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L’envolée des ténèbres. Mort et deuil dans la poésie d’Anne Hébert, Fernand Ouellette, Jacques Brault et Denise Desautels.Lamontagne, Lydia January 2012 (has links)
Notre thèse tente de dégager une structure globale, un espace de la mort en lien avec l’écriture du deuil qui serait propre à la poésie québécoise telle qu’elle est représentée par Anne Hébert (1916-2000), Fernand Ouellette (1930 –), Jacques Brault (1933 –) et Denise Desautels (1945 –). La notion d’hétérotopie de Michel Foucault constitue le cœur de notre approche théorique parce qu’elle fait le pont entre un lieu localisable et un lieu non localisable dans le réel. Nous l’utilisons pour montrer l’« espace imaginaire de la mort » (Michel Ragon) de chaque poète. Deux notions bachelardiennes – le retentissement et la résonance – guident notre compréhension des images poétiques dans l’écriture de la perte. La mort n’étant pas un sujet ni un thème comme les autres, en faire un concept nous permet de tenir compte de sa particularité philosophique puisqu’il « vise à dégager l’essence d’une notion d’abord perçue comme noyée dans une gangue de contingences multiples » (Claude Bremond). D’un poète à l’autre, l’hétérotopie révèle le passage d’un imaginaire utopique de la mort à une thématisation plus axée sur la problématique de la dépouille. C’est ainsi que la traversée des ténèbres entreprise par Anne Hébert pour naître à la parole vivante ouvre la porte à l’angoisse d’une fin définitive que Fernand Ouellette apaise par sa foi en un au-delà. Son espace de la mort rejoint la notion d’horizon de Michel Collot. De son côté, Jacques Brault thématise la mort comme la fin d’un chemin marqué de nombreux deuils que seule la mémoire peut surmonter. Quant à Denise Desautels, ses poèmes-cimetières sont de petits théâtres construits d’objets et de voix qui rompent la solitude de cet être de langage qu’est la mort.
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Entre honte et culpabilité, méandres de la maternalité chez la femme enceinte suite à une interruption médicale de grossesse / Between shame and guilt, meanders of maternality for a pregnant woman after a medical termination of pregnancyShulz, Jessica 06 October 2016 (has links)
La recherche explore les traces et remaniements du deuil prénatal au cours d'une grossesse suivant une Interruption Médicale de Grossesse (IMG) pour raison fœtale. Le statut du fœtus/bébé y est triplement complexe: entre humain et non humain sur le plan légal ; objet perceptible mais non directement visible dans la réalité matérielle ; à la fois prolongement narcissique et objet interne - partiel et potentiellement total dans la réalité psychique. Cet extrême paradoxe constitue un défi majeur du travail psychique du deuil prénatal. Selon le contexte culturel et les choix singuliers, maternels et paternels, face à ces possibles, les pratiques autours de sa mort seront différentes et aboutiront à des processus de deuil contrastés. Dans le cas particulier d'une IMG, l'expérience clinique nous invite à envisager deux aspects fondamentaux. D'un côté, la décision prise par la mère avec le choix qui s'impose à elle d'interrompre ou non la grossesse - et par là la vie du fœtus/bébé - interroge d'emblée ses éventuelles traces actualisées de culpabilité. De l'autre, être enceinte d'un fœtus porteur d'une pathologie grave représente pour la femme une blessure narcissique renvoyant au concept de honte. Dans leur articulation avec les processus narcissiques et objectaux, la honte et la culpabilité sont des prismes pertinents pour étudier les spécificités d'une grossesse suivant une IMG au cours de laquelle les liens entre objets internes, objets externes, sujet et groupe sont mis en exergue. Dans ce contexte, trois questions constituent la problématique de cette étude: le mode d'investissement du fœtus/bébé décédé est-il réactualisé par l'investissement du fœtus/bébé de la grossesse actuelle ? La grossesse active-t-elle de manière particulières des traces de honte et de culpabilité que nous nommons pour les singulariser vivances ? De quelle façon ces vivances s'articulent-elles avec les mouvements psychiques de la femme dans les processus de deuil ? Méthodologie: Cette recherche qualitative se réfère à une méthodologie hypothético-déductive et s'inscrit dans un référentiel psychanalytique. La population est constituée de 11 femmes (primipares et multipares) enceintes après avoir vécu une IMG pour raison fœtale après 15 Semaines d'Aménorrhée (SA). Des entretiens semi-structurés ont été menés auprès de ces femmes aux trois trimestres de la grossesse. Elles ont également rempli des auto-questionnaires à chaque temps de la recherche (PAI, PGS, EPDS, STAI, DAS, PCLS). L'analyse des entretiens, audio-enregistrés, croise