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Noblesse et pouvoir princier dans la Lorraine ducale (vers 1620-1737) / Nobility and princely power in the duchies of Lorraine (from the 1620s to 1737)Motta, Anne 04 December 2012 (has links)
Cette thèse porte sur les relations entre la noblesse et le prince dans les duchés de Lorraine au coursd’une période qui s’étend des années 1620 à 1737. Elle les explore dans le cadre d’un renforcement du pouvoirducal et dans une période de transition troublée.Dans cet État souverain des confins, la noblesse représentée par quelques puissantes familles issues del’ancienne chevalerie incarne l’élite sociale, morale, et politique. Étroitement associée aux responsabilités, elleest affectée au premier plan par les ruptures qui scandent le XVIIe siècle : la guerre, l’occupation française etl’exil. Autant d’évènements qui déstabilisent le service princier et éprouvent la fidélité au duc, fondementessentiel des rapports de la noblesse au pouvoir. Cette étude revisite les notions de service, de devoir etd’honneur, constitutives de l’identité nobiliaire.Après plus d’un demi-siècle de désordres, la paix de Ryswick (1697) ramène la stabilité et le princeretrouve ses duchés. Le rétablissement de l’État s’effectue dans une dialectique entre tradition et changement. Lanoblesse qui aspire à retrouver sa place auprès du duc est confrontée à de nouvelles incertitudes qu’elle surmontegrâce à la résurgence de la faveur princière et au prix d’une recomposition de l’ordre.L’équilibre des forces est mis à mal en 1729 avec l’avènement de François III dont le destin se joue pardelàles frontières. Détaché de son territoire patrimonial, le jeune souverain rompt le lien avec la noblesselorraine et met fin à l’impératif absolu du service princier.L’étude des relations entre la noblesse et le duc durant le long XVIIe siècle est une réflexion sur lasociété politique d’un État aux limites sensibles et aléatoires. / This study tackles the relation between nobility and prince in the Duchies of Lorraine during the periodthat spans from the 1620s to 1737. The academic frame in which it is explored is one marked by reinforced ducalpower and by much turmoil within a transitory period.In such a border-line sovereign state, the nobility as represented by a few powerful houses stemmingfrom ancient chivalric backgrounds, embodies the social, moral and political elite of the day. Closely involved inthe Duke’s wields of executive power, and more than any other social body, nobles suffered from the manypoints of rupture that punctuated the 17th century : wars, French occupation and exile did indeed challeng thePrince’s service. These points of rupture jeopardized the fidelity to the Duke, one of the essential foundations ofthe link between the nobility and Power. The study revisits such key-notions as service, duty, and honour,notions which shape up nobles’ identity.After more than a half-century of disorders of all kinds, the Ryswick Peace (1697) brought the situationback to a relative stability and the Prince regained his Duchies. Putting back the State to its feet implied adialectical tension between tradition and change. The nobility eager to regain former responsabilities isconfronted with new uncertainties that will be partly overcome by the resurgence of princely favours and areshuffling of the Order.The balance of forces is put at stake in 1729 when Francois III comes to the throne and his fate is tomaterialize beyond frontiers. Detached from its heritage territory, the prince unbinds the ties which linked thenobility and puts an end to the absolute imperative of a prince’s service.The study of relations between nobility and duke throughout the long 17th century consists in an overallquestioning of a political society in a border-conscious and border-moving state.
