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Les représentations de l'hérédité en situation interculturelle à l'Île de La RéunionMalbert, Thierry 27 November 2006 (has links) (PDF)
L'hérédité, dans sa dimension anthropologique et sociale, apparaît comme un des enjeux de l'identité. A La Réunion, (Département français d'Outre Mer) les origines géographiques très contrastées de la population (Afrique, Madagascar, Comores, Europe, Inde et Chine), à travers le métissage, offrent un panel phénotypique très diversifié au sein de la plupart des familles. Le résultat des différentes rencontres culturelles permet de concevoir des représentations singulières touchant ce qu'il est possible d'appeler l'hérédité : la transmission au fil des générations de caractères distinctifs. Les caractères distinctifs, traits constitutifs de la personne ou du groupe, qu'ils soient liés à l'hérédité biologique et/ou culturelle sont à la base de la construction identitaire individuelle et familiale. Peut-on faire l'hypothèse comme J. Benoist et J.L. Bonniol {chercheurs français) que l'identité sociale et culturelle d'une famille (résultat de l'entrecroisement des patrimoines héréditaires) n'est pas le résultat de toute la descendance mais le résultat d'une stratégie sociale de l'hérédité ? Nous montrerons comment, à La Réunion, les représentations de ~ l'hérédité apportent une meilleure compréhension de la structure de la parenté et des relations interculturelles.
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Mémoires blessées des Balkans : la paix aux frontières de l'ethnicité en ex-YougoslavieJovanovic, Daniella January 2008 (has links) (PDF)
Depuis la fin des guerres qui ont touché l'ex-Yougoslavie durant les années 90, la paix est maintenue de gré ou de force. Une constellation d'acteurs internationaux issus de l'Union européenne, de l'ONU et de l'OTAN entrecroisent ainsi leur expertise depuis plus d'une décennie, pour préserver un semblant de stabilité dans une région aux frontières encore changeantes. En se transformant en plusieurs États-nations, l'ancienne Fédération yougoslave a validé le principe démocratique qui affirme que chaque peuple a droit à son État et son territoire. Cependant, produit d'une mosaïque multiethnique et muiti-confessionnelle ancestrale, l'ex-Yougoslavie se retrouve aujourd'hui devant le dilemme inextricable de chercher à re-territorialiser ses communautés à l'intérieur de leurs nouvelles frontières, tout en essayant de préserver le caractère multiethnique de ses récents États. Avancé par les discours de paix internationaux, le principe de la multiethnicité parvient néanmoins difficilement à trouver un écho en terrain, où les relations interethniques tendent plutôt à se radicaliser. Dans un contexte de réaffirmation identitaire, le sentiment de l'appartenance ethnique reprend une vigueur jusque-là non avenue, avec la survalorisation et la construction de marqueurs identitaires, tels que le mythe des origines, la langue ou la religion, au nom d'une mémoire «bafouée» qui reprend le devant de la scène. Devant la montée de cet ethnonationalisme, la communauté internationale tente d'appliquer des stratégies de réconciliation, qui ne semblent pourtant pas répondre à la réalité du construit ethnique. L'impasse qui se joue dès lors entre les politiques de consolidation de paix et la résurgence de l'ethnicité, valide la construction de deux systèmes parallèles, manifestement peu influents l'un sur l'autre. La fracture qui en ressort laisse présumer l'existence d'un enjeu plus large quant au maintien d'une paix durablement fragile sur le territoire: une région indéfiniment placée sous protectorat, où se maintiennent deux charpentes idéologiques, celle de l'application d'une démocratie moderne et celle d'une mémoire atavique re-mobilisée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Ex-Yougoslavie, Kosovo, Consolidation de paix, Réconciliation, Organisations internationales, Ethnicité, Ethnonationalisme, Mythes nationaux, Mémoire, Constructivisme.