une observation approfondie de chaque cas avec une analyse de contenu thématique, prenant en compte le vécu subjectif de chaque femme, afin de répondre aux hypothèses de recherche. Résultats : Les résultats mettent en avant une réactualisation du processus de deuil au cours de la grossesse suivante. Ils vont dans le sens de la confirmation de la portée heuristique et clinique de l'étude de la honte et de la culpabilité lors d'une grossesse suivant une IMG. La honte se manifeste chez ces femmes par des vécus de dévoilement et d'exclusion, un sentiment de perte de contrôle, voire d'emprise, et un vécu d'échec et d'indignité. L'élaboration des vivances de honte est un bon marqueur de la possible résolution des dimensions narcissiques et développementales du processus de deuil. La culpabilité est très présente, en lien avec la pathologie fœtale, la décision d'interrompre la grossesse et vis-à-vis du bébé de la grossesse actuelle. Dans ce contexte, la honte et la culpabilité sont à comprendre comme les deux pôles d'un gradient continu. Sur le terrain périnatal, l'articulation sémiologique et psychopathologique de la dialectisation entre honte et culpabilité lors d'une grossesse suivant une IMG, permet de donner des repères cliniquement organisateurs dans le cadre d'une prévention transdisciplinaire médico-psycho-sociale des troubles de la parentalité et des dysharmonies relationnelles précoces. / The aim of this research is to explore the traces and updates of prenatal grief during a pregnancy subsequent to a Medical Termination of Pregnancy (MTP). The status of the fetus is triply complex: between human and non-human on a legal dimension ; perceptible object but that cannot directly be seen in the plan of material reality; both narcissistic extension and internal object - partial and potentially total - in psychic reality. This extreme paradox is the major challenge of the psychic work during prenatal bereavement. Depending on the cultural background and singular maternal and paternal choices among those possibilities, the practices surrounding the death of the baby will be different and lead to contrasting grieving processes. In the particular case of MTP, the clinical experience leads us to consider two fundamental aspects. On one hand, the decision taken by the mother with the choice that she has to make to interrupt the pregnancy or not - and thereby the fetus/baby's life - questions on possibles feelings of guilt. From the other hand, being pregnant with a fetus with a severe pathology represents a narcissistic injury referring to the concept of shame. Shame and guilt, because of their relationship with narcissistic and object-relation processes seem to be quite relevant to study the specificities of a pregnancy following a MTP. In this context, three main questions constitutes the problematic of this study : Is the investment of the dead fetus/baby updated by the investment of the current fetus/baby ? Is the pregnancy activating in a particular way feelings of shame and guilt ? What is the articulation of these feelings with the grieving process ? Methodology: This qualitative research refers to a hypothetical-deductive method and lays on a psychoanalytic background. Our population is composed with 11 women (primiparous and multiparous) pregnant after a MTP for fetal reasons occurred after 15 weeks of amenorrhea (WA). Semi-structured interviews were conducted on the three trimestre of the pregnancy. They also each time completed self-questionnaires (PAI, PGS, EPDS, STAI, DAS, PCLS). The analysis of the interviews, that were recorded, crosses a thorough observation of each case with a thematic content analysis, taking into account the subjective experience of each woman, in order to answer the research hypotheses. Results: The results highlight an updating of the grieving process during the following pregnancy. They are in line with the confirmation of the heuristic and clinical significance of the study of shame and guilt in a pregnancy following a MTP. For these women, shame is manifested by a feeling of unveiling and exclusion, loss of control, and an experience of failure and unworthiness. The elaboration of shame is a good marker for possible resolution of narcissistic and developmental dimensions of the grieving process. Guilt is very present, connected with fetal pathology, the decision to terminate the pregnancy and towards the baby of the current pregnancy. Shame and guilt can be understood as the two poles of a continuous gradient. Their study in the context of a pregnancy following a medically terminated one makes possible to offer pertinent semiological and psychopathological markers in the framework of primary and secondary prevention of troubles in parentality and in early relational dysharmonies.
