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La proximité dans la communication de l'Union européenne : réalité ou illusion ?Laroche-Joubert, Diane 18 September 2008 (has links)
L’Union européenne a poursuivi pendant des années sa construction sans rencontrer de véritable obstacle sur sa route. Dans un tel contexte, la communication se réduisait plus ou moins à informer après coup de chaque avancée. Il semblerait que son modèle ne soit plus en adéquation avec le monde dans lequel elle se construit aujourd’hui. A côté de l’euroscepticisme, se dresse un ennemi tout aussi gênant qui grossit et enfle de jour en jour : le désintérêt. Pendant les années 1990, la Commission a élaboré plusieurs stratégies de communication pour tenter d’inverser la tendance, composées de deux volets : d’une part séduire le citoyen, d’autre part informer le public des enjeux et autres décisions. Depuis, l’Union s’est aperçue que cette communication ne suffisait pas à compenser les sérieux handicaps dont souffre l’Europe. Car celle-ci accumule les contradictions, les manques, les « c’est un peu ça mais pas tout à fait ». L’Europe n’est pas une démocratie. Encore moins une nation. Est-elle un Etat ? Certains le pensent, mais ils sont peu nombreux. Sans oublier les autres contraintes : la barrière de la langue, mais aussi des représentations, des cultures propres à chaque pays, etc. Dans un tel contexte, la communication, l’information et la discussion apparaissent comme un moyen pour créer une identité européenne. Mais, pour atteindre cet objectif, encore faudrait-il que la circulation de l’information ne pose pas de problème. Et, pour le moment, ce n’est pas le cas. Pour répondre aux attaques et combler les manques, les institutions construisent un discours autour des valeurs attendues par le public. Et aujourd’hui ce que ce dernier souhaite, c’est que l’Europe devienne plus démocratique, plus proche, plus compréhensible. Les institutions européennes ont bien compris ces nouvelles attentes et les ont progressivement intégrées dans leur discours et leur action au fil des années. Elles se sont emparées de la notion qu’il faut absolument décliner : la proximité. Une notion polysémique qui justifie aujourd’hui toute action publique et la contraint fortement. On ne dit plus intérêt général, mais intérêt général local, on ne dit plus citoyen mais habitant. Il est impossible à présent de gouverner d’en haut, de ne pas aller sur le terrain. Mais comment l’Europe hier si lointaine, peut-elle reprendre à son compte cette notion sans être « décalée » ? Quels peuvent être les bénéfices ? Depuis le début des années 2000, et même avant si on n’y prête attention, pas un jour ne passe, pas une stratégie ne s’élabore, sans en toile de fond ce fameux rapprochement avec le citoyen européen. L’Union personnalise les enjeux, rapproche, écoute, prend en compte les opinions. Bref, utilise une communication de proximité. Et l’impératif d’accorder communication et réalité conduit petit à petit l’Europe à bouleverser son fonctionnement et son modèle. Mais les institutions se heurtent à d’éternels problèmes qu’elles ne peuvent résoudre seules. Leurs moyens financiers dérisoires les empêchent d’assurer une diffusion minimale qui garantirait un minimum de réception. Le discours a changé, l'action aussi, mais pas la fréquence. Or, on ne peut se rapprocher qu'à plein temps, pas par intermittence / For years, the European Union went on with its construction without encountering any real obstacle on its way. In such a context, communication somewhat consisted in providing information after any positive evolution. It seems that now, the fashion in which we design communication is no longer in accordance with nowadays’ world. Apart from euroscepticism, another enemy is appearing. It is equally important and becomes more serious everyday: disinterest. In the 1990’s, the Commission devised several strategies of communication to try and reverse the tendency. Those strategies were made up of two parts: on the one hand, they consist in seducing citizens, and on the other, to inform the public of challenges and other decisions. Since then, the European Union has noticed that its communication wasn’t enough to make up for serious handicaps which Europe suffers from. Because contradictions are piling up, lacks, as well as what we could call approximations or rough guesses: “it’s something like that, but not quite so, in fact”. Europe isn’t a democracy, let alone a nation. Is it a State? Some people think it is, but there aren’t many to think so. Without forgetting