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L’architecture du discours, du caractère au type : Quatremère de Quincy et l’inversion des valeurs de l’architecte à la fin de l'âge classique / Architecture of discourses, from character to type : quatremère de Quincy and the inversion of the architect’s values at the end of the classical ageSalom, Kerim 28 January 2014 (has links)
L'étude examine les rapports entre théorie de l'architecture et réflexions sur l'art à la fin de l'âge classique. À travers l'analyse du discours sur l'architecture, en considérant l'architecte comme un auteur, la recherche envisage la question de l'expressivité de l'objet architectural. Elle porte sur l'esthétique des architectes, en tant que théorie de la sensation du beau. Deux mots sont ainsi étudiés dans leur discours : caractère et type. Deux concepts qui résument à eux seuls deux théories de l'art antagonistes, car ils renvoient à deux visions du monde distinctes : celui de Blondel, Boullée et Ledoux, qui se tient au plus près de la nature, et celui de Quatremère de Quincy, qui est déjà rentré dans l'Histoire. L'enquête s'arrête sur son rôle déterminant dans le paysage artistique de la France du 19ème siècle, et sur son application à y introduire une théorie de l'art idéaliste empruntée à la critique d'art allemande et écossaise. En forgeant le concept de type, Quatremère de Quincy a contribué à renverser durablement les valeurs des architectes, jusqu'au 20ème siècle, en imposant une conception universaliste et abstraite contre une appréhension empirique de la réalité, une représentation de l'imagination contre une réflexion par l'entendement discursif, une imitation idéale contre l'antique principe d'imitation de la nature. Le concept de type idéal a été forgé à l'appui des écrits des philosophes, des naturalistes et des philologues, qui eurent de tout temps une forte influence sur les théories artistiques. Aussi, l'étude se propose d'inscrire le discours de l'architecte dans un champ épistémologique plus général pour confronter sa parole à celles de ces savants et penseurs. À travers l'analyse comparée des notions d'imitation, de jugement de goût et de style, thèmes centraux des théories sur l'architecture, l'étude questionne la place de l'histoire dans le processus conceptuel, ainsi que le rôle de la mémoire et de l'habitude au moment de la réception de l'œuvre / The study examines the relationships between theory of architecture and reflections on art at the end of the classic age. Through the analysis of the discourse on architecture, by considering the architect as an author, the research treats the question of expressiveness of the architectural object. It focuses on the aesthetic of architects, as a theory of sensation of beauty. Two words are studied in their discourse: character and type. Two concepts that summarize two theories of art antagonists, because they refer to two different visions of the world: that of Blondel, Boullée and Ledoux, which is closer to nature, and that of Quatremère de Quincy, which is already go into history. The survey stops on his determining role in the artistic landscape of 19th century in France, and its application to introduce a theory of idealistic art borrowed from German and Scottish art critic. By forging the concept of type, Quatremère de Quincy contributed to revaluate durably the values of architects, until the 20th century, by imposing a universalist and abstract design against an empirical understanding of reality, a representation of the imagination against a reflection based on discursive understanding, an ideal imitation against the classic art principle of imitation of nature. The concept of ideal type was forged on contact with the writings of philosophers, naturalists and philologists, who always had a strong influence on the artistic theories. Also, the study proposes to include the discourse of the architect in a more general epistemological field to confront his voice to those of these scientists and thinkers. Through the comparative analysis of the concepts of imitation, judgment of taste and style, central themes of theories on architecture, the study questions the place of history in the design process, as well as the role of memory and habit at the time of reception of the work by the public
