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Ethnicité et racisme dans deux villes moyennes en France et en Espagne / Ethnicity and racism in two medium-size cities in France and in Spain

Lung, Fanny 13 December 2013 (has links)
Contextes différents en matière d’histoire et de temporalité migratoires, la France et la Catalogne en Espagne proposent un traitement politique relativement opposé des particularismes. Cette thèse s’intéresse plus particulièrement aux effets de l’ethnoracialisation des populations européennes sur les relations entre habitants des villes moyennes mélangées. Dans les deux pays étudiés, on constate une forme d’homogénéisation dans la pratique quotidienne de l’ethnicité des habitants. L’ethnoracialisation participe à reconfigurer les espaces urbains des villes moyennes, notamment à travers la constitution de centralités minoritaires. Or ces aires urbaines accélèrent l’imbrication des logiques ethniques et racisantes. Ce sont des espaces d’entre-soi, investis par les habitants originaires du Maghreb et ils matérialisent une frontière visible entre les groupes dans la ville. Egalement objet de stigmatisation et de contournements, les centralités minoritaires sont le lieu privilégié d’expression de tensions ethnoraciales dans la ville. Elles génèrent de l’insécurité urbaine qui facilite les processus de différenciation ethnoraciale et les amalgames sur les minorités. Les stéréotypes sur les originaires du Maghreb sont ainsi façonnés par l’expérience urbaine, l’histoire et le cadre national et le contexte plus global : on assiste à l’adoption commune de modalités de traitement des marqueurs ethnoraciaux, sous la rhétorique des civilisations. La peur des différences ethnoraciales justifie alors la naturalisation et la banalité du racisme et pour se dégager des assignations, les minorités usent d’un ensemble de stratégies de dépassement et de résistance au stigmate. / With different historical contexts and migration temporalities, France and the region of Catalogna in Spain apply relatively opposing policies concerning specificities. This PhD thesis focuses more specifically on the effects of the ethno-racialization of the European populations on the relations between people in mixed medium sized cities. In the two studied countries, we can witness a certain homogenization in the everyday practice of ethnicity of the inhabitants. The ethno-racialization contributes to the reconfiguration the urban spaces of medium-size cities, in particular through the establishment of minority centralities. But the urban areas speed up the intertwining of ethnic and racializing logics. These are spaces of self-segregation, invested by population from the Maghreb and it materializes a visible border between the groups within the city. Also subject to stigmatization and bypasses, the minority centralities have become places of ethnoracial tensions in the city. This creates urban insecurities which favours the process of ethno-racial differentiation as well as assimilating them to minorities. The stereotypes about people of Maghrebian origins are thus created through urban experience, History and the national scope, and the more global context : we can witness the common adoption of the use of ethno-racial markers, behind the rhetoric of civilizations. The fear of ethnoracial differences then justifies the normalization and banalization of racism and to escape these designations, the minorities use a numbers of strategies to surpass themselves and to resist the stigmatization.
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Les relations intergroupes interethniques, intercommunautaires dans un pays pluriel : le cas des "Créoles" à l'Ile Maurice / Intergroup, interethnicity, intercommunity relations in a multicultural country : the case of the "Creoles" in Mauritius

Maurer George-Molland, Sylvie 04 June 2014 (has links)
L'évocation de l'Île Maurice fait rêver : ses couleurs « arc-en-ciel », ses plages paradisiaques et sa population accueillante sont bien connues dans le monde. L'île a été tour à tour colonie hollandaise, colonie française et colonie britannique. Aujourd'hui, elle fait toujours partie du Commonwealth, au même titre que d'autres ex-colonies, notamment l'Inde. Après presqu'un siècle et demi de domination britannique (1810-1968), Maurice est aujourd'hui une république indépendante qui souffre des maux typiques de la décolonisation et de l'ère postcoloniale. On y observe les problèmes liés à la construction identitaire, comme dans les sociétés multiethniques, sur lesquels se greffent des dysfonctionnements liés aux inégalités entre les groupes qui composent le pays. Cette thèse se propose de dépasser l'image idyllique que nous avons de cette île, pour nous concentrer sur la vie quotidienne de ses habitants, plus spécifiquement sur les relations sociales qu'entretiennent les « Créoles » avec les autres groupes en présence. Nous tentons d'identifier et d'expliquer les raisons pour lesquelles une certaine catégorie de Créoles est particulièrement touchée par la pauvreté et les discriminations, ce qui entraîne des fléaux tels que la prostitution, la drogue, l'alcoolisme, la violence domestique, le viol, les enfants des rues et les grossesses précoces. Après avoir rappelé les différentes phases de peuplement de l'Île Maurice, nous nous penchons sur les notions, parfois controversées, de « race », couleur, mondialisation, regard et perception, pour essayer de comprendre les relations assez conflictuelles entre les différentes communautés, notamment entre les Créoles et les Hindous. Nous émettons l'hypothèse selon laquelle le passé historique lié à l'esclavage, avec la déshumanisation dont ont été victimes les ancêtres d'un certain nombre de Créoles, pèse encore aujourd'hui sur leurs descendants. À travers des études de cas, des interviews et des observations, nous analysons les limites dans les relations interethniques, intergroupes et intercommunautaires, prenant en compte les particularités de chaque groupe afin de savoir dans quelle mesure certains peuvent être qualifiés d'ethnies, de communauté ou simplement de groupe. Le résultat de nos recherches sur le terrain nous montre que différentes formes de discrimination sont exercées contre les Créoles et qu'elles sont dues essentiellement au verrouillage exercé par les Hindous, les seuls véritables détenteurs des rênes politiques locales, en plus, bien entendu des riches Blancs et des riches Chinois. Nous observons cependant que les Créoles semblent enfin commencer à accepter leur identité, dans un monde postcolonial où ils s'autonomisent et se distancient d'un passé esclavagiste. / The image conveyed by Mauritius is full of fantasy with pretty rainbow colours everywhere, beaches of white sand and friendly people. The island was alternately a Dutch, a French and a British colony. It is still a member of the