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Les représentations sociales de la densité dans l'habitat : vers une faubourisation métropolitaine : "Fabrication, appropriation, territorialisation" / Social representations in housing : into a inner-suburbanisation : “Manufacturing, appropriation, territorialisation”Viviere, Manon 15 December 2015 (has links)
La densité se retrouve au cœur des préoccupations des acteurs de la ville. Outil technique mesurant la concentration de logements ou de populations sur un espace, elle se voit aujourd’hui le réceptacle symbolique d’un urbanisme plus durable. Du côté des habitants, associée dans les imaginaires collectifs aux quartiers en difficultés, souvent excentrés, et aux grands ensembles, la densité n’a pas bonne presse. Elle semble responsable d’un blocage cognitif quant à son appropriation sociale, faisant largement figure de rejet. La densité produit ainsi des perceptions architecturales, urbaines et sociales renvoyant à des systèmes symboliques qui lui sont propres.La densité peut être alors interrogée sociologiquement comme un ensemble de représentations sociales qui permet la matérialisation de projets d’habitat, qui guide l’action publique et les politiques urbaines, et qui influence les stratégies résidentielles des habitants. Souvent décrite comme la cristallisation d’une incompréhension entre des acteurs-concepteurs et des habitants-récepteurs d’un habitat plus durable et dorénavant plus dense, la thèse développe une réflexion plus transversale sur la densité, carrefour de l’architecture, de l’urbanisme et de la sociologie urbaine. Comment les acteurs de la fabrication de la ville s’approprient-ils les valeurs renouvelées de la densité dans une actualité où la recherche de nouveaux modèles urbains pour la métropolisation est centrale ? Comment les habitants s’approprient-ils les mutations urbaines et architecturales de l’offre résidentielle des métropoles, aux regards de leurs aspirations résidentielles, mais aussi de leurs lectures sociales des espaces et des formes ?La densité est aussi une dynamique de production de la ville. La densification génère des processus de recompositions sociales et urbaines qui révèlent l’originalité de l’évolution des territoires de faubourgs métropolitains, phénomène sociologique et urbain hybride, ni périurbanisation, ni gentrification ni relégation dans leurs définitions strictes. Les enjeux de gouvernance métropolitaine, les stratégies résidentielles et les formes d’appropriation de la densification par les habitants s’y écrivent de manière singulière, révélant un phénomène qu’il est possible d’appeler la faubourisation. / The density finds itself in the very heart of the concerns of city-actors. It is a technical tool measuring the concentration of housing or populations in a given space. Today, the density sees itself as the symbolic receptacle of a more long-lasting town planning. The density has no good press with the inhabitants, being associated in the collective imagination with deprived neighbourhoods and large housing complexes, which are often off-centered. Density seems indeed responsible for a mental blocking because of its social appropriation, widely looking like rejection. The density seems to produce architectural, urban and social perceptions reminding us of symbolic systems of their own.The density can then be sociologically questioned as a set of social representations which allows the realisation of housing projects. It guides public actions and urban policies and influences the residential choices of the inhabitants. Often described as the crystallization of incomprehension between designers-experts and inhabitants-receivers of a more sustainable housing project-and from now on denser- the thesis develops a more transversal thinking on the density : the crossroads of the architecture as well as town planning and urban sociology. How can the « city-makers » adapt to the values renewed by the density in a time when the search for new urban models for the metropolisation is central? How can the inhabitants adapt to the urban and architectural mutations of the metropolises in view of their residential aspirations but also of their social interpretations of spaces and forms?The density is also a dynamics of the city's production. The densification generates processes of social and urban reorganizations. The latter reveal the originality of the evolution of the territories in metropolitan inner suburbs, sociological and urban phenomenon crosses. This is neither périurbanisation, nor gentrification nor banishment in their strict definitions. The metropolitan governance challenges, the residential strategies and the forms of appropriation of the densification by the inhabitants are reflected in a singular way, revealing a phenomenon which it is possible to call the « inner suburbanisation ».
