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L'ange et le monstre : esthétisation foetale et deuil d'enfant : le cas de l'interruption médicale de grossesse (I.M.G) / The angel and the monster : foetal esthetisation and mourning of child : the case of the medical interruption of pregnancy (M.I.P)

Boullier, Jean-François 23 January 2015 (has links)
Cette thèse analyse l’évolution des imaginaires de la grossesse depuis 40 ans ainsi que certaines de ses incidences sociales.La science embryologiste avait installé depuis le 19ième siècle une tradition de représentation réaliste du foetus humain. Au cours de la 2ième moitié du 20ième, les choses semblent changer. En 1970, les photos de Lennart Nilsson notamment ont coloré, autonomisé, esthétisé et humanisé le foetus. En France, le ‟foetus anatomique” s’est vu par ailleurs retiré des muséums, son image s’absente du ‟Larousse médical illustré” et des manuels de sciences naturelles. Quant au foetus présent dans l’art contemporain, il est surdimensionné ou dégoûtant : ce qui ressemble donc le plus à un ‟vrai” foetus se déréalise. L’haptonomie et certaines technologies autour de la grossesse vont accentuer ces modifications de l’image du foetus au profit des imaginaires parentaux.Les effets sociaux de cette idéalisation foetale sont variés. L’humanisation du ‟beau foetus” enlaidissant l’anomalie, la hantise maternelle du ‟monstre foetal” est d’avantage intériorisée et trouble le travail en médecine foetale. Leur refus de l’anomalie devenant plus implicite, médecins et parents adoptent un langage euphémisé. Mais même l’image du foetus avorté s’humanise. Elle devient émouvante. Quand un foetus est condamné, il faudra donc le réparer, concrètement et symboliquement. Les soignants qui invitent les parents à voir le foetus après sa mort vont le présenter comme un bébé dormant, réparé de ses malformations. Certaines mères, surtout quand elles envisagent une nouvelle grossesse, le représentent alors comme un ange, cet ange devenu omniprésent sur les forums Internet.Ce dispositif questionne les sociétés contemporaines : les spécialistes de médecine foetale se retrouvent aujourd’hui confrontés à certains parents refusant la naissance d’un enfant atteint de malformations sans gravité. Au miroir de leur bébé surgit un indicible : l’horreur d’un foetus porteur d’anomalie. L’esthétisation ne rend-elle pas les imaginaires de l’anomalie d’autant plus puissants qu’ils n’ont plus d’espace, autre que le for intérieur, pour se déployer ? / This thesis analyses the evolution of imagination of the pregnancy for forty years as well as some of its social incidences.The science embryologist had installed since the 19 th century a realist tradition of presentation of the human foetus. During half of the 20 th, things seem to change. In 1970, the photographs of Lennart Nilsson in particular coloured, empowered, aestheticized and humanized the foetus. In France, the ‟anatomical foetus” saw itself besides out-of- the way of the museums, its image absent in in the ‟illustrated medical Larousse” and the textbooks of natural sciences. As for the foetus present in the contempory art, it is oversized or disgusting : what looks like mots of ‟real” foetus derealises. The haptonomy and certain technologies around the pregnancy are going to stress these modifications of the image of the foetus for the benefit of parental imagination.The social effects of the foetal idealization are varied. The humanisation of the ‟beautiful foetus” making ugly anomaly, the maternal obsession of the ‟foetal monster” is more interiorized and discorders work in foetal medicine. Their refusal of anomaly becoming more implicit, doctors and parents adopt an euphemized language. But, even the image of the aborted foetus fallen through humanizes. It becomes moving. When a foetus is condemned, it will thus have to be repaired concretely and symbolically. The nursing who invite the relatives to see the foetus after his death will present him as a sleeping baby, repaired by his deformations. Certain mother especially when they envisage a new pregnancy, represent him then as an angel, this angel become omnipresent on the Internet forums.This dispositf questions the contemporary societies : the specialists of foetal medicine are faced with certain parents refusing the birth of a child affected by deformations without gravity. In the miror of their baby appears an unspeakable : the horror of an expanding foetus of anomaly. Does not the esthetisation make the imagination of the anomaly all the more powerful as they do not have more space other than the heart of hearts to spread ?
