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Les gens du voyage, locaux ou cosmopolites ? La gestion publique du nomadisme en France.Bidet, Marie 01 December 2009 (has links) (PDF)
Le territoire est le lieu d'affirmation d'une autorité politique préoccupée par les questions d'ordre public et de sécurité. Le pouvoir politique, dans ses formes modernes, a besoin d'assigner ses sujets à résidence, il s'accommode donc mal d'un nomadisme qui contrevient à ses modalités et principes de fonctionnement. Cette thèse s'attache à montrer comment l'Etat s'organise pour faire face à la mobilité d'une partie des populations tsiganes qu'il a catégorisée sous l'appellation « gens du voyage ». Cette question renvoie à une double dimension : celui du contrôle de ces populations qui concerne le niveau central et celui du stationnement des ces dernières qui relève du niveau local. Cette recherche propose donc d'étudier la gestion publique du nomadisme à partir de la loi Besson du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et l'habitat des gens du voyage, qui prévoit l'obligation pour les communes de plus de 5000 habitants de disposer d'une aire d'accueil pour les gens du voyage. Il s'agit de montrer en quoi la gestion du nomadisme, à travers cette loi, n'est régulée que de façon partielle, puisque les enjeux de contrôle et d'accueil ne représentent qu'une partie du problème, mais sur lesquels les autorités ont décidé de se focaliser. La loi Besson de 2000 est la première loi à prévoir l'accueil des gens du voyage et combine une double logique d'accueil et de contrôle par le biais de l'aire d'accueil, avancée comme solution technique à ces problèmes. Elle prévoit finalement une répartition équilibrée, et somme toute assez classique, entre les niveaux local et central : aux collectivités territoriales la mise en œuvre de la loi, à l'Etat d'en faire assurer le bon déroulement.
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L’Univers mythique touareg dans l’œuvre d’Ibrahim Al Koni : pour une poétique du « Roman du désert » / The Tuareg mythical universe in the work of Ibrahim Al KoniBen Meftah, Tahar Ben Ali 21 May 2010 (has links)
Ce travail tente de répondre à la problématique suivante : de quelle façon un écrivain, en l’occurrence Ibrahim Al Koni, peut-il témoigner de l’histoire et de la culture de son peuple, les Touaregs (en danger d’extinction), sans verser dans le discours ethnographique ou le manifeste politique ? La réponse qui vient immédiatement à l’esprit c’est : par l’écriture.Or l’oralité étant le mode d’expression et de transmission principal de la société touarègue, l’auteur va se trouver dans la nécessité d’user d’une langue « étrangère » (l’arabe), et d’une forme exogène (le roman) pour accomplir cette œuvre. Mais la gageure ne s’arrête pas là : Al Koni se propose de restituer à son peuple des valeurs et un mode de vie menacés par l’oubli et la dislocation de l’espace traditionnel nomade. Il lui faut alors inventer une matrice originale capable de véhiculer ces valeurs et de retrouver l’oasis perdue « Waw » baignant dans la parole première du livre des Ancêtres « Anhi ». C’est par l’investissement des mythes fondateurs touaregs dans la trame des intrigues romanesques qu’il réussira cette alchimie et parviendra à fonder un genre nouveau dans la littérature arabe et mondiale contemporaines : Le Roman du désert. / This work aims at answering the following question : how can a writer, in this case Ibrahim Al Koni, testify to the history and culture of his people, the Touaregs (endangered), without producing neither an ethnographic speech nor a political manifest ? The answer just immediately to mind is : by writing. However, the main mode of expression and transmission in the touareg society is orality. That is why the author will need to use a “foreign” language (arabic) and an exogenous form (the novel) to accomplish this mission. But the challenge does not stop here : Al Koni intends to give back to his people many values and a way of life threatened by oblivion and by the collapse of the traditional nomadic space. He than needs to invent an original matrix able to convey these values and find “Waw”, the lost oasis, bathing in the prime speech of the ancestors book, “Anhi”. By investing touaregs founding myths in the frame of romanesques intrigues, Al Koni manages to succeed this alchemy and builds a new genre in the arab and contemporary world literature : The Novel of the desert.
