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Le renouveau musical dans les cathédrales en France de 1801 à 1860 - Le Mans - / Musical revival in French cathedrals from 1801 to 1860 -Le Mans-Buvron, Jean-Marcel 30 May 2013 (has links)
En 1857, Joseph d'Ortigue constatait que les maîtrises des cathédrales en France, en activité au cours de la première moitié du XIXe siècle, ne pourraient jamais prétendre au rôle qu'elles avaient rempli pendant des siècles avant leur fermeture en 1791. Malgré le soutien dans un premier temps des pouvoirs publics, la tentative de refondation souhaitée pour chaque cathédrale, s'est en effet soldée par un échec : l'Église catholique n'a pas réussi à redonner au culte l'éclat musical et cantoral qu'il revêtait avant la Révolution. À travers l'étude de la maîtrise du Mans de 1801 à 1860, « une des premières rétablies et une des plus florissantes », cette thèse analyse les principales causes de cet échec inévitable : l'incertitude des ressources financières, l'évolution des mentalités en matière de religion, la formation incomplète des nouvelles générations de musiciens d'Église, le changement des goûts musicaux. Dans les années 1830-40, la liturgie et sa musique sont l'objet de vives polémiques où s’affrontent les partisans d'une musique expressive et les militants d'une restauration du plain-chant. Le renouveau musical dans les cathédrales, et notamment au Mans, ne trouve finalement son accomplissement qu'après une réforme de la liturgie qui définit la musique la plus appropriée au culte. Avec le retour de la liturgie romaine et du chant grégorien, plus de cinquante ans d’efforts auront été nécessaires pour que les cérémonies religieuses gagnent en cohérence ce qu’elles ont perdu en éclat. / In 1857, Joseph d’Ortigue saw that the music schools attached to French cathedrals in the first half of the 19th century could never play the part they had had for centuries, until they were closed in 1791. Though they were at first officially aided, all the cathedrals failed when they tried to revive their musical activity : the catholic church did not succeed in giving back to their celebrations the brilliance of music and song that had been theirs before the Revolution. Studying the Le Mans music school from 1801 to 1860 – it was « one of the first to be re-estblished and one of the most flourishing » –, this thesis analyses the main causes of this inevitable failure: the uncertainty of financial resources, the evolution of habits of thought as regarded religion, the incomplete training of the new generation of church musicians, as well as the changes in musical tastes. In the years 1830-1840, the liturgy and its music are hotly argued about by those in favour of an expressive music and those advocating a restoration of plain chant. The musical revival in cathedrals – notably in Le Mans – was eventually achieved only after a reform of the liturgy defining which music is most suitable for divine worship. With the return of the Roman liturgy and Gregorian chant, over fifty years were necessary for religious ceremonies to gain in coherency what they had lost in brilliance.
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Les deux orphelines d'Adolphe d'Ennery et Eugène Cormon (1874) ; "Oculaire", larmes et cécité : le mélodrame achevéVachonfrance-Levet, Bérengère 08 1900 (has links)
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Auguste Brizeux et la chanson populaire bretonne dans le milieu littéraire national au temps romantique / Auguste Brizeux and Breton popular songs in the national literary scene during the romantic periodBetchaku, Akihiko 12 December 2016 (has links)
Cette étude est une analyse du rapport entre la poésie d’Auguste Brizeux et la chanson bretonne, inspirée par l’étrangeté de sa forme et de son style poétiques, semblables aux particularités de la chanson folklorique de Basse-Bretagne. Nous supposons donc que cette étrangeté résulte de l’adaptation de la forme de la chanson bretonne à la poésie française. Si tel est le cas, ceci nous amène à une nouvelle question : comme Brizeux était très proche de Théodore Hersart de La Villemarqué, auteur du Barzaz-Breiz, cet art poétique a-t-il quelque rapport avec ce fameux recueil de la chanson bretonne ? C’est ce qui a motivé nos recherches et nous amène à en présenter le résultat. / This study is an analysis of the relation between the poems of Auguste Brizeux and traditional Breton folksongs. It is inspired by the curious and unconventional poetic structure found in his poems, similar to the forms particular to the traditional song of Lower-Brittany. We suppose that this particularity comes from the adaptation of the poetic system found in Breton song to French poetry. If that is the case, this hypothesis would also lead to a new question: As Brizeux was close to Théodore Hersart de La Villemarqué, author of the Barzaz-Breiz, had there been a real influence between the poetic practice of our poet, Brizeux, and the production of the so-called “Breton folksongs" published in this La Villemarqué's famous book? This compelling question is the source of interest in our comparative study, its motivation and the thread that leads us to an intriguing conclusion.
