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Le corps fragmenté : du Künstlerroman au Rouge et le Noir / Fragmented body : From the Künstlerroman to Le Rouge et le Noir

Ferey, Hélène 21 January 2012 (has links)
Ce travail se propose d’étudier une esthétique propre à l’époque romantique : l’expression parla fragmentation du corps. En effet, l'esthétique romantique trouve dans la fragmentation récurrente du corps une issue à son opacité et un moyen d'exprimer au mieux l'essence du Tout. La tête et l'oeil en sont deux exemples particulièrement expressifs utilisés dans l’art. Mais c’est la main qui synthétise le mieux cette démarche esthétique : en unissant le sensible à l’intelligible, la main se fait centre de gravité de la création artistique.Le Künstlerroman et le Bildungsroman, mettent particulièrement en lumière la prégnance de ces enjeux esthétiques, tant en France qu’en Allemagne. Nous étudions de ce fait ici le Franz Sternbal deTieck, le Wilhelm Meister et le Faust de Goethe ainsi que sept contes d’Hoffmann afin de prouver la récurrence de cette esthétique au sein de genres littéraires aussi divers que le roman, le théâtre ou le conte. Ces trois genres sont également défendus par un corpus français prenant en compte l’un des bastions du romantisme hexagonal, Le Rouge et le Noir de Stendhal, en y alliant plusieurs nouvellestraitant de l’art : Sarrasine et Le Chef-d’oeuvre inconnu de Balzac, Le Fils du Titien de Musset et La Toison d’Or de Théophile Gautier. Ajouter Lélia de George Sand à notre corpus permet de prouver que cette esthétique s'étend jusqu'à l'un des plus grands succès littéraires de son époque. Enfin des oeuvres romantiques offrant au corps le premier rôle telles le Frankenstein de Mary Shelley, Fragoletta deLatouche, La Main du diable d'Alphonse Karr et La Main enchantée de Gérard de Nerval viennent renforcer notre thèse. / This work deals with an aesthetics specific to the Romantic Era : the expression through thefragments of the body. For the Romantics the recurrent fragmentation of the body is indeed a solutionto its opacity and the best way to express the real nature of the Whole. The head and the eye are twostrong and meaningful examples used in arts. But the hand is definitely the fragment which bestembodies this aesthetic approach: by bringing the tangible and intelligible together, the hand becomes abridge and the centre of artistic creation.Künstlerroman and Bildungsroman highlight especially well the pregnancy of these aestheticissues both in France and Germany. Therefore Tieck's Franz Sternbald, Goethe's Wilhelm Meister andFaust will be studied in our work as well as seven tales by Hoffmann in order to prove the recurrenceof these aesthetics in various genres such as novels, plays and tales. These three genres are alsorepresented by a French corpus including one of the works of reference in terms of Romantism, LeRouge et le Noir by Stendhal, compared to several short stories dealing with the theme of arts:Sarrasine and Le Chef-d’oeuvre inconnu by Balzac, Le Fils du Titien by Musset and La Toison d’Or byThéophile Gautier. Adding George Sand's Lelia to the corpus allows us to see how this aestheticsinfluenced even one of the greatest successes of its time. At last a few Romantic works featuring thebody as main character such as Frankenstein by Mary Shelley, Fragoletta by Latouche, La Main dudiable by Alphonse Karr and La Main enchantée by Gérard de Nerval reinforce our theory.
