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Gaston Defferre : un socialiste face au pouvoir, de Marseille à l'élection présidentielle de 1969 / Gaston Defferre : a socialist facing power, from Marseille to the 1969 presidential election

Ollivier, Anne-Laure 08 October 2011 (has links)
Cette biographie est née d’une insatisfaction et d’un constat : insatisfaction devant une lecture de la carrière de Gaston Defferre (1910-1986) souvent réduite au «maire de Marseille » – ignorant le législateur, parlementaire durant plus de quarante ans, ministre sous la IVe et la Ve République, et responsable socialiste incontournable - constat paradoxal de la longévité d’une carrière politique qui ne lui permit cependant jamais de jouer les tous premiers rôles. Son échec cinglant à la présidentielle de 1969 constitua à cet égard un tournant, sonnant le glas de ses ambitions nationales, au moment même où son pouvoir local était à son apogée. L’intérêt d’une biographie de Defferre réside par conséquent dans cette tension entre ancrage local et carrière nationale – caractéristique de bien des hommes politiques français. Comprendre sa trajectoire politique, jusque dans son inachèvement, nécessite de penser l’articulation de ces deux dimensions de son action, sans jamais les isoler l’une de l’autre. Croisant les papiers privés de Defferre et les archives publiques, locales et nationales, cette thèse aborde ainsi quatre grandes questions : la Résistance comme matrice et expérience structurante dans la carrière de Defferre - l’enracinement local comme ressource – garantie de longévité politique et amortisseur d’échec – et contrainte – sensible dans la décision politique – - le rapport du bourgeois et du notable au socialisme comme idéologie ainsi qu’au parti socialiste – auquel il fut indéfectiblement fidèle - l’homme d’Etat, enfin, à travers son œuvre législative, son rapport aux institutions et la façon dont il conjugua intérêt général, engagement socialiste et intérêt local. / I began my work on Gaston Defferre for two main biographical reasons : first of all I was unsatisfied by the fact that Gaston Defferre’s political career was often reduced in public discourse to « the Mayor of marseille » – thus ignoring the policy maker, and Member of parliament for over 40 years, in charge of a ministery many times under the 4th and 5th Republics, and major socialist leader - the second element was the paradox of a very long political career that never gave him the occasion to play any major part un French politics. His failure at the 1969 presidential election is to be regarded as an important break in his career, that put a final dot to his national ambitions meanwhile his local leadership was getting to an edge. This dynamic gap between local and national career, comparable to that of many other political french leaders, makes this biographic research relevant - examining firmly the link between both aspects helps understand why this career remained unfulfilled. This work, proceeding through comparisons between local and national public documents, as well as private ones, uncovers four series of questions : the Resistance regarded as a matrix and a structuring experience in Defferre’s career - the local settings that gave him political longevity and a parachute in the event of failure, as well as a real restraint for political decisions - his relation to socialism as an ideology and to the socialist party – to which he always remained faithfull - the statesman, his reforms, his relation to the institutions, and the way he dealt with general interest, his socialist commitment to local interest.
