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La scolarisation de l'enfant-voyageur en France : Problème pédagogique ou politique? / The schooling of child-traveler in France : Educational or political problem?Dufournet Coestier, Virginie 23 June 2017 (has links)
La scolarisation de l’enfant-voyageur en France. Problème pédagogique ou politique ?Cette recherche doctorale peut être considérée comme une étude de cas concernant la scolarisation en France d’une population d’enfants désignée depuis 2012 par l’Éducation nationale comme « Enfants issus de Familles Itinérantes et de Voyageurs ». Du fait que cette scolarisation est constitutive d’un « problème public » débordant largement le domaine scolaire, les modalités de traitement pédagogique de cette population sont révélatrices d’une dépendance certaine aux variations institutionnelles et politiques. Pour aborder cette problématique une méthodologie plurielle, socio-historique, ethnographique et socio-clinique institutionnelle a été adoptée. Pour rendre compte des résultats, c’est la logique de la démarche régressive-progressive imaginée par Henri Lefebvre qui est mise en œuvre. Elle propose de problématiser la question contemporaine de la scolarisation de l’enfant-voyageur avant d’en reconstituer la genèse afin de revenir à l’analyse de la manière dont elle est actuellement produite.L’exploration des écrits institutionnels permet de réfléchir sur les significations sociales, politiques et éducatives et de questionner l’action de l’État dans la fabrication des politiques de scolarisation et dans la création de catégories d’élèves. L’investigation articulant démarches ethnographique et socio-clinique référée au cadre théorique de l’analyse institutionnelle permet de concilier l’investigation de terrain avec l’étude de l’activité institutionnelle en train de se faire. Ceci en pénétrant la « boîte noire » où sont fabriquées des solutions pour répondre à des problèmes souvent posés dans l’urgence. C’est aussi la place du chercheur qui est prise en compte, ses implications professionnelles et institutionnelles lui offrant des ressources tout en générant des obstacles. La réalité de la scolarisation de l’enfant-voyageur révèle des dissonances, des tensions et des contradictions au sein de l’institution scolaire. Plus largement, elle interroge l’action publique lorsqu’elle formule des objectifs et met en œuvre des moyens spécifiques visant une population donnée. La scolarisation de l’enfant-voyageur montre enfin de quelle manière la surdétermination d’un problème pédagogique par des mobiles politiques plus larges, historiquement ancrés, peuvent durablement contrarier sa prise en charge.L’exploration des écrits institutionnels permet de réfléchir sur les significations sociales, politiques et éducatives et de questionner l’action de l’État dans la fabrication des politiques de scolarisation et dans la création de catégories d’élèves. L’investigation articulant démarches ethnographique et socio-clinique référée au cadre théorique de l’analyse institutionnelle permet de concilier l’investigation de terrain avec l’étude de l’activité institutionnelle en train de se faire. Ceci en pénétrant la « boîte noire » où sont fabriquées des solutions pour répondre à des problèmes souvent posés dans l’urgence. C’est aussi la place du chercheur qui est prise en compte, ses implications professionnelles et institutionnelles lui offrant des ressources tout en générant des obstacles. La réalité de la scolarisation de l’enfant-voyageur révèle des dissonances, des tensions et des contradictions au sein de l’institution scolaire. Plus largement, elle interroge l’action publique lorsqu’elle formule des objectifs et met en œuvre des moyens spécifiques visant une population donnée. La scolarisation de l’enfant-voyageur montre enfin de quelle manière la surdétermination d’un problème pédagogique par des mobiles politiques plus larges, historiquement ancrés, peut durablement contrarier sa prise en charge. / This doctoral research might be considered as a study regarding the schooling of a children population designated since 2012 by “L’Education Nationale” (French Ministry of Education) as “Offspring Pupils/Students from Nomadic and Itinerant Families” in France. Since this schooling is constitutive of a “public issue” largely overrunning the academic realm, the conditions of pedagogical treatment are indicative of a specific dependency to institutional and political variations. To approach this issue, a plural socio-historical, ethnographic and institutional socio-clinical methodology has been applied. To report the results, the rationale of the regressive-progressive procedure created by Henri Lefebvre has been adopted. The research into institutional transcripts allows pondering on the social, political and academic meanings as well as questioning the State’s action in the construction of schooling policies and the creation of pupils/students categories. The investigation expressing an ethnographic and socio-clinical approach in reference to the theoretical setting of the institutional analysis allows reconciling ground examination with the institutional activity as it is formulated. All the while breaking into the “black box” in which are manufactured solutions to answer to problems often happening in an emergency situation. It is as well the researcher’s position which is taken into account, his professional and institutional implications offering him both resources and hindrances. The schooling reality of the child-traveler reveals dissensions, pressures and contradictions within the academic institution. More extensively it questions public action when formulating objectives and deploying specific resources for a given population. Lastly, the schooling of the child-traveler shows in which way the over determination of a pedagogical issue by broader political motivations, historically grounded, can lastingly thwart its enactment.