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J.-K. Huysmans et la médecine : du « clinicien ès lettres » au physiologiste des âmes / J.-K. Huysmans and medicine : from the “clinicien ès lettres” to the physiologist of the soulLa Tour, Laure de 29 November 2014 (has links)
Étudier les liens entre Huysmans (1848-1907) et la médecine, c’est se pencher sur un paradoxe : celui d’un écrivain d’abord naturaliste, fortement influencé par Zola et une médecine triomphante dont la méthode est érigée en modèle pour les romanciers, qui conserve après sa conversion au catholicisme, au début des années 1890, une écriture fortement imprégnée d’images relevant de la physiologie et d’un lexique médical. Ces derniers sont caractéristiques du style de l’écrivain, le « naturalisme spiritualiste », qui entend dire l’âme sans faire abstraction du corps. Si les éléments biographiques dont nous disposons, correspondance à l’appui, témoignent de la part de Huysmans d’une expérience personnelle de la maladie et d’une fréquentation de médecins, on constate, plus encore, une appétence érudite et un goût de la documentation médicale qui ne faiblira pas, documentation insérée parfois à l’état brut au point de menacer le roman dans sa définition générique. Il s’agit donc de s’intéresser au savoir médical de l’écrivain, acquis souvent par la lecture de petites revues ou de sources de seconde main, mais aussi de s’interroger sur le devenir d’une certaine déception à l’égard de la clinique, à partir d’À Rebours et de manière plus visible encore dans Là-Bas. Comment Huysmans offre-T-Il dans son œuvre à la fois une critique de la médecine et l’idée d’une physiologie des âmes, associée à l’image d’une Église thérapeute ? Comment la médecine, de référence naturaliste, devient-Elle l’expression du mystère d’un Dieu incarné ? Le sujet entend donc se situer à un nœud entre histoire des sciences et des idées, histoire de la littérature et connaissance de Huysmans lui-Même. / Studying relations between Huysmans (1848-1907) and medicine, it is looking over a paradox; the one of a writer who first was a naturalist strongly influenced by Zola and medicine whose method was at that time a model for writers. Despite a conversion into Catholicism, at the beginning of the 1890s, Huysmans writing is impregnated with pictures issued from physiology and medical vocabulary. These last two items are specific of the author style “the spiritualist naturalism” which is meant to tell the soul without excluding the flesh. We can notice, reading the biographical elements at our disposal, particularly letters, that Huysmans had an intimate knowledge of disease and acquaintance with doctors, as well as a real taste for medical documentation; this strong and particular taste didn’t fade, Huysmans will include medical sources and documents as they were, up to point of threatening, in his works, the very name of novel. The main interest will be focused on the writer medical knowledge built upon reading medical and scientific journals and sources. This work will also lead to question the path followed by Huysmans upon a certain deception about the clinic, starting with À Rebours and more obviously in Là-Bas. How can he offer in his novels a combination of a critical review of medicine and the idea of a soul physiology, these associated with the picture of the Church as a therapist? How medicine from a naturalistic point of view can become the way to express the mystery of an embodied God?The subject of this work means to locate itself at the crossing point between sciences and ideas history, literature history and knowledge of Huysmans himself.
