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Habiter et consommer le logement social : une approche stratégique de l'habiter des classes populaires et moyennes sous contraintes de pouvoir d'achat / Living and consume social housing : a strategic approach to inhabit the working and middle classes under constraints of purchasing power

Parise, Fanny 02 February 2015 (has links)
En 2014, quel est le « sens de l’habiter »? L’évolution de la législation française engendre un processus de marchandisation du logement social, déjà amorcé. « Grands ensembliers » et professionnels du logement s’associent pour développer une nouvelle offre d’habitat social à destination des classes moyennes intermédiaires. La montée des classes moyennes mondiales et la crise économique produit des modes de consommer différenciés et une demande de logements prenant en considération de nouvelles tendances sociétales. Le regain d’intérêt depuis les années 2000 pour l’habitat alternatif (notamment le cohousing), positionne l’innovation dans l’habitat dans une démarche de co-construction (constructeur, architecte, sociologue). Ces effets de contexte s’inscrivent dans une démarche compréhensive de la diversité des pratiques habitants des classes moyennes. L’hétérogénéité de ce groupe social, à travers des modes de vie pluriels, illustre le déploiement de stratégies et de choix résidentiels qui rendent compte d’un rapport à l’autre singulier, d’un rapport au monde spécifique ; dont les « grands ensembliers » s’essaient à en saisir le sens et la complexité. / In 2014, what is the "sense of living"? The evolution of French legislation creates a social housing commodification process already begun. "Large contractors" and housing professionals join forces to develop a new offer of social housing to intermediate middle class. The rise of the global middle class and the economic crisis produces differentiated patterns of consumption and housing demand considering new societal trends. The renewed interest since the 2000s for alternative housing (including cohousing) positions innovation in housing in a co-construction approach (builder, architect, sociologist). These context effects are part of a comprehensive approach to the diversity of the inhabitants of the middle class practices. The heterogeneity of this social group, through plural lifestyles, illustrates the deployment strategies and residential choices that reflect a singular relative to each other, a report to the specific world; whose "big contractors" is trying to grasp the meaning and complexity.
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Les impacts du transport en commun sur les constructions immobilières commerciales et résidentielles : le cas du métro de Montréal

Champagne, Marie-Pier 22 April 2021 (has links)
Ce mémoire a pour objectif d'évaluer l'impact de l'extension de la ligne orange du métro de Montréal à Laval sur le développement immobilier. L'analyse empirique s'intéresse à l'effet des nouvelles stations de métro sur la localisation et la quantification des constructions commerciales et résidentielles, entre 1998 et 2017. L'hypothèse principale est que le nombre de nouvelles constructions commerciales est spatialement concentré autour des stations, laissant moins de place pour les nouvelles constructions résidentielles, qui se localisent en périphérie de cette zone. Pour tester cette hypothèse, une approche par appariement est choisie, dans laquelle le nombre de nouvelles constructions commerciales et résidentielles jouent le rôle des variables dépendantes. Une zone de 2 kilomètres autour des stations est divisée à l'aide d'un maillage hexagonal, où les hexagones représentent les entités individuelles. Afin de comparer l'effet sur les nouvelles constructions, une comparaison entre deux groupes, un susceptible d'être influencé par l'arrivée des nouvelles stations (traitement) et un autre supposé moins touché (contrôle), est effectuée à l'aide d'une approche incrémentale. Chacun des groupes est formé de zones basées sur la distance critique à la station la plus près. Cette distance varie entre 250 et 1 750 mètres. L'analyse décompose également les zones par période afin de vérifier la présence d'effets liés à la spéculation, l'anticipation et l'ajustement. Les principaux résultats confirment en grande partie l'hypothèse émise. Une plus grande concentration spatiale des nouveaux bâtiments commerciaux est notée dans un rayon d'au plus 750 mètres des stations et le développement de nouveaux immeubles résidentiels, quant à lui, est identifié entre 1 000 et 1 250 mètres. La hausse conjointe des nouvelles constructions résidentielles et commerciales à grande proximité des stations après la mise en service souligne également l'essor des quartiers mixtes, accueillant à la fois des activités résidentielles et commerciales. / This master thesis aims to evaluate the impact of the extension of the orange line of the metro from Montreal to Laval on real estate development. The empirical analysis focuses on its impact on the location and quantification of commercial and residential constructions, between 1998 and 2017. The main hypothesis is that new commercial constructions will be spatially concentrated around the stations, leaving less room for new residential construction, which will be located just outside the commercial zone. To test this hypothesis, a pairing approach is chosen, in which the number of new commercial and residential constructions are the dependent variables. A 2 kilometers area around the stations is separated into a hexagonal mesh, where the hexagons represent the individual entities. In order to compare the effect of new constructions, a comparison between two groups, one likely to be influenced by the arrival of new stations (treatment) and another most likely less affected (control), is carried out with an incremental approach. Each of the groups is generated by zones based on the distance to the nearest station and a radius varying between 250 and 1 750 meters defines these zones. The analysis also divided the zones by period to identify the effects related to speculation, anticipation, and adjustment. The main results largely confirm the hypothesis. A greater spatial concentration of new commercial buildings is noted within a radius of, at most, 750 meters from the stations and the development of new residential buildings is noted between 1 000 and 1 250 meters. The joint increase in new residential and commercial construction near stations after the launch also underlines the rise of mixed neighbourhood, accommodating both residential and commercial activities.