Commonwealth, like other former British colonies, including India. After almost one and a half century under British rules (1810-1968), Mauritius is now an independent Republic, which suffers from the typical trauma linked to decolonisation and the post-colonial era. As a result, we can spot problems linked to identity construction in multiethnic societies along with the dysfunctions related to inequalities among the groups in this country. This thesis proposes to go beyond the idyllic image that we have of this island, to focus on the daily life of its inhabitants, more specifically on the social relationships among the Creoles and between the Creoles and other groups. We try to identify and explain the reasons why a certain class of Creoles is particularly affected by poverty and discrimination, which lead to evils such as prostitution, drugs, alcoholism, domestic violence, rape, street children and teenage pregnancy. After recalling the different phases of settlement in Mauritius, we focus on some controversial concepts such as, "race", colour, globalisation, gaze and perception, to understand the rather conflicting relations among the different communities, especially between Creoles and Hindus. We hypothesise that the historical past and slavery – as well as the dehumanisation affecting Creole ancestors – are still weighing on their descendants. Through case studies, interviews and observations, we analyse the limits in inter-ethnic and inter-community relations, and attempt to define the specificities of each group to determine whether it can be considered as an ethnic group, a community or a simple social group. The results of our field research show that different forms of discrimination are exercised against the Creoles, and that they are mainly due to obstruction by the Hindus, the only true ‘owners' of local political power along with the wealthy Whites and the wealthy Chinese. However, we observe that the Creoles finally seem to accept their identity in a postcolonial world where they find empowerment and are able to distance themselves from their ancestors' slave past.
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Le dessin journalistique au service du dessein politique des Noirs aux Etats-Unis et en France (1861-1965) : moments-clés et regards croisés / Depicting the Black Population, the Political Cartoon as a Political Weapon in the United States and in France (1861-1965) : key-moments and Regards Croisés

Dzanouni, Lamia 26 November 2016 (has links)
Cette thèse porte sur l’impact du dessin de presse dans le combat des Noirs pour l’obtention de leurs droits, aux États-Unis et en France à des moments-clés entre 1861 et 1965, et ce dans une perspective d’histoire croisée. Suite à leur reddition lors de la guerre de Sécession aux Etats-Unis, les Sudistes dotèrent leur idéologie raciste d’une nouvelle arme de diffusion : le dessin de presse – atout majeur dans la victoire de l’Union. Au XX siècle, les Africains-Américains réagirent à la propagande sudiste : ème la guerre des images éclata. A la même époque, certains artistes noirs s’exilèrent en France pour mieux riposter. En effet Paris, moins hostile, facilitait leur expression artistique. Leur succès à l’étranger démontrait alors la responsabilité et la complicité des institutions américaines dans la discrimination raciale. Pourtant, l’attitude française n’était pas plus enviable vis-à-vis de ses colonies, notamment en Afrique noire. Si le racisme et la discrimination étaient clairement affichés aux Etats-Unis, il s’insinuait de manière plus pernicieuse dans la société française, dont les journaux contribuèrent très largement à cette émulation picturale. L'analyse croisée entre ces deux pays révèle des analogies singulières dans la représentation des Noirs dans les journaux de l’époque, tant dans le système ségrégationniste américain que dans l'empire colonial français. Les stéréotypes développés par la presse raciste archétypes dans l’inconscient collectif. Les partisans de s’imprégnèrent en l'émancipation y opposèrent leur image à différentes phases de leur combat – entre la guerre de Sécession et le mouvement des droits civiques d’un côté, de la France coloniale aux guerres de décolonisation de l'autre. Cette analyse de l’histoire de la presse et des illustrations se propose d’éclairer la convergence progressive des lois américaine et française aspirant à tendre vers une société sans préjugé racial. Elle souligne également l'idée que l'image est porteuse de sens, constitue un langage à part entière et a pleinement contribué, à l’époque, à construire et déconstruire les inégalités raciales. / Within the framework of Histoire croisée, this thesis focuses on the impact of press drawings, in France and in the USA, on the black population’s fight to obtain rights at key moments between 1861 and 1965. Following their surrender at the end of the US Civil War, the Confederates bolstered their racist ideology with a new ideological weapon, the political cartoon, a major asset in the Union’s victory. In the XX century, th the African Americans reacted to the confederate propaganda and a war of images ensued. Simultaneously, some black artists went into exile in France in order to fight back more adequately. France provided an ideal environment for artistic expression due to hostility against them in Paris being lower than in the USA. Their success abroad thus demonstrated the responsibility and the complicity on the part of American institutions in terms of racial discrimination. That said, the French attitude was far from admirable when it came to its colonies, particularly those of black Africa. Though racism and discrimination were clearly visible within the USA, these mindsets were insinuated more perniciously within French society, the country’s newspapers contributing substantially to this pictorial emulation. A focus on the inter-crossings between these two countries reveals unique analogies in the representation of black people in the newspapers of the time, both within the segregationist system of the USA as well as within France’s colonial empire. The stereotypes developed by the racist press pervaded the collective subconscious as archetypes. The partisans of emancipation protested against this propagation through the use of their own image in different phases of their fight – between the Civil War and the Civil Rights Movement in the United States; and from colonial France to the African independence movements. This analysis of the history of the press and of its illustrations seeks to shed light on the progressive convergence of American and French laws aiming at a society free from racial prejudice. It also underlines the idea that the image bears meaning, constituting a language in its own right, and that it plays a significant role in the construction and the deconstruction of racial inequality.
