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Le ghunghat dévoilé. Voile, corps et société en Inde du Nord / The ghunghat unveiled. Veil, body and society in North IndiaLécuyer, Laurence 05 December 2018 (has links)
Le ghunghat est une pratique du voile particulière à l’Inde du Nord. Il a pour singularité d’être non-confessionnel et peut être pratiqué par des femmes de toutes confessions religieuses, hindoues, musulmanes ou sikhes, mais pas par toutes les femmes. Il consiste pour une femme à baisser sur son visage le voile qu’elle porte sur sa tête devant certains individus parmi ses affins, mais jamais devant ses consanguins. Il est observé de façon inégale en fonction des castes, des classes, du niveau d’éducation, des lieux de résidence dans une grande partie de l’Inde du Nord, hormis au Pendjab, d’où il a disparu il y a une quinzaine d’années. Il renseigne sur la relation qu’une femme entretient avec les individus qui l’entourent. Sa manipulation donne à voir l’organisation sociale et familiale spécifique à l’Inde du Nord : mariage arrangé, résidence patrilocale en famille élargie, antagonisme et asymétrie de statuts entre les affins et les consanguins d’une femme, rapports hiérarchiques. Extension du corps de la femme, sa gestuelle en exprime les représentations, ainsi que l’esthétique et les rapports de genre. Le voile apparaît comme un « fait social total », révélant les rapports familiaux et sociaux en même temps que les représentations du corps de la femme, et s’insérant dans une pratique de couverture et d’enveloppement des corps et des objets qui renvoie au sacré. Une ethnologie du ghunghat permet de créer de nouveaux outils afin d’aborder les problématiques autour du voile dans d’autres espaces, en particulier en France, dans une perspective comparative. / Ghunghat is a veiling practice specific to North India. Its peculiarity lies in the fact that it is non religious, though it can be observed by women of all confessions, Hindu, Muslim or Sikh, but not by all women. The woman lowers the veil that rests on her head in front of certain individuals of her affines but never before her consanguines. It varies according to cast, social class, education level, places of residence in most of North India except in Punjab where it has disappeared about fifteen years ago. It gives information about the relationships that a woman has with the people around her. It reveals the social and family organization of the Nothern Indian subcontinent : arranged marriage, patrilocal residence in joint family, hierarchy, asymetry of status between wife givers and receivers. It can be seen as an extension of a woman’s body, thus informing about its representations, as well as aesthetics, and gender relations. The veil thus appears as a « total social fact » revealing the family and social relationships as well as the representations over the women’s bodies, where not only bodies but also objets are covered, especially in the context of sacredness. An ethnological study of ghunghat allows to create new tools in order to reconsider the undestanding of the veil in other contexts, in particular in the French context, through a comparative perspective.
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Sacré, Éducation et postmodernité : le sacré comme fondement de l'éducation à l'épreuve de la postmodernité / Sacred, education, postmodernity : the sacred as a fundament of education faced with the postmodernityArnaldi, Maude 15 May 2018 (has links)
La postmodernité, modifiant les repères essentiels de l'humanité que sont la durée, l'espace, la constitution du sujet, le statut de la mort et de l'absence, a affecté en profondeur le contexte dans lequel s'élabore le concept de sacré. Il en résulte une forme moderne de sacré dévoyé procédant davantage d'une mythologie résiduelle, d'une initiation tronquée ou, selon les mots de Mircea Eliade, de ritualismes dégradés, que d'un sacré systémique ayant une portée décisive, notamment, dans la détermination des valeurs et l'élaboration d'un destin commun. Or, la crise de l'éducation serait entée sur le déclin du sacré,départi de sa dimension structurelle. Le sujet contemporain, qui se cherche entre jouissance immédiate et relativisme désenchanté, ne semble plus pouvoir compter sur le potentiel fédérateur d'une éducation fragilisée, et l'altération de celle-ci paraît inéluctable, à moins que, nous engageant dans un autre temps nous n'admettions l'évidence de notre attachement phénoménologique et que nous ne sachions, en la préservant dans le langage, accepter la négativité du monde. / Postmodernity, modifying humanity's reference points - duration, space, subject's formation, status of death and non-attendance -, deeply affects the context in which the concept of sacred usually develops. The outcome is a kind of modern sacred, proceeding from a residual mythology, a rigged initiation or, in the own words of Mircea Eliade, from degraded ritualisms, and not a systemic sacred that would have any decisive impact on values determination or would draw up any common destiny.The education crisis would be a consequence of the declining sacred, deprived of its structural dimension. The contemporary subject, who is wavering between instantaneous enjoyment and disenchanted relativism, can't trust anymore the federating power of a weaken education, unless we admit the obvious of our phenomenologic statement and we are able to agree, preserving it inside the language, the negativity of the world.