other constraints: language barriers, as well as representations and cultures specific to each country… In such a context, communication, information and discussion appear to be means to create a European identity. However, in order to reach this goal, information should circulate without problems. But for the moment this is not the case. So that they can face attacks and fill in gaps, institutions deliver speeches about values expected by the public. And today, what the public wishes for is a more democratic and comprehensible Europe, where people feel closer to each other. European institutions are well aware of new expectations and progressively built them in their speeches and actions over the years. They made theirs a notion with several versions: proximity. A polysemous notion which justifies all public actions today and strongly restrains them. You shouldn’t say general interest anylonger, but rather local general interest; you shouldn’t say citizen anylonger but rather inhabitant. It is impossible today to govern from high up without doing fieldwork. But how can Europe, so far-distant yesterday, take back this notion without any discrepancy? What advantages can there be? Since the beginning of the 2000’s, and even before that if we pay attention, not a day is spent, not a single strategy is devised without this very connection with the European citizen in the background. The Union individualizes issues, brings together, listens, takes into account different views. Altogether, Europe uses a communication of proximity. And the imperative to make communication and reality match slowly leads Europe to disrupt its mechanisms and model. But institutions clash against everlasting problems which they cannot resolve by themselves. Their ridiculous financial means prevent them from guaranteeing even a minimum circulation which could secure a minimum of reception. Speeches have changed, actions too, but not their frequency. And yet, you can only come closer full-time, not part-time
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Enjeux et perspectives du partenariat entre la Russie et l'UE : Institutionnalisation des relations et échanges économiques / Challenges and prospects of the partnership between Russia and European Union : Institutionalization of relations and economic exchangesKarasseva, Olga 19 February 2019 (has links)
L’intérêt à l’égard des relations économiques entre la Russie et l’Union européenne s’est accentué au cours des années 2000. L’interdépendance économique accrue entre les deux partenaires témoigne de l’importance de cette relation et justifie l’intérêt tant pour son architecture institutionnelle que pour ses conséquences de long terme. Notre démarche consiste à interroger la façon dont ce partenariat se construit sur la base des nouvelles propriétés convergentes entre la Russie et de l’Europe. Cela nous permet de mieux caractériser le rapport entre l’architecture institutionnelle et la dynamique « de facto » des échanges économiques au sein de ce partenariat qui, lui, tient compte de l’évolution des besoins économiques internes des deux partenaires. On est ramenés donc ici à aborder la question du développement économique interne de la Russie. Traiter ce dernier aspect à la lumière de l’évolution des relations Russie-Europe, en particulier à un moment où celles-ci sont grevées par l’hypothèque énergétique et des divergences d’ordre politique, peut paraître paradoxal. Toutefois, la prise en compte de la configuration de ces relations semble être pertinente à plus d’un titre et permet de constater que les échanges économiques entre l’UE et la Russie constituent la première étape d’un processus inéluctable de réalisation des objectifs de développement de long terme des deux partenaires. Les enjeux sont donc manifestes tant pour l’avenir de l’Europe que pour celui de la Russie. Largement lié à la question énergétique, ce partenariat est accompagné d’une ambition originale qui rappelle le vieux rêve d’une Eurasie fondée sur la relation de deux entités à vocation fédérale. Cependant, la forme même que prendrait cette Eurasie ainsi que ses limites posent problème. Ainsi, notre travail interroge la nature de ce modèle inédit de relations internationales, qui aurait la grande originalité de reposer exclusivement sur un équilibre institutionnel. Aussi, nous nous intéressons à la pertinence du qualificatif « partenariat » que l’on a l’habitude d’attribuer aux relations Russie-UE, pour voir s’il n’est pas plus approprié de parler d’une union politique régionale comme solution