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Les formes de l'illégitimité intellectuelle: genre et sciences sociales françaises entre 1890 et 1940Charron, Hélène 09 1900 (has links)
Thèse réalisée en cotutelle avec l'École des hautes études en sciences sociales / Cette thèse en sociologie historique analyse les logiques d’inclusion et d’exclusion des femmes dans le champ des sciences sociales françaises entre 1890 et 1940 à partir de l’étude des positions sociales, des prises de position et de la réception des travaux produits par des femmes dans les principaux périodiques de sciences sociales orientés vers la sociologie et l’anthropologie.
La démonstration prend comme pivot l’accès des femmes aux savoirs et aux diplômes universitaires. La première partie porte sur les femmes non diplômées qui s’insèrent dans le champ des sciences sociales avant 1914, principalement par le biais d’une implication dans la mouvance réformiste ou dans les groupes féminins et féministes. Les figures féminines légitimes, dont les travaux ne suscitent pas de controverses, se situent aux positions les plus hétéronomes du champ là où les enjeux de la pratique réformiste priment sur les enjeux de la connaissance. Les figures de la transgression non diplômées, qui prétendent participer à l’élaboration des connaissances empiriques et théoriques sur les sociétés, provoquent au contraire des réactions négatives qui renvoient leurs analyses féministes hétérodoxes vers le champ politique.
Après 1914, le nombre de femmes et de travaux féminins dans les périodiques et les groupes de sciences sociales français diminue globalement jusqu’en 1940, et les femmes non-diplômées cèdent leur place aux diplômées. Les processus de qualification différenciée selon le genre qui contribuent à reformuler l’antinomie entre compétences intellectuelles et féminité s’adaptent à l’accès des femmes aux diplômes. D’un côté, la majorité des nouvelles diplômées s’oriente et est orientée vers les nouvelles professions sociales (surtout le travail social) et vers l’enseignement qui valorisent les compétences traditionnellement associées au féminin et qui construisent leurs identités professionnelles en opposition au travail intellectuel, particulièrement au travail théorique. De l’autre côté, les seules femmes diplômées aspirant à demeurer dans le champ des sciences sociales qui parviennent à obtenir une reconnaissance relative avant 1940 se spécialisent dans les secteurs de la recherche empirique, réalisent leurs travaux au sein d’institutions savantes, s’assimilent aux problématiques et aux perspectives légitimes et n’adoptent pas de posture militante féministe. / In this dissertation in historical sociology, I analyze gender relations and the construction of women’s intellectual legitimacy in the French social sciences between 1890 and 1940. To that end, I study the social positions, the intellectual productions, and the reception of women in the main social science periodicals leaning towards sociology and anthropology.
The pivotal point of my demonstration is women’s university enrolment and graduation. The first part of my dissertation is about women lacking a university diploma that nevertheless played a role in the social sciences before 1914, mainly through participating in the reformist circle of influence or by being involved in feminine and feminist groups. The “legitimate feminine figures”, i.e. women whose works did not fuel any kind of controversy, are in the most heteronomous parts of the field of study, in which issues about the reformist practice prevail over issues about knowledge. On the other hand, the “figures of transgression”, i.e. women lacking a diploma but pretending to participate in social empirical and theoretical knowledge, provoke negative reactions that, in turn, relegate their heterodox feminist analyzes to the political field.
After 1914 and until 1940, the amount of women and of feminine works in periodicals and French social science groups decreased, and women with a university diploma replaced those lacking one. The gender-differentiated processes of evaluation, which contributed to reformulate the antinomy between intellectual competence and femininity, adapted itself to the fact that women had access to university diploma. On the one hand, the majority of newly graduated women heads and is directed towards new social professions (mainly social work) and teaching. Both professions promote competences traditionally associated with women, and construct the latter’s professional identities as disjoint from intellectual, and mainly theoretical, activities. On the other hand, the only graduated women aspiring to stay within the field of the social sciences, and who succeeded before 1940 in gaining a relative recognition for their competence, pursued empirical research, accomplished their work in accredited institutions, took on problems and perspectives sanctioned by the expert community, and did not play the role of feminist activists.
