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Can Chinese enterprise unions improve employee union identification? Comparative case studies of six subsidiaries of foreign multinational enterprisesBao, Xiaoming 08 1900 (has links)
Les syndicats d’entreprise chinois souffrent d’un manque apparent de pertinence pour les salariés. Dans l’intervalle, les gouvernements et les fédérations de syndicats locaux mènent de plus en plus de réformes syndicales d’entreprise en vue de promouvoir la négociation collective et la démocratie syndicale. Ces deux tendances se produisant simultanément, c’est ainsi que les questions de recherche suivantes viennent à l’esprit: (1) D’une manière générale, la négociation collective et la démocratie syndicale améliorent-elles la pertinence des syndicats pour les salariés? (2) Dans le cas chinois, les réformes de la négociation collective et de la démocratie syndicale menées par les gouvernements et les fédérations de syndicats locaux améliorent-elles la pertinence des syndicats d’entreprise pour les salaries?
Afin d’explorer et d’expliquer les variations de l’identification syndicale des employés et de l’identification des employés avec l’employeur, cette thèse développe un nouveau cadre théorique composé de quatre lignes d’analyse. Cette thèse examine d’abord les récits instrumentaux et constructivistes de l’identification syndicale des salariés. La possibilité d’une double identification, d’une identification unilatérale, ou d’une double désidentification ouvre une troisième ligne d’analyse, qui se concentre sur la relation entre l’identification des salariés – la configuration combinant l’identification syndicale des salariés et l’identification des salariés à l’employeur – et le cadre de référence pour les relations de travail. Enfin, en prenant en considération la spécificité du système chinois de relations de travail, cette thèse considère l’intervention du Parti-État en vue d’explorer comment une telle intervention affecte la démocratie syndicale et s’il existe ou non d’autres facteurs en jeu dans la relation entre la démocratie syndicale et l’intervention du Parti-Etat.
Afin d’explorer ces quatre lignes d’analyse, cette thèse s’est appuyée sur des études de cas comparatives de six filiales d’entreprises multinationales étrangères dans, ce que nous appelons à des fins d’anonymat, la zone de développement économique et technologique de Binhai. Deux
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séries d’enquête sur le terrain comprenaient des entretiens dans chaque entreprise de l’échantillon avec le responsable syndical, trois à cinq membres du comité syndical, quatre ou cinq délégués syndicaux (le cas échéant), et cinq à sept membres syndicaux.
Les principaux résultats empiriques sont résumés comme suit. Premièrement, trois types d’identité des syndicats d’entreprise chinois – le pont critique, le pont constructif, et le pont communicatif – à titre de pont entre les salariés et leur employeur et qui est assumé par un syndicat d’entreprise. Il existe par ailleurs une correspondance entre l’identité syndicale et l’identification des salariés. Deuxièmement, l’identification du syndicat des salariés est associée au caractère instrumental de syndicat et à la démocratie syndicale. La démocratie syndicale affecte non seulement directement l’identification du syndicat des salariés, mais affecte également le caractère instrumental de syndicat et, à son tour, a un impact indirect sur l’identification du syndicat des salariés. Les synergies entre le cadre de référence des relations de travail, la capacité stratégique syndicale, et la vitalité délibérative conduisent à la construction de l’identité syndicale. Troisièmement, le cadre de référence va du pluralisme adversarial à l’unitarisme autocratique, puis à l’unitarisme consultatif, et enfin, à l’unitarisme coordonné. En affectant l’instrumentalité syndicale, le cadre de référence affecte indirectement l’identification syndicale des salariés. Le cadre de référence affecte également l’amélioration des intérêts des salariés par un employeur et à son tour, a un impact indirect sur l’identification des salariés à l’employeur. Enfin, l’intervention du Parti-Etat affecte la démocratie syndicale mais comme modérée par la capacité stratégique. / Chinese enterprise unions suffer the apparent absence of relevance for employees. In the meantime, local governments and federations of trade unions are increasingly conducting enterprise union reforms with a view to promoting collective bargaining and union democracy. With these two trends occurring simultaneously, the following research questions come to mind: (1) Do collective bargaining and union democracy improve the relevance of trade unions for employees? (2) Do the reforms of collective bargaining and union democracy conducted by local governments and federations of trade unions in China improve the relevance of enterprise unions for employees?