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La lutte finale : l'URSS dans le débat politique et intellectuel en France de 1975 à 1991 / The final struggle : USSR in political and intellectual debate in France between 1975 and 1991

Chauvin, Hervé 05 October 2012 (has links)
Depuis son origine, l'Union soviétique n'a cessé d'être en France l'objet d'un vif débat politique et intellectuel, un lieu de transposition des affrontements idéologiques hexagonaux. Alors que deux images contradictoires de l'URSS se sont formées au XXe siècle – celle de l'incarnation du socialisme et celle d'une dictature repoussante – la décennie qui débute en 1975 voit le triomphe en France de l'image noire du régime soviétique, dont le bilan est jugé complètement négatif, malgré une courte période d'interrogations suscitée par les réformes gorbatchéviennes. Cette évolution est le résultat d'un intense affrontement politique et idéologique hexagonal autour de la « réalité » du socialisme soviétique au moment où l'Union de la gauche propose un projet socialiste pour la France : l'Union soviétique se retrouve alors étroitement imbriquée dans les débats politiques, syndicaux, intellectuels français, constituant alors la ligne de démarcation principale entre communistes et non-communistes. La réintroduction du concept de totalitarisme, l'identification à la lutte de la dissidence est-européenne et la dénonciation de l'impérialisme soviétique pendant la période de « guerre fraîche » constituent les différentes facettes de cette lutte dont le résultat est le développement d'un fort antisoviétisme en France, allant jusqu'à une certaine remise en cause des relations bilatérales. L'amalgame entretenu entre les deux socialismes – de l'Est et de l'Ouest – contribue à la fois à la marginalisation du Parti communiste français qui peine à redéfinir ses relations avec les partis frères, de l'affirmation du « socialisme aux couleurs de la France » au bilan « globalement positif » des pays de l'Est, mais affecte aussi de manière plus générale l'idée de socialisme en France. Après des années de sympathie pour le communisme, les intellectuels français basculent massivement dans un anticommunisme virulent: la substitution du binôme capitalisme/socialisme au profit du couple démocratie/totalitarisme se traduit par l'abandon des traditions révolutionnaires de la gauche française. La vision libérale de l'histoire triomphe alors, entraînant une condamnation totale et définitive du régime soviétique qui précède, de loin, sa fin en 1991. / From its beginning, the Soviet Union has always been the subject of a fierce political and intellectual debate in France, a place on which ideological French confrontations were transfered. During the 20th century, two conflicting images of USSR were created – the embodiment of socialism and of a repulsive dictature – but after 1975 the dark image of the soviet system prevails. Its assessment is judged as completely negative, despite Gorbachev's era of reforms. This change is the result of an intense political and ideological French confrontation about what soviet socialism really is at the time when the Union of the Left is putting forward a socialist project for France : thus, the Soviet Union becomes closely interlocked in any debate in French political parties, unions and intellectual circles, acting as a dividing line between communists and others. The reintroduction of the concept of totalitarianism, the identification to the fight of Eastern Europe dissidents and the highlighting of soviet military imperialism during the second cold war are the different parts of this fight which results in the growth of a strong anti-sovietism in France and in a kind of adjournment of bilateral relations with the USSR. The amalgam between western and eastern socialism leads to the marginalization of the French Communist Party, which is not able to redefine its relations with the eastern sister parties, from the French way to socialism (“socialisme aux couleurs de la France”) to the globally positive assessment of Eastern socialist countries. It also affects the general idea and contents of socialism in France. After years of sympathy for communism, French intellectuals massively swing to an acerbic anticommunism: the opposition between capitalism and socialism is replaced by the one between democracy and totalitarianism, and, because of that, French Left revolutionary traditions are abandoned. At that point, the liberal vision of history prevails, and leads to the total and definitive condemnation of the soviet regime, preceding by far its end in 1991.
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La réappropriation du foncier et du bâti de la ville de Battambang dans le contexte (post) socialiste du Cambodge (1979-1993)

Darith Chhem, Rémy 24 April 2018 (has links)
En avril 1975, les Khmers rouges prennent le pouvoir du Cambodge et forcent l'évacuation presque complète des villes du pays vers les campagnes. Le régime restreint à l'extrême les droits individuels, dont la propriété privée. À la chute du régime khmer rouge en janvier 1979, le foncier urbain est en théorie détaché de tous droits antérieurs. Par une enquête historique et ethnographique menée à Battambang, ce mémoire explore comment les relations de propriété autour des ressources foncières et immobilières préexistantes de la ville se sont développées dans ce contexte. Il examine plus précisément les mécanismes d'accès et d'exclusion, issus à la fois des normes politico-légales et de la coutume, qui ont alors légitimé la propriété sur divers types de biens immobiliers situés surtout en ville. La recherche couvre une période historique allant de 1979 à 1992-1993, années de la transition du régime socialiste vers une démocratie libérale. Les résultats montrent que plusieurs logiques d'accès et de possession se sont croisées durant ces années, souvent en marge de la loi et parfois de manière conflictuelle et violente. La diversité de relations de propriété révélée par l'éclairage historique « par en bas » nuance l'idée que l'allocation de la propriété en contexte socialiste a été essentiellement chaotique et contrôlée par un État néopatrimonial. Elle nuance aussi l'idée qu'une pleine privatisation de la propriété a eu lieu au tournant des années 1990. Les nombreuses frictions qui ont résulté de cette formalisation, particulièrement entre l'État local et les petits occupants, invitent à conceptualiser la propriété de manière plus large et à repenser les penchants normatifs pour un régime foncier strict basé sur des droits de propriété individuels et exclusifs, particulièrement dans des régimes post-conflit. En outre, le mémoire sert à donner une profondeur historique à la crise foncière que connaît actuellement le Cambodge.
