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La société Militaire : champ nobiliaire, crises et institutions (1750-1791) / The military society : nobility field, crisis and institutions (1750-1791)Bergounioux, Paul 24 January 2015 (has links)
Cette thèse d’histoire repose sur un matérialisme génétique qui considère que tout fait institutionnel est l’expression d’une structure sociale historiquement déterminée par les luttes concurrentielles entre puissants pour le monopole du pouvoir et qui, en tant que structure structurée, demeure inscrite dans les corps et dans les esprits des agents sociaux, sous forme d’habitus et d’éthos. Ainsi, décrire l’institution militaire nécessite de faire porter l’analyse sur une catégorie spécifique d’agents, la noblesse d’Épée, que son histoire, sa position au sein du cycle fonctionnel absolutiste et ses intérêts portent à redéfinir les cadres de l’armée d’Ancien Régime entre 1789 et 1791. Saisir les fondements objectifs, historiques qui la structurent et, partant, l’ordre social né de la société révolutionnée, implique de s’intéresser à une configuration historique particulière révélée par la crise d’identité traversée par l’Épée entre 1750 et 1789. En tant qu’expression extériorisée de la défonctionnalisation du cycle absolutiste, la Révolution française aboutit à une brusque mutation des structures juridiques liée à l’introduction parmi les éléments actifs du corps social, d’agents porteurs d’un système de croyances hétérodoxes avivées par le processus révolutionnaire, et investies dans la refonte des institutions monarchiques sous la Constituante. / This history thesis is based on a genetic materialism that considers institutional fact as a reflect of a social structure historically determined by competitive struggles between elites for monopoly on power, a structure being structured which has always been and remains embedded in bodies and mind in the form of habitus and ethos. In this way, explaining the military institution's functioning requires staying focused onto one single category of social agents, the Nobility of the Sword that its story, its own position within absolutist functional cycle and self-interest lead to redefine the military institutional frameworks between 1789 and 1790. Grasping the objective and historical background that now structures such an institution and thereby, the social order born of revolutionary society, implies to accord special importance in the historical configuration revealed by identity crisis experienced by the Nobility of the Sword from 1750 to 1789. As an outer expression of the absolutist cycle’s end, French revolution result in a fairly sudden change in legal structures, related to the introduction among the active elements of society, of social agents sharing a system of heterodox beliefs heightened by the revolutionary process and invested in the recast of monarchical institutions under the Constituent.
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Les nobles canadiens après la Cession. Se réinventer pour continuer à exister (1774-1815)Zissis, Marie 11 1900 (has links)
Cotutelle / Entre 1774 et 1815, la noblesse canadienne tente de stabiliser sa position sociale au sein d’une société canadienne désormais sous tutelle britannique. Pour cela, les nobles opèrent une redéfinition culturelle et sociale de leur idée de noblesse afin de s’adapter au nouveau régime. Grâce aux relations qui s’établissent entre les nobles restés dans l’Empire britannique, ceux l’ayant quitté et les nouvelles élites qui s’établissent dans la colonie au tournant du XIXe siècle, il est possible de mieux appréhender la façon dont la noblesse réinvestit son capital symbolique. L’étude des patrimoines matériels, sociaux et intellectuels ainsi que leurs modes de transmission permettent d’examiner les modalités d’adaptation de la communauté noble. Enfin, cette noblesse à cheval entre deux empires, dont les réseaux s’étendent sur de nombreux territoires, permet de mieux percevoir les évolutions qui s’opèrent à cette époque dans les sociétés coloniales et en particulier en Amérique du Nord et au Canada.
En étudiant cinq familles emblématiques de la noblesse canadienne, cette thèse tente de répondre à la problématique et aux sous-questions suivantes : comment la noblesse francophone se renouvelle-t-elle et évolue-t-elle en tant que groupe social distinct au sein des élites impériales entre 1774 et 1815 ? Qui est noble ? Être un noble canadien après la Cession dans les empires français et britanniques, qu’est-ce que ça signifie ? Quelles sont les stratégies d’adaptation de la génération de la noblesse canadienne qui vit sa vie publique et adulte entre 1774 et 1815 ? Y a-t-il une « canadianisation » de la noblesse et, si oui, comment se caractérise-t-elle ? Les nobles canadiens s’adaptent-ils au nouveau régime ?
