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La notion de détail et ses enjeux (1830-1890)Wicky, Erika 12 1900 (has links)
Pour respecter les droits d'auteur, la version électronique de cette thèse a été dépouillée de ces documents visuels. La version intégrale de la thèse a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal. / Au cours du XIXe siècle, la notion de détail s’est imposée comme un outil théorique majeur pour l’appréhension des représentations visuelles. Menée à travers l’analyse de textes variés rendant compte de la réception des images dans le contexte de cas précis (exposition de peinture, inauguration d’un panorama, publication d’un ouvrage illustré, etc.), l’étude historique de la notion de détail révèle les différents préjugés et réseaux de signification qui lui étaient alors attachés. Le détail étant le produit d’un cadrage opéré par la perception visuelle, l’examen de cette notion nous renseigne non seulement sur le rapport que l’époque entretenait avec le visible, mais aussi sur la nature des liens qu’elle tissait entre la partie et le tout. Ainsi, il apparaît que le détail était propre à satisfaire les besoins d’une période associant voir et savoir et cherchant dans le contrôle du visible les moyens de maîtriser un réel en constante mutation. À ce titre, c’est sur l’argument du détail que reposait l’attribution d’une valeur scientifique, historique ou documentaire aux représentations. Toutefois, le détail devait confirmer le statut de l’ensemble dont il était tiré, car, s’il était discordant, il devenait un indice trahissant un mensonge. Pour cette raison et aussi parce le rendu détaillé dans les représentations témoignait d’une observation rigoureuse du réel et d’un travail patient de restitution, le détail était souvent investi de connotations morales reflétant les valeurs bourgeoises en train de s’imposer. Cependant, alors que le détail était censé servir une meilleure connaissance de l’ensemble, sa prolifération était redoutée, car elle faisait paradoxalement courir à la perception du tout le risque de la dislocation. De plus, dans la mesure où il relève toujours du particulier et d’une observation jugée objective, le détail était souvent perçu comme contrevenant à la valeur artistique des représentations. Ainsi, cette question s’est cristallisée dans les débats portant sur le caractère artistique de l’image photographique qui se distinguait par un rendu inédit et systématique des détails. Enfin, l’analyse de cet argument polymorphe que constitue la notion de détail au XIXe siècle fait apparaître les limites de l’engouement dont elle a fait l’objet. Étant toujours envisagé dans sa dimension figurative, comme instance iconique minimale, le détail tel qu’il était conçu à l’époque ne permettait pas de saisir le substrat matériel qui commençait à émerger dans la peinture moderne. Ainsi, jusque dans ses limites, la notion de détail révèle des enjeux majeurs de la modernité. / Over the course of the nineteenth century, the notion of detail became an established theoretical tool in the understanding of visual representations. Conducted through multiple text analyses taking into account the reception of images in specific contexts (a painting exhibition, the opening of a panorama show, the publication of an illustrated literary work), this historical study reveals the prejudices and networks of meaning attached to the notion of detail. Because detail is the product of visual perception, a study of this notion reveals not only the relationship with the visible that existed at the time, but also the nature of links between parts and the whole. Detail was essential in meeting the needs of a time that associated “seeing” with “knowing” and that attempted to find a means of controlling the ever-changing reality through the visible. As such, the attribution of scientific, historical, or documentary value relied on the argument provided by detail. Nonetheless, detail was supposed to confirm the status of the whole from which it was derived, since when these did not match, the detail became a sign of a lie. For this reason, and also because a detailed depiction signified a rigorous observation of the real conveyed through a careful reproduction, details were often imbued with moral connotations that reflected the bourgeois values of the time. However, while details were meant to help know the whole better, their proliferation was also feared, because it increased the risk of interfering with the perception of the whole. In addition, insofar as it is always derived from the specific and from an observation deemed objective, the detail is often perceived as being in conflict with the artistic value of the representation. This issue became crystallized in the debates on the artistic qualities of photography, an art form characterized by a hitherto unparalleled level of detail. In the end, the analysis of this polymorphic argument encapsulating the notion of detail in the nineteenth century reveals the limits of the infatuation of which it was the object. Previously envisioned in its figurative dimension, the detail as it was perceived at the time did not allow the capture of a material substratum, which started to emerge later with the advent of modern painting. Even in its limitations, the notion of detail reveals the principal issues of modernity.