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De l’insularité en tant que mode de décryptage : Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, V. S. Naipaul / Insularity as a critical mean to decypher literature : Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, V. S. Naipaul

Soukaï, Caroline 16 December 2017 (has links)
Les littératures caribéennes et océano-indiennes des dernières décennies ont mis en lumière, par le trajet poétique, l’ambivalence inhérente à la circonscription de la réalité géographique insulaire qui permet d’accéder à la conscience îlienne. L’insularité s’impose alors comme le motif contenant le lancinement géographique mais également mémoriel. Lieu duquel surgit l’imaginaire, l’île est instaurée en tant que terreau commun des textes de Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, V. S. Naipaul qui, à travers le déploiement poétique, exhibent le tiraillement de l’ancrage et de la fuite, de l’enfermement et de l’ouverture. Ainsi, dans une approche diachronique, le dessein est de saisir l’inscription de cet élément fondateur de la poésie et de sa praxis afin d’entendre le dépassement initié par ces poétiques de la Mondialité, concept-clé de la philosophie poétique d’Édouard Glissant. L’édifice de Glissant irrigue, en effet, les textes, tantôt dans la résonance avec l’oeuvre de Naipaul, tantôt par le legs perceptible dans celles de Chamoiseau et de Devi. La poétique de la Relation constitue alors l’arsenal exégétique qui permet d’accéder aux propositions de contemporanéité des auteurs. Le traitement de la malemort, la fondation de l’ouvrage total, la praxis poétique de la monstruosité désaliénant le corps protéiforme, sont alors les imprévisibles générés. La création tend ainsi à s’affranchir des catégorisations et assignations, car elle est un écho au mouvement du monde. / The Caribbean and Indian Ocean literatures of the last few decades has brought to light, through its poetic journey, the inherent ambivalence of the circumscription of island geographical reality, which allows access to the island consciousness. Insularity appears as the metaphor of a chronic pain caused by the torn between geographical and memory issues. The island, the place from which the imaginary emerges, is established as a common breeding ground for the texts of Patrick Chamoiseau, Ananda Devi and V. S. Naipaul who, through their poetic process, show the conflict of anchoring and escape, of confinement and openness. Thus in a diachronic approach, the aim is to grasp the inscription of this founding element of poetry and its praxis in order to hear the overtake initiated by these poetics of Mondialité, a key concept of Edouard Glissant's poetic philosophy. Glissant’s work echoes with Naipaul’s writing, as they are contemporaries, while Chamoiseau and Devi have inherited of Glissant’s poetic and philosophical thought. Then, the poetics of the Relation constitutes the exegetical arsenal that allows access to the authors'propositions of contemporaneity. The description of the malemort, the creating process of a memorial masterpiece, the poetic praxis of the monstrosity which release the body (physical, social, and literature), are the « unpredictable » generated. Creation thus tends to free itself from categorizations and assignments, because it is an echo of the movement of the world.
