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La Vengeance Nostre Seigneur et son rayonnement dans le manuscrit de Paris, BnF, fr. 1553Turcot, Virginie 12 1900 (has links)
La Vengeance Nostre Seigneur est une chanson de geste écrite vers 1200 qui raconte la destruction de Jérusalem en 70 de notre ère par Vespasien et Titus comme une vengeance pour la Crucifixion. Elle nous est parvenue dans dix manuscrits, tous des recueils, étant donné sa relative brièveté (1200 à 3400 vers, selon les rédactions). Or, ce texte adopte un comportement particulier dans certains des manuscrits qui le conservent : le récit de la vengeance du Christ bourgeonne dans d’autres textes où l’on n’attendrait pas sa manifestation. L’objectif de cette étude est double : comprendre comment est pensé, conçu et construit le recueil médiéval d’une part, à partir du recueil de Paris, BnF, fr. 1553 ; d’autre part, il s’agira d’évaluer le rôle que la Vengeance Nostre Seigneur peut jouer dans la composition des manuscrits qui l’hébergent.
Après l’analyse du recueil du Moyen Âge central en général et du recueil de Paris, BnF, fr. 1553 en particulier, l’étude se concentrera sur la Vengeance Nostre Seigneur afin de la situer dans le paysage littéraire médiéval (étude des sources, analyse générique, contexte de circulation). Il s’agira de comprendre la place qu’elle occupe dans le manuscrit de Paris, BnF, fr. 1553 et de saisir le phénomène de rayonnement qui surgit dans ce recueil. Le rôle de la Vengeance dans deux autres manuscrits qui, bien que fort différents, occupent une place importante dans la tradition, le recueil de Paris, BnF, fr. 1374 et le recueil de Turin, BNU, L.II.14, sera ensuite étudié, notamment en ce qui a trait au rayonnement de la légende. Enfin, les trois copies du texte seront comparées afin de déterminer dans quelle mesure ces trois rédactions représentent précisément le même récit. / The Vengeance Nostre Seigneur is an epic poem written around 1200 which depicts Jerusalem’s destruction in 70 AD by Vespasian and Titus as a vengeance for the Crucifixion. It is now known in ten manuscripts, all of them miscellanies, given its relative brevity (1200 to 3400 verses, depending on the redaction). This text has a peculiar behavior in some of the manuscripts where it is kept: the story of Christ’s vengeance appears in other texts in which we would not expect its manifestation. The purpose of this study is twofold: on one hand, to understand how the medieval collection is thought, built and conceived, from the manuscript of Paris, BnF, fr. 1553; and on the other hand, to evaluate the role the Vengeance Nostre Seigneur played in the composition of the manuscripts that hosts it.
After analysing the medieval miscellany in general, and more specifically the Paris, BnF, fr. 1553 collection, the study will focus on the Vengeance Nostre Seigneur to position it on the medieval literary scene (study of the sources, generic analysis, circulation context). The goal will be to demonstrate the role it played in the Paris, BnF, fr. 1553 manuscript and to understand the phenomenon of unexpected presence of the legend in other texts of this collection. There will then be a study of the same phenomenon in two very different manuscripts that both occupy an important place in the tradition; the manuscripts of Paris, BnF, fr. 1374 and Turin, BNU, L.II.14. Finally, the three copies of the text will be compared to determine if these three redactions represent precisely the same story.