In order to explore and explain the variations in employee union identification and employee identification with the employer, this thesis develops a novel theoretical framework consisting of four lines of analysis. This thesis first examines the instrumental and constructivist accounts of employee union identification. The possibility of dual identification, unilateral identification, or dual disidentification opens up a third line of analysis, which focuses on the relationship between employee identification – the configuration combining employee union identification and employee identification with the employer – and the frame of reference for labour relations. Finally, in taking the specificity of the Chinese labour relations system into consideration, this thesis considers the intervention of the Party-State with a view to exploring how such intervention affects union democracy and whether or not there are other factors at play in the relationship between union democracy and the intervention of the Party-State.
In order to pursue these four lines of analysis, this thesis drew on the comparative case studies of six subsidiaries of foreign multinational enterprises in, what we label for the purpose of anonymity, the Binhai Economic-Technological Development Area. Two rounds of fieldwork involved interviews in each sample enterprise with the union officer, three to five union committee members, four or five union stewards (when applicable), and five to seven union
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members.
The major empirical findings are summarized as follows. First, three types of identity of the Chinese enterprise unions discussed – critical bridging, constructive bridging, and communicative bridging – emerge in terms of the role of the bridge between employees and their employer, which is played by an enterprise union. There is a link between trade union identity and employee identification. Second, employee union identification is associated with union instrumentality and union democracy. Union democracy not only directly affects employee union identification but also affects union instrumentality and in turn, has an indirect impact on employee union identification. Synergies between the frame of reference for labour relations, union strategic capacity, and deliberative vitality lead to union identity construction. Third, the frame of reference ranges from adversarial pluralism to autocratic unitarism, then to consultative unitarism, and finally, to coordinated unitarism. By affecting union instrumentality, the frame of reference indirectly affects employee union identification. The frame of reference also affects the improvement of employee interests by an employer and in turn, has an indirect impact on employee identification with the employer. Finally, the intervention of the Party-State affects union democracy but as moderated by strategic capacity.
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La désaffiliation partisane: pourquoi les adhérents quittent leur parti? étude de cas: le Parti socialiste francophone en BelgiqueAmjahad, Anissa 13 September 2013 (has links)
Cette recherche appréhende la désaffiliation partisane, définie comme le fait de tout membre qui n’assure plus le paiement de ses cotisations au parti, qu’il s’agisse d’un acte volontaire ou involontaire, d’une démarche active ou passive et indépendamment du type d’engagement qui le caractérisait. Cet objet d’étude est quasi inexploré par les politistes et fait des désaffiliés une figure totalement méconnue. Dans ce cadre, il était nécessaire de choisir un cas d’étude et des données appropriés. La recherche se concentre sur le Parti socialiste francophone en Belgique et utilise les données de deux enquêtes par questionnaire auprès des membres et des désaffiliés ainsi que des entretiens menés avec des désaffiliés. Se basant sur le niveau individuel et sur une conception multidimensionnelle du phénomène étudié et utilisant une méthodologie mixte, cette recherche répond à trois interrogations. Pour répondre à la question « qui sont les désaffiliés ?», un cadre théorique systématisé de la désaffiliation partisane a été construit. Suite aux analyses, il s’avère que les anciens membres se distinguent par certains traits des membres qui restent dans l’organisation. Il est donc possible de prédire la désaffiliation par des causes latentes. Ensuite, pour comprendre quelles sont les raisons de sortie de ces membres, cette recherche examine la diversité des parcours d’adhésion et identifie quatre types de désaffiliés :les fidèles, les désengagés, les sympathisants et les décalés. Enfin, il est également question de savoir comment se déroule la désaffiliation. Découlant directement du cadre hirschmanien et de l’approche sociologique du désengagement, l’étude met en exergue différents processus de désaffiliation selon les classes de désaffiliés. Cette partie met en exergue l’existence d’un processus de disqualification du parti opérant à la base des sections locales ou des sollicitations d’adhésion, les conditions de l’occurrence de la prise de parole, des temps de passivité ainsi que le rôle des évènements politiques et personnels. Avec ces trois questionnements, cette recherche analyse les différentes dimensions de la désaffiliation :la variance intergroupe (désaffiliés versus membres), la variance intragroupe (types de désaffiliés) et la dimension compréhensive (déroulement et perceptions). Cette recherche apporte une connaissance fine d’un phénomène inexploré. Elle permet, entre autres, de dégager des pistes de réflexion sur les approches théoriques de la participation, sur les processus de sélection à l’œuvre dans les partis politiques et sur la substance de l’adhésion partisane au 21ème siècle. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Participation politique et légitimité de l'Etat: de l'instrumentalisation de l'ethnicité par les partis sous la transition politique congolaise / Political participation and state legitimacy: about the ethnicity instrumentalisation by the political parties under congolese transitionAundu Matsanza, Guy 04 December 2009 (has links)
L'Etat en Afrique tire ses origines de l'extérieur. Il a longtemps tourné ses préoccupations vers la défense des intérets étrangers et sous la colonisation, les communautés ethniques locales sur lesquelles il exerçait son autorité n'ont jamais été véritablement représentées dans ses structures fondées sur la contrainte. Cet Etat apparait comme artificiel à cause de sa source de légitimité et de son modèle d'autorité.<p>Mais, le processus d'indépendance a enclenché une ère où il est observé un consentement à son existence et une nouvelle légitimité est accordée à ses structures.<p>L'étude analyse l'un de ces instruments par lesquels cet Etat, incarné et conservé par le "sommet" sans lien direct avec la base (notamment les communautés ethniques), parvient à nouer des relations avec celle-ci de manière à s'octroyer une nouvelle légitimité.<p>Cette étude porte donc sur les facteurs utilisés dans le système politique, le régime, le mode ou la procédure d'exercice du pouvoir afin d'améliorer la relation de l'Etat avec sa société. Elle s'intéresse au role de l'ethnicité dans la participation politique qu'animent les partis pour comprendre la légitimité de l'Etat issu de la colonisation auprès des citoyens (autochtones) qui le rejetaient autrefois./<p>The state in Africa draws its origins from outside. It turned a long time its concerns towards the foreign interests defenses and under colonization, the local ethnic communities on which it exerted its authority never were truly represented in its structures founded on the constraint. This State appears artificial because of its source of legitimacy and its model of authority.<p>But, the independence process engaged one era where it is observed an assent with its existence and a new legitimacy is granted to its structures.<p>The study analyzes one of these instruments by which this State, incarnated and preserved by the "top" without direct link with the base (in particular ethnic communities), manages to tie relations with this one so as to grant a new legitimacy.<p>This study ralates to the factors used in the political system, the mode or the procedure of power exercise in order to improve the relation of the State with its society. It is interested in the ethnicity role in the political participation which the parties animate in order to understand the (African)State legitimacy near the citizens (autochtones) who rejected it formely (colonization period). / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La représentation politique de la minorité hongroise de Roumanie: l'Alliance Démocrate Hongroise de RoumanieHorvãth, Réka 14 November 2006 (has links)
Dans ma thèse j’analyse l’Alliance Démocrate Hongroise de Roumanie (RMDSZ, UDMR, DAHR), l’organisation qui a représenté la minorité hongroise de Roumanie dans le Parlement de la Roumanie entre 1990-2004. La troisième partie de la thèse qui contient l’analyse de l’Alliance Démocrate Hongroise de Roumanie se structure autour des sujets suivants :l’émergence de l’UDMR ;les résultats électoraux de l’UDMR; les relations qui se sont établies entre l’UDMR et les partis politiques roumaines, les partis politiques de Hongrie, les organisations internationales; les changements des programmes de l’UDMR; l’autonomie; la structure de l’UDMR; les initiatives législatives de l’UDMR; la vie interne de l’UDMR. <p>La thèse contient aussi une mis en perspective historique, le recensement et la brève analyse des organisations et des partis qui entre 1920-1989 ont voulu représenter la minorité hongroise de Roumanie. La thèse inclut également un chapitre qui analyse les revendications liées à l’enseignement en langue hongroise des partis/des organisations hongroise entre 1920-2004.