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La critique littéraire d’Alfred Jarry à La Revue blanche : édition critique et commentée / The litterary criticism of Alfred Jarry in La Revue blanche : Critical and commented edition

Gosztola, Matthieu 12 October 2012 (has links)
Jarry semble avoir totalement abandonné les complications stylistiques qui caractérisaient ses premiers textes lorsqu’il fait œuvre de critique littéraire à la Revue blanche. En réalité, l’auteur de Messaline continue, mais de façon extrêmement sous-jacente, à pratiquer une forme d’obscurité, elle paradoxale, dans le sens où elle est inapparente, et qui se traduit par le développement constant d’une esthétique du raccourci et par un apparent retrait de sa présence de critique jusque dans l’acte même du compte rendu, Jarry donnant toute sa place au texte commente, en taisant cette façon qu’il a, incessamment, de le citer. Ainsi, ce travail est conduit d’une part par notre souci de faire affleurer la façon dont se fait jour l’esthétique du raccourci (Jarry procède par synthèses incessantes qui, à force d’affirmation, en deviennent soit obscures soit insaisissables) au sein de ces textes apparemment alimentaires que sont les critiques littéraires de Jarry, l’auteur du Surmâle présentant de véritables concrétions de sens, en lien avec la notion d’érudition, dans des domaines extrêmement divers. D’autre part, notre travail vise à montrer comment se fait jour chez Jarry le détournement de l’usage habituel de la citation, qui porte en creux une critique corrosive du statut de critique, l’auteur de la chandelle verte devenant un critique qui ne s’exprime le plus souvent que suivant l’absence totale de propos critique – puisque lorsqu’il s’agit d’énoncer des « jugements », c’est en fait pour continuer de tisser une filiation avec une communauté d’auteurs desquels il se sent proche et ainsi, principalement, avec le lieu du Mercure de France. / Jarry seems to have completely abandoned the learned syntaxic and lexical complications which characterized his first texts when he worked as a literary critic in la revue blanche. in fact, the author of messaline keeps exerting, but in an extremely underlying way, a kind of obscurity. that obscurity is paradoxical, in the sense that it is not apparent and that it ultimately results in the abiding development of an aesthetic of the abridged, and in an apparent setting back of his presence of critic, even in the very act of making reports. jarry gives all the importance to the commented text, hushing up the way he has to quote it, incessantly. thus, this work is led, on the one hand, by our concern of revealing the way the aesthetic of the abridged appears – jarry proceeds by ceaseless syntheses, which, by dint of being asserted, become either obscure or elusive – in those litterary criticisms which seem to be bread and butter work, because the author of le surmâle presents in them real concretions of sense, in connection with the notion of erudition, in extremely diverse fields. on the other hand, our work aims at showing how jarry diverts the usual use of the quotation – that carries a corrosive criticism of the status of critic – the author of la chandelle verte becoming a critic who expresses himself mostly according to the total absence of critical words, because when it is a question of expressing "judgments", this is in fact to continue to weave a filiation with an authors' community of which he feels close to, and thus, mainly, with the place of le mercure de france.
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"Uma trajetória da mulher: desejo infinito" / Une Trajectoire de la Femme : Désir Infini

Kuntz, Maria Cristina Vianna 10 November 2005 (has links)
O presente estudo propõe-se ao exame de quatro romances de Margiuerite Duras: Moderato Cantabile (1958), Le Ravissement de Lol V.Stein (1964), Le Vice-Consul (1965) e L'Amour (1971). O primeiro marca uma nova forma de expressão na obra da autora; os demais fazem parte do chamado "Ciclo da Índia" ou "Ciclo de Lol". A seqüência desses romances apresenta uma trajetória da mulher na mundividência de Duras. Ao mesmo tempo, verifica-se uma transformação em sua escrita rumo à fragmentação e à rarefação, rumo a um "silêncio eloqüente". A estrutura das narrativas especulares em Moderato Cantabile e em Le Vice-Consul foi fundamental para atingir-se a abrangência da significação dos romances. Em Le Ravissement de Lol V. Steine e L'amour, o exame da "intertextualité autarcique" ou "autotextualité" levou-nos a um aprofundamento "en abyme" da significância dos romances. A transmigração dos personagens nesse "Ciclo de Lol" contribui para estabelecer um elo entre as diversas obras da autora, bem como adentrar em seu mundo ficcional. Revela-se, pois, a elaboração do "desejo infinito" da escritora. O estudo dos Espaços desses romances mostrou-se de grande importância uma vez que correspondem aos percursos das personagens, às respectivas estruturas dos textos e seus significados. Na segunda parte do trabalho, observou-se "a palavra sob o véu do silêncio". A partir de Moderato Cantabile, verifica-se a primazia da escrita e do poético em detrimento da intriga; nos romances do Ciclo de Lol, intensifica-se esse processo até chegar-se ao clímax da rarefação da escrita em L'Amour. Nosso trabalho focaliza, portanto, o estudo de alguns aspectos estruturais e ficcionais dos romances. Deste modo, revelam-se as personagens que, "en