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Oswald Spengler : de la philosophie de l'histoire à la philosophie politique

Gauvin, Mathieu 11 April 2018 (has links)
Nous avons voulu faire de ce mémoire un lieu de réflexion où nous pourrions approfondir la philosophie d'Oswald Spengler, plus précisément les éléments centraux de sa pensée politique, le socialisme et le césarisme, en lien avec sa philosophie de l'histoire. Ce lieu de réflexion en fut aussi un de rencontre avec d'autres pensées, d'autres penseurs, et c'est en cela que nous avons vécu notre recherche comme on traverse une discussion philosophique. Cette recherche nous a permis d'affirmer avec assurance ce que nous avions pressenti au premier contact avec la philosophie de Spengler, c'est-à-dire que cette dernière est une interlocutrice de premier choix dans une réflexion sur les grands problèmes qui nous occupent ici. Ceux-ci sont le sens de l'histoire, la compréhension de notre situation culturelle et politique actuelle, l'avenir de notre civilisation, les relations entre les civilisations, particulièrement la relation entre le pays le plus puissant de l'Occident, les États-Unis d'Amérique, et le reste du monde.
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La recomposition de l'unité sociale. Etude des tensions démocratiques chez les socialistes fraternitaires (1839-1847)

Lanza, Andrea 07 November 2006 (has links) (PDF)
Cette thèse est consacrée à l'analyse du discours des premiers socialistes républicains français, les « socialistes fraternitaires », et de leur tentative de penser la fraternité dans une perspective individualiste. Le I chapitre présente les transformations de la société française qui ont influé sur ce discours socialiste (tissu urbain, industrialisation par ateliers, espace public démocratique en définition, économique en autonomisation progressive, religion dans société sortant de la religion). Les chapitres suivants dégagent des thèmes de ce discours : pouvoir (pouvoir social, association, révolution), propriété individuelle et son dépassement, conflit social. Le chapitre conclusif révèle le modèle d'organisation socio-politique sous-jacent à ce discours, un modèle « corporatiste républicain ». Malgré, ou grâce à, son simplisme, l'idée de « recomposition totale » montre des constructions logiques et des contradictions insurmontables de la première phase de la démocratie.
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Marx est-il individualiste?

Champagne, Pier-Yves 30 August 2016 (has links)
Des nombreuses lectures possibles de l’œuvre de Marx, celles de Michel Henry et de Serge Cantin ont l'avantage, lorsque mises côte-à-côte, de faire ressortir les différentes tensions qui existent entre le pôle libertaire et communautaire de la pensée de Marx. D'un côté, Michel Henry met l'accent sur l'aspect individualiste de l'ontologie marxienne. Cantin quant à lui montre de quelle manière Marx tend à nier cette individualité au profit d'un processus objectif qui sous-tend cette individualité, à savoir la vie elle-même. L'objectif de ce mémoire est d'exposer ces deux conceptions aux antipodes, puis de les faire dialoguer entre elles afin de voir dans quelle mesure, malgré leur apparente opposition, une réconciliation est possible. Or, il s'avère que malgré les quelques points communs dégagés en conclusion, nous ne soyons pas parvenus outre mesure à opérer de rapprochement significatif entre ces deux lectures. / Of the many possible readings of Marx's work, those of Michel Henry and Serge Cantin have the advantage, when compared side by side, to bring out certain tensions that exist between the communitarian and libertarian dimensions of Marx's thought. On the one hand, Michel Henry emphasizes the individualistic aspect of Marxian ontology. Cantin, on the other hand, shows how Marx tends to deny this individuality in favor of an objective process that underlies this individuality, namely, that of life itself. The purpose of this thesis is to present these two opposing views individually and then to have them interact with each other. The guiding question is whether, despite their apparent opposition, some form of reconciliation is possible. It turns out that, apart from a few common point that are brought to light, these two readings do not lend themselves to any significant rapprochement.