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Produire un syndicalisme politique : la CGT dans un hôpital psychiatrique de 1968 à nos jours. / Producing « political » trade unionism : case of study of CGT trade union in a psychiatric hospital from 1968 to nowdaysAlfandari, Francois 07 December 2018 (has links)
Ce travail entend examiner les conditions de production d’un syndicalisme « politique », à partir de l’analyse localisée d’un syndicat CGT d’établissement dans un hôpital psychiatrique de 1968 à aujourd’hui. La catégorie de « politique », au cœur de ce travail, recouvre différentes dimensions qui sont analysées : des activités syndicales qui ne s’éprouvent pas seulement sur le lieu de travail, une présence importante de militants multipositionnés dans des organisations politiques, un attachement à attribuer une signification aux positions occupées dans les rapports sociaux. L’attention portée à l’ancrage syndical dans le lieu de travail permet de saisir comment ce dernier façonne le syndicat et ses membres. La thèse montre dans quelle mesure les modalités de l’engagement des militants procèdent conjointement des socialisations professionnelles et des socialisations syndicales. Néanmoins, l’inscription du syndicat dans l’univers hospitalier a pour effet de reproduire une inégale distribution des positions sociales et professionnelles dans l’organisation, accentuant des rapports différenciés à l’engagement et aux conceptions syndicales qui sont portées par les militants. L’approche socio-historique permet d’appréhender dans le temps la production de l’institution syndicale et ses spécificités en étant attentif aux continuités et aux évolutions. / This work aims at examining the conditions of production of a “political” trade unionism through a study of the specific case of a CGT trade union in a psychiatric hospital from 1968 to nowadays. The sense of “political”, crucial to this work, is explored and analyzed in its numerous dimensions, such as the trade union activities experimented in other places than work, the large amount of multipositioned activists taking part in political organizations or the tendency to give a meaning to the different positions in social relationships. By focusing on how a trade union and a workplace are closely intertwined, we aim at showing how a workplace can shape both a trade union and its members. Similarly, the activists’ commitment has to be understood in association with the socialization process within their work and their union trade. However, in this case, the unbalanced distribution of social and professional positions in the hospital is reproduced in the organization, which in turn widens the gap between the activists’ different ways of being committed in the trade union or even of considering it. Through its socio-historical approach, this work seeks to understand how a trade union is produced and what its characteristics are while keeping its developments in sight.