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Mobilités de travail et (re)construction des rapports sociaux au sein d’une communauté Hmong de Chine (province du Guizhou)Carrier, Sébastien 03 1900 (has links)
La mobilité rurale-urbaine est sans contredit l’un des phénomènes les plus marquants que la Chine a connus depuis ses réformes des années 1980. D’une ampleur colossale, elle a constitué un fondement essentiel de sa transition et de son développement économiques. Or, si l’impact social de cette mobilité a été abondamment étudié dans les villes où séjournent les paysans, il demeure peu connu dans leur communauté d’origine, et encore moins en contexte de « nationalité minoritaire ».
Reposant sur une enquête de terrain de plus d’une année, cette thèse en géographie sociale examine la (re)construction sociale dans une communauté rurale et minoritaire (c.àd. Hmong ou Miao) de Chine en lien avec le phénomène de la mobilité de travail. D’une intensité croissante, la pratique de la mobilité de travail par les membres de cette communauté est double. Les migrants sont soit des herboristes ambulants dans les villes de l’espace régional, soit des travailleurs salariés dans les villes orientales du pays. L’utilisation d’une approche du changement social intégrant les sphères du réel et de l’imagination et prenant en compte les dimensions territoriale et économique du phénomène migratoire est originale. De même, l’importance égale portée aux discours et aux actions des migrants et des non-migrants dans le processus de transformation sociale se veut novatrice.
Dans ses résultats, cette thèse fait état, premièrement, d’une refonte des logiques territoriales et économiques de la communauté étudiée sous l’effet du phénomène migratoire. De toute évidence, les fondements géographiques de son territoire se sont récemment complexifiés et multipliés. Désormais, une variété de lieux, de frontières, de réseaux sociaux et d’échelles se dessine dans les configurations territoriales de ses membres. Les implications économiques sont tout aussi patentes. Outre la forte dominance des transferts d’argent des migrants dans les budgets familiaux, les questions du développement et des inégalités aux différentes échelles de la communauté renvoient aujourd’hui essentiellement au fait migratoire.
Deuxièmement, cette thèse montre la forte empreinte laissée par la mobilité dans la sphère sociale. Nécessitant soutien aux extrémités de leur parcours, les migrants sollicitent de plus en plus l’aide de leurs réseaux lignagers, claniques, villageois et matrilinéaires. Et dans ce processus, il n’est pas rare qu’ils enfreignent consciemment les principes hiérarchiques traditionnels de leurs rapports familiaux. Aussi, au travers de la mobilité, des groupes longtemps marginalisés, tels les femmes et les jeunes adultes, ont acquis estime, autonomie et pouvoir décisionnel. Parallèlement, l’ordre social s’est bouleversé. Ce n’est plus le volume de la production agricole, mais le nombre de travailleurs migrants qui détermine aujourd’hui les différentes classes sociales de la communauté.
Finalement, dans le contexte plus large des populations rurales et minoritaires de Chine et du Massif sud-est asiatique, cette thèse fait ressortir l’importance d’aborder la question de l’impact social de la mobilité au-delà des paradigmes de la modernisation et de l’intégration. Contrairement à la plupart des écrits touchant à cette question, il ne suffit pas de porter le regard sur l’influence que les urbains et leur mode de vie soi-disant moderne exercent sur les migrants. Il est également nécessaire de reconnaître les capacités d’initiative et d’innovation sociale des membres de ces populations, migrants et non-migrants. Mais aussi, cette recherche démontre que la question identitaire se doit d’être prise en compte. Les sentiments de marginalité et de subordination demeurent vivaces au travers du phénomène migratoire. Et de tels sentiments semblent se traduire, le plus souvent, par un renforcement des liens sociaux et intracommunautaires au sein même de ces populations minoritaires. / Rural-urban mobility is unquestionably one of the most striking phenomena that China has experienced since the wide-ranging reforms of the 1980s. Besides its unparalleled magnitude, it has been an essential foundation of its economic transition and development. But if the social impact of mobility has been extensively studied in cities where ‘peasants’ (as farmers are called in China) sojourn, little is known of the effects of mobility in their community of origin, and even less when the community belongs to a ‘minority nationality’.
