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Des relations entre les structures musicales et les contextes sociaux dans un répertoire de "sessions" instrumentales irlandaisesVerron, Damien 10 1900 (has links)
La version intégrale de ce mémoire [ou de cette thèse] est disponible uniquement pour consultation individuelle à la Bibliothèque de musique de l’Université de Montréal (www.bib.umontreal.ca/MU) / Instants et espaces investis par la musique, les sessions sont actuellement en Irlande un marqueur d’expression culturelle. En surface, celles-ci peuvent être définies en tant que regroupement prévu ou spontané de plusieurs musiciens dans le but de faire de la musique et de passer un agréable moment en communauté. Toutefois, un travail d'enquête réparti sur sept années de recherches dans le nord-ouest irlandais a révélé qu'en profondeur, les sessions représentent un phénomène socioculturel complexe, phénomène social autant que musical, fait musical autant que social, édifice symbolique mixte tissé d'interactions dont la combinatoire à chaque fois renouvelée implique un jeu de relations entre le facteur individuel et les stratégies collectives qui, radicalement, affectent l’ensemble de la structure de l’événement. Comprendre le fonctionnement d'une session revient alors à poser un certain nombre de questions ayant pour finalité de révéler la manière dont les deux pôles du social et du musical se trouvent, en même temps que distincts, inextricablement liés. Les sessions musicales se révèlent ainsi sources d'un certain nombre de problèmes, lesquels, a priori motivés par une connaissance spécifique à notre objet d'étude, conduisent à dépasser le domaine exclusif de l'Irlande pour venir affronter les questionnements plus larges que pose l'ethnomusicologie contemporaine. La présente thèse s'organise en cinq chapitres. Un premier est consacré à une description générale des sessions. L'attention est portée sur les liens dynamiques opérant entre ce qui relève du musical et ce qui procède d'un ordre plus spécifiquement social. Les questions alors soulevées engagent un second chapitre, dont l'organisation est bipartite. Y sont alors exposés, dans un premier temps, les grands axes problématiques sur lesquels cette thèse repose, et dans un second, les réponses méthodologiques impliquées par cette même problématique. Un troisième chapitre consiste à mettre en place l'ensemble des outils nécessaires à la conduite des analyses, à travers une réflexion portant sur les propriétés systématiques de l'ensemble des paramètres sociaux et musicaux caractéristiques de ce que sera notre corpus. L'étape suivante, quatrième chapitre de la thèse, se fonde sur les analyses comparatives d'un corpus de 26 pièces musicales, collectées dans le cadre de 7 situations de sessions distinctes. À travers un cinquième chapitre, le travail se termine enfin par une synthèse fondée sur l'intégralité des résultats analytiques obtenus dans le chapitre précédent. / As periods of time and spatial entities invested by music, sessions in Ireland nowadays are a marker of cultural expression. Superficially, those can be defined as a gathering, planned or spontaneous, of several musicians with the prospect to produce music and to share a nice moment together. Yet, a survey pursued over a seven-year research work in north-western Ireland revealed that, in depth, sessions represent complex socio-cultural events, social as much as musical, musical as well as social happening, symbolic entity enriched by interactions whose permanently renewed combination reflects the interplay between individual factors and group strategies, that, radically, affect the whole structure of the event. To understand how a session functions then requires raising a number of questions whose end is to elucidate how the two poles, social and musical, happen to be inextricably linked, though distinct at the same time. Musical sessions thus become a source of problems which, a priori connected to the amount of knowledge specific of our topic, lead to overcome the exclusive domain of Ireland up to facing the broader issues of contemporary ethnomusicology. The present thesis includes five chapters. The first one is a general description of sessions. Attention is paid to the dynamic links operating between what belongs to music and what proceeds from a line more specifically social. Questions then raised trigger a second chapter, whose content is bipartite. First are exposed the major problems on which the thesis rests, and secondly the methodological answers related to the given problematic. A third chapter consists of setting the spectrum of methods required to conduct analyses, through a reflexion bearing on the system properties of the whole range of social and musical parameters that characterize this work. Next step, the fourth chapter is based on the comparative analysis of 26 musical pieces that were collected in the context of seven different situations in distinct sessions. In the fifth chapter, the thesis ends with a synthesis of all analytical results as gathered in the previous chapters.
