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Anthropologie politique de la finance contemporaine: évaluer, investir, innover

Ortiz, Horacio 18 December 2008 (has links) (PDF)
Ce travail est le produit d'une enquête de terrain menée en réalisant trois stages en entreprise entre 2002 et 2004 et 68 entretiens enregistrés : Brokers Inc., une entreprise de brokerage établie à New York, vendant de l'information financière sur des actions cotées en Europe à des gérants de fonds d'investissement basés aux Etats-Unis (2002) ; Hedge Consulting, une société de conseil en investissement spécialisée dans la « gestion alternative » (hedge funds) (2003) ; et une équipe de gestion de fonds investissant dans des dérivés de crédit (asset backed securities) dans Acme, une grande multinationale française de gestion de fonds pour tiers (2004) ; les deux dernières entreprises étant basées à Paris. Le but de la recherche était de comprendre les logiques des pratiques quotidiennes à travers lesquelles s'exerce le pouvoir financier. Celui-ci est apparu comme le fait d'institutions spécifiques, les entreprises financières, qui définissent la valeur et distribuent des ressources financières selon des logiques organisationnelles et des imaginaires financiers spécifiques. Ces imaginaires se retrouvent dans les philosophies politiques et morales libérales dans lesquelles le sujet libre de l'échange joue un rôle central. La finance contemporaine peut donc être comprise, à la suite de Max Weber et de Michel Foucault, comme l'application de philosophies politiques et morales dans des procédures dans lesquelles le sujet moral de l'échange, omniprésent comme figure, n'est nulle part incarné. Comme l'imaginaire du kula chez Marcel Mauss, ces imaginaires constituent l'ontologie et les règles qui définissent les objets échangés (actions, dérivés de crédit) et les droits et devoirs des participants à l'échange (employés, souscripteurs de SICAV, de polices d'assurance, d'emprunt immobiliers...). Ils régulent et légitiment, souvent de manière fragmentaire, une distribution de ressources globale et inégale qui s'effectue à travers la finance. Ces imaginaires et les distributions inégales qu'ils organisent contribuent ainsi à constituer un espace politique global encore en formation.<br />Evaluer : l'évaluation financière se fait aujourd'hui en mobilisant une ontologie de la valeur financière qui définit les objets d'investissement, tels que les actions ou les dérivés de crédit, comme ayant une valeur intrinsèque, défini par le rapport libre et immédiat entre le sujet évaluateur et l'objet, une valeur relative, définie par la comparaison entre différents objets, et une valeur de marché, définie par l'acte de l'échange. Selon les philosophies libérales qui organisent cette ontologie, ces trois valeurs s'accordent lorsque le sujet est libre d'échanger, acte par lequel il se constitue comme sujet politique et moral libre. Dans la pratique quotidienne des analystes financiers, des vendeurs d'information financière, et des traders de Brokers Inc. et dans celle des gérants de fonds observés, ces approches de la valeur et la figure censée les réaliser définissent et légitiment les procédures d'évaluation et d'investissement. Elles organisent les différentes tâches professionnelles, les rapports commerciaux entre entreprises et les rapports entre professionnels au sein d'une même entreprise. La définition de la valeur par la finance contemporaine est ainsi le fait de salariés dans des organisations hiérarchisées, dont les procédures sont organisées par la figure de l'investisseur libre et de ses trois approches de la valeur. La légitimité du dispositif se retrouve dans la définition des tâches, alors que le sujet évaluateur, omniprésent comme figure, n'est incarné par personne. <br />Investir : le pouvoir d'évaluation de la finance contemporaine n'est tel que parce qu'il organise à son tour l'orientation de l'investissement, c'est-à-dire la distribution effective de ressources. La distribution de ressources par la finance contemporaine, notamment dans le cadre de la gestion de fonds pour tiers, se fait par l'achat et la vente d'actifs financiers selon les logiques de définition de la valeur décrites plus haut. Selon les philosophies politiques et morales libérales, l'échange effectué par le sujet libre, en ce qu'il permet une distribution des ressources plus efficiente, contribue à une « création de valeur ». Celle-ci était comprise, par tous les professionnels observés, comme le fait de générer des bénéfices pour ses clients, pour son employeur et pour soi-même. L'approche de l'investissement considérée comme « classique », dite de « buy and hold », implique de diversifier l'investissement en achetant des actifs selon leur valeur fondamentale et en les gardant sur le plus ou moins long terme. L'équipe de gestion d'Acme investissait l'argent de ses clients, notamment des entreprises d'assurance françaises, dans des dérivés de crédit issus notamment de la titrisation de prêts à la consommation aux Etats-Unis. Chaque acte d'achat d'un titre était ainsi une distribution de ressources globale, reliant financièrement des personnes très éloignées à travers des cadres juridiques multiples, comme par exemple des souscripteurs de polices d'assurance en France à des emprunteurs de crédits immobiliers aux Etats-Unis. Les logiques d'investissement, les droits et devoirs dans le contrat du dérivé de crédit (par exemple la distinction de « tranches ») et dans les taux d'intérêt que pouvait attendre l'« investisseur », étaient les règles quotidiennes cette distribution globale. A l'époque de mes observations, ces règles étaient en train de changer. L'approche de buy and hold perdait sa rentabilité, et l'équipe devait passer à des approches d'investissement à plus court terme et avec des transactions plus rapides, visant à profiter des variations des prix des actifs par rapport à leur valeur de marché. Ceci impliquait un positionnement différent dans l'imaginaire de la valeur financière, en mobilisant une approche de la valeur plutôt qu'une autre afin de continuer à en « créer ». Les différents rapports aux imaginaires financiers se retrouvent dans les tensions à travers lesquelles ces changements se sont opérés au sein de l'équipe observée. La distribution effective de ressources était ainsi organisée par des philosophies politiques et morales libérales selon lesquelles un sujet se réalisait comme libre en définissant et en créant de la valeur, mais ce sujet était distribué dans des procédures par rapport auxquelles les personnes avaient des rapports très divers, allant du rejet à l'adhésion en passant par l'indifférence. Les employés se positionnaient dans les rapports conflictuels au sein de l'entreprise en mobilisant les possibles multiples et limités organisés par ces imaginaires financiers.<br />Innover : les approches de l'investissement des hedge fund, dites « alternatives », se définissent de manière négative par le fait de ne pas suivre les préceptes de l'approche classique. Les membres de Hedge Consulting cherchaient à développer des manières d'évaluer et d'investir nouvelles, vendues comme telles à de potentiels clients, notamment des entreprises de gestion de fonds pour tiers. Leurs tentatives de définir un nouveau produit, une technique d'investissement innovante, étaient néanmoins cadrées par les imaginaires financiers décris plus hauts, définis par les philosophies politiques et morales libérales, que les membres de Hedge Consulting devaient mobiliser pour trouver des partenaires commerciaux et exister en tant qu'entreprise. Ainsi, ces imaginaires étaient la limite institutionnelle au changement dans les approches de la valeur et de l'investissement.<br />Les imaginaires financiers et les tâches professionnelles qu'ils organisent se retrouvent aujourd'hui dans toutes les entreprises qui constituent la finance contemporaine, dont les rapports financiers s'étendent sur le monde entier. Ces pratiques ont pour effet un accès très inégal au crédit. L'application des philosophies politiques et morales libérales de l'échange par des employés à travers de procédures contribue ainsi à constituer un espace politique global, dans lequel sont définis des droits et des devoirs, des possibles sociaux hiérarchisés dans la distribution globale de ressources.
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Les déclarations gouvernementales en Belgique (1944-1992). Étude de lexicométrie politique

Deroubaix, Jean-Claude 11 September 1997 (has links) (PDF)
Résumé Saisir la politique à travers son discours, mesurer en quelque sorte le discours politique des uns et des autres pour mieux les comparer et mettre en évidence en quoi, au-delà de la lecture immédiate et quotidiennement politique, ces discours nous renseignent sur le fonctionnement de la société, voilà les objectifs que nous nous sommes assignés tout au long de cette recherche. Le plan de l'exposé s'ajuste étroitement à la stratégie de recherche qui vise à mener de front sans jamais les confondre une réflexion sur l'objet (le vocabulaire du discours politique gouvernemental belge tel qu'il s'exprime entre 1944 et 1992 dans la déclaration liminaire à la prise de fonction d'un nouveau cabinet ministériel), sur la méthode (le choix, la critique et éventuellement la construction de méthodes qui sans être nécessairement nouvelles dans leur principe le sont dans leur mise en œuvre) et sur l'interprétation (en distinguant bien les deux sens du mot selon qu'il s'agisse de l'interprétation linguistico-socio-politique ou de l'interprétation statistique). L'application des méthodes statistiques de la lexicométrie à un corpus de textes politiques n'est pas une simple opération mécanique. En effet comme pour toute application statistique dans quelque discipline que ce soit, le fait de soumettre des “ données ” formellement bien conditionnées à une procédure ou à un ensemble de procédures statistiques, par la grâce à l'informatique, suffit à la production de résultats. On peut imaginer qu'à ce stade commence le travail du chercheur et celui du lexicologue politique en l'occurrence. Nous savons que ce patron est évidemment irréaliste, qu'une recherche se construit et que, d'une certaine façon, elle demeure indissociable d'une réflexion sur les méthodes et sur l'interprétation. Dans cette recherche-ci en particulier, la découverte de la dominance d'un facteur temporel dans la structuration du vocabulaire politique gouvernemental nous a mené à définir une méthode spécifique pour mettre en évidence ce facteur, pour essayer de l'analyser et de comprendre le processus d'évolution du langage politique qui lui est sous-jacent. Ainsi, la production de ce résultat de lexicologie politique a-t-il été indissociable d'une réflexion sur les problèmes de méthodes d'analyse du vocabulaire. La recherche de la structure du vocabulaire des coalitions gouvernementales s'est faite en construisant, pas à pas, une méthode. Le