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Du récit concentrationnaire à la scène chez Iakovos Kambanellis : raconter et représenter Mauthausen / From the “concentrationary” narrative to the stage : iakovos Kambanellis : narrating and representing MauthausenLivanis, Solange 10 April 2018 (has links)
L’auteur dramatique grec Iakovos Kambanellis a connu l’expérience du camp de concentration et en a tiré, vingt ans plus tard, sa seule œuvre narrative, Mauthausen. Prenant ce récit pour pivot, notre recherche interroge les liens qui existent entre une écriture née de l’expérience concentrationnaire et le théâtre chez cet auteur. Pour cela, nous replaçons le texte narratif dans une perspective autobiographique pour la dépasser en rattachant Mauthausen à la littérature concentrationnaire et pour y déceler le dispositif scénique d’un tombeau littéraire. Puis, nous étudions les enjeux thématiques et idéologiques de l’écriture du dramaturge en lien avec son expérience traumatique. Nous nous penchons alors sur des pièces à relier au trauma de l’homme revenu du camp dans un pays livré à la guerre civile. Des motifs et des thèmes de la littérature concentrationnaire sont mis en évidence dans plusieurs pièces. En outre, la figure d’Ulysse, récurrente dans le théâtre de Kambanellis, apparaît comme symbolique de l’identité du rescapé. Enfin, nous observons la façon dont se résolvent les tensions entre diégèse et mimèsis pour se transformer en dynamique littéraire. Ainsi, sont étudiés les statuts du narrateur et du personnage ainsi que l’inscription de ces entités dans un espace fondateur réel/imaginaire où l’emploi du mythe transfigure l’expérience concentrationnaire et lui donne sa dimension politique. Nous revenons aussi sur la notion d’illusion chez Kambanellis qui, finalement, a consacré son talent au jeu et au mystère de l’imaginaire, de l’ὑποτίθεται, dont nous considérons qu’il renvoie en partie à son expérience concentrationnaire. / A Greek playwright, Iakovos Kambanellis drew on his personal experience of the concentration camp to write, two decades later, his only narrative work, Mauthausen. Taking this work as a central point, our research questions the links existing between a text born of the concentrationary experience and the theatre of this author. Our choice is to frame the narrative in an autobiographical perspective, allowing us to explore and connect Mauthausen to the genre of “littérature concentrationnaire” (concentrationary literature) and reveal the stage setting of a “tombeau littéraire” (literary funeral monument). Next we examine the thematic and ideological challenges of the author’s writing as related to his traumatic experience. We review the plays which can be linked to the trauma of a man returning from the camp to a country in the throes of civil war. Motifs and themes of the “littérature concentrationnaire” are revealed in several plays. Ulysses, a recurrent figure in the theatrical writing of Kambanellis, appears to symbolize the survivor’s identity. Finally, we observe how the tensions between diegesis and mimesis achieve a dynamic resolution. The positions of narrator and character are examined and inscribed in a real/imaginary world in which the use of the myth transfigures the concentrationary experience and invests it with its political dimension. We review also Kambanellis’s notion of illusion, and how he devoted his talent to the interplay and to the mystery of the imaginary, of the ὑποτίθεται, which refers in our opinion in part to his concentrationary experience.