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Une indicible monstruosité : étude de cas de la contreverse médiatique autour d'Oscar Pistorius (2007-2012 en France) (2007-2012 en France) / An unsayable monstrousness : case study of the media covered controversy regarding Oscar Pistorius (2007-2012 in France)

Issanchou, Damien 16 May 2014 (has links)
Le sport est reconnu, par un nombre croissant de sociologues, comme un moyen heuristique de compréhension du social contemporain. Au cours de l'année 2007, l'institution sportive a été confrontée à une situation particulière. En effet, Oscar Pistorius, un athlète double amputé tibial appareillé, participe à des compétitions dites de « valides » (meetings internationaux d'athlétisme). La singularité de cette situation génère des controverses médiatisées à propos de la légitimité de sa participation. L'étude de cas, fondée sur une approche « pragmatique », vise à mettre en évidence ce que ces controverses révèlent du sport dans les sociétés contemporaines. L'analyse des discours médiatiques à propos de Pistorius montre que cet athlète pose un problème de catégorisation sportive. En effet, d'une part, les performances qu'il produit le distinguent de la catégorie « sportif handicap » et semblent permettre de l'intégrer dans la catégorie « athlète valide ». Mais d'autre part, son appareillage empêche d'entériner cette classification sportive. Malgré le verdict du Tribunal Arbitral du Sport qui l'autorise à participer à toute compétition d'athlétisme, la persistance des controverses témoigne du fait que la situation de Pistorius marque une rupture de l'intelligibilité sportive. Cette situation doit alors être comprise comme une monstruosité, au sens foucaldien du terme, car elle met en échec les définitions nécessaires pour penser le sport. Remettant en question les fondements de l'institution sportive, la situation controversée de Pistorius révèle ainsi la manière avec laquelle le sport met en ordre les athlètes. Plus précisément, cette monstruosité donne à voir l'incapacité de l'institution sportive à prendre en charge la différence radicale des corps performants appareillés. / Sport is acknowledged, by an increasing number of sociologists, as an heuristic way to understand contemporary societies. During year 2007, sports institution was faced up to a particular situation. Indeed, Oscar Pistorius, a double legs amputated athlete with artificial lower limbs, takes part in « able bodied » competitions (international athletics meetings). The singularity of this situation causes media covered controversies regarding legitimacy of his involvement. The study of this case, based on a « pragmatic » approach, highlighting what those controversies show from sport in contemporary societies.The analysis of media speeches about Pistorius reveals that this athlete poses a sports categorization problem. Indeed, on the one hand, the performances he produces distinguishes between him and « disabled athlete » category and seems to allow to put him in the « able bodied » one. But, on the other hand, his artificial limbs prevent from validating this sports classification. Despite the verdict of the Court of Arbitration for Sport which autorises him to take part in all athletics competitions, the persistence of controversies shows that Pistorius’ situation gives a breach of sports understandability. Then, this situation has to be understood like a monstrousness, in the Foucaldian sense of the word, because it messes up the required definitions to think sport. Challenging sports institution basis, thus the disputed pistorius’ situation reveals the way in which sport sets athletes in order. More exactly, this monstrousness proves sport inability to take charge of the efficient fited bodies radical difference.
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Globalization and slow violence : slow genocide at the periphery in Jeannette Armstrong’s Whispering in shadows and Kaine Agary’s Yellow-Yellow

Awele, Emmanuel Chukwudi January 2015 (has links)
