of pictorial genres and of imitation theory, the assertion of a romantic sensitivity and the evolution of the status of artists in society, etc. This thesis proposes a study of the critics, theirs writing practices and the most important artistic and aesthetic debates of the time. It draws upon a renewed corpus of articles on the fine arts published in the Parisian press of this period, taking into account not only Salons reviews but also other artistic events such as academic competitions, inaugurations of monuments, general articles on fine arts, etc. Following a tripartite structure, this study aims to put into perspective the major concerns of the criticism of the Restoration period. The study of the intertextuality of the critical texts as well as the main debates (prevalent subjects and sources of inspiration, romanticism, the tension between individual talent and French school) allows us to map the critics' various coexisting artistic concepts. The intense political debates of the time also have an impact on art criticism, and at times ideological motivations resonate strongly in the articles. Finally, the critics assert themselves as a necessary voice and as a regulator of the art world, claiming the right to judge not only the government's artistic policy but more generally ail the initiatives intended to promote arts and artists.
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ZYGOS : une revue d'art en Grèce (1955-1966) / ZYGOS : an art journal in Greece (1955-1966)

Tzima, Sofia 20 September 2018 (has links)
Cette thèse se propose d’étudier le discours de la revue grecque d’art Zygos (« Balance ») et son rôle dans la réception et la promotion de mouvements artistiques et dans la diffusion de courants idéologiques en Grèce. L’étude des textes de Zygos révèle l’opposition « grécité – modernisme » comme thème central du discours de la revue. Notre conclusion principale est que Zygos a manifesté un engagement mesuré dans la modernité, en réconciliant le modernisme avec le désir de particularité grecque. Nous constatons la présence d’un discours sur l’art moderne conçu comme une évolution de Cézanne à l’art abstrait, à travers le cubisme. Cependant, cette revue est aussi le lieu d’un discours dont les points saillants sont la mesure, l’humanisme et les affinités entre l’« esprit français » et l’« esprit grec ». Plusieurs auteurs de Zygos défendent la nécessité d’un chemin intermédiaire pour l’art entre imitation fidèle et rupture complète avec la nature. / The object of this thesis is to study the discourse of the Greek art journal Zygos (“Balance”) and its role in the reception and promotion of art mouvements and ideological currents in Greece. The study of Zygos texts reveals the opposition “greekness – modernism” as the main theme of this journal’s discourse. Our main conclusion is that Zygos showed a moderate promotion of modernity, reconciliating modernism with a desire of a Greek particularity. We note the presence of a discourse on modern art conceived as an evolution from Cézanne to abstract art, through cubism. However, this review also expresses a discourse whose main points are measure, humanism and the affinities between the “French spirit” and the “Greek spirit”. Several authors of Zygos defend the necessity of an intermediate way for art between faithful imitation of nature and complete rupture with it.
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Expographie, critique et opinion : les discursivités du Salon de l'Académie de Paris (1750-1789)

Pichet, Isabelle 12 1900 (has links) (PDF)
L'objet central de cette étude se définit autour de la mise en exposition des Salons de l'Académie de peinture et de sculpture de Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les Salons ont toujours été considérés comme le lieu de l'éclosion de la critique d'art, mais très rarement perçus comme une exposition du point de vue muséologique. Dans cette optique, la distribution des tableaux en tant que discours construit, par le tapissier d'une part et par le public d'autre part, servira de fil conducteur à cette thèse. L'objectif premier est d'analyser un fragment de l'histoire de l'art en France, celui des Salons entre 1750 et 1789, et de l'étudier comme agent et culturel de cette époque. Le but ultime de la thèse est de démontrer que la mise en exposition au Salon est productrice de discours et que ceux-ci permettent aux publics des Salons de se forger une