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Représentations de l'Allemagne et des Allemands chez d'anciens concentrationnaires en France / Representations of Germany and the Germans among former concentration camp prisoners in FranceFauser, Henning 15 December 2016 (has links)
Par le biais de l'étude des perceptions et de l'analyse du discours, cette thèse se propose de cartographier l'imaginaire lié à l'Allemagne et aux Allemands chez les anciens déportés en France entre 1945 et 1975. Elle entend démontrer que ce ne sont pas l'expérience concentrationnaire et ses séquelles, mais les appartenances de ces survivants à différents groupes sociaux ainsi que les valeurs et orientations de ceux-ci qui ont déterminé leurs représentations des voisins d' outre-Rhin. Ainsi, cette expérience particulière n'aura pas généré chez les rescapés des camps de concentration de représentations inédites de l'Allemagne et des Allemands, ni du nazisme et des nazis. Néanmoins, les transformations sociales et politiques en France et en Allemagne au cours des deux décennies d'après-guerre ainsi que l' évolution des relations entre ces deux nations ont contribué à la création de plusieurs schémas qui leur sont propres. Il s'agit d' un modèle d' interprétation distinguant Allemands et nazis ainsi que de deux topoi mettant en lien la mémoire des crimes nazis et l'attitude vis-à-vis des Allemands. Ainsi cette thèse permet de réfléchir non seulement à l'impact des discours circulant au sein d'un groupe social et de la société, mais aussi au contexte de la création, de la modification et de la disparition d'images d'autrui. En outre, ces interrogation éclaircissent les liens entre l' expérience du passé, la perception du présent et les attentes pour l' avenir. Enfin, ce travail se propose de montrer que l' analyse de perceptions et représentations ne doit pas être une fin en soi, mais qu'elle est indissociable de l' étude des groupes et des individus qui les portent et les expriment. / Using approaches from perception research and discourse analysis, this thesis intends to draw a map of the imaginative world linked to Germany and the Germans among former concentration camp prisoners in France between 1945 and 1975. It seeks to show that it was not the concentration camp experience and its after-effects, but the affiliations of those survivors with different social groups and the values and orientations of the latter which determined their representations of the eastern neighbours. Hence, this particular experie nce neither generated unprecedented visions of Germany and the Germans, nor of Nazism or the Nazis. Nevertheless, social and political transformations in France and in Germany during the two post-war decades as well as the evolution of the relations between these two nations have contributed to the creation of several patterns of thought among them. Those were, on the one hand, an interpretive mode ) distinguishing between Germans and Nazis and, on the other hand, two topoi linking the memory of Nazi crimes and the attitude towards the Germans.Therefore, this thesis will consider not only the impact of discourses circulating within a social group and in society at large, but also the context of the creation, modification and disappearance of representations of others. Furthermore, these inquiries elucidate the links between the experience of the past, the perception of the present and expectations for the future.Finally, this study intends to show that the analysis of perceptions and representations should not be an end in itself, but that it is inseparable from the study of individuals and groups who carry and express them.
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La littérature politique de la misanthropie et de la misologie / The political litterature of misanthropy and misologyAinseba, Tayeb 05 May 2017 (has links)
Cette étude de science politique s’inscrit dans le prolongement d’une thèse effectuée en littérature comparée, intitulée « Entre littérature et philosophie : l’Homme est-il un animal politique ? Physique de la misanthropie » (dirigée par M. F. Monneyron, soutenue en nov. 2013, publiée chez L’Harmattan). Dans cette analyse, il s’agissait de tenter une ébauche de conceptualisation philosophique de la haine de l’humanité en partant du théâtre de la misanthropie pour voir ensuite si les quelques résultats obtenus pouvaient s’appliquer à la littérature concentrationnaire et aux dystopies, deux autres genres littéraires qui forment le terreau naturel de doctrines et de pratiques misanthropes.Quelles sont les déterminations culturelles (mythologiques, religieuses, artistiques, médiatiques) de la misanthropie et de la misologie ? Comment apprécier leurs impacts dans le champ politique des paroles et des actes ? La misanthropie n’est-elle pas un composé de misogynie et de misandrie ? Peut-elle être érotique et créer des réseaux ? Comment se concrétise-t-elle dans les domaines du travail, de l’économie, de la technique, de la guerre, dans les problématiques afférentes aux minorités ? Et la démocratie peut-elle générer de la misanthropie ? / This sociological study draws on a comparative literature thesis entitled « Entre littérature et philosophie : l’Homme est-il un animal politique ? Physique de la misanthropie » (Between literature and philosophy: is Man a political animal? Physics of misanthropy) (defended in Nov. 2013, published by L’Harmattan). In this analysis, the aim was to try to sketch a philosophical draft of the hatred of humanity based on misanthropic theatre before trying to apply the results thus obtained to concentration camp literature and to dystopias, two other genres which form the breeding-ground of misanthropic doctrines and practices. This first thought process allowed giving form to some powerfully material aspects of misanthropy: its geography, its therianthropic productions, its infantile manifestations, its exanthropic phenomenology and its dietetics.In the present political science thesis, our aim is to identify the cultural determinations of misanthropy and misology (be it mythological, religious, artistic or in the media) before reflecting on the impact they might have on the political field of speech or of deeds. Isn’t misanthropy a compound of misogyny and misandry? Can misanthropy be erotic? How does it appear in the realms of work, economy, technique, war or in the issues relating to minorities? Eventually we will ask ourselves to which extent democracy creates misanthropy.
