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Apocalypse culturelle et temps cyclique dans La Débâcle d'Émile ZolaBernier, Marc-Antoine 04 1900 (has links)
Ce mémoire propose une lecture ethnocritique de La Débâcle (1892), l’avant dernier volume des Rougon Macquart d’Émile Zola, comme d’un « roman de l’ultime », soit une œuvre dont l’action, située à un moment de rupture sociale, marque un effondrement tant historique que culturel (Fabre, 2013). Il étudie les représentations des fins, autant la grande fin du Second Empire zolien que celles à l’échelle des personnages (deuil, mort, dépossession), qui prennent la forme d’interdiscours particuliers (Privat, 2005). Le premier chapitre porte sur la réactualisation d’imaginaires collectifs constitutifs de la France du XIXe siècle et d’avant, tels que l’historiographie micheletienne (le mythe national), le cycle Carnaval Carême ou les célébrations pascales, qui ont en commun leur adhésion à des logiques cycliques. L’historiographie micheletienne sert à placer la chute du régime dans le cycle des nations, notamment en opposant les règnes des deux Napoléon. Les logiques carnavalesques et quadragésimales gravitent autour du personnage de Napoléon III, qui, dans le « carnaval permanent » du Second Empire (Scarpa, 2000), incarne un étrange roi de carnaval quadragésimal. Les célébrations pascales, elles, se confondent aux logiques quadragésimales, en ce qu’elles représentent autant la mort que la résurrection de la patrie avec la Commune de Paris. Le second chapitre établit la trajectoire complète de Jean Macquart depuis sa présence dans La Fortune des Rougon (1871), roman des « Origines » jusqu’au Docteur Pascal (1893) qui clôt le cycle des Rougon-Macquart. Ce personnage qui a la charge de rebâtir la France à la fin de La Débâcle est une réminiscence d’une logique traversant le cycle zolien, celle de l’Éternel retour de la nature. Ainsi, la vie romanesque de ce personnage est étudiée dans les quatre romans de la série dans lesquels il apparaît afin de comprendre comment se justifie ce cahier des charges singulier du héros civilisateur. / This thesis provides an ethnocritical reading of La Débâcle (1892), the penultimate volume of Émile Zola’s Les Rougon Macquart, as a “novel of the ultimate”, that is a work whose action is set at a moment of social rupture marking both a historical and cultural collapse (Fabre, 2013). It studies the representations of endings in the novel, including both the downfall of the zolian Second French Empire and the personal hardships of the characters (including mourning, death, dispossession), which take the form of particular interdiscourses (Privat, 2005). Thus, the first chapter of this thesis focuses on the resurgence of collective imaginaries typical of 19th century France, such as Micheletian historiography, the Carnival Lent cycle or Easter celebrations, which share their adherence to cyclical logics. Micheletian historiography makes it possible to read the fall of the Second French Empire as part of the cycle of nations, by comparison between the reigns of the two Napoleons. The carnivalesque and quadragesimal logics revolve around the character of Napoleon III, who, in the “permanent carnival” of the Empire (Scarpa, 2000), embodies a strange carnival king in Quadragesima. The Easter celebrations merge with the Lenten logics, in that they both represent the death and resurrection of the country during and after the Paris Commune. The second chapter focuses on the complete trajectory of Jean Macquart, from his start in La Fortune des Rougon (1871) – the “Origins” of the Rougon Macquart – to his epilogue in Le Docteur Pascal (1893), the last volume of the series. This character, who oversees rebuilding France at the end of La Débâcle, is a reminiscence of a logic crossing the length of the Zolian cycle, that of the Eternal return of nature. Thus, the narrative “life” of this character is studied in the four novels in which he appears, this to understand how the series justify his power as a civilizing hero.