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Impact de l'utilisation des technologies de communication virtuelle lors de la fin de vie et lors de cérémonies funéraires sur le deuil des personnes ayant perdu un proche en temps de pandémieMasella, Julia 09 November 2022 (has links)
Introduction : Les personnes en fin de vie et leurs proches ont été confrontés à des mesures sanitaires limitant voire interdisant les visites et rassemblements afin de freiner la pandémie de COVID-19. Pour limiter l'impact de ces mesures de santé publique, certaines familles et hôpitaux ont eu recours aux technologies virtuelles de communication afin de permettre les rencontres en respectant la distanciation sociale. Objectifs : Mesurer le risque de développer un deuil dysfonctionnel, une anxiété généralisée, des symptômes caractéristiques de dépression, et évaluer l'impact des différents modes de visites lors des soins de fin de vie et cérémonies funéraires. Méthode : Une étude transversale quantitative a été réalisée. Un questionnaire en ligne comportant des échelles standardisées portant sur le deuil dysfonctionnel, l'anxiété généralisée, la dépression et d'autres variables a été diffusé dans quatre pays francophones auprès de personnes majeures endeuillées (n=74). Des analyses descriptives, des tests de corrélation de Pearson et des tests U de Mann-Whitney ont été réalisés. Résultats : Environ un tiers des participants présentait des risques de développer un deuil dysfonctionnel, une anxiété et des symptômes évoquant une dépression. Aucune différence significative n'a été retrouvée entre ces risques et le type de visite. Une différence significative a été mise en évidence concernant le type de participation (physique ou virtuelle) aux cérémonies funéraires sur les risques cités. Une majorité des répondants a pu visiter leur proche ou assister aux funérailles de manière virtuelle ou physique, et en ont été plutôt satisfaits. Discussion : Des solutions pour limiter ces risques pathologiques existent et peuvent encore être optimisées pour rendre les technologies virtuelles plus accessibles et efficientes. Conclusion : Les domaines d'utilisation de ces technologies, avec l'aide des soignants, sont multiples en santé et pourraient modifier la prise en charge des patients. / Introduction: People at the end of life and their loved ones have been confronted with health measures limiting or even prohibiting visits and gatherings in order to curb the COVID-19 pandemic. To limit the impact of these public health measures, some families and hospitals have used virtual communication technologies to allow encounters while respecting social distancing. Objectives: To measure the risk of developing dysfunctional bereavement, generalized anxiety, and symptoms characteristic of depression, and to evaluate the impact of different modes of visitation during end-of-life care and funeral ceremonies. Method: A quantitative cross-sectional study was conducted. An online questionnaire with standardized scales for dysfunctional grief, generalized anxiety, depression, and other variables was distributed in four French-speaking countries to bereaved adults (n=74). Descriptive analyses, Pearson correlation tests and Mann-Whitney U tests were performed. Results: Approximately one-third of the participants were at risk for anxiety, dysfunctional grief, and symptoms suggestive of depression. There was no significant difference between these risks and the type of visit. However, there was a significant difference between the type of participation (physical or virtual) in funeral ceremonies and the risks cited. A majority of respondents were able to visit their loved one or attend the funeral virtually or physically, and were quite satisfied. Discussion: Solutions to limit these pathological risks exist and can still be optimized to make virtual technologies more accessible and efficient. Conclusion: The areas of use of these technologies, with the help of caregivers, are multiple in health care and could modify the management of patients.