opinion personnelle ainsi que collective. Pour ce faire, j'entends examiner les tenants et les aboutissants de cet arrangement (discursif) afin de démontrer que la disposition des œuvres proposée au Salon n'est pas gratuite mais structurée et intentionnelle. L'hypothèse centrale propose que la mise en exposition des Salons de l'Académie contient un discours et, par conséquent, offre un espace discursif public, favorisant l'émergence de l'opinion personnelle et collective, ainsi que le développement d'une pensée sociale. Il s'agit de déterminer comment l'arrangement des œuvres aux Salons se matérialise en discours. Une analyse de la structure langagière de la mise en exposition s'impose et permet de relever certaines règles de base ou conventions qui régissent l'organisation des peintures : l'accrochage à touche-touche, le goût, l'harmonie, la symétrie, les caractères et la hiérarchie des genres. L'utilisation de ces conventions dans l'organisation de l'espace d'exposition semble donner lieu à la production et la diffusion d'un discours spécifique aux expositions. La distribution des œuvres et la reconnaissance des codes par le visiteur le guident dans la lecture d'un message et lui suggèrent des relations entre les objets exposés. Les échanges de similitudes et de contrastes à propos des œuvres, qui apparaissent dans les commentaires des Salonniers, livrent une lecture spécifique de la mise en exposition et produisent un modèle de lecture : la comparaison. Les choix faits par le tapissier dans la distribution des œuvres et l'utilisation de conventions dites « familières » dirigent le visiteur dans la lecture du message proposé au Salon. En confrontant les représentations visuelles des Salons et les textes critiques, il semble possible de faire ressortir l'impact de la mise en exposition du Salon sur le visiteur. Pour ce faire, je propose une analyse des Salons de 1753, 1767, 1779 et 1785, soit un par décennie, et du discours de chacun des tapissiers s'y rapportant, soit Jacques-André Portail (1695-1759), Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779), Louis-Jean-François Lagrenée l'aîné (1724-1805) et Amédée Van Loo (1718-1795). L'utilisation des conventions et du modèle de lecture comme points de repère permettent aux visiteurs de circonscrire la construction de l'arrangement des œuvres dans ce Salon. Ainsi, le pouvoir discursif de l'exposition amène le public à développer ses connaissances artistiques, à exercer sa capacité de juger et à formuler un discours critique et une opinion personnelle. Les multiples observations faites par les auteurs des écrits sur l'exposition, les artistes et les œuvres, démontrent l'influence du discours muséal sur leur point de vue et leur opinion. L'usage répété de cette aptitude à critiquer, la fréquentation régulière du Salon, les échanges entre les particuliers et la diffusion oralement et par l'écrit des idées et des modèles artistiques laissent entrevoir la formation d'un jugement ou d'une opinion personnelle et même collective. Dans cette optique, la mise en exposition des Salons et son pouvoir discursif deviennent un catalyseur de la pensée sociale de cette période. Les résultats de l'analyse du Salon de 1753, par exemple, permettent d'appuyer mon hypothèse et ma méthode de travail, même si les conclusions diffèrent de celles recueillies au sujet des Salons de 1767, 1779 et 1785. Contrairement aux trois autres Salons, les comparaisons entre les œuvres ne s'établissent pas tout à fait de la même manière, les différences naissent plutôt dans le ton ou dans les éléments critiqués. De plus, toujours en 1753, une grande majorité des Salonniers discute et critique l'opinion manifeste : celle des autres commentaires et écrits qui paraissent sur le Salon, tandis qu'en 1779, notamment, un plus grand intérêt est porté sur l'opinion sous-jacente : celle de l'autre, d'un accompagnateur ou des autres visiteurs. Ces différences mettent en relief les particularités des commentaires des quatre Salons mis à l'étude et définissent les caractéristiques du discours expographique et des opinions personnelles ou collectives pour chacun des Salons afin de proposer un portrait plus général de l'évolution et de l'impact du discours expographique des Salons dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Salons, Académie royale de peinture et de sculpture, exposition, discours, tapissier, critique, opinion, espace public, Paris, XVIIIe siècle.
