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Nationalisme ethnoculturel et rapport à la culture des Roms en Roumanie post-communiste et multiculturaliste / Ethnocultural nationalism and relation to culture of Roma in postcommunist and mulriculturaliste RomaniaLièvre, Marion 07 December 2013 (has links)
Cette recherche analyse les processus d’identifications collectives inhérents à unnationalisme ethnoculturel ainsi que les usages sociaux et politiques de la culture et de la"tradition". Elle porte sur les Roms en Roumanie post-communiste à l'heure de l'intégrationeuropéenne. Privilégiant une étude du nationalisme en deux champs, politique et quotidien,elle procède d'un terrain multi-situé basé sur l'ethnographie de la mobilisation ethnoculturelledes Roms de Roumanie et de familles roms en Roumanie et en France.Cette thèse postule l’émergence de la nation rom sur la scène nationale roumainecomme une construction récente, intrinsèque à la modernité et au nationalisme ethnoculturelrom roumain. En cela, ce dernier est exploré autour de trois axes qui sont les trois parties dethèse. Le premier, politico-historique, interroge la cristallisation du rapport à la culture enmiroir avec l'émergence du nationalisme ethnoculturel et du contexte de changement socialpropice à son avènement (post-communisme, démocratisation et multiculturalisme). Mêlanttrajectoires sociales de militants et analyses discursives, historiques et politiques, il revient surla genèse de l'opposition entre "Roms traditionnels" et "Roms roumanisés". Le second traitedes usages politiques de la "tradition" et de la "modernité" au travers des pratiques militanteset de l’analyse du discours sur la communauté de culture : la nation rom. Il illustre le rapportmoderne à la culture. Le dernier propose une description ethnographique du fonctionnementde l'ethnicité au travers de deux lignes d'analyse. La première appréhende la réception auprèsdes Roms militants et non militants de ce processus d'identification collective à la catégorierom. La seconde rend compte des logiques de l’appartenance ethnique et sociale au quotidien.Ces trois axes visent à interroger le lien entre construction d'une identification collective et etthnogenèse. / This research analyses the collective identification process resulting from anethnocultural nationalism as well as the social and political uses of culture and tradition. Itdeals with the Roma in post-communist Romania in the context of the European integration.Favoring a study of the nationalism in two fields, political and every day life, it proceeds by amulti-sited fieldwork based on the ethnography of the ethnocultural mobilization of Roma inRomania and focuses on roma families in Romania and France.This thesis postulates the emergence of Roma nation on the Romanian national sceneas a recent construction, intrinsic to modernity and to the roma Romanian ethnoculturalnationalism. Three themes make up the three parts of the thesis. The first, political-historical,questions the crystallization of the relation to culture in mirror with the emergence of theethnocultural nationalism and the context of social change favorable to it’s advent(postcomunism, democratization and multiculturalism). Reflecting upon the social trajectoriesof activists and bringing in discursive analysis, historical and political, it retraces the genesesof the opposition between “traditionnal roma” and “romanized roma”. The second deals withpolitical uses of tradition and modernity through militant practices and the analysis of thespeech on “community of culture” : the roma nation. It shows the modern relation to culture.The last suggests an ethnographic description of how ethnicity works through two lines ofanalysis. The first apprehends the reception from the roma militant and non-militant of thiscollective identification process to the roma category. The second reports the logics of socialand ethnic belonging in everyday life. This three themes aim at questioning the link betweenthe construction of collective identification and ethnogenesis.
