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Penser à l'échelle du Monde. Histoire conceptuelle de la mondialisation en géographie (fin du XIXe siècle/entre-deux-guerres)

Arrault, Jean-Baptiste 11 December 2007 (has links) (PDF)
Déceler dans la géographie française de la fin du XIXe siècle aux années 1930 (et aussi dans une certaine mesure dans la géographie allemande, anglaise ou américaine), l'émergence d'une problématique souvent considérée comme récente, la mondialisation – telle est l'ambition de ce travail, exposée dans la première partie. Contre l'idée communément admise que les géographes ont privilégié jusqu'à récemment l'étude des espaces d'échelle intermédiaire, nous faisons l'hypothèse qu'ils ont été interpellés depuis longtemps par les faits de mondialisation. Comment les ont-ils décrits et pensés ? La réponse passe par l'étude (Partie 2) des principaux objets mondiaux que les géographes prennent peu à peu en charge (économie mondiale, réseau mondial, puissance mondiale) et par la caractérisation de l'expérience (Partie 3) qui rend possible cette prise en charge (finitude, unification et division du monde). Un jeu de notions apparaît décisif, dès avant 1914, dans la saisie géographique de l'espace mondial, comme la solidarité entre nations. L'analyse du discours géographique de l'entre-deux-guerres, généralement pensé comme une période de reflux de la mondialisation, le confirme : la guerre mondiale et la crise des années 1930 sont des moments clés de prise de conscience de l'interdépendance existant à l'échelle mondiale. Ce qui nous invite à penser la mondialisation non seulement comme un processus réel de mise en interdépendance, mais aussi comme une conception du monde, une cosmologie, qui ne s'évanouit pas en période de crise, bien au contraire. Cette recherche historique a donc aussi pour visée de contribuer à définir géographiquement la mondialisation, en mettant en lumière le fondement de la conception du monde comme Monde qui supporte toute réflexion sur la mondialisation ; d'où la partie finale qui propose un examen comparé des modes de penser la terre ou le monde comme un Tout en géographie.
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L’histoire du cinéma weimarien et son évolution historiographique

Leblanc, Philippe 05 1900 (has links)
Dans son ouvrage Shell Shock Cinema, publié en 2009, Anton Kaes se distancie fortement du travail fondateur et classique de Siegfried Kracauer, From Caligari to Hitler, publiée en 1947, et portant sur le cinéma pendant la période de Weimar. Réfutant la thèse de Kracauer selon laquelle un inconscient collectif allemand annonce la montée du nazisme dans le cinéma de l’entre-deux-guerres, Kaes affirme au contraire que le shell shock, héritage de la Première Guerre mondiale, est l’un des moteurs du cinéma weimarien. Les travaux de Kaes s’inscrivent dans une historiographie en renouvellement qui, confrontant également la thèse de Kracauer, met désormais l’accent sur la Première Guerre mondiale, et non sur la Seconde Guerre mondiale, pour mieux comprendre et analyser le cinéma weimarien. Ce mémoire, tout en étudiant de façon détaillée l’historiographie du sujet, tend à approfondir et à réévaluer la thèse d’Anton Kaes en l’exposant à davantage de films représentant des traumatismes personnels, des traumatismes sociaux et des chocs post-traumatiques (CPT). Ces maux sont exacerbés par des tensions sociopolitiques – insurrection de janvier 1919, Traité de Versailles, occupation de la Ruhr, l’inflation de 1923-24, etc. – alimentant à la fois des représentations symboliques et concrètes d’expériences traumatisantes qui caractérisent l’ensemble du cinéma weimarien. / Anton Kaes’ 2009 Shell Shock Cinema made a clear shift from Siegfried Kracauer’s 1947 classic book, From Caligari to Hitler. Refuting Kracauer’s major thesis – which found hints of the rise of Nazism through an analysis of Weimar cinema – Kaes placed shell shock as a primary source of influence on the 1920’s German movies. Recent research takes a new look at Kracauer’s thesis and its significance, emphasizing the First World War, and not the Second World War, as the new cornerstone of studies on Weimar Cinema. This paper, while conducting a thorough review of literature on the subject, seeks to reconsider Kaes’ thesis, expending it to a larger filmography selected for its numerous representations of personal trauma, social trauma and post-traumatic stress disorder (PTSD). These mental troubles are exacerbated by socio-political tensions, – such as the Versailles Peace Treaty, the Ruhr occupation, the January 1919 insurrection and the inflation of 1923-24, – feeding both symbolic and concrete depictions of traumatic experiences throughout the Weimarian cinema.