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L'expérience du nouveau entre la construction de soi et la description du monde : le texte comme la rencontre d'exigences littéraires et scientifiques. Le cas d'Isabelle Eberhardt / The experience of the new between the construction of the self and the description of the world. The text as the meeting of scientific and literary requirements. The case of Isabelle Eberhardt.Dellavedova, Alba 20 December 2017 (has links)
La thèse étudie l'œuvre d'Isabelle Eberhardt, écrivaine-voyageuse qui explore l'Algérie et la Tunisie entre 1897 et 1904. La définition de l'œuvre originale demeure difficile étant donné que plusieurs éditeurs ont modifié les écrits d'Eberhardt. Une analyse des éditions disponibles et la consultation des manuscrits conservés aux Archives nationales d'outre-mer d'Aix-en-Provence ont permis de donner des éclaircissements à ce sujet, bien que la situation reste délicate. Isabelle Eberhardt voyage au Maghreb dans le but de s'établir en Algérie pour toujours, construire sa nouvelle identité, écrire des textes à publier et connaître les traditions locales. La variété de ses projets fait en sorte que sa démarche ait des implications personnelles, littéraires et scientifiques. La méthode de recherche mise en place par notre écrivaine au cours de ses voyages a été approfondie et résumée dans l'alternance entre participation et éloignement. La poétique eberhardtienne résulte également claire et elle se base sur la valorisation de la vitalité du milieu ainsi que sur la définition d'un espace existentiel et vivant. Les textes sont le résultat d'un riche processus de formation, de connaissance, d'écriture et ils ont été analysés à partir d'une interprétation critique et théorique. L'expérience eberhardtienne et les valeurs qu'elle encourage permettent de rapprocher l'écrivaine aux études concernant le rapport entre la géographie et la littérature. / The thesis describes the work of Isabelle Eberhardt, a travel writer who explores Algeria and Tunisia between 1897 and 1904. The establishment of the original edition of her texts presents several problems considering that quite a number of publishers modified them. The analysis of the editions that are available today and the consultation of manuscripts retained in the Archives nationales d'outre-mer in Aix-en-Provence, allowed to obtain some helpful clarification on this subject, even if the situation remains delicate. Isabelle Eberhardt travels to the islamic Maghreb with the intention of living in Algeria for good, in the desire to construct her new identity, write publishable texts, learn more about local traditions. The diversity of projects means that there is a personal involvement as well a literary and scientific intention. The research method used by our writer during her journeys has been investigated and summerized by the alternation of engagement and estrangement. Eberhardt's poetics is equally clear and it is based on the valorization of the lieu's vitality as well as on the definition of an existential and living space. The texts are the product of a formation process knowledge-based and with a literary purpose. They have been analyzed with a critical and interpretative approach. Isabelle Eberhardt's experience and the values that it promotes make possible a rapprochement with the studies exploring connections between literature and geography.
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Horizons nomades ; perspectives d’un système et recomposition des territoires. Cas des steppes sud-oranaises de l’Algérie occidentale / Nomads Horizons ; perspects for a system and recompining of the territories. Case of the steppe south-oranian of western AlgeriaRahali, Bachir 08 December 2010 (has links)
Partant de l’exemple des steppes sud-oranaises, nous avons essayé de démontrer l’existence d’un modèle nomade de la pratique spatiale ainsi que son évolution à travers le temps, avec ses conséquences visibles et substantielles dans cette portion de l’espace algérien. Car les relations que les nomades entretiennent avec leur espace s’établissent selon un système de significations propre à cette société, dont il traduit l’histoire, le parcours, les expériences, les valeurs et les imaginations… au total une culture qui lui est propre et qui, en interférant avec les caractéristiques et les atouts du milieu naturel, donne naissance à un paysage. Or, la société nomade ainsi que son mode d’utilisation et d’adaptation à l’espace fait l’objet depuis une trentaine d’années d’une restructuration qui a provoqué des mutations du genre de vie et une recomposition des territoires ancestraux. La sédentarisation demeure un élément essentiel de ce changement qui a ses répercussions sur l’espace en général et sur celui des sédentaires en particulier. Quoiqu’il perdure, le nomadisme