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Le Chemin de la Civilisation : réflexions autour de la perception des Indiens du Brésil par les voyageurs français (1843-1906) / The way of Civilization : reflexions around French travelers perception of Brazilian Indians (1843-1906)Gadenne, Clotilde 12 June 2012 (has links)
Depuis la Renaissance, l'Europe développe une perception globale du monde, en exerçant sur celui-ci un mouvement d'expansion et d'intégration. La venue de voyageurs et explorateurs français au Brésil dans la seconde moitié du XIXe siècle s'inscrit dans ce mouvement, autour duquel s'est façonné le concept de civilisation. Celui-ci apparaît lié à un rapport spécifique à l'espace et au temps, que les élites brésiliennes reprennent à leur compte, soucieuses de gagner la reconnaissance d'une appartenance au monde civilisé. A ce ‘chemin de la civilisation’ répond celui que prônent les voyageurs français pour la transformation des Indiens et des espaces sauvages brésiliens. Leurs expériences diverses se rejoignent dans la rencontre d'une altérité, perçue à travers le prisme d'un progrès de l'humanité. En décrivant les Indiens, les Français contribuent au recensement de la diversité humaine, tout en cherchant à la réduire. La nécessaire utilité des hommes et des terres pour l'ensemble de l'humanité teinte les écrits des voyageurs, qui les observent pour définir les modalités de leur transformation. L'universalité supposée du modèle de la civilisation fait écho à l'échelle universelle sur laquelle elle a construit sa vision du monde. Retracer le chemin de la civilisation, c'est dessiner en creux la possibilité d'autres conceptions du monde, fondées sur une appréhension différente de la réalité. C'est aussi s'interroger sur les prolongements actuels des valeurs de la civilisation occidentale du XIXe siècle. Si le regard porté aujourd'hui sur les Indiens se différencie de celui des voyageurs du passé, il est pourtant possible d'y déceler la marque d'une même structure héritée / Renaissance Europe saw the beginnings of a wider view of the world. This new, global perspective underlay the European projects of expansion and integration. The arrival of French explorers and travelers in Brazil in the second half of the 19th century was shaped by this movement , that shaped the very concept of civilization. This concept was rooted in a specific report to time and space, and the Brazilian elites, intent on being considered part of the civilized world, bought into it. To this ‘way of civilization’ responded the way advocated by French travelers for the transformation of the Indians and the Brazilian wilderness. Their encounters with the Other, while varied, were always interpreted in the prevailing terms of human progress. Describing the Indians, the French were adding to the understanding of the diversity of human societies, even while they sought at the same time to reduce it. The travelers made observations about the natives and their lands, and they considered how they might be refashioned and made more useful to humanity. The supposed universality of this model of civilization echoes the universal scale on which its vision of the world was based. Taking another look at the ‘way of civilization’ can let space for others conceptions of the world, based on different perceptions of reality. It makes wonder about those values of western civilization of the 19th century and their present outcomes. The look at Indians is not the same today than in the past, but, it's possible to detect in it the trace of a similar inherited structure
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La Bête en l’Homme : l’animalité humaine dans l’oeuvre de Sade / Beast within Man : human animality in Sade’s worksJolivet, Vincent 30 November 2015 (has links)
La notion d’animalité est au cœur des préoccupations du siècle des Lumières comme de l’œuvre de Sade, qui la place au centre de son entreprise de déstabilisation des valeurs et de son système scandaleux. Avec lui, l’animal apparaît pour ce qu’il est véritablement au plan philosophique : un merveilleux dynamiteur de certitudes propre à ébranler tous les systèmes trop rigides ; une bombe à retardement éthique susceptible de ruiner toute morale et d’autoriser tous les crimes ; un dangereux laboratoire intellectuel où se théorise et s’expérimente toute grande déshumanisation à venir. Héritier du matérialisme philosophique de son temps, Sade refuse en effet de voir en l’Homme autre chose qu’un banal agencement d’atomes, qu’une très ingénieuse mécanique, et fait ainsi de lui un simple animal parmi d’autres ; mais, à la différence de ses maîtres à penser, lui entend bien tirer toutes les conséquences morales d’une telle destitution métaphysique. Greffant à cette rentrée dans le rang ontologique toute l’infamie de l’ancienne conception de l’animal, qui voyait en ce dernier sur le plan moral un inquiétant concentré de tous les vices et de toutes les licences, l’écrivain en vient à proposer la synthèse aberrante des aspirations et des craintes de son époque. Prenant la posture d’un Rousseau gagné au crime, il imagine une entreprise de renaturation pour le pire de l’espèce humaine, où l’Homme vient se faire loup pour l’Homme avec l’appui de la logique et la bénédiction de la raison. Programme de retour résolu à l’animalité qu’il ne parvient toutefois pas toujours à tenir, l’animal se révélant pour lui aussi un terrain philosophique piégeux. / Animality is one of the most topical questions for the thinkers of the Enlightenment. The nature of the soul and the criterion of men’s specificity, the origin of knowledge and the functioning of the body, the classification of species and the animal’s rights are all at the heart of debates and reflections of the time. And so they are in the marquis de Sade’s works, whose ambition to destabilize the humanistic values finds with this question a very convenient philosophical instrument. With Sade, the animal appears in fact what he is as far as philosophy is concerned: a powerful weapon for skeptical thinkers, a metaphysical bomb able to blow away all ethics, an operative concept to work out the next enslavements to come. Inspired by the French materialist thinkers, Sade considers Man as an animal amongst others and views human beings as mere assembling of atoms and efficient machineries; but contrary to them, he tries to draw the conclusions of such a statement and tends to make him a brute. Playing the part of some sort of criminal Rousseau eager to push mankind into violence and depravation, he rationally advocates a frightening return to the most primitive bestiality and calls for a general step back to the times when Man was still a wolf for Man. A program that however he isn’t always able to stick to, animal turning out to be a very tricky philosophical ground even for him.