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De la mixité à l'exclusion : témoignages du nouveau Saint-Roch à Québec

Freedman, Martine 17 April 2018 (has links)
L’objectif de cette thèse est de comprendre l’influence réciproque entre la territorialité et la revitalisation d’un quartier. En effet, un des enjeux de la revitalisation urbaine est le réaménagement des espaces publics. Pour ce faire, nous avons eu recours à des mémoires et des rapports de consultations publiques, à des entretiens semi-dirigés et à l’observation directe, dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Si, plusieurs recherches qui ont été consacrées à la revitalisation urbaine ont démontré que la mixité sociale domine dans les discours des acteurs, notre étude demeure originale. Nous avons constaté que les raisons qui poussent les acteurs à choisir la mixité sociale diffèrent. D’une part, en optant pour la mixité sociale, les acteurs conservent la possibilité de se reconnaître dans leur quartier : la variété de la population augmente les chances de rencontrer des personnes qui leur ressemblent en reflétant une ou plusieurs facettes de leur identité. De cette façon, les répondants peuvent trouver et conserver leur place dans leur quartier. L’extériorité et l’altérité, composantes de la territorialité, font alors office de miroir, miroir qui réfléchit les faces sombres, les faces idéales ou les multiples facettes de chacun. D’autre part, choisir la mixité sociale peut produire de l’exclusion. En effet, sous couvert de vouloir attirer une population diversifiée, certaines catégories socioéconomiques se trouvent exclues des projets d’aménagement et leur présence n’est pas désirée. Tel est le cas des itinérants qui ont de plus en plus de difficultés à rester dans le quartier en raison de l’augmentation de la présence policière et des mesures visant à améliorer la sécurité des habitants, des personnes à petits revenus qui doivent s’approvisionner régulièrement à l’extérieur de leur quartier et des personnes à mobilité réduite ou qui ont des difficultés à se déplacer (comme c’est le cas de certains aînés) qui n’ont plus accès l’ensemble des services du quartier. Mots clefs : territorialité, miroir, mixité sociale, exclusion, revitalisation urbaine
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L'aménagement des centres-villes : la mobilité, vecteur et acteur de la centralité urbaine / Core-city planning : mobility as vector and actor in urban centrality / L'acondicionamiento de los centros de las ciudades : la mobilidad, vector y actor de la centralidad urbana

Macario, Mélanie 20 January 2012 (has links)
L'aménagement des centres-villes est ici rapproché des mutations politiques, économiques, sociales et religieuses qui ont marqué l'évolution de notre société et ont progressivement transformé la structure et les usages de la ville. Alors que celle-ci s'organisait auparavant autour d'un centre unique, puissant, fédérateur et symbolique, elle s'articule aujourd'hui, sous l'effet de la métropolisation, autour de plusieurs lieux de centralité obéissant chacun à des logiques et à des finalités propres. Face à ces changements structurels, le centre-ville fait l'objet de nouvelles formes d'appropriation qui tendent à remettre en cause son rôle dans le système urbain. Moteur de la cité, le centre ne fonctionne pas en autarcie : bien au contraire, il est dans un rapport constant avec ce qui l'entoure et doit être appréhendé dans sa globalité. Aménager le centre-ville suppose de comprendre la relation unissant ce lieu, reflet d'une certaine fixité du fait de fortes densités urbaines, avec le reste de la ville, caractérisé à l'inverse par une mobilité généralisée. A l'appui d'une analyse rétrospective, cette approche systémique s'inscrit à contre courant de la vision sectorielle du droit de l'urbanisme et vise à démontrer la relation entre l'échec des politiques d'aménagement des centres-villes et celui des politiques d'urbanisation de la périphérie. Parallèlement, le retour à la ville « compacte » préconisé par les pouvoirs publics en vue de limiter l'étalement urbain et les déplacements automobiles soulève une problématique récurrente de l'aménagement des centres : celle de concilier leurs densités et leur accessibilité / In this study, core-city planning is compared with the major political, economic, social and religious mutations that have marked the evolution of our society and have gradually transformed the structure and uses of the city. While it was previously organized around a single powerful, unifying and symbolic centre, today as a result of metropolisation the city is structured around several poles of centrality each in accordance with a specific logic and purpose. Faced with these structural changes, the core-city is subject to new forms of appropriation, which challenge its role in the urban system. As the driving force of the city, the core-city does not exist in isolation: on the contrary, it is in constant interaction with its surroundings and so must be apprehended in its globality. Urban planning and development requires understanding the link between this core, which reflects a certain stability due to high urban density, and the rest of the city, characterized on the contrary by generalized mobility. Based on a retrospective analysis, this systemic approach goes counter to the sectoral vision of urban planning laws and is intended to demonstrate the relationship between the failure of both the core-city planning policies and the planning policies of the periphery. At the same time, a government-advocated return to the "compact city" in order to limit urban sprawl and automobile traffic raises a recurring problem in core-city planning: how to reconcile their density with their accessibility
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Territoires et représentations du genre dans l’école de la banlieue : l’enseignement féminin dans la banlieue sud-est parisienne de 1880 aux années 1950 / Feminine éducation in south-east parisian suburbs from 1880 to 1960

Duvignacq-Croisé, Cécile 22 September 2011 (has links)
Les deux dernières décennies du XIXe siècle amorcent l’essor rapide de la banlieue parisienne et le déploiement de l’Ecole d’Etat. Les lois Paul Bert, Ferry et Goblet fondent l’Ecole républicaine laïque et organisent un enseignement féminin public. Dans le sud-est parisien, urbanisation et scolarisation se développent conjointement. L’étude de l’enseignement féminin, tant à travers ses élèves que ses enseignantes, jusqu’à la mise en place de la mixité à la fin des années 1950, révèle alors l’élaboration des modèles éducatifs et des représentations du genre en banlieue. Elle souligne le rôle de l’Ecole dans la codification du rôle social des femmes et de la place qui leur est attribuée dans l’espace de la cité. Elle offre aussi une grille de lecture renouvelée des rapports entre la capitale et ses banlieues, car la différenciation de ces dernières se fonde sur un territoire ressenti aussi bien que construit et sur un imaginaire de l’espace urbain. A travers les représentations qu’il véhicule, l’enseignement féminin souligne la pluralité sociologique du sud-est parisien et ses mutations sociodémographiques. L’évolution des structures et de l’offre scolaire, les attentes des notables et des familles en font le révélateur des différents pouvoirs et acteurs qui structurent cet espace : initiatives et concurrences locales, divergences entre le local et les logiques d’unification départementale ou nationale. L’Ecole concentre les inégalités qui se développent entre Paris et sa banlieue, entre les banlieues. Cette histoire des femmes, de l’Ecole et des banlieues s’articule autour de trois périodes clefs: le tournant du XXe siècle et la politique de laïcisation, l’Entre-deux-guerres et une concurrence scolaire accrue entre les sexes, entre Paris et ses banlieues, les années 1950 lorsque la politique scolaire s’affirme comme un facteur de hiérarchisation urbaine. Entre pouvoirs et société civile, l’enseignement féminin apparaît comme un vecteur fondamental de l’organisation des banlieues sud-est, et de l’affirmation d’une identité banlieusarde. / In the last two decades of the 19th century came the fast development of Parisian suburbs and the beginnings of the state school system. Laws bearing the names of Paul Bert, Ferry and Goblet were the foundation of a republican, secular educational system, as well as they designed public education for women. In the south-west of Paris, urbanism and education followed a joint development. A study of female education through learners and teachers until the implementation of coeducation in the late 1950s reveals the evolution of educational models and gender representation in suburban areas. It highlights the part played by schools in the systematization of the social role of women and the place attributed to them within the city; it also allows for a better understanding of the relationship between the capital and its suburbs, the latter differentiated in the way they are experienced not less than in the way they are planned and built, as well as through representations of the urban space. With the representations it promotes, female education highlights the social diversity of the Parisian south-west, and its socio-demographical mutations. Through the evolution of school structures and educational offer, expectations from parents and the elite, it becomes an indicator of the powers and agents at play there – local competitions and initiatives, discrepancies between local efforts and regional or national policies. The school system focuses the inequalities between Paris and its suburbs, and from one suburb to another. This history of women, education and suburbs addresses three distinct eras : the turn of the 20th century and the beginnings of the secularization of the school system, the Interwar period and the growing competition between genders and between Paris and its suburbs, and the 1950s, when educational policies openly factors in urban hierarchical organization. Between political powers and civil society, female education appears as an essential vehicle for the organization of the south-east suburbs, and the creation of a suburban identity.