se transforme, prenant d’autres formes et utilisant d’autres outils. Peut-on parler d’une adaptation ou d’une résidualité conduisant à la décadence et finissant par une disparition ? L’espace perçu, vécu et représenté des nomades est-il pris en compte dans la gestion et l’aménagement de l’environnement/territoire ? Ce qui est identifié pour les groupes nomades de la steppe sud-oranaise peut servir d’illustration pour évoquer certains processus communs à plusieurs cultures, ou de point de comparaison avec d’autres sociétés, notamment de chasseurs-cueilleurs, autres nomades confrontés à une culture et un modèle allogènes et puissants. / From the example of the steppes of South Oran, we tried to demonstrate a model of nomadic space practice and its evolution through time, with its own visible and substantial consequences in a portion of Algerian’s space. The relation between nomads and their space settled in a specific meaning system. Its history, career, experiences, values and imaginations… in short, a culture of its own is arise from that relation, which by interfering with the features and advantages of the natural environment rise to a landscape. However, the nomadic society and its mode of space’s use and adaptation have been restructuring since the last thirty years. This restructuration has caused several mutations in their way of life and led to the reconstruction of ancestral territories. The settlement remains an essential element of those changes which impact on space. Although nomadism continues, it turns into other form and other tools. Can we speak of an adaptation or a residuality leading to decadence and ending with a loss? The Nomad’s perceived lived and represented space, is it taken into account in the management and development environment/territory? This identified, the south Oran nomadic society can serve as an illustration to evoke some process common to many cultures, or to compare it with other societies, such as hunter-gathers, others nomads facing an alien culture and powerful models.
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O jardim das ilusões / The garden of the illusionsSilva, Édio Raniere da 30 November 2005 (has links)
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Previous issue date: 2005-11-30 / Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico / The Garden of the Illusions tries to map the 33 years of the Theatrical Group "Vira Lata", from Blumenau, Santa Catarina. Obviously, we work, then, with a past, with an immersed memory in reality. However, it s in its pure form, in itself, this duration remains virtually. Of this form, we were taken, initially, for a problematically: if our body, even that subtly, it serves as a link between the virtual and the current one, could we use the writing as a way to provoke updates of this virtual one? A writing that would finish for being worried not only about what it happened, but with what the event could put in motion the bodies of the people who had tried it. The challenge consists, therefore, in taking a writing to describe the affections that had gained life through the work of the Group "Vira Lata". The result of this challenge is the best of small texts organized in a structure of theatrical spectacle. We count on a Prologue of Illusions, eleven Acts and an Epilogue of Illusions. Each Act sets in motion a Machine Vira Lata . We have an infancy machine, an actor machine, a selling of illusions machine and others. Our map spreads itself in many territories, it dialogues with many forces. But if there is a plus in the Garden of the Illusions it is called: the duel between the forces that cross ourselves when we are trying to survive. It was not without some daring that we condense these forces around two great vectors. I - Vector of destruction of the unique processes, in which are joined the forces that want us weak, sad, servants, fools, frivolous, daily and taxable. It is the will of private, of privatization of the bodies. A condensation where the fear and the paranoia take account of the life. They congeal the creation processes leading to the destruction of the potentials and an oppressive submission to the ideal. The models, the essences, they appear as redeemer of pain. II - Vector of increase of the unique processes, in which are joined the forces that cross us. It is the will of delirium, of creation, of intoxication. The life is flooded by the risk. The models, the essences, the ideal could not support themselves. There is not a correct way, insurance, comfortable to survive. Greedy is still delirious. Balsams only slacken / O Jardim das Ilusões tenta cartografar os 33 anos da Equipe Teatral Vira Lata , de Blumenau, Santa Catarina. Obviamente, trabalhamos, então, com um passado, com uma memória imersa em realidade. Porém, que em sua forma pura, em seu em