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Les influences de l'Hindouisme dans le cinéma populaire de l'Inde du nord de 1995 à 2005Lefebvre, Marie-Ève January 2009 (has links) (PDF)
Le cinéma populaire de l'Inde du Nord, communément appelé « Bollywood », représente le tiers du marché annuel du plus grand producteur de films du monde. L'industrie soutient qu'elle est séculière et qu'elle n'offre de traitement de faveur à aucune communauté religieuse en particulier, et l'immense majorité des films de l'Inde du Nord ne traitent pas directement de religion. Toutefois, même si elle est en apparence inoffensive et quelque peu enfantine, la « machine à rêve » de Mumbai, controlée par une majorité d'hindous, peut aussi devenir un moyen de diffuser à très grande échelle des valeurs religieuses particulières. Plusieurs auteurs et critiques ont observé dans les années qui ont suivi 1995 un désir chez les artisans du film d'aborder sous un angle nouveau les thèmes, les personnages et la morale se dégageant du récit. La question ayant guidé notre recherche est la suivante: de 1995 à 2005. peut-on dire que la morale véhiculée par le récit, les thématiques et les personnages propose une manière de penser l'identité indienne formatée par certaines valeurs traditionnelles hindoues? Dans le cadre de ce mémoire, nous avons souhaité étudier l'identité hindoue telle que proposée par les quatre plus grands succès de la décennie 1995-2005, le but étant de tenter de comprendre l'idéologie religieuse mise de l'avant par les productions les plus populaires auprès du grand public indien, puis de voir si le film peut être considéré comme une forme d'énonciation identitaire. Nous avons formulé l'hypothèse qu'au sein d'une société laïque mais dont l'esthétique et la morale sont influencées par l'hindouisme, le cinéma crée une représentation de l'idéal et de l'Autre pour faire la promotion des valeurs profondes que sont le maintien de l'ordre social, la moralité, la famille et le mariage. La présente dissertation est le résultat d'une analyse du contenu des films Dilwale Dulhaniya Le Jayenge (1995), Raja Hindustani (1996), Kuch Kuch Hota Hai (1998) et Gadar.· Ek Prem Katha (2001). Elle se penche sur des questions telles que les influences des systèmes de croyances sur la culture populaire, la formation et la transmission de l'identité ethnique. et plus précisément sur la présence de modèles identitaires hindous dans le média de masse qu'est le cinéma hindi. En comparant ces quatre films, ce mémoire met en lumière certains traits typiques des productions bollywoodiennes contemporaines, dont la représentation à l'écran des idéaux masculins et féminins, des rappons familiaux, de la pratique de l'hindouisme et des communautés minoritaires que sont les musulmans, les sikhs, les chrétiens et les Occidentaux. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bollywood, Cinéma indien, Hindouisme, Identité hindoue, Représentation.
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Le processus de constitution de l'acteur politique collectif autochtone amazonien à travers les conflits socio-écologiques en Équateur (1992-2002)Huerta, Anaïs January 2006 (has links) (PDF)
Ce mémoire vise à comprendre le processus de constitution de l'acteur politique collectif autochtone amazonien à travers les conflits socio-écologiques de l'Orient équatorien de 1992 à 2002. Bien qu'il se soit doté d'une nouvelle Constitution qui consacre les droits des peuples indigènes, l'État équatorien favorise les activités d'exploration et d'extraction de ressources naturelles sur leurs territoires. Nous tenterons de saisir, grâce aux outils conceptuels de Sydney Tarrow et d'autres auteurs du courant de la mobilisation des ressources, la façon dont s'articulent les revendications économiques et culturelles, le rôle de l'identité ethnique comme moyen et fin de la mobilisation, et les opportunités politiques ouvertes par la Constitution de 1998 et la Convention 169 de l'OIT. Mais en usant de stratégies tant institutionnelles qu'extra-institutionnelles, les indigènes amazoniens transforment eux-mêmes le contexte politique dans lequel ils évoluent. Par ailleurs, la constitution de l'acteur collectif amazonien se fait dans l'interaction avec les autres acteurs, sans que le processus soit le seul produit de décisions pensées stratégiquement. Si les Indiens visent à être reconnus au sein d'un État pluriethnique et multiculturel, ils entendent également démocratiser les institutions de l'Équateur et former de nouveaux espaces de délibération sociale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Indigènes, Autochtones, Équateur, Amazonie, Mobilisation, Identité ethnique, Conflits socio-écologiques.