Les élites influencent de façon importante la construction de la société dans laquelle elles évoluent : au XIXe siècle la société canadienne-française telle qu’on la connaît jusqu’au milieu du XXe siècle commence à se développer ; elle a en parti été mise en place par et pour les nobles canadiens. Ma recherche a donc pour but de trouver les mécanismes de reproduction des élites coloniales. C’est-à-dire de comprendre comment, en particulier, les nobles continuent à exister sous le Régime britannique. Mon hypothèse est que les nobles réussissent à trouver une forme d’équilibre entre le besoin de renouvellement qui découle du changement de régime et leur fidélité à des traditions présentées comme séculaires. Ce sont des « caméléons sociaux » qui existent à travers trois paradoxes : un imaginaire transnational dans une réalité juridique nationale ; un désir d’éternité couplé à un besoin d’évolution constant ; une culture de la distinction affirmée à l’intérieur de frontières poreuses. La thèse cherche encore à mieux comprendre comment se vit une identité transatlantique et coloniale, se détachant progressivement, mais jamais totalement des pairs de la « vieille Europe » et à travers la formation d’une identité américaine au sein des empires. Elle démontre également l’ambiguïté qui existe entre l’identité noble coloniale, qui pousse au détachement par rapport à la métropole, et l’identité élitaire, qui, au contraire, ramène les nobles canadiens vers l’Europe et les caractéristiques de son élite. / Between 1774 and 1815, Canadian nobility attempted to stabilize their social position within a Canadian society now under British reign. In that order, nobles operated a cultural and social redefinition of their idea of nobility to adapt to the new regime. Thanks to the relationships that nobles who remained in the British Empire developed with those who left it, and the new elites who settled in the colony, it is possible to better understand how Canadian nobility reinvested its symbolic capital. The study of material, social and intellectual heritages as well as transmission mode make possible to examine the modalities of adaptation of the noble community. Finally, this nobility straddling two empires, whose networks spanned many territories, allows us to better perceive the changes that took place at that time in colonial societies and, more specifically, in North America and Canada.
By studying five emblematic families of the Canadian nobility, this thesis attempts to answer the following problematic and sub-questions: how the French-speaking nobility is renewing itself and evolving as a distinct social group within the imperial elites between 1774 and 1815? Who is noble? What does it mean to be a Canadian nobleman after the Conquest in both French and British Empires? What are the coping strategies of the generation of Canadian nobility who lived their public and adult life between 1774 and 1815? Is there a “Canadianization” of the nobility and, if so, how is it characterized? Are nanadian nobles adjusting to the new regime?
The elites significantly influence the construction of the society in which they operate: in the 19th century French Canadian society as we know it until the middle of the 20th century began to develop; it was in part set up by, and for, Canadian nobility. My research therefore aims to find its reproduction mechanisms. That is, to understand how, in particular, nobles continued to exist under British rule. My hypothesis is that the nobility manages to find some kind of balance between the need for renewal that arises from regime change and its loyalty to traditions presented as secular. Noblemen and women are “social chameleons” that exist through three paradoxes: a transnational imaginary in a national legal reality; a desire for eternity coupled with a constant need for evolution; a culture of distinction asserted within porous borders. This thesis seeks to better understand how a transatlantic and colonial identity is experienced, separating itself gradually, but never completely from the peers of "old Europe" and through the formation of a North American identity within the empires. It also demonstrates the ambiguity that exists between the noble colonial identity, which encourages detachment from the metropolis, and the elite identity, which, on the contrary, brings the Canadian nobles back to Europe and the characteristics of its elite.
