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Culture martiale et développement identitaire par une communication aux fondements de la "chair"Lajeunesse, Richard 05 1900 (has links) (PDF)
La rencontre des cultures orientale et occidentale dans la modernité a amené les arts martiaux vers une avenue différente de leur vocation originelle. Leurs fondements philosophiques et spirituels ont été remplacés par une idéologie sportive qui reflète les convictions profondes de la philosophie de l'époque des Lumières, c'est-à-dire la croyance au progrès illimité de l'être humain. Nous remarquons particulièrement cette influence dans le cadre de la pratique des chorégraphies de combat appelées « formes ». Celles-ci constituent les fondements techniques qui différencient les styles d'arts martiaux. Leur approche en entraînement est aujourd'hui devenue une affaire de performance physique plutôt qu'une « Voie » globale d'apprentissage pour leurs pratiquants. Relativement à notre préoccupation liée à l'entraînement martial, notre thèse tente de répondre à deux questions. Comment une approche martiale fondée sur le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme peut-elle s'inscrire aujourd'hui dans la pensée occidentale? Dans le cas précis qui nous intéresse, comment une pratique des formes peut-elle se rapprocher de ses origines et, par le fait même, avoir une certaine incidence sur le développement identitaire de ses pratiquants? Pour ce faire, notre premier objectif tente de clarifier et de comprendre les affinités qui existent entre certains courants de pensée d'Extrême-Orient, le monde martial dans sa culture propre et la phénoménologie comme épistémè communicationnelle. Notre second objectif nous conduit sur la voie interrogative des effets de ce recadrage culturel de la pratique des formes. Dans le cadre d'un laboratoire conçu à cet effet, nous cherchons à comprendre comment les trames intersubjectives de la perception exercent certaines influences sur les interactions entre pratiquants qui les conduisent à se situer par rapport à leur identité. En raison de la prise en compte des phénomènes du corps et de l'esprit, l'approche merleau-pontyenne nous est apparue la plus adéquate pour recadrer la pratique des formes. En nous inspirant de la pensée du philosophe français, trois concepts ont été retenus pour la suite de notre démarche qui ont servi à répondre au second objectif de recherche. Dans la pensée de Merleau-Ponty, les concepts de culture, de trames intersubjectives de la perception et d'identité nous rappellent essentiellement qu'à titre de sujet incarné, en tant qu'être-au-monde, nous sommes entièrement saisis, pénétrés de part en part par le monde culturel qui nous entoure. De plus, nos expériences perceptuelles sont toujours constituées d'une certaine ambiguïté qui brouille notre saisie du monde, mais ces concepts nous rappellent aussi que nos expériences avec le sensible contiennent une source extraordinaire de créativité et de sens.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bouddhisme, confucianisme, culture, identité, école de Ch'ang Hon, formes (tul), phénoménologie, taekwon-do ITF, taoïsme, trames intersubjectives de la perception
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Interactions quotidiennes et sentiment d'appartenance territoriale dans le récit de personnes immigrantes vivant à RimouskiBarbeau, Marie-Ève 03 1900 (has links) (PDF)
L'accessibilité des moyens de transport entre les territoires et l'essor des technologies de communication virtuelle participent à transformer la nature des interactions quotidiennes des personnes immigrantes de même que le rôle de l'espace dans l'identité. Dans ce contexte, cette recherche s'intéresse à l'expérience des relations interpersonnelles et du sentiment d'appartenance territoriale vécue par des personnes immigrantes habitant en région éloignée au Québec. Notre objectif est de connaître l'articulation entre le sens accordé par les sujets aux interactions interpersonnelles qu'ils vivent au quotidien et la formation, le maintien et la transformation de leur sentiment d'appartenance territoriale. Nous avons demandé à des personnes immigrantes résidant à Rimouski de nous raconter leurs expériences interpersonnelles et d'appartenance. Par la suite, l'analyse thématique des récits de vie de cinq participants nous a permis d'identifier les enjeux et les stratégies relationnelles qui ponctuaient leur identité narrative. Il s'avère que les participants éprouvent un sentiment d'appartenance à des territoires où ils vivent des interactions interpersonnelles épanouissantes qui signifient un « Nous », une communauté dont ils partagent le passé et à laquelle ils souhaitent contribuer dans le futur. Ces Nous correspondent le plus souvent au couple, à la famille, à la culture d'origine ou à la société québécoise, et sont situés à l'intérieur de territoires d'appartenance comme la maison familiale, le pays d'origine, l'Est-du-Québec ou la province québécoise. Le sentiment d'appartenance territoriale émerge de stratégies communicationnelles d'affirmation de soi et de sécurité affective qui favorisent chez les sujets les sentiments d'être chez soi et de s'épanouir dans le chez-nous de leur groupe d'appartenance. Ces résultats nous permettent de proposer des pistes d'intervention interculturelle pour améliorer les stratégies de développement local et de régionalisation de l'immigration.