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Réfugiés et personnes déplacées internes, pareils pas pareils? : ethnographie au cœur du régime humanitaire au Cameroun

Arsenault, Élisabeth 05 September 2024 (has links)
Déjà, à la fin du XXe siècle, le nombre de personnes déplacées internes (PDI) dans le monde était plus de deux fois supérieur à celui des personnes réfugiées - rapport qui s'est maintenu jusqu'à aujourd'hui mais dans des proportions toujours plus démesurées (36 millions de personnes réfugiées pour 71 millions de PDI en 2022). Pourtant, l'importance de considérer les deux populations dans les politiques humanitaires, historiquement réfugié-centriques, s'observe difficilement en pratique. Dans ce mémoire, j'explore les enjeux relatifs à ces deux catégories à partir de l'ensemble flou des personnes en situation de migration forcée qu'elles constituent. Plus précisément, j'entends cerner les différents processus de catégorisation qui mènent à leur étiquetage, puis à leur prise en charge humanitaire. Bien qu'en continuité des études anthropologiques portant sur les réfugiés ou les PDI, ma recherche propose d'intégrer ces deux groupes dans une même perspective afin d'illuminer de nouvelles nuances quant à leur place, pouvoir et valeur au sein de l'ordre humanitaire international. Pour ce faire, j'ai réalisé un terrain ethnographique au Cameroun, pays d'Afrique centrale, impacté par trois conflits simultanés ayant provoqué des déplacements forcés massifs. Un million de PDI et des centaines de milliers de réfugiés sont aujourd'hui réunis dans le même espace humanitaire dans lequel les acteurs humanitaires doivent conjuguer avec les particularités de chaque catégorie pour élaborer l'assistance. À partir de récits de vie de personnes en situation de migration forcée, d'entretiens avec des humanitaires et d'observations ethnographiques au sein d'organisations humanitaires, mon enquête anthropologique montre en quoi les concepts de réfugiés et de PDI ne vont pas de soi, sont modulés en regard des contextes, de la temporalité et des acteurs qui les mobilisent, ce qui produit toujours plus de sous-catégories impactant à la fois le travail humanitaire et l'expérience des personnes étiquetées. Malgré cet éclatement conjoncturel, une constante ressort : la marginalisation systématique des PDI, au Cameroun comme à l'international. / At the end of the twentieth century, the number of internally displaced persons (IDPs) in the world was already more than twice that of refugees, a ratio that has continued to increase excessively to this day (more than 36 million refugees for more than 71 million IDPs in 2022). However, the importance of considering both populations in humanitarian policies, which have historically been refugee-centric, is difficult to observe in practice. In this thesis, I explore the issues surrounding these two categories, which together constitute the blurred set of 'forced migrants'. More specifically, my aim is to identify the different processes of categorisation that lead to labelling IDPs and refugees differently, with different provision of humanitarian assistance. My research goes further than existing anthropological studies on IDPs and refugees, and reveals new nuances regarding the place, power and value of IDPs and refugees within the international humanitarian order. I carried out ethnographic fieldwork in Cameroon, which has been affected by three simultaneous conflicts that have led to massive forced displacement. Humanitarian actors have to assess the specific characteristics of one million IDPs and hundreds of thousands of refugees who share the same humanitarian space in order to provide assistance. Based on the life stories of forced migrants, interviews with humanitarian actors and ethnographic observations within humanitarian organisations, my research shows how the concepts of refugee and IDP are not self-evident, and are modulated according to context, temporality and the actors who use them. This produces an increasing number of sub-categories which have an impact on both humanitarian work and the experience of those labelled as IDPs or refugees. Despite this fragmentation, one constant stands out: the systematic marginalisation of IDPs, both in Cameroon and internationally.