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Douceur, négociations et réconciliation : le gouvernement de Louis XIV face à la Fronde des grands (1648-1661) / Gouvernement de Louis XIV face à la Fronde des grands (1648-1661)Brière, Nina 16 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2009-2010 / La Fronde est une révolte qui n'a pas été réprimée dans le sang ni contenue par la force par le gouvernement de Louis XIV. En fait, sous l'influence du ministre Mazarin, la monarchie française a mis un terme au conflit en utilisant la clémence et la douceur, des valeurs considérées comme royales à l'époque. Néanmoins, la méthode gouvernementale employée afin de venir à bout des troubles est teintée de tempérance. Il semble que la répression soit plus sévère face à des révoltés de moins haute naissance. La résolution du conflit présente un certain nombre d'étapes dans le but d'éloigner de façon progressive les révoltés les plus radicaux. Alors que la vision traditionnelle de l 'histoire considère le gouvernement de France comme étant absolu, il semble en fait qu'il ait besoin de l'appui de certains privilégiés de la société avec qui il doit collaborer. De ce nombre font partie les grands nobles, dont la puissance des plus mécontents d'entre eux a su paralyser le gouvernement pendant la Fronde. Après avoir écarté les grands révoltés, il importe à la monarchie de les reconquérir. Elle utilise alors le système de patronage-clientèle pour y parvenir. Une fois l'amnistie négociée, le gouvernement peut récupérer la fidélité de ses puissants collaborateurs et s'assurer d'une réconciliation réussie pour le bien de l'État.
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Les derniers grands feux (?) d'une maison comtoise et bourguignonne : Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges et de Sainte-Croix, 1362-1437 / The last big lights (?) of one house of burgundy (duchy and county) : Guillaume de Vienne, sire of Saint-Georges and Sainte-Croix, 1362-1437Pelot, Gérard 14 December 2012 (has links)
Le personnage s'inscrit dans l'histoire de la seconde Maison de Vienne (depuis le milieu du XIIIe siècle), issue des comteséponymes, peu étudiée. Les diverses branches furent animées par quelques personnagesprestigieux, comme Jean de Vienne, amiral de France. Trois faits : la mort de l'amiral(Nicopolis, 1396), le fabuleux héritage de son frère Huguenin, et une robuste santé, permirentà Guillaume de s'affirmer comme "chef " de la Maison de Vienne. Il se distingua par unservice multiforme (militaire, diplomatique, de conseil) auprès des ducs de BourgognePhilippe le Hardi, Jean sans Peur et Philippe le Bon, de 1379 à sa mort, et par une gestionavisée de son immense patrimoine terrien, dans le Duché (presque toute la Bresselouhannaise ; Arc-en-Barrois ; sans doute le premier revenu domanial duchois), et dans leComté, auquel il faut ajouter deux hôtels, à Dijon et à Paris. Olivier de La Marche propagea larenommée de Guillaume de Vienne "le Grand" et "le Sage". Ses deux épouses successives lefirent entrer dans des familles prestigieuses : Thoire-Villars (alliée aux comtes de Genève) etles Dauphins d'Auvergne. Sur les champs de bataille et comme diplomate, le "sire de SaintGeorge" connut la gloire et la célébrité : de l'Ecosse à Mahdia (en l'actuelle Tunisie), de laNormandie à Milan, il s'affirma comme un haut cadre de l'Etat bourguignon en gestation.Comblé d'honneurs par les Ducs ( ordre de l'Arbre d'or en 1403, premier nommé chevalier del'ordre de la Toison d'or en 1430), recevant la plus forte pension ( 3000 francs/an), intime deces souverains, il fut aussi un membre actif du Grand conseil royal et gouverneur des deuxBourgognes ; il s'illustra à la croisade (Mahdia, 1390), au service de l'Eglise (familier deClément VII ; chef de l'ambassade bourguignonne au concile de Constance (1415) ;bienfaiteur de Colette de Corbie pour la fondation de plusieurs couvents) et fut le dernierBourguignon auquel s'adressa Jean sans Peur sur le pont de Montereau (1419). Sa secondeépouse lui donna un fils, lui aussi prénommé Guillaume, et seigneur de Saint-Georges et deSainte-Croix à la mort de son père – ce qui a posé problème à plus d'un historien. Cepersonnage, pourvu d'une solide formation, militaire mais aussi intellectuelle (envoyé en"Allemagne" pour y apprendre la langue), connut une foudroyante ascension, du vivant de sonpère, au service de Jean sans Peur puis de Philippe le Bon. Non moins foudroyante fut, dès1440, la dilapidation du patrimoine mobilier et immobilier du "sire de Saint-George" par lenouveau Guillaume de Vienne et son fils Jean, lesquels menèrent, semble-t-il, une viedissolue, et tombèrent dans les rets de multiples profiteurs, au premier chef les "légistes etgens de finances". Marguerite de Vienne, une soeur de Jean, fut bien près d'épouser le comted'Eu, beau-frère