choix des méthodes est intrinsèquement lié au projet de recherche. Nous avons tenu à expliciter à chaque fois pourquoi nous utilisions une méthode et en quoi celle-ci permettait d'atteindre nos objectifs de manière efficace. Nous étions parti de l'hypothèse que le champ lexical des discours gouvernementaux était essentiellement parcouru par les lignes de force principales du domaine politique en régime de démocratie représentative de masse, c'est-à-dire les lignes de force qu'engendre la polarisation entre la gauche et la droite politique, ou celles que définissent en Belgique les polarisations communautaires (entre Flamands et francophones) et philosophiques (entre catholiques et laïques), nous avons cependant conclu à la continuité gouvernementale comme ligne principale de structuration du vocabulaire. Les textes des déclarations des gouvernements belges écrits et prononcés pour obtenir la confiance des Chambres législatives au moment de l'entrée en fonction d'un nouveau cabinet entre 1944 et 1992 forment une série chronologique textuelle lorsqu'ils sont étudiés du point de vue de la distribution du vocabulaire. Les gouvernants puisent dans plusieurs stocks lexicaux pour faire leur déclaration : Un stock est commun à toutes les déclarations et caractérise la déclaration gouvernementale comme genre de littérature politique, stock dont on peut penser que le segment “ le gouvernement qui se présente devant vous ” et la forme “ confiance ” sont de bons représentants ; à coté de ce stock lexical commun subsistent plusieurs autres stocks qui fournissent durant des périodes déterminées leur lot de vocabulaire. C'est la mise en évidence de ces vocabulaires plus fréquemment employés durant une période déterminée qui nous conduisit à qualifier ce corpus de “ chronique textuelle ”. Le cheminement de la recherche nous a tout d'abord conduit à mettre en œuvre l'analyse factorielle des correspondances et des méthodes de classification automatique. L'abandon de notre hypothèse d'un champ lexical principalement polarisé entre la gauche et la droite au profit d'une hypothèse de structuration temporelle du corpus découle de l'AFC du tableau lexical (tronqué en ne retenant que les formes de fréquence supérieure ou égale à 10) qui révèle un effet “ Gutmann ” sensible sur le plan des axes 1 et 2 (forme en S des projections des points-déclarations). Cet aspect de chronique textuelle est confirmé par la comparaison entre l'ordre naturel de rédaction des déclarations et celui de leur représentation sur le premier axe. Une première définition du contenu lexical de la structure temporelle est proposée grâce à l'étude de la répartition des formes. L'hypothèse d'un effet temporel dévoilé par l'analyse factorielle est mis en évidence aussi à travers les méthodes de classification. Ces méthodes ont permis d'affiner la caractérisation des lignes de forces dégagées par l'analyse factorielle en fournissant des typologies de vocabulaire, en répartissant en classes disjointes les différentes sortes de vocabulaire selon leur fréquence d'usage par les gouvernements successifs. Certaines de ces classes de vocabulaire peuvent être envisagées comme des pots communs, des urnes spécialisées ou générales dans lesquelles ont puisé les gouvernements pour bâtir leur discours. Pour détecter les classes de vocabulaire responsables de l'aspect chronologique, nous avons construit une méthode de classification qui tient compte de la connexité deux à deux des déclarations. Ce qui a permis de distinguer les classes de vocabulaire dont l'usage a varié dans le temps, des classes de vocabulaires d'usage stable ou d'usage accidentel. Nous avons dès lors pu proposer un mode de fonctionnement du renouvellement du vocabulaire des discours gouvernementaux qui puisse rendre compte de la chronologicité de l'ensemble. L'intérêt des méthodes utilisées pour aboutir à ce diagnostic et à cette hypothèse de fonctionnement est d'utiliser peu d'hypothèses a priori tant du point de vue statistique (car les méthodes utilisées appartiennent essentiellement au domaine de la statistique descriptive) que du point de vue de la production sociolinguistique (ou politico-linguistique). Guidée par les données lexicales du corpus, notre démarche n'exclut cependant pas une volonté de définir des méthodes applicables à d'autres corpus. La démarche nous semble exportable : choisir (ou construire) la méthode qui permettra de mettre en évidence plus clairement, plus précisément les phénomènes étonnants déjà découverts, et cela au fur et à mesure du dévoilement des structures, des avancées partielles dans la compréhension. Dans la pratique, cette démarche n'a rien de linéaire. D'autres voies ont été envisagées ; nous avons tenu, dans un chapitre consacré aux expériences, à rendre compte d'au moins l'une d'entre elles : l'usage des distances de Levenshtein pour mesurer la “ dissemblance ” entre textes de déclarations en fonction de la manière dont les formes sont agencées dans le discours. Il nous semble qu'au prix de modifications dans l'application, il émerge peut-être un point de vue statistique intéressant sur le vocabulaire et sa mise en œuvre attestée dans un corpus. Enfin, un dernier apport consiste dans ce qui pourrait paraître, assez secondaire : la mise au point d'une méthode standardisée de choix des exemples qui satisfasse à des critères statistiques (les exemples doivent contenir beaucoup de formes appartenant à la liste à illustrer) et contribue à l'interprétation (en mettant en évidence, les formes d'intérêt dans le segment exemplaire). L'outil de recherche d'un exemple proposé doit être considéré comme une généralisation des concordanciers et autres outils de mise en évidence de contextes car il s'agit d'une méthode de visualisation de contextes communs à plusieurs formes lexicales. Le diagnostic de “ chronologicité ” est déduit d'un travail statistique d'analyse du vocabulaire; nous en proposons aussi une interprétation. Plusieurs facteurs concourent à “ fabriquer ” le caractère chronologique du corpus : le rituel de l'énonciation, la mission dévolue au gouvernement et le mode de composition du gouvernement, chacun de ces facteurs n'étant pas indépendant des autres. Le rituel de l'énonciation est un facteur de détermination de la déclaration gouvernementale comme style de discours politique ; il contribue au moins partiellement à la constitution du stock lexical commun. À ce titre, son action devrait être neutre du point de vue de la chronologicité. Toutefois, le rituel de la présentation officielle du gouvernement devant les chambres (qui représentent la nation) implique que le discours soit un discours rassembleur qui s'adresse à la totalité des électeurs et pas seulement à ceux qui ont voté pour la majorité. Ce discours, par définition, se doit de gommer les éléments partisans qui sont présents dans les discours électoraux. De ce fait, ce discours va puiser une partie de ses thèmes dans l'actualité politique, dans les problèmes politiques du moment, mais en mobilisant le vocabulaire commun en usage dans l'ensemble du monde politique pendant la période qui a précédé sa demande de confiance et non un vocabulaire partisan. Les problèmes liés à la guerre, à la mise en place de la Sécurité sociale, à la “ crise ” énergétique, à la transformation institutionnelle n'ont jamais été résolus le temps d'un seul gouvernement. On conçoit donc qu'ils induisent des effets de périodisation dans le vocabulaire du corpus : plusieurs gouvernements successifs vont s'y référer jusqu'à ce qu'ils disparaissent provisoirement ou définitivement de la liste des problèmes de l'heure. Le rituel conduit à diminuer l'impact du lexique partisan dans le discours de présentation, mais il favorise l'émergence d'un vocabulaire caractéristique de la période politique. Sans l'imposer, le rituel implique donc une mise en retrait des aspects partisans du programme politique. Le rôle dévolu au gouvernement comme représentant de l'État renforce cette pression sur l'effacement, dans le discours inaugural, de l'idéologie partisane. Au nom de la continuité de l'État, il conduit à utiliser le vocabulaire des gouvernements précédents pour marquer cette volonté de permanence dans la gestion des problèmes du moment. La contrainte de gestion “ raisonnable ” des affaires d'État, que s'imposent les gouvernements, aligne le discours sur l'actualité politique plutôt que sur la mise en œuvre d'un bouleversement idéologique. Enfin, les cabinets qui ont été investis de l'autorité exécutive durant la période 1944-1992 ont été essentiellement des cabinets de coalition. L'atténuation des programmes est le propre de la discussion autour de la formation d'un gouvernement, la recherche du compromis l'impose. Sans oublier qu'il n'est pas inutile de laisser du flou dans le programme de gouvernement, de recourir donc plus à l'énoncé des problèmes à prendre en considération qu'à la proposition de solutions concrètes. Ceci favorise encore la reprise des thèmes d'actualité et leur vocabulaire plus que la mobilisation d'un vocabulaire partisan. La périodisation du corpus répond donc à une périodisation de la vie politique belge autour de thèmes imposés par la situation sociale, économique, communautaire ainsi que par la situation internationale. La politique partisane est peu présente dans le discours gouvernemental car elle s'exprime dans le discours des partis et dans celui des parlementaires. Le gouvernement unifie le discours partisan dominant. La présence quasi constante dans l'exécutif d'une famille politique (les partis catholiques) inhibe les ruptures ; cette famille se succède à elle-même, ne se désavoue pas et fait du discours gouvernemental un discours “ neutralisé ”. Ceci ne signifie nullement que l'action du gouvernement soit neutre. L'idéologie bien entretenue d'un discours gouvernemental empreint de raison, responsable et qui place l'intérêt de l'État et de la Nation au-dessus des querelles de partis est éminemment favorable aux partis qui se réclament du centre (comme les partis sociaux-chrétiens) au détriment de leurs partenaires plus marqués dans le champ politique traditionnel (libéraux et socialistes) ou communautaire (Volksunie, FDF, Rassemblement wallon). L'exposé de programme gouvernemental se distingue du discours partisan en ce qu'il prétend réunir la totalité de la nation dans un projet commun, laissant au discours partisan le rôle de réunir les électeurs du parti autour d'un programme d'éventuel “ projet commun ”. Les vocabulaires utilisés portent la marque de cette division politique des tâches. En somme, transparaissent dans le discours gouvernemental les éléments, les mots, d'une “ culture ” politique commune aux milieux dirigeants. Cette “ culture ” qui transcende les différences entre partis évolue surtout sous la poussée de la transformation de la société et en fonction des mutations politiques extérieures surtout en Belgique, petit pays soumis aux influences de nations plus puissantes.