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Archétypes, caricatures et stéréotypes noirs du cinéma d'animation américain du XXe siècle (1907-1975) / Black Archetypes, Caricatures and Stereotypes of the XXth Century American Animated Films (1907-1975)

Cras, Pierre 02 December 2016 (has links)
Cette thèse porte sur les notions d'archétypes, caricatures et stéréotypes et leurs applications aux personnages noirs dans le film d'animation américain du XXe siècle. C'est en 1907 qu'est diffusé aux Etats-Unis le tout premier film d'animation mettant en scène un personnage noir. Ce dernier, appelé coon, était l'héritier d'une longue tradition de représentations péjoratives qui visaient à maintenir les Noirs dans une position d'altérité et d'infériorité face aux Blancs. Les premiers exemples de ces représentations se retrouvent notamment dans le comic strip américain dont les artistes ont d'abord été dessinateurs, puis « animateurs ». Toutefois, une grande partie des traits physiques et de l'idéologie qui sous-tendent à la création de ces personnages avait déjà été déterminée au XIXe siècle par des disciplines pseudo scientifiques consacrant « l'infériorité » des Noirs sous couvert d'une fausse science, surtout la physiognomonie et la phrénologie, des disciplines émettrices de ce type d'observations et de dessins qui connurent un succès important aux Etats-Unis après avoir été diffusées en Europe. Une autre source d'influence dans l'édification des stéréotypes noirs des films d'animation est celle du spectacle vivant, en particulier les numéros de vaudeville et du Blackface (spectacles populaires de la fin du XIXe siècle aux années 1960 durant lesquels des comédiens blancs grimés en Noirs parodiaient ces derniers). Les personnages noirs du cinéma d'animation reprenaient ces trois influences dont les traces sont largement perceptibles jusqu'aux années 1940. Les représentations péjoratives des Noirs dans l'animation évoluent lentement à partir de 1941 et la conscription des soldats Africains-Américains durant la Seconde Guerre mondiale. Bien qu'une majorité de films d'animation continuent de mettre en scène des personnages caricaturaux, des changements commencent à poindre légèrement, notamment à travers l'exploitation de la musique bebop. L'après-guerre marque une transition définitive entre anciennes caricatures et nouvelles représentations. La montée des revendications des Africains-Américains en faveur d’une égalité de traitement créé une ambivalence entre leurs velléités réformatrices et la persistance d'archaïsmes dépréciatifs dans le cinéma d'animation. Au gré des avancées sociales obtenues par le Mouvement pour les Droits Civiques et du combat mené par les partisans du Black Power, les personnages noirs du cinéma d'animation, puis du dessin animé télévisuel intègrent ces nouvelles dynamiques positives mais également conformistes, parfois déconnectées des réalités des Africains-Américains. Les représentations les plus en adéquation avec leur époque proviennent finalement du milieu du film d'animation underground des années 1970 où se côtoient prostituées et bonimenteurs autour d'un sous-texte social inédit. / This thesis focuses on the notions of archetypes, caricatures and stereotypes as well as their application to black characters in twentieth-century American animated films. In 1907, the very first animated film depicting a black character, “Coon”, was screened. “Coon” came from a long tradition of pejorative depictions that targeted African Americans and defined them down as “others” and “inferiors”. The first regular examples of these representations emerged in American comic strips and were drawn by cartoonists who soon became “animators”. A large part of the ideology and physical representations leading to the creation of these characters was inspired by pseudo-scientific theories that sanctioned black people “inferiority”, graphically and ideologically in the name of pseudo-sciences, including first and foremost physiognomy and phrenology, which first gained influence in Europe before reaching the United States. Vaudeville and Blackface Minstrelsy performances – popular shows that lampooned Black people and were performed by white actors in make-up from the end of the nineteenth century to the 1960s – also played a significant role in the creation of black otherness. The black characters in animated films were a reflection of these three cultural influences and remained unchanged until the 1940s. The negative depictions of African Americans in animated films began to evolve slowly when the United States entered World War II. Slow changes were perceptible through the use of bebop music in such films, although the vast majority of those films remained full of caricatures of Black people. Irrevocable changes rose in the post-war period, from old caricatures to new representations. Increasing demands by African Americans for equal rights created an ambiguity between their integrationist aspirations and the remaining visual traces going back to the period of slavery. The gradual legal gains achieved through their fight in the Civil Rights and Black Power movements led to a new televisual and cinematic imagery, which showed more positive sides of Blackness, despite the persistence of a conformist tone, sometimes out of touch with African American reality. The most faithful reflections of African American experience ultimately came from underground animated movies in the 1970s, in which prostitutes and hustlers added to a new social subtext.