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La Revendication du plaisir littéraire : autour de Jean Renart et Raoul de Houdenc (XIIe–XIIIe siècles) / The Claim to Literary Enjoyment : around the work of Jean Renart and Raoul de Houdenc (12th–13th centuries)Dupraz-Rochas, Hélène 19 March 2016 (has links)
Le présent travail étudie un moment d’histoire littéraire et culturelle en langue française – à la charnière des XIIe et XIIIe siècles, autour de Jean Renart et Raoul de Houdenc – sous l’angle du plaisir littéraire. Les œuvres en vers de ces deux auteurs actifs au début du XIIIe siècle, qui révèlent une conscience auctoriale aiguë et que sous-tend une réflexion métadiscursive faisant la part belle au principe du delectare, sont révélatrices des jugements divergents que le Moyen Âge porte sur cette notion problématique. En effet, l’expression littéraire du plaisir se situe à la croisée de plusieurs champs discursifs qui en précisent le sens et éclairent ses enjeux sous des jours contrastés. La poésie se fait d’une part l’écho du discours dominant de l’Église et illustre la complexité de l’attitude des théologiens et des moralistes devant le plaisir littéraire, entre condamnation virulente et légitimation conditionnelle. Elle atteste – et accompagne – également l’épanouissement d’une autre idéologie, aristocratique et profane, bien plus favorable au plaisir puisque l’imaginaire courtois accorde au deduit littéraire une valeur à la fois éthique, sociale et politique. Elle reflète enfin la conception médiévale du Beau littéraire formalisée par les arts poétiques médiolatins qui en établissent le canon et dont le plaisir est le signe. Lieux de confrontation de ces discours souvent discordants, les œuvres littéraires du temps de Jean Renart et Raoul de Houdenc témoignent de la revendication nouvelle d’un plaisir présenté comme une valeur et une exigence. C’est une certaine conception de la littérature en langue vulgaire qui voit le jour autour de 1200. / This work focuses on a short period in French-language literary and cultural history—at the turn of 12th and 13th centuries, around the work of Jean Renart and Raoul de Houdenc—from the standpoint of literary enjoyment. The poetic output of these two early 13th-century authors, who display a keen authorial consciousness underpinned by a meta-discursive reflection that gives more than its due to the principle of delectare, testifies to the diversity of judgements that the Middle Ages pass on this controversial notion. The literary expression of enjoyment is indeed located at the crossing of several discursive fields that specify its meaning and shed contrasting lights on its stakes. Poetry both echoes the dominant views of the Church and epitomizes the complexity of attitudes of theologians and moralists towards literary enjoyment, between outright condemnation and conditional legitimiza-tion. It also bears witness to—and accompanies—the flowering of another ideology, aristocratic and secular, far more favourably disposed towards enjoyment, since the courtly imaginative world grants literary deduit a value that is at the same time ethical, social, and political. Lastly, it reflects the medieval conception of literary Beauty, as formalized by the ars poetica of Medieval Latin, which sets the canons and takes enjoyment as a sign. As a battlefield for these often discordant views, the literary works from the era of Jean Renart and Raoul de Houdenc testify to the appearance of a new claim to pleasure, considered both as an ethical standard and an entitlement. A certain conception of literature in the vernacular was thus born around year 1200.
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Le roi et l’ermite : discours et idéologies chevaleresques dans les premières proses du Graal (Perlesvaus, le Haut livre du Graal et la Queste del Saint Graal)Quevillon, Geneviève 04 1900 (has links)
Dès le tournant du XIIIe siècle, les écrivains reprennent l’idée d’une quête du Graal, déjà développée par Chrétien de Troyes avec le Conte du Graal, pour y faire entrer plus amplement les traits d’une idéologie ecclésiastique. Les premières proses du Graal présentent alors une nouvelle façon d’exposer certains idéaux de la chevalerie à travers des convictions religieuses. Dans une approche socio-historique, nous nous sommes d’abord
penché sur la figure incontournable du roi Arthur, personnage dont le comportement est la cause de la quête du Graal. Plus particulièrement, dans cette recherche, il est question de découvrir comment la position sociale du chevalier tend à s’élever au-dessus de celle du roi. Partant des différentes fonctions royales pour aller vers la nature et le but des aventures
vécues par les chevaliers, nous observons pourquoi et comment les auteurs des premières
proses du Graal ont tenté d’adapter l’idéologie chevaleresque à l’idéologie ecclésiastique. Il appert que l’influence des discours politiques de cette période médiévale aura joué un rôle important dans cette nouvelle approche de la chevalerie. / Since the turn of the XIIIth century, writers take up the idea of a quest for the Holy Grail, already developed by Chrétien de Troyes in the Conte du Graal. The authors saw in the Holy Grail a great chance to elucidate an ecclesiastical ideology. The first proses of the Holy Grail then present a new way of exposing certain ideals of knighthood through religious convictions. From a socio-historical approach, we initially looked at the figure of
King Arthur, who is impossible to circumvent. King Arthur’s behavior is the cause of the search for the Holy Grail. More particularly, this research ponders the question of why the knight’s social position tends to rise above that of the King’s. From the various royal functions to the nature and the goal of the chivalric adventures, we observe why and how the authors of the first proses of the Holy Grail tried to adapt the chivalric ideology to the ecclesiastical one. It appears that the influence of the political discourses from this medieval period will have played a major part in this new approach to knighthood.