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Reconnaissance sociale et intégration des immigrants en milieu rural: le cas du Haut-Lac-Saint-JeanMorin, Vicki 08 1900 (has links)
Les politiques provinciales en matière d'immigration au Québec s'orientent depuis quelques décennies vers la régionalisation des personnes immigrantes, afin de faire bénéficier aux milieux régionaux et ruraux des avantages de leur présence. La présente étude examine, dans une perspective ethnographique, comment s'articulent les liens entre la reconnaissance sociale démontrée par les Québécois originaires du Haut-Lac-Saint-Jean envers les immigrants qui s'y établissent, et l'intégration de ces derniers à leur nouvelle communauté d'accueil. À travers une recension des variations de l'expérience de l'altérité observées dans le milieu, l'étude révèle les conditions d'émergence de la reconnaissance et les facteurs qui la freinent. / Provincial immigration policies in Quebec are oriented towards the regionalization of immigrants, in order for regional and rural areas to benefit from their presence. This study adopts an ethnographic perspective to examine how social recognition shown by native Quebecers toward immigrants who settle in the Haut-Lac-Saint-Jean area is linked to the integration of the newcomers to their host community. Through a review of the various experiences of alterity observed in the region, my study reveals the conditions that foster the emergence of recognition and the factors that serve to make it less likely.
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Vivre la musique judéo-espagnole en France : de la collecte à la patrimonialisation, l’artiste et la communautéRoda, Jessica 09 1900 (has links)
Doctorat réalisé en cotutelle avec l'Université Paris Sorbonne. La version intégrale de cette thèse est disponible uniquement pour consultation individuelle à la Bibliothèque de musique de l’Université de Montréal (www.bib.umontreal.ca/MU). / La question centrale de cette recherche s’inscrit dans la foulée des problématiques autour de la patrimonialisation, de la performance et de la mise en scène des pratiques musicales. Elle vise plus précisément à comprendre comment et pourquoi les Judéo-espagnols de France,
installés depuis le début du XXe siècle, utilisent les pratiques singulières des musiciens et chanteurs professionnels majoritairement externes à la communauté pour revendiquer leur patrimoine musical collectif et affirmer leur identité. La chercheuse replonge dans le passé afin de saisir comment le répertoire musical s’est construit et est devenu un objet quasiment exclusif au monde de l’art, alors qu’il reste associé aux répertoires dits « traditionnels ». En vue d’interroger la judéo-hispanité musicale et déterminer ce qui la caractérise au présent, une ethnographie multi-site auprès des artistes et de la communauté est proposée. Enfin, pour comprendre le sens des pratiques, différents espaces de performance sont examinés à partir de l’analyse des interactions entre les pôles de production et de réception, en cohérence avec le contexte général de la pratique et de l’ensemble des paramètres performanciels. La conclusion
révèle notamment que la relation entre les artistes et la communauté génère un nouvel espace familial et intimiste et que chacun des espaces forme un système interrelationnel dont l’interaction permet de produire un équilibre qui consiste à faire vivre et à investir le patrimoine musical au présent. Par ce biais, c’est notamment la problématique des catégories musicales (musiques populaires, musiques traditionnelles, musiques de scène) reliées aux espaces de pratique qui est interrogée. / The central question of this research follows the problematic of patrimonialization (heritization), performance and mise en scene of musical practices. It aims, more precisely, to understand how and why Judeo-Spanish people settled in France since the early twentieth century, use individual practices of professional musicians and singers who are predominantly external to the community to reclaim their collective musical patrimony and affirm their identity. The researcher returns to the past in order to understand how this musical repertoire was constructed, and how it came to be almost exclusive to the art world, even though it is still associated to with the traditional music repertoire. Moreover, in order to question the Judeo-Spanish nature of the music and determine what presently characterizes it, a multi-site ethnography of the artists and the community is proposed. Finally, with a view to understanding the meaning of these practices today different spaces of performance are examined, especially the interaction between the poles of production and reception, in a general context, and through an examination of the parameters of its performance practice. One of the conclusions reveals that the constant relationship between the artist and the community generates a new kind of space for family and that each space constitutes an inter-relational system, thus constructing an interactive equilibrium, which keeps the musical patrimony alive. In this way, it is the problematic of musical categories (e.g. popular music, traditional music, staged music), related to spaces of practice, which is interrogated.