si, essa duração permanece virtual. Dessa forma, fomos tomados, inicialmente, por uma problematização: se nosso corpo, ainda que sutilmente, serve de ponte entre o virtual e o atual, poderíamos utilizar a escritura como meio de provocar atualizações desse virtual? Uma escritura que acabaria por preocupar-se não apenas com aquilo que aconteceu, mas com aquilo que o acontecimento fez/faz movimentar nos corpos das pessoas que o experimentaram. O desafio consiste, portanto, em levar uma escrita a descrever as afecções que ganharam passagem através do trabalho da Equipe Vira Lata . O resultado desse desafio é uma coletânea de pequenos textos organizados numa estrutura teatral de espetáculo. Contamos com um Prólogo de Ilusões, onze Atos e um Epílogo de Ilusões. Cada Ato aciona uma Máquina Vira Lata. Temos uma máquina infância, uma máquina ator, uma máquina vendedor de ilusões etc. Nosso mapa se espalha em muitos territórios, dialoga com muitas forças. Mas se há uma unidade diferenciante em O Jardim das Ilusões ela se chama: o duelo entre as forças que nos atravessam ao tentarmos sobreviver. Não foi sem alguma ousadia que condensamos essas forças em torno de dois grandes vetores. I Vetor de aniquilamento dos processos de singularização, no qual são reunidas as forças que nos querem fracos, tristes, servos, tolos, fúteis, cotidianos e tributáveis. É a vontade de privada, de privatização dos corpos. Uma condensação onde o medo e a paranóia tomam conta da vida. Congelam os processos de criação levando ao aniquilamento das potencias e a uma opressiva submissão ao ideal. Os modelos, as essências, surgem como redentores da dor. II Vetor de potencialização dos processos de singularização, no qual são reunidas as forças que pedem passagem, que nos atravessam. É a vontade de delírio, de criação, de embriaguez. A vida é inundada pelo risco. Os modelos, as essências, o ideal não conseguem mais se sustentar. Não há uma maneira correta, segura, confortável de sobreviver. Famintos ainda deliram. Bálsamos apenas amortecem
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La note bleue : l'expression tsigane dans le jazz à travers la presse anglophone nord-américaine des années 1880 aux années 1940 / The blue note : Gypsies in the history of jazz through the reading of the North-American English-language press from the 1880s to the 1940sChesnel, André 31 January 2018 (has links)
Cette recherche s’inscrit dans un ensemble de travaux récents qui ont pour objet la contribution des Européens aux processus de création et d’évolution du jazz. Les migrants européens du XIXe et du début du XXe siècle véhiculent avec eux des singularités culturelles qui marquent la musique américaine. Le rôle des Tsiganes et de leurs représentations outre-Atlantique méritent d’être étudiés. Notre démarche historique s’appuie sur l’établissement d’un corpus issu de la lecture de la presse américaine des années 1880 aux années 1940, confronté à des sources variées dans une perspective pluridisciplinaire (histoire de l’art, musique et géographie). Un plan croisé permet d’étudier dans un premier temps la réception de l’image des Tsiganes dans les divertissements américains, dans la musique romantique et dans le jazz. Nous observons l’omniprésence du thème tsigane, l’apparition d’un véritable mythe et son appropriation américaine. Dans un second temps, nous montrons dans quelle mesure les Tsiganes et leurs musiques contribuent à définir le jazz et ses origines. Enfin, nous analysons dans une troisième partie la circulation des Tsiganes en Amérique et leur installation dans les grandes villes des États-Unis où des musiciens tsiganes jouent du jazz. / This academic research work is part of a series of recent studies whose aim is to show to what extent Europeans contributed to the birth of jazz and how they marked the development of this new kind of music. American music bears the stamp of the cultural idiosyncrasies that 19th and 20th century European migrants brought along. It is worthwhile focusing on the role played by Gypsies and the way they were perceived across the Atlantic. The reading of the American press from the 1880s to the 1940s, together with a wide variety of other sources, has provided a solid basis for a historical analysis with a multidisciplinary approach including art history, music and geography. A double-entry framework allows one to first study how Gypsies were perceived and represented in American entertainments, romantic music and jazz. What is noticeable is the omnipresence of the Gypsy theme, the emergence of a myth and its Americanization. Secondly, one can see the way Gypsy musics help define jazz music and give clues as to its origins. The third part is devoted to the Gypsies’ nomadic way of life throughout the United States and their settling in large cities where Gypsy musicians played jazz.