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L'Etat hospitalier : réformes hospitalières et formation d'une administration spécialisée en France : (années 1960 - années 2000) / The Hospital State : hospital reforms and creation of a specialized administration in France : (1960s - 2000s)Gay, Renaud 16 March 2018 (has links)
L’étatisation libérale du système hospitalier français est un paradoxe bien établi que notre recherche propose de réinterroger par deux détours. Le premier est historique. Il s’agit d’ouvrir la focale temporelle en s’intéressant à un réformisme gestionnaire qui apparaît dès les années 1960, alors que la littérature sur la politique hospitalière se concentre sur la période postérieure aux années 1980. Le second est organisationnel. L’étatisation est moins appréhendée à travers la multiplication de normes et de procédures dans les hôpitaux que comme une mise en administration se traduisant par l’apparition et la stabilisation d’organisations publiques spécialisées. Au croisement de la sociologie de l’action publique et de l’étude de l’administration, notre questionnement porte sur la façon dont les réformes hospitalières successives peuvent contribuer à la définition, à l’affirmation et à la reconnaissance d’un centre politico-administratif dans une perspective sociohistorique. Nous avançons l'hypothèse générale que ces réformes cristallisent trois processus étroitement imbriqués participant à l'institutionnalisation d'une organisation administrative spécialisée que l'on appelle l'Etat hospitalier. Premièrement, elles soutiendraient une redistribution et une concentration des prérogatives administratives en matière hospitalière au sein d'une seule organisation (processus de monopolisation). Deuxièmement, elles favoriseraient l'accumulation par cette organisation de capacités administratives nouvelles qui lui donneraient une plus grande autonomie à l'égard des groupes extérieurs (processus d'autonomisation). Troisièmement, elles produiraient et seraient éclairées par un ensemble de savoirs spécialisés qui fonderaient la légitimité des interventions étatiques (processus de légitimation). Notre observation historique des activités réformatrices permet de dégager trois séquences temporelles qui montrent l’inégale continuité de ces processus et leur plus ou moins forte articulation en fonction des périodes historiques. Si les réformes contribuent à forger un Etat hospitalier relativement autonome, ses frontières organisationnelles et ses principes de légitimation ne sont pas définitivement arrêtés. Notre enquête s’appuie sur un protocole combinant travail archivistique, entretiens semi-directifs avec des conseillers ministériels, des hauts fonctionnaires et des experts du ministère de la Santé, lecture de la littérature grise (rapports administratifs et experts, publications ministérielles), de la presse professionnelle et généraliste, étude des débats parlementaires et analyse biographique du personnel administratif d'encadrement du ministère de la Santé. / The « neoliberal statization » of French hospital system is a well-established paradox that our research reexamines through two ways. The first one is historical. It consists in studying managerial reformism which emerged in the 1960s, whereas most investigations are focused on policies implemented after the 1980s. The second one is organizational. The statization is to be understood less as proliferation of norms and procedures in hospitals than as the formation and the stabilization of public specialized organizations. At the intersection of the policy analysis and the sociology of administration, this study focuses on how hospital reforms can contribute to the definition, the consolidation and the recognition of a political-administrative center in a sociohistorical perspective. Our main hypothesis is that hospital reforms crystallize three interconnected processes which underpin the institutionnalization of a specialized administrative organization called the Hospital State. Firstly, reforms support the redistribution and concentration of administrative prerogatives on hospitals within one single organization (process of monopolization). Secondly, they help increase the capacities of this organization that in turn strengthen its autonomy from other agents (process of autonomization). Thirdly, they generate and rely on specialized knowledge that justifies state interventions (process of legitimation). Our historical observation of reform activities leads to outline three temporal sequences. These reveal an uneven continuity of these processes and their unequal articulation depending on historical periods. If reforms contribute to forging a relative autonomous Hospital State, its organizational boundaries and its principles of legitimation are far from being stabilized. Our investigation is based on various materials : records from administrative and private organizations ; interviews with minister’s advisers, senior civil servants and experts of the Ministry of Health ; grey literature (administrative and expert reports, ministerial publications) ; national newspapers and professional journals ; parliamentary debates ; biographies of supervisory staff members at the Ministry of Health.