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Le discours de guerre tenu aux enfants montréalais au sujet de la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1918

Cardinal, Sophie 12 1900 (has links)
L’étude du discours de guerre destiné aux enfants de Montréal, entre 1914 et 1918, concernant la Première Guerre mondiale n’a pas retenu l’attention des historiens canadiens. Pourtant, à travers une analyse des journaux montréalais, des revues pédagogiques du Québec, de certains écrits gouvernementaux, il est possible de comprendre comment la guerre est expliquée aux enfants. Ce mémoire vise à mettre en relief les caractéristiques et les objectifs du discours de guerre destiné aux enfants montréalais d’âge primaire. Le premier chapitre s’attardera aux connaissances factuelles transmises aux enfants afin d’établir les raisons qui leur sont présentées quant aux origines de la guerre. Nous constaterons la mise en place d’un triple discours : un discours de peur, un discours visant à rassurer et un discours culpabilisant pour sensibiliser les enfants à l’effort de guerre canadien. Le chapitre suivant analyse les principales caractéristiques des récits de guerre proposés aux enfants. Nous serons ainsi en mesure de cerner les objectifs de ce genre d’histoires. Enfin, nous verrons la place de l’enfant dans le discours de guerre. Nous montrerons comment l’enfant des récits de guerre devient un acteur dans le conflit et comment les écrits utilisent les actions héroïques enfantines. Dans cette guerre qui insiste sur la mobilisation de tous, le discours s’adresse aux filles et, surtout, aux garçons. La Première Guerre mondiale est un sujet incontournable à tel point qu’elle sert de prétexte pour inculquer aux enfants certaines connaissances traditionnelles et nouvelles. Elle s’immisce dans le quotidien de l’enfant, à l’école, dans ses loisirs et dans ses corvées familiales. L’enfant doit développer son patriotisme et les qualités « naturelles » propres à son sexe : les garçons doivent apprendre à faire la guerre et les filles à la soutenir. Le discours de guerre cherche à embrigader l’enfant dans l’effort de guerre canadien. Il insiste sur plusieurs nouvelles thématiques qui auparavant ne faisaient pas partie des enseignements habituels, comme la situation géopolitique de la Belgique. Il incite les petits Montréalais à devenir de bons futurs citoyens qui sauront, si l’occasion se représente, donner leur vie pour leur pays, mais, dans l’immédiat, il les incite surtout à participer à l’effort de guerre. / Canadian historians have neglected World War I’s discourse of war aimed at Montréal children between 1914 and 1918. Yet, through an analysis of Montréal newspapers, Québec pedagogical magazines, and some governmental publications, it is possible to understand how the war is explained to children. This thesis aims to highlight the characteristics and objectives of the discourse of war aimed at primary-age children in Montréal. The first chapter focuses on the factual information transmitted to children to determine how the origins of the war were explained to them. We observe the establishment of a triple discourse: a discourse of fear, a reassuring discourse, and a discourse to encourage guilt to sensitize children to the Canadian war effort. The following chapter analyses the principal characteristics of war stories for children. Thus, we will be able to distinguish the objectives of these types of stories. Finally, we will see the role of the child in the discourse of war. We will show how the child in war narratives becomes an actor in the conflict and how the publications use children’s heroic acts. In this war that stresses the mobilization of the entire population, the discourse is addressed to girls and boys, but especially the latter. The First World War is a rich subject in as much as it serves as a pretext for inculcating children with certain traditional and newer knowledge. It finds its way into children’s daily routines, into their leisure activities and household tasks. Children must develop their patriotism and the “natural” virtues appropriate to their gender: boys must learn to make war and girls to support them. The discourse of war seeks to draw the child into the Canadian war effort. It stresses a number of new themes not previously part of an ordinary education, such as Belgium’s geopolitical situation. It encourages young Montrealers to become model future citizens who, when the occasion arises, will know how to give their life for their country, but, in the shorter term, it particularly encourages them to participate in the war effort.