Abstract : The work that follows analyses the environmental, cultural, economic and rhetorical methods of conceptualizing violence affecting traditional Niger-Deltan and pan-Indigenous peoples. Whispering in Shadows by Jeanette Armstrong and Yellow-Yellow by Kaine Agary represent how Okanagan and other pan-Indigenous peoples of the Americas and Niger Deltans experience contemporary forms of slow genocide as a result of environmental pollution and various forms of displacement from ancestral spaces. This analysis of both texts brings to the fore the Indigenous sense of life, well-being, and progress that is grounded in a holistic view of communal life on traditional lands, and places it in contrast with the non-traditional use of traditional lands, as well as the exploitation of Okanagan and Nigerian Indigenous peoples produced by the dominant socio-economic realities controlled by the forces of globalization. Indigenous environmentalism reflected by Armstrong’s and Agary’s novels views human relationships with the land in terms of an interconnected familial dependence, and not within extreme notions of romanticized abstinence from dependence on land or of capitalist exploitative use of land. In the light of the environmental criticism of Yellow-Yellow and Whispering in Shadows, I propose that both texts may be read as eco-literature. However the ecocritical work of both novels is based, not on Western-identified notions of ecocriticism that often prioritize the non-human through what Graham Huggan and Helen Tiffin describe as “anti-human” environmentalism. Rather, the novels adopt an Indigenous view of humans and non-humans not as competing subjects, but as interdependent and interrelated parts of one entity: the land. Agary’s and Armstrong’s renderings of displacement disrupt dominant utilitarian perceptions of the land by showing that it carries meaning and identity that encompasses culture, social, personal and communal existence. I suggest that a reaffirmation of culturally-grounded relations with the land, a reconnection to land and rebuilding of localized networks between Individuals in eco-devastated communities and between such communities in a form of globalization-from-below provides a strong base for healing, for cultural preservation, and for creative collaborative responses and solutions to globalization. Global minority collaboration and cultural affirmation ultimately has potentials of destabilizing and resisting globalization in sustainable ways. They insulate communities from the hegemony of the dominant Western socio-cultural models. The close familial ties between Indigenous peoples and the land, coupled with historic, cultural and economic meaning of land to such communities suggest that the loss of traditional land under systems of globalization is a traumatizing and devastating experience for traditional peoples. I argue that such cultural and physical dislocation normalizes a trend of infighting and social instability, which becomes a self-reproducing violence that exacerbates the process of slow genocide: “the emotional and physical harm done to survivors of violence over time that leads to extreme hardship and premature death for many” (Cottam, Huseby, and Lutze 2). At the heart of Armstrong’s and Agary’s texts are critiques of both environmental and social injustices that emanate from industrial activities on Indigenous traditional lands. The environmental representations of Armstrong and Agary portray Indigenous perspectives that link environmentalism to the cultural, economic and social facets of sustainability. The pan-Indigenous and African environmentalisms represented in Whispering in Shadows and in Yellow-Yellow respectively do not define “environmental concerns” and issues of justice in terms of separate issues that need linking. Rather, they represent the issues of equity, justice, and environmental, spiritual and cultural stability as a one and the same interrelated issue of sustainability. / Résumé : Ce qui suit analyse des dispositifs environnementaux, culturels, économiques et rhétoriques qui engendrent le déplacement chez les peuples traditionnels autochtones et du Delta de Niger. Whispering in Shadows de Jeannette Armstrong et Yellow-Yellow de Kaine Agary représentent, de manière similaire, la façon dont les peuples traditionnels autochtones et ceux du Delta de Niger expérimentent les formes contemporaines du génocide lent sous forme de pollution environnementale, ainsi que des déplacements spatiaux. Cette analyse porte un regard particulier sur le sens de la vie, du bien-être et du progrès selon les cultures traditionnelles autochtones qui se basent sur une vision globale de la vie commune sur la Terre ancestrale. Cette cosmologie est mise en contraste avec la culture mondialisée qui encourage notamment l’utilisation non-traditionnelle des terrains et l'exploitation des peuples traditionnels autochtones. L'environnementalisme autochtone reflété dans les romans d'Armstrong et d’Agary considère les relations des humains avec la Terre comme étant une dépendance familiale interconnectée. Cette relation ne se définit pas sur base des notions extrêmes d'abstinence romancée ou de non-dépendance sur la Terre. Elle n’est pas définie non plus par des notions de