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Éléments pour une esthétique de la chair : l'art tel un boucher au temps de la viande libreTailly, Martin 03 1900 (has links)
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L'insularité comme intervalle créateur : poïétique des structures insulaires / Insularity : intervals as generative makers : poietic analysis of insular structuresCala, Estelle 10 October 2017 (has links)
Cette thèse d’arts plastiques s’appuie sur ma pratique personnelle. Toutes deux interrogent les contradictions que soulèvent le concept d’insularité et la conscience d’être sur une île qui détermine la condition insulaire (Bonnemaison, Péron). Le rapport à l’extériorité parait ici primordial. Entre ouverture et enfermement : entre l’ici et l’ailleurs, l’eau qui borde l’île est source de tensions. Par cette apparition d’un lointain si proche soit-il (Benjamin) du lieu ou du non-lieu (Augé), l’insularité relève d’un intervalle qui nous interroge et nous fascine. Dans l’île mais aussi dans l’œuvre d’art, qu’est-ce qui lui donnesa forme, en définitive ? Ma production personnelle qui met en jeu transparences, stratifications et décalages convoque l’intervalité. Elle sous-tend des questionnements que nous développerons à la lumière de théories esthétiques déterminantes. Il s’agit de vérifier l’hypothèse selon laquelle les tensions de l’insularité ouvrent à la création artistique. Nous étudierons des structures insulaires comme celle du désert et du labyrinthe (Jabès, Parmiggiani). Les ruptures et liens rhizomatiques (Deleuze) conditionnent toute démarche créatrice. L’enjeu, à la lumière de théories reposant sur l’étude des entre-deux, qu’ils soient physiques (Lestocart), anthropologiques (Buci-Glucksmann), ou encore psychanalytiques (Winnicott), est de mettre au jour les conditions de manifestation des phénomènes poïétiques. L’élucidation des contradictions insulaires et artistiques représente un itinéraire complexe, reposant sur plusieurs niveaux d’interprétation simultanés. Du champ sémantique proposé émerge alors l’expérience artistique et inversement. A l’instar des réseaux mondiaux, les ramifications de cette réflexion sur l’insularité nous mèneront au dépassement de la conscience rhizomatique de nos conditions d’existence stratifiées par des intervalles ; conscience que nous nommerons « l’espace de conciliation ». / This thesis is based on my personal practice. Both of them interrogate the contradictions triggered by the concept of insularity and the awareness of being on an island, which determines the condition of insularity (Bonnemaison, Péron). Here, the relation to exteriority appears to be essential. Between the here and the elsewhere, between openness and confinement : the water surrounding the island is a source of tension. Withthe apparition of a distance, however near it may be (Benjamin), of a place or a non-place (Augé), the insularity involves an interval that questions and fascinates us. How does the insularity eventually shape the island and the work of art ? My work attempts to answer this question through the use of transparencies, stratifications and displacements, which summons up the concept of intervality. Questionnings stemming from this concept will bedevelopped in the light of decisive aesthetic theories. My attempt is to test the assumption that tensions emerging from insularity enable artistic creation. My study will ponder on insular structures such as the desert and the labyrinth (Jabès, Parmiggiani), and on the ways splits and rhizomatic links influence all artistic process. My goal is to highlight the conditions in which these poietic phenomena may arise, using theories drawing upon thestudy of in-betweens, be they physical (Lestocart), anthropological (Buci-Glucksmann) or psychoanalytical (Lacan). Solving insular and artistic contradictions involves a complex route building on several simultaneous levels of interpretation. Thus the artistic experience emerges from the semantic field set forth, and conversely. In the manner of global networks, the ramifications of this reflection on insularity will lead us to overcome the rhizomatic consciousness of our conditions of existence, which are stratified by intervals. This specific consciousness will here be called “the space of conciliation”.