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Enjeux de l’enseignement de la génétique humaine : ses représentations dans les manuels scolaires et chez les enseignants, dans 19 pays / The teaching of Human Genetics in 19 countries : the representation of genetics in textbooks and teachers’ conceptions

Castera, Jérémy 23 March 2010 (has links)
Les connaissances de génétique humaine viennent d’évoluer profondément avec un changement de paradigme majeur : l'émergence de l'épigénétique, en rupture avec l'ère du «tout génétique». L’objectif de notre recherche est d'analyser jusqu'à quel point ces changements se sont opérés dans l’enseignement secondaire en biologie dans 19 pays. Nous interrogeons les relations entre science et société et plus précisément entre connaissances scientifiques, valeurs (par exemple celles qui fondent les idéologies innéistes, sexistes, voire racistes) et pratiques socioculturelles(spécifiques aux pays, à leurs systèmes éducatifs, aux religions). Cette thèse relève de la didactique de la biologie. Sa première partie présente d’une part et de façon succincte quelques connaissances de génétique humaine pour situer ce changement récent de paradigme et d’autre part, le contexte didactique de ce travail fortement lié à l’analyse des conceptions chez les enseignants et dans les manuels scolaires.La seconde partie est consacrée à la méthodologie. Élaborée conjointement avec les différentes équipes du projet BIOHEAD-CITIZEN, elle se compose d’une grille d’analyse pour les manuels scolaires et d’un questionnaire de 10 pages pour analyser les conceptions des enseignants. L’outil statistique des analyses multivariées est présenté de façon simple pour permettre à un lecteur non averti d'en maîtriser le sens.La troisième partie présente et discute les résultats, qui sont de deux types :- Analyse critique des manuels scolaires. Dans la majorité d'entre eux, ont été identifiés des indices montrant un ancrage de conceptions innéistes, souvent implicites. Par exemple, les images de jumeaux monozygotes suggèrent dans tous les pays que leur façon de s'habiller serait déterminée par leurs gènes. D’autres indices, en revanche, différencient les pays entre eux. Par exemple le syntagme programme génétique, aujourd'hui fortement contesté par les scientifiques, reste très présent dans certains pays (France, Finlande, Liban, etc.), alors qu'il a récemment disparu dans les manuels scolaires tunisiens, et qu'il n'est traditionnellement pas utilisé dans d'autres pays (ex-union soviétique).– Analyse des conceptions d'enseignants de 19 pays à propos du déterminisme génétique des performances et traits humains (7050 enseignants du primaire et du secondaire, de lettres et de biologie). Ces conceptions illustrent de fortes interactions entre les valeurs des enseignants et leurs connaissances sur l’hérédité. Il existe des différences importantes entre les pays. Par exemple des pays d’Europe méditerranéenne (France, Italie, Portugal) sont moins innéistes que les pays non européens. En Finlande, les enseignant(e)s sont à la fois plus innéistes qu'en France,mais tout aussi féministes. De façon plus générale, les conceptions des enseignants varient significativement avec leur degré de croyance et de pratique religieuse mais indépendamment de la confession religieuse. Elles varient aussi en fonction de leur âge, de leur sexe et de leur niveau d’étude. Au total, nos analyses mettent en évidence des systèmes de conceptions : les plus innéistes sont en même temps les plus créationnistes quant à l'évolution, et correspondent à certaines opinions politiques, religieuses et sociales.La conclusion insiste sur l'importance pour les enseignants de prendre conscience de la complexité de ce qu'ils enseignent en génétique humaine. La formation des maîtres gagnerait à les familiariser avec une approche critique des manuels qu'ils utilisent, mais aussi de leurs propres conceptions, en particulier en sachant identifier les interactions, fréquentes en génétique humaine,entre valeurs et connaissances scientifiques. / The rise of epigenetics as a major new paradigm for human genetics has profoundly transformed the field, marking a rupture with the “all genetics” era. The aim of our research is to analyze the effect of these changes for biology teaching in secondary education in 19 countries. We examine the relationship between science and society and more specifically between scientific knowledge, values (e.g. those associated with innatist, sexist or racist ideologies) and socio-cultural practices (specific to countries, their educational systems, and religions).This thesis is in the didactics of biology. The first part briefly presents some elements of human genetics to help situate the new paradigm, as well as introducing the educational context of this work, which highlights the analysis of conceptions among teachers and school textbooks.The second part is devoted to methodology. Developed in collaboration by the 19 teams of theBIOHEAD-CITIZEN project, it consists of a framework for analysing textbooks and the useof a 10-page questionnaire to assess teachers' conceptions. The statistical tool of multivariate analysis is then presented in a widely accessible manner. The third part presents and discusses the results, which are of two types:- Critical analysis of school textbooks. The majority of them still contained innatist conceptions, although often only implicit, as with images of monozygotic twins suggesting in all countries that their way of dressing is determined by their genes. However, other elements differed from one country to another. For example, the term "genetic program", now strongly challenged by scientists, is still regularly used in some countries (France, Finland, Lebanon,etc.), while it has recently disappeared from Tunisian textbooks, and has never been widely used in some others (like the former Soviet Union).- Analysis of teachers' conceptions about genetic determinism for human traits and performances in 19 countries (7,050 primary and secondary school teachers, in literature and biology). These conceptions illustrate the close interaction between teachers’ values and their knowledge about heredity. There are important differences between countries; for example,teachers in Southern Europe (France, Italy, Portugal) are less innatist than outside Europe. In Finland, the teachers are more innatist than in France, but not more sexist. More generally ,teachers’ conceptions vary significantly with their degree of belief in God and religious practice, irrespective of religious denomination. Conceptions also vary according to age, sex and level of education. Overall, our analysis highlights the concept of a ‘system of conceptions’: the most innatist groups are also the most creationist, and are characterized by certain political, religious and social features.The conclusion emphasizes the importance for teachers of becoming aware of the complexity of human genetics. Teacher-training needs to include a critical approach not only to textbooks, but also of the teachers’ own conceptions, helping them to identify interactions between values and scientific knowledge.