abyme" aprofundam o significado da obra da autora. A trajetória da mulher, nesses romances, coincide com a trajetória da escrita da autora rumo ao "desejo infinito". / Cette étude se propose à l'analyse de quatre romans de Marguerite Duras: Moderato Cantabile(1958), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Le Vice-Consul (1965) et L'Amour (1971). Le premier marque une nouvelle forme d'expression dans l'oeuvre de l'auteur et les autres font partie de ce qu'on appelle le "Cycle de L'Inde" ou "Cycle de Lol". La séquence de ces romans présente une trajectoire de la femme dans l'oeuvre de de Duras. En même temps, on voit que cette écriture va vers la fragmentation et la raréfaction du texte, vers un "silence éloquent". La structure des récits spéculaires dans Moderato Cantabile et Le Vice-Consul s'est montré fondamentale pour atteindre l'étendue de la signification des romans. Dans Le Ravissement de Lol V. Stein et L'Amour, l'examen de "l'intertextualité autarcique" ou "l'autotextualité" nous a conduit vers un approfondissement "en abyme" de la signifiance de ces romans. La transmigration des personnages dans "Le Cycle de Lol" a contribué à l'établissement d'un lien entre les oeuvres de l'auteur; d'autre part, on a pu arriver à son monde fictionnel. Par cette analyse, on dirait que s'est révélé le désir de Duras : "le désir infini" d'écrire. L'étude des Espaces de ces romans a été très importante puisqu'elle correspond aux parcours des personnages, ainsi qu'aux rspectives structures de textes et leurs signifiés. Dans la deuxième partie du travail, on a observé "la parole sous le voile du silence". Moderato Cantabile inaugure le primat de l'écrit et du poétique au détriment de l'intrigue; à partir des romans du "Cycle de Lol", Marguerite Duras intensifie son travail d'écriture jusqu'à ce qu'elle arrive au comble de la raréfaction de l'écrit dans L'Amour. Donc notre travail met en lumière l'étude de certains aspects structurels et fictionnels des romans. De cette manière, se sont révélés les personnages "en abyme", qui donnent une signification plus profonde à l'oeuvre. Dans ces romans, la trajectoire de la femme coincide avec le trajectoire de l'écrivain vers l'infini.
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L'écriture de la honte chez Violette Leduc et Annie Ernaux

Collette, Frédérique 07 1900 (has links)
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Mages, alchimistes et charlatans dans la littérature de la Renaissance / Wizards, charlatans and alchemists in the Renaissance literature / Maghi, alchimisti e ciarlatani nella letteratura e nella cultura del Cinquecento

Leta, Matteo 28 June 2019 (has links)
La figure du mage charlatan et imposteur constitue, dans la littérature du XVIe siècle, un topos qui reflète la confiance communément accordée à la magie et aux arts hermétiques. Il s'agit d'un personnage novateur, qui apparaît à un siècle où la lutte contre les pratiques magiques se fait progressivement plus intense. Le but de cette recherche est d'analyser les personnages magiques dans différents genres littéraires comme les nouvelles et les comédies, en se concentrant sur la caractérisation linguistique, sur la description du charlatan et de ses complices et les lieux dans lesquels apparaissent le plus fréquemment les imposteurs. En outre, une comparaison est effectuée avec la littérature magique et juridique du XVIe siècle, afin de reconstruire le climat culturel dans lequel les textes étaient produits et diffusés. La représentation du mage-charlatan subit les fréquentes ingérences du pouvoir politique, inquiet du fait qu'une nouvelle hérésie puisse compromettre le fragile équilibre social. Les procès intentés contre les acteurs, dont les pièces vont au-delà du canevas fait de dérision et de moquerie à l'encontre du nécromancien, semblent témoigner de la conviction, enracinée dans le monde intellectuel du XVIe siècle, que les arts hermétiques pourraient nuire aux coutumes des hommes. Cette recherche se propose de trouver des textes littéraires où apparaît la figure du mage escroc et de montrer la précarité de la division entre charlatans et sorciers dans la littérature de l'époque. / The character of the charlatan and impostor magician constitutes in the Renaissance a tòpos who reflects the commonly granted trust to the magic and to the hermetic arts. It deals with an innovative personage, who appears in a century when the struggle against the magician practices was becoming progressively more intense. The aim of this research is the analysis of the personages who represent the magician and the charlatan, focusing on the linguistic and psychological characterisation of the « cerretano » and of his victims. Moreover, a comparison is carried out with the magic and judicial literature of the 16th century in order to reconstruct the cultural atmosphere in which the texts were composed and diffused. The representation of the magician-charlatan was influenced by the usual interferences of political power, worried for the social dangers of a new heresy. In fact, the trials of the actors, whose pieces went beyond the canvas made by derision and mockery of the necromantic, would seem to testify the conviction whereby the hermetic arts could damage the morals. This research aims to find some literary texts where there is the character of the swindler magician and to show the fragility of the division between charlatans and sorcerers in the Renaissance literature.