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"Senegal yewuleen !" Analyse anthropologique du rap à Dakar : liminarité, contestation et culture populaire

Moulard-Kouka, Sophie 13 May 2008 (has links) (PDF)
A la fin des années quatre-vingt, on assiste à l'émergence d'une nouvelle expression culturelle au Sénégal : le hip-hop. Le rap (la forme vocale du hip-hop) a été introduit à Dakar par les jeunes des classes moyennes, qui avaient accès aux cassettes de rap américain ou français que leurs aînés leur envoyaient de l'étranger. Au début des années quatre-vingt-dix, ce style de musique commença à être diffusé largement dans les radios, et le rap se répandit jusque dans les quartiers les plus populaires de la ville. Au terme d'un travail de terrain de quatorze mois, j'ai essayé de déterminer comment les jeunes Sénégalais, traditionnellement tenus à l'écart du discours et des responsabilités au sein de la sphère publique, ont réussi à jouer un rôle déterminant dans la redéfinition d'un nouvel ordre, sur les plans réels et symboliques. Je me suis demandé si le mouvement rap à Dakar correspondait à la notion de mouvement social, ou revêtait plutôt la forme d'une culture populaire, s'inscrivant dans un milieu urbain. En effet, à l'horizon des élections présidentielles de 2000, les rappeurs, notamment ceux pratiquant le style hardcore, ont montré leur forte capacité à mobiliser les jeunes pour aller voter, mais aussi faire émerger une nouvelle conscience politique et sociale. La jeunesse sénégalaise, placée en situation de liminarité (concept que j'emprunte à l'anthropologue britannique Victor Turner) a ainsi réussi à réinvestir l'espace public. En outre, les rappeurs proposent une nouvelle lecture de l'histoire, de la tradition, élaborent de nouveaux codes musicaux et langagiers, mais aussi mettent en œuvre des processus d'individualisation qui leur permettent de redéfinir leur rapport à la famille ou à la religion, et notamment de l'islam, organisé le plus souvent sous forme de confréries soufies. Enfin, son évolution progressive vers la professionnalisation tend à changer sa relation à la création, et son ouverture croissante sur le monde l'amène à procéder à un rééquilibrage incessant, qui reflète les tiraillements d'une jeunesse désireuse d'appartenir à la fois à un monde « local » et « global ».
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L'égalité entre les femmes et les hommes face à l'emploi : genèse et institutionnalisation multi-niveaux d'un référentiel communautaire d'action publique

Lexton, Bénédict Mathieu 20 September 2005 (has links) (PDF)
Notre recherche vise principalement à comprendre pourquoi, en France, l'action publique dans le champ de l'emploi reste globalement peu perméable à la catégorie hommes/femmes, et au problème des discriminations entre les sexes sur le marché du travail.<br />On a pris le parti de saisir ce phénomène à travers l'analyse des modalités de traduction du « référentiel » communautaire de l'égalité des chances entre hommes et femmes dans la politique de l'emploi. Notre questionnement est double : on interroge d'un côté, la pénétration de cette matrice cognitive et normative au sein des politiques de l'emploi au niveau national, régional et local, et de l'autre, on s'intéresse aux changements que la Communauté européenne a pu introduire par ce biais dans ces politiques.<br />Afin de saisir les effets des normes communautaires sur le système domestique de l'emploi, on s'est intéressé plus particulièrement à deux modalités différentes d'intervention de l'Union : le programme Fonds social européen (FSE) Objectif 3, 2000-2006 et la Stratégie européenne pour l'emploi (SEE).<br />Notre recherche s'appuie sur le corpus théorique de l'analyse des politiques publiques et tente d'articuler les trois variables que sont les Idées, les Institutions et les Intérêts.<br />On a pu vérifier empiriquement que la permanence des référents normatifs, tout comme les changements mineurs intervenus depuis la fin des années 90 dans le traitement de la question entre les hommes et les femmes au sein de la politique de l'emploi s'expliquaient de manière heuristique, à partir de l'hypothèse d'appropriation stratégique des normes communautaires par les acteurs en présence. En ce sens, la réception du « référentiel » communautaire, et les modifications des « espaces de sens »qui ont pu en découler, sont conditionnés par les stratégies que les acteurs développent à la fois pour conserver la maîtrise de leur champ d'action, et accroître leur légitimité dans le système de gouvernance polycentrique.