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“Ta forme veille et mes yeux sont ouverts” : crise de fondements du poème et poétique de la contingence chez Mallarmé, Valéry et Reverdy / “Ta forme veille et mes yeux sont ouverts” : poem's foundations crisis and contingency poetics in Mallarmé, Valéry and Reverdy

Monginot, Benoît 14 December 2012 (has links)
Cette thèse essaie d’établir dans un premier temps que Mallarmé, Valéry et Reverdy accomplissent exemplairement la critique théorique des fondations romantiques (à la fois ontologiques et rhétoriques) de la littérature ; que cette critique conduit à une crise de légitimité, qui, sans donner lieu à une rupture violente avec la tradition (à la différence de ce qu’implique par exemple l'ethos dominant des avant-gardes), témoigne cependant d’une lucidité sans concession. On montre alors que cette lucidité s'inscrit dans l'écriture même des poèmes selon une poétique a-théologique et par le réinvestissement de formes (l’allégorie, l’écriture moraliste) susceptibles d'indiquer, contre la considération idolâtre d’une autonomie sans autre de l’œuvre, une transitivité rhétorique et non résolutoire de celle-ci. On explique ainsi que l'écroulement de la métaphysique romantique ouvre la voie, chez ces auteurs, à une reconnaissance de la discursivité de l'œuvre, à sa considération tout à la fois poétique et rhétorique. De cela on conclut à l’éviction d’un paradigme esthétique de la poésie et de ses implications indissociablement politiques et communicationnelles, au profit d’une reconnaissance des contingences rhétorique et factuelle du discours littéraire, celles-ci définissant, sans dogmatisme, une inquiétude humaniste. / This thesis first aims at establishing that Mallarmé, Valéry and Reverdy build up a strong theoretical criticism of Literature’s romantic foundations (which are both ontological and rhetorical); it also points out that this criticism leads to a legitimacy crisis. This crisis, though it does not express itself through a violent break from tradition (unlike the main ethos of the avant-garde), bears witness to an uncompromising sense of lucidity. We then demonstrate that this lucidity shapes the very writing of the poems through a-theological poetics and by reinvesting traditional forms (such as allegory or moralist writing) which can convey, though in a problematic way, a certain rhetorical transitivity. We thus throw light on the fact that the wrecking of romantic metaphysics makes these authors acknowledge the discursive nature of the poem, its poetical and rhetorical aspects. We finally conclude on the overcoming of both the aesthetic paradigm of literature and its political and communicational implications to the benefit of an acknowledgement of factual and rhetorical contingencies of the literary discourse. This defines, without any dogmatism, a humanistic disquiet.
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La relation entre ironie et mélancolie chez les voyageurs français en Sicile au cours de la première moitié du XIXe siècle / The relationship between irony and melancholy of French travelers in Sicily in the first half part of nineteenth century

Tardanico, Giuseppina 04 April 2014 (has links)
Cette thèse analyse la relation entre l’ironie et la mélancolie à partir d’un corpus d’œuvres de voyageurs français en Sicile. Ce corpus est constitué de récits de voyage disposant de caractéristiques communes : Lettres sur la Sicile écrites pendant l’été de 1805 du marquis de Foresta, Souvenirs de la Sicile du comte de Forbin, Un tour en Sicile du baron de Nervo, Vingt jours en Sicile du comte de Marcellus et Mes souvenirs de bonheur ou neuf mois en Italie de Paul de Julvécourt. Chez ce dernier, la Sicile n’apparaît que dans les lettres XII à XXXVII.Articulé en trois parties, ce travail cherche à montrer l’étroite relation qui existe entre l’ironie et la mélancolie dans les récits choisis. Notre étude porte tout d’abord sur la description de l’espace naturel et sur la façon dont l’ironie intègre les paysages mélancoliques. Puis, l’analyse se concentre sur l’enchevêtrement de ces deux concepts dans la description des fragments : ainsi, les fragments des villes en ruine se reflètent dans l’écriture fragmentaire. Enfin, notre travail aborde la mise en scène de l’écrivain et de l’« Autre » rencontré pendant son parcours. Le rire, suscité par la théâtralité du Sicilien, recouvre un arrière-plan mélancolique. / As regards the main theme of this thesis, it deals with the relationship between irony and melancholy inside a Corpus of French travelers in Sicily. This Corpus has been selected according the mutual presence of common elements ; the corpus is composed of the following short stories of which the authors are considered to be Romantic: Lettres sur la Sicile écrites pendant l’été de 1805 of the Marquise of Foresta, Souvenirs de la Sicile of the Count of Forbin, Un tour en Sicile of the Baron of Nervo, Vingt jours en Sicile of the Count of Marcellus and Mes souvenirs de bonheur ou neuf mois en Italie of Paul of Julvécourt.In this last tale the presence of Sicily is highly vivid from XXII Letter up to XXXVIII Letter.The main purpose of this thesis,which is organized into three parts,it is to demonstrate the existence strong link between irony and melancholy in the chosen short stories. Firstly the analysis is focused on the description of natural space and on Irony and how it can be connected to this melancholic landscapes. Secondly the analysis is based on the connection and the interlacement between both the concepts of melancholy and irony,throughout the description of the fragments of the cities.The fragmentary aspect of old ruines is vividly reflected in the style of writing which appears disconnected and fragmentary like the landscapes described. Finally the attention is focused on the writer’s ideal drama and on his role in the play with the ‘Other’ who has been met during the journey. Behind the comic laugh that comes from the theatricality of Sicilians,it can be noticed a melancholic background hidden.