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Pour un monde chargé de sens : l’univers sensoriel de la pūjā hindoueBlanchard, Marie-Josée 05 December 2011 (has links)
La culture indienne a longtemps été identifiée à une philosophie où le monde n’est qu’illusion, où les sens s’avèrent trompeurs, et où, donc, il est nécessaire de se détacher du corps afin d’atteindre une réalité suprême, en dehors de ce monde. Pourtant, une courte immersion dans la réalité quotidienne de l’hindouisme, en particulier par rapport à sa forme dévotionnelle (bhakti) et au rituel de la pūjā s’y rattachant, laisse entendre tout le contraire. Le monde dévotionnel hindou s’avère en fait plongé dans un univers hautement incorporé et sensoriel.
La présente thèse se donne pour objectif de réaliser la profondeur de cette nature incorporée et hautement sensorielle de la bhakti hindoue. C’est en envisageant l’utilisation des sens non seulement comme le résultat d’un apprentissage culturel, mais également comme le locus de la connaissance du monde, que la méthodologie proposée par l’anthropologie sensorielle nous permettra de réaliser l’ampleur du rôle joué par le sensorium dans la compréhension, l’acquisition et la communication avec le divin.
Nous concentrerons cette étude sur la pūjā hebdomadaire effectuée par la communauté hindoue d’Ottawa au temple Vishva Shakti Durgā. Cette analyse révélera que c’est en utilisant ses sens que le dévot réussit à entrer en contact avec le divin et que c’est également en exploitant divers stimuli sensoriels que le divin réussit à se manifester et à s’incorporer au profit de ses dévots. Le sens de la vision se dévoilera l’un des plus importants dans cette interaction avec les divinités, particulièrement à travers le darśan, mais les autres sens s’avéreront eux aussi essentiels dans cette transaction avec le divin, notamment à travers la musique, les mantras, la prasād, ainsi que les diverses formes de toucher direct ou indirect avec la divinité.
Somme toute, cette étude démontrera que la rencontre avec le divin nécessite en soi l’utilisation d’un sensorium sacré. Les diverses perceptions sensorielles engagées dans cette interaction parlent à la fois à la nature humaine et divine de l’être, et permettent dès lors à la vraie nature de l’humain d’entrer en contact avec la vraie et suprême réalité du divin (bhagwān/brahman).
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Pour un monde chargé de sens : l’univers sensoriel de la pūjā hindoueBlanchard, Marie-Josée 05 December 2011 (has links)
La culture indienne a longtemps été identifiée à une philosophie où le monde n’est qu’illusion, où les sens s’avèrent trompeurs, et où, donc, il est nécessaire de se détacher du corps afin d’atteindre une réalité suprême, en dehors de ce monde. Pourtant, une courte immersion dans la réalité quotidienne de l’hindouisme, en particulier par rapport à sa forme dévotionnelle (bhakti) et au rituel de la pūjā s’y rattachant, laisse entendre tout le contraire. Le monde dévotionnel hindou s’avère en fait plongé dans un univers hautement incorporé et sensoriel.
La présente thèse se donne pour objectif de réaliser la profondeur de cette nature incorporée et hautement sensorielle de la bhakti hindoue. C’est en envisageant l’utilisation des sens non seulement comme le résultat d’un apprentissage culturel, mais également comme le locus de la connaissance du monde, que la méthodologie proposée par l’anthropologie sensorielle nous permettra de réaliser l’ampleur du rôle joué par le sensorium dans la compréhension, l’acquisition et la communication avec le divin.