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La réception de la Constitution anglaise en France au XIXème siècle. Une étude du droit politique français / The representation of the English Constitution in French nineteenth century. A study of Political LawPasquiet-Briand, Tanguy 01 October 2015 (has links)
Le modèle réformiste de la Constitution de l’Angleterre a intellectuellement dominé la France du XIXe siècle. Synthèse des aspirations françaises visant la stabilité politique, cette représentation mêle un historicisme de l’accomplissement libéral du gouvernement représentatif et une adhésion à la légitimation coutumière de l’innovation. Elle procède d’un jeu de projections contradictoires sur la Constitution anglaise. D’une part, les libéraux romantiques identifient dans ses institutions, les conditions propres à préserver l’individu des abus du pouvoir et à permettre le développement de la démocratie. D’autre part, les traditionalistes perçoivent dans la continuité historique de l’Angleterre, les bienfaits structurants de la hiérarchie sociale et de la liberté aristocratique. Plus particulièrement, les Doctrinaires décèlent, dans la morphologie civilisationnelle de l’Angleterre, une société déployant la liberté dans l’ordre. C’est dans le parlementarisme, produit historique de l’évolution institutionnelle anglaise, que la doctrine politique finit par identifier le régime politique susceptible de clore les tensions révolutionnaires françaises. Pensé comme une matrice libératrice des énergies individuelles et conservatrice de l’ordre politique et social, il dépossède le chef de l’Etat de son pouvoir personnel, dans la mesure où il le rend irresponsable. En outre, il consacre le règne de l’opinion publique par la prédominance de la chambre élective et par la reconnaissance de la responsabilité politique des ministres. Enfin, il encadre l’action politique par les usages historiques hérités de la monarchie représentative. Fondé sur un projet politique, le parlementarisme français donne corps à une philosophie prudentielle du droit constitutionnel. Celle-ci conçoit la constitution comme un cadre institutionnel au sein duquel l’agir politique doit pouvoir adapter la société à son stade de développement historique. Le laconisme des Lois constitutionnelles de la Troisième République témoigne de l’enracinement de ce réformisme constitutionnel. Plus qu’un compromis politique de circonstances, il cristallise en effet une politique constitutionnelle libérale et conservatrice. Ce travail entend montrer qu’elle résulte de la modélisation française de la Constitution anglaise au XIXe siècle. / The reformist model of the English Constitution was intellectually predominant in nineteenth century France. As a synthesis of French yearnings for political stability, this representation historicises the liberal achievement of representative government and endorses the legitimacy of innovation through custom. It results from contradictory visualisations of the English Constitution. On the one hand, romantic liberals identify in its institutions the necessary elements to protect individuals from abuses of power and to allow the development of democracy. On the other hand, traditionalists perceive in England’s historical continuity the structuring benefits of social hierarchy and aristocratic freedom. More particularly, French Doctrinaires see through the morphology of the English civilization a society that secures freedom within order. French thinkers recognise in parliamentarism, as a product of England’s institutional evolution, the political regime capable of putting an end to French revolutionary tensions. As a mould that both liberates the energies of individuals and protects the political and social order, it renders the Head of State irresponsible and thus strips him of personal powers. Furthermore, it establishes the reign of public opinion through the superiority of the elected chamber and the recognition of government responsibility. Finally, it disciplines political action through the historical practices inherited from representative monarchy. Based on a political project, parliamentary government in France gives substance to a prudential philosophy of constitutional law. This philosophy views the constitution as an institutional framework within which political action must be able to adapt society to its historical phase of development. The laconism of the constitutional laws of the Third Republic reflects this constitutional reformism. Rather than a circumstantial political compromise, it crystallizes a liberal and conservative constitutional policy. The present study aims to show that it is the result of how the English Constitution has been modeled in France during the nineteenth century.