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Interactions quotidiennes, identité narrative, sentiment d'appartenance territoriale, personnes immigrantes vivant en région, Rimouski
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Les lieux communs de l'imaginaire : le rôle de la lecture dans l'élaboration et l'appropriation d'un imaginaire partagéBrehm, Sylvain January 2008 (has links) (PDF)
Cette étude vise à dévoiler le rôle fondamental de l'imaginaire dans la lecture et à établir que l'acte lectural peut engendrer, en retour, une reconfiguration de l'imaginaire. Elle a également pour objectif de montrer que la lecture est susceptible d'induire un effet de socialisation en favorisant la rencontre des imaginaires individuels, autrement dit en contribuant à la construction et à l'appropriation de représentations communes. Un examen des travaux fondateurs de Husserl, de Sartre, de Bachelard et de Durand conduit à proposer une nouvelle conception de l'imaginaire, qui tient compte des propositions formulées par des théoriciens de la lecture (lser, Jauss, Dufays, etc.). Cela permet de montrer de quelle manière s'articule la relation entre, d'une part, les représentations textuelles et les représentations mentales du lecteur et, d'autre part, les dimensions individuelle et intersubjective de l'acte de lecture. La réflexion théorique est suivie d'une analyse de treize oeuvres narratives (écrites par des auteurs québécois et néo-québécois entre 1980 et 2001) qui relèvent d'une poétique du métissage culturel. Cette hybridité se manifeste notamment par des phénomènes comme la mise en relation de plusieurs espaces, la confrontation de perspectives divergentes sur l'Histoire et la coprésence de différentes langues. Il s'agit d'établir en quoi la lecture de textes privilégiant la diversité et le mélange des références culturelles modifie notre rapport au monde et fait émerger de nouvelles représentations partagées par une communauté de lecteurs. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Imaginaire, Imagination, Lecture, Identité, Représentation, Littérature québécoise, Littérature migrante, Lieu commun, Stéréotype, Écrivains néo-québécois.
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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la rue des jeunes à MontréalColombo, Annamaria January 2008 (has links) (PDF)
Le but de cette thèse est d'expliquer le rôle que joue la reconnaissance dans le processus de sortie de la rue des jeunes à Montréal. En d'autres termes, est-ce que le fait que le jeune de la rue se sente reconnu ou non par des acteurs significatifs favorise ou fait obstacle à sa sortie de la rue? À part une recherche portant sur les sorties de la rue des jeunes au Canada et notre propre recherche de maîtrise, il n'existe aucune recherche abordant spécifiquement le processus de sortie de la rue des jeunes à Montréal. Cette recherche s'intéresse spécifiquement au processus de repositionnement identitaire qui s'opère lors de la sortie de la rue. Au cours de ce processus, l'individu compose avec des manifestations de reconnaissance suffisante, partielle ou négative de la part de personnes et d'institutions significatives, afin de s'approprier une position identitaire différente que celle de jeune de la rue. Cette reconnaissance peut être d'ordre affectif, social et/ou juridique. Elle peut venir des parents, des amis de rue, de voisins, d'un sugar daddy, du marché de l'emploi, de l'école, des intervenants, du fait de devenir parent, etc. À partir d'une approche interactionniste, complétée par des apports de la psychanalyse, nous avons poursuivi et complexifié des liens théoriques effectués par certains auteurs qui ont montré qu'un processus identitaire est à l'oeuvre dans l'appropriation de la rue. Nous proposons de considérer la sortie de la rue comme un processus paradoxal de repositionnement identitaire, concept qui permet d'interpréter ce phénomène en termes de processus dynamique et complexe et de mettre l'accent sur la dimension interactive des dynamiques identitaires qui le caractérise. Le concept de reconnaissance permet de rendre compte