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Du jugement éthique et esthétique dans «Les misérables de M. V. Hugo» de Barbey d'Aurevilly

C. Bergeron, Fabrice 04 1900 (has links)
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Poétique de la domestique en France et au Río de la Plata, de 1850 à nos jours / Poetics of the housemaid in France and the Río de la Plata from 1850 to the present

Campanella Casas, Lucia 01 October 2016 (has links)
La recherche se focalise sur l’étude d’un corpus composé d’œuvres littéraires françaises et de la région du Río de la Plata (Amérique du Sud), qui vont de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à 2015. L’étude s’appuie aussi sur l’analyse d’images iconographiques, pour analyser l’image du personnage de l’employée domestique qui se dégage dans la convergence entre la littérature et les arts plastiques. Dans une perspective comparatiste, le travail explore les formes de la représentation de cette figure d’un point de vue stylistique, thématique et politique. Les contiguïtés entre les deux corpus nationaux montrent non seulement l’existence d’une dynamique d’échanges entre le Río de la Plata et la France en ce qui concerne les débats esthétiques et politiques, mais aussi l’existence d’un partage du sensible commun. L’étude établit une périodisation des modes de représentation du personnage, depuis son accès au rôle principal, à travers l’analyse de la construction littéraire de sa voix, de son parcours de vie, de son intimité et du regard qu’il porte sur le monde. Cette recherche se fonde sur la conviction que la domesticité est un fait social total, dont l’analyse mène à une radicale interrogation ontologique. Cela marque de son empreinte le personnage et les rapports qui se tissent autour de lui et résulte dans sa puissance politique, dont les auteurs se sont emparés. Finalement, et suivant une tradition d’études qui se font sur la longue durée et en prenant compte d’une certaine « transnationalisation » de la figure, nous entendons encourager l’étude de la domestique dans le domaine de la littérature comparée. / This research focuses on the study of a corpus composed of French literary works, as well as those from the Latin American region of Río de la Plata, ranging from the mid-nineteenth century to the year 2015. The study is also based on the analysis of some iconographic images, in order to analyse the image of the housemaid’s character that emerges in the convergence between literature and visual arts. From a comparative perspective, the work explores the forms which represent this figure from a stylistic, thematic and political point of view. Adjacencies between the two national corpora show not only the existence of exchanges between the Río de la Plata and France regarding the aesthetic and political debate, but also the existence of a common distribution of the sensible. The study establishes a periodization of the character representation modes, from the character’s access to the main role, through to the analysis of the literary construction of her voice, her course of life, her intimacy and the view she has of the world. This research is based on the belief that domestic service is a total social fact, whose analysis leads to “a radical ontological questioning”. This leaves a mark on the character and on the plot that develops around her. As a result, the authors capture an image of political power. Following on from a tradition of studies that are made in the long term and also taking into account a certain "trans-nationalisation" of the character, we intend to promote the study of housemaids and domestic service in the field of comparative literature.
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La polyphonie dans l'oeuvre de Camus : de l'unité ontologique à la fracture discursive

Arnaud-Gomez, Sylvie 09 October 2008 (has links) (PDF)
D'une confidence fortuite à la polyphonie bakhtinienne<br /><br />L'origine de ce projet de thèse est une histoire familiale. J'étais étudiante en lettres lorsque ma mère, au détour d'une conversation, me confie que Camus a écrit sur mon grand-père et qu'on peut trouver ces documents dans les Cahiers Albert Camus. Je m'étonne et prends connaissance du détail de l'affaire. Mon grand-père est le magasinier Mas emprisonné aux côtés d'Hodent, entraîné dans une fausse accusation de malversation et de spéculation par ceux-là mêmes qui agissaient dans la seule finalité de leur profit personnel en modifiant à leur guise le prix du blé fixé par des amendements du Front Populaire. L'intervention de Camus, jeune journaliste à Alger Républicain, permet d'éviter l'erreur judiciaire. Une série de quinze articles est consacrée à ce procès répertorié sous le nom d'« affaire Hodent ». <br />Je suis le procès en entendant les voix des accusés, celle du procureur, celles des avocats, des témoins cités à la barre et celle de Camus, jeune journaliste passionné et investi dans la recherche de la vérité. Et, dans ce foisonnement, je m'interroge sur le pouvoir de la parole, sur la polysémie du langage, ses zones d'ombre, sur les ambivalences des hommes, sur la foi erronée en une vérité unique. D'où parle-t-on ? À qui les discours s'adressent-ils ? Quelle croyance obsolète supposent-ils dans l'unité du sujet parlant et dans la capacité du langage à restituer une unité originelle ? Je relis Bakhtine. J'explore l'ouvrage de Dunwoodie qui met en parallèle Camus et Dostoïevski. Je découvre les influences, les intertextualités. Ma recherche s'oriente alors vers la polyphonie, vers une réflexion sur le rapport de l'homme au langage, à l'unité, à la vérité. Le procès d'Hodent m'y a conduit.