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Plaisirs du texte et plaisirs du sexe : l'érotisation de l'histoire dans les récits historiques de Paul Lacroix (1829-1835) / Pleasures of the text and pleasures of sex : the eroticization of history in the historical stories of Paul Lacroix (1829-1835)

Fossard, Stéphane 22 March 2017 (has links)
Les années 1830 sont marquées par l'émergence d'une jeune génération romantique. Parmi ces nouveaux écrivains se trouve Paul Lacroix, jeune homme ambitieux qui désire marquer la littérature de son temps. Il connaît le succès grâce à ses romans historiques publiés sous le pseuadonyme de « Bibliophile Jacob », vieil érudit amateur de livres. Il exprime à travers son œuvre la volonté de donner à son public le goût de l'histoire, science réputée austère et exigeante. Il cherche également à se démarquer de ses illustres aînés et à devenir le « Walter Scott français ». Il joue pour cela sur l'attrait de l'érotisme et introduit ses lecteurs au cœur des secrets les plus intimes de l'histoire de France. Érotiser l'histoire est une manière pour Paul Lacroix de proposer une définition personnelle du roman historique, de s'interroger sur l'esthétique romantique et d'exprimer ses revendications idéologiques. Cette approche plurielle permettra de cerner au mieux les enjeux de son écriture et de montrer les limites de son projet. / The 1830's are caracterized by the emergence of a young romantic generation. Among those new writers is Paul Lacroix, young ambitious man who desires to influence the litterature of his own time. He succeds to do so thanks to the historical novels he published under the pseudonym of « Bibliophile Jacob », old erudite book lover. He expresses through his work his will to give his public a taste for history, known to be an austere and demanding science. He also tries to stand out from his illustrious predecessors in becoming the « french Walter Scott ». Then, he plays on the attraction of eroticism and leads to his readers into the heart of the most intimate secrets of France history. By showing of the erotic side of history, Paul Lacroix gives his personal definition of the historical novel. That way, he brings up question about romantic aesthetic and expresses ideologicals claimings. This plural approach will enable to identify the issues of his writing and to show the limits of his project.