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Quirino Campofiorito e Mário Pedrosa: entre a figuração e a abstração. A crítica de arte e o surgimento da arte abstrata no Brasil (1940 a 1960)

Campos, Beatriz Pinheiro de 03 July 2013 (has links)
Submitted by isabela.moljf@hotmail.com (isabela.moljf@hotmail.com) on 2016-08-04T19:17:16Z No. of bitstreams: 1 beatrizpinheirodecampos.pdf: 34924654 bytes, checksum: 5922820685f778576f36653d79804b53 (MD5) / Approved for entry into archive by Adriana Oliveira (adriana.oliveira@ufjf.edu.br) on 2016-08-05T11:52:14Z (GMT) No. of bitstreams: 1 beatrizpinheirodecampos.pdf: 34924654 bytes, checksum: 5922820685f778576f36653d79804b53 (MD5) / Made available in DSpace on 2016-08-05T11:52:14Z (GMT). No. of bitstreams: 1 beatrizpinheirodecampos.pdf: 34924654 bytes, checksum: 5922820685f778576f36653d79804b53 (MD5) Previous issue date: 2013-07-03 / CAPES - Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior / O presente trabalho propõe uma leitura comparada dos textos críticos de Quirino Campofiorito e Mário Pedrosa e tem o intuito de abranger a área de estudo da História da Crítica de Arte, bem como propor novos olhares para a produção da crítica de arte brasileira . Os textos aqui analisados datam do final da década de 1940 até o final da década de 1960. Os temas estudados vão desde a função da crítica de arte segundo os críticos, passando pela questão da pintura de paisagem, as questões da arte bruta, ou a arte dos “loucos”, da arte primitiva ou naif, até culminar na questão central deste trabalho, a da arte abstrata e das vanguardas abstrato-formais brasileiras. O trabalho buscou apresentar um dos grandes debates criado pelos críticos, o da abstração, através de uma revisão de alguns aspectos que se tornaram importantes para o entendimento do conceito de arte abstrata no pensamento de cada crítico, demonstrando como se deu o surgimento da arte abstrata no Brasil através dos olhos da crítica de arte, e como essa relação influenciou direta e indiretamente à edificação da abstração no cenário artístico brasileiro. O intuito deste trabalho é proporcionar ao leitor uma análise comparada e, através dela, propor como os discursos críticos são importantes para se entender como, através das décadas, alguns conceitos relacionados à arte mudam, e como as referências dos críticos de arte são importantíssimas para se compreender tais mudanças. / This paper proposes a comparative reading of the critical works of Quirino Campofiorito and Mário Pedrosa, aiming to cover the study of the History of Art Criticism as well as proposing a new approach to the production of Brazilian art critics. The texts analyzed hereof date from the late 1940s to the late 1960s. The topics studied range from the function of art criticism for the critics - through the issue of landscape painting, raw art (or the art of "crazy"), the primitive or naive - resulting in the central discussion of this work: abstract art and avant-garde abstract-formal in Brazil. This work aims to present one of the great debates created by art critics - that of the abstract art - through a review of some aspects which are now important to the understanding of the concept of abstract art through the work of every critic, demonstrating how the emergence of Brazilian abstract art took place through the eyes of art criticism and how this relationship, both directly and indirectly, influenced the creation of abstract art in Brazilian artistic scene. The objective of this study is to provide the reader a comparative analysis and, through it, point out how important critical discourses are in order to fully understand how related art concepts change over the years and how these critics references are essential to understand such changes.
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De la vue au regard : littérature et photographies au XIXe siècle / From seing to looking : Literature and photographs in the XIXth century

Pallas, Basile 29 November 2017 (has links)
Au XIXe siècle, la photographie est vue comme une image vraie. Produite mécaniquement, elle serait la copie fidèle de la réalité, ce qui justifie la croyance en la vérité de ses images. Dès les premiers discours tenus à son égard, la photographie apparaît comme une image transparente, ne donnant rien d’autre à voir que la réalité, ce qui explique notamment les postures de rejet généralement adoptées par les écrivains et les artistes face à cette image, antithèse de l’art. Notre travail s’efforce de montrer comment, à l’inverse, la photographie a été, dans les textes littéraires en particulier, rendue à sa visibilité, c’est-à-dire à sa nature de vraie image. Pour cela, nous déterminons comment le phénomène optique de l’aberration, qui suppose une déformation de l’image plus ou moins visible, rend compte d’une pensée s’attachant à concevoir la photographie comme vectrice de troubles dans sa représentation. Nous examinons alors différentes manifestations de ces phénomènes dans la littérature, qui sont liées à une conscience de la matérialité des images, de leur mode de fabrication particulier, mais aussi de leurs défauts, opacifiant ce qu’elles représentent. L’attention de certains écrivains portée à ce que nous appelons la dimension photographique des photographies ouvre des pistes multiples sur la poétique des textes et situe le modèle photographique dans un ailleurs du réalisme. La réflexion sur la photographie dans les textes permet également de mesurer les conséquences d’une croyance en la vérité des images, croyance qui se révèle, à différents niveaux, comme aberrante. En effet, le fantasme d’une visibilité parfaite n’a pas seulement été appréhendé comme un moyen de mesure rationnelle du monde. La visibilité accrue et excessive de la photographie révèle au contraire ce que la réalité a de plus étrange et de plus inquiétant. Dans les textes, le modèle photographique éclaire alors une représentation fantastique du monde, lorsque celui-ci s’ouvre aux fantasmes et aux hallucinations. Nous tentons de cerner, à travers des œuvres littéraires et photographiques variées (Nerval, Champfleury, Nadar, Maupassant, Geffroy, Rachilde, Bonnetain, etc…) les différents phénomènes qui apparaissent comme les principaux agents de déréalisation de l’image photographique. / In the nineteenth century, photographs are first seen as true images. Produced mechanically, they would be the faithful copy of reality. This justified the belief in the truth of photographic images. From the earliest speeches made about it, photographs appeared as transparent images, giving nothing more to see than reality. This explains the postures of rejection generally adopted by writers and artists in the face of the photographic image, seen as the antithesis of art. Our work tries to show how, on the contrary, photography has been rendered in literary texts, to its visibility, that is, to its nature as a true image. To do this, we determine how the optical phenomenon of aberration, which is a deformation of the image, accounts for a line of thought which tries to conceive of photography as a vector of disturbances in its representation of reality. We then examine different manifestations of this phenomenon in literature. They are linked to a growing awareness of the materiality of the images and their particular mode of manufacture, but also of the defects opacifying what they represent. The attention given by certain writers to what we call the “photographic dimension” of photographs opens up multiple avenues to the poetics of texts and situates the photographic model beyond realism. The inquiry on photography in texts also makes it possible to measure the consequences of a belief in the truth of images, a belief that reveals itself, at different levels, as aberrant. Indeed, the fantasy of perfect visibility has not been apprehended only as a means of rational measurement of the world. The increased and excessive visibility of photography reveals, on the contrary, what is strangest and most disturbing in reality. The photographic model illuminates a fantastical representation of the world’s fantasies and hallucinations. The different phenomena studied then appear as the principal agents of derealization of the photographic image.