<br />J'entre dans l'ère du soupçon qui est la marque du XXe siècle. Je lis avec passion L'Anneau de Clarisse de Magris qui retrace les grandes étapes du désenchantement du monde lié à la mort de Dieu. Nietzsche prend alors toute la place. Il est au centre névralgique de cette explosion à la fois jubilatoire et dysphorique. La foi dans l'unité du sujet n'est plus. L'homme est multiple. Il est une myriade d'éclats, il est bigarrures et paradoxes dans un monde marqué par la perte des repères.<br /><br />Une voix dans le fracas du monde <br /><br />Camus s'efforce de faire entendre sa voix dans le fracas du monde et dans la multitude des voix d'autrui, voix des habitants de Belcourt, voix silencieuse de la mère, voix autoritaire de la grand-mère, voix des maîtres qui guident l'enfant, voix des premiers romanciers lus avec émotion et éblouissement, voix des « grands auteurs », des Classiques, voix de la Grèce antique et de la Rome latine, voix des philosophes de l'ère chrétienne, voix du messie qui crie sa déréliction et sa souffrance de l'incarnation, voix des penseurs solitaires, des créateurs de concepts, voix des comédiens sur les planches, des amis chaleureux, des femmes aimées, de celles qui ont trahi, de celles qu'il a trompées pour dire ailleurs d'autres mots, se nourrir d'autres murmures, voix des orateurs aux tribunes de l'actualité, voix des maîtres à penser, des moralisateurs, voix des traîtres, voix des lâches, voix qui se sont tues à jamais sous les fusillades aveugles qui fauchent sans pitié la jeunesse, la bravoure. Camus reste vivant après le cataclysme de la guerre, heureux et honteux, n'ayant plus alors que le témoignage comme seule justification. Les voix des morts résonnent dans le silence bruyant de la Libération et la voix de la vengeance est impérieuse avant de s'adoucir dans l'évidence du pardon et de l'oubli. Il est un homme labyrinthique qui façonne une œuvre en costume d'Arlequin. Il est un pantin tournoyant dans les orages du siècle, restituant, jusqu'au mutisme, les clameurs du siècle. Mais il est aussi un artiste qui ne renonce jamais totalement à l'exigence d'une voix personnelle, d'une voix du secret de l'intime, de l'opacité lumineuse du renoncement aux autres et de l'acceptation de soi comme condition de la création. <br />Voilà posée la tension camusienne entre le désir d'unité et d'harmonie, la course folle vers la fusion avec le monde, l'ardeur consacrée à rétablir la paix entre les peuples, le respect et la reconnaissance d'autrui dans son altérité et dans sa mêmeté d'une part, et d'autre part, la lucidité parfois effarée face à l'éclatement de l'être, à la victoire de la confusion et du désordre, au règne du paradoxe, de l'aporie, de la guerre. L'élan enthousiaste ou désespéré vers le désir d'harmonie s'incarne dans le choix d'être un écrivain et de porter, par les mots agencés, l'unité de l'homme et du monde. L'écriture tente de lutter contre l'éclatement, la fragmentation, la diversité. Mais les mots jaillissent et restituent le désordre, la confusion, la complexité de l'homme. L'écrivain fait l'expérience dysphorique et vivifiante, jubilatoire et angoissante de la polyphonie. Par qui suis-je habité quand je parle ? C'est la question que chaque « sujet parlant » ne peut manquer de se poser à la suite de Bakhtine ou de Ducrot. Quels échos résonnent dans une voix, quels dédoublements en abyme habitent l'auteur qui prend la plume ? Quel chemin peut conduire l'individu vers la singularité authentique dans le fracas assourdissant des voix d'autrui qui se mêlent et s'emmêlent? L'uni et l'unique ne sont-ils que des leurres, des fantômes aveuglés par l'orgueil et l'outrecuidance ? Comment livrer l'intime sans impudeur ? Comment être à la fois héraut de son temps, chantre de la justice et « politiquement et affectivement incorrect » ?<br />Faut-il chercher un fil conducteur ? Y a-t-il un fil d'Ariane menant à une vérité ultime ? Il ne semble pas que Camus se soit jamais imposé cette contrainte. La lecture des Carnets témoigne, malgré l'évolution programmatique annoncée très tôt par l'auteur, d'une œuvre qui avance au gré des lectures et des événements et restitue une pensée vibrante, frémissante, curieuse et avide, toujours en mouvement, toujours à l'affût d'une nouvelle rencontre, d'un nouvel éblouissement, toujours à l'écoute de cette palpitation intérieure que ne fait pas taire la clameur du monde. Ce paradoxe tensionnel et fécond de l'unité ontologique et de la fracture discursive se retrouve dans les différentes dimensions de l'œuvre camusienne, dans le rapport à l'histoire de son temps, dans le désir du chant de l'intime, dans la volonté de restituer l'authenticité de l'homme dans ce temps qui est le sien, sur cette terre qu'il a voulue