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Le Coran en français : André Du Ryer (1580-1672), premier traducteur de L'Alcoran de Mahomet (1647) / The Coran in French : André Du Ryer (1580-1672), first translator of L'Alcoran de Mahomet (1647)

Aoujil, Asmaa 30 November 2018 (has links)
Le Coran en françaisAndré Du Ryer (1580-1672), premier traducteur de L'Alcoran de Mahomet (1647)La traduction d'un texte religieux soulève toujours beaucoup de difficultés. Elle est d’autant plus délicate lorsqu’il s’agit du Coran, réputé particulièrement intraduisible. Sa traduction en français, au XVIIème siècle, à partir de l’arabe, effectuée par André Du Ryer, fut un acte novateur et pionnier, alors que seules étaient connues en Occident les traductions latines. Par ailleurs beaucoup de préjugés concernant l’islam empêchaient une appréhension objective de cette religion. Même s’il aborde sa traduction avec un recul critique, Du Ryer mise sur le profit intellectuel et spirituel que les chrétiens pourront tirer de la lecture du Coran. Son Alcoran de Mahomet marque une césure nette avec le legs du Moyen-âge. Par son projet, mais aussi par ses choix de traduction, André Du Ryer ouvre la voie au dialogue, en mettant le français de l’époque classique au service d’un texte mystérieux et complexe dont il fallait avoir connaissance. Son entreprise reste profondément marquée par des idéaux humanistes.Par une analyse concrète des procédés linguistiques de traduction mis en place par Du Ryer, cette étude cherche à éclairer les motivations du traducteur. Elle s’efforce également de mieux cerner la nouvelle image qui est offerte, en filigrane, du musulman, de l'islam, de son prophète et de son livre sacré. Cette étude enfin s’interroge sur l’oubli dans lequel est tombée cette première traduction française du Coran, alors qu’elle ouvrait une voie royale à ce qui allait devenir l’orientalisme. / The Coran in FrenchAndré Du Ryer (1580-1672), first translator of L'Alcoran de Mahomet (1647)The translation of a religious text has always been a matter of great difficulty. Hence, when it comes to Coran, it is all the more delicate mainly because it is considered as untranslatable. Its French translation in the 17th century, from Arabic, by André Du Ryer was an innovative and pioneering act when the only known translations in the West were the Latin ones. However, various prejudices on Islam prevented an objective understanding of this religion. Despite the fact that Du Ryer started his translation with a critical view of Islam, he highlighted the intellectual and spiritual values that Christians might draw from the reading of the Coran. His Alcoran de Mahomet represents a real hiatus with what had been left from the Middle age. Thanks to his project and his translation choices, André Du Ryer triggered dialogue by making the French of the classical times at the service of a complex and mysterious text which had to be known. Nevertheless, his work remains deeply tinged with humanitarian ideals.Through the concrete analysis of the linguistic methods of translation used by Du Ryer, this research aims to determine the translator’s motivations. The objective is also to show the new hidden image of Muslims, Islam, its prophet and its holy book. Finally, this study questions the neglect of this first translation of the Coran while it was a landmark in what was to become Orientalism.
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Victimes, héroïnes ou terroristes? Représentations des femmes combattantes kurdes dans les médias occidentaux