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Redevances forestièrse annuelles et développement local au Cameroun : expériences de deux communes rurales : une analyse anthropologiqueMatchioundji, Télesphore 03 1900 (has links)
Notre thèse étudie les liens entre les « redevances forestières annuelles » (RFA) et le « développement local » dans deux communes du Cameroun. Ce travail anthropologique s’inscrit dans le débat qui se fait à l’échelle internationale relativement au rôle et au devenir des populations locales dans la gestion des ressources naturelles. Dans le passé, la gestion des redevances forestières annuelles (RFA) a été, dans les pays d’Afrique centrale et au Cameroun en particulier, sous la seule responsabilité de l’État central. Une telle politique n’offrait pas la garantie nécessaire à l’utilisation durable de ces ressources qui sont indispensables à la vie des populations villageoises riveraines et à l’équilibre de l’environnement. Profitant de la crise des années 1980 et 1990 en Afrique, le FMI et la Banque mondiale ont exercé une pression sur les États africains pour qu’ils revoient, en conformité avec la Conférence de Rio (1992), leurs politiques en matière de gestion et de conservation des ressources forestières.
Dans le bassin du Congo, le Cameroun a été le tout premier pays à réviser, en 1994, ses lois forestières par le biais d’une décentralisation de la fiscalité forestière : les taxes perçues furent réparties entre l’État, les collectivités territoriales décentralisées et les populations villageoises riveraines. Les fonds transférés aux communes et aux populations riveraines devaient servir au développement local en contribuant notamment à l’amélioration des conditions générales de vie des populations à travers la réalisation d’œuvres sociales, l’adduction d’eau, la construction et l’entretien des routes, des écoles, des cases de santé, etc. Dans les faits, l’impact de la fiscalité forestière décentralisée reste à ce jour encore peu visible sur la dynamique du développement local des communes.
Notre projet de recherche doctorale prend place dans le domaine d’une anthropologie du développement centrée sur l’étude des solutions que les populations locales apportent aux problèmes auxquels elles sont confrontées dans leur vie de tous les jours. L’analyse des impacts que les politiques de développement économique exercent sur les populations villageoises d’Afrique est ici à l’avant-plan, pas seulement au sens d’une critique des politiques étatiques en matière d’exploitation forestière, mais aussi au sens d’une meilleure compréhension des conditions de mise en œuvre de ces politiques et de l’impact de celles-ci sur les populations villageoises, tant sur le plan des avantages financiers directs que des transformations écologiques que les activités forestières introduisent dans les pratiques agricoles des villageois.
Sur le plan méthodologique, il faut noter que ce fut très difficile d’obtenir les informations nécessaires, notre sujet d’étude se révélant être très sensible quant à sa portée politique. Nous avons néanmoins pu recueillir un solide ensemble de données par le biais d’une démarche de proximité de type qualitatif qui a été conduite dans deux communes forestières qui représentent deux réalités différentes en matière de gestion des RFA. La collecte des données a été faite, de manière intensive, dans sept villages qui répondaient à nos critères : nous avons ainsi pu étudier, de manière approfondie, la situation des groupes sociaux les plus défavorisés qui sont exclus dans le partage des revenus forestiers.
Pour construire notre cadre théorique, nous avons combiné des éléments empruntés aux théories environnementales, à l’anthropologie économique et à l’analyse des modes de gestion. Il faut noter, par ailleurs, que l’anthropologue n’est ni un aménagiste, ni un environnementaliste, ni un spécialiste des études managériales. Nous avons conduit notre étude comparative dans les communes concernées en nous fixant pour objectif de comprendre les mécanismes de gestion des RFA mis en place par les leaders locaux et d’évaluer leur impact sur l’amélioration des conditions de vie des populations villageoises et sur leur écosystème. Notre préoccupation était de savoir si les RFA constituent des vecteurs de développement socioéconomique pour des populations vivant dans et de la forêt. / Our thesis is an examination of the relationship between annual forest royalties (AFRs) and local development in two communities in Cameroon. This anthropological study joins the debate that is taking place on an international scale with regard to the role and the future of local populations in the management of natural resources. In the past, the management of annual forest royalties was, especially in Central Africa and in Cameroon, the sole responsibility of the state. Such a policy did not offer the guarantees necessary for the sustainable use of these resources, which are indispensable to the lives of riverside village populations and the stability of the environment. Taking advantage of the crisis of the 1980s and 1990s in Africa, the IMF (International Monetary Fund) and the World Bank applied pressure on African States to revise their policies, in accordance with the Conference of Rio (1992), regarding the management and conservation of forest resources.