alternative à la globalisation. Enfin, ce travail entend fournir un cadre méthodologique original nécessaire à l’étude des relations particulières entre la Russie et l’Union européenne dans une perspective dynamique. / The interest regarding economic links between Russia and The European Union has considerably increased during the 2000s. The greater economic interdependence between the two partners is a sign of the importance of this relationship and justifies such an interest as much in its institutional architecture as in the long-term consequences. Our approach is to question the way this partnership is being built, based on new common assets between Russia and Europe. This allow us to better characterise the rapport between institutional architecture and the ‘de facto’ economic exchanges within this partnership, that take into account the evolution of domestic economic needs of both partners. The leads us, therefore, to address the question of Russian domestic economic development. Treating this last aspect in the light of the evolution of Russian-European relationships, particularly at a time when they are strained by the energy hypothesis and divergences of a political order, may seem paradoxical. However, examining the shaping of these relationships seems pertinent for several reasons and enables us to conclude that economic exchanges between the EU and Russia are the first stage in the necessary process towards achieving both partners’ long-term development goals. The stakes are apparent for the future of both Europe and Russia. Strongly linked to the energy question, this partnership is accompanied by an original ambition reminiscent of the old Eurasian dream, founded on the relationship between two entities with a federal vocation. However, the shape that this Eurasia might take, and its limits, pose a problem. Thus, our work questions the nature of this new model of international relations, which would be very original, based exclusively on an institutional equilibrium. We are also interested in the pertinence of the term ‘partnership’ that we tend to use to define Russian-EU relationships, to see if it might not be more appropriate to talk about a regional political union as an alternative solution to globalisation. Lastly, this study intends to propose an original methodical framework necessary for studying specific relationships between Russia and the European Union with a perspective for growth.
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Etude comparative du raisonnement dans le contentieux de l'Union européenne et de l'OMC / Comparative analysis of legal reasoning of the EU and WTO judgeMeister, Marie 02 December 2013 (has links)
L’analyse comparée du raisonnement du juge européen et du juge de l’OMC est menée en deux temps. Le raisonnement est, d’une part, déterminé, et d’autre part, finalisé. Il apparaît tout d’abord que le raisonnement du juge de l’Union et du juge de l’OMC est déterminé par des caractéristiques systémiques et normatives de ces organisations. Ainsi, la fonction assignée au juge et le caractère incohérent ou lacunaire des systèmes européen et de l’OMC conduisent les juges à raisonner de façon comparable. De même, l’indétermination des règles juridiques et la substance économique du droit ont une influence sur leur raisonnement. Il apparaît ensuite que le raisonnement est finalisé. La première finalité est inhérente au juge d’une organisation internationale ou supra nationale, et le raisonnement est alors un instrument mis au service de la réalisation des objectifs des Traités. La seconde finalité est consubstantielle au juge qui raisonne afin d’assurer l'acceptabilité de ses décisions. / Comparative analysis of legal reasoning of the EU and WTO judge is conducted in two steps.On the one hand, reasoning is determined, on the other hand, harnessed. First, it appears that the reasoning of both judges is determined by the systemic and normative characteristics of these organizations. Thus, the function the judge is given, along with the incompleteness and inconsistencies of the european and multilateral systems, lead both judges to reason in asimilar way. Likewise, the indeterminacy of legal rules and the economic nature of the lawboth have an impact on reasoning. Second, it appears that reasoning is harnessed. As it is true for any supranational or international judge, reasoning is used as an instrument to achieve theTreaties' objectives. Furthermore, reasoning is an integral part of the judge who uses it in order to ensure the acceptability of his ruling.