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L'atelier bruxellois des du Quesnoy :catalogue raisonné et pratiques d'atelierPatigny, Géraldine 07 May 2020 (has links) (PDF)
La dynastie du Quesnoy est constituée de Jérôme le Vieux (Béthune, ca 1570-Bruxelles, 1650), arrivé à Bruxelles en 1594, et de ses deux fils :François (Bruxelles, 1597-Livourne, 1643) et Jérôme le Jeune (Bruxelles, 1602-Gand, 1654). Néanmoins, seules la vie et l’œuvre de François du Quesnoy, qui avait connu à Rome une brillante carrière, avaient été l’objet d’études approfondies. La condamnation au bûcher de Jérôme le Jeune en 1654 pour sodomie avait entraîné dans son sillage la considération que la critique aurait pu porter à son œuvre. Ce dernier avait pourtant lui aussi connu une importante ascension sociale et artistique, en devenant le sculpteur, statuaire et architecte de la cour de Léopold Guillaume (1647-1656), alors gouverneur des anciens Pays-Bas. Cette thèse étudie sous un angle neuf la biographie et la production de Jérôme le Vieux et de Jérôme le Jeune. Les questionnements sous-jacents à la recherche portent autant sur le dynamisme et le contexte de la sculpture bruxelloise durant la première moitié du XVIIe siècle, que sur l’existence d’une transmission intergénérationnelle au sein de l’atelier. L’analyse des sculptures du catalogue tend, une fois dégagée des présupposés largement diffusés à travers l’histoire de la sculpture flamande, à présenter de manière inédite les apports et l’originalité de cet atelier. Ces apports avaient en effet été occultés d’une part, par l’importante contribution de François du Quesnoy et, d’autre part, par celle, non moins importante, de Rubens, envisagé par beaucoup comme l’unique fondateur de l’art baroque flamand. Ce travail fournit également le premier catalogue raisonné des deux artistes.La reconstitution du fonctionnement de l’atelier (composition, pratiques, collaborations extérieures, spécialisations, tâches principales et secondaires, matériaux mis en œuvre et technique) a permis de présenter de nombreuses découvertes et de montrer un changement dans la pratique de la sculpture entre le père et le fils ;cette reconstitution s’insère dans un cadre prédéfini par la corporation des Quatre Couronnés, dont l’organisation a aussi été étudiée dans ses rapports avec l’atelier. À partir d’une analyse pointue du catalogue des deux sculpteurs, plusieurs caractéristiques typiques de la manière des du Quesnoy et de nombreux apports, notamment à l’iconographie, ont été révélés. La particularité du schéma iconographique de plusieurs groupes figurant Sainte Anne et la Vierge, outre la nouveauté dans la présentation du thème, a permis d’établir pour la première fois une filiation entre l’œuvre de Jérôme le Vieux et de Jérôme le Jeune. Du Quesnoy le Vieux apparaît désormais comme un artiste ouvert à divers courants artistiques, mêlant l’art du XVIe siècle flamand et français, ainsi que l’antique. L’œuvre de Jérôme le Jeune, qui constitue une sorte de livre ouvert sur le parcours du sculpteur, entre Flandre, Italie et Espagne, a instillé dans la sculpture flamande une veine baroque originale. Ses productions ont souvent fixé dans le marbre certains évènements de l’histoire de ses commanditaires, au rang desquels l’évêque de Gand Antoine Triest (1576-1657) ou le gouverneur des anciens Pays-Bas du Sud, Léopold Guillaume. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le bivouac d’Austerlitz selon Louis-François Lejeune : les guerres napoléoniennes entre construction identitaire et construction historiqueDenis, Béatrice 08 1900 (has links)
Le peintre, soldat et mémorialiste Louis-François Lejeune (1775-1848) entendait faire de son corpus de peintures de bataille et de ses Souvenirs d’un officier de l’Empire (1851) des témoignages historiques de la période napoléonienne, destinés à la postérité. Or, cette conjugaison entre peintures et mémoires renvoie aussi à la dualité médiale de la propagande napoléonienne, qui diffuse un récit unique des événements militaires à l’aide d’organes d’information inédits tels que les Bulletins de la Grande Armée. Ce récit, déjà médiatisé comme étant historique, est repris en images par le mécénat impérial. Ce mémoire vise à démontrer comment Lejeune contribue à ce récit historicisant, d’abord à un niveau individuel en construisant son identité par rapport à sa participation aux guerres napoléoniennes, puis aussi à un niveau étatique. Son Bivouac d’Austerlitz, présenté