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Pour une géographie nomade. Perspectives anthropogéographiques à partir de l'expérience des Touaregs Kel Ewey (Aïr – Niger).Gagnol, Laurent 30 October 2009 (has links) (PDF)
Cette recherche vise à aborder épistémologiquement, empiriquement et théoriquement la question du nomadisme et de la sédentarisation, en tant qu'elle est paradigmatique du traitement de l'ailleurs en géographie. Le questionnement central s'articule autour d'une compréhension anthropogéographique renouvelée du nomadisme, qui ne le réduit pas à une opposition figée à la sédentarité en le reléguant dans le particulier et la marginalité. Pour ce faire, deux investigations complémentaires sont mises en œuvre. Il est mis au jour un des fondements oubliés de l'imaginaire disciplinaire, la doctrine chorologique, bloquant l'émergence d'une anthropogéographie. Il est aussi analysé de façon micro-géographique l'expérience territoriale et géohistorique des Touaregs Kel Ewey, mise en perspective avec le contexte géopolitique actuel, marqué notamment par les problématiques du développement et de la décentralisation. L'objectif final est de poser des jalons vers l'élaboration d'une géographie nomade.
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Mobilité, spatialité, et mondialité. Les informaticiens indiens dans la ville globale.Leclerc, Eric 24 November 2011 (has links) (PDF)
Le volume inédit de cette habilitation à diriger des recherches propose un questionnement sur la mondialité, la façon de faire du Monde un lieu, et le rôle des Nouvelles Technologies de l'information et de la Communication (NTIC) dans cette transformation. Ce travail s'inscrit dans une géographie des NTIC à double titre, à la fois par une analyse de leur influence sur les rapports des sociétés avec leur espace mais aussi dans une réflexion épistémologique sur les formes de représentations cartographiques du Monde ainsi produit. La nouveauté des dernières TIC réside dans la dématérialisation des échanges grâce à la numérisation des contenus qui a permis leur accroissement spectaculaire depuis la fin du XXe siècle. Les NTIC sont présentes dans toutes les transactions de biens et aussi dans leur fabrication à travers les chaînes logistiques de production. Dans les relations humaines, elles occupent une part croissante des échanges idéels et transforment les pratiques de l'espace par les sociétés. En effet les NTIC entrent en concurrence avec les différents modes de gestion de la distance par l'homme. C'est pourquoi la mobilité constitue le cœur de cette réflexion, les NTIC offrant une alternative, la télé-communication, au déplacement ou à la co-présence. Le présent volume rassemble les résultats d'une recherche qui se focalise sur une figure de la mondialité, l'informaticien indien, et plus largement sa sphère de travail. Les informaticiens ont été choisis car ils sont à la fois producteurs et utilisateurs des NTIC. Ils constituent un groupe professionnel mobilisé pour réaliser la généralisation de ces outils dans l'ensemble des appareils productifs mondiaux. Ils sont donc les premiers concernés par les transformations de l'organisation et des temporalités du travail. En ce sens, ils expérimentent les modifications de l'emploi pour les travailleurs de la connaissance de la nouvelle société de l'information annoncée. La préférence accordée aux informaticiens indiens ne répond pas un soucis d'exotisme, mais permet d'interroger directement les usages des télé-communications et des circulations. En effet leur présence ubiquiste dans les grandes métropoles mondiales sonne comme une réfutation de l'hypothèse de Zelinski sur la diminution des déplacements par le recours aux télé-communications. Dans la phase actuelle de la mondialisation, la mobilité humaine demeure une variable d'ajustement aux besoins de matière grise. C'est pourtant dans le domaine des services autorisés par les NTIC, le secteur de l'infogérance, que le travail à distance a connu le plus grand développement, notamment en Inde, décrite comme le bureau du Monde. Il y a donc une tension entre les différentes formes de travail possibles, sur site (on-shore) ou à distance (offshore), particulièrement nette dans le cas des informaticiens indiens. D'autre part, les transformations impulsées depuis ce pays permettent de renverser l'ordre des facteurs dans l'analyse de la mondialité pour voir comment elle se fabrique ailleurs. Le cas des informaticiens indiens offre donc un point d'entrée pertinent pour observer la production de notre mondialité entre l'universel (l'informaticien) et le particulier situé (indien). C'est aussi une contribution à l'analyse des réseaux où se mêlent les dimensions humaines (réseaux migratoires) et techniques (Internet). Les NTIC sont analysées comme des médiateurs dans la production des collectifs sociaux. Cette recherche contribue enfin à une réflexion sur l'utilisation de nouvelles méthodologies dans les sciences sociales puisque l'exploration et la représentation de ces nouveaux mondes appartient au nouveau domaine des sciences humaines numériques, les digital humanities des anglo-saxons. Ce travail est une incursion dans des champs de recherche qui interpellent le géographe au moment où les autres disciplines se proposent de cartographier le cyberespace.