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Stendhal, Shakespeare et La Chartreuse de Parme / Stendhal, Shakespeare and La Chartreuse de Parme

Breffi, Ferdinand 11 May 2019 (has links)
La Chartreuse de Parme est marquée par des matériaux « shakespeariens » recueillis par Stendhal, tout au long de sa pratique des pièces du dramaturge et de leurs multiples remodelages dans les arts. De quel(s) Shakespeare s’agit-il, entre 1800 et 1840 ? Faut-il s’atteler à celui traduit par Pierre Letourneur, à celui transmis par des réécritures parfois infidèles, ou au Shakespeare dans le texte, lu plus tardivement mais avec précision par Stendhal ? Ou à un Shakespeare mythique, construit tout au long de la vie intellectuelle de Stendhal ? Comment ces « Shakespeare » fonctionnent-ils dans le paysage intime du romancier ? Faut-il s’en tenir à l’auteur de 1838 ? Comment articuler ce Stendhal du crépuscule, avec celui de l’aube, un jeune Henri Beyle qui cherche à copier Shakespeare, dans son rêve de création théâtrale ? Comment, dans le texte du roman, s’interroger sur la présence préalable de l’auteur de pamphlets, qui, entre 1818 et 1825, affirme à travers le nom de Shakespeare le modèle d’une liberté esthétique qui manque à Paris, où étouffent les idées nouvelles ? Quelles conséquences l’imaginaire shakespearien de Stendhal a-t-il eu sur le texte de La Chartreuse de Parme ? Si le Stendhal de l’accomplissement chartreux recouvre les phases multiples de la construction de son imaginaire le plus intime, et si son innutrition shakespearienne est constituée par la démultiplication des matériaux shakespeariens qu’il rencontre et dont il se saisit constamment et pleinement, la question se pose, massive : comment lire, dans l’écriture de La Chartreuse de Parme les traces, les échos et les interactions des pièces de Shakespeare ? / La Chartreuse de Parme is marked by Shakespearean elements collected by Stendhal in his study of the playwright and his many imitations in the arts. But which Shakespeare(s) is it, between 1800 and 1840? Should we focus on the one translated by Pierre Letourneur, sometimes approximately, or should we focus on Shakespeare read in the original by Stendhal? Or even, on a mythical Shakespeare, constructed by Stendhal throughout his life? What part do these "Shakespeares" play in the intimate thoughts of the writer? Should we limit ourselves to the writer of 1838? How to reconcile the Stendhal of the twilight, with the one of the dawn, when a young Henri Beyle tried to imitate Shakespeare, in his dream of playwriting? How are we to take into account the presence, in the novel, of the pamphlet writer, who, from 1818 to 1825, uses Shakespeare’s name in order to propose an aesthetic freedom of which Paris is notably lacking? How much influence did the world of Shakespeare, as it was perceived by Stendhal, have on the text of La Chartreuse de Parme? In La Chartreuse de Parme, Stendhal uncovers the full extent of his imaginary world. His Shakespeare is made of the many Shakespearean materials he has come across, and he uses them without restraint. Then, the question is raised: how should one read, in La Chartreuse de Parme, the traces, echoes and interplays of Shakespeare's plays?
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Le sens des bêtes. Rhétoriques de l'anthropomorphisme au XIXe siècle / The Sense of the beasts. Rhetorics of anthropomorphism in the 19th century

Plas, Élisabeth 15 November 2017 (has links)
Ce travail propose de lire un moment de l’histoire littéraire française à travers le prisme de l’animal, et plus particulièrement de ses représentations anthropomorphes. À partir de la littérature et de la pensée du xixe siècle, il s’agit de complexifier une définition restrictive de la notion d’anthropomorphisme en réfléchissant au statut de l’animal dans l’imaginaire romantique. L’anthropomorphisme est traditionnellement considéré comme une perception du monde naïve et spontanée et cette tendance à douer les choses et les êtres d’émotions, d’intentions ou de réactions supposées propres aux hommes repose sur un raisonnement analogique qui est à l’origine de genres littéraires aussi universels que la fable ou d’autres types d’apologues, qui héritent de ce préjugé de simplicité : l’anthropomorphisme serait ce mode de représentation non réaliste, divertissant voire comique, qui n’instruit qu’au prix d’une distorsion de la réalité. Au xixe siècle émerge une nouvelle conception de l’animal, en rupture avec celle de l’âge classique. L’histoire naturelle et la pensée romantique découvrent des parentés profondes entre l’homme et l’animal, qui donnent à l’anthropomorphisme un fondement épistémologique et philosophique, mais aussi affectif et politique, puisque l’idée d’une continuité entre les vivants est l’un des piliers de l’argumentation républicaine en faveur de la protection, puis du droit des animaux, depuis la période révolutionnaire. À partir