de l'articulation des différents niveaux d'interaction à travers lesquels ce repositionnement s'opère. En effet, grâce à la reconnaissance l'individu peut stabiliser la position identitaire à laquelle il s'identifie, qu'il s'approprie et négocie en interaction avec autrui. Ces enjeux de reconnaissance s'ancrent dans des contextes relationnels concrets. Ces contextes relationnels varient selon la forme de reconnaissance en jeu (affective, sociale, juridique) et les acteurs ou institutions impliqués. En outre, ils s'inscrivent dans une trajectoire subjective qui permet de rendre compte du sens qu'ils revêtent aux yeux du sujet. Privilégiant le point de vue des jeunes qui sont sortis de la rue, nous avons mené vingt-quatre entrevues individuelles visant à identifier les conditions de reconnaissance qui permettent le repositionnement identitaire amenant le sujet-acteur à sortir de la rue. Ces entrevues ont fait l'objet d'une analyse de contenu approfondie, dont les résultats ont été soumis pour validation aux répondants lors de deux focus-groupes. L'analyse détaillée des dynamiques de reconnaissance a permis de dégager une cohérence symbolique des trajectoires de repositionnement identitaire, sans pour autant évacuer la complexité et les paradoxes des contextes relationnels au sein desquels ce processus s'opère. En effet, les résultats de la recherche montrent que le choix de voies spécifiques de sortie de la rue est à mettre en relation avec un imaginaire de normalité, qui se manifeste de façon différente selon les attentes de reconnaissance des répondants. Ces attentes de reconnaissance sont à mettre en relation avec des modes de relation spécifiques à soi et aux autres, qui trouvent leur genèse dans les formes de relation parentale vécues durant l'enfance. En d'autres termes, la prise en compte de la forme de relation parentale vécue durant l'enfance permet d'expliquer les modes de relation spécifiques à la rue et à la sortie de la rue développés par ces jeunes. Cette transmission normative d'origine structure le processus identitaire à l'oeuvre dans l'appropriation de la rue et la sortie de la rue, mais elle fait aussi l'objet d'une réappropriation de la part du sujet-acteur. Nous avons identifié trois formes de relation parentale vécues par les répondants: une forme de relation parentale de rejet (qui se manifeste sous forme de négation ou de contrôle), d'abandon et d'incohérence. À partir de ce vécu infantile, il a été possible de dégager des attentes de reconnaissance prépondérantes chez les répondants: être accepté, être aimé, donner un sens à son identité éclatée. Selon ces attentes de reconnaissance, des modes spécifiques de relation aux autres et aux lieux ont été développés: affirmation de soi/négation de soi, indépendance/dépendance, liberté/captivité. Ces modes de relation ont caractérisé le rapport à la rue des répondants et les ont amenés à investir certains contextes relationnels plutôt que d'autres et à les investir de façon différente. Ces différents modes de relation se traduisent aussi à travers différentes représentations de la sortie de la rue et, par conséquent, de la nouvelle position identitaire qui pourrait actualiser cette sortie. En effet, l'analyse de l'attractivité des lieux pour ces jeunes a révélé des transformations dans leur positionnement identitaire. Malgré leur diversité, leurs différentes représentations de la sortie de la rue s'articulent toutes autour d'un imaginaire de normalité. Cet imaginaire de normalité est sollicité par les répondants pour expliquer la voie qu'ils ont choisie pour sortir de la rue, c'est-à-dire les contextes relationnels et les perspectives de repositionnement identitaire qu'ils ont valorisés. En d'autres termes, sortir de la rue, pour eux, c'est correspondre à la représentation qu'ils se font de la normalité. Néanmoins, la définition donnée à cette normalité varie selon leur vécu infantile. Pour ceux qui ont vécu des relations parentales marquées par le rejet, l'imaginaire de normalité s'exprime en termes d'« être comme les autres » ou « être comme il faut », position qui leur permet d'être acceptés aussi bien sur le plan affectif que social et/ou juridique. Pour ceux qui ont vécu des relations parentales plutôt marquées par l'abandon, cet imaginaire de normalité s'exprime davantage en termes d'autonomie, puisque pour ces individus, il s'agit de réussir à prendre en charge leur (sur)vie sans l'aide des adultes. Enfin, pour ceux qui ont vécu plutôt de l'incohérence, c'est la réussite (scolaire, professionnelle, familiale) qui est garante de l'appropriation d'une position identitaire inscrite dans la normalité, celle-ci leur permettant d'attribuer un sens plus cohérent à leur existence. Précisons que toutes ces représentations de la sortie peuvent