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"Tempus edax rerum" ("Le temps rongeur dévore tout", Ovide) : le voyage sur ses propres pas dans les écrits du prince Henryk Lubomirski / "Tempus edax rerum" ("Time devours everything", Ovid) : the journey on one's own steps in the writings of prince Henryk LubomirskiChlanda, Dorota 11 December 2015 (has links)
La thèse intitulée « Tempus edax rerum » (« Le temps rongeur dévore tout », Ovide). Le voyage sur ses propres pas dans les écrits du prince Henryk Lubomirski aborde la question d’un second voyage et les incidences du retour dans les mêmes endroits sur la perception de l’auteur. Cette problématique est étudiée à partir de documents manuscrits méconnus jusqu’à présent : le journal de voyage du prince Henryk Lubomirski, la correspondance avec sa mère adoptive la princesse Izabela Lubomirska, et d’autres témoignages conservés dans des archives en Pologne et en Ukraine. Pour entamer nos études, il a fallu définir le phénomène du second voyage qui, pour nous, relève de l’expérience réelle du déjà-parcouru. Cette répétition de l’itinéraire permet de constater les divergences dans la perception des mêmes paysages, sites, monuments dues à divers facteurs, entre autres le vécu et l’histoire personnels qui forment, modifient, varient la sensibilité et la susceptibilité du voyageur. Nous cherchons donc à déterminer la spécificité du regard redoublé, voire renouvelé indépendamment des motifs du déplacement, de sa destination et de la biographie du voyageur. Dans la première partie de la thèse, nous présentons l’histoire du second voyage à partir du Moyen Âge, l’époque où le phénomène est très rare, jusqu’à la Révolution qui marque une rupture, qui met un terme à un certain type de périple et donne naissance à une pratique viatique liée à la nouvelle sensibilité issue de ce grand bouleversement. Nous essayons de démontrer ce qui est particulier et ce qui est universel dans cette expérience. Le second voyage est analysé à partir des pérégrinations de Goethe à travers l’Italie et des retours de Chateaubriand à Londres et à Rome. Chez ces grands écrivains la répétition évoque des émotions différentes. Goethe est déçu, les nouvelles impressions chassent les anciennes, la valeur associée au second voyage se fonde sur l’effacement. Chateaubriand, par contre, tente un rapprochement entre différentes périodes de sa vie et il constate une accumulation des sensations. Les deux exemples des voyageurs polonais qui ont effectué un second voyage complètent ce parcours historique. Dans la deuxième partie, nous exposons la biographie du prince Henryk Lubomirski et les circonstances de son second voyage. Nous parlerons de sa formation et de l’influence décisive de sa mère adoptive qui sera la compagnonne de son Grand Tour dans les années 1789-1790, ainsi que de son activité à l’âge mûr, à savoir la protection du patrimoine culturel polonais. En 1811, le prince et sa famille quittent Genève à cause de problèmes de santé de son épouse. Le séjour dans le Midi devait l’aider à se remettre et à retrouver l’équilibre mental. Cette pérégrination se déroule à travers la France postrévolutionnaire, partout les traces des bouleversements historiques se laissent percevoir. Le prince Lubomirski décrit minutieusement leur itinéraire, le logement, les moyens de transport et les manifestations culturelles auxquelles il assiste. Il note aussi les prix et donne d’autres renseignements pratiques. Ce qui l’intéresse, c’est le paysage qu’il perçoit avec une nouvelle sensibilité si caractéristique pour cette époque charnière. La recherche du sublime et les réflexions sur la relation entre la nature et l’état de l’âme ainsi que sur la fragilité du destin humain se multiplient dans le récit. La troisième partie est consacrée à la question de la mémoire et à ses différentes apparitions : individuelle, collective, nationale. Nous observons qu’aucun regard n’est « innocent », il est toujours chargé de l’histoire personnelle du sujet. La mémoire permet d’opérer une relecture des endroits déjà visités et déclenche des souvenirs. Grâce à son activité affective, elle transforme des lieux neutres en emblèmes de l’agréable, le voyageur récupère le monde disparu et se retrouve soi-même. / The purpose of the thesis « Tempus edax rerum » (« Le temps rongeur dévore tout », Ovide). Le voyage sur ses propres pas dans les écrits du prince Henryk Lubomirski is to approach the question of the second journey and the repercussions of the comeback to the same places on the author's perception. These problems are undertaken through the careful lecture of a number of up-to-date unknown manuscripts: that is, prince Henryk Lubomirski's travel diary and the correspondence with his adoptive mother Izabella Lubomirska, as well as others testimonies.In the preliminary part of the research, it was necessary to define the second journey, which for the purposes of this study, is a real experience of the already-visited. The very repetition of the itinerary