Santoire, Bénédicte 05 1900 (has links)
Ce mémoire est une analyse féministe critique de cadrage et de discours que véhiculent les représentations médiatiques occidentales des femmes dans les conflits armés. En examinant spécifiquement le cas des combattantes kurdes, nous avons effectué une analyse qualitative de 125 articles de presse dans trois espaces médiatiques différents. Nos résultats mettent en évidence la nature complexe et socialement construite des représentations médiatiques et comment celles-ci sont liées à des relations de pouvoir géopolitiques plus vastes. Alors que les médias de masse et les médias spécialisés (y compris les magazines féminins et la presse culturelle/destinée aux millénariaux) semblent relativement similaires dans leur manière de représenter les combattantes kurdes, seuls les médias alternatifs (tant de gauche que de droite) semblent véritablement différents dans leur manière de les dépeindre. Alors que les images des combattantes kurdes sont censées remettre en question les stéréotypes de genre orientaliste, nous soutenons que – en les présentant à la fois comme des héroïnes et des victimes – la couverture médiatique occidentale de ces dernières ne fait que reproduire ces stéréotypes. / This thesis is a critical feminist framing, and discourse analysis of Western media representations of women in armed conflicts. Looking specifically at the case of Kurdish women combatants, we conducted a qualitative data analysis of 125 news articles in three different media spaces. Our results highlight the complex (and socially constructed) nature of media representations, and how these representations are intertwined with larger geopolitical power relations. While mass media and specialized media (including women’s magazines and cultural/millennial press) seem relatively similar in their way of representing Kurdish women fighters, only the alternative media (both left-wing and right-wing), seem significantly different in their way of portraying them. While the images of Kurdish fighters are supposed to challenge the Orientalist gender stereotypes, we argue that – by portraying them both as heroines and victims – the Western media coverage of them only reproduces these stereotypes.
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L'esthétique de l'altérité dans le cinéma de David Lean, du "Pont de la rivière Kwai" (1957) à "La route des Indes" (1984)

Derfoufi, Mehdi 27 June 2012 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur l'émergence, puis l'évolution, d'une esthétique de l'altérité dansle cinéma de David Lean à partir du Pont de la Rivière Kwaï (1957) et jusqu'à sondernier film réalisé, La Route des Indes (1984). Elle adopte également la perspectived'une réévaluation qualitative du cinéma du cinéaste britannique, en mettant au jourles fondements idéologiques qui expliquent sa marginalisation dans le contextefrançais.Cette thèse interroge la façon dont le cinéma de David Lean contribue aux définitionsanthropologiques et culturelles de l'identité occidentale, dans sa relation avecl'altérité orientale. Le rôle des représentations de genre, de race et de classe estexaminé en lien avec les techniques cinématographiques dans la perspective de faireapparaître l'historicité et l'ethnicité des modalités de la figuration.L'analyse détaillée des quatre films que David Lean a consacrés à la représentationde l'histoire impériale britannique s'accompagne d'une étude précise du contexte deproduction de chacun des films. De plus, les filiations cinématographiques sontprises en compte afin de situer les films dans une histoire des représentations del'altérité. Le rôle central de la relation coloniale et postcoloniale dans l'élaborationd'une esthétique de l'altérité est envisagé tout au long de la période étudiée.Cette thèse aboutit à la conclusion d'une esthétique de l'altérité structurée par lanécessité pour la civilisation occidentale d'intégrer la notion de crise dans unprocessus de reconfiguration permanent. Cette nécessité émerge avec lesindépendances et la décolonisation. Elle s'impose à partir des années 1970 avecl'autonomie des sujets dominés qui composaient jusque-là l'Orient imaginaire
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The orientalist sore : biomedical discourses, capital and urban warfare in the colonial present

Haraoui, Louis-Patrick January 2007 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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De l'imaginaire colonial à l'univers "postcolonial" : orientalisme, occidentalisme et hybridité dans le roman vietnamien francophone

Selao, Ching January 2007 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Figuration de l'Orient à travers les romans de Pierre Loti et le discours colonial de son époque - Turquie, Inde, Japon - / Figurarion of the Orient in the novels of Pierre Loti and the colonial discourse of his times