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Mémoire et écriture des génocides turc et nazi dans les œuvres de Grigoris Balakian, Vahram Dadrian, Abraham Hartunian, Papken Injarabian, Robert Antelme, Primo Levi et Jorge Semprun / Remembrance and testimony of the turkish and nazi's genocides in Grigoris Balakian's, Vahram Dadrian's, Abraham Hartunian's, Papken Injarabian's, Robert Antelme's, Primo Levi's and Jorge Semprun's worksCarbonnel-Prentice, Pruneline 19 February 2010 (has links)
Au crépuscule d'une expérience génocidaire comme la catastrophe arménienne ou la Shoah, les témoins font face à la gageure d'une reconstruction, tant physique que morale, dans une société humaine aux contours éthiques brisés : tout sens et tout repère semblent ruinés. Chacun affronte un ardu retour à l'humanité et à une identité niée par les bourreaux. Cet itinéraire de reconstruction, qui mène de l'inhumain à l'humain, met en évidence une posture difficile entre parole et silence, qui frappent sur l'écueil de l'indicible. Du caractère indicible de l'expérience génocidaire découle le dilemme invalidant vécu par le témoin tiraillé entre une mémoire sclérosante et un nécessaire devoir de mémoire. L'indicibilité du crime masque plutôt une incommunicabilité : l'expérience est tellement hors de toute limité qu'elle semble annihiler toute possibilité de compréhension d'un tiers. Les survivants optent alors pour une échappatoire scripturaire qui n'est pas sans entraîner une refondation des concepts de réception, et une tentative ou tentation de poser les bases d'une esthétique littéraire inédite, propre aux témoignages issus de génocide, par delà les paradoxes, la littérature servant la vérité. Les rescapés arméniens, confrontés à la négation de la catastrophe, refusent ce recours à la littérature et condamnent malgré eux leurs témoignages à la confidentialité. Seule la culture et le jeu de ses références, lien entre le déporté et le tiers récepteur, parvient à dépasser la barrière éthique que s'imposent les survivants arméniens. La culture, mise à mal et révélée par les génocides, s'avère une force à même de sublimer l'existence la plus abjecte et l'écriture la plus improbable. / At the end of a genocidal experience like the armenian catastrophe or the holocaust, witnesses have to reconstruct themselves, both physically and morally, in a society that has lost its ethical foundations: all meanings or references seem ruined. each deportee has to find a way to get his humanity and his identity (denied by his torturers) back. this reconstruction, from inhuman to human, shows a difficult behaviour between speaking and silence, and bring to the fore the inexpressible nature of the genocidal experience. witnesses experience moreover the dilemma between a disabling memory and an essential obligation to remember. it appears that the crime is more unreportable than indescribable: the experience is so extreme that it seems to annihilate all chance of understanding from a third party. then, the survivors choose to write down their experiences, modifying receipt concepts, and trying to build the new foundations of an original literary esthetics, in which art, imagination and truth can coexist. the armenian survivors, having to deal with the denial of the turkish genocide, refuse to write literary testimony and seem to censure their own works and limit, in spite of themselves, the impact they should encounter. only culture and its references, last link between the deportee and a third party, manages to go beyond the ethical limit that armenian survivors assert themselves. culture, subjected to doubt and revealed because of genocides, is confirmed as a power able to sublimate the most awful existence and the most unlikely writing.