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Cultural identity, immigrant assimilation and socioeconomic inequalities / Identité culturelle, assimilation des immigrés et inégalités socioéconomiquesLangevin, Gabin 02 December 2014 (has links)
Les questions relatives à l’intégration des immigrés et de leurs descendants ne sont pas nouvelles dans la littérature économique. Celles-ci ont toutefois majoritairement été traitées du point de vue de l’efficacité économique de l’immigration ou des discriminations. L’assimilation culturelle revient, elle, régulièrement au cœur du débat public et en particulier au travers des notions d’identité nationale et culturelle. La théorie de l’identité est apparue en économie il y a une dizaine d’années et a permis d’améliorer la compréhension des décisions des individus lorsque ceux-ci se définissent par leur appartenance à un ou plusieurs groupes auxquels sont attachées des normes de comportement. A l’aide de cette théorie, nous regardons à quel point l’identité culturelle, considérée comme l’expression de l’assimilation culturelle des immigrés, permet d’améliorer la compréhension des inégalités socioéconomiques. Après avoir rappelé l’importance du contexte familial et du niveau d’éducation dans la réussite professionnelle des immigrés et descendants d’immigrés, nous analysons la formation de l’identité culturelle. Si l’identité ethnique diminue avec le temps passé dans le pays hôte, elle dépend aussi de la manière dont elle est mesurée. Nous mettons ensuite en évidence un impact négatif de l’identité ethnique sur l’accès à l’emploi et la participation politique mais neutre sur le niveau de salaire. Enfin, à l’aide d’une expérience contrôlée en laboratoire, nous vérifions de manière plus générale l’influence significative de l’identité de groupe sur les décisions individuelles. / Immigrants’ and their descendants’ assimilations are old issues in the economic literature. However, they have mainly been investigated in terms of immigration economic efficiency and discriminations. At the same time, cultural assimilation is a recurrent issue in the public debate and particularly through the concepts of national and cultural identity. The identity theory came out in economics more than a decade ago. It allowed improving the understanding of individuals’ decisions when they define themselves by their belonging to one or more groups to which behaving norms are attached. Thanks to this theory, we explore to what extent cultural identity, seen as the expression of immigrants’ cultural assimilation, allows improving the understanding of socioeconomic inequalities. We first highlight the importance of the family context and the educational attainment for the professional outcomes of first and second generations of immigrants. Then, we analyze the formation of the cultural identity. If ethnic identity diminishes with time since arrival in the host country, it also depends on the way it is measured. We exhibit a negative influence of ethnic identity on employment and voting participation but neutral on the wage level. Finally, thanks to a laboratory controlled experiment, we verify in a more general framework the significant role of group identity on individual behaviors.
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Multiculturalisme et ethnicité en Amazonie bolivienne : la gestion publique des différences ethniques et l'invention des indiens Tacana / Multiculturalism and ethnicity in Bolivian Amazonia : the governmental management of ethnic differences and the creation of the Tacana indigeneous peopleHerrera Sarmiento, Enrique 07 November 2011 (has links)
Cette thèse analyse le surgissement des Tacana, un groupe indien qui s’est formé il y a quelque vingt ans dans le nord de l’Amazonie bolivienne, au moment même où se mettaient en place un ensemble de réformes étatiques visant à construire un modèle de citoyenneté dans le respect de la diversité ethnique. L’apparition des Tacana est un évènement moderne et contemporain ; ses acteurs sont des descendants des gens qui arrivèrent dans cette région à la fin du XIXème siècle, venant de différents départements du pays, et qui fournirent la main-d’œuvre d’un système d’extraction forestière qui exploita d’abord le caoutchouc, et ensuite d’autres ressources de la forêt amazonienne. L’étude a ainsi pour toile de fond les interactions entre les travailleurs forestiers et les industriels qui contrôlent l’économie régionale. Ce phénomène de conversion ethnique est vu sous trois angles. On