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O jovem Pedro Américo entre arte, ciência do belo e um outro nacional / -Maciel, Fábio D\'Almeida Lima 01 August 2016 (has links)
Esta Tese concentra seu interesse nos anos de formação do pintor e filósofo brasileiro Pedro Américo de Figueiredo e Mello (1843-1905). Toma como objetos principais de reflexão as suas primeiras obras autorais - escritas e pictóricas -, produzidas no fim de sua bolsa de estudos na Europa, especialmente em Paris, concedida diretamente pela Casa Imperial brasileira. São os textos \"La réforme de l\'École des Beaux-Arts et l\'opposition\" (1863), Considerações Filosóficas sobre as Belas Artes entre os Antigos (1864), Cartas de um Plebeu (1865), e a pintura A Carioca (1863-64). A partir dessas produções, discutem-se retrospectivamente os estudos artísticos e científicos realizados por Américo no Rio de Janeiro, em Paris e em outras cidades européias, suas inclinações artísticas e filosóficas, e suas relações com alguns artistas e políticos, no Brasil e no exterior. Apresenta-se como hipótese central o esforço do artista em estruturar uma teoria artística e seu primeiro projeto político endereçado às artes no Brasil, que proverão as bases permanente para várias de suas atuações ao longo da carreira. Defende-se se tratar de uma teoria interessada em revelar o \"Belo ideal\", mas um \"ideal moderno\"; e de um projeto centrado na valorização social do artista por meio de uma demanda permanente de instrução teórica e filosófica; na expansão \"universal\" e obrigatória do ensino do desenho; e na fundação de uma arte nacional que se opusesse - com o aporte das teorias sobre as diferenças entre as \"raças\" humanas - ao indianismo que, nas artes plásticas, ganhava força no país, a partir dos anos 1860. / Dans cette thèse, nous nous sommes intéressés à la période de formation du peintre et philosophe brésilien Pedro Américo de Figueiredo e Mello (1843-1905). Nous y étudions les premières oeuvres écrites et picturales de cet artiste, produites à la fin d\'une bourse d\'études à Paris, offerte directement par la Maison de l\'Empereur brésilien. Ces travaux sont La réforme de l\'Ecole des Beaux-Arts et l\'opposition (1863), Considérations Philosophiques sur les Beaux-Arts des Anciens («Considerações Filosóficas sobre as Belas Artes entre os Antigos») (1864), Lettres d\'un plébéien («Cartas de um Plebeu») (1865), et la peinture A Carioca (1863-64). A partir de ces productions, nous discutons la démarche d\'études artistiques et scientifiques poursuivies par Américo à Rio de Janeiro, à Paris et dans d\'autres villes européennes. Nous analysons ses intérêts artistiques et philosophiques, et les relations qu\'il avait directement ou indirectement établies avec des artistes et des politiciens, au Brésil et à l\'étranger. VII L\'hypothèse principale de cette thèse concerne l\'effort de l\'artiste à structurer une théorie artistique et, aussi, un projet politique pour les arts au Brésil. Le premier servira de base permanente à plusieurs d\'autres tout au long de sa carrière. Notre postulat de départ est qu\'il s\'agit d\'une théorie adressée à la réalisation du « Beau idéal », mais dans une perspective comprise comme « moderne »; et d\'un projet axé sur la valorisation sociale de l\'artiste, nourrie par une demande permanente de son apprentissage théorique et philosophique; par l\'expansion « universelle » et obligatoire de l\'enseignement du dessin; et, finalement, par la fondation d\'un art national qui devrait être « blanc », aux yeux d\'Américo, en s\'opposant de cette manière à la représentation de l\'indigène, représentation qui, à partir des années 1860, devenait un symbole important pour les arts plastiques au Brésil.