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Émergence littéraire et visuelle du muséum humain : les spectacles ethnologiques à Londres, 1853-1859 / Literary and visual creation of the human museum : London ethnological shows, 1853-1859Robles, Fanny 12 September 2014 (has links)
Les spectacles ethnologiques victoriens mettent en scène des milliers de colonisés dans des zoos, cabarets, appartements privés et institutions scientifiques. Cette thèse se penche sur deux spectacles sud-Africains en particulier : les « Zulu Kafirs » et les « Earthmen », montés à Londres dans les années 1850. Prenant pour point de départ « The Noble Savage » de Charles Dickens, écrit après qu’il a vu les « Zulus », ce travail porte sur le fantasme victorien d’un « muséum humain ». Après une étude des concepts de « race » et de « sauvagerie » aux XVIIIe et XIXe siècles, nous abordons l’évolution des pratiques muséologiques et la fascination de Dickens pour un muséum humain monstrueux. Nous passons ensuite aux spectacles ethnologiques victoriens et au « spécimen » Africain comme « métonyme ethnographique » et mythe, évoluant dans un « fantasme hétérotopique ». Ce fantasme est réalisé dans le Département d’Histoire Naturelle du Palais de Cristal de Sydenham, dans lequel des moulages des « spécimens » sont exposés dans des « théâtres écologiques ». La visite y permet l’exploration sociale et pose le problème d’un cannibalisme moral, quand le colonialisme et l’impérialisme victoriens se heurtent à leurs propres contradictions. Ces dernières sont développées dans Bleak House (1853), où Dickens attaque la « philanthropie télescopique », alors que la « préférence ethnologique » semble aller aux esclaves américains, dont les récits sont publiés et mis en scène. A Tale of Two Cities (1859) pourrait ainsi être lu comme la réalisation de la crainte dickensienne de voir les pauvres s’ensauvager, si les philanthropes persistent à les exclure de leur muséum humain. / Nineteenth-Century ethnological shows involved the display of thousands of colonised people in a variety of urban settings, including zoos, cabarets, private apartments, and scientific institutions. This dissertation focuses on two South African shows in particular: the “Zulu Kafirs” and “Earthmen”, both staged in London in the 1850s. Taking its lead from Charles Dickens’s pamphlet “The Noble Savage”, written after he saw the “Zulus”, this thesis looks at the Victorian fantasy of a “human museum”. Following a historical study of the concepts of “race” and “savagery” in the 18th and 19th centuries, we retrace the evolution of museological practices and look at Dickens’s fascination with a (monstrous) human museum. We then move on to consider Victorian ethnological shows and the African “specimen” as “ethnographical metonym” and myth, displayed in a true “heterotopic fantasy”. This fantasy was realized in the Natural History Department of the Crystal Palace in Sydenham, where casts of the “specimens” on show were arranged in “ecological theatres”. There, the museum visit allowed for social exploration among the visitors, and raised the issue of (moral) cannibalism, at the point at which Victorian capitalism and imperialism met their own contradictions. These are further explored in Bleak House (1853), where Dickens attacks “telescopic philanthropy”, as the “ethnological preference” seemed to go to American slaves, whose narratives were published and staged. In this light, we might read A Tale of Two Cities (1859) as the realisation of the writer’s fear that the Poor might revert to a state of “primitive” savagery, if they remain overlooked in the philanthropists’ human museum.