au Salon de 1808, est une commande du gouvernement. Il sera question de la façon dont ce tableau de Lejeune s’insère d’abord dans sa carrière, ensuite dans son corpus de peintures de bataille, puis finalement dans le récit napoléonien sur Austerlitz. La forme épisodique du tableau, empruntée à la ligne narrative du 30e bulletin de la Grande Armée, où Napoléon rapporte la victoire d’Austerlitz, peut s’expliquer par la complémentarité voulue entre récit textuel et visuel. Ce tableau contribue ainsi à la construction historique de la bataille. Au milieu des transformations profondes du monde académique et de la hiérarchie des genres, la dualité peintre-soldat de Lejeune répond en tous points à la vocation historique attribuée à la peinture sous Napoléon. / Painter, soldier, and memorialist Louis-François Lejeune (1775-1848) conceived his battle paintings and his memoirs, Souvenirs d’un officier de l’Empire (1851), as historical testimonies of the Napoleonic period, destined for posterity. This twinning of paintings and memoirs mirrors the duality of Napoleonic propaganda as a whole, which disseminates a single version of military events with the help of unprecedented information tools such as the Bulletins de la Grande Armée. This written narrative, already thought of as historical, is picked up again in the paintings commissioned by the government. This master’s thesis argues that Lejeune contributes in a unique way to this historical narrative, first at an individual level by constructing his identity from his participation in the Napoleonic wars, and also at a state level. His Bivouac d’Austerlitz, presented at the 1808 Salon, was commissioned by the government as part of a larger order. It is shown that this painting fits first into Lejeune’s career, then into his cycle of battle paintings, and finally into the narrative of Austerlitz that Napoleon himself promoted. The episodic form of this painting can be explained by the deliberate pairing of written and pictorial narratives, which borrows from the 30th bulletin de la Grande Armée where Napoleon recounts the victory at Austerlitz. This painting thus contributes to the historical construction of the battle. As deep transformations threatened the academic genre hierarchy at the turn of the nineteenth century, the duality of Lejeune’s persona as soldier and painter helped promote the historical function given to paintings under Napoleon.
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Parisina: Literary and Historical Perspectives Across Six CenturiesEvans, John Scoville 22 May 2014 (has links) (PDF)
This thesis explores the relationship between the many literary texts referring to the deaths of Ugo d'Este and Parisina Malatesta, who were executed in Ferrara in 1425 in accordance with an order by Niccolò III d'Este after he discovered their incestuous relationship. The texts are divided in three categories: (1) the fifteenth- and sixteenth-century Italian novellas and their translations; (2) the seventeenth-century Spanish tragedy; and (3) the nineteenth- and twentieth-century Romantic works. Although these categories divide the various texts chronologically, they also represent a thematic grouping as the texts within each category share common themes that set them apart from those in the other groups. While the various texts all tell the same story, each approaches the tragedy slightly differently based largely on the audience for which it was intended. Thus, the time and place of each text greatly affects its telling. Still, the fact that substantial differences exist between texts that were produced in both geographic and temporal proximity suggests that these are not all-determining factors. Although scholarship exists analyzing individual texts, a comprehensive study of the literary accounts relating to the tragedy has never been undertaken. Rather than detracting from the story, the differences put forth in each of the literary texts enrich the global reading experience by offering many perspectives on the tragedy. In addition, these differences influence how the reader reacts to each of the other texts. Familiarity with one version of the story changes the way a reader approaches the others. A parallel reading of the different versions of the story also shows the power culture has on interpretation. Texts referring to a singular event from one time and place sharply contrast with those that are the product of other circumstances.