<p><p>The thesis analyses UDMR (RMDSZ/DAHR), the organization that represented the Hungarian minority in the Romanian Parliament between 1990-2004. The third part consists of the analysis of the DAHR and it has as guidelines the following themes: the establishing of DAHR; the electoral results of DAHR; the relationship between DAHR and the Romanian political parties; the relationship between DAHR and the political parties from Hungary; DAHR and the international organizations; the changes of the DAHR’s program; autonomy; the structure of DAHR; the legislative drafts of DAHR; the internal life of DAHR. <p>The thesis speaks also about the organizations/parties that have been representing the Hungarians in the political life of Romania between 1920-1989. In the same time, the last chapter analyses the demands of the Hungarian organizations/parties regarding the education in the Hungarian language at all levels, demands from the period of 1920-2004. <p> / Doctorat en sciences politiques / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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L'influence conservatrice dans la structure d'une pensée politique : Joseph-Mathias Tellier, 1892-1916Hubert-Rouleau, Jean-François 25 April 2018 (has links)
La carrière politique de Joseph-Mathias Tellier s'inscrit, dans l'histoire québécoise, comme la lutte d'un homme pour la conservation d'une idéologie sérieusement remise en question à cette époque. Élu député conservateur à la fin du XIXe siècle, Tellier n'a de cesse, au cours de ses quelque 24 ans passés à l'Assemblée législative, de défendre une vision idéologique empreinte d'un conservatisme qui ne cadre plus avec le bond en avant que le Québec s'apprête à prendre. Prônant des thèmes comme la colonisation, vantant les mérites d'une économie agricole, dénonçant les méfaits d'une industrialisation massive, s'opposant à l'instruction obligatoire, Tellier cherche, à travers ces luttes, à mobiliser les forces conservatrices de la Province. Ainsi s'explique son alliance avec les nationalistes de Bourassa. Il ne parviendra pas toutefois à réaliser son objectif et, comme tous les autres membres de l'élite conservatrice de la province, il assistera impuissant à l'évolution inévitable du Québec. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Cultiver les conditions idéales de la démocratie : l'affaire Dion-O'Neill, le scandale du gaz naturel et la moralité politique au Québec, 1956-1963Plante, Sarah-Émilie 23 April 2018 (has links)
Dans le Québec d’après-guerre, les préoccupations morales des opposants au gouvernement de l’Union nationale se cristallisent autour de deux dénonciations virulentes de la corruption politique : celle des mœurs électorales et celle des gouvernants. En 1960, la moralité politique est un enjeu électoral d’importance. Le Parti libéral est élu en promettant de réformer la vie politique. La « guerre au patronage » menée par le gouvernement passe par la condamnation des méthodes administratives utilisées par l’Union nationale. Entre 1956 et 1963, l’opinion publique, puis le gouvernement confèrent une importance grandissante à la responsabilisation des comportements et à la valorisation de la politique. Au fil des débats soulevés, nous voulons étudier les motivations des intervenants et leurs discours tels que rapportés dans la presse. Il en résulte la rencontre de deux visions de la vie dans la Cité, entre un idéal de vertu et la réalité effective de la politique partisane.
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La carrière politique fédérale d'Esioff-Léon Patenaude (1915-1926) ou L'affirmation continue du nationalisme canadienMichaud, Nelson 25 April 2018 (has links)
Bien que la carrière politique fédérale d'Esioff-Léon Patenaude (1915-1926) semble assez peu orthodoxe, y a-t-il un élément qui a assuré une certaine continuité à cette carrière évoluant apparemment en dents de scie? La réponse à laquelle nous sommes arrivé, permet d'expliquer le comment et le pourquoi de toutes les arabesques politiques qui semblent incompréhensibles à première vue. Nos recherches nous ont amené à croire qu'au-delà des ambitions et de l'opportunisme politiques purs, éléments tout de même perceptibles au fil de sa carrière, c'est aussi le sentiment nationaliste canadien qui a pu guider le comportement politique de Patenaude, sentiment se traduisant par un désir de voir se concrétiser un Canada uni, biculturel, autonome au sein de l'Empire et économiquement émancipé. Cette constance contraste d'ailleurs singulièrement avec l'apparence hétéroclite que nous présente l'évolution politique du personnage. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Le nationalisme et les partis politiques dans l'élection provinciale québécoise de 1936Bergeron, Marco 24 April 2018 (has links)
Les malheurs causés par la grande dépression des années 1930 et l'inertie du gouvernement Taschereau ont permis à une idéologie comme celle du nationalisme canadien-français de connaître un nouvel essor au Québec. En effet, le chômage toujours croissant, la misère tant urbaine que rurale et l'incapacité du libéralisme à remédier à tous ces problèmes n'ont pu que provoquer l'essor du nationalisme. Lorsque le Parti libéral et l'Union nationale s'affrontent dans l'arène électorale durant l'été 1936, ils sont conscients que le libéralisme à la Taschereau est fortement contesté et qu'ils se doivent d'adopter certaines mesures proposées par une idéologie nationaliste en pleine montée. Bien qu'il se garde d'afficher un certain nationalisme lors de la campagne, le chef du Parti libéral, Adélard Godbout, propose quelques réformes sociales réclamées depuis longtemps par l'Église et les nationalistes. De son côté, l'Union nationale, sans pour autant être anglophobe, s'affiche ouvertement nationaliste dans ses pamphlets électoraux. Toutefois, les représentants de ce parti préfèrent ressasser les scandales du régime libéral dans leurs assemblées plutôt que de promouvoir l'idée d'une politique nationale. Le 17 août 1936, l'Union nationale écrase le Parti libéral. D'après nous, le nationalisme n'a pas joué un grand rôle dans cette victoire unioniste. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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L’idee russe de l’Etat, contribution a la théorie juridique de l’Etat : le cas russe des origines au postcommunisme / The russian idea of the state contribution to the legal theory of the state : the russian case from its origins to the postcommunism periodLherbette-Michel, Isabelle 16 December 2013 (has links)
Il existe une continuité dans l’« idée » russe de l’Etat qu’une analogie dans la continuité des systèmes ne reflète pas. De la Russie impériale à la Russie soviétique, l’Etat (Gosudarstvo) n’est pas conçu comme une entité abstraite et autonome. A la dimension césariste du pouvoir correspond la non-émergence, et du concept et de la réalité d’un Etat. Jusqu’en 1917, la conception russe du pouvoir est conditionnée par le discours idéologique – religieux. Après 1917, sa principale caractéristique est d’être subordonnée à l’idéologie, en tant qu’expression de la volonté du Parti communiste. L’Etat soviétique s’impose donc comme un Etat « de fait » et non comme un Etat « de droit ». La prédominance du discours idéologique entrave, à la fois, la constitution d’une culture de l’Etat, qui reste une culture du pouvoir, et la formation d’une culture de l’antériorité et de la supériorité du droit sur l’Etat. Après la désintégration de l’Union soviétique, la référence à la démocratie libérale et à l’Etat de droit devient un outil de la création d’une nouvelle légitimité pour l’Etat postcommuniste. L’entrée de la Russie dans la modernité politique nécessite une rupture avec les postulats idéologiques du passé. Or, la déconstruction du socialisme est un processus beaucoup plus complexe que la construction de la démocratie. Bien qu’ayant subi, sur plusieurs siècles, plusieurs types de transitions – de l’absolutisme de droit divin au socialisme, puis au postcommunisme -, l’Etat russe a donc conservé certains caractères constants et typiques qui en font, encore aujourd’hui, un modèle hybride, en tension entre autoritarisme et démocratie. / There is a continuity as concerns the « idea » of the state that an analogy with the different systems does not reflect. From imperial to Soviet Russia, the state (Gosudarstvo) is not thought of as an abstract and autonomous entity. Until 1917, the Russian conception of power is conditioned by the religious ideological discourse. After 1917, her main feature is one of submission to ideology, in other words the expression of the will of the Communist Party. The Soviet state stands out by its « de facto » nature, rather than a « de jure » state. The supremacy of the ideological discourse hampers both the constitution of a new state culture, which remains focused on power, and the formation of the precedence and the superiority of law over the state. After the disintegration of the Soviet Union, reference to liberal democracy and the rule of law becomes a tool in creating renewed legitimacy for the postcommunist state. Russia’s entry into political modernity demands a rupture with the ideological postulates of the past. The dismantlement of socialism is a much more complex process than the construction of democracy. Despite having been subjected, over centuries, to many types of transition – absolutism founded on divine right to socialism, then postcommunism -, the Russian state has always preserved certain features (be they constant or specific) that make it, and still today, a hybrid model pulling towards both authoritarianism and democracy.
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Ceux qui ont dit « Non » Histoire du mouvement des marins chiliens opposés au coup d’État de 1973Magasich-Airola, Jorge 30 November 2007 (has links)
L’opposition au coup d’État de 1973 au sein des forces armées chiliennes a été significative. En effet, un nombre symptomatique d’officiers, tout comme un nombre considérable des membres de la troupe, ont répondu « Non » à l’ordre de renverser le gouvernement légitime. Ces militaires légitimistes ont été particulièrement actifs dans la Marine, institution qui vit un conflit entre sa structure archaïque et le statut social de technicien acquis par les marins. Ce derniers perçoivent, avant d’autres secteurs de la société, le danger d’un coup d’État et vont tenter de s’organiser, tout d’abord pour informer les autorités et ensuite pour tenter de le faire avorter.
Notre objectif est de retracer l’histoire du mouvement des marins légitimistes et notre hypothèse de travail est que le coup d’État de 1973 n’est pas l’œuvre de l’armée mais d’une fraction de celle-ci.