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Shoah à travers l’œuvre de Samuel BeckettMozolewska, Agata 03 1900 (has links)
Shoah laisse une empreinte sur l’écriture de Samuel Beckett, elle la façonne, l’affecte, la contamine, alors qu’elle n’est jamais explicitement nommée dans l’œuvre. Dans ses textes d’après-guerre, depuis la trilogie jusqu’à Soubresauts, on remarque une évolution de la forme : textes saturés et phrases interminables, répétitions et enfin textes de plus en plus vides. En observant ces phénomènes, cette thèse interroge un rapport innommé et innommable entre Shoah et l’écriture de Beckett. Elle observe cette forme que Shoah donne à l’écriture en l’épuisant, en cherchant à la saturer, en la saccageant et enfin en lui faisant porter les marques de la disparition. Dans un préambule nécessaire, on contextualisera et expliquera la notion de corps concentrationnaire, concept clé de cette thèse en tentant de la définir afin de justifier le lien entre l’image de ce corps et la figure qui surgit dans l’univers beckettien jusque dans la forme même du texte. Dans une première partie, on analysera tout d’abord le phénomène de l’épuisement du corps dans l’univers beckettien en faisant le parallèle avec l’univers concentrationnaire. On soulèvera à la fois la question de l’inaboutissement de toute action, son inachèvement, son sisyphéen et interminable recommencement. On analysera ce même phénomène d’épuisement dans l’écriture beckettienne, qui comme le corps, signifie à la fois l’exténuation physique, matérielle, un « puisement » qui vide. Dans la deuxième partie, on verra une certaine forme de continuité de cet épuisement dans le phénomène de la défiguration qui est une suite de la réduction du corps à son utilité d’animal ou de machine, à l’anonymat, au dépérissement total de l’individualité alimenté par la répétitivité abrutissante de certaines tâches, de certains gestes et de mouvements. Le corps du personnage beckettien dont le potentiel a été démoli en fin de compte ne peut que se transformer en figure dégradée, irreconnaissable, détruite. De la même façon, l’écriture qui ne cesse d’échouer se brise, se déforme tout en continuant à s’acharner à se donner une forme. C’est cet acharnement qui la ruine. Enfin, dans un troisième temps, on soulèvera la question de la disparition qui fait partie de cette dégradation. La disparition des corps et de la forme, l’image disparue, l’absence et le texte qui s’efface hantent l’écriture becketienne. Mais ces absences laissent malgré tout une empreinte, une manière de refléter ou d’aborder Shoah et « ce qui reste » de Shoah. Ce phénomène de disparition marque incontestablement la forme à travers les éclats, les bribes, les vides, un texte qui se présente en s’effaçant. Reste une trace du manque, du manque d’images et de mots. L’écriture de Beckett ne peut être qu’incomplète, trouée, lacunaire pour dire ou pour laisser entrevoir Shoah, sans jamais la nommer ou la montrer. / The Shoah leaves an imprint on Samuel Beckett's writing, it shapes it, affects it, contaminates it, even though it is never explicitly named in the work. In his post-war texts, from the trilogy to Soubresauts, we see an evolution of form: saturated texts and interminable phrases, repetitions and, finally, texts that become more and more empty. By observing these phenomena, this thesis questions an unnamed and unspeakable relationship between the Shoah and Beckett's writing. This study observes this form that the Shoah gives to writing by exhausting it, saturating it, sacking it and finally make it bear the marks of disappearance. In a necessary preamble, we will contextualize and explain the concept of the concentrationary body, a key concept of this thesis, by trying to define it to justify the connection between the image of this body and the figure that arises in the Beckettian universe even down to the text’s form. In a first part, we will analyze the phenomenon of the body’s exhaustion in the Beckettian universe by drawing a parallel with the world of concentration. At the same time, we will raise the question of the inability of all action, its incompletion, and its Sisyphean, endless renewal. This same phenomenon of exhaustion will be analyzed in Beckettian writing, which, like the body, signifies both physical and material depletion, a using-up