d’un corpus littéraire, philosophique et scientifique, et d’une attention à l’histoire des animaux, de leur statut et de leurs traitements, ce travail voudrait dresser un panorama des paradigmes analogiques par lesquels les hommes ont pensé leurs liens aux animaux dans la première moitié du xixe siècle. Cette période apparaîtra ainsi comme un moment important de la reconfiguration du symbolisme animal, qui invente une forme d’allégorie réaliste, conciliant souci de l’animal et confiance en l’analogie. / This work attempts to read a moment of French literary history through the lens of animals, and more specifically anthropomorphic representations of them. From the 19th literature and thought, it will put forward a less restrictive definition of the notion of anthropomorphism by considering the status of animals in the romantic imaginary. Anthropomorphism is traditionally perceived as a naïve and spontaneous perception of the world. This tendency to endow things and beings with emotions, intentions or reactions supposedly inherent to humans is based on an analogical thinking that underlies literary genres as universal as fables or other kinds of apologues, that are also seen as simple, as if anthropomorphism was only this non-realistic, entertaining and even comical, mode of representation, that educates only thanks to a distortion of reality. During the 19th century, a new conception of animals emerges, breaking with the classical era. Natural history and romantic philosophy discover deep similarities between men and animals, that provide anthropomorphism with an epistemological and philosophical basis, but also affective and political ones, since the idea of a continuity between the being is one of the pillars of republican thinking on animal protection and animal rights since the Revolution. Looking at literary, philosophical and scientific texts, but also at the history of animals, at their status and treatments, this work would like to provide an overview of analogical paradigms through which men have conceived their relationships with animals over the first half of the 19th century. This period will therefore appear as an important moment of the reconfiguration of animal symbolism, inventing a type of realistic allegory, combining the concern for animals and a faith in analogical thinking.
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Romantisme et mythologie dans la littérature savoisienne. De Xavier de Maistre à Maurice Dantand (1794-1914) / Romanticism and Mythology in Savoyan Literature. From Xavier de Maistre to Maurice Dantand (1794-1914)

Mogenet, Rémi 20 December 2018 (has links)
La restauration sarde de 1815 a créé une littérature qui, d'abord dévouée à la dynastie savoisienne, cherchait à en rétablir le caractère sacré. Cela a tendu à forger une mythologie, dont la question est de savoir si elle est de pure convention, ou si elle a un fondement plus profond dans le sentiment individuel.Les conditions objectives de la vie culturelle de la Savoie d'alors manifestent une constante recherche d'identité dans le passé féodal. Contrairement à ce qui s'est produit en France, on a, un temps, renoncé complètement à l'héritage de la Révolution, pour revenir à l'ancien état d'esprit. L'Académie de Savoie fut créée dans cette dynamique et, en instaurant un prix de poésie, elle participa à la restauration du merveilleux médiéval. L'éducation était, de son côté, rendue à des évêques soucieux d'instruire le peuple dans un sens religieux. Cependant, malgré le tempérament romantique de Charles-Albert, l'édifice va se fissurer, sous les poussées de l'évolution sociale.La Savoie est restée une région profondément catholique jusqu'au début des années 1900 (bénéficiant, un temps, des dispositions issues du traité d'Annexion pour conserver à son clergé ses prérogatives propres) ; son goût pour le merveilleux se déplaçant vers les traditions locales, elle a longtemps entretenu un imaginaire spécifique et chatoyant. Elle puisait, à cet égard, dans une tradition littéraire déjà riche avant 1792, dominée par l'œuvre de François de Sales, mais marquée également par les chroniques dynastiques et la poésie de cour ou plus généralement patriotique, apparue dès la Renaissance. Mêlant l'art baroque et le culte des princes et des saints locaux, elle fait apparaître l'ébauche d'une mythologie dès les XVIe-XVIIe siècles. L'influence de Rousseau, également, se fera sentir sur les nostalgiques d'une Savoie idéalisée, pensée plus proche de la divinité que ne le sont les villes des plaines françaises.Le paysage est transfiguré par la poésie romantique naissante et l'individu se regarde comme un résumé de l'histoire religieuse de l'humanité. Le héros en devient, par contrecoup, plus imprégné d'humanité, sans perdre pour autant son lien avec la divinité. Les créatures surnaturelles du merveilleux païen ou chrétien, populaire ou érudit, sont également irriguées de vie propre, se