se retrouver chez l'ensemble des répondants, mais, selon leur vécu infantile, ils ont tendance à les exprimer dans un registre prépondérant par rapport aux autres. Bref, c'est en s'appropriant des manifestations de reconnaissance leur permettant de construire un rapport positif à eux -les manifestations de reconnaissance et leur perception de celles-ci se modifiant elles aussi au fur et à mesure qu'ils effectuaient leur repositionnement -que les répondants ont construit leur processus de sortie de la rue, en fonction de la représentation qu'ils en ont élaborée. Ces résultats indiquent, d'une part, la nécessité de comprendre la sortie de la rue comme un processus paradoxal qui s'inscrit dans une trajectoire subjective, plutôt que comme une suite de comportements isolés. Par ailleurs, ils confirment la nécessité de maintenir des liens entre la marge et le centre. En effet, si nos résultats montrent que l'appropriation de la marge ne serait pas si opposée qu'on pourrait le croire à un désir de normalité, ils indiquent aussi que les efforts de plusieurs jeunes pour s'en sortir demeurent précaires. Dans ce contexte, nos résultats laissent penser que les politiques urbaines actuelles de gestion de l'espace ne reconnaissent pas l'occupation de l'espace par les jeunes de la rue et que cette non-reconnaissance fragiliserait leur processus de sortie de la rue, plutôt que de contribuer à sa réussite. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jeunes de la rue, Sortie de la rue, Reconnaissance, Normalité, Imaginaire social, Identité, Position identitaire, Repositionnement identitaire, Appropriation, Relations parentales, Jeunesse, Marginalité.
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La démarche autobiographique, un outil d'accompagnement de la construction identitaire d'adolescents de la 5e secondaireCauvier, Johanne January 2008 (has links) (PDF)
Cette recherche qualitative/interprétative privilégie l'utilisation d'une démarche autobiographique comme recherche-formation auprès de vingt-sept adolescents de la 5e secondaire dans un cours optionnel « Formation de la personne ». La question centrale de cette recherche se formule ainsi: comment une démarche autobiographique dans un contexte scolaire peut-elle contribuer à la construction identitaire d'adolescents en fin d'études secondaires? Cette étude a pour objectifs de comprendre le processus de la construction identitaire chez l'adolescent et d'explorer la démarche autobiographique comme outil d'accompagnement dans cette construction identitaire d'adolescents de la 5e secondaire tel que vécu dans un cours optionnel « Formation de la personne ». Les fondements théoriques et épistémologiques de la recherche s'appuient sur une vision globale de la formation. De plus, les visées de production de connaissance et de formation sont liées à la recherche-formation valorisant épistémologiquement la notion d'expérience personnelle et sociale, tout en mettant en évidence la façon dont l'identité se forme et s'enrichit dans l'action à travers des situations concrètes, des événements existentiels.
Dans cette recherche, deux analyses des matériaux ont été faites. Tout d'abord, par les auteurs des récits. En se positionnant en tant que chercheurs, ces derniers deviennent les premiers interprétants de leurs événements de vie. Une deuxième analyse a été réalisée selon la méthode d'analyse de théorisation afin de produire des connaissances sur la construction identitaire d'adolescents de la 5e secondaire et sur l'accompagnement d'une démarche autobiographique. La recherche démontre clairement que l'identité se construit progressivement d'un stade de vie à un autre et qu'il n'existe pas une adolescence, mais des adolescences. Le chemin de vie de chaque auteur est complexe et lie étroitement la relation à soi et la relation à autrui, les réalités individuelles et les réalités sociales ainsi que l'histoire transgénérationnelle dans laquelle l'adolescent est inscrit. Enfin, la démarche autobiographique s'avère un outil précieux dans la construction identitaire d'adolescents de la 5e secondaire. La démarche autobiographique soutient les auteurs dans le remaniement de leur rapport à soi, à l'autre et à la vie, les aide à faire le point sur leur vie, à prendre une distance à propos de certains événements avant de se propulser dans l'à-venir. Ces derniers ont acquis une plus grande conscience de soi, de l'autre et de leur environnement, ont développé des ressources personnelles et ont accru leur autonomie et leur affirmation de soi et ce, en se responsabilisant davantage vis-à-vis de leur vie. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Adolescence, Identité, Accompagnement éducatif, Démarche autobiographique, Recherche-formation, Méthode d'analyse de théorisation.
