• Refine Query
  • Source
  • Publication year
  • to
  • Language
  • 351
  • 152
  • 40
  • Tagged with
  • 655
  • 655
  • 655
  • 655
  • 103
  • 99
  • 77
  • 61
  • 60
  • 59
  • 55
  • 54
  • 51
  • 44
  • 44
  • About
  • The Global ETD Search service is a free service for researchers to find electronic theses and dissertations. This service is provided by the Networked Digital Library of Theses and Dissertations.
    Our metadata is collected from universities around the world. If you manage a university/consortium/country archive and want to be added, details can be found on the NDLTD website.
141

Émanation et métaphysique de la lumière dans Vérité et méthode de Gadamer

Doyon, François 10 1900 (has links)
Ma thèse montre la présence et le rôle de la métaphysique dans Vérité et méthode. Elle tente de démontrer que Gadamer s'inspire du néoplatonisme pour surmonter le subjectivisme de la modernité et propose une métaphysique à cette fin. Après avoir expliqué comment Gadamer se réapproprie l’héritage de la pensée grecque pour critiquer la modernité en situant son interprétation de Platon par rapport à celle de Heidegger, je montre que Gadamer s’approprie la conception de l’être de Plotin de façon telle qu’il peut s’y appuyer pour penser l’autoprésentation de l’être dans l’expérience herméneutique de la vérité. L’art va, pour ce faire, redevenir sous la conduite du néoplatonisme source de vérité. Gadamer redonne en effet une dignité ontologique à l’art grâce à la notion d’émanation, notion qui permet de penser qu’il y a une présence réelle du représenté dans sa représentation, celle-ci émanant du représenté sans l’amoindrir, mais lui apportant au contraire un surcroît d’être. La notion d’émanation permet ensuite à Gadamer d’affirmer le lien indissoluble qui unit les mots aux choses. En effet, la doctrine du verbe intérieur de Thomas d’Aquin implique ce lien que Platon avait occulté en réduisant le langage, comme la logique, à n’être qu’un instrument de domination du réel. L’utilisation de la notion néoplatonicienne d’émanation permet donc de dépasser la philosophie grecque du logos et de mieux rendre compte de l’être de la langue. Je montre ensuite comment Gadamer radicalise sa pensée en affirmant que l’être qui peut être compris est langage, ce qui veut dire que l’être, comme chez Plotin, est autoprésentation de soi-même. Pour ce faire, Gadamer rattache l’être du langage à la métaphysique néoplatonicienne de la lumière. Les dernières pages de Vérité et méthode rappellent en effet que la splendeur du beau est manifestation de la vérité de l’être. On rattachera alors le concept de vérité herméneutique à ses origines métaphysiques. La vérité est une manifestation de l’être dont on ne peut avoir part que si on se laisse submerger par sa lumière. Loin d’être affaire de contrôle méthodique, l’expérience de la vérité exige de se laisser posséder par ce qui est à comprendre. Je démontre ainsi que Gadamer a découvert dans le néoplatonisme des éléments permettant de s’opposer à la dictature du sujet moderne, dictature qui doit être renversée, car elle masque le réel rapport de l’homme à la vérité en faisant abstraction de la finitude de son existence concrète. La critique du subjectivisme moderne sous la conduite du néoplatonisme ouvre ainsi le chemin vers une métaphysique de la finitude. / My thesis shows the presence and role of metaphysics in Truth and Method. It attempts to show that Gadamer builds upon Neoplatonism to overcome the subjectivism of modernity and offers a metaphysics in this regard. It explains how Gadamer reclaims the legacy of Greek thought to criticize modernity, placing his interpretation of Plato compared to that of Heidegger, I argue that Gadamer appropriates Plotinus’ concept of being in such a way that it may lean to think of self-presentation of being in the hermeneutic experience of truth. In that sense, art is going to be a source of truth under the leadership of Neoplatonism. Gadamer gives an ontological dignity to art through the concept of emanation, a concept which suggests that there is a real presence of the represented in its representation, the latter derived from the represented without weakening it, providing it instead with more being. The concept of emanation then gives Gadamer an opportunity to affirm the indissoluble bond that unites words and things. Thomas Aquinas’ doctrine of the inner word indeed implies the link that Plato had covered up by making language, like logic, a mere domination instrument of the real. The use of the Neoplatonic concept of emanation makes it possible to overcome the logos of Greek philosophy and to better account for the being of language. I then show how Gadamer radicalized his thinking as he says that the being that can be understood is language, which means that being, as in Plotinus, is self-presentation. To this end, Gadamer links the being of language to Neoplatonic metaphysics of light. The last pages of Truth and Method recall indeed that the splendor of beauty is an expression for the truth of being. The concept of hermeneutic truth is then connected to its metaphysical origins. Truth is a display for the being in which we can partake only if one gets overwhelmed by its light. Far from being a matter of methodical control, the experience of truth requires to be possessed by what must be understood. In this way, I demonstrate that Gadamer found in Neoplatonism elements to challenge the dictatorship of the modern subject, which must be reversed because it hides the real relationship of man with truth by ignoring the finitude of its concrete existence. The criticism of modern subjectivism led by Neoplatonism opens the way to a metaphysics of finitude.
142