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Récits et écologies :pratique de l'attention polyphoniqueKohner, Vanessa 07 September 2018 (has links) (PDF)
La thèse défendue dans le présent travail consiste à montrer qu’il est possible de faire émerger, au départ de certains récits, des concepts, affects, percepts et actions utiles à l’écologie entendue dans la triple acceptation forgée par Félix Guattari, à savoir subjective, sociale et environnementale. Là où l’ampleur des problématiques écologiques pourrait sidérer au point d’anesthésier notre être-au-monde, le pari de ma recherche est qu’il existe un autre chemin qui consiste à « esthésier », à éveiller les sens – dans une acception triple du terme, à savoir charnelle, mais aussi liée à la direction géographique et à la cohérence intellectuelle. Aborder les mutations écologiques par le moyen de récits et d’histoires qui engagent les émotions, c’est opter pour une approche qui fasse sentir ce dont il est question. En explorant les affects qui nous saisissent dès lors qu’il est question de ravages écologiques, on se donne des outils pour façonner d’autres histoires.J’ai choisi de travailler à partir de quatre récits :Vendredi où les limbes du Pacifique de Michel Tournier, L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono, Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée…, biographie de Christiane Felscherinow par les journalistes Kai Hermann et Horst Rieck, et Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. La lecture de ces quatre récits se voit enrichie au contact notamment des pensées de Gilles Deleuze et Félix Guattari, David Abram, Starhawk, Aldo Léopold, Nietzsche, ainsi bien sûr que de mon imagination et de mes questions. Cette lecture permet de faire surgir des « entités actives » ou des « présences activantes » sensibles, affectives, conceptuelles qui pourraient, désormais, incarner, cristalliser, des façons d'être, de ressentir, de faire sentir, de penser et d'agir dans les domaines et sur les terrains de l’écologie.Le travail ici proposé relève donc d’une certaine « pratique » écopoétique qui permet de se situer en tenant compte/conte des mondes qui nous entourent, et active certaines manières d'interroger, de problématiser, d'être au monde, à soi, à son corps et aux autres. De quelles voix ces mondes sont-ils peuplés, habités ?Comment composer avec eux un chant vital individuel et collectif, joyeux et responsable ?Ec(h)opoét(h)iser demande en effet non seulement de cultiver une attention polyphonique à ce qui compose un oikos, un habitat, une situation écologique, mais invite aussi à créer une situation meilleure, respectueuse des êtres avec lesquels il s’agit de partager la terre. J’espère démontrer que l’art du récit, en mobilisant les puissances de création de sens, de fabulation, de mise en relation, de convocation et d’animation, peut nous accompagner sur ce chemin. / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Poésie et prudence : beaux-arts et morale selon Aristote et Thomas d'AquinRioux, David B., Rioux, David B. 22 November 2024 (has links)
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Nathalie Sarraute et le double : un dialogue avec Fiodor DostoïevskiZanoaga, Cristina 26 October 2012 (has links)
Bien que l'œuvre de Nathalie Sarraute ne traite pas directement du double en tant que motif littéraire, il n'en demeure pas moins que la poétique du double constitue la base d'une large part de ses récits et se manifeste précisément par le biais de la figure de l'équivoque, grâce à une rhétorique qui met en jeu l'inlassable dynamique entre le visible et l'invisible, le dicible et l'indicible, la surface et le contenu, le trompe l'œil et le sous-entendu. Pour révéler la vaste gamme de phénomènes qui s'intègrent à la définition du double chez Sarraute, nous allons nous inspirer, comme elle, de ses lectures de Dostoïevski, écrivain qui entame avec Le Double une métamorphose de la figure héritée de la littérature fantastique. Cette étude porte donc sur la relation qui se tisse entre les textes de Sarraute et Dostoïevski du point de vue de l'évolution de la figure du double. Par la mise en scène d'un sujet en crise qui intériorise l'altérité tout en la reniant sans relâche, Dostoïevski, plus encore que d'autres, semble avoir fourni à Nathalie Sarraute une riche matière de réflexion sur l'identité du personnage, de l'auteur et de l'œuvre littéraire en général. Dès lors que l'altérité perturbe l'unité de toute représentation, le lecteur est conduit à osciller constamment soit entre deux niveaux différents de la réalité, celui des apparences et des ressentis, soit entre les multiples interprétations de ces derniers. L'écriture des tropismes, ces mouvements intérieurs sous-jacents, apparaît de la sorte comme l'écriture de ce qui n'est pas seulement double, mais multiplication de doubles et division infinie. / Even if Nathalie Sarraute's work does not provide an explicit interpretation of the double as a literary device for articulating the experience of self-division, it is obvious that the poetics of the double is present in a wide part of her novels by the means of a rhetoric which brings into play the dynamics of the relationship between what can be visible and invisible, be said and not, the surface and the contents, the illusion and the allusion. In order to study the broad range of phenomena that can be associated to Sarraute's definition of the double, we have been inspired, as herself, by the readings of Dostoevsky, who starts, with The Double, a process of metamorphosis of doppelganger inherited from the fantastic literature. So, the main purpose of our research is to analyze the various relationships that exist between the texts of Sarraute and Dostoevsky from the point of view of the evolution of the double. By drawing a subject in crisis divided between his ambiguous necessity of interiorizing the otherness and denying it, Dostoevsky seems to lead Nathalie Sarraute to question the nature and identity of the characters, of the author and even of the literary work. Since the otherness disturbs the unity of any representation, the reader is lead to waver all the time either between the two different levels of the reality, that of the illusory appearances and that of the tropisms, or between the multiple interpretations of these last ones. Sarraute's writing becomes then writing not only of the double, but also of the multiplication of doubles and of the infinite division.