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"Et in Arcadia ego" : En konstvetenskaplig studie av Arkadien i bildmotiv / "Et in Arcadia ego" : An art science study of Arcadia in pictorial motifsKronberg, Tove January 2024 (has links)
This thesis aims to examine how the philosophy of Arcadia is portrayed compared to three paintings from Nationalmuseums exhibition Arkadien: ett förlorat paradis? Firstly, the essay creates a frame for what Arcadia should look like and communicate by analyzing three established Arcadia-motifs with the same title, Et in Arcadia ego by Nicolas Poussin from 1638 and 1627, and Guercino from ca 1620. The framework shows that Arcadia contains three dominating themes, which are the presence of antiquity, the pastoral ideal and the presence of Death. The framework also shows that Arcadia aims to have a clear communication with the viewer by using direct symbols and double linguistic messages. Secondly, the essay compares Poussins and Guercino's Arcadia with Nationalmuseums Claude Lorrains Landskap med Argus som vaktar Io (ca 1644–1645), Francois Només (1593-ca 1645) Trojas brand med Aeneas och Anchises flykt (u.å) and Thomas Blanchets Kleobis och Biton (1650). The results are that Nationalmuseum has a different view of Arcadia compared to Poussin and Guercino, and uses it as an elastic concept, which can categorize paintings that don't fully communicate Arcadia's original thoughts and ideas as truthfully Arcadia-motifs.
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De l'obéissance calvinienne à la résistance monarchomaque : apologie de la violence politique dans les textes justificatifs des insurgés calvinistes de 1559 à 1581Racine St-Jacques, Jules 16 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2009-2010 / À la mort d'Henri II, en 1559, les sujets protestants de France se sont trouvés sous l'autorité hésitante de rois en bas âge, entourés de conseillers influents à la légitimité contestable. Aux injonctions ambivalentes d'obéissance politique de Calvin, les apologues du prince de Condé, à la tête du mouvement réformé français, ont alors substitué une rhétorique de ferme allégeance aux coutumes constitutionnelles du royaume et au jeune roi. Interdite par Calvin, la violence politique des réformés était soudainement placée sous le signe de l'honneur nobiliaire. Or, à partir de la seconde guerre (1567-1568) la justification de la violence des réformés prendra aussi appui sur une conception contractualiste de l'État monarchique qui appelait au rétablissement des institutions intermédiaires dans leurs anciennes fonctions limitatives du pouvoir royal. Malgré une certaine parenté conceptuelle, cette évolution ne peut cependant être parfaitement assimilée à la théorisation dite «monarchomaque» de la résistance au roi devenu tyran, parvenue à maturité après le massacre de la Saint-Barthélémy (1572).
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Mgr Pellegrino Francesco Stagni, o.s.m. et l'Église canadienne, 1910-1918Tremblay, Donald 24 April 2018 (has links)
La thèse traite de la délégation apostolique de Mgr Pellegrino Francesco Stagni, o.s.m., et de l'influence qu'elle a exercée sur l'histoire de l'Église canadienne de 1910 à 1918. Le récit se divise en quatre chapitres: le premier présente l'institution des délégations apostoliques; le second aborde les relations entre Mgr Stagni et l'épiscopat canadien; le troisième traite des controverses suscitées par la publication du décret Ne Temere et la Première Guerre mondiale; et finalement le quatrième chapitre analyse les polémiques entourant les questions scolaires du Keewatin et des écoles bilingues d'Ontario. L'histoire de l'Église catholique canadienne de cette période est vue de façon événementielle. La thèse évalue comment le délégué s'est comporté devant une Église et un épiscopat divisés par les querelles linguistiques entre catholiques irlandais