La dialectique paradoxale chez Kierkegaard : étude du paradoxe dans les sphères existentielles

Hébert, David 08 1900 (has links)
L’œuvre philosophique de Kierkegaard s’apparente à une dialectique du paradoxe. De fait, dans son cheminement existentiel, l’individu parcourt trois sphères d’existence – l’esthétique, l’éthique et le religieux –, chacune d’elle étant une modalité de l’activité humaine qui comporte un paradoxe particulier. Il s’agit d’un itinéraire de l’intériorité qui vise, dans l’existence, le télos qu’est le devenir soi-même. Ainsi l’esthéticien est-il déchiré entre les idées et la réalité dans la réalité immédiate, tandis que l’éthicien, par la médiation du langage, préfère s’affirmer comme individu dans l’immanence concrète, ignorant toutefois qu’il intériorise des règles sociales qui lui sont impersonnelles. Quant au religieux, non seulement découvre-t-il que la vérité vers laquelle il tend ne se trouve pas en son sein, mais il fait face au plus élevé des paradoxes, fondé sur la transcendance – à savoir le paradoxe absolu, où l’éternité se temporalise sous la forme de l’Homme-Dieu. Du reste, le présent mémoire se penche spécifiquement sur le concept du paradoxe, mis de l’avant par Kierkegaard afin de brosser un portrait du devenir individuel de chaque existant. / The philosophical work of Kierkegaard deals with a dialectic of the paradox. Actually, in his existential progress, the individual goes through three spheres of existence – the aesthetic, the ethical and the religious –, each of which is a modality of the human activity that contains a particular paradox. His thought follows the progress of interiority, which aims, in existence, at the end of becoming a single individual. In this way, the aesthete is torn between the pure idea and reality, whereas the ethicist, through the mediation of language, prefers to assert himself as an individual within concrete immanence, ignoring however that he interiorizes social rules which are impersonal him. As for the religious believer, not only does he discover that the truth at which he aims is not within himself, but he faces the highest of the paradoxes, based on transcendance – that is the absolute paradox, whereby eternity temporalizes itself in the shape of the Man-God. In general, the present master’s thesis analyzes the concept of the paradox put forward by Kierkegaard to present the progress of every existing being towards becoming a single individual.
143

Will Kymlicka et les angles morts du libéralisme - Vers une théorie non-libérale du droit des minorités?