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Les terres cuites figurées de la collection Raffaele Gargiulo au Musée National de Naples : recherches sur le goût et le marché de l'art dans la première moitié du XIXe siècle / The figured terracottas of Raffaele Gargiulo’s collection in the National Museum of Naples : research on the taste and the art market in the first half of the 19th century / Le terrecotte della collezione di Raffaele Gargiulo al Museo Archeologico Nazionale di Napoli : ricerche sul gusto e sul mercato d’arte nella prima metà del XIX secoloBerriola, Riccardo 05 December 2014 (has links)
La these analyse la collection de terre cuite de Raffaele Gargiulo (1785-après 1864), céramiste et restaurateur affirmé, personnage de première importance du Musée de Naples, marchand napolitain d'antiquité des années 20 et 30 du XIXe siècle. La proposition de vente de sa collection au Musée de Naples est faite en décembre 1852. Après deux années de dures négociations le 29 mai 1855 la vente se conclut pour 6000 ducats. Pour comprendre le personnage de Gargiulo en tant que marchand d'oeuvre d'art, 315 documents, conservés dans l'Archive d'État de Naples et la Surintendance de Naples, ont èté analysés. L'étude de 11 arrêtés royaux entrés en vigueur entre 1807 et 1852, ont permis de reconstruire le cadre législatif en vigueur de l'époque. La petite plastique, la classe la plus nombreuse, représente environ les trois quarts de la collection de terre cuite. En ce qui concerne les provenances, les Pouilles et la Campanie sont largement dominantes avec 578 objets (95.54% de la collection entière): dans le détail on note que les localités se trouvant aux premières places sont aussi bien les Pouilles (Gnathia, Ruvo et Canosa) que la Campanie (Capoue et Calès), plus célèbres pour les fabrications coroplastiques. Le matériel architectonique va de la fin du VIe s. av. J.- C. au I Ier s. ap. J.-C., le matériel coroplastique se situe entre la moitié du IVe s. et la fin du IIIe s. av. J.-C., la céramique à décoration plastique et polychrome et celle achrome entre le IVe et le IIIe s. av. J.-C., alors que la chronologie des vases modelés va de la fin du VIe et le IIIe s. av. J.-C. Enfin, les lampes à huile sont toutes datées entre la première moitié et le dernier quart du Ier s. ap. J.-C. / The thesis analyzes the collection of terracottas of Raffaele Gargiulo (1785-after 1864), ceramist and restorer, leading figure of the Museum of Naples, neapolitan merchant of antiquity in the twenties and thirties of the 19th century. The proposed sale to the Museum of Naples of his collection is made in December 1852, but only after more than two years of hard deals it comes to the purchase on May 29th, 1855, for 6000 ducats. In order to understand the figure of Gargiulo as merchant of art 315 documents, kept in the State Archive of Naples and in the Historical Archive of the Archaeological Superintendence of Naples, have been analyzed. By the study of 11 royal decrees dated between 1807 and 1852 the legislative framework in force at the time was rebuilt, as part of the trade and export of archaeological and art objects. In the Gargiulo’s collection of terracottas the little plastic (443 specimens, 73.88%) is the most documented class, accounting for about three-quarters of the collection. About the provenances, Apulia and Campania with 578 items, the 95.54%, prevail. At the top lie the towns, both in Apulia (Gnathia, Ruvo and Canosa) and Campania (Capua and Cales), most famous for the coroplastic products. If the architectural material is dated from the end of the 6th century BC to 1st century AD, the coroplastic material lies mostly between the mid-4th century BC and the end of the 3rd BC. The pottery ranges between the 4th century and 3rd century BC, especially the plastic and polychrome decoration and the achromatic ceramic; the chronology of plastic vessels is more varied, between the late 6th and 3rd centuries BC. The lamps, finally, are dated to 1st century AD. / La tesi analizza la collezione di terrecotte di Raffaele Gargiulo (1785-post 1864), ceramista e restauratore affermato, figura di primo piano del Museo di Napoli, grande mercante napoletano di antichità degli anni Venti e Trenta dell'Ottocento. La proposta di vendita al Museo di Napoli della sua collezione viene fatta nel dicembre del 1852, ma dopo oltre due anni si giunge all'acquisto, il 29 maggio 1855, per seimila ducati. Per inquadrare la figura del Gargiulo come mercante di opere d'arte sono stati analizzati 315 documenti custoditi nell'Archivio di Stato di Napoli e nell'Archivio Storico della Soprintendenza Archeologica di Napoli. Attraverso lo studio di 11 regi decreti tra il 1807 e il 1852 si è ricostruito il quadro legislativo in vigore all'epoca nell'ambito del commercio e dell'esportazione di reperti archeologici e oggetti d'arte. Nella collezione Gargiulo di terrecotte la piccola plastica (443 esemplari, pari al 73.88%) è la classe più documentata, rappresentando circa i tre quarti della collezione. Tra le provenienze prevalgono la Puglia e la Campania con 578 oggetti, il 95.54%. Ai primi posti si collocano le località, sia pugliesi (Egnazia, Ruvo e Canosa) che campane (Capua e Cales), più celebri per i prodotti coroplastici. Se il materiale architettonico va dalla fine del VI a.C. al I d.C., quello coroplastico si colloca per lo più tra la metà del IV e la fine del III a.C. La ceramica spazia tra il IV e il III secolo a.C., soprattutto per la ceramica a decorazione plastica e policroma e per quella acroma, più varia è la cronologia dei vasi plastici, tra la fine del VI e il III a.C. Le lucerne, infine, si datano nell'ambito del I secolo d.C.