de Philippe le Bon. Elle s'unit à Rodolphe de Hochberg, issu d'une puissantefamille de Forêt Noire, et devenu comte de Neuchâtel en succession de son cousin Jean,comte de Fribourg et maréchal de Bourgogne. Marguerite et Rodolphe unirent leurs efforts etparvinrent à reconstituer une bonne partie du patrimoine seigneurial de "Guillaume de Viennele Grand", qu'ils transmirent à leur fils Philippe, célèbre par ses états de service auprès deCharles le Téméraire puis de Louis XI. La fille de Philippe, Jeanne de Hochberg, par sonmariage apporta l'héritage à la famille d'Orléans-Longueville. D'autres branches "Vienne"s'éteignirent, mais une semblable étude permettrait de sortir de l'ombre des personnages decette Maison, comme Guillaume de Vienne, seigneur de Montby et de Montbis (décédé en1471), les Vienne seigneurs de Listenois (Bourbonnais), sans oublier Girard (mort en 1545),seigneur de Commarin, fondateur de la chapelle de Vienne en la Sainte-Chapelle de Dijon. / The character fits into the history of the Second House Vienna (since the mid-thirteenth century), from the countseponymous little studied. The various branches were animated by some famous characterslike Jean de Vienne, admiral of France. Three facts: the death of Admiral (Nicopolis, 1396),the fabulous legacy of his brother Huguenin, and robust health, allowed William to assertitself as "leader" of the House of Vienna. He distinguished himself by service multiforme(military, diplomatic, counseling) from the Dukes of Burgundy, Philip the Bold, John theFearless and Philip the Good, from 1379 to his death, and by careful management of hisimmense estates with the Duchy (almost all Bresse louhannaise; Arc-en-Barrois, probably thefirst Income duchois lands), and the county, which must be added two hotels in Dijon andParis. Olivier de la Marche spread the fame of Guillaume de Vienne "Grand" and "wisdom."His two successive wives brought him into prestigious families: Thoire-Villars (allied to theCounts of Geneva) and Dolphins Auvergne. On the battlefield and as a diplomat, the "lord ofSaint George" achieved fame and stardom: from Scotland to Mahdia (in present-day Tunisia),from Normandy to Milan, he established himself as a high part of the Burgundian State ingestation. Loaded with honors by the Dukes (order of the Golden Tree in 1403, the firstknight of the Order of the Golden Fleece in 1430), receiving the highest pension (3000 francs/ year), intimate the sovereign, he was also an active member of the Grand Council of Royaland Governor of the two Burgundies, he distinguished himself in the Crusades (Mahdia,1390), in the service of the Church (familiar Clement VII head of the embassy Burgundy theCouncil of Constance (1415), benefactor of Colette of Corbie to the founding of severalmonasteries) and was the last Bourguignon which John the Fearless spoke on the bridge ofMontereau (1419). His second wife bore him a son, also named William, and lord of Saint-Georges and St. Croix in the death of his father - which was a problem in more than onehistorian. This character provided a solid background, but also military intellectual (sent in"Germany" to learn the language), had a startling rise in the lifetime of his father, in theservice of John the Fearless and Philip the Good. No less startling was from 1440, thesquandering of movable and immovable property of the "Comte de Saint-George" the newGuillaume de Vienne and his son John, who led, it seems, a dissolute life, and fell into thesnares of multiple riders, primarily the "forensic people and finances." Vienna Marguerite,sister of John, was very close to marrying the Count of Eu, brother of Philip the Good. Shejoins Rudolph Hochberg, from a powerful family in the Black Forest, and became Count ofNeuchâtel in succession to his cousin John, Count of Burgundy and Marshal of Fribourg.Marguerite and Rudolf joined forces and managed to rebuild much of the stately heritage"Guillaume Grand Vienna", they transmitted to their son Philippe, famous for his service toCharles the Bold and Louis XI. Philippe's daughter, Jeanne de Hochberg, by his marriagebrought the family legacy of Orleans-Longueville. Other branches "Vienna" went out, butsuch a study would emerge from the shadows of the characters in this House, as Guillaume deVienne, lord of Montby and Montbis (d. 1471), the Vienna lords Listenois (Bourbonnais),without forgetting Girard (d. 1545), lord of Commarin, founder of the Vienna Chapel of theSainte-Chapelle in Dijon
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Cataluña y el Rey. Representaciones y prácticas de la Majestad durante el cambio de soberanía (1640-1655) / Catalonia and the King. Representations and practicing of Majesty between tow sovereignties (1640-1655) / Catalogne et le roi. Représentations et pratiques de la majesté entre deux souverainetés (1640-1655)Aznar, Daniel 09 September 2016 (has links)