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D’une sociodicée à un savoir d’État : le service public, une tentative de mise en forme du monde social par le droit (1873-1940) / From Sociodicy to a Science of State : Public Service as an Attempt to Shape the Social World through Law (1873-1940)Bosvieux onyekwelu, Charles 07 December 2016 (has links)
Au carrefour de la socio-histoire, de la sociologie du droit et de la sociologie des élites, la thèse revient sur la genèse d’un concept-clef de l’État républicain en France : le service public. Entre 1870 et 1940, cette idée, qui préexistait à la naissance du nouveau régime, est retravaillée par différents types d’acteurs dans un sens plus démocratique, tel un aggiornamento de la pensée d’État. Dans cette opération de mise à jour figurent en première place les milieux juridiques (hauts fonctionnaires du Conseil d’État et professeurs de droit), qui vont notamment se servir de la montée en puissance du contentieux administratif pour légitimer leur position par rapport aux civilistes et imposer une vision « d’en haut » du service public, compris comme un véritable savoir de gouvernement. En retraçant les différentes étapes par lesquelles s’est constitué un récit mythique des origines autour de l’arrêt Blanco du 8 février 1873, la thèse vise donc à faire l’histoire de la construction d’une profession, celle de publiciste ou d’administrativiste, en même temps que la genèse d’un champ, le champ du « public ». Au sein de ce champ gravitent des acteurs plus éloignés du champ juridique (ingénieurs de l’État, philanthropes, théoriciens du social de tous ordres, syndicalistes de la fonction publique), qui luttent soit pour ne pas se laisser imposer une conception entièrement étatisée de la générosité publique, soit pour faire entendre le point de vue des dominé-e-s de ce champ (petits et moyens fonctionnaires, instituteurs/trices). L’enquête met donc en valeur une distribution inégale et différenciée de l’intérêt pour le « public », visible dans la compréhension des revendications démocratiques de l’époque (droit de grève et syndicalisation dans la fonction publique, municipalisme, vote de l’impôt sur le revenu), que certains des acteurs essaient constamment de retraduire dans les catégories d’un droit qu’ils aiment à voir comme seul savoir légitime sur le monde social. In fine, ce travail de socio-histoire permet, par un effort pour penser avec la mentalité des contemporains de l’époque (i.e. sans raconter l’histoire par la fin et en faisant droit aux possibles non advenus), de comprendre la métamorphose du « souci de soi » de l’État à un âge démocratique, en décrivant le point de rencontre entre une main droite traditionnellement régalienne et masculine (symbolisée par les membres du Conseil d’État) et la main gauche de l’État social et protecteur.En termes de méthodologie et de cadrage théorique, la thèse repose sur une enquête prosopographique dont le corpus est constitué par les différents sous-groupes de porteurs de l’idée de service public entre 1870 et 1940 (n = 77, des hommes à une majorité plus qu’écrasante). Elle alterne récit et analyse des données quantitatives issues de l’enquête prosopographique, et combine ethnographie sur archives (pour le Conseil d’État), analyse de correspondances et analyse de contenu (arrêts de la justice administrative, commentaires doctrinaux et ouvrages « théoriques » sur le service public). Elle s’essaie à une association raisonnée de la théorie des champs et de la sociologie des professions. Enfin, les archives dépouillées sont, outre les dossiers de carrière de chaque prosopographié-e, celles du Conseil d’État, du Tribunal des conflits, des facultés de droit (principalement Paris, Bordeaux et Toulouse), de l’agrégation de droit et des syndicats (fédérations de fonctionnaires + CGT dans ses rapports avec l’État). / At the intersection of social history, the sociology of law and the sociology of elites, the thesis goes back to the origin of a key concept of the French Republican State: public service. Between 1870 and 1940, this idea, which preceded the new regime, is reshaped by different types of actors in a more democratic sense, as an aggiornamento of state-thought. The legal circles (senior officials of the Conseil d'État and law professors) took a prime position during this update. They notably made advantage of the rise in importance of administrative litigation to legitimate their position as opposed to civil law specialists and impose a vision "from above" of public service, understood as true science of administration. By retracing the sequence of events that made a myth from the Blanco case of 8 February 1873, the thesis aims to give an account of the construction of a profession, that of a lawyer specialising in public law or in administrative law, at the same time as the creation of a “public” field. Actors distant from the legal field (state engineers, philanthropists, social theorists of all kinds, civil service trade unionists) gravitate to this field, struggling either not to let the State's conception of generosity to the public be imposed on them, or to get the point of view of those dominated in this field (lower and middle bureaucrats, primary school teachers) across. The enquiry therefore highlights the unequal and differentiated distribution of interest for the "public", visible in the understanding of the democratic claims of the time (the right to strike and unionise in the civil service, municipalism, the Act of Parliament on income tax), that certain actors consistently tried to translate into categories of law regarded favourably as the only right approach to the social world. Finally, in an effort to think within the contemporaries of the time’s mindset (i.e. without reading history backwards and by taking virtual history into consideration), this socio-historical work enables the understanding of the transformation of the "self-concern" of the State in a democratic age, by describing the encounter between a traditional, sovereign and masculine right hand (epitomised by the members of the Conseil d'État) and the left hand of the protective and social State.In terms of methodology and theoretical framework, the thesis is based on a prosopographical enquiry, the corpus of which is made from the different subgroups of exponents of the idea of public service between 1870 and 1940 (n = 77, the overwhelming majority are men). It alternates between an account and an analysis of the quantitative data drawn from the prosopographical enquiry, and combines archival ethnography (for the Conseil d'État), correspondance analysis and discourse analysis (administrative justice cases, jurisprudence and "theoretical" works on public service). It attempts a reasoned association between field theory and the sociology of professions. Also, as well as the career records of each individual in the prosopography, the archives that have been examined are those of the Conseil d'État, the Tribunal des conflits, law faculties (mainly Paris, Bordeaux and Toulouse), the “agrégation” examination in law and unions (federations of civil servants + CGT in its relation with the State).