Based on fieldwork conducted over an 18-month period, this dissertation examines the impact of labor migration on the social (re)construction of a Hmong (Miao) community in rural China. Practices of mobility for work purposes are twofold in the studied community: migrants are either itinerant herbalists in close-by cities or factory workers in the eastern cities of the country. An original approach to social change has been used, integrating the spheres of imagination and practice, and takes into account the economic and spatial components of the migration phenomenon. Moreover, this research proposes an innovative theoretical model, by giving equal importance to the discourses and the actions in the process of social change of both migrants and non-migrants.
First, this study reveals the recent remodeling of the spatial and the economic foundations of the studied community. It shows that places, scales, social networks and borders all structure the community’s territory – in both real and imaginary spheres – and that they have become more complex and numerous as a result of the unprecedented circular migration of its inhabitants to and from their village. At the economic level, besides confirming dominance of remittances at the household level, it also appears that development and inequality issues are now addressed by members of the community primarily through the phenomenon of migration.
Second, the results expose the strong imprint of mobility in the social sphere. In need of support, migrants and left-behinds are increasingly seeking help within their lineage, clan, village, and matrilineal networks. In this process, it is not uncommon for them to consciously go against the traditional family hierarchies. Through mobility, long marginalized groups such as women and young adults, have now gained esteem, autonomy and decision-making power. Meanwhile, the social order has shifted. It is no longer the volume of agricultural production, but the number of migrant workers, which now determine the social classes within the community.
Finally, in the broader context of minorities in China and the Southeast Asian Massif, this dissertation addresses the debate about the social impact of mobility beyond the paradigms of modernization and integration. Unlike most of the literature pertaining to this issue, this research provides evidence that it is not enough to focus on the changes experienced by migrants through contact with urban dwellers and their so-called modern way of life. It shows that it is necessary to recognize the capacity for initiative and social innovation of all the members of these minorities, migrants or non-migrants. It also stresses the centrality of the question of identity. Feelings of marginality and subordination remain strong and they do not seem to fade as a result of migration. On the contrary, these feelings seem to most often result in a strengthening of social and community bonds within these minorities.
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Genre, migration, stratégies d'acquisition de pouvoir et espace personnel : les expériences de femmes ouest-africaines à Rouen / Gender, migration, power acquisition strategies and personal space : experiences of West African women in RouenDiop, Aminata 13 September 2018 (has links)
Cette thèse s’intéresse aux parcours de femmes ouest-africaines à Rouen issues de plusieurs pays (Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Mali, Mauritanie, Nigéria, Sénégal). Elle vise à comprendre leurs vécus, leurs histoires, leurs conditions d’immigration et d’intégration dans la société d’accueil. Elle se propose de déconstruire les stéréotypes produits sur les migrantes dans l’histoire, longtemps considérées comme victimes aux droits bafoués. Cette thèse donne à voir les situations d’oppressions multiples et croisées (genre, ethnie, classe) vécues par ces femmes dans le temps et l’espace, à partir de leurs expériences concrètes. Le contexte migratoire leur permet de modifier et réorganiser les rapports sociaux de sexes et de sélectionner les pratiques culturelles de leurs communautés d’origine. Cette recherche se propose d’analyser le processus d’autonomisation et d’émancipation des femmes ouest-africaines à partir de leurs stratégies d’acquisition de pouvoir (travail, associations, réseaux professionnels, technologie, transports). Dans le contexte de mondialisation, les migrantes se positionnent comme actrices du développement économique, parties prenantes du changement social de leur continent. Le choix d’une méthode qualitative, de l’observation prolongée dans le temps du quotidien des femmes et de leurs interactions avec les hommes favorise une immersion dans leur espace personnel. / This dissertation addresses the experiences of West African women in Rouen hailing fromseveral countries of the sub-region (Cote d’Ivoire, Guinea Conakry, Mali, Mauritania, Nigeriaand Senegal). It is aimed at facilitating a better understanding of their lives, their histories, their conditions of immigration and integration in the host society. It seeks to deconstruct thehistorical stereotypes regarding female migrants that have long been viewed as victims ofviolated rights. This dissertation casts light on the situations of multiple and crossed oppressions (gender, ethnicity, class) endured by these women in time and space, based on a series of concrete experiences. The migratory context enables them to modify and reorganize the social gender relations and select cultural practices of their native communities. This research seeks to analyze the process of West African women’s empowerment and emancipation from their power acquisition strategies (work, associations, professional networks, technology, and transports). Against the backdrop of globalization, female migrants position themselves as key stakeholders of economic development and social change in their continent. The option for a qualitative method, and a protracted observation of women’s daily life and their interactions with men required an immersion in their personal space.