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L'évolution des politiques urbaines et leurs influences sur la criminalité : regards croisés Algérie-France / The evolution of urban policies and their consequence on crime : crossed glances Algeria - France

Tsaki, Amira 13 September 2018 (has links)
La métropolisation que connait le monde depuis quelques décennies a créé une hypertrophie urbaine, faisant de la sécurité urbaine un enjeu primordial pour les Etats. Après avoir démontré l’existence d’un lien fort entre urbanisation et criminalité, nous avons examiné l’influence des politiques urbaines sur la criminalité urbaine. Les études criminologiques et sociologiques menées par de nombreux chercheurs dont Durkheim, Szabo, Shaw et McKay, nous ont servi de base scientifique afin de mener des travaux de recherche sur le terrain. De Lyon à Oran, notre analyse compare l’évolution et l’efficience des politiques urbaines françaises et algériennes. Les résultats de nos recherches démontrent l’influence des politiques urbaines de constructions massives sur le développement de zones urbaines anomiques et socio-économiquement ségréguées, mais également l’impact de l’hyper sécurisation sur le sentiment de sécurité et la cohésion urbaine. / The metropolisation that the world has known for a few decades has created an urban hypertrophy, making urban security a major issue for the Nations. After highlighting a strong connection between urbanization and crime, we’ve studied the influence of urban policies on urban crime. The criminological and sociological studies conducted by many researchers, including Durkheim, Szabo, Shaw and McKay, have served as a scientific basis for conducting field research. From Lyon to Oran, our analysis compares the evolution and effectiveness of French and Algerian urban policies. The results of our research works illustrate the influence of massive urban construction policies on the development of urban anomic and socio-economically segregated areas, but also the impact of hyper-security on the sense of security and urban cohesion.
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Une Géographie Socioculturelle

Raibaud, Yves 07 December 2009 (has links) (PDF)
Cet essai pose la question de la géographie sociale aujourd'hui. La première partie fait un retour sur son histoire et sur les questions que lui posent l'hypothèse d'un « tournant géographique » et le développement des approches culturelles en géographie. L'énoncé : « Est-ce la façon de faire la géographie ou le monde qui change ? » interroge la géographie sociale à partir de deux hypothèses. La première est celle proposée par une géographie de l'individu qui replace le sujet, l'individu ou l'acteur au cœur de la construction d'espaces marqués par les processus de métropolisation. La seconde, énonçant le fait que la géographie est elle-même une production culturelle pose la question de la place de la culture dans la géographie et invite à une démarche d'autoanalyse envisageant les variations d'interprétation de la notion de culture dans les sciences sociales. A partir de ces deux hypothèses l'auteur questionne la position des géographes et invite à un renouvellement des postures et des objets. Dans la deuxième partie trois « nouveaux objets géographiques » servent de support à la démonstration. Le premier, la musique, est abordé à partir de la question « Comment la musique vient-elle aux territoires ? ». A travers les exemples proposés la musique apparaît comme un géoindicateur, un vecteur de transitions entre échelles territoriales, un fixateur des adhésions territoriales, un constructeur d'images, un mode de gouvernance. On peut ainsi décrire le parcours d'un auditeur dans la ville en fête ou en festival comme une « expérience de la ville » conforme aux nouveaux modes de sociabilité d'un individu postmoderne. On peut aussi envisager les rapports entre musique et territoires dans leurs temporalités, à l'échelle d'un espace-monde parcouru en tous sens par des ondes et des flux musicaux. Le deuxième objet, le « sexe et le genre », est examiné aussi bien du point de vue d'un « sexe social » (prescrivant des rôles de genre propres à chaque lieu) que d'un « sexe intime » faisant appel à l'expérience unique que chacun peut avoir de son corps dans l'espace. Plusieurs courtes monographies permettent d'illustrer ce propos. La présentation d'une recherche en cours sur l'agglomération urbaine de Bordeaux montre comment la construction théorique d'un objet « sexe et genre » peut renouveler les analyses du tissu urbain et de ses composantes sociales. Le troisième objet, l'ethnicité, est présenté à partir d'un travail interdisciplinaire sur l'usage de l'ethnicité dans les sciences sociales, d'une recherche sur le volet culturel de la politique de la ville et d'un travail d'enquête sur les travailleurs sociaux issus des « communautés » de Guyane française. La troisième partie tente de définir ce que pourrait être une géographie socioculturelle. La distinction entre approche sociale et approche culturelle devient ténue dès lors qu'on n'envisage plus le couple individu/social comme un rapport dialectique et qu'on prend en compte les variations d'interprétation de la notion de culture. Dans la suite et la fin de cet essai, l'auteur pose l'hypothèse d'un paradigme socioculturel qui aurait son origine dans l'avènement des sociétés démocratiques et le développement de l'accès au savoir. Le projet d'une géographie socioculturelle s'appuie donc à la fois sur des méthodes renouvelées pour comprendre l'espace des sociétés et sur une approche éthique qui analyse les effets sociaux de la production de savoirs. La conclusion affirme l'intérêt d'une géographie socioculturelle s'intéressant aux faits de culture et son inscription logique dans le courant de la géographie sociale française.