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Du récit à la représentation : la transposition de sujets de la littérature grecque antique dans l’art gréco-romain et la peinture occidentale (XVe-XIXe siècles). Le cas de la Punition Divine / From Narration to Representation : The Transfer of Literature Themes from Ancient Greek Literature into Greco-roman Art and Occidental Painting (15th-19th Century). The Case of the Divine Punishment.Painesi, Anastasia 10 December 2011 (has links)
La punition divine est un phénomène récurrent dans la mythologie grecque. L’hybris, commise par des individus vaniteux et orgueilleux aspirant à se comparer aux dieux ou même à se succéder à eux à la domination du Cosmos, provoque une série de châtiments atroces, imposés par les Olympiens à des hommes et à des femmes, à des humains et à des êtres mythiques, à des héros, à des rois et même à d’autres dieux sans discrimination. L’étude actuelle examine l’iconographie de divers types de châtiment divin dans l’art gréco-romain et la peinture occidentale (XVe-XIXe siècles). Elle analyse l’interaction entre les œuvres d’art et les sources littéraires antiques, médiévales et modernes, ainsi que les points communs remarqués entre les thèmes antiques du châtiment divin et certains épisodes bibliques ou chevaleresques. Elle se focalise enfin sur l’influence que l’iconographie de la punition divine antique a exercée sur la politique, la société et la religion aussi bien dans l’Antiquité qu’à l’époque moderne. / Divine punishment constitutes a recurrent phenomenon in Greek mythology. The hubristic behaviour of vain and selfish individuals, who aspire either to compare themselves to the gods or to succeed them to the domination of the Cosmos, provokes a series of atrocious tortures inflicted by the Olympians to men and women, to humans and mythical creatures, to heroes, kings and even to other gods equally.The present PhD study examines the iconography of a variety of types of Divine Punishment in the Greek and Roman art and the occidental painting (15th-19th centuries). It analyses the interaction between the various works of art and the ancient, mediaeval and modern literary sources. It pinpoints the resemblances between the ancient themes and certain biblical or chivalrous episodes. It focuses finally on the influence wielded by the iconography of divine punishment in politics, society and religion, both in Antiquity and in modern times.
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La figure de Narcisse dans la littérature et la pensée médiévales / The figure of Narcissus in medieval thoughts and literatureRomaggi-Trautmann, Magali 01 December 2018 (has links)
Les mythes grecs « font signe sans signifier, montrant, dérobant, toujours limpides disant le mystère transparent, le mystère de la transparence1 ». Maurice Blanchot dans cette remarque met en valeur le mystère inhérent à tout mythe. Il en va ainsi pour le mythe de Narcisse qui a connu un succès considérable à l’époque médiévale mais dont il n’est pas aisé de fixer un sens stable. C’est de la version du célèbre poète de l’époque augustéenne, Ovide, que les auteurs médiévaux ont hérité. La richesse de la légende, conférée par les nombreux ajouts d’Ovide, leur a permis de déployer à leur tour de nombreux sens nouveaux.Narcisse est avant tout perçu comme figure amoureuse. Narcisse est l’amant malheureux qui souffre d’une passion si forte qu’il finit par en mourir. L’objet de l’amour de Narcisse est bien souvent tu et oublié dans les reprises médiévales. Peu importe finalement qu’il ait aimé une ombre, l’accent est mis sur l’intensité de son amour et surtout sur ses funestes conséquences. La passion entraîne Narcisse sur le chemin de la mort : mort de l’esprit sous le coup de la folie et mort physique. Narcisse a été un objet de choix pour la poésie de la fin’amor. Troubadours et trouvères ont réélaboré la figure de Narcisse en parfait représentant du fin amant entre les XIIe et XIIIe siècles. Par ailleurs, la figure de Narcisse entretient des liens étroits avec les représentations du mélancolique, issues des théories psychophysiologiques sur l’amour de la philosophie et de la médecine.Le mythe a également