et canadiens-français. La problématique démontre que la nouvelle politique romaine envers l'Église canadienne de promouvoir une dualité linguistique s'est ouverte davantage aux réalités canadiennes-françaises durant le règne de Mgr Stagni. Pour le Saint-Siège il n'y avait aucun équivoque concernant la nécessité de respecter davantage le fait français au sein de l'Église canadienne. Par les politiques qu'il a poursuivies, Mgr Stagni a réussi à donner suite à cette volonté romaine. Au niveau méthodologique, la plus importante source de documentation qui a été consultée est le fonds de la Délégation apostolique au Canada conservé aux Archives secrètes du Vatican. L'analyse systématique de la correspondance de Mgr Stagni que l'on trouve dans ce fonds a permis de produire une thèse de grande valeur documentaire, puisque c'était la première fois que ce fonds d'archives était consulté. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Le rôle politique des abbés Pierre Maillard, Jean-Louis Le Loutre et François Picquet dans les relations franco-amérindiennes à la fin du Régime français (1734-1763)Morin, Maxime 16 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2009-2010 / Les abbés Pierre Maillard, Jean-Louis Le Loutre et François Picquet ont joué le rôle d'intermédiaires politiques entre l'administration coloniale de la Nouvelle-France et les Amérindiens de 1734 à 1763. Les pertes territoriales liées à la signature du traité d'Utrecht de 1713 incitent la France à maintenir son réseau d'alliances avec les Micmacs de l'Acadie et les Iroquois de la vallée laurentienne. La présence missionnaire s'avère alors essentielle pour mettre en application les politiques coloniales françaises. Les prêtres sont appelés à collaborer avec l'administration coloniale puisqu'ils possèdent un ascendant sur leurs ouailles lié à leur formation sacredotale ainsi qu'à leur connaisance des langues et des moeurs amérindiennes. En outre, leur entreprise de christianisation converge avec les intérêts politiques français. Les activités qu'ils mènent sur les scènes diplomatique et militaire montrent enfin qu'ils tentent de rendre l'attachement des Amérindiens à la religion catholique indissociable de la fidélité à la France.
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Kant och papegojan : Om exemplen i Kritik av omdömeskraftenEnström, Anna January 2011 (has links)
This essay is an examination of the examples in Kant’s Critique of Judgement. The examples which I have focused on all converge in an idea of wildness. These examples of the beautiful are illuminated by a culture-historical perspective, where the literary and scientific travelogue genre is of great importance. Apart from being exegetic and culture historical, my method is also analytic. The general ambition is to answer the question; what is the parrot doing in the third Critique and what makes it a better example of a free beauty than a jackdaw? Taking as point of departure Jacques Derrida’s notion of parergonality, the example is primarily understood as formative for the thesis, not only as illustrative. By analysing Kant’s use of the wild, exotic and colourful objects as examples the essay intends to show how imagination and understanding operates in the beautiful. The parrot thus corresponds with the role of imagination in its relation to understanding in aesthetic judgement. The examples manifest the strength of the imagination and how it dominates understanding through its wildness. The aim is to present a way to approach the restful contemplation that Kant ascribes to the mind in the experience of the beautiful as bearer of a movement with considerable importance. Rodolphe Gasché’s emphasis on the wild examples as a precognitive minimum for understanding and Hannah Arendt’s view on imagination as an ability of intuition without the presence of the object, have also been essential for my argument.