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Le rapport Displaced Persons and Their Resettlement in the United States et le début des politiques d’accueil aux États-Unis

Fortin, Anne 09 1900 (has links)
Avec le dénouement de la Deuxième Guerre mondiale, le problème des réfugiés en Europe devient un enjeu international. Plusieurs millions de personnes, que l’on nomme les Displaced Persons (DP), sont sans refuge et doivent recevoir une aide immédiate pour survivre. Même si la majorité de ces gens retourneront dans leurs pays d’origine, il reste encore des centaines de milliers de réfugiés en 1948. La seule solution concrète pour régler cette problématique est l’émigration des réfugiés dans des pays prêts à les accepter. Les Américains jouent un rôle crucial en acceptant 415 000 DP entre 1948 et 1952 grâce au Displaced Persons Act de 1948 et ses amendements en 1950 et 1951. Après d’âpres discussions entre les restrictionnistes et ceux qui défendent la libéralisation des lois d’immigration, naîtra le Displaced Persons Act (DP Act) signé avec beaucoup de réticence, le 25 juin 1948, par le président Harry S. Truman. Cette loi qui prévoit la venue de 202 000 DP en deux ans, contient des mesures jugées discriminatoires à l'endroit de certaines ethnies. Afin d'améliorer le DP Act, le Congrès effectue des recherches sur la situation des réfugiés toujours dans les camps en 1949 tout en étudiant l’impact de la venue des DP aux États-Unis entre 1948 et 1950. Cette étude est soumise sous forme de rapport, le Displaced Persons and Their Resettlement in the United States, le 20 janvier 1950. Ce mémoire propose une analyse minutieuse du rapport et de son contexte politique afin de démontrer le rôle important de cette étude dans le processus décisionnel du Congrès américain visant à accueillir un plus grand nombre de DP tout en posant les bases pour une politique d’accueil en matière de refugiés. / With the ending of the Second World War, the refugee problem became an international issue. Several million people, which are called the Displaced Persons (DPs), are without shelter and should receive immediate help to survive. Although the majority of DPs will return to their home country, there are still hundreds of thousands of refugees in 1948. The only practical solution to solve this problem is the migration of refugees out of Europe. The Americans have played a crucial role by agreeing to receive 415,000 DP between 1948 and 1952 through the Displaced Persons Act (DP Act) of 1948 and its amendments in 1950 and 1951. After heated discussions between the restrictionnists and those who advocate the liberalization of immigration laws, the Displaced Persons Act was voted with great reluctance and signed, June 25, 1948, by President Harry S. Truman. This law provides for the arrival of 202,000 DPs in two years, but it contains measures deemed discriminatory to certain ethnic groups. In order to improve the DP Act, Congress conducted research on the situation of refugees still in camps in 1949 while studying the impact of the DPs arrival in the United States from 1948 to 1950. This study was submitted as a report, the Displaced Persons and Their Resettlement in the United States, January 20th, 1950. This thesis proposes a thorough analysis of this report to demonstrate how the study helped the decision-making process of the U.S. Congress that led to the acceptance of a larger number of DP’s while also laying the basis for a settlement policy with regard to refugees.
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Reconfigurations territoriales soutenables des déplacés dans les plaines orientales de Colombie / Sustainable territorial reconfigurations of displaced people in the eastern savannas of Colombia

Botero-Cabal, Diego 16 December 2016 (has links)
Marginalisés de la Colombie, le département du Vichada et la municipalité de La Primavera, situés dans le bassin de l'Orénoque, sont au centre d'un boom agraire. À l'origine de ceci, se trouvent des groupes de paramilitaires, guérilla et narcotrafiquants, qui essaient de contrôler la production de coca Le boom attire des investissements de tout type, résultant en une contreréforme agraire traduite par une accumulation de terres, de façon violente et illégale. Ce scénario contient les conditions pour que des nouvelles vagues de PDI se déplacent vers les bidonvilles des grandes villes. Parallèlement, la Colombie est dans une conjoncture avec des négociations entre le gouvernement et la guérilla, pour mettre fin à la guerre. Le point cl, de l'agenda est le développement durable de la campagne et la démocratisation de l'accès à la terre. Cette situation dichotomique représente une opportunité pour initier des laboratoires de développement alternatifs et durables, qui pourraient bénéficient à l'ensemble de la région. La recherche se centre sur La Primavera, un milieu nettement rural de 14.000 habitants disséminés sur une large extension sans infrastructures de base où un groupe norvégien a acheté 72.000 hectares de savane pour y développer un projet agroindustriel, qui aura besoin de main-d'œuvre intensive. Le projet, en cours de réalisation, prévoit de créer un village durable et autosuffisant pour 1.000 familles, dont la conception comporte une prise en compte du territoire