allowed to discern the differences in the perception of landscapes, places of interest and historic monuments, all due to different factors; among which are someone's real life experience which form, modify and vary the traveller's sensibility. This in turn made possible an attempt to investigate the specificity of the doubled or renewed look apart from the underlying reasons, such as journey destination, motivation of the traveller, and the biography of the latter.The first part presents the history of the second journey, tracing it back to the Middle Ages, when it was a very uncommon phenomenon, and concluding with the French Revolution which is the moment of a sudden change, putting an end to one kind of travelling and giving way to another experience related to new sensibility, deriving from revolutionary upheaval. Thus, the study attempts to reveal particularity and universality of the second journey in the post-revolutionary era.This in itself is looked at through the lens of Goethe's peregrination across Italy and Chateaubriand's comebacks to Rome and London. In their texts the repetition evokes different emotions. Goethe being disappointed, in his account the new impressions drive away the old ones. Thus, for him the value of the second journey is based on erasing. Chateaubriand, on the other hand, draws a parallel between different times of his life as he observes the accumulation of sensations. The accounts of two Polish travellers from the period complete this historical section.In the second part are approached prince Henryk Lubomirski's biography and the circumstances of his second journey. In particular, his cultural background is taken into account as well as his adoptive mother's influence on his upbringing. She accompanied him in his Grand Tour in 1789-1780 and later on, in his maturity, assisting him in the task of the Polish cultural heritage protection.In 1811 he and his family leave Geneva because of his wife health problems. The stay in the South of France was planned to help her in her recovery and finding mental equilibrium. The journey takes place across post-revolutionary France where traces of atrocities are still clearly visible. The prince describes meticulously itinerary, means of transport, accommodation and events he attends. He writes down prices and practical information. He is particularly fond of landscapes he looks at with new sensibility, characteristic for the period. The sublime search, reflexions on the relation between nature and the states of soul and the fragility of the human fate multiply in the relation.The third part is related to memory and its different dimensions: individual, collective and national. We note that there is no innocent perception, it is always tinged with author's personal history. The memory lets the traveller read again places already visited and triggers memories. Thanks to its affective activity it converts neutral places into symbols of the pleasant, allowing the traveller to succeed in his perennial quest of recovering the world that no longer exists and finding himself back.
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Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937) / Great French Writers in their Houses Museums (1879-1937)Régnier, Marie-Clémence 24 November 2017 (has links)
La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ». Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire. / The reflection undertaken in the thesis offers an archaeology of the collective representations relating to the writer’s domestic space and work, by means of a socio-criticism of the texts in which they materialise. From the notion of “house-museum”, the writer’s house-museum is considered a real place, as well as a mental and material structure where « images of the writer » are invented, organised and displayed. Albeit varied, even heterogonous, these images define a coherent imagination and imagery of the writer’s figure. In the thesis, the discursive dimension of the writing place′s “paratopia” is put into perspective with scenographic and postural approaches that are centred on the figure of the writer. To that end, the study predicates that the arrangement of objects in house-museums is based on these ‘‘sceno-mythographies,’’ which are then transposed into the museum space thanks to various display devices. Right from the start, the thesis shows that the writer’s stagings perpetually constitute an essential lever of the writers’ collective memorial appropriations and their works because they crystallise successful mythical representations, which are actualized in the spirit of the age. More broadly, they take part in writing the literary history that is institutionalised in the 19th century: they put the emphasis on certain writers, on a mythology of the literary creation, and on works that came to life in “high literary places.” Finally, the thesis tackles the issues of poetics and reception that link the writers’ houses to their literary work.