Nous concentrerons cette étude sur la pūjā hebdomadaire effectuée par la communauté hindoue d’Ottawa au temple Vishva Shakti Durgā. Cette analyse révélera que c’est en utilisant ses sens que le dévot réussit à entrer en contact avec le divin et que c’est également en exploitant divers stimuli sensoriels que le divin réussit à se manifester et à s’incorporer au profit de ses dévots. Le sens de la vision se dévoilera l’un des plus importants dans cette interaction avec les divinités, particulièrement à travers le darśan, mais les autres sens s’avéreront eux aussi essentiels dans cette transaction avec le divin, notamment à travers la musique, les mantras, la prasād, ainsi que les diverses formes de toucher direct ou indirect avec la divinité.
Somme toute, cette étude démontrera que la rencontre avec le divin nécessite en soi l’utilisation d’un sensorium sacré. Les diverses perceptions sensorielles engagées dans cette interaction parlent à la fois à la nature humaine et divine de l’être, et permettent dès lors à la vraie nature de l’humain d’entrer en contact avec la vraie et suprême réalité du divin (bhagwān/brahman).
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Figures de l'esprit : le soi et l'autre dans l'écriture de la séductionBranthomme, Mathilde 06 1900 (has links)
Cette thèse pense la place des figures littéraires (le Cantique des cantiques, Kierkegaard, Hofmannsthal) et cinématographiques (Matador d'Almodóvar) de la séduction dans la relation entre le soi et l'autre. Elle interroge le rapport au sacré et à la transcendance que pose l'écriture de la séduction.
Dans le premier chapitre, les frontières établies entre littérature et philosophie (personnage conceptuel, figure esthétique) sont interrogées à travers les figures de la séduction. À ces figures sont associées les figures de matadors, qui permettent de penser la violence extrême de la séduction et l'instant au cours duquel la conscience ne peut plus se dédoubler.
Le deuxième chapitre est une réflexion, à partir des figures du maître et de l'esclave, sur le désir et la conscience de soi et de l'autre dans la séduction. Les figures tauromachiques exposent le sacrifice à l'œuvre dans la séduction. Le dialogue est ici pensé au sein de la séduction, pour saisir la place de celle-ci dans la formation de la pensée.
Le troisième chapitre développe le rapport entre le soi, l'autre et le monde qu'établit la séduction. Le dandysme permet d'approcher la tension entre la matière et l'esprit que posent la séduction et son écriture. Le dialogue à l'œuvre dans la séduction est présenté comme un espace de formation. La séduction est envisagée comme séduction éthique, quête de la bonne distance, exercice spirituel. La syncope, le duende, l'extase sont décrits comme des états de conscience où la distance entre le soi et le monde, le soi et l'autre, l'esprit et la matière s'abolit. À partir de ces états, l'ouverture vers l'infini et vers la transcendance que peut poser la séduction est exposée.
Dans le quatrième chapitre, la séduction est pensée comme le parfum du sacré, à travers une lecture du Cantique des cantiques. Par la séduction, l'importance du corps dans le sacré est soulignée. La place du secret et de la foi dans la séduction, dans le sacré et dans le littéraire est étudiée. La séduction permet une plongée érotique dans le monde et dans le réel, par les figures et par les images qu'elle déploie. Le savoir de la séduction est un parcours, savoir du corps et de l'esprit. / This thesis reflects on the place of literary (Kierkegaard, Hofmannsthal, The Song of Songs) and cinematic (Matador d'Almodóvar) figures of seduction in the relation between the self and the other. It explores the connection to transcendence and the sacred inscribed in writings on seduction.
In the first chapter, the figures of seduction help us put into question the boundaries between literature and philosophy (conceptual persona and aesthetic figure). The figures of bullfighters, associated with the figures of seducers, present the extreme violence of seduction and the instant when consciousness can no longer be split in two.