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Il mito delle Danaidi, dall’età classica alla paremiografia / Le mythe des Danaïdes, de l'âge classique à la parémiographieBertacchi, Maria Pia 18 March 2013 (has links)
J'ai complété l'étude du mythe des Danaïdes que j'ai effectuée au cours de mon premier Doctorat à l'Université d'Urbino. Mon travail a consisté dans l'analyse de ce mythe de l'époque archaïque à l'époque classique, traité plus ou moins longuement dans le Catalogue des femmes d'Hésiode, le poème argien Danais, la IXème Pythique et la Xème Néméenne de Pindare. Les Suppliantes d'Eschyle et le dithyrambe de Melanippide. Les Danaïdes sont des figures importantes, qui d'une part sont en relation avec l'utilisation rationnelle des eaux par le creusement de puits, d'autre part sont impliquées dans une histoire cruelle et sanglante. Les Danaïdes se sont échappées de leur patrie, l'Egypte, pour éviter un mariage avec leurs cousins, les fils d'Egyptos. Pourquoi les fuient-elles ? Une partie des critiques prétend qu'elles fuient l'inceste ; d'autres considèrent qu'elles ont horreur des Egyptiens parce qu'ils représentent la violence et la démesure ; un troisième groupe affirme qu'elles éprouvent de l'aversion pour tout mariage, quel qu'il soit. J'ai cherché à montrer que les Danaïdes, si l'on s'en tient aux sources archaïques ont fui les Egyptiens pour un motif dynastique, et que c'est Eschyle qui a mis l'accent sur le fait que le mariage doit être un acte fondé sur l'amour et un accord mutuel. Quoi qu'il en soit, quarante-huit Danaïdes ont tué leurs maris lors de la première nuit de noces. Seule Hypermnestre a épargné son époux Lyncée parce qu'elle est tombée amoureuse de lui. Selon certains auteurs, ses soeurs ont été purifiées par Athéna et Hermès et se sont remariées (le récit de leur second mariage se trouve dans la IXème Pythienne de Pindare et dans le Periegesis de Pausanias. De la seconde moitié du Vème siècle jusqu'à la première moitié du IVème siècle, les témoignages relatifs aux Danaïdes sont nombreux, à partir d'Aristophane, qui a écrit une comédie intitulée Danaïdes, à la suite d'une tragédie intitulée Lyncée, due à Théodecte, un auteur qui a vécu au IVème siècle av. J.-C. De ces deux textes nous n'avons que des fragments : quelques vers pour Aristophane, un résumé pour Théodecte. Beaucoup d'auteurs tragiques et comiques ont écrit des pièces intitulées Danaïdes : Callias, Timoclès, Diphilius, Chaerémon, mais nous n'en avons gardé que les titres ou quelques vers. Par le biais de l'analyse philologique mon travail a mis en évidence ce qui reste de ce patrimoine presque perdu. L'aspect le plus connu du mythe des Danaïdes (la punition de verser indéfiniment de l'eau d'un récipient dans un pithos percé), est presque inconnu dans la littérature classique jusqu'à la fin du deuxième siècle av. J.-C. : on en trouve la première mention littéraire dans le dialogue pseudo platonicien intitulé Axiochus. Cet aspect est bien mis en évidence dans le genre de la parémiographie : les héroïnes qui se trouvent aux Enfers, versent l'eau dans une jarre percée avec une petite passoire, ce qui est une façon de montrer l'inutilité de leur travail. Comment se sont-elles retrouvées aux Enfers ? Quel texte littéraire grec tragique ou comique a raconté cette histoire ? Aucun témoignage n'a subsisté, mais nous savons que souvent les proverbes grecs ont une dérivation littéraire. En conséquence, il est possible qu'une pièce ait été la source de cette histoire. J'ai envisagé de rechercher si tel ou tel proverbe a une origine populaire ou littéraire. Il existe en effet une autre série des proverbes liés à ce mythe des Danaïdes, à propos du triste sort des Egyptiens, proverbes dont l'antiquité est attestée. Mon travail a effectué un passage en revue et une analyse philologique de chacune des sources antiques qui ont traité des Danaïdes. D'autre part, j'ai souligné les modalités de formation du mythe et étudié sa réception à travers les différentes époques de la littérature et de la civilisation des Grecs. En résumé, pour la communauté d'Argos dans l'époque archaïque les Danaïdes furent des héroïnes cultuelles, liées à l'utilisation des eaux. / The purpose of my research is the myth of Danaïdes, women in the first wedding night have killed their husbands, son of Aegyptus. Why Danaïdes are murderers?According to the Argive mythology Danaïdes have killed their husbands for dynastic reasons, but Aeschylus Suppliant’s show that they have killed to escape the excesses and violence of their suitors. I have already studied this myth to race my first doctorate at the University of Urbino. Gold, with the University of Trento and Lille I want to pursue, based on testimony Aristophane, who wrote a comedy entitled Danaïdes to follow the tragedy Theodectes’s Lyncée, author lived in the fourth century BC. evidence they are fragmentary: we have only a few lines to Aristophane, the only summary for Theodectes. All this shows the great vitality of this myth, but the direct tradition makes us get too little! Other times, the Danaids became the subject of a proverb related to water. This aspect is very keen in the kind of parémiographie where the heroines are in hell: they're going to spill the water in a jar pierced with a small strainer, to demonstrate the futility of their travail. How the heroines are they finished in hell? Greek literary text which told this story? No evidence in respect of, but we know that the Greek proverbs often have a literary diversion. Τherefore is it possible that she was either lost the source for this story room? Μy research should investigate whether such a popular proverb or literary origin. We will say that there is another series of proverbs related to this myth Danaïdes, especially that tell the plight of Egyptian and are very ancient. In the first half of the fifth century they already have their canonical formulation, demonstration of their antiquity. Αἰγύπτου γάμος and Λέρνη κακῶν are, with respect, meaningful: the Greek, in utter such proverbs, want to denote evils and misfortunes endless.