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Pierre BAUDIN (1863-1917) : un radical-socialiste à la Belle Epoque / Pierre Baudin (1863-1917) : a radical-socialist at the Belle Époque

Moisan, Michel 05 November 2009 (has links)
Neveu du député Alphonse Baudin tué sur les barricades le 3 décembre 1851, Pierre Baudin (1863-1917) est un homme politique de la Troisième République insuffisamment reconnu aujourd’hui. Élu radical-socialiste au Conseil municipal de Paris en 1890, il y accomplit un parcours exemplaire au service de la défense des Droits de Paris. Rapporteur général du Budget pendant trois ans, il devient viceprésident du Conseil en 1895 et président en 1896, à moins de 33 ans. Député dès 1898, il est nommé, l’année suivante, à 36 ans, à peine, ministre des Travaux publics du cabinet Waldeck-Rousseau, le seul de son groupe politique. Il opte, en 1900, pendant son ministère, pour le siège de Belley, abandonnant le 11e arrondissement de la capitale. Dissident du combisme, il doit lutter contre les radicaux orthodoxes de son département pendant la période 1903-1905. Réélu aisément à la Chambre, en 1902 et 1906, il poursuit une belle carrière de journaliste entamée en 1890. Président de l’association des journalistes sportifs, en 1905, vice-président, en 1907, de l’association des journalistes parisiens (dont il sera l’éphémère président en 1915), administrateur hors pair, il est rapporteur général du budget à la Chambre en 1905 et 1906. P. Baudin est également un homme d’affaires à partir de 1906, en devenant - pendant un an - président de la banque franco-américaine et de la Société internationale des Écoles Berlitz de 1907 à 1913. Sénateur de l’Ain, en 1909, devenu briandiste, il est nommé, en 1910, ambassadeur extraordinaire en Argentine. De retour au Palais du Luxembourg, il se montre d’une rare activité, rapportant d’importants dossiers de politique étrangère notamment. Ministre de la Marine en 1913, il conduit, en 1915, une mission de propagande en Amérique latine. Patriote exigeant, il a dénoncé inlassablement la menace allemande jusqu’à son décès, par maladie, en 1917. / Pierre Baudin (1863-1917), was the nephew of Alphonse Baudin, a Deputy killed on the barricades on December 3rd 1851, and a French statesman. Although a popular political figure of the Third Republic, Pierre Baudin has not been given sufficient recognition today. As a radical-socialist, he was elected to the Paris Municipal Council in 1890. There, he defended, with remarkable skills, the Rights of the City of Paris. After serving as a General Budget Reporter for three years, he was elected Vice-President of the Council in 1895 and subsequently elected President, before the age of 33, in 1896. He entered the chamber as Deputy as early as 1898, and, as the only member of his party, he was appointed the following year, at the age of 36, Minister of Public Works in the Waldeck-Rousseau cabinet. During his ministry, he chose to relinquish Paris’s eleventh arrondissement and run for office in Belley. A dissident of the Combiste movement, he had to oppose the orthodox radicals in his département from 1903 to 1905. He was easily re-elected to the chamber in 1902 and 1906, however, and he was even able to pursue the career of a journalist that he had launched successfully in 1890. He was elected President of the French Association of Sports Journalists in 1905 and subsequently elected Vice-President of the Association of Parisian Journalists in 1907, which he briefly chaired in 1915, and as an administrator beyond compare, he was appointed General Budget Reporter at the chamber in 1905 and 1906. He also established himself as a businessman from 1906, becoming [the first] President of the French-American bank, but only for a year, and President of the International Society of the Berlitz schools from 1907 to 1913. Turned Briandiste, he was elected to the senate by the département of Ain in 1909, and, in 1910, he was appointed Ambassador Extraordinary in Argentina. Upon his return to the Palais du Luxembourg, he was very active in contributing key reports on foreign affairs to the senate. He was appointed Minister of Marine in 1913 and was charged with a propaganda mission in Latin America in 1915. A relentless patriot, Baudin never stopped warning his contemporaries against the German threat until his death, due to a serious illness, in 1917.