analyse la façon ! dont les travailleurs se sont approprié l’ethnonyme « Tacana » et l’ont utilisé pour se faire entendre et pouvoir profiter des réformes étatiques. On montre comment ils ont cherché à affirmer et à justifier leur existence en tant groupe spécifique au travers des recensements organisés par les organismes de l’État et par les instances internationales qui travaillent à la défense des droits indigènes. Enfin, la particularité de ce phénomène apparaît dans les actions collectives qu’ils ont entreprises dans le but de devenir propriétaires d’une aire territoriale indigène collective, ce qui était la raison fondamentale de leur choix de « devenir Indiens ». Par-delà le cas des Tacana, il est démontré que les politiques étatiques qui cherchent à gérer les différences ethniques ne sont pas le résultat de demandes sociales mais que, tout au contraire, ces demandes sont la conséquence de l’application de ce type de politiques. / This thesis studies the rise of the Tacana, an indigenous group formed in Bolivian Amazonia two decades ago, when different State reforms aimed at constructing a citizenship model based on respect for ethnic diversity. The emergence of the Tacana is a contemporary phenomenon involving part of the descendants of those groups who arrived in the region during the late 19th Century coming from different parts of the country. These people formed the labor force for a forest extraction system which initially exploited rubber but later extended its activities to other forest resources. Against this background, the situation has been analyzed in this study interms of the interactions between the forest laborers and the business management that controls the local economy. The thesis explores how, in this ethnic conversion process, forest laborers have used the “Tacana” identity to achieve visibility as well as benefit from the ethnic State reforms. The study shows how these laborers sought to justify their differential existence formally through census registrations made by State institutions which were backed up by international institutions involved in the defense of Indigenous Rights. The particularity of this process is also examined from the point of view of collective action undertaken by the new ethnic group to become the legal owners of a collective indigenous land –the primary factor that explains why they chose to become ethnic subjects. Our investigation shows that State policies that seek to manage ethnic differences are not triggered by social demands; rather, this sort of demand is a direct consequence of policy application.
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L'identité nationale exposée : représentations du Québec à l'Exposition universelle de Montréal 1967 (Expo 67)Curien, Pauline 11 April 2018 (has links)
Pourquoi étudier l'identité du Québec à Expo 67? La réponse tient en une courte proposition : parce que l'Expo a fourni l'occasion d'une catharsis, constitutive de l'identité québécoise moderne. Je veux montrer que, dans l'ordonnancement rigoureux de l'exposition universelle de Montréal en 1967, se sont produits des failles et dérapages résultant en ce que j'appellerai une catharsis identitaire . De deux façons : 1) le portrait du Québec présenté dans son pavillon a damé le pion à la stratégie identitaire du gouvernement québécois; 2) les visiteurs québécois ont donné corps à une nouvelle identité québécoise. Au cours des années soixante, le Québec a vu s'accélérer l'évolution des représentations au point que l'image dominante du ± Canada-français catholique * a cédé le pas au ± grand récit collectif du Québec moderne *. L'Exposition universelle, en tant qu'espace-temps où se précipitent de multiples enjeux économiques, politiques et identitaires, fournit un laboratoire original et inédit pour illustrer ce passage d'un récit à l'autre, non pas en comparant deux récits en diachronie, mais en analysant leur coexistence en synchronie. Il s'agit donc d'une étude de cas, qui vise notamment à démythifier cette période et à mettre en évidence la possibilité d'une expression démocratique par adhésion plutôt que par conflits. Cette recherche est bifocale dans la mesure où son objet comporte deux ± foyers * : l'image du Québec telle que la véhicule le pavillon du Québec (l'identité officielle), et celle que construisent sur place les visiteurs québécois de l'Expo (l'identité populaire). Compte tenu de l'ampleur des sources disponibles et des biais qui affligent toute méthode retenue, le corpus est limité, et la méthode