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Ariane, vision parlante ? : l’ekphrasis illusionniste chez Catulle et les épigrammatistes hellénistiques / Ariadne, a speaking vision? : illusionist ekphraseis in Catullus and Hellenistic epigramsIff-Noël, Flora 04 July 2019 (has links)
Catulle, dans le poème 64, invente une ekphrasis d’un nouveau genre : au lieu de décrire une œuvre d’art dans sa matérialité pour la mettre sous les yeux des lecteurs selon la tradition rhétorique, il fait parler son personnage principal, Ariane. En quoi la figure d’Ariane a-t-elle permis à Catulle d’entériner une évolution de l’ekphrasis entamée par la littérature hellénistique, à savoir la focalisation non sur la matérialité de l’objet, mais sur son sens, une réflexion sur les liens entre vision et diction ? Il convient d’éclairer ce poème majeur de la littérature latine en le réintégrant, d’une part, aux multiples représentations figurées d’Ariane dans l’Antiquité et, d’autre part, à la lignée des ekphraseis précédentes, concept entendu au sens de « texte consacré à une œuvre d’art » pour inclure descriptions mais aussi narrations ou courts dialogues comme ceux des épigrammes ecphrastiques. En particulier, la prise de parole de l’objet d’art se révèle un topos épigrammatique hellénistique qui nécessite une étude systématique. Ce motif, baptisé topos de l’illusionnisme de l’art, mesure la qualité d’une œuvre d’art à sa capacité à sembler sur le point de parler, se mouvoir ou prendre vie. La typologie de ce topos met en évidence l’évolution de l’esthétique et de la relation entre poésie et arts figurés. Le poème 64 de Catulle se révèle alors reprendre ce topos – comme de nombreux textes après lui – pour constituer une surenchère illusionniste dans l’ekphrasis où l’œuvre d’art prend vie. La poétique de Catulle trouve un éclairage nouveau qui permet de mieux tracer la réception de l’esthétique alexandrine à Rome et l’influence de Catulle sur les poètes latins postérieurs. / This interdisciplinary dissertation uses text and image studies, intertextuality and metapoetics to analyze the relationships between vision and diction in ekphraseis understood as texts devoted to works of art, and particularly in Catullus’s canonical poem 64. Poem 64 has puzzled many critics by its “disobedient ekphrasis” of a coverlet: not only does it scarcely describe its subject, but it turns into a long monologue by Ariadne, the main figure woven into the coverlet. I argue that, far from disregarding the coverlet, Catullus elaborates on a topos of Hellenistic ekphrastic epigrams that measures an artwork’s value by its illusionist capacity to “seem about to speak” and “come to life”. My extensive classification of the epigrammatic variants of this topos reveals its presence in Catullus through specific keywords. Ariadne’s representation on the coverlet is so lifelike that it starts to speak. Instead of following the critical tradition which considers Ariadne’s speech as another instance of epic or tragic monologue, I analyze it as a major Catullan innovation, in dialogue with the aesthetic debates of his day. Bringing together Hellenistic and Roman figurative arts and literatures sheds a new light on Catullan poetics and, more generally, on the reception of Alexandrian aesthetics in Rome and on Catullus’s influence on posterior Latin poets.