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La façon de percevoir et de vivre la souffrance psychologique issue d'un deuil ou d'une peine d'amour au Québec et en Afrique subsaharienneHébert, Nathalie 18 April 2018 (has links)
Dans ce mémoire, nous désirons répondre à la question suivante : comment la souffrance provenant d'une peine d'amour ou d'un deuil est perçue et vécue en Afrique et au Québec? Pour ce faire, nous avons effectué 20 entrevues avec des participants québécois et africains ayant vécu l'une de ces souffrances. L'analyse des résultats fait ressortir deux grandes typologies dans les façons de vivre socialement la souffrance. D'une part, les participants québécois sont des « stratèges » : ils utilisent diverses stratégies sociales afin de réduire leur douleur. D'autre part, les participants africains sont des « normalisateurs »: ils dissimulent leur souffrance conformément à différentes normes. Aussi, l'analyse de plusieurs perceptions, comportements et attitudes présentent des logiques similaires. Nous interprétons ces façons de vivre et de percevoir la souffrance comme la mise en oeuvre d'une rationalité en finalité chez les participants québécois et d'une rationalité en valeur chez les participants africains.
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Le deuil créatif dans À la recherche du temps perduBlaquière, Catherine 20 April 2018 (has links)
Grâce à son écriture précédant immédiatement la Première Guerre mondiale, À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust nous offre une trame narrative propice à l’analyse du deuil intime, vécu avant cette guerre terrible qui a à jamais modifié notre conception de la mort. En s’intéressant à la mort de la grand-mère du personnage-narrateur, à celle de son amante Albertine ainsi qu’à celle de Charles Swann, on peut tracer un nouveau fil conducteur au sein du roman. Ces deuils contribuent directement à la conclusion du roman, alors que Marcel découvre sa vocation d’écrivain et décide d’y consacrer sa vie. Ce nouveau but coïncide avec le constat de l’imminence de sa propre mort, causalité entre mort et art qui justifie conséquemment que l’on se penche sur les grands deuils du roman. Quel est le véritable objet de ces deuils ? En quoi ces deuils provoquent-ils la vocation ? En quoi le deuil est-il donc créatif chez Proust ? Voilà les questions majeures qui traversent ce mémoire et par lesquelles il tentera de répondre à la nécessité de ces deuils comme unités de base et comme succession menant au surgissement final d’un sujet désormais dévoué à l’art littéraire.
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L'autre par ses traces : les personnes endeuillées vis-à-vis des archives numériques de la personne décédéeBlouin, Thomas 13 December 2024 (has links)
La place toujours plus importante prise par les technologies numériques a bien moins amené une dématérialisation de la vie sociale qu’une matérialisation d’une autre nature. Ce qui était autrefois éphémère ou uniquement perceptible par quelques personnes devient aujourd’hui « objectif », s’archivant sur des supports à partir desquels on peut, à tout moment, retrouver intact l’enregistrement d’un instant passé. Par notre utilisation quotidienne des technologies numériques, nous produisons une infinité de données numériques qui sont susceptibles de constituer autant de traces de soi. En liant cette possibilité d’explorer ces traces devenues « objectives » à ce que plusieurs ont qualifié d’intimisation des rites de mort, je me suis questionné sur l’utilisation par les proches d’une personne décédée des données numériques et de leurs supports (cellulaire, ordinateur). Pour ce faire, j’ai mené 16 entrevues avec des personnes qui ont eu à interagir avec les appareils numériques d’un proche défunt. Si pour certains ces données sont ignorées ou vues comme sans intérêt, la plupart trouvent dans celles-ci une possibilité de continuer, voire de modifier, la relation entretenue avec le défunt. D’autres se montrent particulièrement prudents, tentant d’éviter de tomber sur des informations qui réactiveraient un souvenir qui les attristerait ou qui les mènerait à découvrir une réalité insoupçonnée. En évitant de consulter ce qui ne correspond pas à l’image du défunt tel qu’il apparaissait dans la relation qu’on entretenait avec lui et en cultivant à l’inverse le souvenir de ce qui y correspond, l’on tente à la fois de laisser à l’autre ce qui relève de son intimité, tout en utilisant les traces numériques pour donner, au-delà de la mort, une certaine consistance à une version personnalisée et positive du défunt. / The increasing importance of digital technologies in our lives has lead to a new kind of materialisation of social life rather than to its dematerialisation. What was once ephemeral or perceived by few only has now the possibility to become at any moment “objective” through devices, involved in displaying and archiving evidence of fleeting instants. Our daily use of digital technologies produces a myriad of digital data disposed to become traces of the Self. Thinking this possibility of exploring these traces now conceived