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Couples ‘métropolitain' – ‘polynésien' à Tahiti. Enjeux de l'ethnicité, du genre et du statut socioéconomique dans un contexte postcolonial

Schuft, Laura 12 November 2010 (has links) (PDF)
Visant à éclairer l'articulation entre rapports interethniques, de genre et de statut socioéconomique dans une société postcoloniale, cette recherche s'intéresse aux couples interethniques ‘métropolitains' - ‘polynésiens' à Tahiti, Polynésie française. En dépit d'un métissage supposé idéal, dont les unions interethniques sont emblématiques, leurs discours montrent que l'usage de catégorisations participe à (re)produire des différences ethniques au sein des familles. Les catégorisations se font hiérarchiquement, s'appuyant sur des oppositions constituées en termes d'‘évolution' ou de ‘modernité', sous-entendant le statut socioéconomique. Le genre traverse ces hiérarchisations. La double représentation de la femme ‘polynésienne' comme vecteur de ‘modernité' et douce (mythe de la vahine) ou comme dominante (mythe du matriarcat), selon l'appartenance ethnique du conjoint, participe à maintenir une hiérarchie raciste. Si l'éloge du couple interethnique dans lesquels l'homme est ‘blanc' se base sur le statut ethnique de ce dernier, construit en ‘émancipateur' de la vahine, les couples dans lesquels le ‘statut ethnique' dominant est du côté de la femme, plus rares à se former, sont dévalorisés. Les couples interethniques se trouvent aux carrefours de ces rapports de pouvoir qui forment des systèmes imbriqués de ‘racisme genré' et de domination masculine normative au sein du couple. La mise en rapport de leurs témoignages et représentations, et des statistiques sur les caractéristiques des couples interethniques, dévoile des mécanismes de coproduction des rapports sociaux de pouvoir qui se déclinent dans la vie sociale de tous les jours, et ce jusqu'aux sphères familiales et intimes.
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Identitat, racisme i violència. Les relacions interètniques en un institut català

Serra i Salamé, Carles 16 October 2001 (has links)
Aquesta tesi està basada en l'etnografia d'un institut d'educació secundària situat en una ciutat mitjana de Catalunya, amb un nivell socioeconòmic mig-baix i una important presència d'immigrants (de diferents zones de l'estat espanyol i d'Àfrica, sobretot marroquins i gambians). El treball inclou una recerca bibliogràfica i de clarificació teòrica amb la que es pretén situar els fenòmens que s'estudien (identitat, racisme i violència) en el moment històric i context social actual, per tal de poder explicar l'ascens o la importància d'aquests fenòmens, així com les relacions que es poden establir entre ells.La primera part de la tesi respon a la voluntat de contextualitzar teòricament la recerca etnogràfica i de situar les observacions d'aula en un marc social més ampli. A la segona part es presenten les aportacions que han realitzat els sociòlegs i els antropòlegs de l'educació a l'anàlisi del tractament de la diversitat ètnica, del racisme i de la violència en l'àmbit escolar. A la tercera part es desenvolupa el treball de recerca etnogràfica centrat en l'anàlisi de les relacions interètniques de l'alumnat. / This doctoral thesis is based on the ethnography of a state secondary school situated in an average-sized town in Catalonia with a medium-low socio-economic level and a population that includes considerable numbers of immigrants both from other parts of Spain and from some African coutnries (principally Morocco and Gambia).The thesis includes bibliographical research and a theoretical clarification to situate the phenomena of indentity, racism and violence within the historical and social context of the present day. The growing importance of these phenomena and the relationships established between them are explained in this context.The first part of the thesis endeavours to provide a theoretical context for the ethnographic research and to situate the classroom observations within a much wider social framework.The second part of the thesis introduces contributions from educational sociologists and anthropologists to the analysis of how ethnic diversity, racism and violence are dealt with in schools.The third part develops the ethnographic research by focusing on the interethnic relations among the students.