l'exploitation écocidaire capitaliste de la Terre. À la lumière de la critique environnementale de Whispering in Shadows et de Yellow-Yellow, je propose que les deux textes soient lus comme des éco-littératures. Cependant, le travail des deux romans écocritiques est fondé non sur les notions occidentales de l’écocritique qui privilégient souvent les non-humains dans un environnementalisme que Graham Huggan et Helen Tiffin (2010) décrivent comme étant « antihumain », mais plutôt sur celles qui considèrent les humains et les non-humains non pas comme des sujets en concurrence, mais comme les parties interdépendantes et intimement liées au sein d’une seule entité: la Terre. La conception de la question du déplacement selon Agary et Armstrong déstabilise la perception dominante matérialiste de la Terre en montrant que la Terre est porteuse d’un sens et d'une identité qui peuvent sembler arbitraires, mais qui englobent au fait la culture, la vie sociale, personnelle et communautaire. Je propose qu’une base solide pour gagner la guérison spirituelle, la préservation des cultures marginalisées et la lutte contre la mondialisation se trouve dans la réaffirmation des relations culturellement fondées avec la terre, la reconnexion à la terre et la construction de réseaux localisées entre les individus dans les communautés éco-dévasté, ainsi qu’entre ces communautés, dans une forme de « mondialisation d’en bas. » La collaboration entre les minorités et l'affirmation culturelle ont de la potentielle à déstabiliser et résister la mondialisation de manière durable. Cette globalisation d’en bas isole aussi les communautés de l'hégémonie des modèles socio-culturels dominants venant souvent de l’occident. Les liens familiaux étroits que partagent les peuples autochtones et leur Terre, ainsi que les significations historiques, culturels et économiques de la Terre pour ces communautés autochtones, suggèrent que la perte des espaces terrestres traditionnelles sous les systèmes de la mondialisation est vécue comme une véritable expérience traumatisante et dévastatrice. Cette injustice normalise par la suite une tendance de la violence latérale et de l'instabilité sociale qui devient une violence autoreproductrice et qui maintient le processus historique du génocide lent: «le préjudice émotionnel et physique subi par les victimes de la violence au fil du temps qui mène à la pauvreté extrême et à la mort prématurée pour beaucoup» (ma traduction : Cottam, Huseby, et Lutze 2). Au cœur des textes d'Armstrong et d’Agary se trouvent des critiques contre les injustices sociales et environnementales émanant des activités industrielles dans les espaces traditionnelles autochtones. L’environnementalisme d'Armstrong et d’Agary décrit des cosmologies autochtones qui interagissent entre l'écologie et les aspects culturelles, économiques et sociaux du développement durable. L’environnementalisme autochtone d’Armstrong et l’environnementalisme africain d’Agary, en fonction de leurs cosmologies traditionnelles respectives, ne conceptualisent pas des «préoccupations environnementales» et les questions de justice dans le contexte des questions distinctes qui devraient être liées comme la culture dominante occidentale les conçoivent. Pour eux, les questions de l'équité, de la justice, de la stabilité environnementale, spirituelle et culturelle ne sont qu’une et la même question du développement durable.
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Le pilocentrisme de la France d’Ancien Régime. Évolution des représentations de la pilosité de François 1er à Louis XVI / Pilocentrism in French Ancien Régime. The Representation of Hair from François 1er to Louis XVI

Legeais, Benoite 11 December 2015 (has links)
À cheval entre nature et culture, le poil et la chevelure humaine condensent un grand ensemble d’enjeux symboliques relevant de questions identitaires, religieuses, scientifiques, et autres. L’étude des discours et des pratiques concernant le poil représente, pour l’historien, une fenêtre sur l’évolution des mentalités d’une société donnée en ce qui concerne les perceptions de soi et de l’autre. S’inscrivant dans le courant intellectuel de l’histoire du corps, cette thèse s’attarde plus précisément aux « systèmes trichologiques » dans la France de l’époque moderne (soit du XVIe au XVIIIe siècle). Elle se fonde sur l’analyse d’une grande variété de sources permettant de recouper différents types de discours touchant au poil : point de vue scientifique des médecins, physiognomonistes et historiens, point de vue prescriptif des traités d’éducation et de civilité, contrepoint exotique des récits de voyage et autre témoignages de « curiosités » ainsi qu’un suivi de l’évolution étymologique des mots pertinents au sein de dictionnaires et encyclopédies. La question centrale de cette thèse est celle du rôle du poil dans le façonnement de représentations servant à identifier, démarquer et hiérarchiser les groupes sociaux; et comment celles-ci évoluent de concert avec d’autres transformations historiques.Le premier chapitre s’attarde au poil comme marqueur de différences individuelles. On y retrace une sorte de « langage » du poil, recensant les significations et connotations rattachées aux diverses manifestations pileuses : couleur, longueur, abondance, forme. Il y a apparait clairement que le poil joue un rôle important tant dans la mise en scène de soi que dans la lecture de l’apparence physique de l’autre. Le deuxième chapitre s’intéresse au poil en tant que marqueur de « genre ». On y examine la contribution des représentations de la pilosité dans la construction des identités masculines et féminines. Le poil s’interprète comme une manifestation extérieure de la nature des différents sexes et de leurs rôles dans la société, ce qui en fait un enjeu dans les relations de pouvoir entre les sexes et entre les gens du même sexe. Le troisième chapitre aborde le poil en ce qu’il permet de délimiter et hiérarchiser les classes sociales. On le voit participer aux modes et au processus de discipline des corps qui permettent aux élites, avec les perruques et le raffinement des conduites et des pratiques d’embellissement, de se distinguer autrement que par les vêtements. On retrace également une politique du poil qui s’étend au-delà du regard, l’état s’accordant le droit d’agir directement sur les corps – les chevelures, les poils – de ses sujets. Le dernier chapitre explore l’instrumentalisation du poil dans la construction d’un « autre » lointain et anormal : le sauvage d’outre-mer, l’enfant-loup, l’aberration de la nature. En caractérisant les poils de cas qu’ils situent aux frontières de l’humanité, les Français de l’Ancien régime exposent leurs propres présupposés sur la normalité et la civilisation. / Both natural and cultural phenomenon, human hair condenses a wide array of symbolic issues relating to notions of identity, religion, science, etc. The analysis of discourses and practices concerning hair affords the historian a window to the evolution of a given society’s attitudes towards the self and others. Following the historiographical current of the history of the body, this thesis examines the “trichological systems” of modern France (16th to 18th centuries). It is based on the survey of a wide variety of sources, allowing the comparison of different types of hair-related discourses: the scientific point of view of physicians, physiognomonists and historians; the prescriptive point of view of education and civility treatises; the exotic counterpoint of travel narratives and other writings on “curiosities”, as well as a review of the etymological evolution of relevant words in dictionaries and encyclopedia. The central question in this dissertation concerns the role of hair in the construction of representations used in identifying, distinguishing and hierarching social groups; and how these representations evolve along other historical transformations. The first chapter highlights hair’s role as marker of individual differences. A “language of hair” is exposed, inventorying meanings and connotations attached to the various factors of hairy manifestations: color, length, affluence, shape. The importance of hair in the staging of the self and the reading of others is highlighted. The second chapter explores the contribution of hair in the construction of gendered identities. Hair is interpreted as an outward sign of the sexes’ different natures and the confirmation of their respective social roles. As such, it is a tool in the negotiation of power between and within genders. The third chapter examines hair as it is used in the demarcation of social classes. It is seen as participating in the process of body discipline of the French elite. The use of wigs alongside refined hair care emphasized their distinction from lower classes beyond the traditional means of clothing. Direct state regulations on the hair of its subjects also show that trichological politics don’t limit themselves to the gaze. The finale chapter highlights the instrumentalization of hair in the construction of faraway and abnormal “other”: the oversea savage, the wolf child, the natural aberration. By characterizing the hair of beings at the frontier of humanity, Ancien Régime French expose their own presuppositions on normality and civilization.