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La notion de détail et ses enjeux (1830-1890)Wicky, Erika 12 1900 (has links)
Au cours du XIXe siècle, la notion de détail s’est imposée comme un outil théorique majeur pour l’appréhension des représentations visuelles. Menée à travers l’analyse de textes variés rendant compte de la réception des images dans le contexte de cas précis (exposition de peinture, inauguration d’un panorama, publication d’un ouvrage illustré, etc.), l’étude historique de la notion de détail révèle les différents préjugés et réseaux de signification qui lui étaient alors attachés. Le détail étant le produit d’un cadrage opéré par la perception visuelle, l’examen de cette notion nous renseigne non seulement sur le rapport que l’époque entretenait avec le visible, mais aussi sur la nature des liens qu’elle tissait entre la partie et le tout. Ainsi, il apparaît que le détail était propre à satisfaire les besoins d’une période associant voir et savoir et cherchant dans le contrôle du visible les moyens de maîtriser un réel en constante mutation. À ce titre, c’est sur l’argument du détail que reposait l’attribution d’une valeur scientifique, historique ou documentaire aux représentations. Toutefois, le détail devait confirmer le statut de l’ensemble dont il était tiré, car, s’il était discordant, il devenait un indice trahissant un mensonge. Pour cette raison et aussi parce le rendu détaillé dans les représentations témoignait d’une observation rigoureuse du réel et d’un travail patient de restitution, le détail était souvent investi de connotations morales reflétant les valeurs bourgeoises en train de s’imposer. Cependant, alors que le détail était censé servir une meilleure connaissance de l’ensemble, sa prolifération était redoutée, car elle faisait paradoxalement courir à la perception du tout le risque de la dislocation. De plus, dans la mesure où il relève toujours du particulier et d’une observation jugée objective, le détail était souvent perçu comme contrevenant à la valeur artistique des représentations. Ainsi, cette question s’est cristallisée dans les débats portant sur le caractère artistique de l’image photographique qui se distinguait par un rendu inédit et systématique des détails. Enfin, l’analyse de cet argument polymorphe que constitue la notion de détail au XIXe siècle fait apparaître les limites de l’engouement dont elle a fait l’objet. Étant toujours envisagé dans sa dimension figurative, comme instance iconique minimale, le détail tel qu’il était conçu à l’époque ne permettait pas de saisir le substrat matériel qui commençait à émerger dans la peinture moderne. Ainsi, jusque dans ses limites, la notion de détail révèle des enjeux majeurs de la modernité. / Over the course of the nineteenth century, the notion of detail became an established theoretical tool in the understanding of visual representations. Conducted through multiple text analyses taking into account the reception of images in specific contexts (a painting exhibition, the opening of a panorama show, the publication of an illustrated literary work), this historical study reveals the prejudices and networks of meaning attached to the notion of detail. Because detail is the product of visual perception, a study of this notion reveals not only the relationship with the visible that existed at the time, but also the nature of links between parts and the whole. Detail was essential in meeting the needs of a time that associated “seeing” with “knowing” and that attempted to find a means of controlling the ever-changing reality through the visible. As such, the attribution of scientific, historical, or documentary value relied on the argument provided by detail. Nonetheless, detail was supposed to confirm the status of the whole from which it was derived, since when these did not match, the detail became a sign of a lie. For this reason, and also because a detailed depiction signified a rigorous observation of the real conveyed through a careful reproduction, details were often imbued with moral connotations that reflected the bourgeois values of the time. However, while details were meant to help know the whole better, their proliferation was also feared, because it increased the risk of interfering with the perception of the whole. In addition, insofar as it is always derived from the specific and from an observation deemed objective, the detail is often perceived as being in conflict with the artistic value of the representation. This issue became crystallized in the debates on the artistic qualities of photography, an art form characterized by a hitherto unparalleled level of detail. In the end, the analysis of this polymorphic argument encapsulating the notion of detail in the nineteenth century reveals the limits of the infatuation of which it was the object. Previously envisioned in its figurative dimension, the detail as it was perceived at the time did not allow the capture of a material substratum, which started to emerge later with the advent of modern painting. Even in its limitations, the notion of detail reveals the principal issues of modernity. / Pour respecter les droits d'auteur, la version électronique de cette thèse a été dépouillée de ces documents visuels. La version intégrale de la thèse a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Étude comparative de la construction littéraire du personnage dans le roman grec de l'Antiquité et le roman byzantin du XIIe siècle / Comparative study of the literary construction of the character in the Ancient Greek novel and the Byzantine Novel of the 12th centuryBastick, Jérôme 04 July 2017 (has links)