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SOS-Racisme, histoire d'une mobilisation "apolitique". Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981

Juhem, Philippe 09 December 1998 (has links) (PDF)
L'émergence d'organisations militantes ou de mouvements politiques nouveaux présente toujours un caractère d'étrangeté et de contingence : pourquoi certains mouvements suscitent-ils un engagement particulièrement fort et rencontrent-ils des soutiens multiples alors que d'autres éprouvent des difficultés à faire parler d'eux et à élargir leur audience au-delà du cercle initial de leurs fondateurs ? Cette thèse portant sur SOS-Racisme – mouvement antiraciste français fondé en 1984 – a donc pour origine une interrogation sur le succès en politique. Pourquoi un groupe de militants syndicaux étudiants relativement marginaux réunis autour de Julien Dray a-t-il souhaité fonder une nouvelle organisation antiraciste, domaine dont ils ignoraient tout ? Comment ont-ils pu rencontrer un succès aussi rapide et quelles ont été les causes de leur déclin relatif ? Comment en outre expliquer que cette mobilisation ait revêtu la forme, discréditée quelques années auparavant, d'un mouvement « apolitique » ? Cette thèse s'efforce de répondre à ces questions en cherchant à lier une interrogation sur les caractéristiques et les motivations des entrepreneurs politiques et un effort pour comprendre les conditions objectives du succès de leur entreprise.<br /> <br />Ce travail s'est d'abord intéressé aux conditions de la fondation de SOS. Il s'agissait de comprendre comment d'anciens militants étudiants d'extrême gauche qui se situaient alors à l'aile gauche du PS avaient pu envisager de constituer une organisation se présentant comme « apolitique ». Il s'agissait aussi d'expliquer pourquoi les fondateurs de SOS avaient choisi de constituer leur nouvelle association à ce moment précis alors qu'ils appartenaient déjà à plusieurs organisations partisanes (PS, MJS, Unef-Id). Mené à partir d'entretiens biographiques avec les membres fondateurs (environ une vingtaine, complétés par une cinquantaine d'entretiens de cadres et de militants de l'association), ce travail tend à montrer que les raisons qui ont déterminé la création de SOS provenaient davantage de la position minoritaire qu'occupaient ses fondateurs au sein des organisations dans lesquelles ils militaient et des chances de reclassement qui étaient alors les leurs au sein du PS, que d'une stratégie antiraciste qu'ils auraient poursuivie. La fondation de la nouvelle association répond donc notamment aux contraintes militantes et professionnelles propres à ses futurs dirigeants. Elle a constitué un moyen déterminant de l'accumulation des ressources politiques de ses fondateurs, ressources qui seront ultérieurement reconverties au sein du PS dans la construction d'un nouveau courant, celui de la Nouvelle Ecole Socialiste (NES).<br />Pourtant, l'analyse des logiques particulières ayant conduit à la formation d'une nouvelle organisation antiraciste ne nous renseignait pas sur les causes de son succès.Ce travail s'attache donc à comprendre les raisons pour lesquelles certaines rédactions avaient initialement consacré autant d'articles et de reportages à une association dont les effectifs et la capacité d'action étaient alors aussi faibles. Il s'agissait de déterminer si la forme adoptée initialement par SOS-Racisme et en particulier l'effort de neutralisation politique mené par sa direction, mais aussi la mise en scène de la spontanéité et de la jeunesse de ses militants, avait pu constituer un élément favorisant l'intérêt surprenant que les journalistes lui ont rapidement manifesté. La constitution d'une base de données des articles ayant été publiés sur l'association dans la presse nationale et la réalisation d'une trentaine d'entretiens auprès des journalistes ayant écrit sur SOS, a permis de déterminer les logiques de la fluctuation des jugements journalistiques portés sur SOS. C'est l'adaptation de la forme adoptée par la nouvelle organisation aux besoins nouveaux de la presse qui va être à l'origine de son succès. En effet, une association antiraciste « apolitique » permet alors à la presse associée à la gauche (Libération, le Matin de Paris, le Nouvel Observateur) de maintenir un positionnement idéologique d'allure progressiste tout en adoptant des stratégies de prise de distance avec leur ancien engagement militant et notamment en rompant avec les pratiques de soutien au gouvernement alors réputées être à l'origine de la baisse des tirages que connaît la presse de gauche. Au contraire, lorsque l'image publique de SOS-Racisme sera de façon croissante associée au PS, à travers la figure de son fondateur Julien Dray, l'appui des journalistes envers SOS s'affaiblira avant que sa mise en cause ne devienne profitable. Le déclin relatif de SOS aura pour origine un retournement de l'attitude de la presse de gauche à son égard lorsque le soutien à l'association ne servira plus les intérêts professionnels des rédactions.<br />Mais pour rendre compte des conditions structurelles d'émergence d'une entreprise de mobilisation «apolitique» sur la question du racisme, il nous restait à expliquer comment cette mise en forme particulière, difficilement envisageable en 1979 ou en 1980 lorsque l'ensemble des organisations antiracistes s'opposait à la politique d'aide au retour des immigrés du gouvernement de Raymond Barre, devient en 1985 la condition même du succès de la nouvelle association. Il fallait comprendre par quels processus politiques et sociaux, l'accession de la gauche au gouvernement en 1981 avait pu transformer la nature et le contenu de l'offre politique des partis de gauche mais aussi entraîner la « neutralisation » des lignes rédactionnelles des journaux qui en étaient proches et le rétrécissement de l'éventail des thématiques politiques disponibles pour les acteurs sociaux. La baisse de la popularité de tout ce qui apparaît lié au gouvernement et à la gauche va ainsi contraindre les fondateurs de SOS-Racisme à mettre en œuvre une mise en forme « apolitique » de leur nouvelle organisation. <br />Ce travail entend donc être une contribution à l'analyse des mouvements sociaux et politiques mais aussi à celle du fonctionnement de la presse. Plus généralement, et au-delà du cas historique étudié, cette étude permet de comprendre les relations qui, au tournant des années 80, unissent différents acteurs de la sphère publique : acteurs politiques, journalistes, experts économiques, intellectuels, etc. En montrant comment les transformations de l'offre politique de la gauche avaient pu modifier « l'ambiance » idéologique de la décennie quatre-vingt – c'est-à-dire la fréquence objective d'utilisation des thématiques politiques en raison de leur inégal rendement social – ce travail représente une contribution à l'analyse des conditions de structuration du débat public en France.