inspiré des lectures morales. En effet, tout un pan des reprises du mythe – le pan chrétien – dévoile Narcisse sous les traits d’un pécheur entaché de défauts. L’orgueil dont il fait preuve est dans la conception chrétienne laracine de tous les maux ; ce vice engendre la vanité et l’arrogance. De la fin du XIIe au XIVe siècles, les clercs font de Narcisse l’incarnation parfaite de tous ces défauts. Selon la perspective adoptée la condamnation change légèrement mais l’idée reste lamême : Narcisse est imbu de sa propre personne et en tire une satisfaction trop haute.Enfin l’eau de la source, l’un des motifs essentiels du mythe de Narcisse, a été le point de convergence de plusieurs traditions qui ont fini par s’entremêler dans les œuvres médiévales : le motif biblique de l’eau d’un côté, de l’autre les conceptions néoplatoniciennes sur le reflet et le mythe antique de Narcisse. Un réseau d’images similaires irrigue ces traditions, constitué de l’eau claire, du reflet et de la fontaine. Le "fons" antique s’est peu à peu métamorphosé en fontaine médiévale jusqu’à devenir véritable miroir. Le motif du miroir s’autonomise peu à peu par rapport à la surface des eaux. La dimension fantasmatique de l’amour de Narcisse pour son reflet s’amplifie nettement. Se voir soi-même dans un miroir constitue une expérience étrange où l’individu touche au secret de son être. Incapable de l’atteindre réellement, il voit son intimité se dérober à lui, ce qui provoque son désenchantement. Le miroir, véritable porte d’entrée sur le rêve, est un motif idéal pour figurer tous les possibles de l’acte d’écriture. C’est pourquoi certaines reprises médiévales offrent l’utopie d’un amour partagé tandis que d’autres préfèrent peindreles travers de l’être humain. Le miroir enfin se fait métaphore de l’écriture ellemême. La présence de Narcisse se réalise sous des formes plus ou moins implicites dans ces œuvres dont la portée réflexive est actualisée par le motif du miroir. / Greek myths « font signe sans signifier, montrant, dérobant, toujours limpides disant le mystère transparent, le mystère de la transparence2 ». With these words, Maurice Blanchot insists on the very mystery of all myth. It is also the case for the myth of the Narcissus that has known a considerable success in the medieval time but for which it is difficult to … a stable meaning. It is the famous Augustinian poet Ovidius myth that the medieval authors inherited. They added new meanings to the already rich legend, following the footsteps of Ovidius.Narcissus is foremost a figure in love. Narcissus is the unfortunate lover who suffers such a strong passion he dies from it. What he is in love with can be ignored in the medieval versions. Even if he loved a shadow, it is the intensity of his love and the funest consequences the texts insist on. Passion drives Narcissus on the road to death : spiritual death because of Madness et physical death. Narcissus was a prime subject for fin’amor poetry. Troubadours and trouveres made of Narcissus the perfect example of the fin amant between the XIIth and XIIIth centuries. Moreover Narcissus is the deeply linked to the representation of the melancholic that came from the psycho-physiological philosophical and medical theories of love.Moral Reading were also inspired by the myth. Indeed, Narcissus becomes a sinner full of flaws Under the Christian vision of the myth. Pride is the origin of all the flaws: vanity and arrogance are direct consequences. Narcissus becomes the perfect incarnation of these sins. Depending of the point of view the condemnation may vary but the idea is still the same: Narcissus is self-important and is too pleased with himself. Finally the water from the source, one of the most important aspect of the Narcissus mythology, became the meeting point of several traditions which interlaced in the medieval work: biblical water on one side and neoplatonician conceptions of reflection and ancient myth of Narcissus. The ancient fons transforms itself into a medieval fountain and a true mirror. The mirror becomes more and more independent from the surface of water. The phantasmatical dimension of the Narcissus love for his reflection is developed.