reliant aux montagnes, aux lacs, aux princes, au peuple, aux réalités ordinaires vécues par les auteurs. Loin d'être laissés dans des sphères abstraites, toutes de convention, elles s'insèrent dans la vie locale et semblent être l'expression d'un génie national conçu comme une vie secrète de la terre savoisienne, à laquelle il manque peu de chose pour être une âme pensante à part entière. De fait, les phénomènes naturels eux-mêmes sont regardés comme habités par la sagesse divine, et considérés dans leur harmonie globale ; on établit l'existence d'une sphère intermédiaire, située entre le monde physique et le monde divin, dans laquelle la Providence peut précisément se manifester et s'exercer. Une forme de science romantique, sur le modèle allemand, se développe donc. Mieux encore, on tente de sonder les desseins de la divinité dans l'histoire présente, pour l'humanité prise collectivement, pour l'Europe, mais aussi pour l'individu, dont les énigmes propres sont effleurées. Ainsi s'est créée une vraie mythologie, vivante et mouvante, en Savoie.Face à la richesse de cette inspiration qui n'est convenue qu'en apparence, la question se pose de savoir pourquoi les œuvres en sont aujourd'hui négligées par la critique. Des pistes sont proposées, parmi lesquelles l'inadéquation de la tradition savoyarde, marquée par l'Italie et l'Allemagne, aux catégories de l'Université française. / The Sardinian restoration, in 1815, aroused a literature that was first devoted to the Savoyan dynasty and which tried to restore its sacredness. As a matter of fact, this situation moved towards the emergence of a mythology whose nature may be questioned. Was this mythology a pure convention or was it based on deeper soul foundations ?The objective conditions of the Savoyan cultural life at the time are known to have shown a constant research for identity in the feudal past. In Savoy, contrary to what happened in France, at first the legacy of the French Revolution was rejected in order to return to the old state of mind. The Academy of Savoy was created in this impetus of cultural restoration, opening widely to a poetry, which would also revive the marvelous medieval. Education, on the other hand, was rendered entirely to the bishops who were anxious to instruct the people in a religious sense. However, despite the romantic personality of Charles Albert, this trend finally collapsed under the pressure of social evolution. Nevertheless, Savoy remained a deeply Catholic region in a remarkable way until the beginning of the 1900s, taking advantage of the arrangements of the Annexation Treaty to preserve its own prerogatives. As its taste for the marvelous focused on local traditions, for a long time Savoy succeeded in keeping ts specificity and rich, shimmering imaginations.In this field, it obtained its inspiration on a literary tradition which was already rich before 1792 and dominated by the work of Francis de Sales. It was also marked by dynastic chronicles and court, or even patriotic, poetry, which appeared in the Renaissance period. Mixing baroque art with the worship of princes and local saints, it brought out the outline of a new mythology from the sixteenth to seventeenth century. Furthermore, Rousseau influenced those who felt nostalgia for an idealized Savoy, perceived as closer to deity than the great cities of the French plains.The landscape was transfigured by a bourgeoning romantic poetry and individuals saw themselves as a summary of the religious history of humanity. As a consequence, the hero became closer to humanity, without losing his links with the deity. The supernatural creatures of the marvelous, pagan or Christian, popular or learned, were also provided with life, connecting themselves with mountains, lakes, princes, people and with all other ordinary realities experienced by the authors. Instead of remaining in abstract and conventional worlds , these creatures inregrated the local life, becoming the expression of a national genius conceived as a secret soul of the Savoyan land, which could even have a thought by itself. Hereafter natural phenomena were regarded as inhabited by divine wisdom, and considered in their overall harmony allowing the existence of an intermediate world situated between the physical world and the divine world and where Providence could communicate and act by itself. A sort of romantic science, similar to the German one, started to develop trying ti test the aims of divinity in the present not only for humanity, as a group, in Europe, but also for the individual, whose own enigmas were touched. This is how a real mythology, alive and moving, emerged in Savoy.Faced with the richness of this inspiration, we may wonder why today these works are disregarded by critics. Among the answers that could explain the situation we may point out the inadequacy of the Savoyan tradition, marked by Italy and Germany, to the standards of French University.