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La sauvagerie de Thomas Hobbes: Amérique, colonie et Premiers Peuples chez le « fondateur » de la « science » politique moderneG. Poirier, Guillaume 21 December 2023 (has links)
Partant du contexte colonial canadien, la thèse souhaite déterminer la fonction de la figure du « sauvage américain » chez Thomas Hobbes. La thèse est ainsi divisée en deux parties. La première porte sur l'évolution du couple « sauvagerie et civilité » depuis l'Antiquité jusqu'à la modernité. On y fait un survol étymologique, discursif et mythologique en guise de contextualisation. Et on parcourt également le thème chez des auteurs allant de More et Machiavel à Bodin et Grotius, en passant par Vitoria, Las Casas, Sepúlveda, Botero, La Boétie et Montaigne. La seconde partie porte sur la figure proprement hobbesienne du « sauvage ». On y trouve le premier inventaire exhaustif de ses occurrences dans l'œuvre de Hobbes. L'étude tente ainsi de faire sens du caractère fondamentalement ambigu de cette figure, et ce, selon les axes épistémologique et politique. Sur le plan du savoir, la figure est confinée dans une agnotopie où elle est à la fois ignorante et ignorée. Sur le plan du pouvoir, elle est une figure à la fois purement apolitique et l'image du « petit gouvernement de famille » dont nous parle le Léviathan. Dans cette ambiguïté, qui est aussi celle de l'état de nature, on reconnait chez Hobbes l'effacement des structures politiques autochtones que décrivent clairement les récits coloniaux. Et on découvre aussi l'effacement du pouvoir de la mère qui est tenu sous silence dans la théorie du contrat, ce qui suggère, peut-être, un désir de contourner le problème des structures matrilinéaires. La conclusion synthétise ces ambiguïtés en faisant du « sauvage » hobbesien une figure liminaire jouant un rôle clé dans le récit de l'État souverain. On peut en effet reconnaitre dans ce récit un rituel discursif de passage où le sujet doit revêtir le déguisement du « sauvage » afin de produire la « civilité » du sujet moderne européen. Ce serait là la part sauvage qui se cache dans la doctrine de l'État moderne.
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Aspects de la représentation de l'autre dans les romans grecs et les Métamorphoses d'Apulée / Aspects of the representation of the other in the Greek novels and The Metamorphoses of ApuleiusVieilleville, Claire 12 December 2015 (has links)
Les romans grecs et les Métamorphoses d’Apulée – même si les modalités sont différentes pour ce dernier – sont des fictions en prose qui fonctionnent autour de topoi auxquels la figure de l’Autre n’échappe pas. Bien que le monde grec soit alors radicalement différent de ce qu’il était au Ve siècle avant J.-C., période à laquelle l’identité grecque est construite par opposition à la figure du barbare, les romanciers qui prennent la plume à partir du Ier siècle avant notre ère utilisent un certain nombre de stéréotypes hérités de l’époque classique, alors mise à l’honneur par le mouvement de la Seconde Sophistique. Il s’agit d’étudier dans le détail certains éléments de la représentation de l’Autre pour déterminer qui il est, comment il se comporte, ce qui le constitue en Autre. Puis, à partir de cette esquisse, nécessairement incomplète, d’évaluer ce que cette représentation peut induire sur l’image de l’identité grecque à l’époque impériale, par le jeu de miroir que F. Hartog a décelé dans l’œuvre d’Hérodote. Une première partie est consacrée aux rapports entre l’homme et l’animal ainsi qu’à l’image de la sauvagerie, ce qui permet d’explorer les bornes romanesques de l’humanité. La seconde partie s’attache à des éléments que l’époque classique a plus particulièrement mis en avant pour distinguer les Grecs des non-Grecs : le critère de la langue, l’art de faire la guerre et le discours politique qui est tenu sur les institutions barbares. La troisième partie étudie la place des dieux et des pratiques religieuses dans la définition de l’Autre. J’espère ainsi contribuer à la compréhension du genre romanesque et des représentations culturelles de l’empire « gréco-romain ». / The Greek novels and The Metamorphoses of Apuleius, even if it is in different terms for the last, are prose fictions which are based on topoi, and the figure of the Other is one of them. Although the Greek world was radically different of what it was in the fifth century BC, time during which Greek identity is contructed as opposed to the figure of the barbaros, the authors of novels, who wrote from the first century BC onward, used some stereotypes inherited from classical period, which was celebrated by the Second Sophistic movement. The aim of this thesis is to study in detail some elements of the representation of the Other to determine who it is, how he behaves, what makes him other. Then, from this sketch, necessarily incomplete, to evaluate what this representation says about the image of Greek identity in the imperial age, according to the play of the mirror detected by F. Hartog in the text of Herodotus. The first part of the thesis is dedicated to the relationship between man and animal and to the image of savagery, in order to explore the novelistic limits of humanity. The second part concentrates on elements that classical period had particularly insisted on to promote the distinction between Greeks and non-Greeks : the linguistic criterion, the way to make war, and the politic discourse on the barbaric institutions. The third part study the place of the gods and of religious practices in the definition of the Other. I hope to contribute to the understanding of novel genre and of cultural representations of the « greco-roman- empire ».
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