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La cohabitation interethnique à Tel-Aviv : regard sur les jeunes, leurs trajectoires et leur sociabilité publiqueBihya, Kawtare 01 1900 (has links) (PDF)
L'immigration massive juive qu'a connu Israël a contribué à sa construction mais a aussi façonné les grandes villes israéliennes telle que Tel-Aviv. La répartition territoriale des immigrants provenant de différents continents montre que Tel-Aviv est scindée en deux : le Nord où vit une classe européenne aisée et le Sud où s'imbriquent les plus défavorisés venant des pays en émergence. Selon la littérature israélienne, ce découpage ne serait pas le résultat d'une ségrégation ethnique mais serait plutôt due aux importants écarts déjà établis entre les pays du Nord et du Sud. Certains sociologues décrivent Tel-Aviv comme une ville plurielle dépourvue de ségrégation ethnique sur le plan résidentiel, mais où subsistent tout de même de forts conflits ethniques. Nous avons donc questionné la cohabitation interethnique dans les espaces publics de Tel-Aviv. En effet, l'espace public comme espace de vie commun mais aussi comme espace démocratique et citoyen met à l'épreuve tout processus de cohabitation entre les différents groupes ethniques israéliens : Ashkénazes, Sépharades, Falashas, Russes et Palestiniens d'Israël. Nous avons donc mené une longue enquête de terrain durant laquelle nous avons réalisés des entretiens ouverts semi-directifs avec cinq acteurs communautaires, puis procédé à une observation participante du quotidien de quinze jeunes Israéliens. Enfin, à la lumière de ces entretiens, nous avons ciblé une série d'espaces publics et observé les dynamiques de cohabitation interethnique.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Ethnicité, relation interethnique, cohabitation interethnique, espace public, Tel-Aviv, Israël.
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Les nouvelles dynamiques de territorialisation du fait ethnique à Montréal : le cas du Petit MaghrebLejeune, Marion 11 1900 (has links) (PDF)
Dans le cadre du processus de métropolisation des flux migratoires internationaux au sein de la région métropolitaine de recensement de Montréal (RMR), on assiste de la part des nouvelles populations immigrantes à une transformation de leurs dynamiques de répartition spatiale et de leurs stratégies d'implantation résidentielle dans la métropole montréalaise. Dans ce contexte, le marquage ethnique à travers lequel les communautés ethnoculturelles se rendent visibles dans l'espace urbain montréalais est en pleine mutation, tant dans la forme que dans les fonctions qu'il endosse. À travers l'exemple du marquage ethnique maghrébin, ce mémoire se penche sur les modalités nouvelles qui régissent les rapports entre territoires et ethnicité dans la métropole montréalaise, dans le but d'observer quel rôle identitaire continue de remplir ce même territoire auprès des membres des communautés ethnoculturelles qui y sont établis. Ce travail se penche ainsi sur la concentration de commerces maghrébins sur la portion de la rue Jean-Talon Est, entre les boulevards Saint-Michel et Pie-IX, désignée sous le terme de Petit Maghreb. À travers le cas de vingt-quatre primo-arrivants d'origine maghrébine qui en font régulièrement usage, cette recherche vise à étudier les différentes pratiques qui y sont déployées, ainsi que les représentations que ces individus formulent à son égard, afin d'observer si, dans le contexte métropolitain montréalais, le Petit Maghreb demeure un lieu significatif quant à l'expression de leur identité ethnique. Pour cela, nous avons adopté une démarche qualitative, en nous appuyant sur des questionnaires comme outil de collecte de données. Les résultats de notre recherche montrent que dans le cadre du processus d'acculturation auquel doivent faire face ces primo-arrivants au sein de la société d'accueil québécoise, le Petit Maghreb est une source de cohésion et de stabilité identitaire sur le court et le long terme. L'ensemble des commerces et services maghrébins contribue à reproduire à Montréal des habitudes quotidiennes calquées sur celles qui composaient le mode de vie pré-migratoire de ces individus. Dans le même temps, cette stabilité identitaire est renforcée par l'usage symbolique du Petit Maghreb en tant que lieu de ressourcement identitaire, car il reproduit aux yeux de ces individus tant d'un point de vue matériel que symbolique une artère commerciale à l'image de celles fréquentées au Maghreb. Cependant, la majorité des répondants considère qu'il reste primordial que le Petit Maghreb demeure dissocié du quartier où y est établi leur logement. L'enjeu est alors de pouvoir concilier à Montréal des rapports avec leur identité d'origine et à la fois garantir des rapports socio-spatiaux quotidiens d'avec la société d'accueil. L'équilibre identitaire recherché consiste en la « [...] synthèse des deux codes culturels : celui de la société d'accueil et celui de la société d'origine. Au-delà de la synthèse, il y a la conciliation, voire la réconciliation de deux pôles d'allégeance culturelle. » (Katouné, 2002 : 177).
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : pratiques, représentation, lieu, identité ethnique, quartier ethnique, marquage ethnique, commerce ethnique, métropole, mobilité, Petit Maghreb, immigration maghrébine, primo-arrivants.