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Dynamique des langues et politique linguistique en République Centrafricaine : vers une intégration du plurilinguisme dans le système éducatif centrafricain / Language dynamics and language policy in the Central African Republic : Towards an integration of multilingualism in the Central African educational systemN'zapali-Te-Komongo, Gervais 01 December 2014 (has links)
Cette thèse qui s'inscrit dans le domaine de la sociolinguistique/didactique et qui traite de la vitalité des langues à partir des représentations linguistiques des élèves et enseignants, tente de résoudre le problème de la politique linguistique éducative en général et de l'appropriation du français mise à rude épreuve ces deux dernières décennies en particulier. Au niveau de la politique linguistique, des réflexions ont été portées sur les langues et sur la langue en vue de la mise en place des différentes structures capables de promouvoir un bilinguisme harmonieux et efficace entre le sango et le français. Au niveau de la politique éducative, cette étude a le mérite d'avoir jeté les bases des principes des didactiques des langues contextualisées à travers quelques orientations pouvant servir à la refondation de l'école centrafricaine, à la formation des enseignants de français, à l'approche plurielle des langues et des cultures, à la diversification des supports pédagogiques et à l'évaluation des apprentissages. Au-delà de ces contributions qui aideront à la révision des curricula de français, la thèse s'ouvre sur des pistes de recherche portant sur l'évaluation des institutions éducatives, la rédaction des programmes d'enseignement et la mise en place d'un cadre juridique pouvant présider à l'appropriation des langues, notamment du français, matière et médium d'enseignement. / This thesis, which is within the framework of sociolinguistics/didactics and which deals with language vitality through the linguistic representations of students and teachers, tries to cope with the issue of educational language policy, in general, and the appropriation of French, a language jeopardized over the last two decades, in particular. In terms of linguistics policy, studies were carried out on languages and language for setting up different structures to promote a smooth and efficient bilingualism between French and Sango. In terms of educational policy, this study has the merit of laying the foundation of the principles of conceptualized language teaching through guidelines that can be used in rebuilding the Central African school, the training of French teachers, the pluralistic approach to languages and cultures, the diversification of educational materials and the assessment of learning. Beyond these contributions that will help in reviewing French curricula, the thesis opens avenues for research on the evaluation of educational institutions, the drafting of teaching curricula and the setup of a legal framework for the appropriation of languages, including French, a teaching matter and medium.
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Hostipitalité, pouvoir et appropriation de l’espace dans l’habitat des réfugiés : le cas des réfugiés syriens au LibanKikano, Faten 08 1900 (has links)
Avec 80 millions de personnes déracinées à travers le monde, les espaces de refuge sont en train d’émerger comme les transformations urbaines les plus visibles des temps modernes. Ces espaces, dont la fonction première est d’abriter temporairement, servent souvent d’habitat pour les réfugiés pendant des décennies. Cependant, les États hôtes, majoritairement des pays en développement, persistent à accueillir les réfugiés selon des politiques à court-terme. Cet écart génère plusieurs tensions mais se manifeste explicitement dans la conception temporaire des espaces de refuge. Sur le plan théorique, alors que les migrations sont largement documentées, des connaissances limitées existent sur la reproduction de chez-soi. Les théories qui portent sur les espaces de refuge se concentrent surtout sur des enjeux géopolitiques et anthropologiques, négligeant l’espace en soi. Pauvres en nuances, elles classent ces espaces selon des conceptualisations dichotomiques souvent déconnectées du vécu des réfugiés.
Cette recherche propose une nouvelle lecture des espaces de refuge à travers les lentilles du pouvoir, de la culture et de l’espace. Elle étudie l’appropriation de ces espaces en se basant sur l’exploration des pratiques sociales, économiques et politiques des réfugiés, de leurs interventions sur l’espace et du lien qu’ils développent avec leurs nouveaux environnements de vie. Elle révèle également l’influence des approches adoptées par la communauté internationale, les gouvernements d’accueil, les organismes humanitaires et les communautés hôtes.
L’étude est qualitative exploratoire et adopte la méthode de l’étude de cas multiples. Cette approche permet d’acquérir une compréhension approfondie des perceptions des réfugiés des contextes sociopolitiques et économiques qui caractérisent leur vécu d’une part et de leurs représentations de l’espace d’autre part. Trois typologies d’habitat — deux habitations urbaines, deux campements informels et deux camps organisés — sont étudiées afin d’évaluer l’importance du type de l’espace par rapport à son appropriation. L’étude adopte l’ethnographie comme approche méthodologique complémentaire, dévoilant l’évolution des conditions de vie des réfugiés et la transformation de leurs espaces.
Le cas à l’étude est celui des réfugiés syriens au Liban. Submergé par le nombre de réfugiés sur son territoire, le plus grand par nombre d’habitants au monde, le Liban exclut les réfugiés syriens des systèmes institutionnels, économiques et urbains dans le but de réduire leur accès au territoire, de limiter la durée de leur séjour et de prévenir la consolidation matérielle et immatérielle de leurs espaces. Toutefois, huit ans après, les stratégies adoptées par le gouvernement libanais se sont avérées infructueuses : le nombre des réfugiés syriens accueillis est sensiblement le même et leurs espaces se sont pour la plupart ghettoïsés.