as “objective” along with what has been qualified as the “intimisation” of death rituals, I was concerned about the use of the deceased’s digital footprint by their relative or friend. In order to do so, I have conducted 16 interviews with people who had to interact with a close deceased’s digital data and devices. If some interviewees ignored or saw no interest in this footprint, most of them found the possibility to extend, perhaps even modify and shape again the relationship with the deceased. Others were peculiarly cautious, trying to avoid finding information that could reactivate memories that might sadden them or lead them to an unexpected reality. People refrain the browsing of what might appear as incoherent with the relationship one has had with the deceased; therefore they cultivate the image of the deceased that is in line with their memories. They balance between trying to leave to the deceased what might be part of its intimacy and using these data and devices to give, beyond death, shape and consistency to a personal and positive image of the deceased.
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Impact de l'utilisation des technologies de communication virtuelle lors de la fin de vie et lors de cérémonies funéraires sur le deuil des personnes ayant perdu un proche en temps de pandémieMasella, Julia 13 December 2023 (has links)
Introduction : Les personnes en fin de vie et leurs proches ont été confrontés à des mesures sanitaires limitant voire interdisant les visites et rassemblements afin de freiner la pandémie de COVID-19. Pour limiter l'impact de ces mesures de santé publique, certaines familles et hôpitaux ont eu recours aux technologies virtuelles de communication afin de permettre les rencontres en respectant la distanciation sociale. Objectifs : Mesurer le risque de développer un deuil dysfonctionnel, une anxiété généralisée, des symptômes caractéristiques de dépression, et évaluer l'impact des différents modes de visites lors des soins de fin de vie et cérémonies funéraires. Méthode : Une étude transversale quantitative a été réalisée. Un questionnaire en ligne comportant des échelles standardisées portant sur le deuil dysfonctionnel, l'anxiété généralisée, la dépression et d'autres variables a été diffusé dans quatre pays francophones auprès de personnes majeures endeuillées (n=74). Des analyses descriptives, des tests de corrélation de Pearson et des tests U de Mann-Whitney ont été réalisés. Résultats : Environ un tiers des participants présentait des risques de développer un deuil dysfonctionnel, une anxiété et des symptômes évoquant une dépression. Aucune différence significative n'a été retrouvée entre ces risques et le type de visite. Une différence significative a été mise en évidence concernant le type de participation (physique ou virtuelle) aux cérémonies funéraires sur les risques cités. Une majorité des répondants a pu visiter leur proche ou assister aux funérailles de manière virtuelle ou physique, et en ont été plutôt satisfaits. Discussion : Des solutions pour limiter ces risques pathologiques existent et peuvent encore être optimisées pour rendre les technologies virtuelles plus accessibles et efficientes. Conclusion : Les domaines d'utilisation de ces technologies, avec l'aide des soignants, sont multiples en santé et pourraient modifier la prise en charge des patients. / Introduction: People at the end of life and their loved ones have been confronted with health measures limiting or even prohibiting visits and gatherings in order to curb the COVID-19 pandemic. To limit the impact of these public health measures, some families and hospitals have used virtual communication technologies to allow encounters while respecting social distancing. Objectives: To measure the risk of developing dysfunctional bereavement, generalized anxiety, and symptoms characteristic of depression, and to evaluate the impact of different modes of visitation during end-of-life care and funeral ceremonies. Method: A quantitative cross-sectional study was conducted. An online questionnaire with standardized scales for dysfunctional grief, generalized anxiety, depression, and other variables was distributed in four French-speaking countries to bereaved adults (n=74). Descriptive analyses, Pearson correlation tests and Mann-Whitney U tests were performed. Results: Approximately one-third of the participants were at risk for anxiety, dysfunctional grief, and symptoms suggestive of depression. There was no significant difference between these risks and the type of visit. However, there was a significant difference between the type of participation (physical or virtual) in funeral ceremonies and the risks cited. A majority of respondents were able to visit their loved one or attend the funeral virtually or physically, and were quite satisfied. Discussion: Solutions to limit these pathological risks exist and can still be optimized to make virtual technologies more accessible and efficient. Conclusion: The areas of use of these technologies, with the help of caregivers, are multiple in health care and could modify the management of patients.