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Marchands de maigre, marchands de gras. Histoire sociale du commerce du bétail et de ses acteurs en Brionnais-Charolais, de la fin du 19e siècle à nos jours / Lean meat dealers, fat meat dealers. A social history of cattle trade and its actors in Brionnais-Charolais, from the late 19th century up to nowadays.Fayard, Dominique 09 December 2011 (has links)
L’histoire sociale du commerce du bétail et de ses acteurs en Brionnais-Charolais, de la fin du XIXe siècle à nos jours, se confond avec celle de la construction de la filière bovine qui se structure autour de trois spécialités : le naissage, l’embouche et le négoce. Plusieurs étapes, mises en évidence dans la thèse, l’ont jalonnée : développement de l’embouche dans la seconde moitié du XIXe siècle, accès progressif des cultivateurs-éleveurs à l’aisance au cours du XXe siècle, remise en cause des pratiques à partir des années 1960 au profit de l’élevage allaitant. Les apports de cette thèse – réalisée à partir de sources très fragmentaires dans un assemblage qui a nécessité quelque inventivité – à l’histoire rurale, sociale et économique sont multiples. Une mise en perspective des adaptations successives d’un monde agricole en profonde mutation est proposée. L’analyse des changements à l’échelle de la famille, de l’exploitation ou du commerce fait de cette thèse un travail pionnier. Les acteurs de la spécialisation sortent de l’ombre grâce à l’étude, selon une approche prosopographique, d’un corpus d’emboucheurs et de marchands de bestiaux. De même, sont mis en évidence des flux et des réseaux au sein desquels circulent le bétail et l’argent et qui contribuent au désenclavement du territoire observé. Jusqu’au milieu du XXe siècle, la société rurale brionnaise repose sur un équilibre patiemment acquis, bientôt ébranlé par la modernisation de l’agriculture et la Politique agricole commune. La filière s’organise progressivement dans la seconde moitié du XXe siècle. La professionnalisation du négoce de bétail passe par la fin des maquignons et la mise en place de structures coopératives. Au début du XXIe siècle, la question se pose du devenir des commerçants en bestiaux et de l’élevage dans le berceau de la charolaise. / The social history of cattle trade and its actors in Brionnais-Charolais, from the late 19th century up to nowadays merges into the history of the setting up of the cattle industry which has built itself around three fields : breeding, feeding and trade. My thesis reveals the different stages which have marked it up : from the development of cattle feeding in the second half of the 19th century, then the gradual access to wealth by farmers-breeders during the 20th century, to a questioning of old practices since the 1960s, replaced by brood cows breeding. I have carried out my thesis from very fragmentary sources into an assembly of facts (which had required great inventiveness) and shown how much contribution it could bring to the knowledge of rural, social and economical history. I propose a new perspective on the successive adaptations to a profoundly changing agricultural society. I have analyzed in a pioneering way the changes in the family as well as the farm or the trade fields. Thanks to a prosopographical approach, from a corpus of feeders and cattle dealers, this study brings the actors of specialization to light. In the same way, I have revealed the methods and the networks in which cattle and money circulate and which have contributed to opening up the studied area. Until the mid-20th century, the rural Brionnais society had rested on a patiently acquired equilibrium, soon shaken by a modernized agriculture and the Common Agricultural Policy. In the second half of the 20th century, the industry got itself organized gradually. The professionalization of cattle trade goes through the end of cattle dealers and the setting up of cooperatives. In the early 21st century, one has to wonder about the evolution of cattle traders and of breeding itself in the birthplace of Charolais cattle.