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Construire le "Bloc" par l'économie : configuration des territoires et des identités socialistes au Conseil d'Aide Economique Mutuelle (CAEM) : 1949-1989 / Shaping the "bloc" through economics : reconfigurations of socialist territories and identities in the Council for Mutual Economic Assistance (COMECON) : 1949-1989

Godard, Simon 05 December 2014 (has links)
Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-monde socialiste entre 1949 et 1991, le Conseil d’Aide Economique Mutuelle (CAEM). Elle mobilise simultanément plusieurs fonds d’archives – du CAEM lui-même, de la RDA, de la Stasi et de l’ONU -, et rompt avec les monographies nationales sur la participation d’un Etat à son activité. Au prisme du CAEM et des réseaux d’acteurs qu’il met en place, c’est la notion même de « bloc » de l’Est qui est interrogée. L’organisation est en effet une vitrine de la cohésion et de la solidarité du monde socialiste pendant la Guerre froide. L’étude examine la place du CAEM dans un espace en construction et en quête de légitimation au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Le rôle du CAEM dans les échanges économiques entre pays socialistes est d’abord mis en lumière. L’organisation élabore son propre modèle d’économie internationale socialiste. Pourtant, un découplage stratégique s’opère entre l’intérêt du CAEM dans l’affrontement symbolique avec le monde capitaliste et son incapacité pratique à assurer la modernisation des économies socialistes. L’étude des mécanismes de spatialisation du « bloc », de structuration de réseaux d’experts par delà les frontières et de production de discours sur l’économie internationale socialiste permet alors de proposer une socio-histoire transnationale de l’évolution des pratiques professionnelles d’une catégorie d’acteurs spécifiques. Les agents du CAEM comptent parmi les rares individus qui, dans le monde socialiste, développent une acculturation transnationale leur permettant véritablement de considérer le « bloc » comme un espace approprié. / This thesis contributes to the knowledge about the Council for Mutual Economic Assistance (Comecon, CMEA), the little-known international organization of the socialist world-system, from 1949 to 1991. Unlike most historical monographs analysing the individual member States’ contribution to Comecon activities, this study draws on different archive materials – from Comecon itself, the GDR, the Stasi and the UN. Analysing Comecon through the prism of the networks of actors that emerged in the institutional framework it provided, it is the very notion of an Eastern “bloc” that is questioned. The organization was a showcase of the cohesion and solidarity of the socialist world during the Cold War. The study deals with its role in a space under construction and seeking legitimation in the second half of the 20th century. It first casts a light on the role of Comecon in the economic relations of the socialist countries. The organization developed its own model of an international socialist economy. However, a strategic decoupling appeared between the importance of Comecon in the symbolic competition with the capitalist world and its helplessness to ensure the modernization of socialist economies. The study of the spatialization of the “bloc”, the structuration of expert networks beyond the national boarders and the production of discourses on international socialist economy leads to a transnational socio-histoire of specific Comecon agents. Comecon servants counted among the few people in the socialist world, who were able to develop a transnational acculturation that allowed them to truly consider the “bloc” as an appropriated term of reference and space of development.