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Égalité, mixité, sexualité : le genre et l'intime chez de jeunes catholiques du mouvement de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC-F), dans les années 1968 et au-delà (1954-1987) / Egality, coeducation, sexuality : gender and privacy issues among young Catholics of the male and female Young Christian Workers (YCW) in the sixties and beyond

Favier, Anthony 05 December 2015 (has links)
Ce travail cherche à interroger les évolutions portées par les jeunes (14-25 ans) de deux mouvements de jeunesse d'Action catholique spécialisée en parallèle durant les années 1968 et au-delà. Si l'historiographie associe classiquement le changement social des enjeux du genre et de l'intime de cette période aux acteurs sociaux que furent les étudiants ainsi qu'au phénomène de la sécularisation, cette étude veut renouveler le champ en se penchant sur les jeunes de mouvements confessionnels, qui se pense de surcroît à destination des milieux populaires. Nées dans l'entre-deux-guerres sur une ligne intransigeante de reconquête morale et chrétienne des ouvriers, JOCF et JOC deviennent des acteurs paradoxaux mais réels des évolutions de genre dans la société française des Trente Glorieuses. Ils représentent une voie moyenne du changement social en cherchant un positionnement ecclésial et social original en accord à la double injonction chrétienne et militante de l'identité de leur mouvement. La mise en mixité en mouvement, les débats sur l'égalité entre les sexes à l'école, dans le travail ou dans la société de même que les questions d'émancipation sexuelle constituent un bon observatoire historique de l'évolution d'un genre militant ouvrier chrétien. Alors que le catholicisme abandonne progressivement comme forme prioritaire d'insertion dans la société un laïcat d'Action catholique spécialisée à partir des années 1970, cette histoire est aussi celle des conséquences de la sécularisation sur un mouvement confessionnel. L'éclatement du sens, l'aménagement d'un pluralisme pratique, la recherche d'une autonomie témoignent des tensions qui traversent le catholicisme français contemporain depuis les années 1980 sur les questions du genre et de l'intime dans le très contemporain. / This works aims to question the evolutions brought by young people aged 14 to 25 in two mouvements of Specialized Catholic Action in 1960s France. Historiography makes a link between social changements in gender or intimacy issues during this time and students as social actors and the phenomenon of secularization, however, this study would like to renew the field by focusing on the young people in a religious mouvements aimed at the working class. Born in the interwar period on a line of uncompromising moral and Christian reconquest of the workers, YWCs became unexpected but real actors of gender evolutions in French society of the postwar boom. The mouvements represent a middle way of social change by seeking an original ecclesial and social position in accordance with the double injunction of a Christian and social activist movement. The beginning of the coeducation, debates on gender equality in schools, at work or in society, as well as matters of sexual emancipation are a good historic observatory of the evolution on gender. While Catholicism gradually abandoned as a primary form insertion into society as a lay specialized Catholic Action from the 1970s, this history is also that of the consequences of secularization on a denominational movement. The bursting of meaning, the development of a practical pluralism, the search for autonomy reflect the tensions in contemporary French Catholicism since the 1980s on issues of gender and intimacy in the very contemporary.
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La mixité urbaine à Bruxelles: interprétation locale à travers le discours

Pisecki, Graciela S. 24 October 2007 (has links)
CONCLUSIONS<p><p>Les discours sur la mixité apparaissent sur la scène locale vers le début des années quatre-vingt. Ils se développent dans un contexte général caractérisé par la globalisation des économies avancées et par l'expression des valeurs de la post-modernité.<p>Subséquemment la scène locale subit les effets des changements de sa structure économique (surtout tertiairisation et désindustrialisation). La suburbanisation constante de sa population aisée s'ajoute à ce processus ainsi que des changements de population dans ses parties centrales avec l'afflux d'immigrés et de cadres internationaux.<p>La cause qui a fortement influencé l'apparition du discours sur la mixité a été la réaction au zonage fonctionnaliste de la "bruxellisation" des parties centrales de la ville. La "bruxellisation"a été ressentie, telle que révélé par les discours, comme une agression, un affront, qui a dénaturalisé l'identité urbaine surtout du Pentagone et de la première couronne. De plus, elle a été considérée comme une politique arbitraire non- transparente qui a directement affecté les couches moyennes et populaires des quartiers concernés.<p>Le discours sur la mixité urbaine est une composante du processus de recherche identitaire bruxelloise entamé lors des débats sur le plan de Secteur et sur la régionalisation.<p>Hors des facteurs conjoncturels généraux et locaux, le discours sur la mixité représente la suite du débat historique sur la vision de ville qui a caractérisé Bruxelles depuis ses débuts en tant que capitale de la Belgique.<p>Depuis sa consécration, deux images de ville ont été suggérées par les autorités et par les décideurs de l'époque: d'une part celle d'une ville moderne, internationale et cosmopolite ouverte au monde et aux changements, d'autre part l'image d'une ville européenne moyenne désireuse de conserver les qualités de vie et les formes urbaines traditionnelles.<p>Les discours analysés au cours de cette étude sous-entendent la mixité comme celle des quartiers centraux de la ville (en particulier, le Pentagone et la première couronne du 19e siècle).<p>Selon ces discours la mixité urbaine est un terme confus, polysémique et subjectif. Ils lui attribuent trois contenus: architectural, fonctionnel et social.<p>La mixité urbaine est la coexistence de formes (ou espaces), la « juste proportion » d'activités (ou fonctions) et/ou la diversité des interactions sociales dans un périmètre urbain donné.<p>La mixité architecturale s'exprime au travers d'une diversité de formes, de styles et d'espaces intrinsèques, enracinées, spontanément développées au cours des années par les gens et leur vécu, par la réalité sociologique locale. Dans l’esprit de la mixité architecturale, il faut conserver des parties de ville telles qu'elles ont toujours été. La mixité architecturale constitue une réaction culturelle de défense des formes urbaines traditionnelles.<p>En opposition, s'est développée l'image théorique et rationnelle de la ville moderne, à qui les discours reprochent d'imposer des formes et de simplifier à outrance l'activité urbaine.