Shimazaki, Eiji 07 June 2012 (has links)
Cette thèse interroge la relation entre la littérature et l'idée impérialiste chez Pierre Loti. La vogue du voyage en Orient au XIXe siècle correspond au développement de la colonisation commerciale et politique qui change de façon fondamentale la vision du monde pour les gens de l'époque. L'aspiration vers l'ailleurs s'entremêlant à la perspective impériale, l'expansion territoriale européenne influence la perception du dehors de l'Occident. En poursuivant son rêve oriental, Pierre Loti, quant à lui, découvre la réalité locale à l'étranger et écrit de cette expérience existentielle des récits tout aussi exotiques que banals. Le but de notre réflexion est de mettre en question le rapport de l'écrivain à l'Orient sous influence coloniale. Elle s'efforce d'éclaircir le mécanisme de ses pensées sur l'ailleurs à partir des études sur la représentation de la Turquie, de l'Inde et du Japon / The subject of this doctoral thesis is the relation between literature and imperial ideology in the world of Pierre Loti. Journeys to the Orient had a great vogue throughout the 19th century and followed the same direction as the colonial undertaking that influenced the vision of the world at that period. The aspiration for the East intertwined with the imperial perspective, the territorial expansion of the European powers influenced the perception of outside the West. Pierre Loti has discovered the local situation in each country he visited and has written, from this existential experience, exotic and mundane stories. The purpose of our thinking is to call into question the connection between the writer and the East under colonial influence. It attempts to clarify the mechanism of his thoughts on the culture of non-Western civilizations and tries to analyze the representation of Turkey, India and Japan in his novels
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Christianisme, castes et colonialisme dans le roman "Les Brahmanes" (1886) du goannais Francisco Luís Gomes (1829-1869) / Critianismo, castas e colonialismo no romance "Os Brahamanes" (1866) do goês Francisco Luís Gomes (1829-1869)

Vasconcelos Machado, Everton 14 November 2008 (has links)
Ce travail se propose d’étudier la manière dont l’écrivain goannais de langue portugaise Francisco Luís Gomes (1829-1869) aborde dans son roman à thèse Les Brahmanes (1866) le christianisme, le système hindou des castes et le colonialisme. Libéral et catholique convaincu, Gomes fut très marqué par les idéaux de la Révolution française et aurait pu être inscrit dans le courant du romantisme « réformateur » dont faisaient partie Lamartine, Lamennais et Hugo. Inspiré par un fait historique (la révolte des Cipayes de 1857, le premier mouvement insurrectionnel indien d’envergure contre la domination anglaise), Les Brahmanes pourrait être considéré comme étant non seulement le premier ouvrage de fiction à attaquer les castes de l’Inde mais aussi le premier roman de la littérature moderne à dénoncer les abus du colonialisme. Le discours de Gomes comporte néanmoins quelques problèmes, car l’auteur finit par légitimer dans son livre le fait colonial. L’action des Brahmanes ne se déroule pas en Inde portugaise, d’où était l’écrivain, mais en Inde britannique, la véritable cible du roman. Or, celui-ci contribue aussi bien au mythe selon lequel le Portugal aurait agi, en tant que conquérant de peuples, d’une manière « douce » et égalitaire qu’au « style occidental de domination, de restructuration et d’autorité sur l’Orient » appelé « orientalisme » (Edward Saïd). / [?] / Este trabalho propõe-se a estudar a maneira como o escritor goês de língua portuguesa Francisco Luís Gomes (1829-1869) aborda em seu romance de tese Os Brahamanes (1866) o cristianismo, o sistema de castas hindu e o colonialismo. Liberal e católico convicto, Gomes foi bastante marcado pelos ideais da Revolução Francesa e teria podido ser inscrito na corrente do romantismo “reformador”, da qual faziam parte Lamartine, Lamennais e Hugo. Inspirado em um fato histórico (a Revolta dos Cipaios de 1857, primeiro movimento inssurrecional indiano de envergadura contra a dominação inglesa), Os Brahamanes poderia ser considerado como sendo não apenas a primeira obra de ficção a atacar as castas da Índia mas também o primeiro romance da literatura moderna a denunciar os abusos do colonialismo. O discurso de Gomes comporta entretanto alguns problemas, pois o autor acaba por legitimar em seu livro o fato colonial. A ação de Os Brahamanes não se passa na Índia portuguesa, de onde era o escritor, mas na Índia britânica, o verdadeiro alvo do romance. Ora, este contribui tanto para o mito segundo o qual Portugal teria agido, enquanto conquistador de povos, de uma maneira “doce” e igualitária, quanto para o “estilo ocidental de dominação, de reestruturação e de autoridade sobre o Oriente” chamado “orientalismo” (Edward Saïd).
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L'éléphant dans la zoologie et la symbolique médiévales : connaissance et méconnaissance d'un très grand animal exotique / Elephant in medieval zoology and symbolic : knowledge and unknowledge of a very great exotic animal