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Historiographie de Paul Tannery et réceptions de son œuvre : sur l'invention du métier d'historien des sciencesPineau, François 11 December 2010 (has links) (PDF)
Paul Tannery (1843-1904) est aujourd'hui considéré, par la communauté des historiens des sciences, comme une de ses figures patrimoniales. En effet, c'est déjà l'ampleur de sa production historique qui lui vaut cette notoriété, alors qu'il mène toute sa carrière dans les Manufactures de l'État. Coéditeur des Œuvres de Fermat et des Œuvres de Descartes, il est aussi un spécialiste des sciences antiques, dont notamment les trois ouvrages (Pour l'histoire de la science hellène, La Géométrie grecque, Recherches sur l'astronomie ancienne) font époque aux côtés de son édition des Opera omnia du mathématicien Diophante d'Alexandrie. À la fin du XIXe siècle, tandis que l'histoire des sciences se manifeste essentiellement en marge des sciences, en philosophie et dans des pratiques érudites, Paul Tannery revendique pleinement le titre d'historien. Et par là même, il appelle à l'autonomie de l'histoire des sciences, comme discours particulier sur la science, avec ses enjeux et ses méthodes propres. Mais, alors qu'il tient cette place au panthéon des historiens des sciences, celle-ci n'a été examinée et critiquée depuis un siècle, que par des études touchant surtout un point particulier de son historiographie, à savoir son plaidoyer pour une histoire générale des sciences. L'enjeu de notre thèse est de montrer la participation de l'œuvre de Tannery à l'invention du métier d'historien des sciences. Par une lecture globale de son œuvre redonnant une place de choix à ses travaux d'érudition, nous cherchons d'une part à éclairer sa pratique historienne de polytechnicien versé dans les humanités, de l'autre à caractériser son action en faveur de l'autonomie de l'histoire des sciences.
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Économie de la perversité baudelairienne. Une lecture de Donner le temps de Jacques DerridaCotton Lizotte, Nicholas 08 1900 (has links)
Jacques Derrida n’a écrit qu’un seul ouvrage sur Baudelaire : Donner le temps I. La fausse monnaie (1991). Dans cette étude, il s’agit de préciser, notamment autour de la question de la perversité, les liens unissant le poète au philosophe en accordant une attention particulière aux textes « Le mauvais vitrier » (Baudelaire), « The Imp of the Perverse » (Edgar Poe), « La fausse monnaie » (Baudelaire) et Mémoires d’aveugle (Derrida). Imbriquées dans une logique de l’événement, les deux notions de perversité et de don peuvent s’éclairer mutuellement et ont des répercussions jusque dans les textes et pour la littérature elle-même. / Jacques Derrida only wrote one book on Baudelaire, entitled Given Time: I. Counterfeit Money (1991). With special focus on a number of other texts, including “The Bad Glazier” (Baudelaire), The Imp of the Perverse (Edgar Allan Poe), “Counterfeit Money” (Baudelaire) and Memoirs of the Blind (Derrida), this analysis clarifies the relations linking the poet to the philosopher, particularly with regard to the question of perversity, or rather, in Poe’s words, perverseness. Bound up in event logic, the two notions of perversity and gift can explain one another and their repercussions are far-reaching both in the texts and in literature itself.