<p>Dans son orientation fonctionnelle, la mixité soutient principalement le logement dans la ville ("ville habitée). Subséquemment les discours traitent fondamentalement la compatibilité ou "la juste proportion" des différentes fonctions économiques: entreprises (grandes, petites et de pointe), bureaux (grandes extensions et petits bureaux), et à moindre mesure commerce et horeca, avec le logement en ville. La proportion sera juste si elle conserve la qualité de vie du quartier assurée par l'équilibre fonctionnel entre fonctions fortes (le tertiaire) et fonctions faibles (le logement, la petite entreprise, le commerce de détail local, etc.). La concentration, le nombre et la localisation des activités influenceront cet équilibre. Il faut signaler qu'au regard des discours locaux la "petite entreprise" n'est seulement pas petite en taille (on ne parle pas de "high tech" par exemple), mais elle est locale, traditionnelle et en relation avec les habitants, surtout avec les milieux populaires qui, de fait, sont peu mobiles tant économiquement que culturellement et tissent leur réseau de relations dans la proximité spatiale.<p>Les discours sur la mixité fonctionnelle semblent dériver d'une image de ville paroissiale caractérisée par une variété de services offerts à proximité du logement y compris des emplois. Les discours qualifient cette ville d'être à "taille humaine". D'emblée cette caractéristique transforme la ville en univers proche facilement repérable et rapidement atteint. Nous considérons que cette conception de la ville ignore la dimension de la mobilité des acteurs urbains dans le sens de leurs possibilités de déplacement. Il est évident que pour ceux pour qui se déplacer ne représente pas de problème, la "taille humaine" de la ville ou d'une partie de ville, sera différente de celle des acteurs pour qui les déplacements sont difficilement atteints, sinon impossibles. La définition de la "taille humaine" de la ville ne sera en conséquence pas la même pour tous ses habitants. Elle est associée à des contextes socio-économiques spécifiques ainsi qu'à des codes culturels de rapport à l'espace. Ces derniers sont très importants pour déterminer la perception de la morphologie urbaine que se forme l'acteur (la "taille humaine" de la ville ou de ses parties composantes). Nous concluons en conséquence, qu'à l'égard des discours analysés, les habitants de la ville fonctionnellement mixte maintiennent, selon la terminologie de Castells, des rapports à l'espace délimités par des "lieux" (et non par des" flux").<p>Le résultat est que l'interprétation de ville mixte comme une ville "à taille humaine" telle que conçue par les discours, favorise d'avantage les habitants de la ville et "rejette" ceux qui ne le sont pas. La raison peut être sans doute liée au mode de fonctionnement politique et aux conditions de la fiscalité locale. La Région de Bruxelles - Capitale investit en tant que métropole et centre d'emploi pour sa périphérie (surtout en termes de transports, infrastructures…), sans avoir des recettes suffisantes.<p>Parmi la population locale, les discours sur la mixité fonctionnelle visent particulièrement les habitants des quartiers défavorisés, qui pour des raisons économiques et culturelles vivent généralement repliés sur le local.<p>En revanche, ces discours ne tiennent pas compte des acteurs locaux dont les rapports à l'espace urbain sont définis par des flux qui créent des réseaux étendus de relations et permettent la pluralité des lieux de vie. A leur égard des propos opposés peuvent être soutenus. Leurs possibilités de mobilité, font que pour eux la proximité physique des fonctions peut même représenter une contrainte …<p>Nous concluons que les discours sur les avantages de la ville fonctionnellement mixte ne concernent qu'un secteur de la population urbaine et non une population mixte du point de vue socio-économique.<p>La généralisation que les discours font des avantages de la ville à"taille humaine" à toute la population bruxelloise provient de son caractère idéologique.<p>Les discours interprètent la ville fonctionnellement mixte en tant que "lieu de liberté". L'acteur y a la possibilité de choisir parmi une variété d'activités à proximité. La répétition de cette multifonctionalité à travers l'espace urbain crée une ville socialement et culturellement hétérogène.<p>Or d'un point de vue critique cela n'a pas toujours été le cas comme ce ne l'est pas aujourd'hui. Les paysages urbains traditionnels, qui inspirent la mixité, étaient historiquement peuplés par des individus qui n'étaient pas "libres", et qui avaient un éventail de choix limités. Même s'il existait une mixité fonctionnelle dans le quartier, l'individu était fortement soumis aux normes et aux codes de conduite des différents groupes sociaux ambiants tels que la famille, l'Eglise, la corporation, etc. En quelque sorte, le modèle socioculturel primait sur la composition fonctionnelle du lieu. L'existence d'une mixité fonctionnelle ne transforme pas nécessairement la ville en source de liberté pour l'habitant. Le choix du citadin n'était de toute évidence pas libre, mais fonction des influences sociales et culturelles exercées sur lui.<p>D'ailleurs soutenir que les quartiers doivent offrir des logements, des emplois, des services et des équipements culturels n'implique pas d'emblée l'existence d'un choix, car il faut habiter et travailler, et avoir accès à divers services. Autrement dit, il est impossible de choisir ces fonctions, car on recourt à toutes. D’ailleurs, ce n'est pas parce qu'il y a des emplois disponibles dans le quartier de résidence par exemple, que c'est forcément là que l'habitant va trouver du travail. Cela vaut aussi pour les services, les équipements culturels.<p>Les discours décrivent la mixité sociale en termes sociaux, économiques, culturels et ethniques. Sa caractéristique essentielle est d'être volontariste, de permettre à l’acteur le libre choix entre différents contextes sociaux.<p>Le "contre-miroir" de la mixité sociale est le "ghetto", avec ses connotations négatives d'exclusion, de contrainte, d'imposition et de coercition.<p>Selon les discours, la morphologie de l'espace urbain ainsi que l'hétérogénéité du bâti résidentiel traditionnel, ont des effets qui dépassent le domaine physique. La morphologie de l'espace urbain ou du bâti résidentiel crée des sensations de continuité et motive "naturellement" des attitudes automatiques et homogènes de la part des habitants envers l'environnement urbain. Ainsi, les maisons unifamiliales sur rue, mitoyennes de l’espace public, génèreraient plus facilement la sociabilité entre résidents que d’autres types d’habitat. Nous en concluons que les discours établissent une liaison entre "forme" et "fonctionnement" urbain. Par une sorte d'automatisme, les discours impliquent que les effets ne sont pas la conséquence de pratiques ou d'orientations culturelles, mais qu'ils procèdent plutôt mécaniquement d'une situation physique préexistante. Tout se fait comme si naturellement, automatiquement, la forme physique du logement ou sa localisation dans le contexte urbain, déclenchait une motricité sociale.<p>A notre avis il est évident qu'il s'agit de métaphores, d'images. On ne développera pas davantage de relations sociales parce qu'on habite dans un certain type de maison sur rue. Ce type de discours passe sous silence la dynamique sociale et les effets sociaux. Nous soutenons que les conditions matérielles n'induisent pas automatiquement un certain type de comportement. C'est généralement l'acteur et son appartenance sociale, et sa culture qui sera l'élément décisif qui déterminera les effets sociaux et non la forme matérielle, physique qui ne peut que faciliter ou entraver les échanges. Nous concluons que ce type d'argument procède aussi d'une démarche idéologique des discours plutôt que d'une analyse factuelle.