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Surveiller et ficher. La veille sur l'ordre national de l'entre-deux-guerres à travers les archives de renseignement politique de la Seine-Inférieure (76) / Disciplining and registering. The monitoring of the national order of the inter-war period throught the archives of the intelligence services of the Seine-Inférieure (76)Neveu, Guillaume 19 September 2018 (has links)
La prolifération contemporaine des techniques de surveillance tend à affirmer l’idée répandue que la nécessité institutionnelle de cumuler du savoir sur les populations serait un phénomène contemporain, ce que le recourt à la démarche socio-historique permet de déconstruire. La recherche menée dans les fonds préfectoraux des Archives Départementales de la Seine-Maritime, complétée par la consultation du « fonds de Moscou » a permis d’inscrire cette recherche au sein d’une étape constructiviste de l’analyse des sociétés de surveillance. Le corpus constitué majoritairement des fichiers de la police spéciale durant l’entre-deux-guerres interroge l’interdépendance entre la notion foucaldienne d’espace de sécurité et celle d’espace public, ou plutôt d’espaces publics. Résultat d’une forme de gouvernement de l’opinion, la veille proactive des espaces publics se développant en marge de l’espace public bourgeois était une nécessité afin de maintenir l’ordre républicain en cas de conflits entre ces espaces – comme ce fut le cas entre les militants des ligues d’extrême droite et de ceux qui se sont ralliés derrière la bannière de l’antifascisme. Un aspect de cette démarche est la régulation d’une parole prolétarienne, instrumentalisée par les acteurs principaux des institutions communistes et syndicales. Des individus suivis en fonction de leur influence sur les masses, de leurs actes, discours et propagandes dont la résultante en termes de jugement policier se fait en fonction de la préservation de la communauté nationale, par la désignation d’un ennemi de l’intérieur, étranger au sein du corps social et susceptible de propager une parole illégitime au sein de la population. / The contemporary proliferation of monitoring techniques in people's everyday lives tends to assert the widespread belief that the institutional necessity of accumulating knowledge about populations is a contemporary phenomenon. This pre-notion can be quickly deconstructed by recourse of the historical study, the work carried out during this thesis in the Prefecture funds of the Archives départementales de Seine-Maritime, supplemented by the consultation of the "fonds de Moscou" enables me to register this research within a constructivist step of the analysis of the surveillance societies. The corpus, mainly composed of police spéciale files during the inter-war period, enables us to question the interdependence between the Foucaldian concept of a security space and public sphere, or rather of public spheres. As a result of a form of government of opinion, the proactive observation of public spheres which have developed on the margins of the bourgeois public sphere was a necessity in order to maintain the republican order in case of conflicts between these spheres – as was the case between the militants of the extreme right leagues and those who rallied behind the banner of anti-fascism. Another of the main aspects of this approach is the regulation of a public speech from the proletariat, instrumentalized by the main actors of the communist and trade union institutions. Individuals who are tracked according to their influence on the masses, their acts, speeches and propaganda whose resultd in terms of police judgment is to the preservation of the national community, by the designation of interior enemy, a stranger within society and likely to spread an illegitimate speech within the population.