In 1994, Cameroon was the first country in the Congo river basin to revise its forest laws by means of a decentralization of the forest tax system: taxes received were distributed between the State, decentralized territorial collectives and riverside village populations. Funds transferred to these collectives and riverside populations were to be used for local development, specifically by contributing to the improvement of the general conditions of these populations through the realization of social works, water delivery, the construction and maintenance of roads, schools, health centers, etc. In practice, the impact of the decentralized forest tax system is hardly visible in the dynamics of the local development of communities to this day.
Our doctoral research project is in the field of the anthropology of development centered on the study of the solutions local populations bring to the problems they are confronted with in their daily lives. The analysis of the impacts of economic development policies on the village populations of Africa is here foregrounded, not only in the sense of a criticism of state policies regarding forestry development but also in the sense of better understanding the conditions of their implementation and impact on village populations; both from the point of view of direct financial benefits as well as ecological changes forestry activities introduce to the agricultural practices of the villagers.
On the methodological level, it is essential to note that it was very difficult to obtain the necessary information, the subject of the study proving to be very sensitive in its political implications. We were nevertheless able to collect a solid set of data by means of a local qualitative approach that was carried out in two forest communities, those of A (68 villages) and B (17 villages), which represent two different realities in terms of the management of annual forest royalties (AFRs). Through an intensive approach, data collection was undertaken in seven villages that responded to our criteria: we were able to study, in depth, the situation of the most disadvantaged social groups excluded in the sharing of the forest royalties.
In building out theoretical framework, we combined elements borrowed from environmental theory, economic anthropology and the analysis of management styles. It should be noted, moreover, that the anthropologist is neither a forester, nor an environmentalist, nor a specialist in managerial studies. We focused our comparative study in the municipalities of A and B on the objective of understanding the mechanisms for the management of AFRs set up by the local leaders and to estimate their impact on the improvement of the living conditions of the village populations and their ecosystems. Our concern was to know if AFRs establish vectors for the socioeconomic development for village populations living and from the forest.
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Processus d’identification et stratégies identitaires des Acadiens du Nouveau-BrunswickFournier, Lison 12 1900 (has links)
Les Acadiens du Nouveau-Brunswick ont un parcours identitaire collectif riche en rebondissements qui les a menés vers une identité singulière solide. Ils se trouvent désormais confrontés au contexte d’une nouvelle réalité qui est la mondialisation. Depuis les dernières décennies, les changements occasionnés par la mondialisation se répercutent dans la conception même que l’on se fait du parler acadien et des pratiques culturelles acadiennes. Le chiac par exemple, auparavant stigmatisé et dévalorisé, devient maintenant porteur de valeurs identitaires modernes rattachées au mélange des cultures et à l’ouverture à l’autre. Toutefois, les contours de l’identité acadienne demeurent flous et sujets aux débats épistémologiques. La situation particulière d’un groupe qui n’a plus de territoire officiellement reconnu a une forte incidence sur les critères d’appartenance que les acteurs peuvent mobiliser pour se définir. Comment expliquer les processus d’identifications et les stratégies identitaires qui définissent l’appartenance au groupe chez les Acadiens? Partagent-ils les mêmes processus identitaires présents dans la littérature sur le sujet? Une connaissance plus approfondie des processus généraux peut-elle aider à mieux saisir et expliquer la complexité d’un groupe sensiblement diasporique dont l’identité et ses contours sont incertains? L’anthropologie en milieu acadien est presque inexistante. D’autre part, l’identité culturelle est un sujet ayant été longuement étudié et débattu, mais qui demande toujours plus de précision. Cette recherche a permis de mieux cerner de quelle façon la représentation de l’acadianité évolue en milieu minoritaire. / Acadians in New Brunswick have a solid sense of collective identity that it the result of a long and eventful process. They are now faced with the a new reality that is the context shaped by globalization. In recent decades, the changes caused by globalization are reflected in the way that Acadie and Acadian cultural practices are framed discursively. Chiac, for example, was previously stigmatized and devalued, but now becomes the bearer of modern identity values attached to the mixing of cultures and openness to others. Yet the contours of Acadian identity remain unclear and are subject to epistemological debates. The particular situation of this group that has no officially recognized territory has a significant impact on what membership criteria actors can mobilize to define their group. How can we explain the process of identification and identity strategies that define group membership among the Acadians? Do they share the same identity processes that are mentioned in the literature on the subject? Could a deeper understanding of general processes help to better understand and explain the complexity of a group whose indentity is marked by the diasporic experience and whose contours are uncertain? Anthropology is almost nonexistent in the Acadian community. At the same time, cultural identity is a topic that has been extensively studied and debated, but that needs more precise definition. This research is aimed at contributing to a better understanding of how of the representation of minority Acadian identity has evolved.