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Quand les étudiants universitaires communiquent à propos de la routine : entre milieu d'origine et nouvelles cohabitationsTomulescu, Raluca Ioana 07 1900 (has links) (PDF)
Lorsqu'on évoque la routine, ce qui nous vient d'emblée à l'esprit, ce sont les notions de paralysie, d'opposition au progrès ou au perfectionnement. Celles-ci s'inscrivent sans doute dans la situation socio-économique des sociétés occidentales d'aujourd'hui, qualifiées par certains auteurs (le premier étant Balandier) de surmodernes, qui voient le rapport au temps et à l'espace des individus, fondements des rapports sociaux et au monde, profondément modifiés : ils sont de plus en plus caractérisés par l'instantanéité, la mobilité, la vitesse, et le changement. Ainsi, s'éloignent les perceptions cycliques d'autrefois, reliées à la lenteur, à l'enracinement, à la durée et à la routine. Dans la littérature, le concept de routine n'a pourtant pas si mauvaise presse : les auteurs lui reconnaissent certes un sens péjoratif, hérité des principes de division du travail des époques smithienne puis fordienne, mais en décèlent tout autant les bienfaits. Ainsi, malgré que la routine puisse, dans certains cas, entraîner engourdissement ou torpeur, elle procure, grâce à la répétition du rythme des pratiques, structure, sécurité et ainsi stabilité et prévisibilité. Prenant assise sur ces considérations, la recherche a pour but d'explorer la place de la routine et les représentations dont elle fait l'objet dans un processus de (re)construction identitaire, ces représentations participant à la nature des interactions entre les individus. Plus précisément, les expériences de quatre jeunes adultes québécois de la génération « Y » ayant quitté le domicile parental, vivant en colocation et poursuivant leurs études, sont recueillies, grâce à une démarche qualitative et des entretiens semi-dirigés, sous forme de récits de vie thématiques. En effet, le processus de (re)construction identitaire entraîné par l'installation dans un nouvel environnement s'avère un terrain fertile pour la mise en place de routines, d'où sa pertinence d'étude. Pour ce qui est de la dimension générationnelle, elle nous permet de relier ces représentations de la routine à la situation socio-économique abordée plus tôt, puisque les jeunes adultes de la génération « Y » sont les premiers à avoir vécu quasi totalement dans le contexte de modification des rapports au temps et à l'espace évoqués précédemment. À partir du croisement des récits des quatre collaborateurs et des concepts retenus lors de la démarche théorique, plusieurs constats se dégagent, en ce qui concerne les jeunes adultes : 1) leur rapport à la routine est ambivalent : bien qu'existante, elle est inavouée ou contestée; 2) la routine, suivie tel un parcours, mène aux activités essentielles de l'existence; 3) la routine permet la ventilation mentale et la résistance au chaos; 4) la routine permet l'hygiène mentale, voire une certaine harmonisation des composantes de l'identité. Enfin, le repérage de ces constats nous a permis de comprendre que le contexte socio-économique ne pèse pas aussi lourd que nous l'aurions pensé dans le passage à l'action de routine des jeunes adultes; celui-ci est davantage en lien avec l'étape de vie qu'ils sont en train de traverser, entre-deux séparant l'adolescence de l'âge adulte, axée sur l'exploration. L'appropriation de l'univers quotidien est alors priorisée afin de « tâter » le maximum de possibilités avant la prochaine étape, la véritable entrée dans la vie adulte.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Routine, temps, espace, génération « Y », identité, théorisation ancrée
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Représentations de leur rôle d'acteur politique chez des personnalités politiques issues de la communauté haïtienne du QuébecMerveille, Hugo 07 1900 (has links) (PDF)