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Edition scientifique des Chroniques des rois, ducs et princes de Bretagne de Pierre Le Baud, d’après le manuscrit 941 conservé à la Bibliothèque municipale d’Angers / Scientific edition of "Chroniques des rois, ducs et princes de Bretagne" by Pierre Le Baud, from the manuscript 941 found in the Bibliothèque municipale d'Angers.Abelard, Karine 14 December 2015 (has links)
La première version des Chroniques des rois, ducs et princes de Bretagne a été rédigée par Pierre Le Baud sur commande de Jean de Châteaugiron,seigneur de Derval, et est achevée en 1480. Deux manuscrits nous sont parvenus de cette rédaction : l’original conservé à la Bibliothèque nationale de France (ms fr.8266) a été édité partiellement en 1907 par Charles de La Lande de Calan, alors que le deuxième, appartenant à la Bibliothèque municipale d’Angers (ms. 941) et copie du premier, n’a jamais fait l’objet d’une transcription.Cette édition transcrit le manuscrit 941 dans sa totalité, c'est‐à‐dire les trois livres rédigés sur 406folios. Cette transcription analyse également la méthode de compilation du chroniqueur, les particularités linguistiques du copiste et les variantes par rapport au manuscrit 8266 de la Bibliothèque nationale de France. Un glossaire ainsi que des index des personnes, des lieux et des sources permettent d’éclairer les aspects historiques, géographiques et culturels présents dans cet ouvrage. / The first version of "Chroniques des rois, ducs et princes de Bretagne" was ordered by Jean de Châteaugiron, lord of Derval and Pierre Le Baud finished writing it in 1480. Only two manuscripts reached us : the original, preserved at the Bibliothèque nationale de France (ms fr.8266),was partially edited in 1907 by Charles de LaLande de Calan, whereas the second, which canbe found at the Bibliothèque municipale d'Angers and is a copy of the first, was never transcripted. This edition transcribes the manuscript 941 in its entirety, meaning all the three books written on over 406 folios. This transcription also analyses the method the chronicler used to compile the text, the linguistic characteristics of the scribe andthe differences with the manuscript 8266 of theBibliothèque nationale de France. A glossary, aswell as an index of persons, an index of locations and an index of sources, will also enlighten the historical, geographical and cultural aspects of this publication.
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Le roi et l’ermite : discours et idéologies chevaleresques dans les premières proses du Graal (Perlesvaus, le Haut livre du Graal et la Queste del Saint Graal)Quevillon, Geneviève 04 1900 (has links)
Dès le tournant du XIIIe siècle, les écrivains reprennent l’idée d’une quête du Graal, déjà développée par Chrétien de Troyes avec le Conte du Graal, pour y faire entrer plus amplement les traits d’une idéologie ecclésiastique. Les premières proses du Graal présentent alors une nouvelle façon d’exposer certains idéaux de la chevalerie à travers des convictions religieuses. Dans une approche socio-historique, nous nous sommes d’abord
penché sur la figure incontournable du roi Arthur, personnage dont le comportement est la cause de la quête du Graal. Plus particulièrement, dans cette recherche, il est question de découvrir comment la position sociale du chevalier tend à s’élever au-dessus de celle du roi. Partant des différentes fonctions royales pour aller vers la nature et le but des aventures
vécues par les chevaliers, nous observons pourquoi et comment les auteurs des premières
proses du Graal ont tenté d’adapter l’idéologie chevaleresque à l’idéologie ecclésiastique. Il appert que l’influence des discours politiques de cette période médiévale aura joué un rôle important dans cette nouvelle approche de la chevalerie. / Since the turn of the XIIIth century, writers take up the idea of a quest for the Holy Grail, already developed by Chrétien de Troyes in the Conte du Graal. The authors saw in the Holy Grail a great chance to elucidate an ecclesiastical ideology. The first proses of the Holy Grail then present a new way of exposing certain ideals of knighthood through religious convictions. From a socio-historical approach, we initially looked at the figure of
King Arthur, who is impossible to circumvent. King Arthur’s behavior is the cause of the search for the Holy Grail. More particularly, this research ponders the question of why the knight’s social position tends to rise above that of the King’s. From the various royal functions to the nature and the goal of the chivalric adventures, we observe why and how the authors of the first proses of the Holy Grail tried to adapt the chivalric ideology to the ecclesiastical one. It appears that the influence of the political discourses from this medieval period will have played a major part in this new approach to knighthood.