sienne. <br />Pour, à l'instar de Camus, ne renoncer à rien, pour réunir tous les paradoxes, pour faire entendre la multitude des voix, le foisonnement des œuvres, j'ai choisi de placer mon parcours sous l'œil attentif et bienveillant de trois figures tutélaires. J'ose espérer que Camus aurait emprunté, non sans déplaisir, cette route que j'espère inexplorée, qui n'exclut pas les incursions inattendues, les chemins de traverse, les explorations imprévues. <br /><br />Salomon, constructeur du Temple<br /><br />Ce personnage biblique recèle en lui les ambitions de l'homme présent dans sa cité, acteur de son destin et de celui de ses compagnons. Il est le roi d'une justice immanente, inscrite à hauteur d'homme, évidente car elle sollicite la vérité du cœur. Il est un roi de sagesse qui règne dans un temps de paix. Mais on lui attribue également L'Ecclésiaste qui oriente sa pensée vers une philosophie liée au temps présent et à la perception aiguë de la précarité. L'ambivalence non contradictoire entre le temps de l'action et l'évidence de la nécessité de construire d'une part et d'autre part la conscience d'un absurde lié à la fugacité de la vie rend compte de la tension de l'œuvre de Camus où le désenchantement n'entraîne pas la désespérance. La figure de Salomon permet d'envisager les engagements politiques de Camus, d'observer comment il a contribué à maintenir debout les fondations de notre civilisation occidentale mise à mal par la fureur des hommes et la violence des guerres.<br />Je distingue trois temps dans cette dimension de l'œuvre. Le premier temps est un temps de l'engagement dichotomique. Il permet l'émergence d'une poétique de l'innocence. Camus a la volonté d'édifier un monde équitable. Il dénonce les injustices dans son reportage sur la Kabylie. Il fustige les excès d'une Droite sûre de ses droits en choisissant le ton acerbe du satiriste. Le verbe engagé prend place sur les planches, trouvant là une autre tribune pour énoncer son désir d'un monde de justice et dénoncer les vilenies des hommes et des régimes, des partis, des gouvernements. Il dénonce les tyrannies dans des adaptations théâtrales – Malraux, Gorki – ou dans des créations collectives – Révolte dans les Asturies. <br />Plus tard – c'est le deuxième temps, le temps de la parole héroïque – il s'engage avec Pia dans la grande aventure de Combat. Sa parole est édifiante. Il fait entendre la voix de l'honneur, en appelle à la justice des nations. Il dénonce les hypocrisies face à l'Espagne franquiste et défend la République en exil. Il s'afflige du silence des Occidentaux devant la dictature. Il en appelle au patriotisme dans ses éditoriaux de Combat. Il s'engage contre l'invasion soviétique en Hongrie. Il poursuit son engagement journalistique et met en place un théâtre engagé, en Algérie, avec des moyens de fortune, puis à Paris dans un moment de sa carrière où il a gagné, par ses romans, ses essais et sa présence à la tribune des journaux, une vraie notoriété. <br />Puis vient le temps du doute et du désenchantement. Camus se trouve dans la nécessité du silence et d'un retour sur soi. Il s'isole et se marginalise. Il fait l'expérience des limites de l'efficacité du discours. Il adapte les Possédés de Dostoïevski. Cette œuvre magistrale et complexe est le miroir des paradoxes contemporains et d'un climat délétère de manœuvres et de suspicions, de mensonges et d'hypocrisies. Ses dernières interventions journalistiques, obtenues par l'habileté et l'opiniâtreté de Jean-Jacques Servan-Schreiber et la médiation de Jean Daniel, témoignent d'un accroissement du doute et du désenchantement et cultivent l'art du décalage, de la marge, de l'inattendu. Camus déconcerte. On ne le comprend plus. <br /><br />Orphée, poète de l'absence<br /><br />Orphée chante la perte de l'être aimé et charme tous les êtres vivants. C'est la voix singulière de l'homme qui se fait entendre ici. Non plus celle qui s'offre à la communauté mais celle qui s'octroie le droit à la singularité. Camus laisse vibrer la corde sensible du lyrisme, il s'autorise le désir d'harmonie et de fusion au sein d'une nature flamboyante et généreuse, pleine de promesses. Il révèle la fascination féconde pour la tension nietzschéenne entre Apollon et Dionysos et l'exploration d'une forme nouvelle de poésie au plus près de l'homme. La lecture du Nietzsche de La Naissance de la Tragédie lui permet de comprendre la tension féconde entre le beau figé, hiératique, éternel et l'éclatante fulgurance d'une vie qui ne se saisit que dans l'éclair, le fugace, le transitoire, le désordre, la folie. L'antique alliance de l'apollinien et du dionysiaque a permis l'émergence de la tragédie. Cette lucidité ne laisse guère en repos. Elle est exigence de tous les instants et ne cesse de contraindre le sujet à s'interroger sur sa place dans le monde, sur l'origine de la parole, sur l'identité de celui qui parle et sur la coïncidence entre ce qui est senti, ce qui est pensé et ce qui est dit. À moins que le verbe n'ait valeur d'authenticité du fait même qu'il est proféré, sorti de soi. Ces questions hantent Camus qui s'interroge au cœur même de son œuvre, qui fait de ce questionnement une matière poétique. Il s'interroge également, sans être le seul dans ce siècle de guerres, d'hégémonies destructrices et de génocides, dans ce monde où la bravoure cède le pas à la lâcheté et à l'hypocrisie, sur la pertinence d'une parole poétique. Les poètes de ce milieu du XXe siècle, Jabès, Jaccottet, Bonnefoy, Char bien sûr, l'ami intime, n'ont pas éludé l'horreur de leur temps. Au contraire, ils l'ont regardée avec la lucidité des artistes et l'ont inscrite au cœur même de leur œuvre sans renoncer pour autant au réel de la beauté.