Depuis plusieurs années le Québec devient une société de plus en plus diversifiée avec un nombre grandissant de ressortissants en provenance de l'étranger venant s'y établir. Pourtant cette diversité fait défaut dans de nombreux espaces de la vie publique. En effet, les communautés ethnoculturelles minoritaires font face à un déficit de représentation dans les instances politiques et décisionnelles. Or, la participation politique de ces communautés soulève pour celles-ci des enjeux sociaux et identitaires. Ceci nous a porté à nous interroger sur la manière dont des personnalités politiques issues de la communauté haïtienne, une minorité visible, perçoivent leur rôle dans le milieu politique. Pour répondre à cette question, les concepts de minorité ethnique, d'identité sociale et de représentation sociale ont servi de cadre de référence pour comprendre le sens des actions de nos répondants dans l'univers social. La recherche est ancrée dans une perspective interactionniste en mariant contexte, vécu et représentation du rôle. La méthode de recherche qualitative nous a permis à travers des entretiens semi-directifs de brosser un portrait du rôle d'acteur politique tel que perçu par nos répondants. Nos résultats indiquent un fort intérêt communautaire chez les personnalités politiques issues de la communauté haïtienne dans leur manière d'envisager leur rôle politique. Leur rôle d'acteur politique est vu comme une stratégie de revendications sociales et de revendications identitaires principalement au bénéfice des groupes défavorisés et de la communauté d'origine. Ils ont également un souci de transformation de la société québécoise pour en faire un espace auquel tous ses fils et filles peuvent non seulement s'identifier mais aussi avoir les mêmes chances. Cependant, il est difficile de détacher aspects sociaux et aspects identitaires des rôles, ceux-ci évoluant de préférence sur un axe où ils s'interpénètrent. En nous référant à l'approche théorique des minorités actives de Moscovici (1996) nous constatons que leurs actions tendent principalement vers la normalisation et l'innovation sociale.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : minorité, communauté haïtienne, participation politique, représentation sociale, identité, reconnaissance sociale
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Cuando el norte es el sur : la representación de Uruguay en las memorias de comunicación e informes de pasantía de UQAM en Uruguay 2003-2010Banegas, Dafne 03 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire explore les échanges dans les axes géographiques de l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, et cherche à comprendre et à caractériser la représentation d'un pays en particulier, l'Uruguay. Nous proposons un cadrage conceptuel sur le pays étudié en tant qu'objet, Uruguay, qui prend en considération la représentation et la représentation sociale, l'imaginaire social, la communication internationale et interculturelle, et l'altérité et l'identité. L'étude est faite sur un échantillon des mémoires de maitrise en communication et des rapports de stage pour la période 2003-2010 des étudiants de deuxième cycle en communication, sciences politiques, sociologie et droit international de l'Université du Québec à Montréal, ayant participé au projet Uqamercosud. Ceux-ci ont visité l'Uruguay pour la première fois dans le contexte de l'école d'été. L'approche épistémologique est constructiviste. Pour sa part, un regard herméneutique nous sert de guide pour le travail avec les documents. Nous utilisons l'analyse de contenu, ainsi que l'analyse du discours, pour explorer et pour classer les éléments de la représentation de l'Uruguay. L'échantillon a permis de montrer un schéma cohérent de la représentation de l'Uruguay. Ce constat encourage à comprendre les phénomènes généraux de la communication internationale et interculturelle, avec le regard de la représentation sociale et les imaginaires sociaux. Les résultats nous permettent de délimiter une représentation coïncidente avec la pensée des chercheurs uruguayens mentionnés dans le cadre théorique. Cependant, ces auteurs, pour la plupart, n'ont pas été étudiés par les stagiaires avant de participer au projet. La représentation de l'Uruguay met en évidence la complexité du contexte géopolitique régional. D'autres constats sont la prédisposition favorable à la rencontre interculturelle des Uruguayens, ainsi que l'importance de la conjoncture économique à court terme. Pour sa part, le passé colonial maintient sa présence dans la définition de la culture uruguayenne.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : représentation, représentation sociale, imaginaire social, Uruguay, communication internationale et interculturelle, identité et altérité.