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Le kawaii : répercussion d’un idéal culturel et médiatique sur l’identité féminine japonaisePolleri, Maxime 06 1900 (has links)
Ce mémoire propose de mettre à jour l’impact d’une culture visuelle donnée dans la formation et la construction d’une identité féminine japonaise. L’idéal en question, connu sous le nom de kawaii, prône le caractère mignon, adorable et enfantin de la gent japonaise. Les représentations féminines y étant rattachées diffèrent en fonction des lieux et des clientèles visées. Ces différents façonnements ont par la suite une influence prépondérante sur la vision, la perception et l’acceptation sociale des Japonaises, notamment face à leur identité, mais aussi face aux rôles qu’elles entretiennent dans la société moderne. L’esthétisme du kawaii a vivement été critiqué dans les milieux anthropologiques. Nombreux sont ceux qui perçoivent cette image enfantine de manière négative, lui attribuant une influence particulièrement néfaste. Cependant, ces jugements découlent d’une incompréhension liée à des connotations spécifiques, ainsi qu’à des erreurs épistémologiques. L’hégémonie médiatique rattachée à l’idéal du kawaii provient surtout d’une politique économique favorisée par le gouvernement, répondant au nom de Cool Japan. Les représentations féminines y étant associées prônent le caractère docile, innocent et inférieur de la femme. Ces images ne sont pourtant pas représentatives des identités et des rôles véhiculés par la femme japonaise. Elles ne servent qu’à renforcer des présuposés culturels. De par le kawaii, les intellectuels, qu’ils soient Japonais ou non, ont bien souvent fait endosser aux Japonaises des identités et des rôles stéréotypés, qui sont pourtant loin d’être le lot de la jeune génération. / The overall objective of this thesis is to update the impact of a given visual culture in the formation and construction of a female identity in Japan. This ideal, known as kawaii, advocates cuteness and childish behaviour. The female representations related to this ideal differ according to the different groups and locations analyzed. As a result, these variances have an important influence on the vision, perception and social acceptance of Japanese women, particularly when they are linked to their identity. The aesthetics of kawaii has been strongly criticized by the anthropological community. Cuteness has often been looked in a negative way as having harmful consequences for Japanese women. However, these judgments stem from a misunderstanding related to epistemological errors, as well as the misuse of the connotations of Japanese words. The hegemony attached to the ideal of kawaii mainly comes from an economic policy promoted by the government and known as Cool Japan. The female representations found in this policy are linked to the inferior state of Japanese women. Despite that, these images are not representative of identities and roles associated with Japanese women. They mainly reinforce cultural stereotypes. Through the kawaii phenomenon, intellectuals, be they Japanese or not, have often endorsed fixed identity and stereotyped gender roles for Japanese women, which are far from the reality of the younger generation.
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Religiosité moderne et transformation personnelle : le cas des pratiquants de l'Ashtanga yoga à MontréalBouchard, Marlène 04 1900 (has links)
Dans le contexte de l’expression moderne de la religiosité, l’étude explore comment les
méthodes de l’Ashtanga yoga produisent l’expérience de la transformation chez les
individus qui les pratiquent et qui atteint, dans une certaine mesure, leur entourage.