that empties. In the second part, we will see a certain form of continuity of this exhaustion in the phenomenon of disfigurement which follows from the body’s reduction to its use-value as animal or machine, to its anonymity, to the total withering away of its individuality fueled by the mind-numbing repetitiveness of certain tasks, gestures and movements. The body of the Beckettian character whose potential has been demolished can ultimately only turn into a degraded, unrecognizable, destroyed figure. In the same way, the writing that continues to fail breaks down, becomes distorted even as it continually strives to give itself a form. It is this relentlessness that ruins it. Finally, in a third moment, we will raise the question of the disappearance that is part of this degradation. The disappearance of body and form, the disappeared image, the absence and the fading text haunt Becketian writing. But these absences still leave an imprint, a way of reflecting or addressing the Shoah and “what remains” of it. This phenomenon of disappearance undeniably marks the form through scraps, fragments, nothingness, a text that presents itself as fading away. Traces of emptinesss, of missing images and words, remain. Beckett's writing can only be incomplete, unwhole, in order to say or suggest the Shoah without ever naming or showing it.
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De la notation à la fiction dans l'écriture de la mémoire d'une expérience concentrationnaire : récit inédit d'un ancien prisonnier français du Vietminh, L'Elimination de R. Panh, Etre sans destin d'I. Kertesz / From inscription to fiction in the writing of the memory of a concentration camp experience : unpublished story by a former french prisoner of the Vietminh, The Elimination by Rithy Panh, Being without destiny by Imre KerteszDujon, Odile 15 January 2018 (has links)
Hériter d’un récit inédit d’expérience concentrationnaire revient à accepter le devoir moral de l’interpréter. Le comparer avec deux œuvres littérairement consacrées portant sur le même thème permet alors de réfléchir sur l’inéluctable transformation que subit un vécu traumatisant lorsque l’on tente de le verbaliser. Il s’agit en effet de dire et de transmettre une aporie. C’est pourquoi le recours réussi à la métaphore apparaît comme le moyen le plus efficace de doter ce morceau de vie par nature indicible d’une rhétorique convaincante. Par conséquent, il faut transposer le vécu pour parvenir à le dire, mais aussi donner à voir un passé qui ne remonte à la conscience qu’en images, tout en affirmant ses références à un réel inscrit dans l’Histoire. Pour faire aboutir une telle entreprise, il s’agit donc d’élaborer une fiction à partir d’une réalité vécue, de la doter d’un mode d’écriture au pouvoir visualisant, et enfin d’y introduire une dialectique interne susceptible de déclencher chez le lecteur une réflexion éthique. En effet, la vérité du témoignage reste tributaire d’une identité qui ne se construit qu’à l’occasion de la mise en récit. De plus, le texte est confectionné au présent et à partir de simples traces mémorielles. Enfin même si l’historiographie en valide les références, il en demeure une part obscure qui échappera toujours au langage articulé. Ce questionnement sur ce qui peut donner au témoignage concentrationnaire sa force d’impact conduit ainsi à suggérer que, le camp ayant été vécu comme expérience de la défiguration, seule son inscription dans une poétique de l’incarnation susceptible de rendre à la lettre morte sa puissance explosive aidera le rescapé à reconquérir un visage. / Inheriting the unpublished story of a concentration camp experience implies accepting the moral duty of its interpretation. Comparing it with two others literary works on the same topic allows to build a reflection about the inevitable transformation undergone by a traumatic experience when you attempt to verbalize it. In effect, that comes down to say and convey an aporia. That is why resorting successfully to metaphor seems to be the most efficient way to endow this piece of life, unspeakable by itself, with a convincing rhetoric. Therefore, it is necessary to transpose the experience in order to manage to tell it, but also to make visible a past that comes back to conscience only in the form of pictures, while asserting its