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Charles Van der Stappen, 1843-1910: un artiste-sculpteur de la fin de siècle et la renaissance de la sculpture en Belgique / Charles Van der Stappen, 1843-1910: an artist and a sculptor fron the end of the nineteenth century and the renewal of sculpture in BelgiumSioc'Han De Kersabiec, Angélique 29 April 2013 (has links)
À la fin du XIXe siècle, le sculpteur belge Charles Van der Stappen (1843-1910) est accueilli comme l’un des grands représentants de la sculpture aux expositions internationales de Paris, Amsterdam, Budapest, Dresde, Glasgow, Turin… ainsi qu’aux sécessions viennoises, berlinoises ou encore aux biennales de Venise. L’œuvre la plus connue de l’artiste, Le Sphinx mystérieux (buste chryséléphantin, Musées Royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles) est considéré comme une pièce phare de la sculpture symboliste et Art Nouveau. Pourtant, la production de l’artiste n’a jamais été étudiée dans son ensemble ni dans son évolution. Cette thèse se fixe donc comme objectif la redécouverte de l’œuvre de Van der Stappen en parallèle avec la réévaluation de son rôle dans l’évolution de la sculpture en Belgique au tournant de 1900. L’élaboration d’un catalogue raisonné reprenant ses statues, bustes, monuments, médailles et pièces d’art décoratifs, a été une première étape importante.<p>Au fil des critiques qui commentent son œuvre, Charles Van der Stappen apparaît comme l’un des initiateurs d’une « renaissance » des arts en Belgique. La récurrence de ce terme de renaissance appliqué à Van der Stappen, est importante dans la revue L’Art moderne, dès 1883, et dans plusieurs autres journaux et publications jusqu’à la mort de l’artiste en 1911. Le livre de Georges-Olivier Destrée portant le titre The Renaissance of Sculpture in Belgium (en 1895 et rééd. en 1905) présente ainsi en couverture une sculpture de l’artiste. Dès lors, cette affirmation de « renaissance », qui commença par la littérature pour s’étendre avec la génération de Van der Stappen à la sculpture et aux arts décoratifs, apparaît à la fois révélatrice et problématique. Révélatrice en ce qu’elle synthétise la volonté de renouveau du monde artistique belge dans le dernier quart du XIXe siècle, problématique quant à l’analyse du rôle du sculpteur Van der Stappen dans ce renouveau et quant aux sources et au sens de ce renouveau. Cette thèse se base sur l’idée que le renouveau artistique de la sculpture au tournant du XIXe et du XXe siècle en Belgique est porté par le concept de renaissance et ne peut être dissocié du modèle esthétique et intellectuel de la Renaissance comprise en tant que période historique. Le concept de renaissance se définie comme l’affirmation collective d’une volonté d’innovation dans de nombreux domaines, innovation basée sur la réactualisation d’un modèle du passé. En analysant la réception des modèles de la Renaissance sur l’évolution de l’œuvre et la carrière de Van der Stappen un découpage s’impose entre trois périodes :la redécouverte, l’émulation et la transformation créative.<p>La trajectoire spécifique de l’artiste, initialement nourrie de ses séjours en Italie qu’il entreprit dès 1873 et de sa participation à l’atelier Portaels, l’amène à se confronter à l’art de la Renaissance italienne, à sa littérature et à ses techniques. Cette comparaison avec le passé le guide, selon le modèle d’une « réversion », vers une recherche de spécificité nationale, une volonté de sortir des modèles académiques et des structures officielles ainsi que vers plus de naturalisme en sculpture. En ceci, Van der Stappen tient une place majeure dans le renouveau de cette époque car il se trouve au carrefour d’un réseau d’artistes et d’hommes influents cherchant de nouvelles voies pour l’art. <p>Cependant, Van der Stappen ne se laissa pas enfermer dans un mouvement néo-renaissance et réussit à puiser dans l’histoire de la Renaissance italienne le modèle même et les concepts d’un renouveau de la sculpture de style individuel en Belgique. Sa conception de la sculpture comme un art intellectuel, un art libéral, son ouverture à l’essor des arts décoratifs sont les bases d’un renouveau de la sculpture que Charles Van der Stappen met en place dès les années 1880 et qu’il enseigna dans son atelier et à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Van der Stappen se fait dès lors artiste humaniste, puisant l’émulation dans les arts du passé, dans le décloisonnement entre beaux-arts, littérature