La première naissance du roman de langue grecque a coïncidé avec l’avènement de l’Empire romain, dans un contexte de bouleversement des structures sociales où l’individu tendait à remplacer les valeurs collectives jusqu’alors incarnées par les grands héros épiques ou tragiques : les nombreux personnages de ce nouveau genre littéraire, soumis aux aléas de la Fortune et aux traits de l’Amour dans un monde qui les dépasse, en constituent un marqueur fort. Le récit s’organise désormais autour d’un couple de héros qui s’aiment, d’opposants qui veulent les séparer et d’adjuvants qui essaient de conjurer ceux-ci, sans compter tous les personnages secondaires. Presque disparu à partir du IVe siècle, le roman grec continue d’être lu mais sa production ne refait vraiment surface qu’au XIIe siècle, dans le contexte bien différent de la cour byzantine des Comnènes. Il s’agit alors d’œuvres écrites en langue savante par et pour une élite restreinte et lettrée. Si les topoi de l’ancien roman sont souvent repris (amour, épreuves, séparation, retrouvailles, polythéisme, etc.), des changements sont néanmoins notables sur la forme (versification) comme sur le fond (caractérisation). Les personnages, qui restent un élément constitutif du genre comme support de l’action, reflet d’un ethos, noyau de l’intrigue et vecteur de l’intérêt du lecteur dont ils sont une co-création, y sont moins nombreux mais plus approfondis, agissent moins mais parlent plus. Aussi, dans une perspective de littérature comparée, le propos de notre thèse vise à déterminer, en partant de la notion de mimésis, les procédés d’écriture onomastiques, ecphrastiques et rhétoriques mis en œuvre pour caractériser ces personnages, en tentant de dégager en quoi et pourquoi les personnages des romans byzantins correspondent ou diffèrent de leurs modèles antiques. Nous proposons enfin dans un second volume, avec les annexes et la bibliographie, une traduction des romans byzantins qui n’ont pas été récemment publiés en français. / The earliest birth of the novel in Greek language coincided with the advent of the Roman Empire, in a context of major changes in the social structures where the individual tended to replace collective values until then embodied in the great epic or tragic heroes. The numerous characters of this new literary genre, subjected to Fortune’s vicissitudes and to Eros’s arrows in a world that overwhelms them, represent a strong marker. From then on, the narrative has been organized around a couple of heroes in love, of opponents wanting to separate them and helpers trying to undermine the will of the latter, not to mention all the minor characters. The production of Greek novels sank in the 4th century, though they were still read, to only re-emerge really in the 12th century, in a very different context: the Byzantine court of the Komnenoi, under the form of literary works written in scholarly language by and for a restricted learned elite. Even if the topoi of the ancient novel are often reused (love and lost love reunions, hardships, polytheism, etc.), changes were nevertheless notable on the form (versification) as well as on the substance (characterization). The characters, who remain a constituent element of the genre as agents of the action, reflection of an ethos, core of the plot and vectors of the interest of the reader, by whom they are co-created, are fewer but deeper, they act less but speak more. Thus, from a perspective of compared literature and in the light of the notion of mimesis, our thesis aims at determining the onomastic, ekphrastic and rhetorical writing processes implemented in the crafting of these characters by trying to highlight how and why the characters of the Byzantine novels match or differ from their antique models. In a second volume, for the Byzantine novels with no recent translation into French published yet, we finally propose a personal translation, together with appendices and bibliography.
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Emil Cioran entre poésie et lucidité. Analyse de la traduction française des oeuvres roumaines de jeunesse / Emil Cioran between Poetry and Lucidity : an Analysis of the French Translations of His Youthful Writings in RomanianBlaga, Andreea Maria 15 May 2015 (has links)
Le présent travail portant sur la traduction française des œuvres roumaines d’Emil Cioran cherche à réévaluer ou à nuancer certains préjugés liés à l’écrivain ainsi qu’à la traduction littéraire. Nous entendons dépasser les généralisations réductrices, positives ou négatives, du genre : Emil Cioran, « le plus grand stylisticien du XXe siècle », Emil Cioran, l’aphoristicien ou bien l’insomniaque et le nihiliste, en analysant ponctuellement l’écriture cioranienne, notamment celle de jeunesse. Quant à la traduction, nous sommes encline à penser qu’il n’existe pas de « recette » prédéfinie applicable à chaque texte. Les traductions très différentes que nous analysons montrent que nous ne pouvons simplement pas choisir une théorie ou l’autre de la traduction et l’appliquer sans discernement et qu’en plus, ces théories, comme par exemple celle de la traduction cibliste et sourcière, de la forme ou du sens, prouvent désormais leur caractère historique. Loin de penser que la théorie et la pratique de la traduction sont deux choses séparées, nous entendons prouver que ce va-et-vient constant que nous réalisons entre théorie et pratique peut s’avérer très fructueux. L’objectif qui se dessine ainsi est double. D’une part, nous nous proposons de faire une analyse stylistique des œuvres de jeunesse d’Emil Cioran et de mettre en exergue les mutations qu’a subies l’écriture cioranienne de la période roumaine à la période française. Nous entendons montrer concrètement en quoi l’écriture a changé et comment cette analyse peut nous aider à mieux saisir l’œuvre de Cioran dans toute sa complexité et son glissement permanent. D’autre part, nous entendons faire une analyse de la