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Réception, traduction et retraduction des poèmes de S.T. Coleridge / Reception, translation and re-translation of the poems by S.T. Coleridge

Metzger, Florence 15 December 2017 (has links)
Meschonnic soulignait l’importance de l’« inséparabilité entre histoire et fonctionnement, entre langage et littérature », la nécessité de « reconnaître l’historicité du traduire, et des traductions » (poétique du traduire, introduction). En s’appuyant sur l’analyse des différentes traductions françaises de l’œuvre du poète-philosophe Coleridge, traductions publiées entre 1825 et 2015, nous tenterons de mettre en perspective ces traductions plurielles et les différentes théories de la traduction. Entre théorie de la traduction et pratique du traduire, comment peut-on définir le rôle et la place du traducteur ? La poésie est souvent considérée comme « intraduisible ». Pourtant, la poésie se traduit depuis des siècles. S’agit-il de traduction ou de « transposition créatrice », comme le pensait Jakobson ? Nous analyserons les différents procédés mis en œuvre pour compenser « what gets lost in translation », selon la formule de Robert Frost. En se plaçant dans une perspective comparative, nous examinerons le rôle joué par la traduction dans l’introduction de la poésie et de la pensée de Coleridge en France, ainsi que les échanges intellectuels entre France et Angleterre au moment de la naissance du Romantisme. / Meschonnic emphasized the importance of the "inseparability of history and modes of operating, between language and literature", the necessity of "recognizing the historicity of translating, and of translations" (Poetics of translating, introduction). By analyzing the different French translations of the work of the poet-philosopher Coleridge, published between 1837 and 2006, I will try to put these translations in the context of the different theories of translation and the different aesthetics of reception. Between the theory of translation and the practice of translating, how can the role and position of the translator be defined? Poetry is often considered as "untranslatable". Yet poetry has been translated for centuries. Is it translation or, what Jakobson calls a process of "creative transposition"? I will analyse the different processes used to make up for "what gets lost in translation" (Robert Frost). In a comparative perspective, I will discuss the role played by translation in the reception of Coleridge's poetry and thought in France and examine the intellectual exchanges between France and Great-Britain at the time of the birth of Romanticism.
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Science et poésie dans l'oeuvre de Percy Bysshe Shelley / Science and Poetry in the Works of Percy Bysshe Shelley

Laniel-Musitelli, Sophie 06 November 2009 (has links)
L’époque romantique marque un tournant décisif dans les relations entre création littéraire et connaissance scientifique. Le discours scientifique se dote progressivement d’un langage et d’une méthode spécifiques, rompant avec la philosophie naturelle, qui conjuguait jusqu’alors considérations physiques et métaphysiques, observation et célébration de la nature. À l’heure où William Wordsworth lance l’aphorisme « we murder to dissect », déclaration d’indépendance de la parole poétique vis-à-vis du discours scientifique, Percy Bysshe Shelley (1792-1822) étudie avec assiduité les sciences à Eton puis à Oxford, avant d’entreprendre une formation médicale au Saint Bartholomew’s Hospital de Londres. Cette thèse met en évidence la transfiguration poétique des concepts et théories scientifiques dont Shelley avait pris connaissance à travers ses lectures et sa formation, ainsi que le saut imaginatif qui subvertit ces représentations en les intégrant aux réseaux des métaphores que le texte tisse selon ses propres lois. En une métamorphose féconde, Shelley déploie les soubassements mythiques et imaginaires, ainsi que les prolongements éthiques et métaphysiques des écrits scientifiques sur lesquels il se pencha. Cette étude se situe à la rencontre de deux ambitions