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La representación literaria del "negro" en la Cuba de entre-siglos : Eliseo Altunaga y Marta Rojas (1990-2005)

Valero, Silvia M. 04 1900 (has links)
À partir des années 90, parmi les transformations qu’entraine l’effondrement de l’Union soviétique à Cuba et au milieu des redéfinitions de la cubanité, apparaissent des œuvres narratives contre-discursives et actualisées sur la négritude, la race et le racisme. La représentation du Noir dans les romans de cette période prend toute sa signification du fait que se configure alors un champ de discussion dans lequel convergent différentes modalités et perceptions. Notre recherche explore le terrain discursif entourant les définitions de la cubanité et la négritude qui circulent à cette période à Cuba, pour ensuite voir de quelle manière elles se répercutent sur les auteurs et textes littéraires. À travers l’analyse des oeuvres des écrivains Eliseo Altuanga et Marta Rojas, cette thèse reconstruit leurs dialogues avec l’historiographie littéraire cubaine, l’Histoire de l’Ile et les discours plus actualisés quant au débat ethno-racial. Au moyen de visualisations opposées par rapport à l’histoire de Cuba, Altuanga et Rojas élaborent des œuvres et des personnages avec des différences idéoesthétiques marquées. Ainsi, le premier focalisera sur la recherche d’une rupture épistémologique quant à la conception du Noir dans l’imaginaire cubain, soulignant les événements de l’histoire nationale qui considèrent le Noir comme protagoniste, ce qui renforce l’idée d’une continuité dans son état de subalternisation. En ce qui concerne les protagonistes de Rojas, elle fait appel à des mulâtresses pour raconter le processus de transculturation par lequel, à son point de vue, s’est consolidée l’identité culturelle actuelle des Cubains. Suspendue dans un espace d’énonciation intermédiaire entre les premières décennies de la Révolution et la Période spéciale en Temps de Paix, Rojas construit une trilogie romanesque qui s’efforce à signaler la coupure entre les périodes pré- et postrévolutionnaires quant au traitement du Noir. / The collapse and disappearance of the Soviet Union implied many transformations in the Cuban society, which altered the traditional construction of identity within the frame of the nation-state. It is in that context where alternative new discourses on “race”, racism and negritude emerged. The representation of the afro-descendent in the novels of the 1990’s and 2000’s poses enormous interest since the literary text has been one of the spaces where identity markers have been renegotiated. This dissertation explores how social discourses on cubanidad and negritude have an effect on the writers Eliseo Altunaga and Marta Rojas and their literary production. Analyzing the works of Eliseo Altunaga y Marta Rojas, this thesis reconstructs their dialogues with Cuban literary historiography, the history of the island, and the discourses circulating around current ethno-racial debates. Altuanga and Rojas have opposed visualizations of Cuban history, and elaborate works and characters with marked ideo-aesthetic differences. Altuanga focuses on the search for an epistemological rupture in the conception of the Negro in the Cuban imaginary, emphasizing national historic events with black progratonists to reinforce the impression of continuity in their condition of subalternity. Rojas, on the other hand, turns to black and mulata protagonists to narrate the process of transculturation that has contributed, in her view, to the consolidation of contemporary Cuban cultural identity. From an intermediate space of enunciation between the first decades of the Revolution and the Special Period in Times of Peace, Rojas constructs a novelistic trilogy that signals the border separating pre- and post-revolutionary periods with respect to the treatment of the Negro. / A partir de los ’90, entre las transformaciones que se producen en Cuba por el colapso de la Unión Soviética, en medio de redefiniciones de la cubanidad, asoman renovadas y contradiscursivas narrativas sobre la negritud, las razas y el racismo. La representación del negro en las novelas de este período adquiere significancia en la medida en que se configura un campo de discusión en el que convergen diferentes modalidades y percepciones. Nuestra investigación explora el suelo discursivo en torno a las definiciones de cubanidad y negritud que se mueven en este período en Cuba, para luego ver de qué manera refractan en los autores y los textos literarios. A través del análisis de las obras de los escritores Eliseo Altunaga y Marta Rojas, la tesis reconstruye sus diálogos con la historiografía literaria cubana, con la Historia de la Isla y con los discursos más actualizados en cuanto al debate etno-racial. Por medio de opuestas visualizaciones en relación con la historia cubana, Altuanga y Rojas elaboran obras y personajes con marcadas diferencias ideoestéticas. Así, el primero se focalizará en la búsqueda de una ruptura epistemológica en cuanto a la concepción del negro en el imaginario cubano, destacando aquellos acontecimientos de la historia nacional que tuvo al negro como protagonista, con lo cual refuerza la idea de una continuidad en su estado de subalternización. Por su parte, Rojas recurrirá a la figuras protagónicas de mujeres negras y mulatas para narrar el proceso de transculturación por el cual, desde su perspectiva, se fue consolidando la actual identidad cultural cubana. Parada en un espacio de enunciación intermedio entre las primeras décadas de la Revolución y el Período Especial en Tiempos de Paz, Rojas construye una trilogía novelesca que se esfuerza en señalar la frontera que se establece entre los períodos pre y postrevolucionarios con respecto al tratamiento del negro.