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Le rôle adaptatif de la tristesse dans le deuil d’un parent chez l’endeuillé adulteCouët-Garand, Alexandre 01 1900 (has links)
Le deuil normal, ou résilient, a souvent été laissé pour compte dans la littérature, au profit de l’intérêt plus grand porté au deuil pathologique. Cette réalité, qui s’inscrit dans le cadre d’une culture de médicalisation, a pu contribuer à la normalisation de la vision du deuil comme nuisible au fonctionnement et inutilement souffrant. Or, un certain regain d’intérêt pour l’étude des processus du deuil normal est visible dans la littérature, l’idée que le deuil résilient est en fait plus répandu que les deuils plus difficiles n’ayant été que récemment démontrée empiriquement (Bonanno, 2009). Une confusion demeure quant au rôle des émotions liées au deuil, qui sont souvent vues comme des symptômes, étant mal différenciées les unes des autres dans leur nature et leur fonction. Pourtant, la tristesse, apanage d’un deuil résilient et sain, aurait une fonction adaptative, contrairement à la détresse et la dépression, qui évoquent davantage le processus de séparation entre l’enfant et sa figure d’attachement. En effet, l’enfant, lors du départ de la figure d’attachement, vit une émotion débordante et intolérable, la protestation, suivie d’un état de désespoir. Ces émotions seraient ainsi qualitativement différentes, et non seulement quantitativement différentes. Cette thèse vise donc d’une part, via un volet théorique, à proposer un modèle du deuil résilient, mais aussi du deuil pathologique, en lien avec la tristesse, la détresse et la dépression, redonnant à chacune leur juste place. Ces deux types de deuil sont présentés comme les extrêmes d’un continuum entre lesquels toute variation peut exister. La tristesse, dans ce modèle, est dépeinte comme une émotion utile, jouant un rôle dans l’acceptation de la perte et dans la capacité à lui donner un sens. D’autre part, un volet empirique s’intéresse à l’expérience subjective de la tristesse chez des endeuillés résilients adultes ayant perdu un parent. Des entrevues semi-structurées ont été conduites auprès de six participants, et les résultats ont été analysés avec une approche qualitative, l’Analyse Phénoménologique Interprétative (IPA). Les résultats montrent que la tristesse était vécue comme étant tolérable, comme ayant une fonction adaptative et un sens, même si elle reste désagréable à vivre. Comme le deuil n’est pas vécu en vase clos, un surplus de matériel à métaboliser et des circonstances externes variables, ainsi que des variations dans les capacités de mentalisation, peuvent expliquer la présence d’autres expériences émotionnelles et de symptômes somatiques. La tristesse semble toutefois être un ingrédient essentiel d’un deuil résilient, où la personne demeure fonctionnelle et n’est triste que par courtes périodes, venant par vagues. Les implications cliniques et diagnostiques de ces résultats ainsi que du modèle présenté dans cette thèse sont abordées. / Normal, or resilient, grief has often been neglected in the literature, overshadowed by the greater number of studies on pathological grief. This fact, congruent with the trend towards a culture of medicalization, can explain the normalization of the idea of grief as uselessly painful, or even harmful, a nuisance to productivity and functioning. On the other hand, there has been a growing interest in the processes of normal grief in recent years, the idea that resilient grief is more common than pathological grief having only been recently supported by empirical research (Bonanno, 2009). However, the function and nature of grief-related emotions, which are often seen as symptoms, still isn’t clear. Sadness, contrarily to common knowledge, seems to be a healthy characteristic of resilient grief, and could have an adaptive