<br /> Camus poursuit les mêmes exigences que ses contemporains sur une voie qui est la sienne, sur une route où il va, solitaire, sombre et solaire, à la croisée des chemins, dans le clair-obscur des cultures qui se côtoient sans se comprendre. Ces exigences multiples ne sont pas aporétiques. Je les explore en écoutant le son envoûtant de la flûte de Dionysos. C'est une musique de l'insoumission, une musique non régie par le logos. Elle s'approche du mystère des origines et de l'effroi de la mort, elle est au plus près des pulsations intimes, du sang qui bat dans les tempes quand il fait trop chaud ou que l'émotion est trop intense. Elle nous fait entendre l'aulos de la Grèce antique. Elle est l'accord mineur, la gamme de l'être mi-homme, mi-dieu, du satyre, de Pan. Mais ce souffle ne saurait exister sans l'intervention d'Apollon. L'homme jaillit de l'informel dionysiaque. Il devient un individu. Il se saisit du logos. Il chante la beauté du monde accompagné du son mélodieux de sa lyre. L'instrument à cordes remplace l'instrument à vent. La gamme en accord majeur impose sa puissance et son unité harmonieuse. Le poète est alors celui qui cherche la vérité et la beauté, l'équilibre et la vérité. Il est celui qui poursuit l'éternité dans le chant de l'Un retrouvé. Dionysos et Apollon s'équilibrent, ou plus exactement s'offrent l'un à l'autre le pouvoir d'exister. J'ai ajouté un dernier chant, un peu inattendu à ces deux accords premiers, le mineur et le majeur, celui que produit l'arc d'Ulysse alors même que le héros retrouve son arme et se venge des prétendants indignes. Ulysse est présent dans l'œuvre de Camus. Il est l'homme du nostos, l'homme de la nostalgie et de l'exil. Il est celui qui ne renonce jamais. Il est ce héros à la fois brave et faible, invincible et vulnérable, fidèle et infidèle. Il est celui qui a renoncé à l'immortalité que lui offrait Calypso pour retrouver sa femme, son fils, son royaume. Il fait le choix de la précarité. Il est un homme. Il est, dans la métaphore musicale, l'accord dissonant dont parle Clément Rosset, cet accord qui, au contact de l'accord parfait, permet la fugace révélation de l'harmonie perdue. <br /><br />Adam, le premier homme. <br /><br />Placé sous le signe d'une temporalité inexorable, il est l'homme de la faute originelle, le père de Caïn, le premier meurtrier, le premier errant. Il rappelle le poids du réel et de l'irrémédiable. Le roman apparaît comme le domaine privilégié pour l'expression de la faute. L'ontologique s'inscrit dans le temporel, le précaire, l'incertain. Je retrouve le même cheminement qui conduit de l'innocence à l'édification et au désenchantement – c'est le parcours que j'ai suivi sous l'égide de Salomon. Je retrouve le désordre fusionnel dionysiaque qui prend ici la forme de la carnavalisation bakthinienne, le goût de l'unité dans la tentation épique, et le désir intact de se maintenir au plus près de l'humaine condition. Les tensions sont les mêmes et s'entrecroisent. L'art du roman inscrit l'homme dans un temps linéaire. Ce temps, dans notre tradition judéo-chrétienne, commence avec la faute originelle qui conduit Dieu à chasser Adam et Ève du paradis où le temps ni la mort n'existent. <br />La matière fictionnelle peut être un succédané à l'effroi face à la mort et à la culpabilité. Le jeune Camus est d'abord tenté par une forme d'idéalisme. Ses œuvres de jeunesse, influencées par Bergson et Nietzsche, sont teintées de symbolisme métaphysique, d'idéalisme et d'onirisme. Mais, peu à peu, les voix des habitants de Belcourt s'imposent et trouvent un écho plus puissant. L'écriture s'allège. La phrase se densifie en même temps qu'elle accède à une plus grande simplicité. La banalité du quotidien devient la matière première de l'œuvre fictionnelle. Le fait divers devient source de l'inspiration. La création se déploie dans l'ordinaire et délaisse les marges oniriques. Camus s'éloigne d'une conception symbolique de la littérature et d'une approche rousseauiste de l'homme. En réalité, ce parcours n'est pas chronologique. Camus aborde la question du mal dès ses premières œuvres. Dans son Mémoire sur Plotin et saint Augustin, il examine la conception du mal chez les agnostiques puis exprime pour la première fois l'intérêt qu'il porte au christianisme qui est la religion de la souffrance et de la mort. C'est ce moment qui cristallise un imaginaire lié à la souffrance, au sang mais aussi à l'abandon.Une remise en question de la notion du souverain Bien kantien entraîne Camus sur les chemins périlleux de l'exploration des zones obscures, des morts éthiquement inacceptables comme celles des enfants. Il est l'auteur de La Peste mais aussi du « Renégat », de La Chute. Il est l'auteur