heuristiques, de deux exigences formelles. Science et poésie sont à la recherche des harmonies cachées qui sous-tendent le monde des apparences. Soumettre l’absolu à la mesure, soumettre la beauté à la métrique poétique, soumettre la complexité infinie du monde naturel au calcul mathématique : telles sont les entreprises parallèles de la poésie de Shelley et de la science de son temps. / The Romantic era was a time of tremendous change in the relationship between literary creation and scientific knowledge. Scientists framed a specific language and distinctive methods as they moved away from natural philosophy, which had thus far combined physics with metaphysics and united the observation of nature with its celebration. While William Wordsworth stated that « we murder to dissect », thus declaring the secession of poetic writing from scientific discourse, Percy Bysshe Shelley (1792-1822) was steadily studying science at Eton and then at Oxford, before embarking on a medical training at Saint Bartholomew’s Hospital in London. This thesis explores the poetic transfiguration of the scientific theories and concepts that Shelley came across in his readings and during his studies. It focuses on the way science is subverted by the poet’s imagination, as scientific representations undergo a fruitful metamorphosis, and become pa! rt of the webs of metaphors woven by the text according to its own laws. Shelley recreates the mythical and imaginary foundations as well as the ethical and metaphysical implications which lie dormant in the scientific writings he looks into. This study examines the encounter of two heuristic endeavours, of two highly formalised ways of writing. Science and poetry are in search of the hidden harmonies which underlie appearances. Measuring the measureless, encompassing absolute beauty within poetic metrics, subsuming the infinite richness of the natural world within the rules of mathematical calculation, such are the parallel endeavours of Shelley’s poetry and the science of his age.
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Darius Milhaud et les poètes

Cortot, Pierre 15 March 2003 (has links) (PDF)
Darius Milhaud a nourri son œuvre de poésie. À partir d'une conférence inédite, il a été possible de caractériser la façon dont le compositeur a intégré des univers poétiques variés. En comparant la démarche de Milhaud avec d'autres pratiques artistiques, l'étude porte d'abord sur les rencontres avec le Romantisme où ont été privilégiés Maurice de Guérin et son univers ainsi que des poètes féminins du début du XIX° siècle. Un accent particulier a été porté sur trois figures de "sœurs" d'écrivains du XIX° siècle : Lucile de Chateaubriand, Eugénie de Guérin et Christina Rossetti. Sans abandonner cette source d'inspiration, l'irruption de trois auteurs majeurs a bouleversé l'univers esthétique du musicien : Gide, Jammes et Claudel ont en effet contribué à renouveler ses moyens d'expression et à bouleverser les rapports entre le monde des sons et le monde des mots. Milhaud justifie la diversité des démarches suivies en revendiquant le droit pour sa création de suivre des "voies parallèles". C'est ici l'occasion d'apprécier la portée de la lecture de Rimbaud et de Mallarmé. Les amitiés jumelles de Léo Latil et Armand Lunel révèlent l'intimité d'une sensibilité propre aux jeunes gens formés avant la guerre de 1914. L'enracinement provençal et judéocontadin trouve dans les textes de ces deux condisciples aixois matière à développement. La blessure occasionnée par la mort de Léo Latil au combat lors de la première guerre mondiale laisse une trace profonde parfois simplement suggérée. Par ailleurs l'humanisme du compositeur est l'occasion de la rencontre avec Jean Cassou après la Seconde Guerre Mondiale. Cette collaboration prolonge les engagements de Milhaud pendant la période de l'Entre-Deux Guerres. Enfin l'amitié constante avec Jean Cocteau permet d'apprécier l'inventivité d'une œuvre qui ne s'est jamais contentée des solutions convenues et qui a eu le mérite d'expérimenter sans relâche.

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