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Citoyenneté et identités comme enjeux d'une « démocratisation ancrée » en Afrique noire : illustration par les trois villes autonomes du BéninDavakan, Brice Armand January 2009 (has links) (PDF)
Le concept de « démocratisation ancrée » qui est ici examiné comme enjeu d'une tension entre citoyenneté et identités en Afrique, pose d'emblée deux défis majeurs: un défi épistémique touchant au statut de la démocratie, entre idéologie et concept sociopolitique, et un défi théorique touchant à la nécessité de la démocratie dans des espaces culturels non occidentaux. Ces deux défis ont été confrontés dans le cadre de cette recherche, à travers une démarche qualitative, approchant l'identité en général et l'ethnicité en particulier comme des constructions sociales susceptibles d'instrumentalisation, mais aussi de transformations potentiellement aptes à favoriser le « vivre ensemble ». Cette hypothèse déclinée en une grille d'entrevue ouverte, a guidé deux séries d'entrevues menées à travers trois municipalités béninoises, trois villes dotées de statuts particuliers dans le cadre d'un processus de décentralisation. Cette enquête de terrain menée entre 2006 et 2008 a été la charnière de notre recherche, qui s'est néanmoins voulue plus théorique qu'empirique. En effet, par une démarche « en forme de sablier », une première partie de la recherche nous avait d'abord permis de faire le point sur les thèses et théories antérieures, mais surtout de fixer les concepts qui sont sollicités dans cette analyse de la démocratie en Afrique noire. La troisième partie de la recherche, venant après une enquête triangulant observation, discours d'acteurs et théories, va servir de cadre à une réinterprétation du concept de citoyenneté. Cette partie propose une réouverture de ce concept qui aurait pris, au tournant des Révolutions du XVIIIe siècle en Europe, un ton républicaniste frappant toute entité anthropologique (dont les groupes identitaires) de subjectivité et donc d'une certaine péjoration au profit de gouvernements centraux forts. Il semble dès lors que, les élites africaines sorties de plusieurs décennies de domination occidentale et de préjugés racistes aient été plus préoccupées à démontrer leur capacité de construire des « États-nations » comparables à ceux d'Occident, qu'à considérer et intégrer les représentations du politique chez les communautés ethniques composant ces jeunes États. Ainsi, sur la base de cette recherche menée à Cotonou, Porto-Novo et Parakou, nous avons pu explorer -au moins partiellement la capacité des Africains à intégrer identité et démocratie, aussi bien dans le sens du « vivre ensemble » que dans celui du « vivre mieux ». Ces trois « communes à statut particulier » du Bénin offrent le spectacle d'une fierté ethnique retrouvée à travers la décentralisation administrative, d'une politisation accélérée de la vie municipale, mais aussi d'une transformation rapide des représentations de l'autorité politique. Cette transformation est à l'image des « leaders charismatiques » qui ne sont plus seulement associés à l'héritage culturel ou patrimonial du groupe ethnique, mais aussi et désormais à leur capacité d'assurer le progrès de leur ville. L'exercice d'une sanction de la gouvernance municipale au bout d'un quinquennat semble avoir favorisé, dans ce coin d'Afrique, une appropriation de la démocratie sans que l'ethnicité, de plus en plus assumée ne mène -du moins, pas encore -à la guerre civile. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Afrique, Démocratie, Citoyenneté, Identités, Bénin, Décentralisation, Démocratisation, Analyse qualitative, Interactionnisme symbolique.