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L'intégration négative des marchés aux Etats-Unis et dans l'Union Européenne / Negative integration of markets in the United States and in the European UnionJeanne, Aimée 10 June 2013 (has links)
L’établissement d’un marché intérieur procède, sur le plan juridique d’un double mécanisme : un mécanisme d’intégration négative et un mécanisme d’intégration positive. L'intégration négative désigne les interdictions adressées aux États et à leurs collectivités, d'entraver la circulation interétatique de marchandises, personnes, services et capitaux. La Constitution américaine et le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne contiennent des dispositions permettant cette intégration des marchés étatiques. La Cour Suprême et la Cour de justice de l'Union européenne ont, dans ce cadre, joué un rôle majeur en précisant la portée qu'il convenait de donner à ces dispositions. Elles ont, à cet égard, développé un cadre d'analyse similaire consistant à identifier les mesures susceptibles de restreindre les libertés de circulation et à examiner si de telles mesures pouvaient être justifiées par un intérêt légitime des États. La marge de manœuvre laissée aux États diverge, néanmoins, sensiblement dans la mesure où les objectifs assignés à l’intégration négative ne présentent qu’une similarité partielle. La jurisprudence américaine est, en effet, essentiellement fondée sur la doctrine de l'anti-protectionnisme tandis que la jurisprudence communautaire a posé un principe plus dynamique de décloisonnement des marchés. Cette divergence est révélatrice d'une conception différente des finalités de chaque Union et du rôle du juge. Le juge américain veille avant tout au respect de la répartition des compétences, telle que prévue par la Constitution; le juge communautaire s’inscrit dans une logique fonctionnelle de réalisation d’un marché intérieur. / The establishment of an internal market results, in legal terms, from a dual mechanism: a mechanism of negative integration and a mechanism of positive integration. Negative integration refers to the prohibition addressed to the States and their local authorities, ta impede interstate movement of goods, persons, service and capital. The U.S. Constitution and the Treaty on the Functioning of the European Union contain provision allowing the integration of state markets. The Supreme Court and the Court of Justice of the European Union have played, in this context, a major role in specifying the meaning ta be given ta these provisions. They have in this regard, developed a similar framework to identify measures that are likely to restrict freedom of movement and ta examine whether such measures could be justified by a legitimate interest of the States. They way left to the States differs, however, substantially since the goals of negative integration are only partially identical. American case law is, indeed, essentially based on the anti-protectionist doctrine while F.U case law is based on a more dynamic principle of market liberalization. This difference is indicative of different approaches regarding the purposes of each Union and the roIe of the judge. The U .S. judge ensures, above all, that the division of competences, as provided by the Constitution, is enforced whereas the role of the ECJ is essentially to guarantee market integration.
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L'équilibre institutionnel dans l'Union européenne / The institutional balance in the EUPambianco, Carla 13 June 2014 (has links)
La thèse "L'équilibre institutionnel dans L'Union européenne" vise à reconstruire les développements juridiques et jurisprudentiels qui ont défini l'évolution de l'équilibre au sein de l'Union à partir du début du processus d'intégration. L’approche choisie est double : juridique et politique. Juridique, car il s’agit de déterminer quelles sont les possibilités données par l’ordre juridique communautaire aux institutions pour définir l'équilibre interne sur la base des dispositions des traites. Politique, car cette approche permet de replacer le principe dans son environnement général et de prendre en considération des facteurs de contraintes et des comportements que la logique juridique omet parfois. L'étude a été organisée en deux parties principales, en premier lieu par un examen du cadre institutionnel définie par le Traité sur l' Union européenne puis par une analyse des bases juridiques introduites par la dernière révision des traites, susceptibles d'influencer et modifier les relations interinstitutionnelles dans le domaine de l'adoption des actes juridiques et de l'éxécution des actes de l'Union. / The institutional balance can be envisaged in two different ways. As a principle it has been developed and defined by the Court of justice since Meroni jurisprudence, whilst the practise of the institutions in the implementation of the treaties and the treaty changes concerning the institutional framework and the legal basis governing legislative and budgetary procedures defined the institutional balance as a dynamic concept. The thesis is aimed at analysing the evolution of the institutional balance in the practical sphere and it has been organized in two main parts composed respectively of 2 chapters. The results of the study were that the institutional balance is in a permanent state of evolution and this process didn’t come to an end after the entry in to force of the Lisbon treaty. The institutional innovation failed to eliminate the structural tension which characterized the institutional interaction in the past. Despite the fact that the Lisbon Treaty was adopted after fifteen years of debate and reflection on institutional reforms it was found that the juridical instrument provided in order to implement the inter-institutional cooperation in the Lisbon Treaty are not adequate if one considers the high-level interaction they are required to observe to the scope of achieving the objectives of the Treaty.