function, whereas distress and depression would evoke the protest and despair phases of the separation between the child and her attachment figure. Thus, these three affective experiences would be qualitatively, and not only quantitatively, distinct. This thesis aims to present, in its first part, a theoretical model of both resilient and pathological grief, elaborating on the function and place of sadness, distress and depression. These two types of grief are presented as the extremes of a continuum, in between which any number of variations could exist. Sadness, in this model, is depicted as a useful emotion that plays a part in the acceptation of loss and in the creation of a meaning. In its second, empirical part, the subjective experience of sadness in resilient grieving adults who lost a parent is observed. Semi-structured interviews were conducted with six participants, and the results were analyzed using Interpretative Phenomenological Analysis (IPA). Results show that sadness was experienced as tolerable, adaptive, and making sense, even if it was painful. As grief is never an isolated experience in life, circumstances and concurrent events, and variations in mentalization abilities, can explain the presence of other emotions or of somatic symptoms. Sadness, however, seems to be an essential ingredient of resilient grief, where the person remains functional, but is sad only by shorts bursts, coming in waves. The clinical and diagnostic implications of these results and of the theoretical model presented in this thesis are discussed.
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Les rubans bleus ; suivi de La robe trouée comme figuration de l’écriture réparatrice dans "Ma mère et Gainsbourg" de Diane-Monique DaviauTremblay, Sylvie 04 1900 (has links)
À partir de fragments décousus, de morceaux du passé, du présent et même de rêves d’avenir, la narratrice du récit Les rubans bleus réfléchit sur la signification de femmes qu’elle a côtoyées durant sa vie. Elle tente ainsi de recoudre la lignée dont elle est issue et de tisser une histoire qui restera effilochée. Les diverses femmes rencontrées structurent ce récit rapiécé qui, comme une courtepointe, va rassembler de façon hétéroclite les souvenirs d’un « je ».
Dans le récit Ma mère et Gainsbourg de Diane-Monique Daviau, le motif omniprésent de la robe constitue une enveloppe psychique qui permet une continuité imaginaire entre la mère et la fille, la narratrice. Cette robe, nous dit cette dernière, est trouée, et la reprise tout au long du récit de ce motif préfigure l’absence ressentie par la fille devant le deuil à faire de sa mère. Les nombreux trous à la robe, que la narratrice met en évidence, se lisent comme des manques et des silences entre la mère et la fille. Ces accrocs à la robe marquent l’identité de cette dernière et fondent cet « héritage-fardeau » qu’elle porte et dont elle témoigne dans le livre. Par l’écriture, la narratrice nous convie à un patient travail de deuil (Anzieu, Delvaux, Green, Harel). Celui-ci s’offre comme un assemblage de fils servant à recoudre les diffé-rents morceaux de sa vie qui lui permettront de mieux reconstituer la figure de cette mère-absente, et, par là même, sa propre identité. C’est donc à la manière d’un patchwork qu’elle lie entre eux des souvenirs d’enfance, des rêves et des réflexions portant sur la perte et le manque. Ceux-ci donneront forme à son texte, cette robe d’endeuillée. / Using unwoven fragments, pieces of the past, of the present and even dreams for the future, Les rubans bleus’s narrator reflects on the meaning of the different women in her life. Thus, she attemps to sew the lineage from which she came and to weed a story that will stay frayed. The different women encountered structure the reattached narrative, bringing together like a quilt, in a heterogenous manner, the memories of an “I”.