Armstrong, Frédérick 11 1900 (has links)
Will Kymlicka a formulé une théorie libérale du droit des minorités en arguant que l'on doit protéger les cultures minoritaires des influences extérieures, car, selon lui, ces cultures fournissent aux individus un contexte de choix significatif qui permet la prise de décision autonome. Il limite donc la portée de sa théorie aux minorités « culturelles », c'est-à-dire les minorités nationales et immigrantes, qui peuvent fournir ce contexte de choix significatif aux individus. Évidemment, les injustices vécues par ces deux types de minorités, aussi sévères soient-elles, n'épuisent pas les expériences d'injustices vécues par les membres de groupes minoritaires et minorisés (i.e. minorités sexuelles, femmes, Afro-Américains, etc.). On pourrait donc être tenté d'élargir la portée de la théorie du droit des minorités pour rendre compte de toutes les injustices vécues en tant que minorité. Toutefois, je défends la thèse selon laquelle cette extension est impossible dans le cadre d'une théorie libérale, car une de ses méthodes typiques, la « théorie idéale », limite la portée critique des thèses de Kymlicka et parce que l'autonomie individuelle a un caractère si fondamental pour les libéraux, qu'ils ne peuvent rendre compte du fait que certaines décisions individuelles autonomes peuvent contribuer à perpétuer des systèmes et des normes injustes. / Will Kymlicka defends a liberal theory of minority rights, arguing that we must protect minority cultures from outside influences, as these cultures provide individuals with a meaningful context of choice that allows autonomous decision-making. This defence of minority rights limits the scope of his theory by focusing on 'cultural' minorities, that is to say, national minorities and immigrants, which can provide individuals with this meaningful context of choice. Obviously, the injustices experienced by these two types of minorities, however severe they are, do not exhaust the injustices experienced by members of minority groups and minoritized groups (i.e. sexual minorities, women, African Americans, etc.). One might be tempted to expand the scope of the theory of minority rights to account for all the injustices experienced as a minority. However, I argue that this extension is not possible within a liberal theorical framework where 'ideal theory' limits the critical force of Kymlicka’s thesis and in which the centrality of individual autonomy prevents liberals to realize that certain individual decisions contribute to the perpetuation of unjust systems, values and norms.
144

Friedrich Nietzsche. Metteur en scène de la forme aphoristique

Roy-Desrosiers, Stéphane 08 1900 (has links)
Les écrits aphoristiques de Friedrich Nietzsche (1844-1900) posent une évidente difficulté. Cette difficulté n’a pas échappé à l’auteur qui a recommandé à ses lecteurs, en 1887 dans sa préface à Zur Genealogie der Moral, qu’ils pratiquent en lisant ses aphorismes un « art de l’interprétation [Kunst der Auslegung] » [KSA, V, p. 255, § 8.]. Malheureusement, Nietzsche ne dit pas précisément en quoi consiste une telle lecture. Comment le lecteur doit-il alors interpréter les écrits aphoristiques de Friedrich Nietzsche? Pour répondre à cette question herméneutique nous nous servirons de la « métaphore du théâtre », présente en filigrane dans l’œuvre du philosophe. Notre mémoire se propose d’abord d’examiner ce que Nietzsche a lui-même dit au sujet des « formes brèves » (la maxime, la sentence, mais surtout l’aphorisme), et en même temps ce qu’il attend plus particulièrement d’un lecteur de ces formes d’expression. Cette analyse philologique du corpus nietzschéen se fera aussi à la lumière des commentaires que Peter Sloterdijk (1947-) et Sarah Kofman (1934-1994) ont proposés de la philosophie nietzschéenne. Après avoir nous-mêmes analysé les propos de Nietzsche portant sur ce qu’il estime être un lecteur à la hauteur de ses écrits, il sera dès lors possible de porter un jugement critique sur la pertinence et la portée des études de Sloterdijk et Kofman qui abordent eux-mêmes la mise en scène de la pensée nietzschéenne au moyen de la métaphore du théâtre. Une part importante de notre critique portera notamment sur la nature synthétique de leurs interprétations philosophiques, menées dans une perspective thématico-synthétique et trans-aphoristique, qui marginalisent à bien des égards la particularité et l’autonomie des formes d’expression au moyen desquelles Friedrich Nietzsche s’exprime. / Reading Friedrich Nietzsche’s (1844-1900) aphoristic works poses an evident difficulty for any reader. This difficulty was not lost on the author of Menschliches, Allzumenschliches (1878), Morgenröthe (1881), Die Fröhliche Wissenschaft (1882) and explains why he recommended to his readers, subsequently in 1887 in his preface to Zur Genealogie der Moral, that they read him by means of a “art of exegesis [Kunst der Auslegung]” [KSA, V, p. 255, § 8.]. Unfortunately, Nietzsche remains ambiguous with regards to what such an art of reading involves. The present dissertation will nevertheless employ the ‘theatre metaphor’ recurrent throughout Nietzsche’s works in the aim of shedding light on this fundamental (hermeneutical) question: How can we, as readers of Friedrich Nietzsche’s aphoristic writings, correctly interpret our role? The first part of the present dissertation examines what Nietzsche has himself said on the subject of “short expressions” in his work (the maxim, the adage, and especially the aphorism), along with the expectations he has of a reader of such forms of expression. This philological analysis of Nietzsche’s writings will also be followed by the commentaries of his philosophy offered by Peter Sloterdijk (1947-) and Sarah Kofman (1934-1994). I will then conduct my own analysis of Nietzsche’s expectations regarding his readership, on the basis of which I will mount a critique of Sloterdijk and Kofman’s readings, both of whom also employ the ‘theatre metaphor’ in order to show how Nietzsche stages his thought. The brunt of this critique will be directed towards the synthetic nature of their philosophical interpretations. Sloterdijk and Kofman construct their readings thematically and trans-aphoristically and in so doing neglect the distinctiveness and autonomy of the individual aphorisms through which Friedrich Nietzsche expresses himself.
145