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L'esthétique de la défiguration dans l'écriture théâtrale du vingtième siècle et ses implications philosophiques / Aesthetics of disfiguration in the twentieth century's playwriting, and its philosophical implicationsWiame, Aline 27 February 2012 (has links)
Notre thèse entend développer des concepts « théâtraux », abondants dans la littérature philosophique, en les confrontant aux stratégies représentatives mises en œuvre dans l’écriture théâtrale. Les devenirs de cette rencontre entre philosophie et théâtre sont intimement liés à un processus scénique de défiguration, comprise comme épreuve plastique des figures et de ce qui les excède. En prenant toujours comme point de départ les questions posées par des textes théâtraux et en nous centrant sur leur résonance avec la philosophie française contemporaine, nous avons élaboré divers outils conceptuels afin de cartographier ce travail commun du théâtre et de la philosophie par la défiguration. <p>Notre premier chapitre prend appui sur les textes Matériau-Médée et Hamlet-Machine de Heiner Müller pour analyser les rapports entre mythes et figures ainsi que les critiques de la représentation qu’implique leur mise en scène. Ces questions nous incitent à aborder les processus de démythologisation à l’œuvre dans la pensée critique de la première Ecole de Francfort, et leur reprise par Philippe Lacoue-Labarthe sous le concept de « défiguration ». Nous montrons que cette défiguration est toujours, chez Philippe Lacoue-Labarthe, affaire de scène et de théâtre. Nous sommes amenée à élaborer le concept de dé-dramatisation pour saisir la portée d’une telle pensée philosophique et de ses implications artistiques, à la croisée entre l’histoire du théâtre et celle des pratiques conceptuelles. <p>Dans un deuxième chapitre, nous nous affrontons directement à la conceptualisation de la notion de « scène » à partir des contradictions du « théâtre de parole » créé par Pasolini. Nous approchons la scène à travers le champ de la liturgie et de l’esthétique chrétiennes, et à travers celui de l’image cinématographique (dans une réévaluation du « vieux problème » de la différence entre théâtre et cinéma). Nous définissons la scène comme dispositif de monstration des conditions de possibilité d’un « partage du sensible », selon le concept créé par Jacques Rancière. Nous examinons, notamment à travers les travaux d’Esa Kirkkopelto, comment une telle scène travaille la philosophie entre schème et concept (de Wittgenstein à Althusser et de Nietzsche à Derrida), inventant ainsi une théâtralité de la pratique conceptuelle.<p>Notre troisième chapitre analyse les phénomènes de dédoublement des rôles chez Pirandello, Genet et Müller pour revisiter les fonctions de la « scène psychique » ainsi que de tout le lexique théâtral qui structure l’approche psychanalytique de l’inconscient. Nous proposons de penser la théâtralité à l’œuvre dans la construction de la personnalité en fonction d’une subjectivité « scéno-cartographique » dont l’impact thérapeutique a été éprouvé, notamment, par la psychiatrie institutionnelle. <p>Enfin, dans un dernier chapitre, nous nous laissons guider par le théâtre de Samuel Beckett pour définir l’agencement qui se tisse entre théâtre et philosophie, grâce à la défiguration comme opérateur conceptuel. A travers le « faire » dramatique et sa crise, nous interrogeons la manière dont la question de l’action a été posée par l’histoire de la philosophie. Nous examinons les usages que font Deleuze et Souriau du terme de « dramatisation » et de son impact dans le développement des dimensions virtuelles de l’expérience. Nous évaluons ce qu’apporte la pratique de l’acteur aux modes d’attention philosophiques, et nous proposons de comprendre les rapports du théâtre et de la philosophie en fonction du concept d’ « incorporation ». Nous concluons en démontrant que la prise en compte de l’expérience de la scène théâtrale dans et par la philosophie est une condition sine qua non au façonnement d’une théorie croisant études visuelles et conceptualisation de la représentation par l’image et par l’action. Nous déjouons ainsi toute tentation iconoclaste, en travaillant les dimensions de mouvement et de temporalité que la scène permet de saisir.<p> / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Fred Forest: catalogue raisonné (1963-2008)Lassignardie, Isabelle 26 March 2010 (has links) (PDF)