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Laver la patrie de la tache de l’ignorance L’État, les mineurs et les enfants de l’Équateur (1760-1845)

Rompré, Hélène 05 1900 (has links)
La métaphore de la famille a été utilisée, aussi bien à l’époque coloniale qu’à l’époque républicaine, pour illustrer le système politique idéal, la domination d’un groupe privilégié, les parents, sur une population obéissante, les enfants. Cette thèse survole les multiples facettes de la minorité en Équateur à l’époque coloniale et au début de l’époque républicaine (1760-1845), en se penchant sur les stratégies mises en place par l’État pour reléguer à un rang subalterne des individus n’appartenant pas à la catégorie raciale blanche métisse, c’est-à-dire les Indiens, les Noirs, les sang-mêlés, à travers un discours infantilisant. Elle s’intéresse aussi à la résistance d’individus refusant de se percevoir comme des mineurs et qui n’acceptaient pas l’ordre établi, les lois ou les décisions gouvernementales. En se présentant comme des parents compétents et en réclamant la patria potestad, l’autorité légale sur leurs enfants, des adultes considérés comme des enfants métaphoriques dans la grande famille patriarcale, par exemple des femmes, des pères indiens ou même des esclaves d’origine africaine, ont revendiqué plus d’autonomie pour eux, pour leurs familles, ou pour leurs communautés. Les guerres d’indépendance ont donné naissance à une république, la Grande-Colombie, et plus tard à un pays, l’Équateur. La figure symbolique du « parent » n’était plus incarnée par le roi d’Espagne et son appareil bureaucratique. Le système politique avait maintenant plusieurs « pères », membres d’un groupe restreint de Créoles qui, hier encore, se plaignaient d’être infantilisés par les Espagnols tyranniques. Les gens du peuple, en grande partie composé d’Indiens, étaient toujours considérés comme des « enfants » dans la nouvelle république. Comment expliquer que, dans une Nation désormais libre, des pans entiers de la population demeurent sous la tutelle d’hommes blancs? Une justification sera utilisée à répétition pour expliquer ce phénomène : l’ignorance du peuple et le besoin d’encadrement temporaire de celui-ci. Ainsi, s’est construit sur plus d’un siècle un véritable « mythe », celui d’une Nation en émergence où tous les citoyens seraient enfin placés sur un pied d’égalité, d’une Nation propre qu’on aurait nettoyée à l’aide d’écoles et de campagnes d’éducation populaire d’une tache tenace : celle de la Barbarie. / The family metaphor has been used throughout the history of Ecuador by colonial and republican governments alike to embody the perfect political system and the domination of a privileged group, the « parents », over a submissive population, their metaphorical children. This doctoral thesis is concerned with the concept of minority in the late colonial and early republican eras (1760-1845). It draws on State discourses and strategies to legitimize the colour-class domination of the Indians, the people of African descent, as well as people of mixed ancestry, perceived as childlike. This thesis is also concerned with resistance strategies of individuals who did not consider themselves minors and did not accept laws, government decrees or the hierarchical order intended to place them in this submissive position. By presenting themselves as competent parents asking for patria potestad, legal authority over their children, many adults such as women, Indian fathers or slave parents, fought for greater autonomy for themselves, their families, or their communities. After the Wars of Independence and the birth of Gran Colombia, followed by that of the Republic of Ecuador, the symbolic head of the political family, the King of Spain, as well as the bureaucracy that represented him in his American Empire, disappeared. The political system of Ecuador now rested in the hands of multiple « fathers », members of a select Creole oligarchy, members of the same group that had complained during the colonial period and the revolutionary period that the Spanish King had abused his powers as a tyrannical father. The Ecuadorian population, in particular its indigenous segment, was still considered to be composed of « children ». The new challenge was to explain why, after fighting for freedom from oppression, the majority of adults still needed to be under the tutelage of White Patriachs, as tribute payers, slaves or peones (forced laborers). An argument was used repeatedly to justify the preservation of the colonial order in the republican era: the ignorance of the plebe and its temporary need for guidance. Over more than a century, the myth of the construction of the Ecuadorian Nation, where all citizens would live freely and equally, was counterbalanced by another myth, that of a Nation that needed to be cleansed from its ignorance. There appeared to be only one possible means to get rid of this lingering imperfection: public education.

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