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La sonate française pour violon et piano (1868-1943). Identité d’un genre musical / French sonata for violin and piano (1868-1943) : the identity of a musical genreMoraly, Stéphanie 21 January 2014 (has links)
La période de la IIIe République en France voit éclore un nombre considérable de sonates pour violon et piano, dont nous connaissons bien les chefs-d'œuvre – sonates de Franck, Fauré, Debussy ou Ravel. Prenant appui sur un catalogue inédit de quatre cent vingt-et-une sonates de deux cent quatre-vingt-onze compositeurs différents (français ou belges), la présente thèse vise à l’étude et à la définition de ce genre musical.La première partie interroge le contexte historique et socioculturel qui permit à la sonate française de connaître un tel apogée, à la fin d’un XIXe siècle qui ne laissait a priori rien présager de tel. L’auteur revient aux sources du répertoire et met à jour l’établissement d’une conjoncture particulièrement propice où se croisent élan nationaliste, renouveau de la musique instrumentale, salons artistiques, sociétés de concerts, compositeurs chefs de file et interprètes de l’école franco-belge de violon. La deuxième partie entreprend de définir le répertoire au moyen d’un traitement typologique et statistique du catalogue référençant toutes les œuvres rencontrées. La troisième partie questionne l’identité de ces sonates comme genre musical, en s’appuyant sur les éléments d’écriture et de langage qui les caractérisent autant qu’ils en font la diversité. Enfin, la quatrième partie apporte un éclairage inédit sur la Sonate de Vinteuil de Proust, au regard d’un corpus d’étude de cinquante sonates analysées en détails. Les annexes comprennent de nombreux documents, dont le catalogue référencé des sonates, un catalogue des compositeurs, les fiches analytiques de cinquante sonates ainsi qu’un CD enregistré par l’auteur au violon. / A great number of sonatas for violin and piano were composed during the French Third Republic, among which are some well-known masterpieces, such as the Franck, Fauré, Debussy or Ravel sonatas. This thesis draws on an unpublished catalogue of four hundreds and twenty-one sonatas by two hundred and nighty-one composers (French or Belgian), and seeks to study and define this musical genre.The first part examines the historical and socio-cultural context that enabled the French violin sonata to reach its acme at the end of the 19th century. The author goes to the sources of the repertoire to establish the favorable juncture at which particular currents met; from nationalism, the reinvigoration of instrumental music, artistic salons, concert societies and leading composers, to the Franco-Belgian school of violin playing. The second part seeks to better characterize the repertoire by applying typological and statistical methods to the referenced catalogue of the encountered works. The third part endeavors to define the identity of these sonatas as a musical genre, based on elements of their musical language. Finally, the fourth part sheds new light on Proust’s Sonate de Vinteuil, through a detailed analysis of fifty sonatas. The appendices gather numerous documents, including the referenced catalogue of the sonatas, a catalogue of composers, analytical tables for fifty sonatas, and a CD recorded by the author playing the violin.
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« ¡A los pintores les ha dado por mojar el pincel en lágrimas! » : La pauvreté au miroir des Salons (Espagne, 1890-1910) / « ¡A los pintores les ha dado por mojar el pincel en lágrimas! » : Poverty as seen from the vantage of the Salons (Spain, 1890-1910)Demange, Stéphanie 22 November 2014 (has links)
Entre 1890 et 1910, les prix des concours artistiques officiels vont en Espagne à des toiles qui représentent les souffrances des couches sociales les plus défavorisées de la société de la Restauration. Pauvres et vagabonds, migrants et chômeurs, mendiants et prostituées, ouvriers et paysans précaires sont les figures de proue d’un nouveau répertoire pictural qui déclasse la peinture d’histoire et remporte un succès public et critique considérable. La présente étude a pour ambition de faire l’histoire de cette peinture de la détresse sociale, en cherchant à comprendre les raisons de son triomphe dans les Salons d’un régime peu enclin à considérer la misère comme un scandale, voire même comme une question politique. Ce travail croise pour ce faire deux historiographies : l’histoire de l’art, en participant de la redécouverte d’une production qui, bien que légitime et couverte d’éloges en son temps, n’eut par la suite aucune fortune critique; et l’histoire culturelle, l’enjeu étant de mettre au jour les représentations sociales produites ou véhiculées par cette peinture. L’analyse des regards portés sur ces tableaux permet parallèlement de cerner l’évolution des sensibilités face à la pauvreté, mais aussi d’identifier les croyances et représentations largement partagées en matière de légitimation des inégalités. En faisant dialoguer ces approches, cette recherche vise à proposer un premier travail de synthèse sur ce chapitre absent jusqu’ici de l’histoire culturelle du XIXe siècle espagnol. / Between 1890 and 1910, most prizes awarded in Spain by official art exhibits went to depictions of the hardships faced by the poorest subjects of the Restoration. Destitutes and vagrants, migrants and the unemployed, beggars and prostitutes, day laborers and poor peasants were the icons of a new repertoire of pictorial forms which not only superseded history painting but also proved immensely popular both with critics and the public. This thesis aims to write the history of this art of social destitution, by elucidating how it could triumph in the Salons of a Regime which was certainly not inclined to consider poverty as outrageous or as a legitimate political concern. This task has entailed melding two distinct historiographic traditions together: whereas the methods of art history were used to rediscover this body of work and explain why, shortly after having been officially sanctioned and showered with praise, it could be spurned by critics; those of cultural history were mustered to identify the different social constructs fashioned or promoted by these pieces. Moreover, the study of how these depictions of social destitution were perceived might help to determine how the feelings towards poverty evolved and what shared beliefs and preconceptions were used to legitimize inequality. By bringing these approaches together, this thesis hopes to offer the first synthetic study of a neglected chapter of Spanish, 19th century, cultural history.