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La Chanson d’Otinel. Édition complète du corpus manuscrit et prolégomènes à l’édition critique / The Chanson d'Otinel. Complete Edition of the Manuscript Corpus and Prolegomena to a Critical EditionCamps, Jean-Baptiste 03 December 2016 (has links)
Se rattachant à la geste du roi, la Chanson d'Otinel n'avait pas été rééditée depuis le travail pionnier de F. Guessard et H. Michelant en 1858. Partant des objets tangibles que sont les manuscrits pour aller vers l'étude de la tradition et de l'œuvre, ce travail se propose de réexaminer l'ensemble des données disponibles, en vue de permettre la restauration d'une œuvre qui a connu une diffusion importante dans l'Europe médiévale, mais que nous ne conservons qu'en l'état de vestiges épars. La thèse prend un parti résolument méthodologique, en cherchant à faire bénéficier l'édition des progrès épistémologiques engendrés tant par les contributions les plus récentes aux débats propres à l'ecdotique et à la critique textuelle que par ce qu'il est convenu d'appeler les « humanités numériques ». L'édition tente ainsi de dépasser l'opposition entre philologie « nouvelle » et traditionnelle, de la méthode des fautes communes ou d'inspiration bédiériste, pour se placer dans la perspective d'une « quatrième voie » et d'une édition « tournée vers la tradition ». Les techniques de l'édition électronique et de la philologie numérique sont sollicitées afin de fournir une édition complète du corpus manuscrit, qui, par des transcriptions « à couches », donne accès à différentes représentations et au système graphique des différents témoins. L'édition vise également à la description et l'analyse des liens que ces témoins entretiennent entre eux, en mettant en place une méthode de représentation de la variance textuelle et en cherchant à appuyer l'analyse généalogique sur une prise en compte globale de la tradition, incluant les traductions médiévales (galloises, norroises, anglaises) et les versions dérivées. Le travail de modélisation et de description des manuscrits et de leurs textes, formalisé par un modèle XML/TEI conçu pour les besoins de cette édition mais se voulant de portée plus générale, est très nettement tourné vers l'exploitation des données, dans une perspective d'analyse quantitative doublée d'une approche plus traditionnelle (paléographie, scriptométrie, stemmatologie). Des méthodes relevant de la modélisation mathématique, de la statistique, de l'algorithmique et de l'intelligence artificielle sont mises en œuvre, ainsi que des traitements visant à permettre l'interopérabilité, la montée en masse et la systématisation du travail éditorial (reconnaissance optique de caractères, annotation linguistique, collation), au sein d'une chaîne éditoriale faisant la part belle à l'analyse. Les développements effectués sont principalement en XML (TEI, XSLT), R et Python. / Part of the geste du roi, the Chanson d'Otinel had not been the subject of an edition since the pioneer work of F. Guessard and H. Michelant in 1858. Starting with the tangible objects that manuscripts are, and proceeding to the study of the tradition and work itself, this study aims to provide a new examination of all the available data, in order to enable a restoration of a song that has know an important diffusion in Medieval Europe, but whose scattered remains only are available to us. This study is given a firmly methodological orientation, and searches to apply to the edition the epistemological progresses brought by recent contributions in the field of textual criticism and ecdotics, as well as by what is now called “Digital Humanities”. It aims at overcoming the debate between “New” and Traditional Philology, based on the common errors method or of Bedierist inspiration, to place itself in the perspective of a “Fourth Way” and of an edition “oriented towards the tradition”. Digital scholarly editing and Digital Philology techniques are used in order to provide a full edition of the manuscript corpus, with “layered” transcriptions that give access to different representations and to the graphic system of all witnesses. The edition aims also at the study and description of the links between these witnesses, by suggesting a method of representation of textual variance and by rooting genealogical analysis in a global consideration of the tradition, including medieval translations (in Welsh, Norse, English) and derived versions. The modelling and description of manuscripts and their texts – formalised by an XML/TEI model conceived for this edition but seeking to be of more general interest – is clearly oriented towards data mining, and computational as well as traditional analysis (Palaeography, Scriptometry, Stemmatology). Methods from the fields of mathematical modelling, statistics, algorithmic, and artificial intelligence are put to use, as well as processes seeking to allow interoperability, scalability, and systematisation of editorial work (optical character recognition, linguistic tagging, collation), in a workflow centred on analysis. Main used languages are XML (TEI, XSLT), R and Python.