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Deux scènes de cannibalisme dans la peinture de Francisco de Goya y Lucientes : essai pictural sur la nature humaineLaliberté, Bianca 05 1900 (has links)
Ce mémoire vise à élargir, à l'aune d'une approche herméneutique jaussienne, l’interprétation de deux tableaux de Goya portant des titres qui leur ont été donnés a posteriori : "Cannibales montrant des restes humains" (1800-1808?) et "Cannibales préparant leurs victimes" (1800-1808?). Notre analyse se fonde en premier lieu sur une description de la matérialité des œuvres ; nous fournissons la première lecture de la relation entre ces tableaux et en défendons par ailleurs le statut de diptyque. Nous proposons ensuite une analyse critique de la réception des deux tableaux. Puis, dans la mesure où ces œuvres sont les premiers exemples où apparaissent en peinture des « sauvages » cannibales, nous explorons l'horizon iconographique du cannibalisme afin d'y chercher des images comparables. Cette tradition figurative paraît se réduire à trois catégories, à savoir: l’image coloniale, la caricature et la peinture mythologique. Ensuite, en partant de l'hypothèse répandue et héritée du romantisme que ces œuvres constituent des représentations de la nature humaine, nous tentons de les réinscrire dans l'horizon historique et philosophique dont est issue cette notion. Nous nous penchons tout spécifiquement sur les pensées philosophiques de Thomas Hobbes et de Jean-Jacques Rousseau, qui articulent des conceptions contraires de la nature humaine : si pour l’un, celle-ci est cruelle, pour l’autre elle est fondamentalement bonne. Ainsi, pourrons-nous mieux situer ces deux tableaux par rapport à cette notion à l’aune de son contexte d’émergence spécifique, notion que Goya a certainement découvert à travers les Ilustrados qui incarnent la philosophie des Lumières en Espagne. Nous désirons démontrer de quelle manière ces œuvres pensent et comment, par l'entremise de leurs propres moyens, elles en viennent à se distancier, en les dépassant, les horizons iconographique et philosophique dont elles participent. / The present research project aims to broaden the interpretations of two paintings of Francisco de Goya, whose titles were attributed to them a posteriori: "Cannibals Gazing at their Victims" (1800-1008?) and "Cannibals Preparing their Victims" (1800-1008?). The analysis begins with a description of the materiality of the paintings. This section represents the first reading of the works’ structural connections, and suggests that the two images are in fact two parts of a diptych. We will then delve into a critical exploration of their reception. Since these images are the two first examples of cannibal figures inspired by colonial imagery to appear in the Western art historical tradition of painting, we explore the iconographical horizon of cannibalism in order to find comparable images, the likes of which are divided into three categories: colonial images, caricature, and mythological paintings. Afterwards, considering the widespread and romantic interpretation of these paintings as representations of human nature, we will attempt to reinscribe them within the historical and philosophical spheres from which this notion derives. We focus on the ideas of Thomas Hobbes and Jean-Jacques Rousseau, whose conceptions of human nature are contradictory towards each other. While Hobbes suggests that the nature of humanity is cruel, Rousseau deems it fundamentally good. This notion is one that Goya probably encountered himself while frequenting the Ilustrados – or, the more prominent figures of the Spanish Enlightenment. As a result, we will be able to situate the two paintings with respect to their specific context of emergence. Through the examination of these horizons, we aim to demonstrate the ways in which these two paintings think, and how, through their own resources, they deviate from – or even surpass – the iconographical and philosophical situations from which they hail, and to which they respond.