La thèse propose cinq résultats principaux : 1) l’enjeux central dans l’appropriation des espaces de refuge est un ensemble de géométries de pouvoirs politique, économique et social ; 2) la gouvernance faible de l’État d’accueil fragmente les systèmes traditionnels et permet l’émergence de structures de pouvoir informelles qui contrôlent les réfugiés et leurs espaces ; 3) l’exclusion des réfugiés exacerbe leur vulnérabilité et l’organise au profit de parties prenantes locales influentes. Elle réduit leurs chances d’émigrer et mène souvent à la ghettoïsation de leurs espaces ; 4) la typologie des espaces n’est pas centrale par rapport à leur appropriation ; 5) l’enracinement de l’identité dans le lieu d’origine est une idée basée sur des considérations politiques anti-migratoires. Les espaces de refuges évoluent, selon les opportunités et les défis dans le milieu d’accueil, suivant un continuum entre non-lieux temporaires et lieux de vie socioculturels.
En transcendant leur marginalisation et leur homogénéisation, cette recherche dévoile la réalité intime des espaces de refuge. Elle montre que souvent, ils deviennent des chez-soi, lieux de vie quotidiens qui abritent des individus qui forment des groupes sociaux culturellement distincts et économiquement hiérarchisés.
D’un point de vue théorique, elle montre que l’accueil des réfugiés est souvent basé sur l’hostipitalité, une hospitalité hostile qui vulnérabilise les réfugiés et facilite leur exploitation. Elle révèle que l’appropriation des espaces de refuge augmente proportionnellement avec l’inclusion institutionnelle et l’autonomisation socioéconomique des réfugiés, concourant à la reproductibilité rhizomique de leur identité individuelle et collective. D'un point de vue pratique, cette recherche démontre que, sous prétexte de raccourcir la durée de l’accueil des réfugiés, les politiques d’accueil sont en réalité adoptées dans l’intérêt économique et politique d’acteurs étatiques et privés. Dans le but d’atteindre une meilleure justice spatiale, elle recommande aux gouvernements d’accueil un changement de paradigme à travers l’adoption de stratégies plus inclusives à l’égard des réfugiés menant à leur autogestion et leur développement et d’approches adaptées à l’usage et à la durée de leurs espaces. / With 80 million people uprooted around the world, refuge spaces are coming to be the most visible urban transformations of modern times. These spaces, whose primary function is to shelter, often accommodate refugees for decades. Yet, host states, mostly developing countries, continue to host refugees without adopting comprehensive, long-term strategies for their integration, causing acute political, socio-economic, and humanitarian problems. The lack of a long-term solution is explicitly revealed by the conceptions of refugee spaces, often designed as temporary solutions. From a theoretical perspective, while social scientists and geographers have widely documented the geopolitical and anthropological aspects of forced migrations, they have neglected the concept of space appropriation and the production of place identity in refugee spaces. Indeed, their classification of space/place is often based on dichotomous conceptualizations and differs from refugees’ real-life experience.
This research examines refugee spaces through the lenses of power, culture, and space. It provides new evidence on the appropriation of these spaces through refugees’ social, economic, and political practices, their interventions on space, and their perceptions of their new living environment. It also examines the impact of the strategies adopted by the international community, host governments, humanitarian organizations, and local communities.
The research method is qualitative and exploratory; it is based on a multiple case study design. This methodological approach provides an in-depth understanding of refugees' perceptions on the socio-political environment undergirding displacement and on their representations of space. Three space typologies — urban dwellings, informal settlements, and organized camps — are studied with the purpose of assessing the relevance of the space-type in relation to its appropriation. The study uses ethnography as a complementary methodological approach, shedding light on the evolution of refugees’ living conditions over time and the transformation of their spaces from a cultural standpoint.
It specifically focuses on Syrian refugees in Lebanon, a country which hosts the largest number of refugees per capita in the world. Overwhelmed by the number of refugees hosted, Lebanon excludes Syrian refugees from formal legal, economic, and urban systems, limiting their access to the territory, reducing the duration of their stay, and preventing the tangible and intangible consolidation of their living spaces. Yet, eight years later, the strategies adopted by the Lebanese government have proven unsuccessful: the number of Syrian refugees is roughly the same as at the beginning of the conflict and most of their spaces have been ghettoized.