Nous avons consulté quatre catégories de sources :
1) La presse : 6 quotidiens et 2 hebdomadaires opposés au gouvernement d’Allende; 4 quotidiens, 2 hebdomadaires et un bimensuel proches du gouvernement ou de gauche.
2) Les essais, documents politiques, témoignages et mémoires, particulièrement les mémoires des quatre amiraux organisateurs du coup d’État.
3) Les procès entamés contre les marins dès la fin du gouvernement d’Allende, dont les 6.000 pages du célèbre procès 3926 contre les marins de la flotte.
4) Nous avons interviewé 30 marins, ce qui correspond à environ un tiers des marins condamnés par les tribunaux navals sous la dictature. En outre, nous avons interviewé, des militants, des avocats, un procureur, un général de l’aviation opposé au coup d’État, un officier de la Marine opposé au coup d’État et un officier de la Marine favorable au coup d’État. Au total 52 interviews qui totalisent un bon millier de pages.
L’introduction présente le sujet et explique sa pertinence : les réunions entre les marins et les dirigeants politiques restent un événement souvent cité dans l’historiographie qui justifie le coup d’État.
Le ch. I est un travail de compilation sur l’histoire des révoltes de marins au XXe siècle, pour identifier les éléments communs entre elles.
Le ch. II tente de situer la Marine chilienne dans son contexte historique et social, rappelant les conflits qui ont secoué la force navale et sa réorganisation lors du début de la Guerre froide et décrivant le contenu de l’enseignement donné à l’École navale des officiers.
Le ch. III décrit la vie sociale dans la Marine de 1970 –l’année de l’élection présidentielle– surtout les relations difficiles entre la troupe et les officiers. Celles-ci se manifestent à travers des réactions contradictoires au résultat de l’élection. Pendant les premiers mois du gouvernement d’Allende, un nombre croissant d’officiers manifeste son opposition, alors que des « hommes de mer » (la troupe) s’organisent pour le défendre.
Les ch. IV et V couvrent la période qui va de 1971 jusqu’à la première tentative de coup d’État le 29 juin 1973 (el Tanquetazo). Elle est marquée d’une part par l’adhésion de la plupart des officiers aux thèses putschistes, et d’autre part, par un notable développement des groupes de marins antiputschistes. Nous décrivons les relations structurelles entre les officiers et civils conjurés et l’établissement des relations entre des groupes de marins et certains partis politiques de gauche. Ce travail décrit la réunion secrète où plusieurs groupes de marins, tentent d’établir une coordination et discutent s’il faut agir avant que le coup d’État ne soit déclenché ou seulement en réaction à celui-ci.
Le chapitre VI couvre les cinq « semaines décisives » qui s’écoulent entre la tentative de putsch du 29 juin et l’arrestation des marins de la flotte, le 5 août 1973. Dans la Marine, la préparation du coup d’État arrive à sa phase finale, avec un affairement perceptible. Beaucoup de marins craignent d’être forcés à y participer. Dans ce contexte, le groupe de marins de la flotte formule une ébauche de plan d’occupation des navires et organise des réunions avec des dirigeants de gauche pour tenter une action qui ferait avorter le coup d’État imminent. Nous avons pu retracer ce plan ainsi que les célèbres réunions avec les dirigeants du PS, du MAPU et du MIR, grâce à plusieurs témoignages de marins et de « civils » présents dans ces réunions.
Le chapitre VII décrit la période entre l’arrestation des marins et les semaines qui suivent le coup d’État, décrivant les premières tortures, la difficile situation du gouvernement d’Allende, qui attaque en justice les marins « infiltrés », et le débat politique et juridique suscité par les arrestations et tortures, un des derniers débats démocratiques.
Le chapitre VIII expose la poursuite des procès sous la dictature. Parmi les avocats pro deo qui se contentent d’une timide défense pour la forme, nous avons trouvé une défense exceptionnelle des marins sur le plan politique : « le devoir de tout militaire est de défendre le gouvernement légitime », affirme l’avocate Lidia Hogtert, une dame de 75 ans, qui, en 1975, ose défier la justice militaire. En 1988, à la fin de la dictature, lorsque l’ancien secrétaire du MAPU Oscar Garretón se présente devant la justice navale, le cas connaît un nouveau retentissement : après plusieurs condamnations par des tribunaux militaires, Garreton obtient une victoire complète à la Cour Suprême. Il est acquitté de toute accusation pour « sédition et mutinerie ».
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