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Identités ethnolinguistiques et acculturation dans les communautés autonomes bilingues de l'EspagneMontaruli, Elisa January 2009 (has links) (PDF)
Durant l'époque de la monarchie espagnole jusqu'au dix-neuvième siècle et durant la dictature du Général Franco au vingtième siècle (1939-1975), le mythe fondateur de construction nationale de l'Espagne était basé sur l'unité de la langue castillane et de la culture espagnole. Les politiques assimilationistes et exclusionistes ont réifié le castillan en tant que langue nationale et la culture espagnole comme l'essence identitaire de l'Espagne et ce, au détriment des langues et cultures régionales. Cependant, suite à la mort de Franco, la Constitution espagnole de 1978 est devenue le nouveau pilier de la construction nationale de la démocratie espagnole. Dans cette thèse, il est proposé que la reconnaissance et la légitimisation des cultures et des langues régionales enchâssées dans cette Constitution ont favorisé le développement d'identités prototypiques distinctes allant des identités uniquement autonome ou espagnole à une variété de permutations identitaires doubles autonome-espagnole. Un premier objectif de cette thèse est d'explorer comment les identités nationales et régionales coexistent et s'il est possible d'en dégager des profils sociopsychologiques prototypiques définis à partir de variables individuelles et intergroupes. Les sociétés culturellement et linguistiquement plurielles comme l'Espagne doivent composer avec l'intégration des multiples groupes qui se retrouvent en contact sur leur territoire. Ces groupes incluent les majorités et minorités nationales, mais aussi les immigrants internationaux. Les contacts intergroupes soutenus sont susceptibles d'engendrer des changements bidirectionnels chez les membres de tous ces groupes. On réfère à ce processus par le terme acculturation (Graves, 1967; Redfield, Linton, & Herskovits, 1936; Social Research Council, 1954). Le deuxième objectif de cette thèse est préciser le rôle des identités ethniques dans l'endossement des orientations d'acculturation des membres d'une communauté d'accueil envers les minorités nationale et immigrante. Leurs orientations d'acculturation représentent différentes façons de concevoir l'intégration des groupes minoritaires à la société d'accueil. Selon le Modèle d'acculturation interactif (MAI; Bourhis, Moïse, Perreault, & Senécal, 1997) la communauté d'accueil peut endosser cinq orientations d'acculturation:
l'individualisme, l'intégrationisme, l'assimilationisme, le ségrégationisme et l'exclusionisme. Dans la première étude, 2446 étudiants universitaires de cinq Communautés autonomes bilingues de l'Espagne ont répondu à un questionnaire. Les participants ont complété l'Échelle du profil d'identification multiple (Bourhis & Bougie, 1998) de même qu'une série d'échelles correspondant à des corrélats sociopsychologiques clés. La catégorisation des participants en fonction de leur degré d'auto-identification aux langues et cultures autonomes et espagnoles a suggéré la pertinence de six profils identitaires prototypiques (N = 1584 participants; 67%). Les résultats indiquent que les individus endossant une forte identité uniquement autonome (11%) ou uniquement espagnole (13%) sont plus susceptibles de s'engager dans des relations intergroupes problématiques. Les individus avec une identité pro-autonome (9%) sont fortement mobilisés en faveur de la communauté autonome, mais présentent des attitudes moins polarisées envers les Espagnols que les individus endossant une forte identité uniquement autonome. Les individus endossant une forte identité double (9%) sont mieux à même de jouer le rôle de conciliateurs culturels et linguistiques et de favoriser l'harmonie intergroupe. Les individus endossant une identité pro-espagnole (15%) ou une identité double modérée (7%) émergent comme conciliateurs culturels, susceptibles de bénéficier de l'apprentissage des langues autonomes. Les données de la deuxième étude ont été recueillies par l'entremise de questionnaires distribués à des étudiants de premier cycle universitaire de la Communauté autonome basque (CAB) en Espagne. Les participants (N= 727) ont complété l'Échelle du profil d'identification multiple (Bourhis & Bougie, 1998). La catégorisation des participants en fonction de leur degré d'auto-identification basque et espagnol a ainsi révélé deux profils identitaires prototypiques pertinents dans le cadre de la CAB. Un grand nombre de participants endosse une forte identité uniquement basque (N = 308) ou une forte identité double basque-espagnole (N = 219). Les participants ont également répondu à l'Échelle d'acculturation de la communauté d'accueil (ÉACA; Bourhis & Bougie, 1998) envers deux groupes établis dans la CAB: la minorité nationale espagnole et les immigrants marocains. Les résultats de cette étude indiquent que les participants ont une préférence pour les orientations d'acculturation individualiste et intégrationiste. Les individus endossant une forte identité uniquement basque ont des orientations d'acculturation moins accueillantes envers la minorité espagnole établie dans la CAB que les individus endossant une forte identité double basque-espagnole. Les conflits