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À la redécouverte de la Palestine : le regard sur l’autre dans les récits de voyage français en Terre sainte au dix-neuvième siècle / Revealing Palestine : the epresentation of the other in french travel narratives about the Holy Land in the nineteenth centuryGalazka, Guy 25 January 2010 (has links)
Le renouveau d’intérêt pour la Terre sainte en Europe au XIXe siècle incite de nombreux voyageurs à publier leurs souvenirs à leur retour en France. L’analyse de ces textes montre que ces pèlerins des temps modernes ont en commun l’ambition de ne pas se limiter à décrire les Lieux saints visités, mais de rendre également compte de l’environnement géographique et ethnographique de la Palestine, de rapporter leurs impressions, de relater des anecdotes. Le lecteur est donc confronté à un narrateur qui revendique son identité propre, indépendamment du voyage. En présence de ce caractère éminemment subjectif, force est de constater que loin de s’inscrire dans un discours aux contours bien définis, les récits de voyage français en Palestine du XIXe siècle font résonner des voix diverses, souvent contradictoires, qui soulignent les grandes différences entre l’Occident et l’Orient, sans présenter une vision homogène de l’un ou de l’autre. / The revival of European interest in the Holy Land in the nineteenth century prompted manytravellers to seek to publish their accounts on their return to France. The analysis of thesetexts shows that these modern-day pilgrims found it necessary not to confine themselves todescribing the Holy Places, but also to reveal the geographical and ethnic environment ofPalestine, to express their feelings, to recount anecdotes. The reader is thus confronted with anarrator who is fully aware of his own identity, regardless of the journey undertaken. In viewof their subjective nature, one cannot fail to notice that nineteenth-century French travelnarratives about Palestine, rather than being part of a well-defined discourse, « speak » withmany different, often contradictory voices, which outline the major differences between theWest and the East, without presenting a homogenous image of one or the other.
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Auguste Couder, peintre d’histoire (1790-1873). Catalogue raisonné de l'oeuvre / Auguste Couder, a historical painter (1790-1873). Descriptive catalogue of his worksWalkowska-Boiteux, Joanna 03 June 2010 (has links)
Peintre d’histoire actif dès le début de la Restauration jusqu’au Second Empire, membre de l’Académie des beaux-arts et officier de la Légion d’honneur, Auguste Couder représente parfaitement toute une génération d’artistes reconnus de leur vivant, mais oubliés par la suite. Méconnue de nos jours, son œuvre, riche et variée, mérite pourtant d’être redécouverte. Elève fidèle de David, fortement marqué par l’enseignement de son maître, Couder se distingua en tant qu’un excellent dessinateur qui ne négligeait pas pour autant la couleur. Sollicité pour de nombreuses commandes officielles et privées, il réalisa un grand nombre d’œuvres inspirées tantôt de l’histoire – aussi bien antique que nationale, tantôt de la religion ou de la littérature. Peintre prolifique, exposant régulièrement aux Salons des années 1814-1848, il participa également à plusieurs travaux de décoration d’édifices civils et religieux. Pourtant, jusqu’à présent, sa création ne fit l’objet d’aucune étude. Cette thèse a pour objectif de combler cette lacune, en retraçant la carrière de Couder d’une part, et en établissant le premier catalogue raisonné de son œuvre, d’autre part. Comprenant près de 400 peintures et dessins, dont plusieurs sont inédits, ce catalogue met en évidence la richesse de la création artistique de Couder laquelle retrouve ainsi sa place dans l’histoire de la peinture du XIXe siècle. / Auguste Couder, a historical painter active from the outset of the French Restauration to the Second Empire, a member of the Académie des beaux-arts (Academy of Fine Arts) and an Officer of the Legion of Honour, is a true representative of a whole generation of painters who were recognised as such during their lifetime but forgotten afterwards. Little known today, his works, abundant and varied, well deserve to be rediscovered. As a loyal student of David whose teaching greatly influenced him, Couder stood out as an excellent drawer but was nevertheless much interested in colours. He was commissioned numerous orders, from official and private sources, for paintings of a historical nature – both ancient and national – and inspired by religion and literature. A prolific artist, he participated regularly in the Salon held between 1814 and 1848 ; he also took part in several decorative works for official and religious edifices. Yet, his works have never been the subject of any study. The object of the present thesis is to remedy this situation by reviewing his whole career as well as drawing up, for the first time, a full descriptive catalogue of his works. This catalogue, which comprises some 400 paintings and drawings – several of which are unpublished, highlights the rich creation of Couder, reinstating him in the history of the 19th century arts.