L’intégration de la Catalogne dans la monarchie française en 1641, ouvre une période de coexistence de deux univers politiques différents. Pour la France, l’incorporation de cette nouvelle province intervient dans une société marquée par une culture de l’héroïsme. Le règne de Louis XIII coïncide avec son âge d’or, puisqu’il sert de fondement au pouvoir royal et de référence pour l’ethos nobiliaire. La guerre qui s’ensuit, porte la culture de l’héroïsme à son paroxysme. La proclamation du roi comme souverain de Catalogne ouvre de nouveaux horizons à cet imaginaire politique revitalisant un messianisme qui substitue un prince français au souverain espagnol. Le récit de l’entreprise catalane produit par l’entourage royal offre une nouvelle perspective à la construction de l’image de Louis XIII. L’horizon catalan «achève» la fabrication de son profil héroïque et lui sert d’apothéose, valorisant à posteriori la mort «sacrificielle» du roi conséquence de sa présence au siège de Perpignan. Les vice-rois se retrouvent également au centre d’un discours héroïque, protagonistes d’une véritable épopée catalane. Les lumières et les zones d’ombres de ces expériences de l’héroïsme apparaissent dans le devenir, parfois tragique, de ces représentants du roi. Outre les défis militaires et politiques relevant de leur charge, ils doivent faire face aux équilibres de pouvoir relevant de la cour. Côté catalan, l’avènement de Louis XIII s’inscrit dans la dynamique «révolutionnaire» entamée en 1640. Le meneurs de la révolte, qui protestent néanmoins de leur fidélité à Philippe IV, formulent un récit capable de donner une cohérence aux tumultes et à l’instabilité permanente de la situation. L’horizon d’une «restauration» providentielle de Catalogne apparaît alors. L’issue républicaine semble ici introuvable entre l’interruption formelle de la juridiction de Philippe IV et l’acclamation de Louis XIII. Dès lors un discours providentielle de restauration de la Principauté se développe à travers une royauté messianique incarnée par un nouveau prince. L’image du roi devient un idéal sur lequel les dirigeants catalans projettent leurs attentes politiques et se justifient. La visite à Barcelone, annulée in extremis, précède de peu sa mort. Les funérailles royales servent alors à magnifier ce récit, et offrent par l’image du roi «sacrifié» et à canoniser, un emblème pour la Catalogne française. / The integration of Catalonia into the French Monarchy in 1641 opens a period of coexistence of two political universes. In France, the incorporation of the new province arrives in a social context under the influence of a strong culture of heroism. Under Louis XIII’s reign culminates a process of reformulation of the heroic paradigm: a political model of government and an ethical referent for the French nobility. The heroic culture is taken to its paroxysm when the Spanish war begins. The proclamation of the king as sovereign of Catalonia opens new horizons for this imagery, mobilizing also old messianic referents. The narrative of the Catalan enterprise developed by the royal entourage offers a new perspective of Louis XIII’s image making process. This Catalan enterprise completes the build of the king’s heroic profile, and serves to make his apotheosis, emphasizing the fact of a sacrificial death as a consequence of the royal presence in the Perpignan’s siege.The viceroys become the center of a heroic narrative also. They are protagonists of a true «Catalan epic». The light and darkness of this heroic experience of politics appear through the destiny, sometimes tragic, of these king’s agents (and images). They have to face, besides the military and political challenges, the power struggles in court. On the Catalan side, the accession of king Louis XIII has to be considered in the «revolutionary» context of 1640. The leaders of the revolt, who claim to be loyal to their king, Philip IV, build a narrative able to tame serious adverse events that sometimes escape their control. The horizon of a providential «restoration» of Catalonia appears in this narrative. Republican time seems here «unfound», between the broken of one king’s jurisdiction and the other king proclamation. Since then a providential propaganda speech about the restoration of the Principality through a Messianic Royalty incarnated by the new prince. The new king’s figure becomes one idealized image where Catalans look to project their political expectations, as well as a way for the Catalan leaders to justify themselves. The failed royal visit to Barcelona shortly precedes the king’s death. The royal funerals serve to the crystallization of these narratives: they offer the image of a «sacrificed» king, who is also a saint. He becomes the real emblem of the Franco-Catalan regime.