The second chapter is a reflexion, through the figures of the master and the slave, on desire, consciousness of the self and the other in the relationship of seduction. The figures of bullfighters manifest the sacrifice in seduction. Dialogue, considered at the heart of seduction itself, reveals the importance of seduction in the process of thinking.
The third chapter develops the bond established by seduction between the self, the other and the world. In the writings of seduction, dandyism shows the tension between mind and matter. The dialogue at work in seduction opens a space of education. Seduction is viewed as an ethical process, the search for an appropriate distance, a spiritual exercise. Loss of consciousness, duende and ecstasy are described as states of consciousness that abolish the distance between self and world, self and other, and mind and matter. Through these states, seduction brings about an opening to the infinite and transcendence.
Finally, seduction is defined as the perfume of the sacred through a reading of The Song of Songs. Through seduction, the importance of the body in the sacred is underscored. The place of secrecy and faith in seduction, the sacred and literature is examined. Seduction enables an erotic immersion in the world, in the real, through the figures and images of seduction. The knowledge of seduction is a process, a knowledge of body and mind.
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Processus de patrimonialisation des sites religieux dans les espaces protégés de montagne : la Grande Chartreuse(Préalpes du Nord) et la vallée de la Qadisha-forêt des Cèdres du Dieu (Nord-Liban)Pasquier, Justine 09 December 2011 (has links) (PDF)
La recherche menée dans le cadre de cette thèse a pour objet d'analyser et de comprendre les dynamiques émanant de la relation patrimoine religieux / espaces de montagne protégés (patrimoine naturel) en réinterrogeant la persistante rupture nature-culture et les significations du sacré dans le contexte patrimonial. Il s'agit aussi d'appréhender la nature et la signification des " lieux et bâtiments religieux ", ainsi que leur rôle dans les processus de patrimonialisation et de réappropriation des espaces de montagne par les différents acteurs du territoire. Cette thèse de géographie s'inscrit dans la réflexion actuelle de redéfinition des missions des Parcs naturels et dans le mouvement de promotion de la notion de " paysage culturel " par les instances internationales (e.g. UNESCO). Le site du monastère de la Grande-Chartreuse (Parc naturel régional de la Chartreuse), la vallée de la Qadisha et la forêt des Cèdres de Dieu (Nord-Liban) sont apparus comme des terrains riches permettant de mener à bien cette recherche doctorale qui mêle géographie culturelle et espaces montagnards. L'approche qualitative a été privilégiée pour répondre à cette problématique. Cette recherche s'appuie ainsi sur la chronosystémique, l'analyse de la littérature viatique et de données collectées (rapports officiels, législations, cartographie, relevés de terrains, interviews etc.).
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Le profane et le sacré dans les tradipratiques à l'île MauriceDe Salle-Essoo, Maya 07 December 2011 (has links) (PDF)
Dans cette thèse nous avons abordé les tradipratiques à l'île Maurice et nous avons tenté de délimiter une zone d'interculturalité où se situent ces tradipratiques, partagées par les différentes communautés religieuses et ethnoculturelles de l'île et s'insérant dans un fonds commun mauricien. Ainsi, nous avons constaté qu'il existe une conception commune de la maladie, du corps, des Invisibles et des traitements qui font partie de cette zone interculturelle, issue du contact de cultures et de la créolisation. Nous avons ainsi été amenée à envisager l'imbrication du sacré et du profane au sein des tradipratiques et fait le constat que ces deux facettes sont indissociables et nécessaires à l'efficacité des traitements. Nous avons également envisagé les rituels de soins sous leur aspect identitaire, mettant en évidence le rôle central joué par les ancêtres dans les traitements, la transmission transgénérationnelle du don de guérison et de voyance, mais également comme agents à l'origine de certains syndromes. Ce qui nous amène à souligner l'aspect identitaire des rituels de soins venant répondre à la nécessité de réaffirmer les liens aux ancêtres, la filiation du patient et celle de sa famille, l'insérant dans un groupe et renforçant ainsi son identité.