et arts décoratifs. Au sein d’une nouvelle « République des Lettres », il pense la sculpture comme le « reflet d’une civilisation intellectuelle », selon son expression. Ses œuvres sculptées dialoguent dès lors avec les œuvres littéraires de ses amis Edmond Picard, Camille Lemonnier, Émile Verhaeren ou Stefan Zweig, avec l’art de Constantin Meunier ou Émile Claus et avec la musique de Vincent d’Indy, entre autres. L’instrumentalisation politique et artistique de la référence à une renaissance permet d’insérer Van der Stappen dans un vaste mouvement de renaissance des arts en Belgique qui commence par la rupture et par la voie d’une spécificité nationale :le naturalisme et l’idée.<p><p>Le renouvellement de la lecture de l’œuvre de Van der Stappen à l’aune de ce concept de renaissance explicite le passage subtil de ses œuvres du naturalisme au symbolisme. Sa technique basée sur la recherche du modelé plein, du volume étudié sous tous ses angles et du renouveau du relief, lui permet de créer des œuvres originales où la sculpture se fait composition symboliste de signes. Ainsi, nous avons abouti par nos recherches à une analyse inédite de la sculpture du Sphinx, œuvre majeure de l’artiste :depuis une figure issue du voyage de formation en Italie - La Florentine - jusqu’à la sculpture Art Nouveau, Le Sphinx mystérieux, ces bustes sont les variations de la représentation d’une seule et même idée. Les variations sculpturales de Van der Stappen sur le thème du sphinx s’imposent comme la représentation évolutive de l’inspiration, qui part de la tradition de la Renaissance et se déploie dans le mystère d’une représentation symboliste de la création artistique. Cette évolution constitue la contribution la plus originale de Van der Stappen à la sculpture du XIXe siècle. Ce même concept de renouveau est à confronter avec celui qui conduisit à l’éclosion de l’Art nouveau. La spécificité de l’œuvre de Charles Van der Stappen, est d’avoir surpassé les modèles de la Renaissance italienne et de l’humanisme en les adaptant à la société de son temps. Les deux derniers projets de monuments, au Travail et à l’Infinie Bonté, sont les exemples commentés de cette relecture renaissante. De nouveaux documents non analysés jusqu’ici et la mise en parallèle avec l’« art social » développé par Edmond Picard et avec la poésie d’Émile Verhaeren, permettent de donner une explication sur leur longue conception. L'étude des apports de Van der Stappen à l'art de son temps dans le contexte du Bruxelles fin de siècle, a servi à délimiter certaines caractéristiques du symbolisme sculptural qui tiennent pour cet artiste à un processus de synthèse :au niveau de la narration, il procède à une fusion des éléments symboliques, dans sa conception de la sculpture, il réunit l’art de la ligne avec celui du relief. Van der Stappen développe ainsi une sculpture du silence qui « parle » par ses propres moyens, ceux d’un déploiement de l’idée dans l’espace. <p>Via l’œuvre et l’enseignement de Van der Stappen, l’art de la sculpture, à partir des années 1890, s’est orienté vers un art plus personnel. L’étude directe de la nature, l’importance de la ligne dans la composition, la volonté d’instiller l’art dans tout, l’introspection des figures modelées, la représentation de l’idée selon des termes propres à la sculpture, sont les indices d’une recherche propre à Van der Stappen et plus largement d’une renaissance de la sculpture spécifique à la Belgique. La volonté de renouveau des arts à la fin du XIXe siècle et de l’intégration spécifique de la sculpture dans ce processus sont des clefs pour comprendre la sculpture de Van der Stappen et la replacer dans son temps. Van der Stappen reprend à son compte point par point la stratégie de l’artiste de la Renaissance pour s’affirmer dans son temps. Cette stratégie est tout autant individuelle que collective et c’est pourquoi nous avons souligné les liens réciproques entre le sculpteur et les personnages clefs de la fin de siècle à Bruxelles qu’étaient Edmond Picard, Octave Maus, Émile Verhaeren, Camille Lemonnier ou encore Constantin Meunier. Notre doctorat, consacré à l’œuvre de Van der Stappen, apporte donc de nouveaux éléments à l’étude des arts à la fin de siècle et souligne la place, auparavant sous-évaluée, de la sculpture dans la renaissance qui eut lieu dans le dernier quart du XIXe siècle en Belgique.<p> / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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