<p>Suite à l'analyse des effets de la mixité sociale sur le contexte urbain nous distinguons deux types ou niveaux de discours: idéal/ idéologique/ utopique d'un côté, et réel/ empirique de l'autre.<p>Dans le premier cas, la mixité sociale est pour certains acteurs un modèle de conduite sociale urbaine à imiter et pour d'autres un code "d'obligations" à respecter. Elle sert aux plus démunis de catalyseur pour l’émulation et rappelle aux habitants favorisés leurs "devoirs envers leurs concitoyens". Dans ce contexte, la mixité sociale est considérée une situation propice à susciter la solidarité entre les différentes couches sociales. Les avantages attribués à cette mixité sociale (responsabilités envers des groupes sociaux défavorisés, "détournement" de conflits, facteur de solidarité.), montrent qu’en fait ce discours exprime une idéologie, une certaine vision de la réalité sociale fondée sur des suppositions et des convictions…. Le "contre-miroir" pourrait aussi refléter une image totalement différente: celle de groupes sociaux en constant conflit et tension justement à cause de leur rapprochement incompatible.<p>Le discours réel/empirique concernant les effets de la mixité sociale se base sur des expériences de coexistence entre groupes sociaux/ethniques. Dans ce cas, la mixité sociale est présentée d’une part comme source de convivialité et de contrôle social, et d'autre part comme cause de frictions et de tensions.<p>Les effets "idéaux" de la mixité sociale exprimés par les discours renvoient à un cadre urbain où les interactions sociales suivent le modèle que Remy et Voyé appellent "harmonie dans la hiérarchie". Selon ces auteurs, dans ce modèle les individus sont inégaux mais ils acceptent et même légitiment les inégalités.<p>Les effets "réels" de mixité sociale créent des interactions de convivialité, de contrôle mais aussi de conflit et de tensions. La coexistence proche de différentes couches de population (dans un même bâtiment par exemple) suscite des sentiments de "frustration", de révolte, d'injustice. Le modèle théorique qui mieux s'adapte à ce type d'interactions sociales est celui que ces auteurs appellent de "compétition pour l'égalité". On rentre en compétition pour atteindre une "plus grande égalité" entre individus. En comparaison au modèle précédent, et on n'accorde plus ou de moins en moins, de légitimation à priori aux hiérarchies sociales.<p>En conséquence, nous constatons qu'ils existent deux types de discours bruxellois. Un discours "empirique" qui se base sur des interprétations des expériences de la vie réelle. L'autre type de discours est un discours idéal/idéologique/utopique qui exprime des valeurs culturelles locales au travers d'une image de fonctionnement urbain idéal.<p>Ce constat sur les deux types de discours issu de l'analyse des effets de la mixité sociale, peut être généralisé aux autres orientations de la mixité. A titre d'exemple notre étude remarque que la mixité entre logements et entreprises est à l'égard des discours idéologiques une mixité possible et souhaitée. Le discours "réel" en revanche, laisse entendre que cette mixité est souvent une chimère. Mais il ajoute que des petites entreprises, surtout de haute technologie, situées dans des bureaux bâtis à cet effet, non polluantes et sans visées d'expansion, peuvent néanmoins être compatibles.<p>Les deux types de discours sur la mixité urbaine (réel et idéal…) sont subjectifs et idéologiques. Des deux, le discours réel est le plus rationnel dans son approche et s'occupe par exemple des conditions ainsi que les contraintes de la mise en oeuvre de la mixité dans la ville contemporaine. Le discours idéal échappe aux liens avec la réalité et s'accroche à des visions utopiques de mixité urbaine.<p>Les effets de mixité sociale mentionnés nous ont appris que les interactions sociales sont différemment vécues en fonction de la distance physique entre acteurs ("plus de proximité plus de tensions"). Cette réalité nous rapproche d'une dimension importante pour la compréhension de l'interprétation de la mixité: l'échelle de la mixité.<p>En adaptant la conception théorique de Boudon aux discours bruxellois, deux échelles d'interprétation de la mixité se sont révélées essentielles. L'échelle spatiale de la mixité exprime la perception subjective de l'impression de grandeur (ou "l'aire de captation") spatial de la mixité qui reçoit l'acteur. En autres mots: l'échelle spatiale exprime le niveau spatial auquel l'acteur considère que les composants de la mixité urbaine sont compatibles.<p>L’échelle sociale et/ou l’échelle socioculturelle, interprète cette compatibilité comme conséquence de l’appartenance de l'acteur à un groupe social ou culturel spécifique et comme conséquence de sa position dans le groupe.<p>L'analyse de l'échelle de la mixité nous a exposé à deux notions que les discours considèrent pertinents à ce propos: accessibilité et mobilité.<p>Selon les discours l’accessibilité, mesurée généralement par la longueur du parcours concerne surtout la mixité fonctionnelle. Cette longueur de parcours entre logements et autres fonctions est considérée comme optimale lorsqu’elle représente 10 minutes de marche.<p>La mobilité concerne les déplacements qu'accomplissent les acteurs par libre choix, en fonction de leurs possibilités techniques et de leurs caractéristiques socioculturelles.<p>Les discours considèrent optimale la compatibilité entre composantes de la mixité fonctionnelle au niveau du quartier ou plus exactement "de plusieurs îlots". Les logements et les activités économiques peuvent s'y développer sans causer trop de nuisances. La mixité a l'avantage d'être assez vaste pour que ses composantes coexistent sans s'importuner. D'ailleurs, les acteurs moins mobiles peuvent facilement accéder aux activités.<p>Les discours des membres de comités de quartier maintiennent une position ambiguë par rapport à la compatibilité avec les services personnels et les activités horeca à l'échelle spatiale. Leur réflexion se limite généralement aux niveaux relativement proches de leurs expériences quotidiennes (bâtiment, rue, îlot, quartier). En revanche, les discours d'acteurs ayant une réflexion plus globale sur l'ensemble de la ville (urbanistes, élus, fonctionnaires spécialisés) font référence à la compatibilité avec entreprises et avec bureaux.<p>La mixité sociale est moins conflictuelle à l'échelle de l'ensemble de la ville (quartiers pauvres, quartiers riches, enclaves ethniques, etc…). Cela renforce les affirmations du modèle d'interactions sociales de "compétition pour l'égalité" ci dessus mentionné.<p>Une certaine distance entre groupes sociaux est parfois nécessaire afin de renforcer des identités culturelles tout en évitant des risques de "confusion" et de comparaisons défavorables.<p>L'interprétation de la mixité par les discours idéaux révèle des projets de société urbaine ou des visions de fonctionnement urbain. Afin de les analyser nous les avons classifiés en trois prototypes de vision de ville.<p>Le point de départ de ces trois visions est la ville habitée.<p>Le premier prototype concerne la vision de la "ville conviviale". L'image de la ville conviviale représente la cristallisation des effets positifs de la mixité architecturale, fonctionnelle et sociale. En effet, les discours analysés caractérisent la ville conviviale comme une ville à "taille humaine" (voir ci-dessus). L'activité permanente de la ville conviviale sécurise ses habitants.<p>C'est une ville qui offre une qualité de vie convenable où "il est bon vivre".