references to a reality inscribed into History. To succeed in such an attempt, the method consists first in elaborating a fiction from a lived reality, then in giving its writing a power of visualisation, and eventually in introducing into it an internal dialectic capable of causing in the reader the uprising of an ethical reflection. In fact, the truth of any testimony remains tributary of an identity that is built only at the occasion of a storytelling. Moreover, the text is written in the present and from mere memorial marks. Finally, even when History gives validation to its references, a dark part remains, which will always escape the articulated language. This questionning about what may give the concentration camp experience its strenght of impact then leads to suggest that, since the camp has been lived as an experimentation of defiguration, it is only by inscribing it into a poetic of incarnation, capable of restituting to the dead letter its explosive power, that the survivor will be able to reconquer a human face.
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"Souviens-toi de ton futur ". Les artistes rescapés des camps nazis et la réception de leurs oeuvres de témoignage et de mémoire en France après 1945 / "Remember your future". Artists that survived the Nazi camps and how their work of testimony and memory has been received in France since 1945Constant, Julie 01 December 2014 (has links)
La thèse propose d’éclairer les trajectoires et les œuvres d’artistes survivants des camps nazis, français ou installés en France après la guerre, leur tentative de transmettre l’expérience de la déportation et du génocide ou au contraire leur volonté de fuir ces thématiques, les langages plastiques et l’iconographie empruntés, les déclencheurs mémoriels et les éventuelles mutations des choix de chacun pour témoigner, représenter, remémorer durant cinquante ans. Quelques rares artistes ont eu l’opportunité de créer in situ : nous étudions également les motivations, les conditions de création et les spécificités de ces dessins des camps. Après 1945, entre mémoire, révolte et résilience, les artistes de ce corpus, déportés pour faits de résistance ou au titre des persécutions et de la mise en œuvre de la solution finale, ont dû mener une lutte intérieure contre les douloureuses réminiscences des camps et parfois un combat militant pour diffuser leur message face aux offensives antisémites et négationnistes. La complexité de la transfiguration en termes plastiques du traumatisme a suscité doutes et réflexions : transmettre sans trahir, témoigner sans renoncer à l’art. Les peintres, sculpteurs et graveurs de ce corpus n’ont en en effet jamais cessé de se définir prioritairement comme des artistes : l’essence et la portée universelle de la création, ainsi que les références tutélaires de l’histoire de l’art ont épaulé les artistes dans ce processus cathartique. Si les cadavres, corps anonymes et suppliciés, peuplent l’univers visuel de l’après-guerre, les artistes rescapés convoquent les disparus et réinsufflent chair et individualité aux êtres aimés, figurés souffrants, combattants ou tendres, mais dignes et debout. Notre objet d’étude se concentre également sur les modalités et les formes évolutives de la rencontre entre ces œuvres liées à la mémoire de la déportation et la France, de l’après-guerre aux commémorations du cinquantième anniversaire de la libération des camps : la diffusion auprès du public français à l’occasion d’expositions individuelles, collectives ou de salons ; la communication autour de ces problématiques dans les catalogues, les cartons d’expositions et les publications ; la réception des œuvres à travers la presse, les acquisitions publiques et les décorations honorifiques, ainsi que l’accueil spécifique des associations de déportés et de la communauté juive avec notamment la création du premier Musée d’art juif français. / The thesis attempts to shed light on French artists and artists who lived in France after the war after surviving the Nazi camps, and the life they lead after the camps and their work. It also looks at their efforts to pass on their experience of the deportation and the genocide, or on the other hand their desire to flee the themes, esthetic language and the iconography used. The triggers to the memory and the eventual mutation