de travail triangulée de la façon suivante : le pavillon du Québec fait l'objet d'une analyse du discours qui porte sur le contenu du pavillon (les exhibits et leur mise en scène) et sur le fascicule officiel du gouvernement québécois qui s'y trouve diffusé; des entrevues sont menées avec des témoins ± experts * de l'époque; et deux focus groups recueillent les témoignages de visiteurs de l'Expo. La consultation des archives nationales (Canada et Québec) et du Centre d'histoire de Montréal unifie le tout. Il ressort de cette analyse que de nouvelles représentations du Québec sont advenues à Expo 67 et qu'elles ont perduré jusqu'à nos jours. D'une part, dans le portrait officiel (sous ses deux aspects : pavillon et fascicule), le Québec a pris le rang de nation moderne dans le concert des pays occidentaux, bien que plusieurs indicateurs révèlent un pays encore en train de se faire; du côté des visiteurs de l'Expo d'autre part, s'est édifié un nouveau ± Nous *, aussi soudain que gratifiant. Il y a donc une certaine convergence entre ces portraits. Ils ne se sont pourtant pas construits de la même façon : l'audacieux portrait diffusé dans le pavillon, relevant de l''Oeuvre d'art, a pu voir le jour grâce à l'inadaptation du l'appareil étatique québécois à prendre en charge le contenu discursif du projet, tandis que le portrait du fascicule, plus conformiste, émanait d'un organisme public; quant au portrait populaire, il s'est édifié à partir d'une appropriation symbolique des prouesses de l'Expo, appropriation exaltante qui a modifié les frontières symboliques entre ± Nous * et les ± Autres *. Au bilan, il faut reconnaître que le portrait du pavillon est fidèle à l'euphorie économique des années soixante, mais ne reflète rien de l'agitation politique qui règne à l'époque. Cependant, l'Expo dans son ensemble a sans doute produit un effet générationnel sur les Québécois, dans la mesure où elle a enfoncé le clou du nouveau récit collectif du Québec moderne.
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Jeux et enjeux à la frontière dans la roumanie postcommuniste : identité régionale et relations interethniques au BanatJivan, Alexandra-Mirela 17 April 2018 (has links)
Depuis quelques années, toute une «avalanche» discursive, pour emprunter le terme à Zygmunt Bauman, entoure la question de l'identité. Les identités seraient multiples, fluctuantes, en crise, construites, négociées et, surtout, omniprésentes. Le sujet est d'autant plus actuel dans l'espace d'un ancien pays totalitaire, dépositaire d'une mémoire traumatique, où le passage à un régime démocratique est sujet à maints changements sociopolitiques comme personnels. Cette étude observe les corrélations entre l'identité régionale et la dynamique des relations interethniques dans la région roumaine du Banat, aux XXe et XXIe siècles, sur la base des significations que leur donnent de nos jours trois générations de personnes, nées entre 1920 et 1980. Elle s'intéresse plus particulièrement aux raisons qui ont incité les habitants de la région à transcender les tensions dites balkaniques, aux modes de vie, à l'identité banataise, aux relations interethniques, enfin, à l'anthropologie de la mémoire au Banat. Le recours à des concepts comme identification, nostalgie, mémoire et oubli est d'une utilité certaine, attestée d'ailleurs par cette recherche, dans une démarche qui vise à débusquer la relation entre les temps passé, présent et à venir de la communauté banataise. Plus de cinquante récits de type autobiographique ont été réalisés en milieu urbain, en 2005 et 2006, avec des personnes d'origine allemande, hongroise, juive, rom et roumaine. S'y ajoute l'analyse des pratiques et des discours observés sur le terrain à l'occasion de plusieurs événements locaux ou à partir de l'étude des journaux régionaux et des archives d'histoire orale de la Fondation La Troisième Europe de Timisoara. La recherche s'inscrit dans le prolongement des travaux développés en Europe centrale et de l'Est depuis la chute du rideau de fer, qui ont ouvert des débats considérables sur la transition vers la démocratie, le pluralisme et les conditions de vie dans un espace posttotalitaire, et discute amplement les enjeux d'une anthropologie chez soi, en proposant le concept d'anthropologie du retour. Mots-clés : identification et identités (régionales, ethniques); mémoire et oubli; récits autobiographiques; communisme et postcommunisme; anthropologie chez soi; anthropologie culturelle et sociale; Banat; Roumanie; Europe centrale et de l'Est.