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Arts textiles contemporains : quêtes de pertinences culturelles / Contemporary textile arts : searches of cultural relevanciesCrenn, Julie 12 October 2012 (has links)
L’étude propose une vue d’ensemble de la création textile à travers différents prismes puisque nous abordons les pratiques artistiques utilisant les costumes d’époque, la broderie, l’assemblage textile, les cheveux, les tissus traditionnels, la tapisserie ou encore l’art du quilting. Qu’il s’agisse des oeuvres de Yinka Shonibare, Louise Bourgeois, Hassan Musa, Faith Ringgold, Kimsooja ou Tracey Emin, chacun des artistes sélectionnés pour notre étude, propose une recherche visant une pertinence culturelle grâce à l’élaboration d’une pratique plastique où expériences personnelles et collectives s’entremêlent. La pertinence culturelle étant entendue ici comme une reconstruction critique et théorique d’une histoire par l’appropriation de matériaux et/ou de techniques textiles spécifiques. Nous avons opté pour un travail thématique afin d’analyser au mieux ce que nous appelons la scène textile globale. Une première partie propose l’analyse des travaux d’artistes réfléchissant sur l’histoire et la culture noire. Nous étudierons une sélection d’oeuvres mettant en lumière deux traumas : l’esclavage et le colonialisme, ainsi que leurs répercussions actuelles sur la culture et la société. Ainsi les travaux de Faith Ringgold, Yinka Shonibare, Hassan Musa et Maria Magdalena Campos-Pons seront analysés afin de parler de problématiques comme « l’hybridité culturelle », la créolisation, la situation de l’art contemporain africain ou encore la représentation du corps noir dans l’art. Une seconde partie est axée sur les notions d’exil, de diaspora et de l’inconfort induit par le nomadisme, le statut « entre-deux ». Les pratiques de Mona Hatoum, de femmes artistes arabes comme Lalla Essaydi, Shadi Ghadirian ou Ghazel, ainsi que les travaux de Kimsooja, Janine Antoni et Ana de la Cueva nous permettrons d’entrer au coeur d’une scène artistique dont les enjeux critiques nous portent à réfléchir sur la mondialité, dans ses aspects positifs (enrichissement, échange, dialogue) comme négatifs (uniformisation, standardisation, perte des spécificités locales). Grâce au vecteur textile, chacun de ces artistes appréhende le monde et la société d’une manière à la fois poétique, critique et politique. Une troisième partie est dédiée aux artistes (majoritairement des femmes) ayant choisi l’utilisation de techniques textiles traditionnelles comme la broderie, le tissage ou la tapisserie. Avec l’explosion de la scène féministe depuis les années 1970 jusqu’aux travaux actuels, la broderie n’est désormais plus considérée comme un loisir typiquement féminin, mais comme une véritable arme politique. Une arme dirigée vers le machisme, le patriarcat ou encore les inégalités liées au genre. Dans ce cadre, les pratiques d’artistes comme Elaine Reichek, Judy Chicago, Louise Bourgeois, Joana Vasconcelos, Tracey Emin, Ghada Amer, Cathy Burghi, permettront d’aborder la broderie dans l’art contemporain de manière diversifiée et hétérogène. À travers ces différentes analyses, nous observons la déconstruction de la hiérarchie des arts et le fait que l’art textile contemporain apparaît comme un art engagé et pertinent, proposant des perspectives de réflexions riches en lien avec les problématiques du monde actuel. / The study advises an overview of the textile creation in the widest sense because we approach the artistic practices using period costumes, embroidery, textile assembly, hair, traditional fabrics, tapestry or quilting art. That it is about works of Yinka Shonibare, Louise Bourgeois, Hassan Musa, Faith Ringgold, Kimsooja or Tracey Emin, each of the artists chosen for the study, is in search of a cultural relevance within his artistic practice where personal and collective experiences are interwoven. The cultural relevance being understood here as a critical and theoretical