<p>La ville conviviale représente le cadre de rencontre et de fréquentation des acteurs et sert en conséquence à "désamorcer" les conflits sociaux et à apporter éventuellement la "pacification sociale".<p>Ces possibilités de rencontres et de relations face à face permettent aussi l'échange d'idées et la " fécondation mutuelle" dans les domaines économiques de pointe et dans les secteurs de la créativité artistique.<p>Selon les discours, la ville conviviale est un lieu de liberté et comme telle encourage la mobilité sociale.<p>Le deuxième prototype concerne la vision de la "ville démocratique".<p>La ville démocratique, à la différence de la ville conviviale, accorde à la ville mixte un contenu politique. Le contenu est politique puisqu'il représente un choix de société ainsi qu'un rapport de forces entre acteurs sociaux (mixité sociale).<p>La qualité de vie qu'offre la ville conviviale est parfois le résultat de son ambiance familière ("villageoise/communautaire") et aussi d'autres fois la conséquence de sa tolérance envers autrui. La qualité de vie de la ville démocratique s'exprime selon les discours par la libre participation des habitants ou des groupes sociaux aux débats publics.<p>Dans la ville conviviale, l'interaction sociale et la familiarité qui se crée en conséquence, aident spontanément à lénifier les conflits sociaux. Dans la ville démocratique, en revanche, les acteurs participent au débat public afin de défendre leurs intérêts particularistes et de négocier des compromis. En conséquence dans la ville démocratique les conflits sont gérés légitimement par le processus de participation démocratique.<p>Le lien entre mixité et ville démocratique passe par une ville architecturalement et socialement mixte aménagée afin de pourvoir des espaces publics qui, selon les discours, encouragent l'interaction sociale et par conséquent le débat démocratique (lien entre "forme" et "fonctionnement urbain", p:212).<p>Nous n'avons pas trouvé de lien évident ou cohérent entre mixité urbaine et démocratie. Celui-ci est plutôt la conséquence d'une prise de position idéologique (dogmatique) de certains discours que d'une réalité. La mixité peut être mise en place par des voies antidémocratiques, comme dans le cas mentionné par le discours sur la rénovation des abords de la place du Grand Sablon.<p>La composition sociale du quartier ou d’une partie de quartier semble être importante afin d'établir la forme (directe/ indirecte, spontanée/ institutionnalisée) et le degré de participation (en fonction de l'identification socioculturelle) des différents groupes sociaux au débat démocratique. A ce propos il semblerait que la participation directe des acteurs dans le processus démocratique exige une certaine socialisation/culture civique, qui limitent l'étendue de cette participation.<p>Le troisième prototype de vision de ville idéale est celui de la "ville durable". Elle synthétise la rencontre entre l'approche de la ville traditionnelle et l'apport écologique des années 80, qui traite les effets de l'interaction entre l'homme et son environnement.<p>Cette interprétation de la ville se fonde, selon les discours, sur l'idée que tant le milieu urbain comme le milieu naturel sont des milieux complexes. Afin de les comprendre il faut analyser leurs éléments et surtout les interactions entre leurs éléments. Comme conséquence, se créent des perceptions complexes de la ville, par rapport auxquelles "il n'existe pas de solution unique".<p>La vision de la ville durable soutient le respect de la tradition urbaine locale (importance du patrimoine bâti et de sa signification). C'est sur cette base qu'elle interprète les interactions de l'acteur avec le milieu urbain tant physique (mobilité, pollution, conservation de la nature en ville…) que socio-économique (emploi, structure sociale…).<p>La ville durable peut être considérée une ville mixte adaptée aux défis de la fin du 20e siècle. Comme l'exprime un discours: la mixité cherche le "renouement avec les racines" ainsi que le "renouement avec la nature". Cette opinion se confirme par l'analyse des différents aspects de la durabilité.<p>Dans le domaine de la durabilité écologique, le rapprochement logements-emplois soutenu par la mixité fonctionnelle, peut contribuer par exemple à réduire les émissions de CO² et à préserver la qualité de l'air.<p>Les discours sur la mixité revendiquent la diversité sociale et économique du centre ville. Les discours qui revendiquent la mixité fonctionnelle et la diversité de l'emploi dans le centre ville visent en fait les défis de la durabilité économique de multifonctionalité.<p>La mixité sociale contribue à assurer une redistribution plus équitable de services et d'équipements collectifs. Par exemple l'existence de quartiers socialement mixtes (comme à Schaerbeek) renforce, selon le discours, une répartition plus juste des ressources parmi leur population.<p>En comparaison aux discours idéaux qui mettent en exergue des prototypes de ville mixte, les discours réels sur la mixité sont assez ambigus par rapport aux possibilités de sa mise en oeuvre. Une des raisons accentuée par les acteurs semblerait être que le discours sur la mixité est instrumentalisé par ceux qui les brandissent à des fins particularistes. Ainsi les acteurs qui revendiquent par exemple la mixité avec les activités économiques mettent en réalité en oeuvre la monofonctionalité des bureaux en contradiction au plan de Secteur de l'époque. Ou bien, ceux qui mettent en avant la mixité détruisent ou permettent la destruction du logement en zone de protection accrue des logements (on mentionne l'exemple à l'Avenue de Cortenberg)…<p>L'aphorisme: "protection du logement au centre ville" est selon un acteur cité, dépourvu de contenu, puisque comme dans le cas de la Gare du Midi, on détruit du logement en faveur des bureaux…<p>Dans tous ces cas les responsables revendiquent la mixité mais en fait ils cèdent aux désirs de leurs électeurs (qui veulent monofonctionalité logements en deuxième couronne par exemple) ou aux intérêts économiques du privé (pour la délocalisation du commerce du centre ville).<p>Nous avons aussi trouvé que les discours sur la mixité sociale sont également instrumentalisés. Par exemple dans les cas des projets de l'SDRB des Etangs Noirs ou de la Rive gauche, on soutient l'argument de la mixité sociale mais on veut augmenter le nombre de contribuables aisés afin d'équilibrer les recettes régionales.<p>Hors des autorités ou des responsables publics, les discours mettent en avant qu'aussi les groupes de la société civile tel que le mouvement associatif instrumentalise le discours sur la mixité dans le cadre des comités de concertation. Théoriquement la mixité sociale renforce la démocratie participative des acteurs de la société civile dans la prise de décisions urbanistiques. En réalité, ce sont les dirigeants du mouvement associatif ("toujours les mêmes personnes") qui se présentent aux différents comités ("que se soit à Uccle ou à Molenbeek") "représentant" la population locale qui n'est pas toujours d'accord avec leur discours….<p>Le discours sur la mixité est instrumentalise parce qu'il représente à Bruxelles une puissante force mobilisatrice. Comme tel, les responsables et/ou autres acteurs publics ou privés s'en servent.<p>Parfois pour mettre en avant des projets de diversification économique et sociale, dans d'autres cas pour dévier l'opinion publique de sujets "moins populaires" (développements tertiaires, polarisation sociale…).