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Socio-histoire de la réforme administrative au Cameroun : de la proto-bureaucratie au Nouveau Management Public (1960-2013)Tamekou Tsowa, Raoul 07 1900 (has links)
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Les "relations interculturelles" : trajectoire sociale d'une catégorie réformatrice / "Intercultural relations" : social trajectory of reforming categoryKeyhani, Narguesse 17 November 2014 (has links)
Cette recherche suit la trajectoire de la catégorie savante et d’action publique des « relations interculturelles » en scrutant ses premières formulations dès la fin des années 1960, ses différentes formes d’institutionnalisation tout au long des années 1980 et en décrivant, jusqu’au tournant des années 2000, le processus d’invisibilisation dont elle fait l’objet. Elle analyse ses investissements savants, administratifs et politiques par divers acteurs, amenés dans le cadre de leurs activités respectives, à repenser la présence des immigrants dans la société française. Parce qu’ils logent la question des cultures des travailleurs immigrés au cœur de l’analyse, ces sociologues, pédagogues et agents administratifs reformulent la question de l’immigration en s’écartant à la fois d’une lecture en termes de classes sociales et d’une approche assimilationniste. Sont identifiées les conditions d’émergence d’une catégorie savante forgée par la mise en forme de savoirs critiques et celles d’une catégorie d’intervention publique réformatrice qui cible les représentations et mentalités pour éduquer une « opinion publique raciste ». L’enquête s’inscrit à la croisée de la socio-histoire des catégories et de l’étude de la construction des problèmes publics et s’appuie sur l’exploitation d’archives (en partie inédites) d’organisations publiques chargées, sous l’égide du ministère des Affaires sociales, de la mise en œuvre des politiques d’insertion et de promotion des relations interculturelles. Elle s’appuie aussi sur la littérature savante produites par les principaux promoteurs de cette cause, la littérature grise émanant de diverses instances de l’État et enfin des entretiens avec les promoteurs de la cause et des agents d’organisations publiques chargés de la mise en œuvre de la politique d’insertion. Ce matériau est exploité à partir de deux approches : l’analyse des rapports entre savoirs et action publique d’une part et celle des rapports entre organisations et action publique d’autre part. Ce faisant, la thèse démontre que si l’idéal de structuration de la société par des relations interculturelles harmonieuses, n’est pas resté inscrit durablement à l’agenda, la catégorie se cristallise de façon plus pérenne comme mode de régulation des interactions entre agents de guichet des services publics et administrés immigrés. Elle montre que l’institutionnalisation de ces savoirs dans une organisation aux marges de l’État et les modalités discursives et pratiques de mise à distance d’une « opinion publique raciste » contribuent à forger et à nourrir un antiracisme dépolitisé. En enquêtant sur une catégorie peu visible, la thèse donne à voir les processus de redéfinition de la frontière entre État et société au cœur desquels se trouve l’affirmation d’un rôle pédagogique de l’État. / This study follows the trajectory of the category of “intercultural relations”, both an academic and a public policy category. It analyses, in the French context, its first formulations in the beginnings of the 1960’s, its various forms of institutionalization along the 1980’s and describes its progressive invisibilization until the 2000’s. This study investigates the way different actors use this category in a scientific, administrative or political way in order to consider the presence of immigrants in the French society. The mobilization of this category led these sociologists, educationalists and civil servants to rethink the immigration phenomenon. Instead of looking at the dynamics of social classes or with an assimilationist view, they put the cultural dimension of immigrant workers’ presence in France at the heart of the analysis. At the centre of this study lies the analysis of the emergence of this scientific category coined via critical knowledge and used as a reforming public policy category which targets representations of a so-called “racist French public opinion”. The investigation is carried out at the crossroads of socio-historical analysis of a category and the study of the construction of policy problems. It is based on (partly unreleased) archives of public organizations, depending from the Ministry of social affairs, in charge of implementing insertion policies and promoting intercultural relations. This study also relies on the grey literature produced both by the main promoters of this cause, and various State agencies as well as interviews with both kinds of actors. These empirical data are examined through two approaches: first the analysis of the relations between knowledge and public policy; and second, the relations between organisations and public policy. The thesis shows that the idealistic dimension of this category promoting a harmonious management of intercultural relations has not been present very long in the government’’ agenda. However, this category has been used as a long-lasting regulation device for the interactions between street-level civil servants and immigrants constituents. It also shows that the institutionalization of this knowledge in an organization at the margin of the State and the strategies developed to fight a “racist public opinion” contributed to forge and feed a depoliticized antiracism. Investigating on a barely visible category, the thesis aims at giving an account of the process of the redefinition of the boundary between State and society which is at the heart of the pedagogical role of the State.