Results show that: 1) complex geometries of political, economic, and social powers determine the appropriation of refugee spaces; 2) weak state authority fragments traditional governance systems which leads to the emergence of informal power structures that control refugees and their spaces; 3) refugees’ exclusion exacerbates their vulnerability, while benefitting local stakeholders, subsequently reducing their chances of emigration and leading to the ghettoization of their living spaces; 4) the typology of spaces is not a major variable in relation to their appropriation; 5) the rooting of identity in the place of origin is an idea based on anti-migration political viewpoints; refugee spaces can evolve along a continuum between temporary non-places and socio-cultural places of life depending on the opportunities and challenges in the host context.
Transcending the stigmatization, marginalization, and homogenization of refugee spaces, this research reveals the intimate reality of these spaces. It shows that they often become places of everyday life for refugees who form culturally dissimilar and economically hierarchical social groups.
From a theoretical point of view, this research shows that hosting policies are often based on hostipitality, or a hostile form of hospitality which exacerbate refugees’ vulnerability and facilitates their exploitation. It shows that refugees’ appropriation and control of their living spaces increase proportionally with their legal inclusion and their socio-economic empowerment by the host state, inciting the rhizomic reproducibility of their individual and collective identity in their new habitat. From a practical point of view, the research shows that hosting policies adopted on the pretext of shortening the duration of refugees’ settlement are in fact in the interest of state and private actors. With the purpose of achieving spatial justice, the study recommends a change of paradigm in refugee policies with approaches that are more inclusive towards refugees leading to their self-management and their development, and adapted to the use and duration of their living spaces.
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Influence of ethnicity, perceived power of appropriator’s ethnic group, and SDO on White observers’ perceptions and reactions towards acts of cultural appropriationDoherty, Jonathan 08 1900 (has links)
Nous étudions le rôle de l'ethnicité de l’appropriateur sur les perceptions d’observateurs blancs envers l'acte d'appropriation, l’appropriateur et leur engagement dans la prise de décision sociale punitive. Nous explorons le rôle du pouvoir perçu par les participants de l'appropriateur et de leur orientation de dominance sociale (ODS). Des Américains blancs (N = 268) ont rempli un questionnaire préliminaire mesurant leur ODS et leur perception du pouvoir des groupes ethniques dans la société. Ils ont été assignés à l'une des trois conditions dans lesquelles ils ont lu une vignette présentant un individu Noir, Amérindien ou Blanc s'habillant en costume d’Amérindien pour l’Halloween. Les participants ont évalué si le choix du costume est approprié et leurs impressions de l'individu. Ils ont effectué une tâche de punition à la 2e personne (2PP) dans laquelle ils pouvaient punir l'individu. Les participants ont évalué si le choix du costume était une appropriation et appréciation culturelle. Nos résultats démontrent que les observateurs présentés avec l'individu Noir et Blanc percevaient l'acte comme moins approprié, plus appropriatif, moins appréciatif et percevaient l’individu comme moins chaleureux que lorsqu'ils ont lu que l’individu était Amérindien. Nous n'avons pas trouvé une influence significative de l’ethnicité de l’appropriateur sur leur choix de punir. Nos données ne soutiennent pas l’hypothèse exploratoire du rôle du pouvoir perçu sur nos mesures. Nos résultats suggèrent que l’ODS interagit avec l'ethnicité lorsque l'appropriateur est Noir et lorsqu’il est Blanc, inversant les relations trouvées pour l’ethnicité. D'autres recherches sont nécessaires pour clarifier les processus socio-psychologiques de l'appropriation culturelle. / We study the role of appropriator ethnicity on White observers’ perceptions towards the i) act of appropriation, ii) the appropriator, and iii) their engagement in punitive social decision-making towards the appropriator. We explore the influence of observers’ perceived power of the appropriator and their Social Dominance Orientation (SDO). White American participants (N = 268) completed a preliminary questionnaire measuring their SDO and their perception various ethnic groups have. They were randomly assigned to one of three conditions in which they read a vignette depicting a Black, Native American, or White individual dressing up for Halloween as a Native American. Participants were asked to rate the appropriateness of the costume, their impressions of the individual, followed by a 2nd Person Punishment (2PP) task wherein they could punish the individual. Participants were asked to rate to what extent the costume choice was cultural appropriation and cultural appreciation. Participants presented with the Black and White individual perceived the act as less appropriate, more appropriative, less appreciative, and perceived the individual as less warm relative to when presented with a Native American. We failed to find a significant influence of ethnicity on participants’ engagement in punishment. We failed to find evidence supporting the role of perceived power of the appropriator on our measures. However, we found significant evidence that SDO interacts with ethnicity when the appropriator is Black or White, reversing relationships found for ethnicity. While this research provides interesting results, more research is required to clarify the social psychological processes of cultural appropriation.