historiques entre Basques et Espagnols ne semblent cependant pas interférer sur les attitudes envers des immigrants internationaux: peu importe leur profil identitaire, les participants endossent des orientations d'acculturation similaires envers les immigrants marocains. À ce jour, plusieurs recherches empiriques ont investigué les corrélats psychologiques individuels et intergroupes de l'identification des immigrants à leur culture d'origine et à la culture de leur société d'accueil (e.g. Benet-Martinez & Haritatos, 2005; Benet-Martinez, Leu, Lee, & Morris, 2002; Benet-Martinez, Lee, & Leu, 2006; Hutnik, 1986; Sayegh & Lasry, 1993; Tadmor, Tetlock, & Peng, 2009; Zak, 1973). L'apport original de cette thèse est de tenir compte des identités ethnolinguistiques des membres d'une communauté d'accueil pour mieux cerner la dynamique relationnelle des sociétés culturellement et linguistiquement plurielles. En ligne avec d'autres recherches, les résultats de cette thèse suggèrent que les membres d'une communauté d'accueil qui s'identifient à un groupe social unique imperméable endossent des attitudes, intentions comportementales et orientations d'acculturation moins accueillantes que ceux dont l'identification est multiple (Bourhis, Barrette & Moriconi, 2008; Bourhis & Dayan, 2004; Montreuil, Bourhis, & Vanbeselaere, 2004). Ce lien a été obtenu auprès des membres d'une communauté d'accueil envers la minorité nationale historiquement rivale partageant son territoire, mais ne s'est pas généralisé aux immigrants internationaux. Ces résultats sont donc également cohérents avec le postulat du MAI selon lequel il est important de faire la distinction entre le statut valorisé ou dévalorisé d'un groupe minoritaire national ou immigrant (Bourhis et al., 1997). ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Identité ethnique, Relations intergroupes, Acculturation, Communautés d'accueil, Minorités linguistiques, Communautés autonomes bilingues de l'Espagne.
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Ethnicité et religion : le cas de réfugiés Lhotsampa réinstallés à Saint-Jérôme, au QuébecHalsouet, Béatrice 08 1900 (has links) (PDF)
Le Bhoutan a mis en place au début des années 1990 une politique nationaliste « One nation, one people » imposant comme caractéristiques identitaires une seule langue, le dzongkha, et une seule série de règles (vestimentaires et autres), le Driglam namzha, héritée d'un lointain monarque. Cette orientation politique a eu des conséquences directes sur des ethnies dont les traits identitaires sont différents de cette norme et, notamment, sur une population népalophone appelée Lhotsampa, habitant le sud du pays et ayant, pour la majorité, acquis légalement la citoyenneté bhoutanaise en 1958. Environ 100 000 personnes ont choisi ou ont été forcées de choisir l'exode, mais le retour vers le pays de leurs ancêtres, le Népal, les a confinées dans des camps de réfugiés au sud-est du pays. Leur situation d'apatridie a duré environ dix-sept ans, et se poursuit encore pour certains, jusqu'à l'ouverture de sept pays occidentaux à une réinstallation sur leur sol. Le Canada a ainsi sélectionné 5 000 réfugiés entre 2007 et 2011, et ces personnes arrivent régulièrement, notamment dans quatre villes d'accueil du Québec, à savoir Joliette, Québec, Saint-Jérôme et Sherbrooke. Comment se déroule cette réinstallation, particulièrement à Saint-Jérôme? Ce mémoire a pour but de comprendre comment ces réfugiés définissent leur identité, dans le contexte de leur réétablissement à Saint-Jérôme, au Québec. Dans cette construction identitaire actuelle, nous nous intéressons au rôle que joue la religion, la majorité d'entre eux étant indoue. Pour parvenir à ces buts, nous avons réalisé pendant les deux dernières années une observation participante et nous avons réalisé des entrevues auprès de trois générations, puisque chacune a eu un parcours de vie différent vis-à-vis du Bhoutan. Nous avons ainsi saisi que leur identité se définit selon un continuum, de Bhoutanais à Népalais, selon l'âge des répondants. Nous avons mis en évidence le rôle de la famille, en mettant en valeur des relations familiales de substitution que plusieurs se constituent, pour pallier l'absence de membres importants. La religion reste également un facteur primordial dans leur réinstallation, au niveau individuel comme au plan collectif, même si l'absence de temple dans la ville d'accueil pose des problèmes auxquels des initiatives d'ordre mésosocial, comme les définit Barth (2000), ont apporté des éléments de réponse. Le rapport social où se dessinent les frontières mouvantes de l'ethnicité (Juteau, 1999; Bastenier, 2004) est donc en construction, laissant parfois transparaître des rapports interculturels, mais aussi d'autres relations plus difficiles à assoir. L'histoire commune est en tout cas un ciment profond pour ce groupe.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : ethnicité, religion, indouisme, Bhoutan, Népal.
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L'étranger et sa terre d'accueil : attitudes des Irlando-Américains de New York devant la guerre hispano-américaine (1898)Brochu-Blain, Charles January 2007 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal
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