Gauthey, Thomas 15 December 2016 (has links)
L'éléphant du Moyen Âge occidental était un animal paradoxal. Absent de la faune européenne, il apparaissait pourtant dans une importante quantité et variété de sources, tirant largement profit des héritages scientifiques, littéraires et artistiques antiques : textes savants, récits historiques, écrits de voyageurs, fables animalières, miniatures dans les manuscrits, dessins sur les cartes et globes, fresques et sculptures dans l'architecture, tableaux en fin de période et ivoires dès la période altomédiévale. Il avait également parfois trouvé son chemin jusque dans les ménageries occidentales. De fait, la culture savante médiévale disposait d'un bon nombre de savoirs à son sujet, plus ou moins justes : sa place dans le monde animal ou dans la géographie, sa physiologie et son comportement, son exploitation par l'homme, sa morphologie étaient autant d'objets de discussions ou de contradictions. Jamais inconnu, l'éléphant était cependant mal connu, un étranger pour le monde occidental, profondément teinté d'orientalisme et de symbolisme chrétien : bête de guerre de l'Antiquité et de l'Inde médiévale, il était une démonstration vivante de pouvoir et d'opulence ; il était aussi, par essence, un animal pécheur, mais également doté d'une remarquable chasteté, un être d'une grande ambivalence. / Elephant in the western Middle Ages Europe was a paradoxical animal. Missing in european fauna, he appeared yet in a large quantity and variety of sources, taking great advantage of scientific, litterate and artistic legacies from the Ancient World : scholarly texts, historical accounts, writings of travelers, animal fables, miniatures in manuscripts, drawings on maps and globes, frescoes and sculptures in architecture, paintings in the late Middle Ages and ivories since the early Middle Ages. He also found sometimes his way into western menageries. De facto, medieval scholar culture had a lot of knowledge about him, more or less right : his place in the animal world or in geography, his physiology and behaviour, his exploitation by man, his morphology were subjects of discusses or controversies. Never unknown nor well known, the elephant were a stranger in the Western World, deeply tinged with orientalism and christian symbolism : warbeast from Ancient World and Medieval India, he was a living demonstration of power and opulence ; he was also, in essence, a sinner animal, but also gifted of a remarkable chastity, a being of great ambivalence.
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Connaître les Turcs et l’Empire ottoman en Italie : construction et usages des savoirs sur l’Orient de l’Unité à la guerre italo-turque / Knowing the Turks and the Ottoman Empire in Italy : construction and use of knwoledge on the Orient from the Unification to the Italo-Turkish war

Bossaert, Marie 30 June 2016 (has links)
Comment et pourquoi étudie-t-on les Turcs dans l’Italie libérale ? Le travail porte sur la construction et les usages des savoirs sur le turc, les Turcs et l’Empire ottoman de l’Unité à la guerre italo-turque de 1911. Cette production est liée à trois phénomènes : l’édification de l’État italien, les transformations de l’Empire ottoman et le développement d’une turcologie savante en Europe et dans l’Empire. À rebours des approches internaliste et saidienne, il s’agit de « désorientaliser » ce savoir en examinant les dynamiques politiques, sociales, économiques et culturelles ayant contribué à son émergence, en partant des acteurs et des pratiques, dans une perspective transnationale. Il s’agit notamment de réintroduire les acteurs ottomans, dont le rôle est crucial. Quatre objets sont privilégiés : la langue, la culture, l’histoire et le territoire. La connaissance de la langue a d’abord une vocation pratique : former du personnel compétent et favoriser les échanges italo-ottomans. Elle présente aussi des enjeux scientifiques, patrimoniaux et politiques. On assiste ainsi à l’émergence d’une turcologie au sein de l’orientalisme savant, lui-même en cours de nationalisation. L’histoire ottomane sert à comprendre le passé italien, au moment où s’élaborent des histoires locales et une histoire nationale. La thèse s’interroge enfin sur l’expérience du terrain. La guerre coloniale de 1911 entraîne un réinvestissement de tous ces savoirs, organisés depuis le tournant du siècle en vue de l’expansion italienne. La turcologie ne contribue donc pas tant à forger une identité turque qu’à comprendre le voisin ottoman pour rendre à l’Italie sa place en Méditerranée. / How and why do we study the Turks in liberal Italy? This dissertation deals with the construction and uses of knowledge about the Turkish language, the Turks and the Ottoman Empire from the Italian Unification to the Italo-Turkish war of 19 11. This production is related to three phenomena: the edification of the Italian State, the transformations of the Ottoman Empire and the development of Turkology both in Europe and in the Empire. In opposition to the internalist and Saidian approaches, this study “de-orientalizes” this knowledge, by examining the political, social, economic and cultural dynamics, and starting from the actors and practices, in a transnational perspective. It aims in particular at reintroducing Ottoman actors, whose role is critical. We focus on four main topics: language, culture, history and territory. The knowledge of Turkish has practical purposes: training skilled staff and promoting Italo-Ottoman relationships; but it also has scientific, patrimonial and political goals. Turkology emerges from scholarly Orientalism, which is undergoing a process of nationalization. Ottomanist historiography has among its goals a better understanding of the Italian past, at a time of elaboration of national and local histories. Lastly, this work investigates fieldwork. The 1911 colonial war leads to a reinvestment of this knowledge, organized from the turn of the century in preparation for Italian expansion. Thus, Turkology contributes less to shape a Turkish identity than to understand the Ottoman neighbor in order to return Italy to its place in the Mediterranean.
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La critique du despotisme à l’époque de la Nahḍa arabe : de la spécificité à l'universalité / The Criticism of despotism in the age of al-Nahda : from specificity to universality