reconstruction of a (his)story by the mean of appropriation of specific textile materials and techniques. We opted for a thematic work to analyze at best what we call the global textile scene. A first part proposes the analysis of works from artists who think about Black culture and history. We will study works that shade light on two traumas: Slavery and colonialism, as well as their echoes on nowadays culture and society. So the works of Faith Ringgold, Yinka Shonibare, Hassan Musa and Maria Magdalena Campos-Pons will be revealed to speak about issues such as “cultural hybridity”, creolization and the situation of the African contemporary art or also the representation of the Black body in art. A second part is centred on the notions of exile, Diaspora, discomfort caused by nomadism and the “in-between” status. The practices of Mona Hatoum, Arab women artists such as Lalla Essaydi, Shadi Ghadirian or Ghazel, and the works of Kimsooja, Janine Antoni and Ana de la Cueva will allow us to enter the heart of an artistic scene the critical stakes of which carry us to think about the globalisation, within its positive (enrichment, exchanges, dialog) as negatives aspects (standardisation, losing of local specificities). Each of these artists dreads the world and the society in a poetic and political way. The third part is finally dedicated to the women artists who chose the use of traditional techniques as embroidery, weaving or tapestry. Since the explosion of the feminist scene during the 1970s until current works, embroidery is henceforth no more considered as a typically feminine leisure, but as a real political weapon. A weapon steered towards the male chauvinism, patriarchy or gendered disparities. In this frame, the practices of such artists as Elaine Reichek, Judy Chicago, Louise Bourgeois, Joana Vasconcelos, Tracey Emin, Ghada Amer, Cathy Burghi, will allow to approach the embroidery in contemporary art in a diversified and heterogeneous way. Through these various analyses, we observe the deconstruction of art hierarchy and that contemporary textile art appears as a committed and relevant art, proposing perspectives of rich reflections in connection with the actual issues of our world.
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Actualiser le mythe de la bohème : suivi de ChimèresDupont, Julien 01 June 2021 (has links)
Cette thèse en création littéraire est centrée sur le mot « bohème » et sur l’imaginaire que ce terme conjure. Le premier volet de la thèse, soit son aspect théorique, trace l’évolution de l’imaginaire qui auréole le mot « boesme » depuis ses origines gitanes jusqu’à son éclosion en symbole de l’écrivain. Malgré les déclarations répétées que « la bohème ne veut plus rien dire du tout », l’argument fondamental de cette thèse est que la « bohème » constitue une configuration mythique, à tendance initiatique, qui demeure pertinente aujourd’hui. Le deuxième volet, soit l’apport créatif de cette thèse, consiste en un court roman épisodique intitulé Chimères. Cette création actualise le mythe de la bohème en l'illustrant au sein d’histoires propres à notre époque, tout en calquant sa structure sur celle des Scènes de la vie de bohème d’Henry Murger (1851), roman central au mythe de la bohème littéraire. Le troisième et dernier volet constitue une réflexion sur l’évolution de cette thèse, sur le rôle caché des mythes dans nos vies ainsi que sur la transformation qu’ils opèrent sur nous. Combinant recherche universitaire et créativité subjective, cette thèse illustre et incarne un processus d’initiation. Passer d’une naïveté chimérique à une sagesse plus réaliste, céder le personnage au profit de la personne, c’est à la fois le processus et la fin de la bohème, soit l’atteinte de la transformation qu’elle recèle. Néanmoins, il résulte de ce travail la conclusion que, telle la jeunesse même, la bohème sera toujours apte à être régénérée et toujours sera-t-elle condamnée à passer.
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