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Frontières et populations : territoires, mobilités, voisinages européens / Borders and populations : territories, mobilities, European neighbourhoodsCiapin, Etienne 23 August 2018 (has links)
Cette thèse questionne les frontières européennes contemporaines et tente de les penser en échappant à la fragmentation liée aux évènements propre aux standards médiatiques et aux multiples discours politiques polémiques. Il s'agit tout d’abord de contextualiser les tracés actuels et de les resituer au fil de l’histoire. Pour cela, la recherche revient sur la formalisation des États en Europe dans la période moderne, pour comprendre comment sont définies leurs limites territoriales et s’inventent les relations internationales modernes, avant d’étudier les multiples reconfigurations frontalières sur le continent entre le 17ième et le 21ième siècle de façon diachronique. Ainsi, dans une perspective constructiviste, la recherche restitue l’originalité du processus de la construction européenne et aborde l’Union Européenne contemporaine par le prisme de ses frontières et voisinages de façon synchronique. Cette thèse permet de comprendre les enjeux de l’évolution post-westphalienne des relations internationales par le biais de l’intégration européenne et de ses dimensions supranationales. Parallèlement, sont abordées les dynamiques souverainistes et néo-westphaliennes à l’œuvre au moment historique où l’UE est confrontée à une crise de légitimité interne, et doit faire face à de multiples crises géopolitiques dans ses voisinages. Dans un second temps, la thèse propose de revenir sur trois espaces régionaux afin d’interroger, plus particulièrement, les voisinages européens contemporains autant du point de vu des Etats voisins que des populations frontalières qui vivent et agissent dans ces espaces frontaliers. Pour cela, la thèse mobilise des observations et des entretiens compréhensifs issus d’un travail de terrain mené in situ sur chaque espace frontalier à partir des méthodes et outils de la sociologie. Plus précisément, il s’agit du bassin genevois, aux frontières entre la France et la Suisse, de la région du Sud-Est de la péninsule balkanique, où se rencontrent la Bulgarie, la Grèce et la Turquie, et enfin de l’interface entre la Slovaquie, la Hongrie et l’Ukraine en Europe centrale. Ces régions sont successivement remises en contexte puis étudiées à partir de leurs interfaces frontalières. Au-delà des singularités historiques et des diversités empiriques, la thèse souligne l’importance décisive de l’européanisation pour normaliser les relations de voisinages étatiques et intégrer les territoires. Les propriétés frontalières et les « effets-frontières » entre territoires se reconfigurent, les populations frontalières s’adaptent et agissent en mettant en œuvre des stratégies de mobilités différentiées et diversifiées. Cependant, les acteurs frontaliers locaux sont tributaires des États et de l’UE qui gardent la main sur : les propriétés ; les règles et les normes frontalières ; la vie politique et institutionnelle et l’évolution des relations internationales, tous éléments clés qui conditionnent le présent et l’avenir de ces espaces pour leurs habitants. La thèse repose sur une articulation analytique de ces différentes échelles, périodes et acteurs. Elle permet par ces différents axes d’approche de comprendre le fait frontalier de façon historique et relationnelle. Plus généralement, ce travail amène ainsi à comprendre pourquoi le projet européen fait face aujourd’hui à un carrefour politique. / This thesis questions the contemporary European borders and tries to think of them by escaping the fragmentation in events that is specific to media standards and multiple political polemical discourses. First of all, it is a question of contextualizing the current lines and relocating them over the course of history. To that end, the research returns to the formalization of the states in Europe in the modern period, to understand how their territorial limits were defined and modern international relations were invented, before studying diachronically the multiple border reconfigurations on the continent between the 17th and the 21st century. Thus, in a constructivist perspective, this research restores the originality of the process of European construction and approaches synchronically the contemporary European Union through the prism of its borders and neighborhoods. This thesis aims at understanding the challenges of the post-Westphalian evolution of international relations through the European integration and its supranational dimension. At the same time, sovereignist and neo-Westphalian dynamics are approached at the historical moment when the EU is facing a crisis of internal legitimacy, and faces multiple geopolitical crises in its neighborhoods. In a second time, the thesis proposes to dwell on three regional spaces in order to question contemporary European neighborhoods as much from the point of view of neighboring states as from perspective of the border populations living and acting in these border areas. For that purpose, the thesis mobilizes observations and comprehensive interviews from fieldwork conducted in situ on each border area, using the methods and tools of sociology. More precisely, it concerns the Geneva basin, on the border between France and Switzerland, the South-East Balkan Peninsula region, where Bulgaria, Greece and Turkey meet, and finally the interface between Slovakia, Hungary and Ukraine in Central Europe. Beyond the historical singularities and the empirical diversities, the thesis underlines the decisive importance of Europeanization to normalize relations of neighborhoods and integrate territories. Border properties and border-effects between territories are reconfigured, border populations adapt and act by implementing differentiated and diversified mobility strategies. However, local border actors are dependent on the states and the EU who keep control of: properties; border rules and standards; the political and institutional life and the evolution of international relations, all of them key elements that are shaping the present and the future of these spaces for their inhabitants. The thesis is based on an analytical articulation of these different scales, periods and actors. These different axes of approach makes it possible to understand the border principle in a historical and relational way. More generally, this work leads us to understand why the European project is at a political crossroads today.