et des autres villages ; et la mise en œuvre de solutions sociales, économiques et environnementales alternatives, se constituant le terrain d'observation principal, in situ et in vivo. / Marginalized from Colombia, the department of Vichada and the municipality of La Primavera, located in the Orinoco basin, are at the center of an agrarian boom. At the origin of this, there are paramilitaries groups, guerrilla and drug traffickers, who are trying to control the coca production. The boom is attracting investment of any kind, resulting in an agrarian counter-reform materialized in an accumulation of land, in a violent and illegal manner. This scenario contains the conditions for new IDP waves moving to slums in the large cities. Meanwhile, Colombia is in a conjuncture with the negotiations between the government and the guerrillas to end the war. The key point of the agenda is sustainable development of the countryside and the democratization of access to the land. This dichotomous situation represents an opportunity to introduce alternative and sustainable development laboratories, which could benefit the whole region. The research focuses on La Primavera, a distinctly rural area with 14,000 people scattered over a wide extension without basic infrastructure; where a Norwegian group bought 72,000 hectares of savannah in order to develop an agro-industrial project, which will need intensive manpower. The project, under construction, plans to create a sustainable and self-sufficient village of 1,000 families, whose conception includes taking into account of the territory and other villages; and the implementation of alternative social, economic and environmental solutions, constituting the main field of observation, in situ and in vivo.
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Le rapport Displaced Persons and Their Resettlement in the United States et le début des politiques d’accueil aux États-Unis

Fortin, Anne 09 1900 (has links)
RÉSUMÉ : Avec le dénouement de la Deuxième Guerre mondiale, le problème des réfugiés en Europe devient un enjeu international. Plusieurs millions de personnes, que l’on nomme les Displaced Persons (DP), sont sans refuge et doivent recevoir une aide immédiate pour survivre. Même si la majorité de ces gens retourneront dans leurs pays d’origine, il reste encore des centaines de milliers de réfugiés en 1948. La seule solution concrète pour régler cette problématique est l’émigration des réfugiés dans des pays prêts à les accepter. Les Américains jouent un rôle crucial en acceptant 415 000 DP entre 1948 et 1952 grâce au Displaced Persons Act de 1948 et ses amendements en 1950 et 1951. Après d’âpres discussions entre les restrictionnistes et ceux qui défendent la libéralisation des lois d’immigration, naîtra le Displaced Persons Act (DP Act) signé avec beaucoup de réticence, le 25 juin 1948, par le président Harry S. Truman. Cette loi qui prévoit la venue de 202 000 DP en deux ans, contient des mesures jugées discriminatoires à l'endroit de certaines ethnies. Afin d'améliorer le DP Act, le Congrès effectue des recherches sur la situation des réfugiés toujours dans les camps en 1949 tout en étudiant l’impact de la venue des DP aux États-Unis entre 1948 et 1950. Cette étude est soumise sous forme de rapport, le Displaced Persons and Their Resettlement in the United States, le 20 janvier 1950. Ce mémoire propose une analyse minutieuse du rapport et de son contexte politique afin de démontrer le rôle important de cette étude dans le processus décisionnel du Congrès américain visant à accueillir un plus grand nombre de DP tout en posant les bases pour une politique d’accueil en matière de refugiés. / ABSTRACT : With the ending of the Second World War, the refugee problem became an international issue. Several million people, which are called the Displaced Persons (DPs), are without shelter and should receive immediate help to survive. Although the majority of DPs will return to their home country, there are still hundreds of thousands of refugees in 1948. The only practical solution to solve this problem is the migration of refugees out of Europe. The Americans have played a crucial role by agreeing to receive 415,000 DP between 1948 and 1952 through the Displaced Persons Act (DP Act) of 1948 and its amendments in 1950 and 1951. After heated discussions between the restrictionnists and those who advocate the liberalization of immigration laws, the Displaced Persons Act was voted with great reluctance and signed, June 25, 1948, by President Harry S. Truman. This law provides for the arrival of 202,000 DPs in two years, but it contains measures deemed discriminatory to certain ethnic groups. In order to improve the DP Act, Congress conducted research on the situation of refugees still in camps in 1949 while studying the impact of the DPs arrival in the United States from 1948 to 1950. This study was submitted as a report, the Displaced Persons and Their Resettlement in the United States, January 20th, 1950. This thesis proposes a thorough analysis of this report to demonstrate how the study helped the decision-making process of the U.S. Congress that led to the acceptance of a larger number of DP’s while also laying the basis for a settlement policy with regard to refugees.