du meurtre gratuit, de cet acte inacceptable et incompréhensible, dans La Mort heureuse et L'Étranger. Il n'élude pas les monstruosités de la guerre d'Algérie dans Le Premier homme et s'immerge dans les affres slaves, depuis sa mise en scène des Frères Karamazov dans ses jeunes années, jusqu'à celle des Possédés à la fin de sa vie. <br />Mais l'importance de Dostoïevski ne doit pas oblitérer la place capitale de Tolstoï dans la gestation de l'œuvre. La fréquence des citations de l'auteur de Guerre et Paix montre la très grande fidélité à cet autre géant de la littérature russe du XIXe siècle. Tolstoï excelle dans la représentation de l'homme dans le monde, sous son double aspect, familier et héroïque. Il recherche l'équilibre, la règle, l'intelligibilité, l'ordonnance, l'organisation, l'agencement limpide, la structure, la causalité, le déterminisme. Dostoïevski cultive le désordre, la débauche, la rupture, le bouleversement, la confusion, la violence, l'excès, l'incohérence, le trouble. Il étonne et ravit dans son exploration de l'âme humaine. Tolstoï est du côté de l'épopée, Dostoïevski se situe au cœur de la ménippée. Je trouve là une opposition fondamentale dans la genèse romanesque camusienne, un paradoxe entre l'attrait de l'ordre et du monologisme, le plaisir de la sentence, de l'axiome, le goût de la vérité et de la hauteur de vue – son versant solaire, son adret apollinien et, d'un autre côté, sa tentation du désordre fécond, de la polyphonie, son versant obscur, son ubac dionysiaque.
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La critique littéraire d'Alfred Jarry à La Revue blanche : édition critique et commentée

Gosztola, Matthieu 12 October 2012 (has links) (PDF)
Jarry semble avoir totalement abandonné les complications stylistiques qui caractérisaient ses premiers textes lorsqu'il fait œuvre de critique littéraire à la Revue blanche. En réalité, l'auteur de Messaline continue, mais de façon extrêmement sous-jacente, à pratiquer une forme d'obscurité, elle paradoxale, dans le sens où elle est inapparente, et qui se traduit par le développement constant d'une esthétique du raccourci et par un apparent retrait de sa présence de critique jusque dans l'acte même du compte rendu, Jarry donnant toute sa place au texte commente, en taisant cette façon qu'il a, incessamment, de le citer. Ainsi, ce travail est conduit d'une part par notre souci de faire affleurer la façon dont se fait jour l'esthétique du raccourci (Jarry procède par synthèses incessantes qui, à force d'affirmation, en deviennent soit obscures soit insaisissables) au sein de ces textes apparemment alimentaires que sont les critiques littéraires de Jarry, l'auteur du Surmâle présentant de véritables concrétions de sens, en lien avec la notion d'érudition, dans des domaines extrêmement divers. D'autre part, notre travail vise à montrer comment se fait jour chez Jarry le détournement de l'usage habituel de la citation, qui porte en creux une critique corrosive du statut de critique, l'auteur de la chandelle verte devenant un critique qui ne s'exprime le plus souvent que suivant l'absence totale de propos critique - puisque lorsqu'il s'agit d'énoncer des " jugements ", c'est en fait pour continuer de tisser une filiation avec une communauté d'auteurs desquels il se sent proche et ainsi, principalement, avec le lieu du Mercure de France.
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Œil d'Horus et calame de Thot : mesure et représentation de l'Égypte pharaonique dans la littérature francaise du XIXe siècle

Foley, François January 2008 (has links) (PDF)
Cette thèse vise à étudier la mesure et la représentation de l'Égypte pharaonique dans la littérature française du XIXe siècle (récit de voyage, roman et nouvelle). II s'agit de voir comment l'Égypte pharaonique, à la fois berceau de la civilisation occidentale et fantasme exotique par excellence, a marqué la littérature française au siècle de Bonaparte et de Champollion. En effet, bien que l'Égypte soit une destination pour les voyageurs en quête d'exotisme depuis l'Antiquité, c'est surtout à la suite de l'expédition d'Égypte de Bonaparte (1798-1801) qu'elle a donné lieu à une manifestation artistique et culturelle sans précédent en France, ce qui a produit un phénomène appelé égyptomanie. Grâce à Jean-François Champollion, c'est aussi le siècle qui a vu naître l'étude scientifique de cette civilisation, appelée égyptologie. Cette thèse montre, d'une part, que la littérature représente l'imaginaire produit par l'Égypte pharaonique avec une richesse égale aux disciplines qui ont été privilégiées jusqu'à présent par les études sur l'égyptomanie; d'autre part, qu'il y a une nécessité d'ouvrir un dialogue entre la littérature et le savoir égyptologique. La première partie de la thèse, intitulée « La mesure de l'Égypte pharaonique », met en place les instruments de mesure de cet imaginaire. Un premier parcours dans les liens qui peuvent se tisser entre littérature et égyptomanie, puis entre littérature et égyptologie, sert de cadre général à deux des principales orientations théoriques de la thèse: les rapports entre littérature et image d'une part, ceux entre littérature et savoir d'autre part. Par