Cette thèse est une étude de l'œuvre de l'artiste Fred Forest à travers le catalogue raisonné de ses travaux réalisés entre 1963 à 2008. Il s'agit de saisir les divers aspects pratiques et théoriques déployés par l'artiste : dans le cadre d'un art dit sociologique prenant le quotidien et l'ordinaire comme matériau d'observation, terrains d'action et d'animation ; par la formulation d'une esthétique de la communication dont l'objectif est la mise en évidence des médiums et technologies employées ; dans l'usage des médias de masse et des moyens de communication et de diffusion de l'information comme supports des œuvres ; de l'événement et de la communication comme parties intégrantes de la démarche artistique ; à travers les notions de participation et d'implication des récepteurs dans les dispositifs des œuvres.
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Perception et mouvement : Straus, Merleau-Ponty, Maldiney : Le fondement phénoménologique de l'unité de l'esthétique / Perception and movement : Straus, Merleau-Ponty, Maldiney : the phenomenological foundation of the unity of aestheticsBobant, Charles 23 November 2017 (has links)
Cette thèse porte sur l'esthétique au sein de la phénoménologie, et plus particulièrement sur le problème de l'unité de l'esthétique, sur la question de la continuité entre sensibilité et art telle qu'elle est posée dans les philosophies d'Erwin Straus, de Maurice Merleau-Ponty et d'Henri Maldiney. Nous montrons d'abord comment la phénoménologie, en devenant phénoménologie de l'art, reprend et accomplit la philosophie de l'art traditionnelle, retrouvant par-là même ses difficultés et impasses : la subordination de l'art à la philosophie, le primat théorique de l’œuvre d'art sur l'artiste, l'assimilation de l'artiste au génie, la promotion de la peinture et de la littérature et l'exclusion de la danse, l'identification du spectateur à un incréateur. Nous mettons ensuite en évidence le fait que la phénoménologie est irréductible à une philosophie de l'art, qu'elle est aussi une esthétique capable de dépasser les problèmes de la phénoménologie de l'art autant que de l'esthétique classique, intellectualiste et empiriste. Seulement l'esthétique phénoménologique rejoue plutôt qu'elle ne déjoue ces problèmes : l'art et l'artiste demeurent mystérieux, l'esthétique phénoménologique est encore une religion de l'art. C'est pourquoi, enfin, une nouvelle esthétique s'impose – une esthétique cosmologique –, nourrie de la double déconstruction de la phénoménologie de l'art et de l'esthétiquephénoménologique, et dirigée vers l'impératif d'éconduire le mysticisme résurgent des doctrines sur l'art. En somme, ce travail vise à rendre compte philosophiquement, sans mythologie interposée, du phénomène artistique. / This doctoral dissertation focuses on aesthetics within the phenomenological movement, especially on the problem of the unity of aesthetics, on the question of continuity between sensibility and art as it is formulated in the philosophies of Erwin Straus, Maurice Merleau-Ponty and Henri Maldiney. We start by showing how phenomenology, by becoming a phenomenology of art”, recovers and completes the traditional philosophy of art, thereby rediscovering its impasses and difficulties: the subordination of art to philosophy, the theoretical priority of the work of art over the artist, the assimilation of the artist to a genius, the promotion of painting and literature and theexclusion of dance, the identification of the spectator with an uncreator. We then highlight the fact that phenomenology is irreducible to a philosophy of art, that it is also an aesthetics able to surpass the problems of the phenomenology of art as much as those of classical – intellectualist and empiricist – aesthetics. Nevertheless, “phenomenological aesthetics” updates these problems: art and artist remainmysterious, phenomenological aesthetics is still a religion of art. For this reason, finally, a new aesthetics is necessary – a “cosmological aesthetics” –, nourished by the double deconstruction of the phenomenology of art and phenomenological aesthetics, and directed towards the imperative to erase the resurgent mysticism of doctrines on art. In short, our study intends to explain – philosophically, without mythology – the artistic phenomenon.