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Dynamiques de peuplement et transformations institutionnelles. Une mesure de l'urbanisation en Europe de 1800 à 2010

Chatel, Cathy 30 June 2012 (has links) (PDF)
La mesure de l'urbanisation en Europe de 1800 à 2010 permet de préciser les caractères du monde urbain souvent avancés pour identifier le continent. Les données inédites de la base Europolis portent sur 10 000 agglomérations urbaines de plus de 10 000 habitants issues de l'exploitation de 250 000 unités locales qui rendent compte de l'ensemble du peuplement en Europe (Russie et Turquie comprises). L'évolution de la population est retracée pour 22 séries décennales de 1800 à 2010. L'analyse d'un grand nombre d'indicateurs met en évidence la tendance à la dispersion de la population dont rendent compte le grand nombre de petites agglomérations, l'absence de très grandes agglomérations, le caractère récent de l'urbanisation, ou la réunion d'agglomérations dans de vastes entités urbaines que conforte encore l'expansion spatiale actuelle. Le morcellement du phénomène urbain fait écho à la division politique du continent. Dans le modèle proposé, trois dynamiques de peuplement, finage, maillage et treillage, sont associées à trois modes d'appropriation et de contrôle de l'espace relatifs à trois formes d'institutions qui se sont épanouies en Europe au cours de l'histoire, l'Église, l'État moderne, l'empire. Les trois structures de l'espace se combinent à travers les échelles et le temps. Elles permettent ainsi de comprendre l'impact des formes de peuplement héritées sur la répartition de la population ainsi que les décalages dans l'évolution de l'urbanisation en Europe alors que le continent connaît une croissance démographique et urbaine inédite au cours des deux derniers siècles. Les discontinuités du peuplement sont confortées, tandis qu'elles coïncident ou au contraire défient les frontières nationales. La concentration urbaine favorisée par l'État a été nuancée par cette tendance à la dispersion, l'instabilité politique et les guerres. Trois structures supranationales se distinguent : la dorsale et la transversale Est-Ouest se fondent sur des régions de fortes densités de villes, et oppose un foyer de peuplement fondé sur un réseau ténu d'agglomérations urbaines à un espace oriental polarisé par quelques grandes concentrations urbaines.
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L'impact de l'aéroport Notre-Dame-Des-Landes sur le devenir des relations entre Nantes et Rennes : étude prospective à l'aide de la théorie des jeux

Carrard, Michel 18 November 2009 (has links) (PDF)
Le statut du futur aéroport NDDL n'a pas été tranché au cours du Débat public. Si bien que deux scenarii sont possibles dont les conséquences pour les collectivités concernées sont opposées. Dans le premier, la plate-forme devient le plus grand aéroport de l'Ouest. Ce scénario renvoie à la poursuite de l'existant où la concurrence aéroportuaire est une déclinaison de la concurrence territoriale. Dans le second, NDDL devient l'aéroport du Grand Ouest. Ce scénario marque une rupture car il suppose la coordination des stratégies aéroportuaires. La question du statut du futur aéroport sera au final le résultat d'un processus interactionnel entre les collectivités. La théorie des jeux, qui décrit la manière dont des individus rationnels se comportent dans des situations d'interdépendance, va nous permettre d'analyser les relations entre Nantes et Rennes. Cependant, la théorie des jeux, lorsqu'elle est appliquée à une situation réelle, a un statut ambigu. Si certains privilégient son caractère positif d'autres soulignent son caractère normatif. L'objectif retenu dans ce travail relève de la modélisation réflexive qui vise à appliquer des modèles simples afin d'aider le décideur à clarifier ses choix stratégiques. La dimension heuristique est essentielle. En outre, il existe une proximité entre certains concepts de la théorie des jeux et ceux de la prospective. Aussi, une lecture prospectiviste pourra-t-elle être attachée aux résultats de ce travail
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Du TGV Rhin-Rhône au "Territoire" Rhin-Rhône : réticularité, mobilité et territorialité dans un espace intermédiaire

Carrouet, Guillaume 19 March 2013 (has links) (PDF)