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Respuestas inquietantes al extractivismo: un estudio ecogótico de La Compañía de Verónica Gerber Bicecci

Gagnon, Louise 08 1900 (has links)
Ce mémoire analyse les stratégies employées par Verónica Gerber Bicecci dans son livre La Compañía (La Compagnie, 2019) afin de susciter une réflexion sur l’extractivisme minier au Mexique. La Compañía alerte le lecteur sur les conséquences négatives de considérer la nature, et tout ce qui s’y rapporte, comme passif ou inerte. Cette vision réductrice justifie la surexploitation des biens naturels, qui épuise les écosystèmes dont l’humain dépend en tant qu’espèce, tout en ignorant l’agentivité non humaine, ce qui s’avère problématique lorsqu’il s’agit d’extraire et de manipuler des substances toxiques telles que le mercure. La Compañía, une réécriture de la nouvelle d’Amparo Dávila « El huésped » (1959), réunit des archives textuelles et visuelles pour raconter l’histoire de Nuevo Mercurio (Zacatecas), une ville minière abandonnée. Le livre dépeint une compagnie minière comme un monstre afin de rendre visible le danger qu’elle représente pour les personnes et l’environnement, et présente les réponses inquiétantes de ses victimes, les femmes et la nature, à la violence extractiviste. Entendue en son sens le plus large, la matière passe de la catégorie d’objet à celle de sujet et devient un acteur, faisant apparaître la possibilité de conceptualiser des formes non humaines de résistance à l’extractivisme minier. Une lecture écogothique de La Compañía montre que ces réponses, qui n’ont pas été abordées dans les récits miniers de type réaliste social, exposent les fondements idéologiques du capitalisme extractif. / This research analyses the strategies employed by Verónica Gerber Bicecci in her book La Compañía (The Company, 2019) to raise questions about extractivism in Mexico. La Compañía alerts readers to the negative consequences of viewing nature, and everything related to it, as passive or inert. This reductive vision justifies the overexploitation of natural resources, thereby depleting the ecosystems on which the humans depend as a species, while ignoring non-human agency, which proves problematic when it comes to the extraction and handling of toxic substances such as mercury. La Compañía, a rewriting of Amparo Dávila’s short story “El huésped” (1959), brings together textual and visual archives to tell the story of Nuevo Mercurio (Zacatecas), an abandoned mining town. The book depicts a mining company as a monster to make visible the danger it poses to people and the environment, and presents the disturbing responses of its victims, women and nature, to extractivist violence. The author conceptualizes non-human forms of resistance to extractivism through the agency of matter in its broadest sense, which no longer belongs to the category of object, but instead becomes a subject. An ecogothic reading of La Compañía shows that these responses, which have not been addressed in social realist mining narratives, expose the ideological foundations of extractive capitalism. / Esta investigación analiza las estrategias empleadas por Verónica Gerber Bicecci en su libro La Compañía (2019) para suscitar una reflexión sobre el extractivismo minero en México. La Compañía alerta al lector sobre las consecuencias negativas de considerar la naturaleza, y todo lo relacionado con ella, como pasivo o inerte. Esta visión reductora justifica la sobreexplotación de los bienes naturales, que agota los ecosistemas de los que dependen los humanos como especie, al tiempo que ignora la agencia no-humana, lo cual resulta problemático cuando se trata de extraer y manipular sustancias tóxicas como el mercurio. La Compañía, una reescritura del cuento “El huésped” (1959) de Amparo Dávila, reúne archivos textuales y visuales para contar la historia de Nuevo Mercurio (Zacatecas), un pueblo minero abandonado. El libro retrata una empresa minera como un monstruo para hacer visible el peligro que supone para las personas y el medioambiente, y presenta las respuestas inquietantes de sus víctimas, las mujeres y la naturaleza, a la violencia extractivista. Entendida en su sentido más amplio, la materia pasa de la categoría de objeto a la de sujeto y se convierte en actor, lo que posibilita conceptualizar formas no humanas de resistencia al extractivismo minero. Una lectura ecogótica de La Compañía muestra que estas respuestas, que no se han abordado en las narrativas mineras de tipo realista social, exponen los fundamentos ideológicos del capitalismo extractivo.

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