of choices by each person to be witness, to represent, to recollect during fifty years will also be addressed. A few rare artists had the opportunity to create in situ: we will also study the motivation, the conditions of creation and the particularities of the drawings in the camps. After 1945, between memory, revolt and resilience, the artists of this group, deported for their activities in the resistance or due to persecution and the installation of the final solution, had to lead an interior struggle against the painful reminiscences of the camps and sometimes an activist’s fight to spread their message in opposition to anti-Semite attacks and Holocaust deniers. The complexity of the transfiguration in terms of visual representations of trauma brought up doubts and reflections: transmitting without betraying, witnessing without giving up art. The painters, sculptors and engravers of this group have never really stopped defining themselves mainly as artists: the essence and the universal scope of creation, as well as the custodians of art history having placed this cathartic process on the shoulders of the artists. If the corpses, the anonymous and tortured bodies, inhabit the visual universe after the war, the artists that escaped, summoned those that disappeared and gave flesh and individuality to loved ones, represented as suffering, fighting or tender, but dignified and standing. The study also concentrates on the terms and changing forms of the reception in France of the works linked to the memory of the deportation, post-war to the fiftieth anniversary of the liberation of the camps: the distribution to the French public via individual or group exhibitions and art fairs ; the promotion concerning these issues in the literature about the exhibitions and the artists ; the press reactions, the public acquisitions and the public decorations, including the specific reception by the associations of those deported and the Jewish community especially with the creation of the French Jewish art museum.
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Architecture concentrationnaire et idéologie national-socialiste / KZ-Architektur und NS-Ideologie / The architecture of nazi concentration camps and the national-socialist ideologyPenet, Eric 12 November 2012 (has links)
Ce travail part d'une interrogation : comment expliquer ce qu'est un camp de concentration nazi sans prendre en compte un de ces constituants, la pierre. Sans oublier pour cela l'Homme, la présente recherche s'est attachée à définir le camp de concentration comme espace architectural à travers l'étude de six camps : Dachau, Sachsenhausen, Buchenwald, Mauthausen, Auschwitz I et le camp de Natzweiler. Trois axes d'analyses furent choisis : le lieu, les formes et les matériaux employés dans le but de mettre en lumière une éventuelle continuité architecturale. A partir du constat qu'il existait bien une architecture véritable, l'auteur s'est demandé dans une dernière partie si des liens avec l'idéologie national-socialiste étaient possibles, comme cela est le cas avec l'architecture officielle du Troisième Reich. C'est ainsi qu'à partir des données collectées furent adjointes trois spécificités à l'architecture concentrationnaire : le camp de concentration nazi peut être perçu comme une cité idéale national-socialiste, une mise en place architectonique du Führerprinzip et le reflet de la Blut-und- Boden Doktrin. / This work is based on a questioning : how to explain what a nazi concentration camp is without taking into account one of its components, i.e. stone. Without overlooking the human dimension for all that, the following research aims at giving a definition of the concentration camp as an architectural space through the analysis of 6 camps : Dachau, Sachsenhausen, Buchenwald, Mauthausen, Auschwitz I and the Natzweiler concentration camp. Three main lines were chosen : the sites, the shapes and building materials, with a view to bringing into light a possible architectural continuity. Once the existence of an architectural structure was established, the author finally wondered whether links with the national-socialist ideology did exist as it is the case with the official architecture of the Third Reich. Thus, thanks to the collected data, three specificities of concentration camps architecture were