L'image entre réflexion et représentation. Aby Warburg et Walter Benjamin

Zarnoveanu, Diana Elena 12 1900 (has links)
Pour la pensée humaine, l’image a toujours constitué une interrogation laissée sans réponse définitive : de l’interdit biblique à la possibilité technologique infinie, l’image a traversé des étapes conceptuelles complexes et hétérogènes. Aujourd’hui, on conçoit l’image comme une présence incontournable de l’existence quotidienne et comme une forme de réflexion mystérieuse. Cette thèse propose une analyse de la vision sur l’image chez Walter Benjamin et Aby Warburg à travers quelques concepts essentiels : image de pensée, survivance, espace de pensée, coupure, représentation de l’histoire. Située énigmatiquement entre les arts visuels et la pensée philosophique, l’image devient un sujet de réflexion à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle; les deux penseurs mentionnés ont été les premiers à interroger les valeurs conceptuelles de l’image et à chercher de l’évoquer en tant que spectre de la pensée. Les morceaux aphoristiques et les articles critiques de Benjamin rencontrent discrètement les études esthétiques de Warburg au point où l’idée de l’image amorce toute réflexion. Pour l’imaginaire contemporain, les structures conceptuelles bâties par Benjamin et Warburg constituent des éléments dominants dans l’engrenage réflexif atonal d’aujourd’hui. Lorsque le Denkraum (espace de pensée) et le Denkbild (image de pensée) gèrent la dynamique de la philosophie de Benjamin et Warburg, le Nachleben (survie) et la coupure nuancent le grand tableau de l’histoire (Geschichtsdarstellung). L’analyse comparatiste de ces concepts aboutit à la conclusion que l’image est intimement et paradoxalement liée à la vision de l’histoire; en fait, l’image n’est qu’une représentation de l’histoire qui, à son tour, se représente dans chaque image. / After a long history of using the image as a basis for knowledge, the human mind began to examine its possibility as a critical tool. Thus, the multifaceted concept of image brings into focus two decisive theoretical positions developed at the end of 19th century and at the beginning of the 20th. Walter Benjamin’s critical essays and Aby Warburg’s studies on the history of art are considered to be the most influential academic works on the image as a concept. They take the form of series of diverse reflections on image as thought (Denkbild), afterlife (Nachleben), thought- space (Denkraum), and the representation of history (Geschichtsdarstellung). The following thesis explores the possibility of analyzing these notions both in terms of image proper and with regard to the multiple meanings that emerge from the “specter” of the image. In a historical sense, both Benjamin and Warburg were the first who attempted to define the image in a new perspective situating the image as a critical space where the history becomes visible. While Benjamin works with the paradigm of “thinking” in order to position the image (Denkbild), Warburg suggests an esthetical link between history and image (Denkraum and Nachleben). Inasmuch as the image simultaneously entails the act of imaging, representation, and history, the very primary impetus of the image is historical thought. The transposition of the German Bild into the Latin imago leads to a mystery zone where temporality itself becomes an issue; in this context, the benjaminian concept of “constellation” describes the alchemy of representation as a historical (in)stance conveying a vision of the world. In conclusion, in taking into consideration the multiple nature of image, this thesis examines the role of the imaginary in the contemporary world in conjunction with human historical meaning.
146