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Des lieux intermédiaires dans un pays en chantier. Nouvelles réponses spatiales aux défis culturels, artistiques et urbains dans la Belgique des années 1970-1980Svobodova, Karolina 30 March 2021 (has links) (PDF)
Cette thèse étudie les enjeux et processus de création de lieux intermédiaires (friches culturelles, tiers-lieux) dans le contexte spécifique de la Belgique des années 1970. Dans une situation de revendications sociales, culturelles et artistiques et de luttes urbaines, alors que le pays est en plein chantier institutionnel conséquemment à la première révision de la Constitution, de nouveaux acteurs réclament leur place dans la cité et leur droit à la ville. Les études sur les lieux intermédiaires se multiplient depuis vingt ans en lien avec les enjeux d’aménagement du territoire. L’état de l’art révèle que tandis que les géographes, urbanistes et sociologues investissent des lieux contemporains pour analyser à quelles dynamiques territoriales – et plus spécifiquement urbaines – ils participent, les historiens de l’art et du théâtre rédigent des monographies sur l’invention de ces nouveaux espaces et sur leurs enjeux et effets dans le monde de l’art.En étudiant, à l’aide de fonds d’archives actuellement non traités et de l’histoire orale, trois lieux intermédiaires fondés en Belgique durant les années 1970 – les Halles de Schaerbeek, le Cirque Divers et la Raffinerie du Plan K – cette thèse propose d’articuler ces deux démarches en montrant comment, par l’esthétique, les choix d’aménagement et les modes de sociabilité développés dans ces lieux, ces derniers élaboraient un imaginaire urbain spécifique, participaient à l’expérience de la cité et s’inscrivaient dans le monde de l’art.La mise en place de ces infrastructures constituait une solution spatiale qui devait permettre de développer de nouvelles pratiques artistiques, susciter d’autres rapports à la culture et privilégier des modes festifs de sociabilité dans un contexte culturel peu dynamique. La thèse montre comment la logique Do It Yourself qui animait la création des lieux intermédiaires ainsi que leur manque de moyens structurels rendaient ces derniers particulièrement sensibles à leur environnement (institutionnel, urbain, socio-culturel, artistique) et les ouvraient sur la vie et les besoins de la cité. On observe que les trois lieux résultaient d’une dynamique de coopération et des appropriations des usagers, davantage que d’une logique oppositionnelle. Face au contexte actuel du city marketing et des ambitions de la ville créative qui mobilise les infrastructures et événements culturels à des fins économiques et promotionnelles, la perspective historique de cette thèse vise à réinterroger le statut de ressource que représente le lieu de culture. À partir de l’histoire de ces trois lieux, elle invite à penser les conditions de possibilité de l’infrastructure culturelle comme commun. / This dissertation examines the challenges and creative processes of intermediate places (cultural sites, third-places) in the specific situation of Belgium during the 1970s. In a context of social, cultural and artistic demands and urban conflicts, as the country was undergoing institutional reforms following the first revision of the Constitution, new actors claimed their place in the city and their right to the city.Studies on intermediate places have proliferated over the past twenty years with regard to land use planning issues. A review of the state of the art reveals that while geographers, urban planners and sociologists invested contemporary spaces to analyze the territorial - and more specifically urban - dynamics to which they contribute, art and theater historians produced monographs on the invention of such new spaces and about their significance and effects in the art world.Using unedited archive collections and oral history to study three intermediate places founded in Belgium in the 1970s - the Halles de Schaerbeek, the Cirque Divers and the Raffinerie du Plan K - this research suggests to combine these two approaches by showing how, through aesthetics, design choices and the modes of sociability implemented in these places, they developed a specific urban imaginary, contributed to the experience of the city and entered the art world.The implementation of such infrastructures provided a spatial solution that would enable the development of new artistic practices, encourage other attitudes towards culture and favor celebratory modes of sociability, in a poorly dynamic cultural context. The dissertation shows how the "Do It Yourself" movement that promoted the development of intermediate places as well as their lack of organizational means made them particularly sensitive to their - institutional, urban, socio-cultural, artistic - environment and exposed them to the life and needs of the city. Consequently, it can be stated that the three cultural sites arose from a dynamic of cooperation and appropriation by the users, rather than from an oppositional logic. In light of the current model of city marketing and the aspirations of the creative city, which relies on the use of public infrastructures and cultural events for economic and marketing purposes, the historical approach of this work aims at reexamining the value of cultural places as a resource. Drawing on the history of these three sites, it calls for a reflection on the conditions of possibility of cultural infrastructure as a common.Keywords: intermediate places, requalification, common, development, appropriation, 1970, creative city, celebration, spectacle, urban imaginary, Brussels, Liege, Belgium / Doctorat en Arts du spectacle et technique de diffusion et de communication / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Appropriation de l’espace et conflits de voisinage en contexte de gentrification touristique : cas de la Médina de Marrakech (Maroc)Sadki, Aba 08 1900 (has links)