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Kitsch et photographie : étude historique du kitsch et de son statut dans la photographie (XIXe et XXe siècles) / Kitsch and photographyYeo, Mun-Ju 05 March 2013 (has links)
Apparu vers le milieu du XIXe siècle comme jargon dans les cercles artistiques munichois désignant une image de piètre qualité, bon marché, le mot kitsch s’utilise aujourd’hui non seulement dans le monde de l’art mais aussi dans la vie quotidienne toujours avec un sens fortement péjoratif. Considéré en général comme « mauvais goût », « art sans valeur », « camelote artistique », ou « art vulgaire », le kitsch n’est pourtant pas un concept qui demeure seulement dans une dimension esthétique ou artistique. Les divers phénomènes historiques du kitsch, émergés dans le contexte de la modernité, comme « la bib[e]lotomanie », « le roman-feuilleton », « l’art pompier » en France au XIXe siècle, ou encore « la peinture de salon de coiffure » en Corée au XXe siècle, trahissent tous que le kitsch est en effet une attitude que l’homme adopte vis-à-vis de son existence et du monde dans la réalité. L’essentiel de ce concept réside donc dans sa négation ou mieux dans sa fuite de la réalité. Voilà pourquoi la photographie se présente comme un médium qui mérite d’être étudié en rapport avec le kitsch. Médium qui a un lien spécifique par excellence avec le réel, elle ne cesse de faire ontologiquement le va-et-vient entre le présent et le passé, l’instantanéité et l’éternel, l’ici et l’ailleurs, le sujet et l’objet, la vie et la mort, etc. C’est en effet à cause de cette ontologie paradoxale que la photo peut devenir, selon « l’acte photographique », non seulement de l’art mais aussi du kitsch. Ainsi, l’attitude envers ce dernier que les artistes laissent apercevoir à travers leur œuvre photographique s’avère extrêmement variée, et ambiguë, voire même contradictoire tout comme chez Pierre et Gilles, Vik Muniz, Sebastião Salgado et Oliviero Toscani. / Appeared in the mid-nineteenth century as a jargon in the artistic circles of Munich designating a cheap image of poor quality, the term “kitsch” is used today not only in the art world, but also in everyday life, always with strongly pejorative sense. Generally considered as “bad taste”, “worthless art”, “artistic junk” or “vulgar art”, kitsch, however, is not a concept that remains only in aesthetic or artistic field ?. Various historical phenomena of kitsch which had been all emerged in the context of modernity, such as “bib[e]lotomanie”, “serialized novel”, “academic art” in France in the nineteenth century, or “barbershop’s painting” in Korea in the twentieth century, show that kitsch is indeed an attitude of human being toward his own existence and the world. The essence of this concept lies therefore in his negation of reality, or better in his escape from reality. That’s why photography deserves to be studied in relation with the kitsch. Having a specific link with the reality, the medium oscillate ontologically between the present and the past, the instant and the eternity, the here and the elsewhere, the subject and the object, the life and the death, etc. It is indeed because of this paradoxical ontology that the photography can become, according to the “acte photographique” not just art but also kitsch. Thus, the attitude to the latter the artists let reveal through their photographic work turn out extremely varied and ambiguous, even contradictory such as it does in the work of Pierre et Gilles, Vik Muniz, Sebastião Salgado and Oliviero Toscani.
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