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« Survivre » 25 ans après la chute de l'URSS : classes populaires et marchés dans les espaces ruraux ukrainiens / « Surviving » 25 years after the fall of the USSR : working classes and markets in rural areas in Ukraine

Deffontaines, Pierre 04 October 2018 (has links)
« Survivre » (viživati) est un mot du terrain. Il souligne plusieurs aspects de la vie quotidienne : - les efforts constants à déployer pour trouver de quoi se nourrir, s’habiller et payer un logement, des soins ou des études ; - la dégradation perçue du niveau de vie ; - une aspiration à mieux, à une économie « développée » et stable ; - un certain ressentiment contre l’Etat, « ceux qui dirigent et décident » (pri vladi), ou les employeurs, ceux qui ne payent plus le travail à sa juste valeur (robota ne cinuêt’câ). Ces sentiments sont encore accrus sur le terrain ukrainien par les conséquences économiques de la guerre à l’Est du pays depuis 2014. De fait, l’inflation est repartie à la hausse, dépassant les 60 % en avril 2015, après la période de relative stabilité des années 2000 et un retour à la normale depuis les effets de la crise financière internationale en 2008-2009.A partir d’un terrain dans un canton du centre de l’Ukraine, la thèse remet en perspective cette impression de « survie ». Par-delà le sentiment partagé d’une débrouille généralisée, apparaissent des régularités sociales, dont l’enquête s’évertue à restituer les logiques sociales, c’est-à-dire à saisir les formes de « l’informel ».La thèse s’appuie sur les concepts et méthodes de la sociologie du travail et de l’anthropologie économique, croisant une littérature spécifique aux espaces postsocialistes, surtout en langue anglaise, et les acquis des travaux récents de la sociologie des classes populaires en France. L’ethnographie y a joué un rôle central. Elle s’est appliquée à la fois à l’observation des espaces domestiques et des scènes de travail, mais également au travail des administrations locales et à leurs usages des catégories statistiques et règlementaires. Elle est complétée par un usage extensif d’archives, d’entretiens menés avec des responsables régionaux et nationaux du monde agricole et d’une base statistique (Ukrainian Longitudinal Monitoring Survey) regroupant les données sur plus de 7000 trajectoires dans 3000 ménages. Les chapitres successifs explorent diverses scènes sociales : « l’espace domestique », les champs des entreprises agricoles locales, les chantiers de construction et les marchés des produits agricoles.Ainsi, la recherche fait ressortir divers processus sociaux de régulation des activités économiques, en-deçà et au-delà de tout encadrement légal. Elle met notamment en avant deux aspects saillant de cette régulation. D’une part, l’organisation du travail agricole dans les entreprises locales témoigne de la reproduction de rapports hiérarchiques datant de la période soviétique, malgré les transformations du régime de propriété et des relations d’emploi suite à la privatisation des terres agricoles. Les multiples conflits locaux et les formes de domination, qui se retrouvent dans d’autres études de cas sur les espaces post-socialistes, justifient une approche en termes de classes sociales. D’autre part, l’observation de diverses scènes sociales et de leur superposition a permis de montrer le rôle de l’interconnaissance et des effets de réputations sur les classements et les positions occupées par les personnes rencontrées sur les marchés de l’emploi ou les marchés des produits agricoles. Les sociabilités locales, marquées par la division sexuelle du travail mais aussi par des inégalités économiques, jouent un rôle déterminant dans la différenciation sociale et dans les opportunités d’accès aux multiples marchés.Le terrain ukrainien, de par les bouleversements qu’il connaît depuis 25 ans, offre un point de comparaison à une réflexion sur les modes d’institution des pratiques économiques qui ne prennent pas pour acquis les cadres légaux ou statistiques et, par eux, les échelles régionales et nationales des études des phénomènes économiques. En s’appuyant sur l’ethnographie, la thèse tente ainsi d’apporter sa contribution à une sociologie globale des classes sociales, attentive à l’espace et à l’histoire des rapports sociaux. / In Ukraine, rural inhabitants regularly use the verb “viživati” (to survive) to describe their situation and their diverse economic activities. In so doing, they highlight different aspects of their practices: - their permanent efforts to make the ends meet, to provide their family with food, clothing, health care or tuition fees; - the decline of their standard of living; - their desire for a better life in a “developed” and stable economy; - the temporary and fragile balance of their daily arrangements; - and a resentment against the State, “people in power” (“lûdì pri vladi”) or employers, who do not pay as they used to (“robota ne cinuêt’câ”). This local perception of economic realities is reinforced in Ukraine today in the afterwards of the upheaval of Maidan and the war on the eastern part of the country in 2014. Inflation rate increased and reached 60% in april 2015. This new crisis happen after a period of growth and relative stability during the 2000s.Through a field research in a