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« La terre seule reste en place » : performances et représentation dans les communautés de personnes déplacées entre 1945 et 1952 / « The Earth remains forever » : performances in Displaced Persons Communities in Germany between 1945 and 1952

Cau, Nathalie 11 May 2018 (has links)
De 1945 à 1956, les « personnes déplacées » (réfugiés volontaires ou exilés par les déportations, les persécutions et le projet d’extermination) ont vécu sous la garde des autorités internationales dans les centres initialement ouverts par l’UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration). En attente d’un retour toujours plus hypothétique ou d’un visa d’émigration, la majorité de ces milliers de DPs, ainsi que les a baptisés la pudeur de l’administration internationale, se trouvait sur le sol allemand. Parmi eux se trouve une petite proportion de rescapés de la destruction des Juifs d’Europe bientôt rejointe par les « infiltrés », fuyant l’antisémitisme persistant à l’Est ou revenus d’exil. Privés de l’espoir d’un retour à la vie antérieure à la destruction et espérant une émigration prochaine qui se fait attendre, les DPs juifs vivent en Allemagne un temps suspendu tandis que se modifient les équilibres internationaux jusqu’à la guerre froide. Dans cet intervalle, voué à l’attente et à l’inactivité forcée, dans la promiscuité et la misère de la vie du camp DP, des hommes, des femmes et des enfants ont fondé une société singulière. La présente recherche s’intéresse à la représentation de cette communauté par elle-même. Autobaptisée She’erit Hapletah, ceux qui restent survivant, elle naît et se dévoile au travers de performances variées. Dernière expression d’une culture yiddish foisonnante en Europe, elle se concentre sur les zones britannique et américaine d’occupation de l’Allemagne. Cette étude s’attache aux performances DP entre 1945 et 1952, date du transfert de la responsabilité des réfugiés de l’autorité internationale vers la RFA. / Two weeks after the VE-Day, a group of survivors performed a show in the displaced persons camp of Belsen singing and playing the life they endured in the sadly famous concentration camp nearby and the life before it all happened just as the future they wanted up to now. This theatre was the first of dozens of Jewish theatre groups to perform shows all over Germany in DP camps where refugees from the non-enemy nations and victims of the Holocaust were waiting in the hope of a next emigration to Palestine or the United States. They lived in camps opened by the United Nations Relief and Rehabilitation Administration (UNRRA), behind gates or even barbed-wires of the “assembly centers”, controlled by military forces. Opened in 1945, the last assembly center closed down no less than eleven years later. While waiting on the “cursed soil” of Germany, the Jewish DPs, unable orunwilling to work for or even in Germany, dedicated their time to perform and represent themselves, not only on the theatre, but also in sport events, bals, ritual plays and every imaginable kind of performance. This research focuses on the Jewish DPs temporary settled in West Germany and the way they built up a new life by performing the past and the next future in Eretz Israel. This work interrogates the possible significances of the performances in Yiddish just after the Holocaust and the way survivors dealt with their past in the present of the new camp. After 1948, the rate of the DPs in Germany progressively decreased, the cultural, artistic and politic experiences disappeared at the same time, therefore, this work ends up in 1952 and focuses mainly on the years 1945-1949.