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L'improvisation théâtrale "libre" : genèse, histoire et pratique d'un concept rare. Du Théâtre-Création (Lausanne, 1968-1975) à aujourd'hui. Étude appuyée par un laboratoire de recherche-action / Theatrical free-improvisation : genesis, history and practice of a rare idea. From the Théâtre-Création (Lausanne, 1968-1975) to the present. Study supported by a practice-led laboratoryCharton, Hervé 09 December 2013 (has links)
Nous souhaitons penser l’improvisation théâtrale « libre » dans une continuité de nature avec le théâtre à deux temps. L’improvisation théâtrale s’est en effet déterminée au cours des quarante dernières années comme un champ à part, avec son histoire et ses règles propres. En nous consacrant à l’improvisation « libre », nous considérons une improvisation qui ne fait pas intervenir a priori de structure d’ensemble, de règles formelles ou stylistiques, qui laisse aux improvisateurs la responsabilité de les déterminer eux-mêmes. Si ce type d’improvisation est courant en musique ou en danse, il reste rare ou ponctuel au théâtre. C’est à travers la notion d’acteur-créateur, telle que l’ont définie Alain Knapp et le Théâtre-Création, que nous la retrouvons. Ce groupe (Lausanne, 1968–1975) a été l’un des premiers en Europe à produire des spectacles improvisés sur des thèmes proposés parle public. Alain Knapp, en héritier de Brecht, nous aide à penser un acteur-créateur qui se distingue de l’improvisateur contemporain par son autonomie créatrice, et par l’attention qu’il porte à l’inscription de ses actes artistiques dans un contexte et une histoire. Revenant à aujourd’hui, nous réinvestissons cette notion d’acteur-créateur à travers celle de performativité. Un ensemble d’expériences et un laboratoire de recherche-action centré sur les perspectives (viewpoints) nous permettent de développer une conception pratique de l’improvisation comme étude d’un contexte par un répertoire. Enfin, ayant explicité quelle liberté est à l’oeuvre dans l’improvisation « libre »et comment la reconnaître, nous décrivons le continuum qui relie cette dernière à la représentation verrouillée. / We want to think of free-improvisation in theater in a continuity with traditional theatre. Theatrical improvisation has indeed grown over the last forty years as a separate field, with its ownrules and history. By dedicating ourselves to free-improvisation, we concentrate on an improvisation that does not involve a preconceived overall structure, or formal or stylistic rules, which leaves improvisers with the responsibility to decide them on the spot. Whereas common in music and dance, free-improvisation is rare or occasional in theatre. It is approached through the notion of actor-creator, as it was defined by Alain Knapp and the Théâtre-Création. This group (Lausanne,1968-1975 ) was one of the first in Europe to perform improvised plays on themes proposed by the audience. Drawing a lot from Brecht, Alain Knapp’s actor-creator has a creative autonomy and pay great detail to the way his artistic acts are inscribed in a given background and history.This distinguishes him from contemporary improvisers. Back to the present, we renew the notion of actor-creator through performativity. A set of experiments and a laboratory focused on Mary Overlie’s Viewpoints allow us to develop a practical approach to improvisation as a study of a context through a repertoire. Finally, having explained which idea of liberty is at work in free-improvisationand how to recognize it, we describe a continuum that connects it to set performances.
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