La question nationale chez Machiavel

Bouchard-Pigeon, Luc 03 1900 (has links)
Le présent mémoire a pour objectif de défendre la thèse selon laquelle Machiavel est un nationaliste italien et démontrer que le concept de nationalisme italien peut philosophiquement servir de fil conducteur entre le Prince et les Discours sur la Première Décade de Tite-Live. / The aim of this essay is to defend the thesis according to which Machiavelli is an Italian nationalist, and to demonstrate that the concept of Italian nationalism can philosophically be used as a thread between the Prince and the Discourses on Livy.
147

La fonction éthico-thérapeutique du discours philosophique : la contribution de Ludwig Wittgenstein à la lumière du modèle de la vie philosophique de Pierre Hadot

Arriola Acosta, Martin-Rafael 11 1900 (has links)
Réalisé en cotutelle avec L'École des hautes études en sciences sociales de Paris / Le but de cette étude est de tirer profit de la contribution de Ludwig Wittgenstein à la question de la fonction éthico-thérapeutique du discours philosophique à la lumière du modèle de la vie philosophique de Pierre Hadot, dont le modèle stoïcien nous sert de cas de figure, et au sein duquel cette fonction occupe une place centrale. L’ensemble de l’étude est composé de quatre chapitres. Le premier chapitre vise à faire ressortir et analyser les cinq composantes fondamentales de la conception hellénistique et romaine de la vie philosophique tirée de l’interprétation de Hadot qui serviront par la suite de lignes directrices pour l’exploration de ces thèmes chez Wittgenstein : la subordination du discours philosophique au mode de vie éthique, la conversion philosophique comme transformation individuelle, l’askesis comme méthode de conversion philosophique, l’idéal de sagesse comme visée éthique de la conversion philosophique et le modèle analogique de la thérapeutique philosophique. Dans le deuxième chapitre, nous examinons comment Wittgenstein peut nous aider à penser la question de la subordination du discours philosophique au mode de vie éthique. En premier lieu, il apparaît que le discours philosophique peut avoir la fonction éthique d’exprimer un certain vouloir. Plus précisément, les valeurs fondamentales, en relation avec un contre-vouloir (besoins, tendances, désirs, sentiments) à la base de préconceptions cristallisées dans des images captivantes, forment un caractère philosophique particulier et orientent implicitement les différentes conceptions que le philosophe, par l’usage de sa volonté, fait le choix d’exprimer par le biais du discours philosophique. En second lieu, le discours philosophique peut avoir la fonction éthique de générer de bonnes habitudes de vie, c’est-à-dire de produire un effet éthique sur les comportements que nous adoptons et les actions que nous posons de façon répétée. En effet, certains arrangements conceptuels, s’ils sont en accord avec l’éthique telle qu’elle est vécue dans les pratiques effectives de la forme de vie humaine, jettent un éclairage sur notre mode de vie éthique, en fonction de la conception du bonheur que nous valorisons, de façon à ce que nous puissions orienter nos actions habituelles en ce sens. Le troisième chapitre vise à mettre à profit la contribution de Wittgenstein à la question du discours philosophique comme outil de transformation individuelle conçue selon le modèle de la conversion philosophique. En premier lieu, il semble que le discours philosophique peut opérer une conversion de la volonté, synonyme d’une conversion à soi, et qui désigne l’arrachement à l’égard d’un certain vouloir inauthentique, indissociable d’un contre-vouloir au fondement de la pensée exprimée par le langage, pour revenir à un vouloir authentique qui coïncide avec le domaine qui est propre au sujet éthique que nous sommes. En second lieu, la fonction éthique du discours philosophique peut également s’exprimer à travers la visée éthique de la conversion qui peut être conçue comme un idéal asymptotique et philosophique de bonheur au sens de paix ou d’absence de trouble fondé sur une éthique de la finitude, de la liberté et de l’authenticité comportant une dimension transpersonnelle. Le quatrième chapitre aborde la conception wittgensteinienne de la méthode philosophique à partir de la question du discours philosophique comme