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Les essais d'Elfriede Jelinek. Genre. Relation. Singularité. / Elfriede Jelinek's Essays. Genre. Relation. Singularity. / Elfriede Jelineks Essays. Gattung. Bezüge. Singularität.

Neelsen, Sarah 06 December 2013 (has links)
L’œuvre de l’Autrichienne Elfriede Jelinek (Prix Nobel de Littérature en 2004) est ici approchée par la bande, c’est-à-dire par les « petits textes » rédigés tout au long de sa carrière en marge de ses pièces et romans. Textes de circonstance, ces essais reposent sur un paradigme esthétique spécifique que le présent travail se propose d’exposer en revenant à leurs conditions de publication initiales. On s’aperçoit ainsi qu’il s’agit de textes de commande véhiculés par des supports médiatiques différents du livre (revue, tract, programme, internet) et qui impliquent une réception particulière, induite par leur dispersion et leur fugacité. La présentation du corpus se fait sur fond des grandes césures de l’œuvre jelinekienne mais aussi de la littérature autrichienne d’après 1945, recomposant le réseau personnel et professionnel de l’auteur et la réintégrant dans sa génération. Trois chapitres sont consacrés à une analyse détaillée des textes. Celle-ci montre d’abord la genèse progressive de leur thématique centrale, à savoir la possibilité d’une œuvre féminine. Elle s’attache ensuite aux trois principes fondamentaux de leur style que sont l’évidement, le paradoxe et la fluidification. Elle étudie enfin le rapport au lecteur conçu sur le mode du brouillage et de l’interférence, qui permet, pour un temps, de prolonger la vie de textes dont le sens tend à s’obscurcir rapidement. Les notions de relation et de singularité sont placées au cœur de cette thèse, identifiées comme l’enjeu esthétique et politique majeur du corpus mais aussi d’une partie de la tradition du genre dont quelques définitions emblématiques (Lukács, Adorno, Barthes, Marielle Macé, Georg Stanitzek) sont discutées. / This thesis discusses the work of the Austrian writer Elfriede Jelinek (Nobel Prize for Literature 2004) from its margins, from a corpus of “short texts” written from the beginning of her career beside her novels and plays. As occasional prose, these essays are grounded in a specific aesthetic paradigm, which this dissertation seeks to define by examining their original conditions of publication. This method brings to light that these are commissioned works, released on very different media formats than a book (journals, flyers, programs and the internet), which have their own mode of reception due to their volatility in space and time. The corpus is presented against the backdrop of Jelinek’s main work and its major turning-points. It is also set in the context of Austria’s post-1945 literature according to the author’s personal and professional network in order to reintegrate Jelinek in her generation. Three chapters are then dedicated to a detailed analysis of the texts. This thesis highlights the slow genesis of their main theme, the possibility of a feminine work of art. Then it studies three characteristics of their style - hollowing, paradox and liquidity. Lastly, it deals with the relation to the reader, conceived as jamming and interference, both allowing, at least for a time, to prolong the text’s meaning, as it otherwise tends to become more and more obscure. Relation and singularity are key notions of this thesis, considered as the main aesthetic and political issues of its corpus, being also part of the essayistic tradition, discussed through some canonical definitions (Lukács, Adorno, Barthes, Marielle Macé, Georg Stanitzek).

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