Okazaki, Hiroki 21 November 2016 (has links)
L’objectif de cette thèse est d’examiner en détail le concept de despotisme présenté par « la deuxième génération de la Nahḍa » - des penseurs actifs de la fin des années 1870 au début du XXème siècle - ainsi que d’éclaircir l’importance historique de leur effort intellectuel. En outre, l’objectif secondaire est de démontrer que cette génération, tout en tenant compte de l’esprit de la liberté comme norme politique, a développé une connaissance plus universelle qu’auparavant vis-à-vis du mécanisme du despotisme et des moyens d’y résister. Les intellectuels arabes du XIXème siècle commencent à utiliser le mot al-istibdād dans le sens de « despotisme », en entendant que ce concept, différent de celui de « tyrannie » qui est traditionnellement l’objet de condamnations, est un système oppressif qui bloque le développement de la société et qui cause la ruine de la communauté. Notamment depuis la révolte de ‘Urābī, les penseurs utilisent le « despotisme » comme un mot-clé pour lutter contre les régimes autoritaires et élargissent leurs débats non seulement au domaine politique mais également au domaine social avec des combats tels que la libération des femmes ou encore l’éducation, sans oublier le domaine culturel avec l’écriture de romans et l’activité théâtrale. Dans ce contexte historique, le réformiste musulman Muhammad ‘Abduh (1849-1905) contribue au développement du concept de despotisme, notamment à travers l’idée du « despote juste », et à la connaissance du système oppressif. Tout en gardant une conception platonicienne qui attribue la prospérité de l’État à la qualité et aux vertus de son dirigeant, il approfondit tout de même l’analyse sur le système de propagation du pouvoir qui transmet l’oppression des élites alliées avec les puissances européennes aux classes populaires et pauvres, par l’intermédiaire des classes moyennes.Les contributions des autres intellectuels à la critique du despotisme se diversifient. Jamāl al-Dīn al-Afghānī (1838/9-97) et Khalīl Ghānim (1846-1903) insistent sur le rapport idéologique entre l’impérialisme et le despotisme oriental. Adīb Isḥāq (1856-1884), inspiré par les Lumières européennes telles que Montesquieu et Rousseau, explique que la liberté et le despotisme forment un couple de concepts interdépendants qui se réfléchissent comme en miroir, ce qui rend d’autant plus aisé la substitution du couple de concepts politiques traditionnels que sont la justice (‘adl) et l’injustice (ẓulm). Par ailleurs, alors que Shiblī Shumayyil (1850-1917), darwiniste arabe, critique le despotisme du point de vue de l’organicisme social, ‘Abdullāh Nadīm (1845-1895) met en question, à travers ses fictions, la domination des privilégiés économiquement, culturellement et linguistiquement, sur les populations défavorisées. Enfin, Qāsim Amīn (1863-1908) et ‘Abdul Raḥmān al-Kawākibī (1855-1902) essayent quant à eux de concilier la connaissance de leur propre tradition avec les sciences modernes : ils mettent en lumière le rôle du pouvoir despotique dans l’ordre hiérarchique entre hommes et femmes, et replacent le despotisme oriental dans le contexte de la monopolisation des capitaux par les puissances coloniales au sein du système économique mondial. En somme, les penseurs de cette génération multiplient les efforts pour approfondir leurs analyses du despotisme indigène, pour construire un esprit commun, pour reconnaître sans concessions les défauts de leur propres sociétés, pour rendre prioritaire l’éducation du peuple aux dépens des intérêts du dirigeant et des privilégiés, et pour émanciper à la fois l’État et la société. Ainsi, nous montrons que ces auteurs ne tombent pas dans le piège d’une théorie soulignant les spécificités des sociétés arabo-musulmanes et aboutissant à défendre l’inévitabilité du despotisme dans cette partie du monde, mais qu’ils poursuivent au contraire