traduction française des œuvres roumaines d’Emil Cioran. Cela nous donne également l’occasion d’étudier les différents facteurs influençant une traduction en accord avec une opinion, largement répandue depuis Henri Meschonnic, de l’historicité de toute traduction. Toute citation de Cioran est d’abord analysée du point de vue stylistique et toute de suite après du point de vue de la qualité de la traduction. Au niveau macroscopique, le travail est organisé en trois grandes parties. La première, « Figures typiques dans l’œuvre roumaine d’Emil Cioran », constitue une analyse des figures du discours récurrentes dans la première étape d’écriture cioranienne et de leur traduction. Ainsi allons-nous observer que la répétition joue un rôle déterminant dans la période roumaine et que la plupart des autres figures sont également sous-tendues par une forme ou autre de répétition : la paraphrase, la reformulation, la métabole, la gradation et ainsi de suite. Dans la deuxième partie, « Les images cioraniennes », nous nous intéressons à des unités de discours plus grandes, à savoir les images. Nous avançons non seulement vers l’analyse des passages plus amples, mais également vers des théories plus complexes du langage et du texte poétique. Nous dédions trois chapitres séparés à trois concepts clés pour notre analyse : l’ « image de la pensée », l’ekphrasis et la lamentation.La troisième partie, « Des images cioraniennes à l’image roumaine de Cioran », fonctionne comme une synthèse rassemblant et développant les conclusions des analyses précédentes. Loin de le situer définitivement dans la catégorie de grand « aphoristicien » (« un La Rochefoucauld du XXe siècle » « plus français que les Français » selon Pascale Casanova) ou dans celle opposée des nihilistes, cette étude s’est proposé de montrer un Cioran en quête permanente de nouvelles stratégies de compensation esthétiques aussi bien que rationnelles et cognitives et qui fournit, outre une analyse très complexe de nos émotions, une véritable étude de cas de notre manière de faire face aux affects à différents moments de notre vie. / In the present study, which analyzes the French translations of Emil Cioran’s Romanian work, we intend to reexamine and to nuance some of the most common preconceptions about both Cioran and translation. We intend to go beyond such reductive generalizations as “Emil Cioran the greatest stylistician of the 20th century”, the “Aphoristicien” or, on the contrary, “Emil Cioran the nihilist and the depressive writer”, by closely analyzing his early Romanian writing. As for the literary translation, we tend to believe that there is no perfect, predefined “recipe” that we can apply to every text. The different translations we analyze confirm that we cannot simply chose one theory or another and apply it indiscriminately; furthermore, these theories, as for example those having to do with source-oriented and target-oriented translation, now seem outmoded. Far from thinking that the theory and the practice of translation are two separate things, we consider that our study, alternating as it does between theory and practice, can prove to be very fruitful.Thus, a double-objective is taking shape. On the one hand, we plan to offer a stylistic analysis of Emil Cioran’s early works and to underline the ways in which his writing evolved between his Romanian and French periods. We intend to examine concretely what changes occurred and in what ways this analysis can help us have a better grasp of Cioran’s complex and shifting work.At the same time, we aim to do a comparative analysis of Cioran’s French translations. This gives us the opportunity to identify the factors influencing the translation process, in keeping with the widely held view associated with Henri Meschonnic, that translations age. The two goals followed simultaneously in our work are clearly visible at each level of the analysis: in the general structure of the thesis as well as in the organization of smaller divisions. Whenever we study a passage from Cioran’s work, we first examine the stylistic aspects of the original and in the next paragraph the quality of the translation. The present work is divided in three major parts. The first -- “Recurrent Figures of Speech in Emil Cioran’s Romanian Works” -- comprises a detailed analysis of the most representative figures of speech in the author’s first stage of writing and their translation. We learn from this that repetition, which plays an important role at this point in Cioran’s writing, underlies most of his other frequently used figures of speech: paraphrase, synonymy, gradation, etc. In the second part, “Cioran’s Images”, we analyze larger units of discourse. We move, not only from smaller units of discourse to larger ones, but also from simpler to more complex language and literary theories. We devote three chapters to three key concepts of our study: “thought images”, “ekphrasis” and “lamentations”. The third part, “From Cioran’s Images to Cioran’s Romanian Image”, plays the role of a synthesis that gathers and develops the conclusions of the preceding analysis. In the last chapter, we compare his Romanian and French books, and we underline the evolution of his writing, not only from the Romanian period to the French, but also from one book to another. Far from placing Emil Cioran in the category of “Aphorists” (“a twentieth-century La Rochefoucauld, more French than the French”, according to Pascale Casanova) or in the company of nihilists, this study wanted to reveal a writer who is always trying to find new compensations on the esthetic level as well as on the rational and cognitive levels and who offers, in addition to a very complex analysis of our emotions, a case study of the way we cope with different affects at different points in our life.