Cette thèse s’intéresse aux dynamiques d’appropriation de l’espace en lien avec les mobilités touristiques Nord-Sud dans les médinas inscrites au patrimoine mondial. Elle engage la réflexion sur les conflits de voisinage entre les touristes-résidents occidentaux et les habitants dans la médina de Marrakech au Maroc classée patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985. L’étude vise spécifiquement à analyser comment les usages renouvelés de l'espace en particulier les recompositions des modes d'habiter induits par les migrations touristiques influencent les rapports sociaux entres les touristes-résidents étrangers et des habitants de longue date. Un accent particulier sera porté sur le phénomène de « la riyadisation » par référence à l'achat et la reconversion des Riads (anciennes belles demeures) par les acteurs privés étrangers et ses effets sur la transformation des modes d’appropriation de l’espace et des liens de voisinage sur ce territoire spécifique et de haute valeur patrimoniale.
La thèse mobilise le concept de la gentrification touristique comme clé de lecture de ce processus considéré comme une forme d'embourgeoisement des quartiers historiques centraux de la médina. En étudiant une ville touristique et patrimoniale du Sud remodelée par des mobilités migratoires transnationales, la thèse développe une thématique relativement récente en géographie du tourisme, en lien avec les conflits touristes-résidents comme nouvel enjeu des centres historiques inscrits au patrimoine mondial en général et des villes arabo-musulmanes en particulier. L'originalité de cette recherche découle de son approche théorique inspirée des écrits urbains critiques et de la néolibéralisation de la ville afin de saisir la complexité des interactions touristes-résidents dans le contexte touristique notamment par le courant postcolonial de la géographie sociale. A travers une méthode qualitative croisée basée sur l’observation participante, les parcours commentés, les entretiens semi-directifs, les groupes focus et l’inventaire cartographique, les plaintes de voisinage, les conflits touristes-résidents/habitants sont saisis à une échelle fine, celle de la mitoyenneté résidentielle, dans des milieux de vie marqués par la coprésence des usages de l'espace locaux et globalisées, lucratifs et résidentiels, populaires et élitistes impliquant des frictions socioculturelles traduites par diverses formes de conflits de voisinage. / This thesis focuses on the dynamics of space appropriation in connection with North-South tourist
mobility in the medinas listed as World Heritage. It engages reflection on neighborhood conflicts
between Western tourist-residents and inhabitants in the medina of Marrakech in Morocco, classified
as a UNESCO World Heritage Site in 1985. The study specifically aims to analyze how the renewed
uses of space in particular, ways of living transformation induced by tourist migrations influence social relations between foreign tourist-residents and long-term residents. Particular emphasis will be placed
on the phenomenon of “riyadisation” by reference to the purchase and conversion of Riads (historic
residences) by foreign private actors and its effects on the transformation of space appropriation modes
and neighborhood in this specific territory of high heritage value.
The thesis mobilizes the concept of “tourism gentrification” as a key to understanding this process
considered as a form of gentrification of the central historic districts of the medina. By studying a tourist
and heritage city in the South remodeled by transnational mobilities, the thesis develops a relatively
recent theme in the geography of tourism, in connection with tourist-resident conflicts as a new
challenge for historic centers listed as World Heritage in general and for Arab-Muslim cities (medinas)
in particular.
The originality of this research lied on its theoretical approach inspired by critical urban writings and
the neoliberalization of the city in order to understand the complexity of tourist-resident interactions in
the tourist context, in particular by the postcolonial lens of social geography. Through a cross-qualitative
method based on participant observation, walking interviews, semi-structured interviews, focus groups,
cartographic inventory and neighborhood complaints, tourist-resident conflicts are analyzed on a fine
scale, in living environments marked by the co-presence of local and globalized, lucrative and residential,
popular and elitist uses of space involving socio-cultural frictions expressed in various forms of
neighborhood conflicts.