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L'action de la Commission européenne en Colombie, 1990-2010 : coopération pour le développement et construction des citoyennetés / The European Commission's action in Colombia, 1990-2010 : development aid and citizenship buildingPineda-Pinzon, Fernando 03 May 2018 (has links)
Au-delà des grands discours, les relations internationales se concrétisent dans des actions de coopération entre les États. Au cours des deux décennies après 1990, dans un contexte d’apparent consensus idéologique international sur la démocratie et le développement, notre travail a étudié la traduction des grands discours dans des actions sur le terrain. Nous avons étudié l’action de l’Union Européenne, un acteur des relations internationales en construction pendant cette période qui se présente comme un champion de la démocratie. Comme terrain de mise en œuvre, nous avons choisi la Colombie, un pays fortement divisé au niveau idéologique, qui a été traditionnellement sous l’influence des États-Unis, mais où l’Union Européenne augmente son investissement après 1990. Nous avons analysé les stratégies de coopération de l’Europe dans des domaines comme la construction de la démocratie, la gestion de fonds et l’éducation. Nous avons aussi étudié des documents concernant 13 projets sur le terrain entre 1990 et 2010. Il s’agit de documents de formulation, de communication externe et de suivi de projets ainsi que d’entretiens avec des personnes ayant participé de leur mise en œuvre. Nous avons pu apprécier la polysémie et les contradictions, les résistances et les interprétations qui ont lieu à l’heure de traduire les idées politiques dans des projets sociaux ou éducatifs. Notre travail a permis d’identifier les caractéristiques du modèle particulier de citoyenneté démocratique qui s’est construit dans les pratiques de coopération de la Commission Européenne en Colombie, mettant ainsi en relief les projets politiques et la nature historique de ces pratiques qui sont le plus souvent analysées d’un point de vue purement technique.Nous avons tiré aussi des conclusions sur les spécificités des pratiques européennes de relations internationales dans la construction de la démocratie par rapport notamment aux pratiques des États-Unis. Enfin, les conclusions de notre travail portent sur le processus de construction de la paix et de la démocratie en Colombie et le rôle de l’action internationale dans le pays par rapport aux dynamiques internes. / More than just great speeches and treaties, international relations take form in actions of cooperation between states. During the two decades following 1990, in a context of an apparent international ideological consensus around democracy and development, our work has studied the translation of discourses into actions on the ground.We have studied the action of the European Union, an actor of international relations in consolidation during this period who presents itself as a champion of democracy. As a field of implementation, we chose Colombia, a strongly ideologically divided country that has been traditionally influenced by the United States, but where the European Union increases its investment after 1990.We analyzed Europe's aid strategies in areas such as democracy building, fund management and education. We also studied documents relating to 13 projects in the field between 1990 and 2010. These are formulation, external communication and projects’ follow-up documents as well as interviews with people who have participated in their implementation.Thanks to this, we were able to appreciate the polysemy and the contradictions, resistances and interpretations that take place at the time of translating political ideas into social or educational projects.Our work allowed us to identify the characteristics of the particular model of democratic citizenship built in the European Commission's cooperation practices in Colombia, highlighting the political projects and the historical nature of these practices that are, most often, analyzed from a purely technical point of view.We also drew conclusions on the specificities of European practices of international relations in the construction of democracy in relation, in particular, to the practices of the United States. Finally, our conclusions concern the process of building peace and democracy in Colombia during the two decades and the role of international action in the country in relation to internal dynamics.