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Rapports sociaux de sexe et féminisation du corps enseignant au Québec : tendances longues et dynamiques actuelles.Lamarre, Simon 09 1900 (has links)
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Organisation et re-production des rapports de domination dans les distributions dissymétriques du travail enseignant : une enquête du point de vue d’enseignant·es de groupes racisésLarochelle-Audet, Julie 02 1900 (has links)
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Adolescentes abandonnées : Je narrateur adolescent dans le roman français contemporain / Övergivna tonårsflickor : Tonåriga berättarjag i franska samtidsromanerIsaksson, Malin January 2004 (has links)
This thesis examines the image of the adolescent girl in contemporary French first-person novels, read from a gender perspective. It is both a thematic and a narratologic study of thirty-two novels (1950-1999), focusing on the use of stereotypical concepts of femininity. From a thematic perspective, the female protagonists’ world stands out as dark and problematic, especially in comparison with the world of the male protagonists. The recurrent themes revolve around sexuality and violence in both worlds, but they are treated differently depending on the biological sex of the protagonist. This thematic study thus shows that the protagonists live in a patriarchal world, with different norms for girls and boys. However, an examination of the ‘I’ narrator somewhat modifies the compact, gloomy picture of the girls’ situation. The authors introduce perspectives on the fictional universe of the adolescent, for instance by contrasting the focalization of the adolescent and potentially unreliable narrator with the supposed view of the adult reader. These perspectives are subversive in some novels, but mostly vague. Accordingly, the readers are often left to their own interpretation and evaluation of the adolescent girls’ situation. Finally, a discussion of virtual readers and “target readers” shows a tendency to read and market the novels in question as more or less autobiographical. Such readings modify their ideological potential.
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Les formes de l'illégitimité intellectuelle: genre et sciences sociales françaises entre 1890 et 1940Charron, Hélène 09 1900 (has links)
Cette thèse en sociologie historique analyse les logiques d’inclusion et d’exclusion des femmes dans le champ des sciences sociales françaises entre 1890 et 1940 à partir de l’étude des positions sociales, des prises de position et de la réception des travaux produits par des femmes dans les principaux périodiques de sciences sociales orientés vers la sociologie et l’anthropologie.
La démonstration prend comme pivot l’accès des femmes aux savoirs et aux diplômes universitaires. La première partie porte sur les femmes non diplômées qui s’insèrent dans le champ des sciences sociales avant 1914, principalement par le biais d’une implication dans la mouvance réformiste ou dans les groupes féminins et féministes. Les figures féminines légitimes, dont les travaux ne suscitent pas de controverses, se situent aux positions les plus hétéronomes du champ là où les enjeux de la pratique réformiste priment sur les enjeux de la connaissance. Les figures de la transgression non diplômées, qui prétendent participer à l’élaboration des connaissances empiriques et théoriques sur les sociétés, provoquent au contraire des réactions négatives qui renvoient leurs analyses féministes hétérodoxes vers le champ politique.