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La protection internationale des personnes vulnérables déplacées / The international protection of vulnerable displaced persons

Lachal, Doriane 03 December 2013 (has links)
La communauté internationale considère certaines personnes déplacées comme étant des migrants irréguliers. Cette étude démontre le caractère contraint du départ pour trois catégories de personnes, à savoir les personnes fuyant les conséquences aveugles d’un conflit armé international ou non international, les personnes fuyant les catastrophes environnementales de causes anthropiques ou naturelles et les personnes fuyant une situation économique ou sociale désastreuse. L’approche catégorielle classique du droit international public ne permet pas de garantir une protection à ces personnes. Aucun statut particulier ne leur étant attribué, ces personnes se trouvent dans une situation de vulnérabilité. De quelle manière est-il alors possible d’assurer une protection effective à ces personnes vulnérables déplacées ? Actuellement, la plupart des Etats s’inscrivent dans une démarche sécuritaire, contrôlant strictement la gestion des flux migratoires et appliquant peu ou prou les instruments juridiques internationaux protecteurs. Une complémentarité des différents régimes juridiques (droit international des réfugiés, droit international humanitaire, droit international des droits de l’homme) est par conséquent nécessaire et une interprétation extensive des textes existants est recommandée. Pour pallier les insuffisances du droit positif, le recours à la notion de vulnérabilité, transversale à ces diverses situations, est invoqué, permettant ainsi de dépasser l’approche catégorielle classique. Pas encore reconnue comme une source du droit international, la notion est devenue, depuis quelques années, incontournable sur la scène internationale. Elle apparaît ponctuellement dans les textes conventionnels et est fréquemment utilisée dans les instruments de droit mou. Prise en compte progressivement par les jurisprudences internationales et régionales, mais aussi par la doctrine, elle figure allègrement dans le discours des organisations humanitaires et des médias. Le développement de la notion de vulnérabilité en droit mou, précisément en des lignes directrices garantirait une meilleure protection des personnes déplacées vulnérables permettant de prévenir le déplacement, d’octroyer un statut temporaire ou définitif ou encore de fournir des conditions d’accueil dignes dans les Etats ou les régions hôtes. Ces lignes directrices servant de guide aux Etats laissent envisager par la suite l’adoption de règles contraignantes protectrices de ces personnes déplacées. La distinction entre personnes vulnérables déplacées et personnes particulièrement vulnérables doit également être prise en compte à ce stade. De surcroît, il convient d’engager la responsabilité des auteurs ayant contribué au déplacement contraint ou ayant commis des exactions sur ces personnes déplacées devant des instances judiciaires internationales, régionales ou encore nationales pour lutter contre l’impunité. En conséquence, une réparation juste pour le préjudice subi doit être garantie à ces personnes. / The international community considers some displaced persons as irregular migrants. This study demonstrates that the departure is undeniably forced concerning three groups of people : the persons fleeing blind violence and the collateral effects of an international or non international armed conflict, the persons fleeing man-made or natural environmental disasters, and the persons fleeing difficult economical or social situations. The classical approach of public international law based on distinct categories does not guarantee effective protection to these persons. As no particular international status is given to these persons, they are in a situation of vulnerability. In which way an effective protection could be a guarantee to these vulnerable displaced persons? Currently, most of the States defend a safe approach, strictly controlling the management of migration flows and applying more or less protective international legal instruments. Complementarity of different legal systems (international refugee law, international humanitarian law, international law of human rights) is therefore necessary and a broad interpretation of existing texts is recommended. To overcome the shortcomings of positive law, the use of the concept of vulnerability, crossing different situations, is invoked, in order to exceed the traditional categorical approach. Not yet recognised as a source of international law, the term “vulnerability” has become an essential notion on the international scene in recent years. It appears occasionally in conventional instruments and is frequently used in soft law. It has been gradually developed through the international and regional jurisprudence and also by the doctrine. The discourse of humanitarian organizations and the media often refers to the notion. The development of the concept of vulnerability in soft law, specifically in the shape of guidelines would ensure a better protection of vulnerable displaced persons. In this regard, guidelines could prevent people fleeing, grant a temporary or a permanent status and provide dignified reception conditions in the host States or regions. This instrument of soft law would be used as a guide for States subsequent to the adoption of protective binding rules. The distinction between vulnerable displaced persons and particularly vulnerable persons has to be taken into account at this stage. Furthermore, the responsibility of the authors who have contributed to the forced displacement or who have committed atrocities against the displaced persons should be brought before the international, regional or national judicial authorities, in order to fight against impunity. Consequently, a fair compensation for the damage suffered must be guaranteed to these persons.