la suite, un parcours du champ de l'orientalisme, qui repose sur une relation entre savoir et pouvoir, révèle l'importance accordée à l'objet pharaonique, que la maîtrise du regard et celle de l'espace permettent de circonscrire. Le récit de voyage s'avère alors le genre par excellence où se jouent ces rapports, grâce aux deux métaphores essentielles de la bibliothèque et du musée, lesquelles servent de ligne directrice tout au long de la thèse. Enfin, cette portion se termine sur un état présent des études portant sur les rapports entre l'image et l'écrit en littérature, en insistant particulièrement sur le concept novateur de l'iconotexte, essentiel dans cette thèse. Cette première partie montre donc l'importance accordée à l'objet pharaonique, à la fois du point de vue esthétique, politique et scientifique, dans la littérature française du XIXe siècle. La seconde partie, intitulée « La représentation de l'Égypte pharaonique », insiste davantage sur l'étude d'un corpus de textes représentatifs de la problématique. Après un parcours historique, qui montre l'évolution de l'imaginaire de l'Égypte pharaonique de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle, c'est avec le récit de voyage que nous ouvrons la réflexion. Trois textes servent principalement d'exemple: Voyage dans la Basse et la Haute Égypte de Dominique Vivant Denon (1802); Le Nil (Égypte et Nubie) de Maxime Du Camp (1854); enfin La Mort de Philae de Pierre Loti (1909). Ce parcours met au jour le difficile problème de la médiation dans la représentation d'un réel étranger, a fortiori celui de l'Égypte: du dessin à la fantasmagorie, en passant par la photographie, la littérature du XIXe siècle cherche à dire l'objet par le biais d'un moyen d'expression qui a partie liée au visuel. Cet aspect est encore plus probant lorsqu'on regarde l'oeuvre de Théophile Gautier: ses deux nouvelles, « Une nuit de Cléopâtre » et « Le Pied de momie », de même que son Roman de la momie, montrent le lien indissociable que tisse l'auteur entre l'objet et le texte littéraire, révélant du même coup la place centrale de l'iconotexte dans la formation de l'imaginaire de l'Égypte. Le jeu iconotextuel que nous présentons en forme de clausule à cette thèse constitue une démonstration de ce rapport et montre, par l'exemple d'une édition de poche, que l'imaginaire de l'Égypte pharaonique, tel que représenté dans la littérature, est inséparable du rapport ténu entre l'image et l'écrit. Cette thèse montre, en somme, que l'oeuvre égyptienne de Théophile Gautier constitue l'exemple emblématique de l'égyptomanie littéraire. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Littérature française du XIXe siècle, Égyptomanie, Égyptologie, Orientalisme, Iconotexte, Récit de voyage, Théophile Gautier, Vivant Denon, Maxime du Camp, Pierre Loti.
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De la pitance indigeste au divin pot-au-feu : la quête du bon repas comme thème dans l’œuvre de Joris-Karl Huysmans

Shine, Laura 04 1900 (has links)
La question alimentaire, chez Joris-Karl Huysmans, est une préoccupation centrale. Son œuvre témoigne d’un réel intérêt pour la nourriture et le motif de la quête du repas structure plusieurs de ses écrits. Bien au-delà de la simple question diététique, j’émets l’hypothèse que l’alimentation constitue chez Huysmans un véritable topos qui parcourt l’œuvre et la structure. Depuis la névrose de l’indigeste jusqu’à l’élévation spirituelle des nourritures célestes, elle progresse dans un cheminement toujours plus mystique alors que le mangeur tente d’accéder à la béatitude alimentaire. Afin de mieux cerner cette évolution thématique et discursive, j’examine principalement un corpus restreint comprenant À Vau-l’eau (1882), En Ménage (1881), À Rebours (1884) et Là-bas (1891). Ces quatre œuvres, prises isolément, présentent un contenu particulièrement riche en préoccupations alimentaires; côte à côte, elles dévoilent une réelle évolution textuelle et thématique, développent et amplifient la question alimentaire qui passe de la quête vitale de subsistance à celle d’une nourriture plus spirituelle. / Food is a fundamental concern in Joris-Karl Huysmans’ work. His novels reveal a genuine interest for the edible, and a number of his protagonists embark on a quest for an acceptable meal. But beyond simple dietary preoccupations, I propose that food in Huysmans’ œuvre constitutes a veritable topos that structures and determines the narrative. From the indigestion caused by toxic meals to the spiritual elevation permitted by heavenly foods, eaters engage in an increasingly mystical journey as they attempt to find alimentary bliss. To better understand this thematic and discursive evolution, I analyze a small selection of works comprising À Vau-l’eau (1882), En Ménage (1881), À Rebours (1884) and Là-bas (1891). These four texts, studied separately, present a fecund mise en scène of dietary issues; examined diachronically, they reveal a veritable textual and thematic progression, developing and amplifying the question of food that from a vital quest for subsistence evolves into a search for deeper spiritual fulfillment.

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