Après 1914, le nombre de femmes et de travaux féminins dans les périodiques et les groupes de sciences sociales français diminue globalement jusqu’en 1940, et les femmes non-diplômées cèdent leur place aux diplômées. Les processus de qualification différenciée selon le genre qui contribuent à reformuler l’antinomie entre compétences intellectuelles et féminité s’adaptent à l’accès des femmes aux diplômes. D’un côté, la majorité des nouvelles diplômées s’oriente et est orientée vers les nouvelles professions sociales (surtout le travail social) et vers l’enseignement qui valorisent les compétences traditionnellement associées au féminin et qui construisent leurs identités professionnelles en opposition au travail intellectuel, particulièrement au travail théorique. De l’autre côté, les seules femmes diplômées aspirant à demeurer dans le champ des sciences sociales qui parviennent à obtenir une reconnaissance relative avant 1940 se spécialisent dans les secteurs de la recherche empirique, réalisent leurs travaux au sein d’institutions savantes, s’assimilent aux problématiques et aux perspectives légitimes et n’adoptent pas de posture militante féministe. / In this dissertation in historical sociology, I analyze gender relations and the construction of women’s intellectual legitimacy in the French social sciences between 1890 and 1940. To that end, I study the social positions, the intellectual productions, and the reception of women in the main social science periodicals leaning towards sociology and anthropology.
The pivotal point of my demonstration is women’s university enrolment and graduation. The first part of my dissertation is about women lacking a university diploma that nevertheless played a role in the social sciences before 1914, mainly through participating in the reformist circle of influence or by being involved in feminine and feminist groups. The “legitimate feminine figures”, i.e. women whose works did not fuel any kind of controversy, are in the most heteronomous parts of the field of study, in which issues about the reformist practice prevail over issues about knowledge. On the other hand, the “figures of transgression”, i.e. women lacking a diploma but pretending to participate in social empirical and theoretical knowledge, provoke negative reactions that, in turn, relegate their heterodox feminist analyzes to the political field.
After 1914 and until 1940, the amount of women and of feminine works in periodicals and French social science groups decreased, and women with a university diploma replaced those lacking one. The gender-differentiated processes of evaluation, which contributed to reformulate the antinomy between intellectual competence and femininity, adapted itself to the fact that women had access to university diploma. On the one hand, the majority of newly graduated women heads and is directed towards new social professions (mainly social work) and teaching. Both professions promote competences traditionally associated with women, and construct the latter’s professional identities as disjoint from intellectual, and mainly theoretical, activities. On the other hand, the only graduated women aspiring to stay within the field of the social sciences, and who succeeded before 1940 in gaining a relative recognition for their competence, pursued empirical research, accomplished their work in accredited institutions, took on problems and perspectives sanctioned by the expert community, and did not play the role of feminist activists. / Thèse réalisée en cotutelle avec l'École des hautes études en sciences sociales
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L'espace, le lieu. Les cadres du changement social en pays Nord Somali. La plaine du Hawd (1884-1990)Djama, Marcel 26 May 1995 (has links) (PDF)
Cette thèse de doctorat, consacrée à l'étude anthropologique et historique du changement social en pays Somali, appréhende à travers la construction d'un espace local et l'évolution d'un groupe social Somali établi dans les confins frontaliers somalo-éthiopiens. Après avoir reconstitué les conditions de la formation des villages qui constituent le cadre monographique de l'étude, les facteurs, modalités et effets du changement social sont déterminés en prenant pour référence les réponses et réactions produites par les populations d'un lignage. L'échelle d'analyse varie entre biographies d'acteurs et histoire collective des villageois ; entre étude de situations locales et reconstitution d'un environnement politique et économique plus large (régional, national voire international). L'étude de l'évolution des rapports sociaux dans le cadre de la parenté lignagère tout au long du 20ème siècle, dévoile ainsi les fondements des phénomènes de groupes sociaux, qui se manifestent dans le contexte de guerre civile.
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Mobilités de travail et (re)construction des rapports sociaux au sein d’une communauté Hmong de Chine (province du Guizhou)Carrier, Sébastien 03 1900 (has links)
La mobilité rurale-urbaine est sans contredit l’un des phénomènes les plus marquants que la Chine a connus depuis ses réformes des années 1980. D’une ampleur colossale, elle a constitué un fondement essentiel de sa transition et de son développement économiques. Or, si l’impact social de cette mobilité a été abondamment étudié dans les villes où séjournent les paysans, il demeure peu connu dans leur communauté d’origine, et encore moins en contexte de « nationalité minoritaire ».