askesis. En premier lieu, le discours philosophique peut avoir ici une fonction éthique lorsqu’il est utilisé pour opérationnaliser une méthode de conversion consistant en un ensemble de techniques discursives pratiquées de façon répétée en vue d’adopter une attitude éthique. En second lieu, cette fonction peut être thérapeutique dans la mesure où la méthode de conversion peut être conçue à partir du modèle analogique de la thérapeutique philosophique, c’est-à-dire à partir d’une conception implicite ou explicite de la maladie, de la thérapie et de la santé philosophiques telle qu’en témoigne la thérapeutique holistique du langage qu’il semble possible de tirer de la pensée du second Wittgenstein. / The purpose of this study is to examine Ludwig Wittgenstein’s contribution to the issue of the ethical and therapeutic function of philosophical discourse in the light of the model of philosophical life of Pierre Hadot, exemplified by the Stoic model, and in which this function is central. The whole study consists of four chapters. The first chapter aims to highlight and analyze the five basic components of the Hellenistic and Roman conception of philosophical life drawn from the interpretation of Hadot which will then serve as guidelines for the exploration of these themes in Wittgenstein’s thought : the subordination of philosophical discourse to the ethical way of life, philosophical conversion as personal transformation, askesis as a method of philosophical conversion, the ideal of wisdom as ethical aim of philosophical conversion and the analogic model of philosophical therapy. In the second chapter, we examine how Wittgenstein can help elucidate the issue of subordination of philosophical discourse to the ethical way of life. First, it appears that philosophical discourse can have the ethical function to express a certain will. Specifically, core values, in connection with a counter-will (needs, tendencies, desires, feelings) underlying preconceptions crystallized in captivating images, form a particular philosophical character and implicitly determine the different conceptions that the philosopher, by the use of his will, makes the choice to express through philosophical discourse. Second, philosophical discourse can have an ethical function to generate good habits, that is to say, to produce an ethical impact on the behaviors that we adopt and the actions that we take repeatedly. Indeed, some conceptual arrangements, if they are in agreement with the effective practices of the human form of life, shed light on our ethical way of life, according to the conception of happiness that we value, so that we can orientate our habitual actions consequently. The third chapter aims to build on Wittgenstein's contribution to the question of philosophical discourse as a tool for personal transformation based on the model of philosophical conversion. First, it seems that philosophical discourse can give rise to a conversion of the will, synonymous with a conversion of the self to itself, which refer to the tearing away from a certain inauthentic will, inseparable from a counter-will at the foundation of thought expressed through language, to return to an authentic will that coincides with the domain that is specific to the ethical subject that we are. Second, the ethical function of philosophical discourse can also be expressed through the ethical aim of conversion that can be seen as an asymptotic and philosophical ideal of happiness as peace or absence of disturbance based on an ethics of finitude, freedom and authenticity with a transpersonal dimension. The fourth chapter discusses Wittgenstein's conception of philosophical method through the question of philosophical discourse as askesis. First, philosophical discourse here can have an ethical function when used to operationalize a conversion method consisting of a set of discursive techniques used repeatedly in order to adopt an ethical attitude. Second, this function can be therapeutic in that the conversion method can be elaborated through the analogic model of philosophical therapy, that is to say, as an implicit or explicit conception of disease, of therapy and philosophical health as evidenced by the holistic therapy of language it seems possible to draw from the second period of Wittgenstein’s thought.
148