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Pour un monde chargé de sens : l’univers sensoriel de la pūjā hindoueBlanchard, Marie-Josée 05 December 2011 (has links)
La culture indienne a longtemps été identifiée à une philosophie où le monde n’est qu’illusion, où les sens s’avèrent trompeurs, et où, donc, il est nécessaire de se détacher du corps afin d’atteindre une réalité suprême, en dehors de ce monde. Pourtant, une courte immersion dans la réalité quotidienne de l’hindouisme, en particulier par rapport à sa forme dévotionnelle (bhakti) et au rituel de la pūjā s’y rattachant, laisse entendre tout le contraire. Le monde dévotionnel hindou s’avère en fait plongé dans un univers hautement incorporé et sensoriel.
La présente thèse se donne pour objectif de réaliser la profondeur de cette nature incorporée et hautement sensorielle de la bhakti hindoue. C’est en envisageant l’utilisation des sens non seulement comme le résultat d’un apprentissage culturel, mais également comme le locus de la connaissance du monde, que la méthodologie proposée par l’anthropologie sensorielle nous permettra de réaliser l’ampleur du rôle joué par le sensorium dans la compréhension, l’acquisition et la communication avec le divin.
Nous concentrerons cette étude sur la pūjā hebdomadaire effectuée par la communauté hindoue d’Ottawa au temple Vishva Shakti Durgā. Cette analyse révélera que c’est en utilisant ses sens que le dévot réussit à entrer en contact avec le divin et que c’est également en exploitant divers stimuli sensoriels que le divin réussit à se manifester et à s’incorporer au profit de ses dévots. Le sens de la vision se dévoilera l’un des plus importants dans cette interaction avec les divinités, particulièrement à travers le darśan, mais les autres sens s’avéreront eux aussi essentiels dans cette transaction avec le divin, notamment à travers la musique, les mantras, la prasād, ainsi que les diverses formes de toucher direct ou indirect avec la divinité.
Somme toute, cette étude démontrera que la rencontre avec le divin nécessite en soi l’utilisation d’un sensorium sacré. Les diverses perceptions sensorielles engagées dans cette interaction parlent à la fois à la nature humaine et divine de l’être, et permettent dès lors à la vraie nature de l’humain d’entrer en contact avec la vraie et suprême réalité du divin (bhagwān/brahman).
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L’usage du thème apocryphe de la diuisio apostolorum dans la construction des représentations chrétiennes du temps et de l’espace (Ier-IXe siècles) / Use of the Apocryphal Theme of diuisioapostolorum in the Development of the Christian Representations of Time and Space (1st-9th Century AD)Levillayer, Amaury 26 January 2012 (has links)
La diuisioapostolorum (« dispersion apostolique ») est un thème apocryphe qui traverse l’ensemble des lettres et des arts chrétiens de l’Antiquité et du Moyen Âge. Dans sa plus large acception, il désigne tout ce qui se rapporte au partage du monde entre les apôtres (réunion, tirage au sort), à son évangélisation (envoi et réalisation de la mission), à la fondation de sanctuaires ainsi qu’à la mort et au tombeau de ces prestigieuses figures, amiciDei. En se plaçant au niveau des représentations chrétiennes du temps et de l’espace, l’analyse de la documentation textuelle grecque et latine entre le Ier et le IXe siècle – en particulier des catalogues d’apôtres et de disciples – nous a permis de montrer que l’usage de ce thème par les lettrés témoigne à la fois de la diffusion universelle du projet chrétien de société et d’un processus double de spatialisation et de temporalisation du sacré, en ce qu’il promeut un certain nombre de loci en rapport avec la mémoire d’une communauté. Par l’établissement de parallèles entre les catalogues et d’autres genres de textes (acta, historia, gesta episcoporum), nous avons souligné que ce processus, du fait qu’il bénéficie d’abord à l’autorité dont dépend le locus valorisé, est potentiellement soutenu par elle : on a donc traité également la question de l’accaparement de l’identité civique par l’évêque. / Diuisioapostolorum (« Apostles’ dispersion ») is a recurrent apocryphal theme throughout ancient and medieval Christian humanities and arts. In the widest sense, it refers to everything concerning the division of the world between the Apostles (reunions, draws), the evangelization of the world (sending and mission), and the foundation of sanctuaries, as well as the death and tombs of these prestigious figures: amici Dei. With a focus on Christian representations of time and space, our analysis of 1st-9th Century Greek and Latin Textual documentation – in particular, lists of Apostles and disciples – has enabled us to show that the use of this theme is a testimony to both the universal dissemination of the Christian vision of society, and a dual process of spatialization and temporalization of the sacred, as it promotes a number of loci linked to the memory of a community. Paralleling the lists with other types of written works (acta, historia, gestaepiscoporum), we have highlighted the fact that this process, by benefiting in the first place the authority under which the locus is placed, was potentially supported by said authority. For this reason, we have also dealt with the question of the monopolizing of civil identity by the bishops.