Ethnographiquement, le mémoire se concentre sur le rituel principal de l’Ashtanga
Vinyasa Yoga (AVY), les séances de style Mysore, telle qu’exercé par la communauté de
pratiquants de la Sattva Yoga Shala à Montréal. En tant que performance, le rituel met en
branle le potentiel de transformation. La pratique de ce yoga implique une discipline et
un apprentissage draconien sur une longue échelle temporelle qui amènent, au fur et à
mesure, des changements se répercutant dans/et influençant le vécu quotidien des
adeptes. Le mémoire résume d’abord les bases littéraires du yoga, et le contexte
historique de l’avènement de l’AVY ainsi que celui de sa venue à Montréal. Pour
solidifier l’analyse, le travail poursuit par l’idéologie et la praxis du groupe d’étude. Le
coeur de l’analyse suit. Nous examinons premièrement les modalités potentielles à la
transformation du soi, c’est-à-dire les éléments rituels généraux et ceux spécifiques à
l’AVY; puis, nous nous penchons sur ce que ces modalités développent, permettent, et
changent chez les répondants, donc leurs impacts. Dans cette recherche, l’Ashtanga
Vinyasa Yoga est à la fois une réalité empirique et une catégorie analytique servant à
approfondir les connaissances anthropologiques sur le phénomène de la transformation
personnelle selon le cadre expérientiel de la religiosité moderne. / Within the context of the modern expression of religiosity, this study explores how the
methods of Ashtanga yoga is produce the experience of transformation for the individual
who practices them, and to a certain extent, his or her surroundings. Ethnographically, the
thesis concentrates on the main ritual of Ashtanga Vinyasa Yoga (AVY), Mysore style
sessions, as practiced by the community of practitioners at Sattva Yoga Shala in
Montreal. Through its execution, the ritual sets into motion the potential for
transformation. The practice of this yoga involves long-term discipline and a draconian
learning process whose gradual changes influence and/or carry over into the daily
experience of devotees. The thesis first summarizes the textual foundations of yoga, and
the historical context of both the rise of AVY, as well as its arrival in Montreal. To
solidify the analysis, the work continues with the ideology and praxis of the study group.
The heart of the analysis follows. In the analysis, I first examine potential modalities of
self-transformation; that is to say, general elements of ritual and those specific to AVY. I
go on to examine their impact, that is, what these modalities develop, allow and change
for practitioners. In this research, Ashtanga Vinyasa Yoga is simultaneously an empirical
reality and an analytical category serving to deepen the anthropological knowledge of the
phenomenon of personal transformation according to the experiential framework of
modern religiosity.
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Les enjeux de la diversité ethnoculturelle dans les établissements scolaires : les sessions de formation interculturelleGrégoire-Labrecque, Geneviève 08 1900 (has links)
Dans les dernières décennies, l’augmentation de l’immigration et sa diversification a mené le gouvernement québécois à s’adapter à cette nouvelle réalité de différentes manières. Dans cette optique, en 1998, le ministère de l'Éducation du Québec a mis sur pied la Politique d'intégration scolaire et d'éducation interculturelle de laquelle a découlé un Plan d’action qui propose différentes pistes afin de concrétiser les principes et orientations de cette même politique. Dans le but de soutenir le personnel du réseau scolaire québécois dans l’implantation de cette nouvelle vision, des sessions de formation interculturelle ont été créées à l'intention des enseignants, des professionnels non enseignants ainsi que des directions scolaires.
L’étude des enjeux de la diversité ethnoculturelle dans les établissements scolaires via les formations interculturelles a permis de mettre en lumière la vision des intervenants scolaires ayant assisté à ces sessions. Leurs perceptions ont pu être mises en relation avec les diverses stratégies proposées par les chercheurs-formateurs afin d’analyser plus en profondeur la dynamique entre la diversité ethnoculturelle et les institutions scolaires.
Divers enjeux sont ressortis des entrevues et formations et seront discutés: la pérennité de l'identité québécoise, l'éthique de l'enseignant ainsi que la complexité de la réflexion amorcée par les intervenants scolaires. Nous montrons comment la rencontre avec l'Autre force la réflexion sur le Soi quotidiennement notamment à travers le discours interculturel qu’entretiennent les intervenants scolaires, les différentes valeurs en présence dans leur milieu professionnel et la réflexivité préconisée par les formateurs. / In the last decades, increased and more diverse immigration has lead the government of Quebec taken different measures aimed to deal with this new reality. Thus, in 1998, the Quebec ministère d’Éducation established the Politique d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle from which followed a Plan d’action that suggests many ways to achieve its principles and goals. To help implement this new vision, intercultural training sessions were created for teachers, non-teaching staff and principals.