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Idoines et suffisant : les officiers d'Etat et l'extension des droits du Prince en Lorraine ducale (début du XVIe siècle - 1633) / Suitables and appropriates : the State officers and the extension of the rights of the Prince in the duchies of Lorraine and Bar (beginning of the 16th century – 1633)Fersing, Antoine 05 July 2017 (has links)
Entre le début du XVIe siècle et le commencement de la guerre de Trente Ans en Lorraine, en 1633, les conditions d’exercice du pouvoir d’État se transforment profondément dans les duchés de Lorraine et de Bar : un droit écrit et des procédures judiciaires formalisées sont élaborés, un impôt permanent est créé et une armée régulière est mise sur pieds. Ces évolutions impliquent une augmentation du nombre des officiers qui composent le service du Prince, officiers dont il est possible de connaître la carrière grâce aux lettres patentes de provision en office et aux registres des comptes depuis lesquels ils sont rémunérés. Pour ces hommes, le service du Prince est l’occasion d’un enrichissement personnel et d’un avancement dans la société lorraine, aussi s’efforcent-ils d’étendre les droits de leur maître pour obtenir de lui des faveurs diverses (dons, pensions,anoblissement, érections de terres en fief noble, etc.). À mesure que le nombre et la technicité des affaires à traiter s’accroissent, le Prince laisse à ces hommes une autonomie accrue, ce qui modifie considérablement les modalités de fonctionnement de l’État ducal. / Between the first years of the 16th century and the beginning of the Thirty Years War in Lorraine, in 1633, the shape of State power is deeply transformed in the duchies of Lorraine and Bar: a written law and judicial proceedings are defined, a system of permanent taxation is established and a standing army is raised. All these evolutions implies a higher number of State officers, for whom careers in the service of the prince can be known using the letters establishing them in office as well as the account books recording the payment of their wages. For those men, the service of the prince can be a mean to get rich and to improve their social position, which is the reason why they try to extend the rights of their master, hoping that he will reward them with favours (such as bounties, pensions, letters of ennoblement, conversions of land in fiefs, etc.). As the number and the technicality of the cases involving the State raise, the prince gives to those men an increasing autonomy, which leads to a drastic change in the operating processes of the ducal State.
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La Garde du Roi. Pouvoirs, élites et nations dans la monarchie hispanique (1700-1823)Glesener, Thomas 26 November 2007 (has links)
Il est dusage de considérer que la dynastie des Bourbons est parvenue à sinstaller sur le trône des Rois Catholiques en faisant appel à de nombreux étrangers auxquels elle a confié les principaux emplois de commandement militaire et territorial. Cette présence étrangère dans lEtat bourbonien a été interprétée par lhistoriographie comme la preuve dune méfiance profonde de Philippe V et de Louis XIV à légard des élites espagnoles.
La thèse trouve son point de départ dans lanalyse du rôle et de la place des étrangers dans la monarchie hispanique au XVIIIe siècle, à travers le cas des Flamands, lun des groupes numériquement les plus nombreux. Néanmoins, lexamen détaillé des trajectoires individuelles et des processus de sélection a rapidement permis de prendre une distance critique à légard des présupposés de départ. En effet, dune part, les Bourbons dEspagne nont pas établi de distinction entre les sujets régnicoles et non régnicoles en accordant un régime de faveur aux seconds au détriment des premiers. Dautre part, les individus qui se revendiquent « Flamands » recouvrent un éventail de trajectoires très diverses, beaucoup nayant parfois aucun des marqueurs didentification employés traditionnellement par lhistoire sociale pour fixer lorigine des individus (patronyme, lieu de naissance, ascendance, etc.). Loin de constituer une identité fixe, lappartenance flamande sest révélée davantage être une ressource mobilisée ponctuellement par des individus aux origines diverses à certains moments de leur trajectoire.