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Les services sociaux dans le droit de l'Union européenne / No English title availableThauvin, Tiphaine 08 December 2014 (has links)
Affirmer que la construction européenne fut, dès sa naissance, sourde aux préoccupations sociales serait injuste et faux. Le Traité de Rome instituant la Communauté économique européenne en 1957 avait pour objectif l’établissement d’un grand marché commun. Néanmoins, à côté de cet objectif purement économique, l’article 117 du traité appelait à « l’amélioration des conditions de vie et de travail de la main d’œuvre, permettant leur égalisation dans le progrès ». Dans les années 60, la construction européenne en matière sociale se limite à un ensemble de dispositions visant à garantir la libre circulation des travailleurs et l’égalité entre hommes et femmes. Cette orientation sociale n’est pas une finalité en soi, mais est considérée comme un préalable nécessaire à l’établissement et l’approfondissement du marché commun. Ainsi, malgré l’insertion d’objectifs à caractère social, la Communauté économique européenne a souffert, dès l’origine, de ce que certains ont qualifié d’« asymétrie constitutionnelle ». Cette asymétrie résulte d’un déséquilibre entre politiques de promotion du marché commun et politiques de promotion de la protection sociale, résultat de l’échec du président du conseil Guy Mollet, à l’occasion des négociations précédant le Traité de Rome, de faire de l’harmonisation des règles sociales un préalable à l’intégration des politiques économiques nationales. La pensée néolibérale dominante des années 80 a conforté cette approche résiduelle des considérations d’ordre social, faisant de l’Europe sociale « le parent pauvre de la construction européenne ». Du fonctionnement du marché unique est attendue la croissance économique et, par voie de conséquence, le progrès social. [...] / No English summary available.
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European role convergence by default ? : the contributions of the EU Member States to security provision and Security Sector Reform during the military intervention in Afghanistan (2001-2014) / Convergence des rôles par défaut ? : les contributions des Etats Membres de l’Union européenne à la stabilisation et la réforme du secteur de sécurité pendant l’intervention militaire en Afghanistan (2001-2014)Fescharek, Nicolas 06 April 2016 (has links)
Basé sur un engagement collectif qui a débuté en 2001, cette thèse se penche sur le rôle des États membres de l'Union européenne (UE) dans la stabilisation de l’Afghanistan pendant l'intervention militaire de 2001 à 2014. La thèse analyse les contributions nationales et collectives des Etats membres à la stabilisation et la sécurité nationale de l'Afghanistan, de la réforme du secteur de sécurité à la formation de l'armée et de la police, du maintien de la paix aux combats et aux initiatives diplomatiques. La thèse montre que le Etats membres ont joué un rôle important dans les prestations de sécurité, mais leur impact collectif est en grande partie le résultat de synergies entre des contributions nationales, et ces synergies ont été réalisées en dehors des dynamiques ou des politiques européennes. Le leadership américain a été un facteur important dans l’émergence d’un rôle européen collectif par défaut. La thèse avance également un argument théorique-conceptuel : Loin d'être un obstacle à un rôle européen de sécurité et de défense, l'absence d'une politique ou d'un projet européen a agi comme un important catalyseur de la convergence des comportements, une fois qu’un leadership américain pouvait être invoqué. Cette convergence de comportements en matière de sécurité et de défense a eu lieu en dépit de la grande divergence des cultures stratégiques entre les Etats membres. Elle a été réalisée à partir d’actions conjointes mais sélectives qui furent insérées dans le cadre du leadership américain. Une politique collective et européenne n’a pas été nécessaire pour réaliser ce rôle. / Based on a collective engagement that has lasted since 2001, this thesis looks at the role(s) of the EU Member States (MS) in the provision of security during the intervention in Afghanistan (2001-2014). It analyzes their national and collective contribution(s) to Afghanistan’s post-2001 national security and Security Sector Reform (SSR), from military and police training to peace keeping, war fighting and diplomatic initiatives. The dissertation shows the MS played an important role in security provision, but their collective impact was largely the result of synergies between national contributions that occurred outside of European dynamics or policy planning. US campaign leadership was an important enabler of this collective European role by default. The dissertation also advances a theoretical-conceptual argument: Far from being an impediment to a European role in security and defense, the absence of a European policy or project acted as an important enabler of behavioral convergence once a US lead could be relied upon. This behavioral convergence in security and defense occurred despite the great strategic cultural divergence between the MS. It consisted of, and was driven by, joined-up action on an opt-in/opt-out basis, while a collective European policy was not necessary.