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L'ekphrasis dans "À la recherche du temps perdu" : "écrire, lire et voir la peinture" / The ekphrasis in 'In search of lost time' : "writing, reading and viewing painting"Gonçalves, Jediel 17 December 2016 (has links)
En intégrant la peinture dans son écriture, Proust propose un équivalent visible de l’écriture. La peinture fait sortir du livre l’image visible et la met à la portée du lecteur. Grâce à la peinture, l’écriture sort du cadre des mots pour avoir une existence visuelle. Au lieu de dire ce qu’il « voit », Proust fait voir ce qu’il dit. L’art pictural constitue ici le point de départ à un mouvement de libération de l’imagination. L’écriture trouve dans la peinture l’énergie pour de nouvelles conquêtes sur l’inédit, de même que la peinture accède à une mobilité vivante à travers l’écrit. C’est précisément dans l’animation réciproque des deux arts que se joue la relation entre littérature et peinture chez Proust : lorsque le texte-tableau cesse d’être vu, l’écrit le remet en mouvement pour restituer sa complexité. Les réflexions évoquées dans l’expérience de cette recherche auront le but de montrer comment la littérature et la peinture (se) fondent (dans) la création verbale et comment elles aboutissent à la naissance d’une image mentale qui prend la forme d’une peinture. Dans cette étude, nous cherchons à approfondir diverses formes de mise en scène de l’image littéraire, ainsi qu’à montrer le processus dialectique de différents effets, l’effet figuratif et l’effet qui « fait tableau ». / By integrating painting in his writing, Proust offers a visible equivalent of writing. The paintings bring out of the book some visible images and put them within the eyes of the reader. Through painting, writing goes beyond the ‘scope’ of words and absorbs a visual existence. Instead of saying what he “sees”, Proust prefers showing what he says.The pictorial art is here the starting point to the imagination liberation movement. Writing learns from the paintings the energy to conquer a new form, and painting can access to a vivid mobility through writing. It is precisely in these reciprocal animations between arts that Proust intends to stablish the relationship literature-painting: when the text-picture ceases to be seen, writing re-introduces it into the movement and restores its complexity.The considerations discussed during this research aim to investigate how the relationship between literature and painting is based on a verbal creation and how these arts deliver a mental image that takes the form of a painting. In this study, we seek to concentrate on various aspects of ‘staging’ of the literary image, and to investigate dialectical process of different, figurative and painting-producing effects.
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The Hat Lady EquationCapone, Lauren 16 May 2014 (has links)
The Hat Lady Equation is a collection of poems by Lauren Capone. As influences she cites Elizabeth Bishop, John Berryman, among the exquisite minutiae of day-to-day living. The poems explore works of visual art by Alberto Giacometti, James Taylor Bonds, Chris Dennis, Blaine Capone (her brother), and creatures of the natural world including fish, the rhinoceros, a lettered olive shell. . . . Lauren shows a preoccupation with disassembling through the poems whether it's her identity, art, or happenings of everyday life.