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Réminiscences mythiques dans les Miracles de Nostre Dame par personnages : Ia mise en scène dun imaginaire chrétien du XIVe siècle / Mythological reminiscences in Les Miracles de Nostre Dame par personnages : staging a Christian imagination of the 14th centuryMusso, Daniela 03 December 2013 (has links)
Cette thèse se propose d'étudier les Miracles de Nostre Dame par personnages en tant que corpus de réécritures dramatiques d'un répertoire assez important de contes hagiographiques et romanesques. La recherche, fondée sur une démarche essentiellement intertextuelle qui fait référence ponctuellement à un vaste corpus de textes de comparaison, est centrée sur deux axes. Il s'agit d'abord de vérifier si les réminiscences mythiques que les textes recèlent sont les simples résidus inertes d'une longue stratification ou s'ils s'organisent, au-delà de l'agencement rationnel de chaque récit, en faisant appel à une mémoire littéraire et mythico-folklorique et en se disposant dans des configurations assez cohérentes. Ensuite, il s'agit d'étudier le contexte de la mise en scène des Miracles, les éléments intrinsèque de l'écriture dramatique, et, par le biais de l'étude de quelques exemples significatifs, les formes de la représentation, qui semblent calquer et réadapter des formes de la théâtralité diffuse liées à des rites préchrétiens. Produits d'un imaginaire chrétien qu'ils contribuent à leur tour à façonner, les Miracles sont des pièces qui exemplifient le rôle de médiatrice universelle de la Vierge tout en évoquant une vision du monde lié au calendrier ancestral d'une culture « autre », qui fait surface dans l'écriture dramatique et dans la mise en scène, en renforçant et en amplifiant, en général, la portée du message édifiant. / This thesis propose to studying the Miracles de Nostre Dame par personnages as corpus of dramatic rewritings of a rather important directory of hagiographic and romantic tales. The research, based on an essentially intertextual approach which makes punctual references to a vast corpus of texts of comparison, is centered on two axes. It is a question at first of verifying if the mythical recollections which texts contain are the simple residues empty of meaning of a long stratification or if they get organized, beyond the rational plot of every narrative, by calling into play a literary and mythical-folk memory and arranging themselves in rather coherent configurations. Then, it is a question of studying the context of the staging and the intrinsic elements of the dramatic writing, and, by means of the study of some significant examples, the forms of the representation, which seem to trace and to readjust forms of the diffuse theatricality bound up pagan rites. Produced by a Christian imagination which they contribute in their turn to shape, the Miracles are plays which exemplify the role of universal mediator of the Virgin while evoking a vision of the world connected to the ancestral calendar of an "other" culture, which makes surface in the dramatic writing and in the staging, by strengthening and by amplifying, generally, the influence of the edifying message.
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Jules César et sa postérité entre Gênes et PiseMarziali Peretti, Alessio 12 1900 (has links)
Cette thèse présente les résultats de l’analyse philologique, codicologique, paléographique, linguistique, de la décoration et de l’illustration de quatre manuscrits des Faits des Romains copiés en Italie à la fin du XIIIe siècle, c’est-à-dire Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 726 et fr. 23082, Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 4792 et le fragment Saumur, Médiathèque, 67. L’étude de ces témoins vise à comprendre les intentions des concepteurs de ces recueils, à en reconstruire les phases de production et à relever les spécificités culturelles des opérations de mise en recueil des textes. Pour ce faire, la première partie du présent travail s’intéresse à retracer l’origine et le rayonnement de deux courts textes inédits en prose française, dont ces manuscrits sont les exemplaires conservés les plus anciens. Il s’agit de la Chronique des empereurs d’Octavien à Frédéric II, traduction partielle du Chronicon pontificum et imperatorum Romanorum de Gilbert, et de la Chronologie abrégée depuis Adam jusqu’en 1239, retombée ultime de la tradition latine des annales mineures normandes. L’étude de la tradition de ces deux textes français aboutit à la publication de leur édition critique et permet de préciser les caractéristiques de leur réception en Italie. Transcrites après le récit de la vie de Jules César contenu dans les Faits des Romains, la Chronique et la Chronologie proposent au lecteur un aperçu de la postérité du pouvoir impérial insérée dans une perspective chrétienne.