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Transmission de la prêtrise vodou : devenir ougan ou manbo en HaïtiRegulus, Samuel 19 April 2018 (has links)
De nombreux éléments du patrimoine culturel haïtien sont liés au vodou. Celui-ci est considéré comme un élément central de la vision du monde traditionnelle du peuple haïtien, bien qu'au cours de son histoire il ait été refoulé, marginalisé et qu'il ait souvent fait l'objet d'actes de violence physique. Qu'il ait pu subsister en dépit des préjugés et des persécutions, seule l'histoire de ses porteurs (de tradition) qui le vivent concrètement peut aider à le comprendre. Et, parmi ces femmes et ces hommes qui permettent la survie du vodou comme système cohérent de pensée religieuse, on retient tout particulièrement des personnages clés dans l'initiation qui sont détenteurs de la prêtrise, à savoir les ougan et les manbo. Il s'agit là d'un cas de transmission religieuse dont il importe d'étudier les mécanismes propres à l'intérieur du vodou haïtien, d'où la formulation de notre sujet de recherche : « Transmission de la prêtrise vodou. Devenir ougan ou manbo en Haïti». Sous cette formulation, nous entendons étudier la transmission de la prêtrise vodou dans une perspective de construction d'identité religieuse. Ceci nous amène d'une part, à déterminer le rapport entre la trajectoire personnelle de l'ougan ou de la manbo et son identité religieuse, et d'autre part, à essayer de saisir la transmission de la prêtrise vodou dans la logique du devoir de mémoire ou de loyauté envers les ancêtres. Au moyen des données empiriques recueillies essentiellement par le biais des récits de vie, cette thèse présente une description analytique des voies essentielles de cette transmission du religieux, particulièrement du mécanisme de construction de l'identité religieuse de l'ougan ou de la manbo. Nous avons noté que les modes de transmission les plus opérationnels dans le vodou haïtien sont les suivants : apprentissage par observation et conditionnement, mécanisme de renforcement et de confirmation, expériences oniriques, transfert des objets matériels comme support de lien générationnel et, de manière ponctuelle, initiation comme mécanisme de transmission de la fonction de l'ouganou de la manbo. Devant la persistance de l'opération de transmission vodou dans un environnement qui n'est pas toujours docile à son égard, notre hypothèse de départ était que la transmission de la prêtrise dans le vodou haïtien était liée au degré de loyauté du prêtre à la lignée croyante. Le concept de loyauté défini comme émotion a pris dans le cadre de cette étude un poids explicatif considérable. Il sert aux anciens de ce culte populaire à mesurer le rapport entre l'identité prescrite et l'identité vécue des jeunes générations. Quand un initié vodou est confronté à des attitudes de mépris, de discrimination, de harcèlement ou de violence, pour pouvoir trancher à chaque fois en faveur du vodou, cela exige de lui un haut degré de conviction et de détermination. Étant membre d'une famille vodou, mais aussi membre d'un État, d'une Église, d'une école, l'initié vodou est souvent pris entre des obligations divergentes. Car chacune de ces structures formule ses attentes vis-à-vis de lui. Ainsi, il est appelé à faire un choix ou trouver des médiations afin de se situer dans la hiérarchie des obligations contradictoires. Plus son immersion sociale dans un milieu particulier est forte et resserrée, plus sa loyauté envers ce milieu est susceptible d'être intensifiée. Fonctionnant sur le mode de l'émotion et de la passion, quand la loyauté familiale fait corps avec la loyauté religieuse dans le vodou haïtien, l'attachement qu'elle provoque devient une relation très intime qui échappe au pouvoir explicatif de la logique du calcul utilitariste. Tout ceci confirme que nous avions raison de percevoir un lien étroit entre la transmission religieuse dans le vodou haïtien et la notion de loyauté. Cette perspective représente un nouveau modèle explicatif du vodou, car assez souvent, on aborde sa persistance sous un angle utilitariste, alors que cette étude révèle que la volonté de transmettre est une préoccupation majeure pour les acteurs du vodou. Mobilisé par le réflexe défensif de son habitus, l'ougan ou la manbo tient profondément à la continuité de sa lignée croyante. Mais il faut noter que cette transmission se réalise dans l'articulation qui existe entre le poids de la collectivité (obligation de transmettre) et l'histoire individuelle des prêtres vodou confrontés à « l'impératif du changement » même si ce changement doit subir l'épreuve de la continuité légitimatrice.