Ce constat nous a conduit à réexaminer la signification du discours sur la nation flamande dans les contextes dusage. Il sest avéré que ce discours est employé par les acteurs sociaux pour réactiver le capital politique accumulé par les familles des Pays-Bas fidèles à la dynastie bourbonienne pendant la guerre de Succession dEspagne. En effet, au début de son règne, Philippe V a attiré à lui les familles de la monarchie hispanique les plus dévouées à sa cause, et leur a garanti un statut de privilèges. La refondation de la Maison militaire a notamment permis de constituer un bastion contrôlé par ces familles. Le philippisme cette politique de fidélisation des élites sest exercé sans distinction dorigine dans tous les territoires de la monarchie. Pour les familles philippistes des Pays-Bas, la récompense sest traduite par des emplois réservés dans lentourage du roi et la promesse dune mobilité professionnelle dans lappareil dEtat.
Loin de constituer une proto-identité nationale, le discours sur la nation flamande se décline sur le mode des langages corporatistes et vise à réactiver la mémoire des services rendus pendant le conflit successoral pour garantir le maintien demplois réservés. Suivre lévolution de cette identité professionnelle fossilisée a permis danalyser la prégnance de la mémoire du conflit successoral dans lEspagne du XVIIIe siècle, et de voir jusquà quand et comment léconomie des faveurs des Bourbons sorganise autour des clivages politiques hérités du début du siècle. En continuant à récompenser les héritiers des lignages philippistes, longtemps après la fin de la guerre de Succession, la dynastie entretient de profondes divisions au sein des élites du royaume. La disparition de ce langage corporatiste sur la nation flamande correspond dailleurs à une importante transformation des configurations sociales et politiques à la fin du XVIIIe siècle, qui voit lémergence dune nouvelle opposition nobiliaire.
It has usually been considered that Philipp V used foreigners to reimplace Spanish nobles, notably in the army and in territorial administration, because of his profound mistrust towards local elites.
This research is an attempt to appraise the validity of this interpretation, studying Flemish units officers of the royal guard. Reformed by 1701, this institution gave the opportunity to numerous Netherlands families to establish themselves permanently in Spain. Furthermore, all along the 18th century, a majority of territorial administrations commanders came from the royal guard. Since then, the prosopographical analysis, based on private, administrative, and notarial sources, focuses on social and political dynamics which were set up around the institution. The aim is to understand the mechanisms of military elites professional mobility within the borbon State.
This study challenges the relevance of a cleavage which would oppose "foreigners" and "Spaniards". Opposite, it emphasizes the importance of the fidelity to Philipp V built by a few families during the War of Succession. The king rewarded these family groups by giving them an institutional basis the military household which enabled them to monopolise main employments in the army and the territorial administration. The memory of "Philippism" allowed these families to remain powerful long after Philipp Vs death, being opposed to any reform of the privileged corps. When Charles IV, thanks to Godoy, finally managed to control them, the military oligarchy rose up in Aranjuez in 1808.