L’examen global des quatre manuscrits des Faits des Romains éclaire les modalités de diffusion de l’œuvre et permet de retracer la postérité de la figure de César dans les produits littéraires et historiques en langue vernaculaire du XIIIe à XVe siècle. La production des quatre manuscrits des Faits des Romains avait été attribuée à des professionnels de livres provenant de Pise et détenus dans les prisons de Gênes à la fin du XIIIe siècle. Les données issues de la présente étude confirment cette hypothèse pour un seul exemplaire (BnF, fr. 726) et laissent le doute sur le fragment, tandis que les deux autres copies ne présentent pas des traces claires du travail des Pisans. Les exemplaires des Faits des Romains dont cette recherche arrive à présumer la circulation dans la Péninsule italienne se démontrent nombreux, et sont en majorité caractérisés par l’association du texte avec un apparat décoratif et illustratif remarquable, qui guide l’interprétation de l’histoire de César. Les pratiques de mise en recueil des Faits des Romains dans les manuscrits italiens font preuve d’un intérêt vivant et multiforme pour le texte, autant dans sa nature de livre d’histoire que dans celle de collections d’exemples de rhétorique et de gouvernement. En offrant une mise à jour contextuelle et matérielle des quatre manuscrits génois des Faits des Romains et des manuscrits du Chronicon, de la Chronique et de la Chronologie, cette thèse précise et détaille le tableau de la culture historique de langues française, latine et italienne entre le XIIIe et le XVe siècle. / This thesis presents the results of a comprehensive analysis of philological, codicological, paleographical, linguistic, decorative, and illustrative elements of four manuscripts of the Faits des Romains copied in Italy at the end of the 13th century: Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 726 and fr. 23082; Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 4792; the fragment Saumur, Médiathèque, 67. This study aims to understand the intentions of the architects of these anthologies, reconstruct the production phases, and pinpoint the cultural peculiarities of theses books. To achieve this, the first part of this thesis traces the origin and investigates the tradition of two unpublished short texts in French prose, of which these manuscripts stand as the oldest preserved copies. The Chronique des empereurs d’Octavien à Frédéric II is a partial translation of Gilbert’s Chronicon pontificum et imperatorum Romanorum, and the Chronologie abrégée depuis Adam jusqu’en 1239 derive from the Latin tradition of Norman minor annals. The study of these traditions results in the publication of the critical edition of the two French texts, and helps specify the characteristics of their reception in Italy. We find them copied after the Faits des Romains, where they provide the history of Julius Caesar of an overview of imperial power’s posterity embedded in a Christian perspective.
The comprehensive analysis of the four manuscripts of the Faits des Romains sheds light on the circulation of text, and traces the legacy of Caesar’s biography in vernacular literary and historical products from the 13th to the 15th century. The four manuscripts of the Faits des Romains have been assumed to be produced by Pisan artists and scribes held in Genoa’s prisons at the end of the 13th century. The findings of this study confirm this hypothesis for only one copy (BnF, fr. 726) and cast doubt on the fragment, while the other two copies do not show clear traces of Pisan involvement. It appears evident that many manuscripts of the Faits des Romains circulated in the Italian Peninsula, mostly characterized by the association of the text with a remarkable decorative and illustrative apparatus that guides the interpretation of Caesar’s history. The different examples of mise en recueil of the Faits des Romains prove the vibrant and diverse interest in the text, which serves as both a historical narrative and a collection of examples of rhetoric and governance. By providing some contextual and material updates on the four Genoese manuscripts of the Faits des Romains and on the manuscripts of the Chronicon, the Chronique, and the Chronologie, this thesis contributes to our understanding of historical culture in French, Latin, and Italian languages between the 13th and 15th centuries.
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