La grande vitesse ferroviaire, destinée à réduire les distances-temps entre les grandes métropoles françaises et européennes, conduit à inscrire les espaces intermédiaires dans une situation peu favorable. Fortement polarisé par les grands foyers urbains qui l'encadrent, ce type d'espace est généralement réduit à son unique statut d'aire de transit. Pourtant, la branche Est, premier tronçon du projet de LGV Rhin-Rhône, de par sa dimension régionale, constitue le facteur d'émergence d'un processus de territorialisation de l'aire Rhin-Rhône. Ainsi, l'arrivée de la grande vitesse ferroviaire est à l'origine de la création d'un réseau de villes qui s'étend de Dijon à Bâle. Pour répondre à cette problématique territoriale, l'analyse fine des configurations spatiales, enrichie par l'approche des représentations, permet de voir dans quelle mesure l'aire Rhin-Rhône est, à l'heure actuelle, dépourvue d'une dimension territoriale. Ensuite, l'entrée par les configurations des réseaux de transport et les pratiques de mobilité permettent de voir comment le projet de LGV Rhin-Rhône s'insère au sein de l'aire d'étude. Enfin, les trois formes d'appropriation choisies : les jeux d'acteurs dans la définition du tracé, les projets de valorisation et les stratégies de promotion territoriale associées à la nouvelle offre ferroviaire, visent à montrer comment les perceptions des gains d'accessibilité par les acteurs locaux peuvent conduire à inscrire l'aire Rhin-Rhône dans un processus de territorialisation. Cette recherche met en évidence la difficile adaptation de la grande vitesse ferroviaire à la desserte des espaces intermédiaires. La localisation des nouvelles gares TGV en périphérie des agglomérations franc-comtoises et la construction de deux contournements ferroviaires aux extrémités de la LGV, constituent des freins au développement de la grande vitesse régionale, condition pourtant nécessaire au fonctionnement territorial de l'aire Rhin-Rhône. En plus d'être un facteur du renforcement de la situation intermédiaire de l'aire Rhin-Rhône, la branche Est exacerbe les concurrences et rivalités entre territoires. En témoigne la redondance des projets de valorisation destinés à accueillir des activités tertiaires, les agglomérations, séparées seulement d'une centaine de kilomètres, adoptant des stratégies similaires. Si l'analyse de l'insertion de la branche Est au sein de l'aire Rhin-Rhône souligne la rigidité du modèle français à grande vitesse, ce cas d'étude fournit des pistes de réflexion sur l'élaboration des futurs projets de LGV, dont la réalisation sera étroitement dépendante du soutien financier des collectivités territoriales.
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Prendre soin de sa population. Le sida au Botswana, entre politiques globales du médicament et pratiques locales de citoyenneté

Chabrol, Fanny 25 October 2012 (has links) (PDF)
Au début des années 2000 le Botswana est le pays du monde qui connaît le plus haut niveau de séroprévalence du VIH. Dans le même temps, sa politique d'accès aux médicaments est érigée en modèle de prise en charge de la maladie par les instances internationales. Produit d'une histoire dans laquelle le nationalisme et le paternalisme ont conduit à une forme originale de pouvoir pastoral, la politique de soin à l'égard des malades du sida est devenue le symbole de la bienfaisance de l'État. Cette politique a été rendue possible par le soutien de l'industrie pharmaceutique, de la recherche biomédicale états-unienne et des fondations philanthropiques convergeant vers un pays qui offrait des opportunités et des garanties pour l'intervention biomédicale sur le sida. La politique d'accès aux soins est également inscrite au cœur d'une citoyenneté qui n'est pas seulement biologique, mais qui intègre une dimension politique fondée sur un double processus d'inclusion des nationaux et d'exclusion des étrangers. La thèse porte sur cette configuration à la fois unique pour sa situation historique et exemplaire pour la compréhension qu'elle permet des politiques contemporaines de santé publique en Afrique. La recherche a été réalisée à partir d'une ethnographie des pratiques de soin à l'hôpital Princess Marina à Gaborone, conjuguée à des entretiens avec des soignants, des patients et des responsables de santé publique et à une enquête sociohistorique des politiques de santé et des enjeux scientifiques. Une sociologie politique de la santé publique et de l'État au Botswana est ainsi proposée, entre dynamiques politiques de reconfiguration de la citoyenneté et une économie politique globale d'un continent marqué par son attractivité pour l'intervention biomédicale internationale.