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Construction et réception de l'identité franco-ténoise : étude exploratoireLavigne, Julie 11 April 2018 (has links)
Minorité dans une population clairsemée, le groupement francophone des TNO est de formation récente, sans enracinement historique, et se maintient grâce à l'arrivée continue de personnes qui renouvellent constamment ses effectifs. En tant que porte-parole officiel de ce groupement, la Fédération franco-ténoise façonne des bases à l'identité franco-ténoise : elle construit un passé à la collectivité francophone actuelle pour que celle-ci puisse s'identifier au territoire et, sur cette base, s'assurer un avenir en tant que représentante de la francophonie canadienne aux TNO. Or, d'après ce que nous avons observé, les francophones des TNO restent fidèles, pour la plupart, à l'identité qui les rattache à leur communauté d'origine ou préfèrent s'identifier à partir d'une identité englobante qui dénote une solidarité à la francophonie canadienne dans son ensemble. Malgré le peu d'identification à l'identité construite par la Fédération, les francophones sont mobilisés par ce que ce discours permet de susciter, soit le développement d'un espace francophone homogène, comme en témoigne leur grande participation aux projets et activités gérées par l'organisme. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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Le mouvement communautaire haïtien de Montréal en tant que mouvement socialBoucard, Alix January 2001 (has links)
Thèse numérisée par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal. / Démarche d'argumentation-théorisation axée sur la posture intellectuelle
du paradigme compréhensif, cette thèse analyse l'action collective de la
communauté haïtienne de l'île de Montréal sous l'angle du mouvement social.
Dans la première partie de cette étude, nous basant sur le postulat d'une
co-production du social par le holisme et l'individualisme, nous campons un type
de modèle social. Ce type fait référence à la primauté du conflit sur l'ordre, à la
dialectique système/individu et à la structuration du social en trois sous-systèmes
: le socio-culturel, l'économique et le politique. Le Québec est
considéré comme un référentiel de ce modèle.
Dans la deuxième partie, nous construisons en deux temps un type
d'action collective. Dans un premier temps, via le processus de modélisation,
nous construisons une grille analytique de l'action collective générique en sept
dimensions ou espaces d'attribut : la structure identitaire, la· structure de
l'altérité, le système d'action concret, la dimension axiologique, la dimension
socio-cognitive, la finalité et la rationalité stratégico-tactique. Dans un deuxième
temps, nous précisons les attributs de ces sept espaces en nous servant du
référent paradigmatique "consensus-conflit" et de l'approche wébérienne de
l'idéal-type. L"'output" de ce processus à deux niveaux est une action collective
conflictuelle selon les sept espaces d'attribut que nous appelons un
mouvement social pur.
Dans le troisième partie, à l'aune de ce modèle de mouvement social,
nous mesurons l'action collective de la communauté haïtienne de l'île de
Montréal. À partir de prémisses méthodologiques axées sur l'analyse de
contenu par théorisation d'interviews semi-dirigées de 20 leaders Haïtiens et de
documents de présentation de l'ensemble des organisations communautaires
haïtiennes de l'île de Montréal, il appert que cette action collective n'est pas un
mouvement social. Loin de viser le changement d'un système hypothétiquement
raciste ou nourri de l'exploitation des faibles socio-économiques, le mouvement
collectif des Haïtiens de l'île de Montréal s'inscrit sur le registre de l'intégration
systémique et coule ses éléments stratégico-tactiques dans le moule
institutionnel. Cette mouvance intégrationniste, comme nous l'évoquons dans le
chapitre final de cette troisième partie; s'inscrit dans la problématique de
l'institutionnalisation de l'action collective à Montréal.