Reposant sur une enquête de terrain de plus d’une année, cette thèse en géographie sociale examine la (re)construction sociale dans une communauté rurale et minoritaire (c.àd. Hmong ou Miao) de Chine en lien avec le phénomène de la mobilité de travail. D’une intensité croissante, la pratique de la mobilité de travail par les membres de cette communauté est double. Les migrants sont soit des herboristes ambulants dans les villes de l’espace régional, soit des travailleurs salariés dans les villes orientales du pays. L’utilisation d’une approche du changement social intégrant les sphères du réel et de l’imagination et prenant en compte les dimensions territoriale et économique du phénomène migratoire est originale. De même, l’importance égale portée aux discours et aux actions des migrants et des non-migrants dans le processus de transformation sociale se veut novatrice.
Dans ses résultats, cette thèse fait état, premièrement, d’une refonte des logiques territoriales et économiques de la communauté étudiée sous l’effet du phénomène migratoire. De toute évidence, les fondements géographiques de son territoire se sont récemment complexifiés et multipliés. Désormais, une variété de lieux, de frontières, de réseaux sociaux et d’échelles se dessine dans les configurations territoriales de ses membres. Les implications économiques sont tout aussi patentes. Outre la forte dominance des transferts d’argent des migrants dans les budgets familiaux, les questions du développement et des inégalités aux différentes échelles de la communauté renvoient aujourd’hui essentiellement au fait migratoire.
Deuxièmement, cette thèse montre la forte empreinte laissée par la mobilité dans la sphère sociale. Nécessitant soutien aux extrémités de leur parcours, les migrants sollicitent de plus en plus l’aide de leurs réseaux lignagers, claniques, villageois et matrilinéaires. Et dans ce processus, il n’est pas rare qu’ils enfreignent consciemment les principes hiérarchiques traditionnels de leurs rapports familiaux. Aussi, au travers de la mobilité, des groupes longtemps marginalisés, tels les femmes et les jeunes adultes, ont acquis estime, autonomie et pouvoir décisionnel. Parallèlement, l’ordre social s’est bouleversé. Ce n’est plus le volume de la production agricole, mais le nombre de travailleurs migrants qui détermine aujourd’hui les différentes classes sociales de la communauté.
Finalement, dans le contexte plus large des populations rurales et minoritaires de Chine et du Massif sud-est asiatique, cette thèse fait ressortir l’importance d’aborder la question de l’impact social de la mobilité au-delà des paradigmes de la modernisation et de l’intégration. Contrairement à la plupart des écrits touchant à cette question, il ne suffit pas de porter le regard sur l’influence que les urbains et leur mode de vie soi-disant moderne exercent sur les migrants. Il est également nécessaire de reconnaître les capacités d’initiative et d’innovation sociale des membres de ces populations, migrants et non-migrants. Mais aussi, cette recherche démontre que la question identitaire se doit d’être prise en compte. Les sentiments de marginalité et de subordination demeurent vivaces au travers du phénomène migratoire. Et de tels sentiments semblent se traduire, le plus souvent, par un renforcement des liens sociaux et intracommunautaires au sein même de ces populations minoritaires. / Rural-urban mobility is unquestionably one of the most striking phenomena that China has experienced since the wide-ranging reforms of the 1980s. Besides its unparalleled magnitude, it has been an essential foundation of its economic transition and development. But if the social impact of mobility has been extensively studied in cities where ‘peasants’ (as farmers are called in China) sojourn, little is known of the effects of mobility in their community of origin, and even less when the community belongs to a ‘minority nationality’.
Based on fieldwork conducted over an 18-month period, this dissertation examines the impact of labor migration on the social (re)construction of a Hmong (Miao) community in rural China. Practices of mobility for work purposes are twofold in the studied community: migrants are either itinerant herbalists in close-by cities or factory workers in the eastern cities of the country. An original approach to social change has been used, integrating the spheres of imagination and practice, and takes into account the economic and spatial components of the migration phenomenon. Moreover, this research proposes an innovative theoretical model, by giving equal importance to the discourses and the actions in the process of social change of both migrants and non-migrants.