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Noblesse et pouvoir princier dans la Lorraine ducale (vers 1620-1737)Motta, Anne 04 December 2012 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur les relations entre la noblesse et le prince dans les duchés de Lorraine au coursd'une période qui s'étend des années 1620 à 1737. Elle les explore dans le cadre d'un renforcement du pouvoirducal et dans une période de transition troublée.Dans cet État souverain des confins, la noblesse représentée par quelques puissantes familles issues del'ancienne chevalerie incarne l'élite sociale, morale, et politique. Étroitement associée aux responsabilités, elleest affectée au premier plan par les ruptures qui scandent le XVIIe siècle : la guerre, l'occupation française etl'exil. Autant d'évènements qui déstabilisent le service princier et éprouvent la fidélité au duc, fondementessentiel des rapports de la noblesse au pouvoir. Cette étude revisite les notions de service, de devoir etd'honneur, constitutives de l'identité nobiliaire.Après plus d'un demi-siècle de désordres, la paix de Ryswick (1697) ramène la stabilité et le princeretrouve ses duchés. Le rétablissement de l'État s'effectue dans une dialectique entre tradition et changement. Lanoblesse qui aspire à retrouver sa place auprès du duc est confrontée à de nouvelles incertitudes qu'elle surmontegrâce à la résurgence de la faveur princière et au prix d'une recomposition de l'ordre.L'équilibre des forces est mis à mal en 1729 avec l'avènement de François III dont le destin se joue pardelàles frontières. Détaché de son territoire patrimonial, le jeune souverain rompt le lien avec la noblesselorraine et met fin à l'impératif absolu du service princier.L'étude des relations entre la noblesse et le duc durant le long XVIIe siècle est une réflexion sur lasociété politique d'un État aux limites sensibles et aléatoires.
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Pouvoir, présence et action de femmes. Les épouses des ministres au temps de Louis XIV / Female Power, presence and action. Ministers' wives under Louis 14thFerrier-Viaud, Pauline 01 April 2017 (has links)
« Pouvoir, présence et action » : chacune de ces trois notions renvoie à la capacité d’un individu à entreprendre. Cette capacité d’action des femmes est particulièrement encadrée dans la France d’Ancien Régime, autant par les normes juridiques que par les représentations mentales qui affirment l’inégalité entre les sexes et la supériorité des hommes. Le présent travail a pour buts l’examen des limites de la subordination féminine et l’affirmation de la possibilité d’action des femmes, dans le cadre d’une étude globale consacrée aux épouses des ministres au temps de Louis XIV. Les spécificités du groupe d’étude fondent l’essence de la réflexion : il s’agit d’analyser la possibilité d’action de femmes de la noblesse dans la France du XVIIe siècle, dans le cadre spécifique de mariages les unissant à des hommes exerçant une fonction de type ministériel lors du règne personnel de Louis XIV. Il s’agit donc d’analyser les conditions d’un pouvoir conjugal, familial et social au féminin, puis de définir les domaines dans lesquels les épouses des ministres apparaissent en tant qu’actrices. L’étude vise également à observer les attitudes des couples ministériels afin de déterminer des invariants permettant de comprendre ce que signifie être l’épouse d’un ministre au temps de Louis XIV. L’ancrage historique, juridique, économique, familial et social de ces femmes constitue un sujet d’analyse essentiel pour comprendre la place qu’elles ont occupée dans leur couple, dans leur famille, à la cour, dans la société. Le sujet invite donc à dépasser la description des activités de femmes pour les inscrire dans une histoire du couple, de la société de cour et de la noblesse au Grand Siècle. / « Power, presence and action » : each of these three notions refers to each individual's capacity to take action. The ability to take action is particularly supervised for women in France under the Ancien Régime, notably under the legal norm, as well as the mental representations which maintain the inequality between sexes and men's superiority. The aims of this present work are to examine the limits of feminine subordination and the affirmation of the the ability for women to take action, within the framework of a global study focused on the ministers' wives under Louis 14th. The specifications of the study group are the essence of the reflection : the idea is to analyse noblewomen's opportunity to take action in 17th century France, more specifically in the framework of the marriages joining them to men practicing a ministerial function under Louis 14th. Therefore the matter at hand is to analyse the conditions of marital, family and social power in a feminine form, then define the areas in which the ministers' wives appear as actors. The study also aims to observe the ministerial couples' attitudes to determine some constants, allowing us to understand what it meant to be a minister's spouse in the time of Louis 14th. The historical, legal, economical, family and social anchoring of these women form an essential subject of analysis to understand the place they occupied in their couple, in their family, at court and in society. The subject therefore invites us to go beyond the description of women's activities to write them in a history of relationship, court society and the Grand Siècle nobility.
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Luttes politiques et références contradictoires à la Révolution durant la Restauration en France, 1814-1820Ennemiri, Zakaria 12 1900 (has links)
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