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La "sortie de guerre" des enfants français : le cas des lettres envoyées au président Woodrow Wilson (1918‐1919)

Lefort, Marie-Claire 08 1900 (has links)
L’application aux civils du concept de « sortie de guerre » offre aux historiens de nouvelles pistes de recherche. Bien que la mobilisation culturelle de l’enfance dans la Grande Guerre ait fait l’objet de plusieurs études depuis les dernières années, le processus de démobilisation reste, quant à lui, peu exploré. Ce mémoire s’intéressera donc à la « sortie de guerre » chez les enfants français, à travers des sources inédites : des lettres adressées au président des États-Unis, Woodrow Wilson, à la fin de 1918. L’analyse met en lumière la perception des enfants sur la paix, la guerre, les Américains, et les changements de leur quotidien depuis l’armistice. Après une première partie historiographique, le deuxième chapitre portera sur la représentation de Wilson, des Américains et de la paix. Dans le dernier chapitre seront analysés le quotidien des enfants dans les mois suivant l’armistice, les représentations de la guerre et le processus de démobilisation. Fin 1918, la guerre tient encore beaucoup de place dans les propos des enfants et peu de signes de démobilisation émergent de leurs lettres. Ainsi, le président américain est représenté comme le sauveur de la France et le grand vainqueur de la guerre plutôt qu’en apôtre de la paix. Le sujet principal des lettres porte ainsi sur la reconnaissance et la gratitude des enfants envers le président et les États-Unis pour leur participation à la guerre et pour l’aide à la victoire. Les valeurs et le passé communs entre les deux pays alliés, exploités par la propagande de guerre, sont soulignés par les enfants. La fin de la guerre commence à peine à se faire ressentir dans le quotidien des enfants. La période est marquée par les célébrations de la victoire. De plus, la peur tend à s’atténuer avec la fin des violences de guerre et des nouveaux deuils. Les perturbations de la guerre demeurent cependant chez plusieurs enfants, particulièrement chez les réfugiés et les orphelins de guerre : la pauvreté, les séparations familiales et les privations alimentaires en affectent ainsi plusieurs. La perpétuation de ce climat de guerre influence la démobilisation des enfants, qui manifestent leur patriotisme et leur haine de l’ennemi. Les représentations de l’ennemi et des combattants du temps de la guerre prévalent donc encore, mais les enfants expriment néanmoins leur lassitude du conflit et leur désir d’un rapide retour à la normale. / Applied to civilians, the study of how French got out of the war (“sortie de guerre”) offers new perspectives to historians. The cultural mobilization of children during the Great War has led to several studies but demobilization is yet overlooked. This master thesis will examine the “coming out of the war” of French children through previously unexamined sources : letters to the American president Woodrow Wilson in late 1918. This analysis highlights the perception of children regarding peace, war, the American people, and the changes in their daily life since the armistice. The first chapter of this dissertation will address historiographical issues. The second will examine the representations of Wilson and the American people in the letters as well as the children perception of peace. The last chapter will focus on the children’s depictions of their daily life in the months following the armistice, their representations of the war and the youth demobilization process. At the end of 1918, the war still takes plenty of room in the children letters and only few signs of cultural demobilization emerges in them. The president is portrayed as the savior of France but, more interestingly as a great man of the war, rather than as an apostle of peace. The main purpose of the children’s letters is to show gratitude to the president for the participation of his country in the victorious war. The common values and shared history between the two allied countries, drawn from the war propaganda, are often highlighted by the children. The end of the war is just beginning to be felt in the lives of children. This period is marked by celebrations of victory, as fear disappears with the end of war violence and of new grieves. However, for several children, the disruption of war remains, particularly among refugees and war orphans. Poverty, food deprivation and family separations affect many children. This outgoing situation influences the demobilization of children, who show their patriotism and their hatred of the Germans through their letters. Although if wartime representations of the enemy and soldiers still prevail, children continue to express their weariness of the conflict and their desire for a rapid return to normalcy.