Adorno : jazz, industrie culturelle et idéologie

Tremblay, Benoît 07 1900 (has links)
La critique adornienne du jazz fait parfois l’objet de débats. Ces derniers ont généralement pour objet la nature dite élitiste de ses propos. Cette position critique par rapport au jazz et à la culture de masse, qu’Adorno nomme Kulturindustrie, ainsi que sa théorie esthétique semblent être à l’origine de cette accusation d’élitisme. Ce mémoire a pour objet de mettre en lumière le fondement de cette critique d’élitisme qui s’avère être une incompréhension du rôle que joue sa critique du jazz pour sa philosophie. Il est impératif d’analyser la critique adornienne du jazz en lien avec la dialectique de la raison ainsi que sa théorie esthétique afin d’en saisir la nature exacte. Une analyse de la dialectique de la raison ainsi que les concepts de l’idéologie, de mimésis, d’autonomie et de Kulturindustrie révèle le non fondement de la critique faite à l’égard des propos d’Adorno à l’endroit du jazz. / Adorno’s critique of jazz music is subject of a debate regarding his elitism or lack thereof. More often than not, Adorno is considered to be elitist on account of his aesthetic theory and his critical position on jazz and mass culture which he refers to as Kulturindustrie. This memoir posits that the allegations of elitism directed towards Adorno are the result of a misunderstanding of Adorno’s overall philosophy and the role which his critique of jazz music plays within this whole. The fact of the matter is that Adorno’s critique of jazz can best be analyzed by a philosophical approach that includes an analysis of his dialectic of reason as well as his concept of ideology which Adorno links to his concept of Aufklärung. Furthermore, an analysis of the concept of autonomy and its importance for his critique of jazz and the Kulturindustrie as well as his aesthetic theory is essential to this end. Such an analysis leads to the conclusion that the accusation of elitism is inadmissible.
149

L’argument de la pente glissante : analyse rhétorique de son usage en bioéthique (avortement et euthanasie)

Voyer, Kevin 08 1900 (has links)
Cette étude examine comment l’argument de la pente glissante est employé dans les débats sur l’avortement et sur l’euthanasie. L’hypothèse est la suivante : l’argument de la pente glissante peut être utilisé de manière fallacieuse dans certains cas, mais il peut également s’avérer raisonnable dans d’autres. L’objectif de cette étude est d’étudier certains arguments récurrents du discours bioéthique afin de tester leur pertinence, leur validité et leurs conséquences sur le plan philosophique. Cette étude se divise en deux parties. La première partie s’intéresse à l’usage de la pente glissante de type « sorite » dans le débat sur l’avortement. La deuxième partie se penche sur l’argument de la pente glissante complète telle qu’il est employé dans le débat sur l’euthanasie. / This study examines how the slippery slope argument is used in debates on abortion and euthanasia. The hypothesis is that the slippery slope argument can be used wrongfully in some cases, but it may also be reasonable in others. The objective of this study is to investigate some of the recurring arguments in bioethics in order to test their relevance, validity and their impact on the philosophical level. This study is divided into two parts. The first part focuses on the use of the “sorites” slippery slope argument in the abortion debate. The second part focuses on the “full slippery slope argument” as used in the debate on euthanasia.
150