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Analyse rétrospective du changement dans les pratiques évaluatives d’enseignants de la 6e année au primaire, à la suite de la mise en place de la Réforme et de ses nouveaux outils d’évaluationBeaulac, Nathalie 01 1900 (has links)
Le passage d’un programme de formation par objectifs à une approche par compétences, au début des années 2000, au Québec, a généré son lot de changements dans les pratiques d’enseignement ainsi que dans les pratiques évaluatives des enseignants, lesquelles se devaient d’être au service de l’apprentissage (MÉQ, 2003).
Cette étude rétrospective vise à faire état des changements dans les pratiques évaluatives d’enseignants de 6e année pouvant témoigner de l’appropriation de l’approche par compétences et des orientations relatives à l’évaluation préconisées. Plus précisément, la recherche tente de répondre à la question : « Comment les enseignants de la 6e année se sont-ils appropriés de nouvelles pratiques évaluatives dans le contexte de la réforme de l’éducation au Québec ? »
Notre recherche de type exploratoire et descriptive, réalisée à partir d’une méthodologie à la fois quantitative et qualitative, nous a permis de recueillir les données pour répondre à notre question de recherche, via un questionnaire en ligne auquel 57 enseignants ont répondu ainsi qu’une entrevue semi-dirigée à laquelle 16 d’entre eux ont participé. Il appert que les enseignants ont adapté à divers degrés leurs pratiques évaluatives à la suite de la réforme. Cela s’est traduit, chez une proportion importante d’enseignants, par la mise en place de pratiques qui, sans être entièrement exemplaires, sont enlignées sur les orientations visées par le PFÉQ et les fonctions de l’évaluation indiquées dans la PÉA, bien qu’un certain nombre d’entre eux maintenaient, près d’une décennie après la mise en place de la réforme au primaire, des pratiques plus traditionnelles ne témoignant pas d’une appropriation des nouvelles orientations relatives à l’évaluation des compétences.
Ces résultats permettent de faire le constat que l’appropriation d’un tel changement nécessite beaucoup de temps et qu’il faudrait probablement que les décideurs mettent en place des pratiques d’accompagnement à long terme pour assurer une appropriation optimale des changements souhaités. / The transition from an objective-based education program to a competency-based program
in the province of Quebec in the early 2000s led to changes in teaching practices as well as
in teachers' evaluative practices, which had to become assessment for learning (MÉQ,
2003).
This retrospective study aims to report on changes in the evaluative practices of Grade 6
teachers that may reflect the appropriation of the competency-based approach and the
recommended assessment orientations. Specifically, the research attempts to answer the
question: "How did teachers adapt their evaluative practices as a result of the reform?"
Our exploratory and descriptive research, based on both quantitative and qualitative
methodology, allowed us to collect data to answer our research question, via an online
questionnaire to which 57 teachers responded as well as a semi-structured interview in
which 16 of them participated. It appears that teachers have partially adapted their
evaluative practices following the reform. This has resulted in the implementation of
practices for a significant proportion of teachers that, while not entirely exemplary, are
aligned with the orientations of the PFÉQ and the evaluation functions indicated in the
Politique d’évaluation des apprentissages although a number of them maintained, almost
a decade after the implementation of the reform at the primary level, more traditional
practices that do not reflect an appropriation of the new orientations related to competency
assessment.
These results make it possible to note that the appropriation of such a change requires a lot
of time and that it would probably be necessary for decision-makers to put in place longterm
support practices to ensure optimal appropriation of the desired changes.
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Ville des femmes : l’influence des marches exploratoires dans l’appropriation des espaces publicsMaillé-Abxgi, Sarah 09 1900 (has links)
La ville a été construite de façon genrée, créant des disparités quant à l’accès à ses
aménagements et ses espaces publics. Ces inégalités entrainent souvent un sentiment
d’insécurité chez les femmes lorsqu’elles doivent parcourir ces lieux au quotidien. Ainsi, celles-ci
ont tendance à occuper la ville différemment des hommes, en se limitant dans leurs
déplacements et en utilisant de multiples stratégies d’évitements.