The study of ethnocultural diversity’s challenges in schools through intercultural training has shed light on school staff members’ point of view. Their perceptions were used along the various strategies of both researchers and trainers to further analyse the dynamic between schools and ethnocultural diversity.
Many issues arose during training sessions and interviews with school staff members that are discussed in the thesis: the future of Quebec’s identity, the teacher’s ethics and various complex issues raised by school staff members. I show how the encounter with the Other obliges daily reflection on the self by the teachers, in particular, through the intercultural discourse of the actors in the school setting, the different values present in the professional milieu, and the reflexivity promoted by those in charge of their training.
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Rencontrer le Christ : ethnographie d'un centre de prière du Renouveau catholique charismatiqueBoucher, Guillaume 08 1900 (has links)
Le Renouveau charismatique catholique met de l’avant une rencontre personnelle avec Dieu par le croyant, qui se voit habilité à exercer des dons– parmi lesquels nous retrouvons la guérison par l’imposition des mains, la glossolalie et les révélations.
La participation continue à un groupe religieux organisé de la part d’individus devenus autonomes dans leur relation à Dieu n’a pas encore fait l’objet d’une attention académique soutenue. La présente étude d’un Centre de prière du Renouveau catholique charismatique de Montréal, à partir d’une méthodologie d’inspiration phénoménologique et expérientielle, vise à développer cette problématique, tout en s’éloignant d’une compréhension purement rhétorique (Csordas 1997, 2001) de l’expérience charismatique.
La socialisation religieuse (Fer 2005, 2007) encadrant l’entrée d’un nouveau membre au Centre met en lumière les mécanismes d’encadrement institutionnel invisibles permettant l’intégration d’une communauté de croyants tout en laissant paradoxalement l’individu vivre une expérience religieuse personnelle.
Le sujet charismatique, socialisé religieusement dans une conversion vécue dans l’unité corps-esprit, développe de nouveaux modes d’attention somatique, permettant l’expérience de différentes intersubjectivités. Il en vient à partager un monde collectif de représentations et de sensations, développant parallèlement une agentivité accrue dans son rapport avec le sacré. Toutefois, alors que l’agentivité est usuellement conçue comme un acte de résistance, celle développée par les charismatiques va dans le sens d’une reproduction de la norme (Mahmood 2001). La socialisation religieuse établissant les paramètres d’émergence de cette agentivité, elle en constitue aussi le cadre délimitant son expression. / The Catholic charimatic renewal puts forward a personal encounter wtih God on the believer’s part, who is then habilitated to exercize different charismas – among which we find healing through the imposing of the hands, glossolalia and revelations.
Continued participation in an organized religious group by now autonomous believers has not yet been the subject of sustained academic attention. The present study of a Montreal Catholic charismatic renewal’s center of prayer, whose methodology is inspired by the phenomenological and experiential approaches, aims to develop this problematic, all the while marking a distance with a purely rhetorical understanding of the charismatic experience (Csordas 1997, 2001).
The religious socialization (Fer 2005, 2007) framing the admission of a new member at the Center, enligthens the invisible institutionnal mecanisms enabling the integration of a religious community all the while paradoxically enabling the individual to live an individualized religious experience.
The charismatic subject, religiously socialized through a conversion lived in a unification of the body-mind, develops new somatic modes of attention, and is thus enabled to experience different intersubjectivities. The subject comes to participate in a collective world of representations and sensations, developing in parallel an increased agency in his dealings with the sacred. Although agency is usually conceived as an act of resistance, the one developped by the charismatics brings about the reproduction of the norm (Mahmood 2001). Religious socialization establishing the parameter of emergence for this agency, it is also the frame circonscribing its expression.