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Peindre la chair : le mouvement de l'image dans l'oeuvre de Chaïm Soutine / Painting the flesh : the image’s movement in Chaïm Soutine’s workPalermo, Chiara 23 November 2013 (has links)
Le travail des peintres qui ont vécu à Paris au début du XXme siècle a souvent consisté en une négation de la représentation qui n’était pas sans rapport avec la négation de l’objet-tableau lui-même : Chaïm Soutine adopte une profonde radicalité dans cette démarche artistique. L’objet de notre étude, suivant son travail, n’est pas la peinture, mais l’action de peindre, de « peindre la chair », pour redéfinir par là même la peinture comme praxis, et penser, à son tour, la philosophie comme pratique qui doit créer son propre faire. En effet, la négation du paradigme de la représentation en peinture nous a conduit à étendre une réflexion jusqu’aux dynamiques expressives de l’art actuel et surtout aux fondements de la pratique philosophique considérée dans l’essence de son mouvement expressif. À ce propos, le thème de la chair illustre à la perfection, en peinture et en philosophie, un dualisme dont notre travail a voulu être le dépassement. Un dualisme critique se polarisant autour de l’opposition entre l’image comme copie-reproduction ou comme autoréférentielle. L’approche ontologique de l’image et du sensible, retracée suivant la pensée de Merleau-Ponty, définit la chair comme prégnance, c’est-à-dire comme un être en différenciation avec lui-même, qu’on ne peut saisir que par un renouvellement de la pensée suivant les mêmes différenciations avec elle-même. Notre analyse de la peinture de Chaïm Soutine conduit à repenser le phénomène esthétique, et, au-delà, à repenser l’être de tout phénomène et de tout apparaître, sans les faire référer aux formules oppositives et aux formes de pensée issues de l’héritage idéaliste de la philosophie et de l’esthétique. / The work of painters who lived in Paris at the beginning of the 20th century mainly consisted in a negation of representation which was not unrelated to the negation of the object-painting itself: Chaïm Soutine brings a deep radical change to this artistic approach. The purpose of our study, according to Soutine’s work, is not its painting, but the action of painting, of "painting the flesh," in order to redefine thereby painting as praxis, and, in turn, philosophy as a practice which must create its own making. Indeed, the denial of the paradigm of representation in painting led us to extend our work to the expressive dynamic reflection of contemporary art and especially to the foundations of philosophical practice considered in the essence of his expressive movement. In this regard, the theme of ‘Flesh’ is a perfect illustration, within painting and philosophy, of a dualism. Our work ambition is to go beyond this dualism. A critical dualism which polarises itself around the opposition between the image as a print-copy/ reproduction and the image as a self –referential. The ontological approach to the 'image' and the 'sensible', drawn by Merleau-Ponty's thought, defines the flesh as pregnancy, that is to say as a Being differentiating of itself which we can only apprehend by renewing our thought following the same differentiation of itself. Our analysis of Chaïm Soutine’s painting lead us to rethink the phenomenon of aesthetics, and, beyond that, to rethink the Being of every phenomena and every appearance without making reference to oppositional forms and ways of thinking from the idealist legacy of philosophy and aesthetics.
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