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Frontières de l’asile : Contribution à l’étude de la complexité des territoires de l’asile en Europe / Borders of Asylum : Contribution to the Study of the Complexity of Asylum's Territories in EuropeLamort, Sarah 31 January 2014 (has links)
Durant la décennie 1990, de nouveaux défis s’imposent aux Etats européens dans le domaine de l’asile. La transformation des flux de migration forcée et la construction d’un espace de libre circulation conduisent à porter la question de l’asile au sein de l’arène européenne. La politique d’asile de l’Union européenne est élaborée afin de répondre à l’échelle européenne aux défis de la protection et des flux spontanés. Plus de 10 ans après son coup d’envoi, le bilan est mitigé. Certes, une réponse européenne a été apportée au moyen du développement du droit communautaire de l’asile, porteur de nouveaux droits subjectifs. Toutefois, l’espace européen de l’asile reste un espace hétérogène au sein duquel la répartition des charges de l’asile est particulièrement inéquitable. L’harmonisation des normes des systèmes d’asile nationaux est inachevée, le système Dublin est un échec, la solidarité financière entre les Etats est minimale. Au-delà du territoire des Etats membres, de nouvelles politiques sont élaborées dans le prolongement de celles mises en œuvre sur le territoire des Etats membres. Les politiques extraterritorialisées de contrôle des frontières extérieures de l’Union visent à limiter les charges de l’asile assumées par ces derniers. Elles conduisent à faire émerger un nouveau défi dans le domaine de la protection : celui de l’accès à l’espace européen. La dimension extérieure de la politique d’asile constitue une réponse partielle et inachevée à cette nouvelle problématique. Aussi, l’Union européenne porte désormais de manière systématique ses intérêts migratoires au sein de sa coopération avec les Etats non membres de l’Union européenne. La coopération qu’elle mène avec la Turquie dans le domaine de l’asile illustre la portée et les limites de telles politiques. Si l’influence de l’Union européenne sur le système d’asile turc est certaine, son impact sur la répartition des charges de l’asile entre la Turquie et les Etats membres est sujette à discussion. Tout en explorant la relation dialectique entre droit d’asile et politique migratoire, cette recherche sur l’espace européen de l’asile et ses frontières sonde les transformations de la territorialité de l’asile et en propose une approche renouvelée. / During the 1990s, European States face new challenges in the asylum area. The transformation of forced migration flows and the achievement of the common area of free movement bring the asylum issue in the European arena. The European Union asylum policy is built to answer at the European level to the protection and mixed migration flows challenges. More than 10 years after the policy has been launched, the picture is mixed. A European answer has certainly been elaborated through the development of the EU asylum law, guaranteeing new subjective rights for asylum seekers and refugees. However, the common European asylum area remains an heterogeneous area in which fair burden-sharing is not ensured. The harmonization of the legal norms of the domestic asylum system is unachieved, the Dublin system is a deadlock, and only minimum financial solidarity mechanisms between the Member States have been established. Beyond the Member States territories, new answers are being built as a continuation of those implemented within the European Union. The extraterritorialization of border control policies aims to limit the Member states’ asylum burden. Access to the asylum territory is the new protection challenge emerging as a result of those policies. The external dimension of the European Union asylum policy is a partial and unachieved attempt to address this issue. Also, the European Union now systematically integrates its migrations concerns within its cooperation policy with non-EU Member States. Its cooperation with Turkey in the asylum area illustrates the scope and the limits of this policy. The influence of the European Union on the Turkish asylum system is uncontested. However, whether the European Union has an impact on the asylum burden-sharing between Turkey and the Member States is subject to discussion. While exploring the dialectic relation between the right to asylum and migration policies, this research on the common European asylum area and its borders focuses on the transformation of asylum territoriality and seeks to propose a renewed approach of it.
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