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Driftwood, making sense of a life informed by natureWalshe, Bridget. January 1999 (has links) (PDF)
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Déterminants de l'identité amoureuse et modèle inductif des processus d'influences normatives et individuelles : une perspective profaneDemers, Valérie 13 December 2024 (has links)
Les influences infléchissant l’identité amoureuse (ou l’image de soi comme partenaire amoureux) sont susceptibles de prendre diverses formes. La littérature atteste amplement des influences intrapersonnelles (p. ex., Andersen & Chen, 2002) et, par le biais des théories de l’attachement (p. ex., Zeifman & Hazan, 2008), des influences interpersonnelles (p. ex., parents et partenaires amoureux). Cependant, les niveaux d’analyse des phénomènes proposés par Doise (1982, 1984) invitent à considérer, en plus de sources intrapersonnelles et interpersonnelles, des influences positionnelles, associées à l’appartenance à des groupes sociaux (dont le sexe et l’orientation sexuelle) et idéologiques, telles les normes sociales. En effet, la théorie de l’identité sociale (p. ex.,Tajfel & Turner, 1979) et une conception bioécologique des influences sur le développement humain (Bronfenbrenner, 1979) suggèrent que de telles influences peuvent s’exercer sur l’identité amoureuse. Adoptant une perspective profane, la thèse vise à répertorier les éléments des divers niveaux d’analyse que des individus non spécialistes en sciences sociales identifient comme influençant l’identité amoureuse. Il s’agit aussi de déterminer si ces éléments sont associés au sexe et à l’orientation sexuelle, des influences positionnelles susceptibles de les influencer. De plus, la thèse vise à comparer cette conception profane aux perspectives expertes (c.-à-d., littérature). Enfin, la thèse ambitionne d’identifier des normes sociales influençant l’identité amoureuse et de comprendre les processus par lesquelles elles exercent leur influence. Des entrevues individuelles semi-structurées ont été réalisées auprès de 20 adultes, dont dix s’identifient comme non hétérosexuels et dix s’identifient comme hétérosexuels (5 femmes et 5 hommes dans chaque groupe). Les questions portent sur les forces qu’ils considèrent influencer l’identité amoureuse en général, sur les forces positionnelles et idéologiques, puis plus spécifiquement, sur le sexe et l’orientation sexuelle. Issus d’analyses de contenu qualitatives, les résultats indiquent que les participantes et les participants ont une vision complexe et nuancée des influences jouant sur l’identité amoureuse. En cohérence avec la littérature, toutes et tous mentionnent des éléments intrapersonnels (p. ex., identité générale) et un seul n’évoque pas d’éléments interpersonnels. La majorité évoque également des éléments positionnels (p. ex., statut social) et idéologiques (p. ex., rôles sexuels) ainsi que des médias de masse. Le sexe et l’orientation sexuelle ne paraissent pas associés à l’évocation d’éléments de certains niveaux d’analyse plutôt que d’autres, mais semblent moduler l’évocation d’éléments spécifiques à l’intérieur des niveaux. D’autres analyses de contenu révèlent que les normes sociales évoquées par les participantes et participants peuvent être regroupées en deux types de conceptions des relations amoureuses. La conception dominante comprend des normes qui décrivent et valorisent les relations hétérosexuelles, à l’intérieur desquelles les partenaires adoptent des rôles sexuels différenciés, et dévalorisent ce qui s’en écarte. Les conceptions alternatives sont formées de normes qui décrivent et valorisent plutôt des rôles non différenciés selon le genre, ainsi que des relations amoureuses homosexuelles, gaies et lesbiennes. Les processus par lesquels les normes dominantes ou alternatives influencent l’identité amoureuse sont présentés sous forme de modèle intégratif, s’appliquant aux femmes et aux hommes non hétérosexuels et hétérosexuels. Ces normes servent de standards auxquels les individus comparent leurs caractéristiques personnelles et leurs expériences. Bien que ces comparaisons puissent se solder par un sentiment de consonance, de cohérence, et des émotions positives, la plupart des individus éprouvent un sentiment de dissonance, d’incohérence, avec certaines normes dominantes, accompagné d’émotions négatives (p. ex., honte, colère) et d’atteintes à l’estime de soi. Cette dissonance les pousse à explorer les conceptions alternatives, à tenter de la gérer en utilisant des stratégies comportementales ou cognitives (p. ex., la justifier, la cacher, remettre les normes en question) ou à développer des critères d’autoévaluation favorisant une meilleure estime de soi. Les individus au statut social moins élevé ou appartenant à des groupes marginalisés ou défavorisés (p. ex., femmes et individus non hétérosexuels) sont particulièrement susceptibles de questionner, de critiquer, de rejeter ou de réviser les