added : the nazi concentration camp can be seen as a national-socialist perfect city, as the architectonical setting up of the Führerprinzip and as the reflection of the Blood and Soil ideology. / Die folgende Arbeit erwächst aus einer Fragestellung : Wie lässt sich ein Konzentrationslager erklären, ohne eines seiner Bestandteile - den Stein - in Betracht zu ziehen ? Ohne den Menschen außer Betracht zu lassen, hat sich die vorliegende Studie bemüht, ein Konzentrationslager als einen architektonischen Raum zu definieren. Es werden sechs Konzentrationslager analysiert : Dachau, Sachsenhausen, Buchenwald, Mauthausen, Auschwitz I und das KZ Natzweiler. Es werden drei Blickrichtungen gewählt : der Ort, die Formen und die verwendeten Materialien, um herauszufinden, ob es etwa eine architektonische Kontinuität gibt. Ausgehend von der Feststellung, dass tatsächlich von einer bestimmten Architektur die Rede sein konnte, hat sich der Autor in einem letzten Teil gefragt, ob Beziehungen mit der NS-Ideologie möglich waren - wie es eben der Fall bei der offiziellen Architektur des Dritten Reiches ist. Auf diese Weise wurden mit den vom Verfasser gesammelten Daten den Konzentrationslagern drei Eigenschaften zugeschrieben : das NS-Konzentrationslager kann als eine ideale NS-Stadt, als die architektonische Verwirklichung des Führerprinzips und als die Wiederspiegelung der Blut-und-Boden Doktrin betrachtet werden.
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Entre aspiration documentaire et nécessité littéraire : la mise en récit de l’expérience des camps dans des témoignages français et italiens de l’immédiat après-guerre (1945-1947)Santerre, Ariane 12 1900 (has links)
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The aesthetics of absence and duration in the post-trauma cinema of Lav DiazMai, Nadin January 2015 (has links)
Aiming to make an intervention in both emerging Slow Cinema and classical Trauma Cinema scholarship, this thesis demonstrates the ways in which the post-trauma cinema of Filipino filmmaker Lav Diaz merges aesthetics of cinematic slowness with narratives of post-trauma in his films Melancholia (2008), Death in the Land of Encantos (2007) and Florentina Hubaldo, CTE (2012). Diaz has been repeatedly considered as representative of what Jonathan Romney termed in 2004 “Slow Cinema”. The director uses cinematic slowness for an alternative approach to an on-screen representation of post-trauma. Contrary to popular trauma cinema, Diaz’s portrait of individual and collective trauma focuses not on the instantenaeity but on the duration of trauma. In considering trauma as a condition and not as an event, Diaz challenges the standard aesthetical techniques used in contemporary Trauma Cinema, as highlighted by Janet Walker (2001, 2005), Susannah Radstone (2001), Roger Luckhurst (2008) and others. Diaz’s films focus instead on trauma’s latency period, the depletion of a survivor’s resources, and a character’s slow psychological breakdown. Slow Cinema scholarship has so far focused largely on the films’ aesthetics and their alleged opposition to mainstream cinema. Little work has been done in connecting the films’ form to their content. Furthermore, Trauma Cinema scholarship, as trauma films themselves, has been based on the immediate and most radical signs of post-trauma, which are characterised by instantaneity; flashbacks, sudden fears of death and sensorial overstimulation. Following Lutz Koepnick’s argument that slowness offers “intriguing perspectives” (Koepnick, 2014: 191) on how trauma can be represented in art, this thesis seeks to consider the equally important aspects of trauma duration, trauma’s latency period and the slow development of characteristic symptoms. With the present work, I expand on current notions of Trauma Cinema, which places emphasis on speed and the unpredictability of intrusive memories. Furthermore, I aim to broaden the area of Slow Cinema studies, which has so far been largely focused on the films’ respective aesthetics, by bridging form and content of the films under investigation. Rather than seeing Diaz’s slow films in isolation as a phenomenon of Slow Cinema, I seek to connect them to the existing scholarship of Trauma Cinema studies, thereby opening up a reading of his films.
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