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Entre modernité et tradition : le cas du yoga du Cachemire à MontréalRaina, Mariette R. 12 1900 (has links)
Le yoga est une pratique ancestrale qui a connu une effervescence phénoménale ces quarante dernières années. S’insérant dans un monde en changement où l’individu et son rapport à son environnement ne sont plus perçus de la même manière, le yoga est une pratique qui véhicule un concept flexible et malléable, ajustable à une société occidentale en changement. Le Québec, et plus spécifiquement Montréal où s'est effectuée notre ethnographie, porte une histoire religieuse encore fortement présente où l’on découvre une effervescence de nouvelles pratiques depuis la Révolution tranquille des années soixante. C’est dans ce cadre que nous avons découvert le yoga cachemirien qui se base sur la tradition du sivaïsme tantrique non-duel du Cachemire. Cette pratique est encore peu connue dans le monde du yoga, bien qu’elle soit déjà bien installée comme objet d’étude dans les milieux académiques (Inde, France, Angleterre, Italie, États-Unis et Canada). Ce yoga se dit « traditionnel » à cause de son orientation non-duelle qui fait écho à l’enseignement délivré dans les tantras de cette tradition. Par ailleurs, cette pratique, majoritairement basée sur le senti et l’exploration tactile, ne porte pas les caractéristiques des yogas type ashtanga, Iyengar ou hatha, disponibles sur le marché.
Notre exploration ethnographique s’est donc portée sur le vécu des membres de ce groupe et sur la pratique et le discours de l’enseignant. Les membres, majoritairement d’origine québécoise, appréhendent cette approche et cette sotériologie avec un vécu religieux culturel spécifiquement identifiable, que ce soit au niveau du corps, des idées ou de la formulation qu’ils en font. L’enseignant, quant à lui, présente la pratique comme l’application directe et vécue de la doctrine délivrée dans les tantras de la tradition du sivaïsme cachemirien. La pratique du yoga cachemirien se veut donc traditionnelle tout en s’acculturant au contexte contemporain dans lequel l’enseignement se délivre. Il est alors pertinent de comprendre la dynamique qui se génère dans ce processus de transposition traditionnelle au sein d’un contexte contemporain. C’est donc ce processus de construction/ transformation que nous allons tenter d’expliquer; celui-ci semble s’établir entre continuité traditionnelle et rupture d’éléments redéfinis et réinventés. Nous verrons que dans cette dynamique, observée tant dans le discours que la pratique, les limites ne sont pas aussi hermétiques qu'il n'y paraît : les concepts d’identité culturelle et de temporalité s’entrechoquent, se construisent les unes sur les autres dans un mouvement incessant et vivant. / The ancient practice of Yoga has seen a phenomenal revival in the last forty years. It has become integrated into a world in which the individual and their relationship with their environment are no longer perceived the same way; yoga conveys malleable concepts, custom-fitting to the ever-changing Western landscape. The province of Quebec, and more specifically the city of Montreal which is the site of my ethnography, has a rich religious past and present where one finds an effervescence of new spiritualities that have developed since the Quiet Revolution of the 1960s. In this setting, I discovered a form of yoga originating from the northwestern Indian region of Kashmir and which is founded on the traditions of “non-dualistic tantric kashmir sivaism”. This form of yoga is not yet well known, despite having been studied by academics in India, France, England, Italy, United States, and Canada. It is referred to as “traditional” owing to its non-dualistic orientation of its teachings, based on the tantras. Kashmirian yoga, which is fundamentally based on the senses and tactile exploration, does not exhibit the same characteristics as other mainstream yogas such as ashtanga, Iyengar, or hatha.
Our ethnographic exploration focuses on the members of this group and the practice and discourse of its teacher. The members, predominantly of French-Canadian origin, grasp this approach and its soteriology with a uniquely identifiable cultural-religious background, whether it be at the level of the body, ideas, or an amalgamation they envision. The teacher presents the practice as the direct application of the doctrines expressed in the traditional sciptures, the tantras, of Kashmirian Saiva tradition. The practice of Kashmirian yoga therefore seeks to remain traditional while nonetheless being acculturated within the contemporary context in which it is taught. It is therefore crucial to comprehend the dynamics inherent in this process of transposition of tradition within a contemporary context. It is therefore this process of construction and transformation that we will attempt to explain; the latter seemingly established between traditional continuity and the breach of redefined and reinvented elements. We will see that within this dynamic, observed as frequently in its discourse as in its practice, the limits are not as hermetic as they may appear, rather the concepts of cultural identity and temporality clash, building up one on top the other in a incessant and living movement.
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