Émergence et entropie

Jodoin, Laurent 01 1900 (has links)
Thèse effectuée en cotutelle avec l’Université de Montréal et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (IHPST) / L’entropie est généralement considérée comme une propriété émergente, tandis que l’émergence de certaines structures organisées serait le résultat d’une dissipation d’entropie. Ainsi, l’émergence est parfois présentée comme ce qui expliquerait l’entropie alors que l’entropie expliquerait l’émergence. Tels quels, ces deux énoncés ne peuvent être tous deux vrais. Face à la polysémie déconcertante des concepts d’émergence, d’entropie et d’explication, je soutiens que cet apparent paradoxe peut être résolu formellement ainsi : l’émergence (en un sens A) explique (en un sens B) l’entropie (en un sens C) et l’entropie (en un sens D) explique (en un sens E) l’émergence (en un sens F). La solution revient donc à préciser A, B, C, D, E, et F. Pour ce faire, je propose un modèle pluraliste (restreint) de l’explication et un examen critique du concept d’entropie. Dans le cas de l’entropie comme explanandum de l’émergence (A, B et C), ce qui émerge est l’irréversibilité comme propriété essentielle de l’entropie thermodynamique, mais l’émergence ne peut être synonyme de non-explicabilité. Je montre alors trois possibilités où l’émergence peut expliquer l’entropie thermodynamique : selon (i) un sens fort, comme une modalité ontologique, (ii) selon un sens intermédiaire d’après ce que j’appelle l’émergence méthodologique (où il y a possibilité d’explication réductive sans réduction dérivationnelle), et (iii) selon un sens faible, comme sa désignation comme membre d’une classe d’émergents. Dans le cas de l’entropie comme explanans de l’émergence (D, E, et F), il faut distinguer l’approche substantielle de l’approche analogique. Dans le premier cas, l’entropie renvoie à une propriété macroscopique robuste et autonome pouvant être mobilisée au sein d’un explanans de l’émergence de nouvelles structures complexes. Dans le second cas, l’entropie exemplifie la réalisabilité multiple et peut être mobilisée, modulo une justification, au sein d’un explanans de l’émergence de propriétés à des niveaux supérieurs. En définitive, la polysémie de ces concepts peut être fructueuse au sein de ce cadre explicatif de phénomènes divers et complexes, de la physique à la biologie. / Entropy is generally considered as an emergent property, while the emergence of certain organized structures is supposed to be the result of entropy dissipation. Thus, emergence is sometimes seen as explaining entropy, whereas sometimes the explanation is the other way around, as entropy would explain emergence. As such both statements cannot be true. Faced with the daunting polysemy of these concepts of emergence, entropy and explanation, I argue that this apparent paradox can be formally solved as follows: the emergence (in a sense A) explains (in a sense B) entropy (in a sense, C) and entropy (in a sense D) explains (in a sense E) emergence (in a sense F). The solution is therefore to specify A, B, C, D, E, and F. To do this, I suggest a (restricted) pluralistic model of explanation and a critical examination of the concept of entropy. In the case of entropy as explanandum of emergence (A, B and C), what is emerging is irreversibility as an essential property of thermodynamic entropy, but it cannot be emergence of synonymous of non-explicability. I then show three possibilities that can explain the emergence of thermodynamic entropy: (i) in a strong sense, as an ontological modality, (ii) in an intermediate sense, from what I call ‘methodological emergence’ (where there is a possibility of reductive explanation but no derivational reduction), or (iii) in a weak sense, as its designation as a member of an emergence class. In the case of entropy as explanans of emergence (D, E, and F), one must distinguish the substantive approach from the analogical approach. In the first case, entropy refers to a robust and autonomous macroscopic property that can be mobilized in an explanans of the emergence of new complex structures. In the second case, the entropy exemplifies multiple realizability and can be mobilized, with a proper justification, within an explanans of the emergence of properties at higher levels. Ultimately, the polysemy of these concepts can be fruitful in this explanatory framework for various complex phenomena, from physics to biology.

Page generated in 0.0412 seconds