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Polonais-es et Juif-ve-s polonais-es réfugié-e-s à Lyon (1935-1945) : esquives et stratégies / Polish refugees and Polish jewish refugees in Lyon (France) 1939-1945 : sidesteps and strategies

Prempain, Laurence 05 December 2016 (has links)
Laurence Prempain consacre sa thèse de doctorat d’histoire aux Polonais-es et Juif-ve-s polonais-es venu-e-s vivre à Lyon (France) entre 1935 et 1945. Dans une première partie, elle présente le cadre géographique (Lyon) ainsi que sa méthodologie (approche par le genre, choix de la microhistoire, le silence comme source) et sa volonté de donner à entendre leurs voix afin de les placer au coeur de sa démarche. Pour cela, suite au dépouillement de quelque 600 dossiers administratifs constitués par le bureau de contrôle des étrangers (préfecture du Rhône), les lettres qu’ils-elles ont écrites ont été collectées pour ce qu’elles mettent au jour de la lutte de leurs auteur-e-s pour vivre et survivre. L’historienne part du postulat que les Polonais-es et Juif-ve-s polonais-es venu-e-s en France composent une population hétérogène n’ayant en commun qu’un rattachement à une citoyenneté, mais qu’ils-elles n’en demeurent pas moins des réfugié-e-s économiques, politiques ou de guerre. Ainsi, un temps considéré-e-s comme les bienvenu-e-s, les ressortissant-e-s polonais-es sont tous-tes, à un moment de leur parcours de vie, considéré-e-s comme indésirables. Aussi, la deuxième partie est consacrée à l’exploration des procédés auxquels la Troisième République, puis le régime de Vichy ont recours : expulsions, refoulements, exclusions, internements sinon déportation. Par ailleurs, l’auteure s’intéresse aux sorties de guerre et démontre l’existence d’une dimension genrée de l’épuration, comme expression d’une tentative de réappropriation de l’autorité. L’attention est également portée sur l’organisation du rapatriement des étranger-ère-s déporté-e-s raciaux et politiques. Enfin, dans une troisième partie, elle affirme que loin de subir, ces hommes et femmes agissent et développent des stratégies évolutives. Au travers des lettres qu’ils-elles ont écrites, de ce qui est dit mais aussi passé sous silence, elle établit que ces stratégies semblent relever de ce qu’elle choisit de nommer esquive et transgression. L’une s’accommode des limites quand l’autre s’y oppose délibérément. Esquive et transgression se complètent. Il est montré qu’à l’arbitraire sans cesse croissant du régime de Vichy, répondent des stratégies de plus en plus transgressives, dont relèvent notamment le passage de frontière, l’entrée en clandestinité et en résistance. Le passage d’une forme de stratégie à l’autre dépend de l’individu, du contexte, de ses habiti, de son parcours et de son identité. L’historienne conclut qu’en 2016, la crise des réfugié-e-s qui secoue l’Europe résonne des mêmes voix, de celles et ceux qui cherchent à protéger leurs vies et à vivre dans la dignité / Laurence Prempain dedicates her PhD (History) to the study of the Poles and Polish Jews who came to live in Lyon (France) between 1935 and 1945. In the first part, she presents the geographical framework (Lyon), her methodology (Gender approach, microhistory and silence as a source) and her will to understand their voices and place them to the heart of her work. For that purpose, upon the examination of approximately 600 administrative files amassed by the « bureau des étrangers » (préfecture du Rhône), the letters they wrote have been then systematically collected to shed light on their authors’ struggle to live and survive. The historian starts from the postulate that Poles and Polish Jews in France make up a heterogeneous population, only sharing a common citizenship, nonetheless they remain economic, political and war refugees. Thus, once considered welcomed, all Polish nationals are , at their life, considered as unwanted, « indésirables ». Therefore, the second part investigates the processes used by the Third Republic and then the Vichy Regime to get rid of them: expulsions, driving back, exclusions, internments or deportation. Moreover, the author raises the question of the war ends and demonstrates that purges have a gendered dimension, which can be seen as an attempt of reappropriation of the authority. She also focuses on the foreign deportees repatriation’s organisation. Finally, in a third part, she asserts that far from being subjected, these men and women have acted and developped evolutive strategies. Through the letters they wrote, through what is said and what is silenced, she establishes that those strategies are a matter of what she names sidestep and transgression. The first one adapts itself with the limits while the other is deliberately opposed to it. Sidestep and transgression complete each other. It is also showed that to the arbitrary of the richy regime respond strategies more and more transgressive, such as clandestinity, cross borders and resistance. The moving from a strategy to another one, depends on the person, the context, the habits, the life course and the identity. The historian concludes that in 2016, the refugees crisis that shakes Europe resonates of the same voices, of those who are looking for protecting their lives and to living in dignity..