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Les petits espaces insulaires et leurs organisations régionales

Taglioni, François 19 November 2003 (has links) (PDF)
Ce mémoire d'habilitation à diriger des recherches se compose de trois volumes. Le premier est la synthèse, avec ses lignes de forces et ses faiblesses, avec ses contradictions et ses accords, de nos activités scientifiques, pédagogiques et administratives sur la période 1989-2003. Le second est un travail original de recherche dont nous produisons ici un résumé. Le troisième est un recueil de nos publications (24 articles, un ouvrage et 12 comptes rendus de lecture). Le volume de recherche intitulé "Recherches sur les petits espaces insulaires et sur leurs organisations régionales" se compose de deux parties. La première s'articule autour d'une double interrogation : qu'est-ce une île ? qu'en est-il de ses spécificités scientifiques ? Ces questions de nombreux chercheurs se les sont posées et d'autres après eux les aborderont sans doute encore. Trois entrées principales nous ont permis de cerner ces questions. Un premier chapitre s'attelle à retravailler les concepts de base que sont l'isolement, la taille, l'insularité, l'insularisme et l'îléité pour déboucher sur une définition possible de l'île ou tout au moins des petits espaces insulaires. Les deux autres chapitres s'articulent autour des grands thèmes de la fragmentation, de la périphéricité, de la dépendance et de la vulnérabilité. À défaut d'êtres parfaitement spécifiques aux îles, ces thèmes permettent néanmoins de les qualifier en adoptant une démarche systémique. La deuxième partie est davantage méthodologique et inductive que la première. Elle contribue à une réflexion sur la régionalisation en général (chapitre I) et sur la régionalisation en milieu insulaire en particulier (chapitre II). Le constat de départ, pour mener à bien une analyse des organisations régionales, est celui d'une carence d'outils conceptuels et des lacunes empiriques. La préoccupation est double, d'une part tirer une quintessence de nos descriptions analytiques de terrain de l'étude de la coopération régionale insulaire dans le monde et, d'autre part, élaborer un schéma explicatif (chapitre III) ayant une portée générale à partir des influences particulières rencontrées. L'approche est aussi bien diachronique que synchronique. Le schéma du système de coopération régionale que nous avons conçu est applicable à d'autres espaces que ceux qui sont insulaires. Il présente l'avantage de s'adapter aux diverses formes de régionalisation qui s'organisent entre États d'un même ensemble continental ou autour des océans et des mers. Il est aujourd'hui évident que les processus de coopération régionale sont une composante majeure du développement et de l'intégration des États-nations au système international. Les États les plus vulnérables, qu'ils soient ou non insulaires, comme les superpuissances, sont tous engagés dans des entreprises similaires d'approfondissement et d'intégration économique ou politique. Néanmoins, il semble difficile de dicter des lois et d'établir des normes qui régiraient les relations régionales et a fortiori internationales. La conclusion de ce travail d'habilitation à diriger des recherches est une proposition constructive ouvrant sur des perspectives concrètes d'application de nos recherches passées et à venir. Elle se fonde sur le constat de la dispersion et la fragmentation au plan national des données et des ressources humaines concernant les petits États et territoires. Il s'agirait donc de créer un Centre d'études et de recherche sur les petits États dans le monde (CÉRPÉM) pour fédérer les chercheurs, les ressources documentaires et financières.
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The Dear Green Place ? Régénération urbaine, redéfinition identitaire et polarisation spatiale à Glasgow - 1979-1990.

Jeannier, Fabien 28 September 2012 (has links) (PDF)
Glasgow fut une ville pionnière en Grande-Bretagne dans la mise en place au début des années quatre-vingt d'une politique de régénération urbaine, sociale et économique basée sur les arts et la culture, exemplifiant le tournant vers une gestion entrepreneuriale de la ville. Les arts et la culture sont ainsi devenus le levier principal de sa reconversion déterminée vers une économie de services et de tourisme. Ce travail de recherche se propose de démontrer que cette politique, qui s'installe de manière irréversible pendant la période de gouvernement conservateur de M. Thatcher, a non seulement engendré des transformations économiques et physiques de grande ampleur mais qu'elle a également très clairement œuvré dans le sens d'une transformation tout aussi radicale de l'identité de la ville. Il apparaît que c'est un processus voulu par les élites travaillistes de la ville et revendiqué, assumé, organisé de façon consciente et méthodique qui puise ses fondements idéologiques dans une vision néolibérale du développement économique et du rôle de la culture. Nous tentons également de démontrer que, en dépit de la mise en place de partenariats public-privés sous la forme de sociétés locales de développement, ce processus n'a guère réussi à inverser une dynamique de relégation en périphérie des populations les plus défavorisées déjà fortement ancrée depuis les décennies précédentes. Enfin, nous montrons que ce processus de régénération urbaine a provoqué diverses formes d'opposition et de résistance qui renvoient indiscutablement au passé de luttes industrielles et de politique radicale de la ville, éléments majeurs de son identité.

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