district in central Ukraine, the thesis explain and qualify this impression of generalized “survival”. It shows the social regularity and reproduction beyond coping practices. The research catches and sketches the social logics, which give forms to the mostly “informal” economy.The analysis is based on methods of sociology of work and economic anthropology. It discusses two corpuses: the post-socialist studies, mostly in English and specialized on this area, and the sociology of social classes that is recently developed, in France notably. The ethnographic and localized field research has been central to this analysis. It has allowed an observation of different relations (domestic, commercial transactions or employment relations) and also of local administrations who try to regulate economic activities. The research stem also on archives material, on interviews with local and national officials and on statistical analysis. The data from the Ukrainian Longitudinal Monitoring Survey, which comprise more than 7000 observations and 3000 households, have been used to test the hypothesis from the field. The successive chapters of the thesis explore different social spaces: domestic spaces, the fields from agricultural enterprises, building sites, markets of agricultural products.The main results concern the social processes of local economic regulation, beyond and below legal and administrative rules. On one hand, the local job market is dominated by agricultural enterprises. Despite the reforms of privatization and the new system of employment, those enterprises are still in the hands of the former soviet managers or their heirs. Maintained hierarchies in the system of production stand in favor of an approach of the local situation through the reproduction of social classes.On the other hand, in a context of uncertainty and institutional transformation at a national level, groups of affiliation and local reputation play an important role in determining social positions. In postsocialist rural areas, the social structure is not only defined through positions at work but also out of work, on markets of agricultural products. The sexual division of labor and the small economic differences between households are structuring for social differentiation and inequalities. Position in local groups of affiliation is determinant to get access to larger markets and to long distance transactions.This field research in Ukraine, through the upheaval of the past 20 years, represents an opportunity to question approaches of social spaces in context of crisis. Frames of institution of economic practices and the national level of analysis of social hierarchies can not be taken for granted. In this way, the localized ethnography proposed here is a contribution to a global sociology of social classes.
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La perception de la fête internationale des travailleurs dans les journaux canadiens entre 1906 et 1945

Zombecki, François January 2008 (has links) (PDF)
Le 1er mai 1906, les membres d'un éphémère parti socialiste canadien organisent à Montréal la première célébration de la fête internationale des travailleurs. Des centaines de personnes y défilent sous le drapeau rouge. L'événement se répète ensuite presque chaque année, et s'étend à la plupart des grandes villes du pays. L'histoire du mouvement socialiste / communiste au Canada et au Québec a certes été écrite, mais l'historiographie délaisse le sujet de sa fête annuelle. Pourtant, les journaux canadiens ont couvert l'événement, année après année, léguant aux générations suivantes une riche couverture. Celle-ci représente un outil utile, bien qu'imparfait, pour mieux saisir l'opinion de la population de l'époque à l'endroit des communistes. La présente recherche analyse plus de 400 articles de grands quotidiens pour sonder la perception des Canadiens, durant la première moitié du XXe siècle, quant au phénomène de la fête du 1er mai et au mouvement socialiste / communiste qui l'anime. Dans un premier temps, nos recherches présentent la couverture des journaux de plusieurs grandes villes canadiennes. Nous constatons alors d'importantes différences entre la perception des Canadiens français et celle des Canadiens anglais au Québec. Nous découvrons également une affinité particulière à Winnipeg -et même à Vancouver, dans une moindre mesure -pour le mouvement et sa fête. Le facteur ethnique explique en bonne partie tant les affinités de certaines communautés pour le mouvement, que la répulsion des Canadiens français. Dans un deuxième temps, à travers une approche chronologique plutôt que régionale, des facteurs conjoncturels et internationaux expliquent les fluctuations dans le ton des journaux entre 1906 et 1945. Ce travail de recherche jette la lumière sur une fête particulière, exclue du calendrier officiel nord américain et pourtant observée à travers la majeure partie du monde occidental. L'analyse de la couverture journalistique de l'événement permet de tirer d'intéressantes conclusions quant à la façon dont a été perçu le mouvement communiste canadien, au moment de son apogée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : 1er mai, Communisme, Socialisme, Travail, Travailleurs, Canada.

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