First, this study reveals the recent remodeling of the spatial and the economic foundations of the studied community. It shows that places, scales, social networks and borders all structure the community’s territory – in both real and imaginary spheres – and that they have become more complex and numerous as a result of the unprecedented circular migration of its inhabitants to and from their village. At the economic level, besides confirming dominance of remittances at the household level, it also appears that development and inequality issues are now addressed by members of the community primarily through the phenomenon of migration.
Second, the results expose the strong imprint of mobility in the social sphere. In need of support, migrants and left-behinds are increasingly seeking help within their lineage, clan, village, and matrilineal networks. In this process, it is not uncommon for them to consciously go against the traditional family hierarchies. Through mobility, long marginalized groups such as women and young adults, have now gained esteem, autonomy and decision-making power. Meanwhile, the social order has shifted. It is no longer the volume of agricultural production, but the number of migrant workers, which now determine the social classes within the community.
Finally, in the broader context of minorities in China and the Southeast Asian Massif, this dissertation addresses the debate about the social impact of mobility beyond the paradigms of modernization and integration. Unlike most of the literature pertaining to this issue, this research provides evidence that it is not enough to focus on the changes experienced by migrants through contact with urban dwellers and their so-called modern way of life. It shows that it is necessary to recognize the capacity for initiative and social innovation of all the members of these minorities, migrants or non-migrants. It also stresses the centrality of the question of identity. Feelings of marginality and subordination remain strong and they do not seem to fade as a result of migration. On the contrary, these feelings seem to most often result in a strengthening of social and community bonds within these minorities.
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Femmes et hommes face à l’ordinateur : histoires du développement d’une relation positive / Women, men and computers : stories of how a positive relationship has developedBencivenga, Rita 11 December 2012 (has links)
Lorsqu’on parle de l’usage de l’ordinateur par des personnes adultes, il est classique que soient évoquées un certain nombre de disparités femmes/hommes qui mettent notamment l’accent sur une relation plutôt négative des femmes à l’ordinateur. Les études réalisées visant à proposer des moyens pour diminuer ces disparités se basent le plus souvent sur des informations recueillies auprès de professionnel-le-s ou expert-e-s ; ce qui laisse dans l’ombre une grande partie des utilisateurs/trices ordinaires. On dispose donc de peu d’informations sur ces personnes qui, sans être expertes ou professionnelles, apprécient l’ordinateurs et l’utilisent régulièrement sans hésiter. C’est à ces personnes que la présente thèse a choisi de s’intéresser. Son objectif principal est de collecter des informations concernant ce qui fonde la relation positive à l’ordinateur, que développent des femmes et hommes qui en font un usage régulier mais non professionnel. Dans ce but, vingt-cinq entretiens narratifs ont été réalisés. Prenant appui sur une comparaison intersexe, les analyses réalisées explorent l’existence d’éventuelles disparités femmes/hommes et le rôle potentiel que joue le genre, appréhendé en tant que système hiérarchisant de normes de sexe. Les résultats montrent que ces relations positives s'appuient, pour les femmes comme pour les hommes, sur les mêmes éléments et que l’influence du genre dépend des enjeux de pouvoirs et de la reconnaissance des situations considérées comme défiant l’imaginaire qui voit les hommes plus proches de la technologie que les femmes. / When we talk about adults using computers, inequalities between women and men very often emerge, and particular emphasis is placed on the negative relationship which women supposedly have with computers. Studies on ways of reducing these inequalities have often been based on information collected by IT professionals or expert users. This leaves out the majority of normal users (both women and men). Therefore we have very little information on people who, although they are not experts or professionals, appreciate computers and use one regularly and confidently. This thesis is aimed at this particular group of people. The main objective was to gather information on how women and men who are regular but non-professional users can form positive relationships with ICT computers. Twenty-five narrative interviews were conducted with this aim in mind. Based on a comparison between the sexes, the study explores potential inequalities between women/men and examines the potential role of gender, that is, a “hierarchical system of norms for each sex”. The results show that positive relationships are based on the same aspects for both women and men. The influence of gender depends on power games and on recognising situations which defy the imagination, in which men are much closer to technology than women.
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