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Frames literários : a ekphrasis n'O Conquistador /Garcia, Gismara Rosane. January 2008 (has links)
Orientador: Márcia V. Zamboni Gobbi / Banca: Leila de Aguiar Costa / Banca: Sonia Helena de Oliveira Raimundo Piteri / Resumo: Esta dissertação pretende demonstrar a relação que Almeida Faria, escritor português, promove entre palavra e imagem na configuração da narrativa do romance O Conquistador (1990), em que há uma intenção comunicativa e representativa de escrita como forma de expressão do percurso histórico português. Por meio da instrumentação teórica da Ekphrasis, será analisada a relação entre o texto não-verbal das imagens que acompanham toda a trama da obra, desde a capa e nos sete capítulos - cujas composições são do artista luso Mário Botas (1953-1983) - e as descrições dessas imagens dentro da narrativa. Na observação desta relação, serão identificados processos ekphrásicos, de acordo com o entendimento moderno da sua teoria, através dos quais será demonstrado como a Ekphrasis baseia-se nas imagens não-verbais para criar outras imagens verbais a partir dessa apropriação, o que sugere estratégias representativas que compõe a relação, atribuindo à narrativa vivacidade de linguagem e, ao mesmo tempo, narratividade ao texto não-verbal, aspectos que trabalham para ampliar e plurissignificar os sentidos do texto. / Abstract: This dissertation intends to show the relation that Almeida Faria, Portuguese writer, promotes between word and picture in the organization of the narrative of the novel O Conquistador (1990), in which there is a communicative and representative intention of writing as a way of expression of Portuguese historic rout. By means of theoric instrumentation of the Ekphrasis, will be analyzed the communication between non-verbal text of the pictures that follow throughout the plot of the work, from cover and through the seven chapters, which compositions belong to Portuguese artist Mário Botas (1953-1983), and the descriptions of these pictures in the narrative. In the observation of this relation will be identified ekphrastics process, according to modern understanding of his theory, which one will be shown how the Ekphrasis takes as base, the pictures to create other verbal images from these appropriations, which suggest representative strategies that compose the relation, attributing vivacity of language to the narrative and in the same time, narrative way to the non-verbal text aspects that work to broaden and give several meanings to the senses of the text. / Mestre
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Composições pictóricas na obra de Eavan Boland: paisagens interiores / Pictorial compositions in Eavan Boland work\'s: interior landscapesWolkoff, Gisele Giandoni 01 October 2008 (has links)
Ao apresentar criticamente ao público de língua portuguesa a obra da escritora irlandesa contemporânea Eavan Boland, por meio de uma seleção poética traduzida, que privilegia a visualidade e a ekphrase, este trabalho tece uma leitura intermediática (artes visuais e literárias) e verifica os efeitos de sentido da intermedialidade na construção do lirismo poético. Pressupondose a inevitável incomunicabilidade da linguagem, esta tese examina a intermedialidade, presente no processo de escrita entre as fronteiras do nacional e do cosmopolita e, sobretudo, do privado ao público e deste àquele, enquanto um recurso artístico, característico da pluralidade identitária da poesia, capaz de alcançar graus de comunicabilidade mais amplos, ou seja, menos deficitários. Por fim, a seleção de poemas aqui recolhidos traça o percurso íntimo da produção artística de Eavan Boland, momento em que os graus de articulação lingüística (seja por meio visual, verbal ou intermediático) assistem a uma suspensão de sua incomunicabilidade, e conseguem atingir esferas mais densas de sucesso comunicativo, fazendo vir à tona a natureza lírica da escrita: os movimentos concomitantes entre as esferas pública e privada referem-se à busca da interioridade, da subjetividade do eu-lírico, o auto-retrato da poetisa. Portanto, a partir do exercício interpretativo das traduções poéticas, bem como do estudo da intermedialidade, lê-se aqui a ekphrase como recurso poético na obra de Eavan Boland, capaz de metonimizar o transitar da voz poética na tradição irlandesa a partir de onde a poetisa fala, a nação irlandesa e a ruptura com essa tradição, a busca ao encontro do feminino, da voz da mulher e, acima de tudo, da voz poética enunciadora do fluxo comunicativo. / While presenting the work of the Irish, contemporary writer Eavan Boland to the public of Portuguese readers, by means of a poetic selection that privileges visuality and ekphrasis, this thesis establishes an intermediatic reading (visual and literary arts) and verifies intermediality´s effects of meaning in the construction of poetic lyricism. While presupposing language´s inevitable incommunicability, this thesis bears witness to the intermediality present in the process of writing in the frontiers of the national and the cosmopolitan and, above all, of the private and public and vice-versa, as an artistic tool, characteristic of poetry´s plural identity, which is capable of reaching broader, less deficient levels of communicability. Ultimately, the selection of poems here presented heeds to the intimate trajectory of Eavan Boland´s artistic production, which reveals levels of linguistic articulation (being them visual, verbal or intermediatic) that suspend its incommunicability and, then, are able to reach deeper spheres of communicative success, as it brings up the lyric nature of writing. The movements that go from the public to the private spheres of subjectivity refer to the search for interiority, for the self, the self-portrait in poetry. Therefore, from the interpretative exercise of the poetic translations, as well as from the study of intermediality, ekphrasis is here read as a poetic tool in the work of Eavan Boland, metonimic of the poetic voice´s transit within the Irish tradition, from where the poet speaks, the Irish nation and the rupture with such tradition, in search of the encounter with the Female, the woman´s voice and, above all, the poetic voice as enunciator of the communicative flow.
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