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L'approche conceptuelle du déplacement forcé de population en Afrique subsaharienne à la lumière du droit international / The conceptual approach of forced displacement in sub-saharan Africa in the light of international law

Broni, Fulgence Axel 01 July 2014 (has links)
Le droit international semble appréhender la question du déplacement forcé de population en Afrique à travers deux approches conceptuelles. La première qui se situe dans le contexte de la Guerre froide, est qualifiée de réactive dans la mesure où elle se borne à cerner le problème qu'en termes d'exil et de protection internationale des réfugiés. En tant que tel, ce régime traditionnel de protection internationale des réfugiés ne permet pas de cerner toute la problématique du déplacement forcé en Afrique. Face à ces limites, et sous la poussée d'un faisceau de facteurs favorisée par la fin de la Guerre froide, la nécessité d'une réévaluation en profondeur de l'approche traditionnelle du déplacement forcé de population en Afrique s'impose aujourd'hui. L'étude vise donc à examiner cette évolution au sein du droit international public. Si la nouvelle approche de la problématique du déplacement forcé en Afrique se veut désormais proactive et axée sur la prévention, celle-ci recèle pour autant des contradictions sécuritaires évidentes dans la pratique internationale. Ce basculement de la question du déplacement forcé sur le champ mouvant de la sécurité suscite des interrogations quant à sa mise en œuvre par la pratique internationale, d'autant plus qu'elle a tendance à privilégier des stratégies d'endiguement de populations vulnérables à l'intérieur de leur pays plutôt que de favoriser leur protection in situ. Pour parer à ce risque de dérive sécuritaire, seule l'adoption d'une démarche axée dans une perspective de sécurité humaine dénuée de toute préoccupation de considérations stratégiques, pourrait constituer une réponse efficace au fléau du déplacement forcé en Afrique. / The international law seems to deal with the issue of forced displacement in Africa through two conceptual approaches. The first which stems from the Cold War is deemed reactive since the issue of forced displacement is limited to exile and international protection of refugees. This traditional system of the refugees' international protection does not allow a full understanding of forced displacement in Africa as such. In light of these shortcomings, and following a growing series of factors fostered by the end of the Cold War, the need for a thorough reassessment of the traditional approach of forced displacement in Africa is becoming an essential issue today. The new paradigm is now proactive and focused on prevention. The research therefore aims to examine this evolution in regards to international public law. Although this new approach to the issue of forced displacement in Africa is proactive, it contains some obvious contradictions in terms of security from an international law practice point of view. The shift of the issue of forced displacement to the matter of security raises concerns about its implementation by international law practice, especially as it tends to favor containment strategies of vulnerable populations within their country rather than promoting their protection in situ. In order to face the risk of a security shortfall, the solution should rely on a human security driven approach regardless of any strategic preoccupation. This attitude could form an efficient answer to the plague of forced displacement in Africa.

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