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Échos d’une tradition mythologique américaine : Joseph Légaré et le tableau d’histoire (1825-1855)Garon, Sandrine 08 1900 (has links)
Pour respecter les droits d'auteur, la version électronique de ce mémoire a été dépouillée de ses documents visuels et audio-visuels. La version intégrale du mémoire a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal. / Ce mémoire s’intéresse à la façon dont s’intègrent les tableaux à sujets historiques du peintre canadien-français Joseph Légaré (1795-1855) au sein d’une tradition américaine de représentation picturale. L’analyse du corpus de l’artiste suggère que ce dernier participe à la diffusion de récits mythologiques propres à l’Amérique : à cet effet, la comparaison des œuvres de Légaré aux séries de tableaux du peintre états-unien Thomas Cole (1801-1848) souligne la présence d’une structure cyclique similaire, inspirée des mythologies européennes, mais dans laquelle sont réactualisées de nouvelles données (territoriales, socioculturelles, politiques) proposées par le continent américain. Ainsi, la production de Légaré s’ordonne en fonction d’un archémythe principal, celui de la régénérescence de la nation, et de mythes fondateurs qui retracent les débuts de l’histoire coloniale, alors que se côtoyaient l’Amérindien et le missionnaire jésuite. Tandis que le premier, par association symbolique, devient une figure de rhétorique prédominante dans le discours identitaire tenu par l’artiste, le second y est plutôt célébré pour sa résistance à l’Autre et son courage. À ce chapitre, cette étude démontre l’existence d’une filiation effectuée par l’artiste entre les Canadiens français, les communautés autochtones et les martyrs jésuites, laquelle repose sur le destin tragique qui leur est respectivement associé et le statut de victime qu’ils endossent. Ainsi, la mythologie nationale véhiculée dans les œuvres de Légaré s’articule autour de mythes dépresseurs, axés sur l’idée d’une nation vaincue, mais qui, par la prise en charge de sa mémoire collective, pourra un jour renaître de ses cendres. / The purpose of this study is to integrate the historical paintings of French Canadian painter Joseph Légaré (1795-1855) into an American tradition of pictorial representation. The analysis of the artist’s corpus suggests that he participates in the diffusion of American mythological narratives. Indeed, the comparison between the paintings of Légaré and those of the American painter Thomas Cole (1801-1848) underlines the presence of a similar cyclic structure, inspired by European myths, but in which are updated new territorial, cultural and political data specific to the American continent. From this perspective, the artistic production of Légaré organizes itself according to a main “archémythe”, one of national renewal, and some founding myths, which redraw the beginnings of colonial history, where the Amerindian and the Jesuit missionary predominated. The Indian, by symbolic association, becomes a rhetorical figure in the discourse of national identity formulated by the artist, whereas the Jesuit martyr is rather celebrated for his resistance and his courage in front of the other. In this regard, this study demonstrates the existence of an association made by the painter between French Canadians, Native people and Jesuit martyrs, which is based on the tragic fate that is associated with each group and the status of victim that they had to assume. Consequently, the national mythology represented in the works of Légaré is structured around depressant myths, based on the idea of a defeated nation, but which, by the creation of a collective memory, can, one day, rise from the ashes.
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