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Les homosexuels face au VIH/sida au Québec : socio-histoire d’une mobilisation intersectorielleFournier, Mariane 08 1900 (has links)
Contexte. L’émergence de la pandémie de COVID-19 a suscité des comparaisons avec d’autres épidémies, et en particulier celle du VIH/sida. Ces parallèles historiques ont toutefois leurs limites, notamment au Québec, où l’histoire des premières années de la réponse au sida a peu été étudiée, y compris au sein de sa population la plus touchée : les homosexuels. Ce projet de recherche documente cette histoire à partir du point de vue de ses principaux acteurs, en s’interrogeant notamment sur un potentiel « retard » de la mobilisation et sur l’impact des questions d’identité sexuelle sur les temporalités de cette réponse. Méthodologie. Cette étude qualitative s’appuie sur une démarche socio-historique. Dans cet esprit, les données mobilisées sont tant des sources documentaires et archivistiques que des sources orales. En effet, en plus d’une revue de la littérature, des fonds de la collection « sida » des Archives gaies du Québec ont été examinés et des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de quinze intervenants issus des milieux politique, communautaire, scientifique et médiatique ayant joué un rôle actif dans cette mobilisation. Résultats. Le projet a permis de déterminer comment s’est construite la réponse à cette épidémie au Québec. Il ressort d’abord que la mobilisation de professionnels de la santé a devancé celle des communautés touchées. Par ailleurs, les premiers groupes communautaires de lutte contre le sida ont été créés au sein d’organisations homosexuelles en 1983, mais la lutte communautaire contre le sida s’est dissociée du mouvement homosexuel dès 1985. À partir de 1987, un morcellement des organismes communautaires est survenu en raison de tensions linguistiques, identitaires et directionnelles. En ce qui concerne le milieu politique québécois, il est resté en retrait dans les premières années de l’épidémie, et il a fallu attendre 7 ans avant qu’il ne mette en place une politique structurée de lutte contre le sida dans la province. L’étude a également permis de faire ressortir des spécificités de la réponse québécoise à l’épidémie. Conclusion. L’analyse de la réponse à l’épidémie du sida au Québec éclaire sous un nouveau jour la notion de retard dans la mobilisation contre le VIH/sida qui a été observée dans presque tous les pays industrialisés. / Background. The emergence of the COVID-19 pandemic has prompted comparisons with other epidemics, like that of HIV/AIDS. However, these historical parallels have their limits, particularly in Québec, where the history of the early years of the AIDS response has barely been studied, including within its most affected population: homosexuals. The research project documents this history from the point of view of its main actors, by questioning the potential “delay” of the mobilization and the impact of sexual identity on the temporalities of this response. Methods. This qualitative study is based on a social history approach. For this reason, the data stems both from documentary and archival sources, as well as oral sources. Indeed, in addition to a literature review, the “AIDS” collection of the Archives gaies du Québec was examined, and semi-structured interviews were conducted with fifteen individuals from the political, community, scientific and media sectors who played an active role in this mobilization. Results. The project established how the response to this epidemic was developed in the province. Firstly, it appears the mobilization of health professionals preceded that of the affected communities. In addition, the first community-based AIDS groups were created in 1983 within homosexual organizations, but they separated from the homosexual movement in 1985. From 1987 onwards, a fragmentation of organizations occurred due to linguistic, identity and directional tensions. As for the Québec political milieu, it remained in the background in the early years of the epidemic, and it took seven years before it implemented a structured policy to fight AIDS in the province. The study also highlighted specificities of the Québec response to the epidemic. Conclusion. The analysis of the response to the AIDS epidemic in Québec sheds a new light on the notion of delay in the mobilization against HIV/AIDS that was observed in almost all industrialized countries.
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