<p>L'instrumentalisation du discours sur la mixité par les acteurs locaux soutient d'avantage son caractère idéologique. Quand on "dissèque" la mixité, on découvre que ce concept dissimule par exemple du zonage ou de la polarisation sociale/ gentrification.<p>Comme conséquence nous pouvons conclure que mixité et zonage/ polarisation/ gentrification constituent les forces dialectiques d'une même dynamique.<p>Les acteurs publics qui utilisent le discours sur la mixité sont souvent conscients qu'ils n'en perçoivent pas les contours précis. Avec raison, car cette notion ne recouvre aucune valeur absolue puisqu’elle varie selon le contexte social et les rapports de force des divers secteurs de la population qui la revendiquent.<p>Les monographies des quartiers/projets analysés ont révélé que le discours sur la mixité implicite ou explicite soutenu dans leurs étapes initiales est resté inachevé.<p>Le développement de la mixité fonctionnelle n'a pas affecté la polarisation sociale/gentrification (Rive-Gauche, rue de Laeken).<p>Le discours en faveur de la mixité sociale n'a pas empêché le développement d'une gentrification "spontanée" au plateau Avjil.<p>Aux Marolles, l'homogénéité sociale persiste malgré la diversité ethnique.<p>Dans trois des quatre cas analysés, la mise en oeuvre de la mixité fonctionnelle n'a pas empêché la polarisation sociale et par conséquent la fragmentation socio-économique de l'espace.<p>Finalement en réponse aux questions posées au départ de notre recherche concernant la nature de la mixité urbaine (théorie, tradition ou idéologie) nous concluons que la mixité révèle une approche urbaine qui manque singulièrement d'élaboration théorique.<p>L'analyse des discours sur la mixité révèle aussi un aspect important de la mixité urbaine: son contenu culturel. Celui-ci s'exprime par un discours idéal/ idéologique/utopique qui fait référence à des valeurs, des doctrines, et des croyances s'extériorisant par une certaine vision du fonctionnement urbain idéal.<p>Nous constatons que ce type de discours contribue à l'unicité de l'interprétation locale de la mixité urbaine. Il est probablement aussi une cause importante de l'imprécision de cette dernière.<p>L'interprétation bruxelloise de la mixité, une parmi plusieurs autres, relève d'une tradition, d'une culture urbaine qui met en exergue des valeurs vernaculaires.<p>Notre analyse a montré que la mixité urbaine à Bruxelles n'est pas une théorie, mais bien plutôt une idéologie, un projet de société et de fonctionnement social.<p>Comme l'ont illustré les discours, le débat sur la mixité a été, à ses débuts, une réaction locale contre le fonctionnalisme, très particulièrement contre les bureaux, en faveur d'une polyvalence d'espaces et d'une diversité économique. Plus tard le contenu de la mixité locale s'est élargie pour inclure aussi un volet social: le plaidoyer contre la paupérisation du centre de la ville.<p>C'est en tant qu'idéologie tributaire d'une vision historico-culturelle de Bruxelles que la mixité est instrumentalisée par différents acteurs sociaux. Elle est revendiquée tant par le mouvement social urbain ainsi que par les autorités qui ont autrefois soutenu le zonage…, par des acteurs libéraux ainsi que par ceux identifiés avec la gauche…, par le mouvement associatif ainsi que par les comités de quartier aux attitudes NIMBY…Peu de temps après sa création, la mixité a été institutionnalisée par la Région de Bruxelles-Capitale…<p>A Bruxelles la notion de mixité demeure à la fois un moyen réel d’action ainsi qu'un symbole mobilisateur quasi mythique qui fait partie de l'imaginaire urbain local. / Doctorat en environnement / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La mixité d'usages verticale depuis une perspective habitante : étude de cinq produits immobiliers résidentiel et commercial montréalais récents

Deborne, Elise 09 1900 (has links)
La mixité d’usages est aujourd’hui, un principe clé de planification urbaine, considérée essentielle à la qualité, vitalité et durabilité des milieux urbains. Mais en pratique, celle-ci sert encore et surtout l’intensification – notamment sur un plan vertical – des secteurs de ville-centre au marché du logement tendu et foncier rare ; et même dans ce contexte, se heurte à une barrière culturelle. Il s’avère donc opportun de se pencher sur les avantages et contraintes – depuis une perspective habitante – de la mixité d’usages verticale résidentielle et commerciale (fonctions généralement considérées comme complémentaires et compatibles, et fréquemment combinées à l’échelle du bâtiment), et d’examiner les conditions dans lesquelles ces expériences sont manifestées. La recherche interroge, au cours d’entrevues semi-dirigées, dix résidents et six commerçants de cinq produits immobiliers à mixité d’usages verticale résidentielle et commerciale montréalais récents. L’analyse met en évidence des retombées en termes de proximité aux commerces et services, vitalité économique, qualité du cadre bâti, vitalité locale, sentiment de sécurité et convivialité ; et discerne en parallèle, des conflits d’usages (direct), conflits d’échelle, conflit d’intérêts (indirect), et contraintes d’espace et d’usage. La recherche illustre une articulation entre échelles du produit immobilier et locale ; la difficile mise en œuvre d’une approche limitée à l’arrimage d’usages compatibles ; l’enjeu d’une intégration d’usages variés dans la capitalisation de synergies et prévention des conflits et contraintes ; et considère à cet égard l’opportunité que représente le règlement sur les usages conditionnels au Québec. Elle souligne également dans l’intégration en harmonie d’usages variés, l’importance après-coup, de la gestion du développement opérée. / Mixed use has become a key planning principle, promoted as essential for urban quality, vibrancy, and sustainability. However, in practice, mixed use remains mostly a tool for the intensification – notably on a vertical dimension – of inner-city districts with tight housing market and land scarcity. Still, in that context, it encounters cultural barriers. It is therefore appropriate to examine the opportunities and issues – from the perspective of occupiers – in vertically mixed residential and commercial development (functions usually considered as complementary and compatible, and frequently combined at the building scale), and the conditions in which such experiences arise. To address this, semi-structured interviews were conducted with ten residents and six retailers of five new vertically mixed residential and commercial properties located in Montreal. Benefits in terms of proximity to retail stores and services, economic vitality, quality of the built environment, vibrancy, perceived security and community life have been highlighted. Land-use conflicts (direct), conflicts of scale, conflict of interest (indirect), and space and use constraints have been discerned from the cross-case analysis. The study illustrates a dialectic relation between building-complex and local scales; the difficult task of implementing a mix limited to compatible functions; and the challenge of integrating various uses to capitalize on synergies and prevent conflict and constraints. In this last respect, the study considers the opportunity presented, in Quebec, by the by-law on conditional use. It also points out the significance afterwards of the property management in the harmonious integration of various uses.

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