In the narrative Ma mère et Gainsbourg by Diane-Monique Daviau, the omnipresent pattern of the dress constitutes an envelop for the psyche that allows an imaginary continuum between a mother and a daughter, the narrator. She describes this dress as having holes in it. The reoccurence of this dress in the text prefigures the absence that is felt by the daughter as she mourns her mother. The narrator puts forth the many holes in the dress through gaps which read like silences and emptiness between the mother and daughter. These snags in the dress imprinted on the narrator’s identity and founded a “burdon-heritage” that the narrator wears, and shares in her book. With her writing, she invites the reader to a slow passage through the mourning process (Anzieu, Delvaux, Green, Harel). The latter presents itself as the thread with which the narrator will sew the pieces of her life together, which in turn will allow for a better fit pertaining to the figure of the absent-mother, and from there, to her own identity. Hence, the narrator ties together childhood memories, dreams and reflections about loss and emptiness, like a patchwork, giving form to her text, that of a mourning dress.
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Mortuaires suivi de La mort-vivance comme motif d'écriture dans Aurélia de Gérard de NervalPhilippe, Jennyfer 04 1900 (has links)
Dans Mortuaires, une pièce de théâtre en fragments, deux soeurs se rencontrent
dans une chambre d'hôtel; Jiji, la plus vieille, vient de retrouver les cendres de leur mère, morte dix ans auparavant; elle voudrait enterrer l'urne définitivement, alors que la plus jeune, Ge, tient à la garder près d'elle. Ce sera l'occasion pour les soeurs de faire valoir leur propre désir et de célébrer la morte, de reprendre contact avec ce qui reste d'elle dans leur mémoire. Le texte se présente sous forme de mini-scènes sans continuité, bien qu’étant toutes reliées, comme un dialogue interrompu,
une cérémonie rejouant la mise en pièces du corps. La fragmentation de la mémoire
constitue le projet esthétique de la pièce, dont le ressort dramatique tourne autour
du souvenir endeuillé et du corps mort.
La mort-vivance comme motif d'écriture dans « Aurélia » de Gérard de Nerval est un essai portant sur le rapport qu'entretient Nerval avec les morts dans le récit, ceux-ci constituant son moteur d'écriture. Au moyen de théories telles que la psychanalyse (Freud, Jackson), la sociologie (Muray) et la théorie de la lecture (Picard), il sera démontré que Nerval, dans Aurélia, se fait spirite en faisant revenir les morts au moyen du rêve. L'écriture se pose comme un lieu de rencontre entre les vivants et les morts, un espace dans lequel chacun doit se faire mort-vivant pour aller retrouver l'autre. Les frontières se brouillent et il devient difficile pour Nerval, ainsi que pour le lecteur, de distinguer le rêve de la réalité. / In Mortuaires, a drama in fragments, two sisters meet in a hotel room; Jiji, the
oldest, has just found their mother's ashes, dead 10 years ago; she would like to bury the urn, but the youngest, Ge, intends to keep it. It will be the occasion for them to emphasize on their own desire and, much more, to celebrate the dead mother, to reconnect with what remains of her in their memory. The text presents small scenes without continuity, although linked, like an interrupted dialogue, a ceremony replaying the body's breaking into pieces. The memory's fragmentation is the esthetic project of the drama, whose basic dramatic's spring turns around remembering, mourning, and the place of the dead body.
La mort-vivance comme motif d'écriture dans « Aurélia » de Gérard de Nerval is an essay studying the connexion between Nerval and the dead ones. In the story, these ones are very important in the process of writing. Using theories such as psychoanalysis (Freud, Jackson), sociology (Muray) and reading theory (Picard), it will be shown that Nerval, in Aurélia, is a medium and tries to take the dead ones back through dream. The writing of his dreams creates for Nerval a place where the living and the dead ones can meet, a place where everyone has to become a living dead to be in contact with others. In that way, boundaries are blurring and it becomes increasingly hard for Nerval, as for the reader, to distinguish dream from
reality.
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