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L'identité nationale exposée : représentations du Québec à l'Exposition universelle de Montréal 1967 (Expo 67)Curien, Pauline 11 April 2018 (has links)
Pourquoi étudier l'identité du Québec à Expo 67? La réponse tient en une courte proposition : parce que l'Expo a fourni l'occasion d'une catharsis, constitutive de l'identité québécoise moderne. Je veux montrer que, dans l'ordonnancement rigoureux de l'exposition universelle de Montréal en 1967, se sont produits des failles et dérapages résultant en ce que j'appellerai une catharsis identitaire . De deux façons : 1) le portrait du Québec présenté dans son pavillon a damé le pion à la stratégie identitaire du gouvernement québécois; 2) les visiteurs québécois ont donné corps à une nouvelle identité québécoise. Au cours des années soixante, le Québec a vu s'accélérer l'évolution des représentations au point que l'image dominante du ± Canada-français catholique * a cédé le pas au ± grand récit collectif du Québec moderne *. L'Exposition universelle, en tant qu'espace-temps où se précipitent de multiples enjeux économiques, politiques et identitaires, fournit un laboratoire original et inédit pour illustrer ce passage d'un récit à l'autre, non pas en comparant deux récits en diachronie, mais en analysant leur coexistence en synchronie. Il s'agit donc d'une étude de cas, qui vise notamment à démythifier cette période et à mettre en évidence la possibilité d'une expression démocratique par adhésion plutôt que par conflits. Cette recherche est bifocale dans la mesure où son objet comporte deux ± foyers * : l'image du Québec telle que la véhicule le pavillon du Québec (l'identité officielle), et celle que construisent sur place les visiteurs québécois de l'Expo (l'identité populaire). Compte tenu de l'ampleur des sources disponibles et des biais qui affligent toute méthode retenue, le corpus est limité, et la méthode de travail triangulée de la façon suivante : le pavillon du Québec fait l'objet d'une analyse du discours qui porte sur le contenu du pavillon (les exhibits et leur mise en scène) et sur le fascicule officiel du gouvernement québécois qui s'y trouve diffusé; des entrevues sont menées avec des témoins ± experts * de l'époque; et deux focus groups recueillent les témoignages de visiteurs de l'Expo. La consultation des archives nationales (Canada et Québec) et du Centre d'histoire de Montréal unifie le tout. Il ressort de cette analyse que de nouvelles représentations du Québec sont advenues à Expo 67 et qu'elles ont perduré jusqu'à nos jours. D'une part, dans le portrait officiel (sous ses deux aspects : pavillon et fascicule), le Québec a pris le rang de nation moderne dans le concert des pays occidentaux, bien que plusieurs indicateurs révèlent un pays encore en train de se faire; du côté des visiteurs de l'Expo d'autre part, s'est édifié un nouveau ± Nous *, aussi soudain que gratifiant. Il y a donc une certaine convergence entre ces portraits. Ils ne se sont pourtant pas construits de la même façon : l'audacieux portrait diffusé dans le pavillon, relevant de l''Oeuvre d'art, a pu voir le jour grâce à l'inadaptation du l'appareil étatique québécois à prendre en charge le contenu discursif du projet, tandis que le portrait du fascicule, plus conformiste, émanait d'un organisme public; quant au portrait populaire, il s'est édifié à partir d'une appropriation symbolique des prouesses de l'Expo, appropriation exaltante qui a modifié les frontières symboliques entre ± Nous * et les ± Autres *. Au bilan, il faut reconnaître que le portrait du pavillon est fidèle à l'euphorie économique des années soixante, mais ne reflète rien de l'agitation politique qui règne à l'époque. Cependant, l'Expo dans son ensemble a sans doute produit un effet générationnel sur les Québécois, dans la mesure où elle a enfoncé le clou du nouveau récit collectif du Québec moderne.
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Acculturation in Transalpine GaulChampagne, Thomas M. 11 April 2018 (has links)
Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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