leur quête de la conciliation de leur propre tradition avec une inspiration universaliste. / The objective of this dissertation is to examine in detail the concept of despotism as presented by the second generation of Nahḍa – Arabic thinkers active from the late 1870s to the early twentieth century - as well as to clarify the historical importance of their intellectual efforts. In addition, the secondary objective is to demonstrate that this generation, while taking into account the notion of freedom as a political norm, also developed a far more universal understanding of the mechanisms of despotism (and the means to resist them) than had hitherto existed.Arab intellectuals of the 19th century began to use the word al-istibdād as an equivalent to "despotism", understanding this concept, in contradistinction to traditional notions of “tyranny”, as an oppressive system that impedes the development of society, and which brings about the eventual ruin of the community. Particularly following the ‘Urabi Revolt (1879-1882), Arabic thinkers began to use the term "despotism" as a slogan in their fight against authoritarian regimes, and extended its use not only from the political field to the social field, notably with regard to the struggle for the liberation of women and the education of the people, but also to the cultural field, including through the writing of novels and plays. In this historical context, the Islamic reformist Muhammad ‘Abduh (1849-1905) made a particularly noteworthy contribution to the development of the concept of despotism, especially through his idea of the "just despot", and his analysis of the systems of oppression. While retaining the Platonic principle that the prosperity of the State depends upon the qualities and virtues of its leader, he simultaneously analyzed the ways in which the power system reproduced itself, transmitting oppression from elites allied with the European powers, via the middle classes, down to the lower classes and the poor. Many other intellectuals also contributed to the development of the concept of despotism. Jamal al-Dīn al-Afghani (1838/9-1897) and Khalīl Ghānim (1846-1903) emphasized the ideological relationship between imperialism and Oriental despotism. Adib Isḥāq (1856-1884), inspired by European Enlightenment thinkers such as Montesquieu and Rousseau, explained that the despotic state does not repress the people in the name of “repression” but creates -by giving the illusion of freedom to the public- a triangular system of fear, jealousy, and mutual suspicion. Moreover, while Shibli Shumayyil (1850-1917), an Arab Darwinist, criticized despotism from the perspective of social evolution, Abdullaah Nadim (1845-1895) questioned, through his fiction, the economic, cultural, and linguistic hegemony of the privileged classes over the masses. Finally, Qāsim Amīn (1863-1908) and ‘Abdul al-Raḥmān Kawakibi (1855-1902) attempted to reconcile their own traditional knowledge with modern science. They highlighted the role of despotic power in hierarchical relationships between men and women, and reexamined Oriental despotism in the context of the monopolization of capital by the colonial powers within the global economic system. In sum, the thinkers of this generation made every possible effort to deepen their analysis of indigenous despotism, to recognize the faults of their own societies, to prioritize the education of the people over the interests of the leader and privileged, to emancipate both the state and society from the yoke of autocratic tradition, and to evolve a common sprit or vision. Thus, these authors did not fall into the trap of emphasizing the specificities of Arab-Muslim societies, and thus defending the inevitability of despotism, but rather persevered in their quest to reconcile their own traditions with universal visions.

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