Les marches exploratoires tentent de pallier ce sentiment d’insécurité perçu et parfois
exprimé, mais malheureusement souvent ignoré par les personnes en position de pouvoir. Elles
ont comme intention d’explorer en petit groupe un espace donné afin d’analyser ses points forts
et faibles, donc d’en faire ressortir des caractéristiques spécifiques à ce lieu dans un objectif
d’appropriation futur de l’endroit.
L’objectif de ce mémoire est de comprendre comment les marches exploratoires
participent à l’inclusion et la (ré)appropriation des femmes dans les espaces publics urbains. À la
suite des entrevues, trois types de marches exploratoires ayant chacune ses propres
caractéristiques ont été observées. Les résultats obtenus démontrent que la marche exploratoire
devient un outil d’un processus plus large qui peut mener à l’empowerment, lorsque les
participantes font partie intégrante de cette démarche. En ce sens, les activités autour de la
marche permettent aux participantes d’obtenir une voix et une meilleure compréhension des
enjeux urbains. / The city has been constructed along gendered lines, resulting in disparities in access to its
amenities and public spaces. These inequalities often lead to a feeling of insecurity among women
as they navigate these places in their daily lives. Consequently, women tend to occupy the city
differently from men, restricting their movements and employing various avoidance strategies.
Women’s Safety Audits aim to address this perceived and sometimes expressed sense of
insecurity, which, unfortunately, is often disregarded by individuals in positions of power. They
intend to explore a specific area in a small group to analyze its strengths and weaknesses, thereby
highlighting its characteristics, with the idea of appropriation in the future.
This thesis aims to understand how the Women's Safety Audit contributes to the inclusion
and (re)appropriation of women in urban public spaces. Following interviews, three types of
safety audits, each with its own characteristics, were observed. The results demonstrate that the
Women's Safety Audit become a tool within a broader process that can lead to empowerment
when participants are an integral part of this endeavor. In this sense, the activities surrounding
the walk enable participants to gain a voice and a better understanding of urban issues.
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An analysis of postmodern narrative strategies with specific reference to Milan Kundera's The Unbearable Lightness of Being and The Book of Laughter and ForgettingPatchay, Sheendadevi 09 1900 (has links)
My dissertation focuses on an analysis of postmodern narrative
strategies in Milan Kundera's The Unbearable Lightness of Being
(ULB) and The Book of Laughter and Forgetting ( BLF) . By
analysing the postmodern ab/use of narrative strategies, I argue
that postmodern fiction marks a decided shift from both classical
realism and modernism.
My dissertation has predominantly been motivated through my
contention that postmodern fiction is not elitist as it has been
perceived to be. Rather, I suggest that postmodern fiction
ab/uses narrative strategies to deconstruct the ontological
boundaries between the political and private and fiction and
'fact'. Consequently, postmodern fiction interrogates the
contrived intelligibility of History. A further argument that
I raise is that postmodern fiction through its (re) appropriation,
subversion and use of parodic structures creates.narrative space
for the Other.
In order not to canonize Kundera's texts, I situate both ULB and
BLF as 'nodes' within a diffuse network of intertextual
discourse. My analyses of the postmodern narrative strategies
in ULB and BLF, attempt to interrogate the diffuse 'nature' of
postmodern fiction which resists both authorative analysis and
closure.
In exploring the relationship between recuperation and postmodern
narrative strategies in ULB and BLF and other works and/or texts
of fiction, I argue that postmodern fiction does not revel in its
narrativity, it constitutes, instead, a political strategy / Afrikaans and Theory of Literature / M.A. (Theory of Literature)
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Reweaving traditions : an investigation of the concept of reproduction in contemporary artLijnes, Karin Margaret-Mary Teresa 02 1900 (has links)
This dissertation explores the concept of reproduction as it relates to processes,
images and materials in contemporary art. The concept embraces collaboration,
embroidery, fragmentation, diffusion, multiplicity, inclusivity, decentralisation,
copy, pastiche and appropriation. The convergence of these practices and ideas
in contemporary theories and contemporary art, my own included, is explored.
The concept ofreproduction intersects with traditional structures of knowledge
and aesthetics, such as those of the Individual Artist, authenticity and the
construct of Woman. In the process, these are questioned and inevitably
redefined. A re-weaving of female identity, in particular, emerges. At the same
time, the traditional notion of reproduction is itself unravelled in order to reveal
the ambiguities and multi-layered meanings inherent in the concept.
Reproductive or regenerative practices and ideas, as examined here, become an
effective force for unfolding the complexities of a female-specific aesthetic and
identity, previously reduced by traditional structures. / Fine Arts / M.A. (Fine Arts)
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