normes sociales. Bref, la thèse amène une compréhension élargie et nuancée des influences s’exerçant sur l’identité amoureuse. Elle informe sur les processus intrapersonnels, impliquant des cognitions, des émotions et des comportements, par lesquels les normes sociales dominantes et alternatives infléchissent l’identité amoureuse de tout individu, qui peut les accepter, les questionner ou les réviser afin d’atteindre une image positive de soi comme partenaire amoureux. / The forces influencing romantic identity (or self-image as a romantic partner) can take different forms. The scientific literature gives ample evidence of intrapersonal influences (e.g., Andersen & Chen, 2002), and, through attachment theories (e.g.,Zeifman & Hazan, 2008), of interpersonal influences (e.g., parents or romantic partners). However, the levels of analysis proposed by Doise (1982, 1984) suggest that positional influences, stemming from affiliations to social groups (including sex and sexual orientation), and ideological influences, such as social norms, should be considered in addition to those from intrapersonal and interpersonal sources. Indeed, both social identity theory (e.g., Tajfel & Turner, 1979) and a bioecological conception of influences on human development (Bronfenbrenner, 1979) suggest that such factors can influence romantic identity. Embracing a layperson’s perspective, this thesis seeks to identify the elements from Doise’s levels of analysis that individuals, who are not social science specialists, consider as determinants of romantic identity. Another objective is to verify if these elements are associated to sex and sexual orientation, positional influences that are likely to influence them. The thesis also aims to compare the layperson’s perspective emerging from the results to the expert perspectives (i.e., literature). Finally, the thesis endeavors to identify social norms influencing romantic identity and to delineate the processes by which they exert their influence. Semi-structured individual interviews were conducted with 20 adults, of which ten identify as non heterosexual and ten identify as heterosexual (5 women and 5 men in each group). Participants were questioned about the forces that they perceive to influence romantic identity in general, those of positional and ideological nature, and more specifically, about sex and sexual orientation. Results from qualitative content analyses reveal participants’ complex and nuanced outlook on the forces influencing romantic identity. Coherent with the literature, all participants mention intrapersonal elements (e.g., general identity) and all but one cite interpersonal elements. Most of them also evoke positional (e.g., social status) and ideological elements (e.g., sexual roles) as well as mass media. Sex and sexual orientation do not seem associated with a propensity to report elements from a given level of analysis, but they seem to modulate the evocation of specific elements within these levels of analysis. Other content analyses reveal that the social norms evoked by participants can be distinguished into two types of conceptions of romantic relationships. The dominant conception includes norms that describe and value heterosexual relationships, within which partners abide by differentiated sexual roles, and devalue anything that differs from it. In contrast, alternative conceptions of romantic relationships comprise norms that describe and value undifferentiated gender roles, as well as homosexual, gay, and lesbian romantic relationships. An integrative model, applicable to nonheterosexual and heterosexual women and men, describes the processes by which dominant or alternative norms influence romantic identity. Social norms act as standards against which individuals compare their personal characteristics and experiences. Although these comparisons can result in a feeling of consonance, harmony, and positive emotions, most individuals experience feelings of dissonance or incoherence with some dominant norms, negative emotions (e.g., shame, anger) and self-esteem issues. This dissonance pushes them to explore alternative conceptions, to try to reduce it through behavioral or cognitive dissonance management strategies (e.g., justification, clandestinity, questioning the norms) or to develop self-evaluation criteria that promote better self-esteem. Low status individuals, those who belong to disadvantaged or marginalized groups are particularly likely to question, criticize, reject, or revise social norms. In sum, the thesis proposes a broadened and nuanced understanding of the forces influencing romantic identity. It informs on the intrapersonal processes (involving cognitions, emotions, and behaviors) by which social dominant and alternative norms influence the romantic identity of individuals who can accept, question or revise them to favor a positive view of themselves as romantic partner.
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