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"Faites un roi, sinon faites la guerre" : l’Action française durant la Grande Guerre (1914-1918)

Audet-Vallée, Kevin 04 1900 (has links)
L’Action française fut un mouvement idéologique et intellectuel marquant de l’histoire politique et culturelle de la Troisième république. Elle défendait, au moyen d’une rhétorique nationaliste et antirépublicaine, ainsi que d’un militantisme tapageur et d’un journal quotidien, l’idée d’une restauration de la monarchie en France sur les ruines d’une démocratie qu’elle estimait viciée et délétère. Durant la Grande Guerre, elle mit cependant en veilleuse son combat royaliste et se recentra sur son patriotisme. Cette approche la mena à appuyer pendant tout le conflit les gouvernements de défense nationale issus d’une Union sacrée résolument républicaine et à se poser comme l’un des principaux remparts contre les menaces à la nation, qu’elles soient intérieures ou extérieures. À l’issue du conflit, l’Action française était ainsi devenue un acteur politique reconnu et elle avait acquis une notoriété intellectuelle inédite. Cette volte-face notable n’a néanmoins été que très peu abordée de front dans l’historiographie du mouvement. Le présent mémoire vise à y remédier par l’examen du parcours politique et de l’évolution idéologique de l’Action française à partir de l’analyse des chroniques à saveur politique publiées dans son quotidien entre 1914 et 1918, ainsi que de rapports d’enquêtes de la Sûreté générale du ministère de l’Intérieur. Cette étude dresse un portrait plutôt bigarré de ce parcours et de cette évolution. En effet, au moment où le journal et les maîtres de l’Action française attinrent une renommée singulière grâce à leur discours et leurs campagnes guidés par l’intérêt national, son militantisme fut en contrepartie pratiquement annihilé par la mobilisation militaire. De même, malgré son adhésion de principe à la trêve politique que fut l’Union sacrée, l’Action française ne délaissa pas pour autant son procès idéologique du régime républicain et la valorisation de son projet royaliste. La façon dont l’Action française a commenté et pris part à la vie politique de la Grande Guerre révèle également cette équivoque, tout en offrant un portrait singulier des grands débats de cette période. / L’Action française was a significant ideological and intellectual movement in the French Third Republic’s political and cultural history. With its nationalist and antirepublican rhetoric, its flashy political activism and its daily newspaper, it advocated the idea of the restoration of the French monarchy to replace the democratic government, which it considered deleterious. However, it put its royalist agenda on hold during the Great War and refocused on its patriotism. L’Action française backed the governments of the firmly republican Union Sacrée throughout the war and became one of the staunchest allies against the threats to the nation, whether internal or external. At the end of the war, L’Action française had become an acknowledged political actor and had acquired intellectual notoriety. Though significant, this turnaround has nonetheless received little attention in the movement’s historiography. This thesis aims to examine L’Action française’s political journey and ideological evolution based on an analysis of politically-flavored columns published in its daily newspaper between 1914 and 1918 and reports of investigations by the French Department of the Interior (Sûreté générale). This study depicts a rather colorful portrait of the movement’s path and evolution. While L’Action française’s theoreticians and newspaper acquired a great fame thanks to their views and efforts moved by national interest, its political activism was practically destroyed by the military mobilization. Moreover, despite adhering in principle to the political truce brought by the Union Sacrée, it never gave up on its ideological criticism of the republican regime and the promotion of its royalist agenda. Studying the French political scene during the Great War and the role L’Action française reveals this ambiguity while illustrating the singularity of the period’s major debates.
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Lehen Mundu Gerra 'Eskualduna' astekarian

Videgain, Eneko 05 June 2012 (has links) (PDF)
L'hebdomadaire en langue basque Eskualduna fut fondé par l'homme politique bonapartisteLouis Etcheverry, dans un climat de tensions politiques entre les blancs et les rouges. Ils'agissait d'un hebdomadaire proche de l'Eglise, contre la République et politiquement lié àla droite française. Il avait des milliers de lecteurs, en Pays Basque nord. C'est dans cecontexte que prenait corps la conscience nationale française. Et le bras-de-fer entre les états-nations européens éclata en 1914, avec la Première Guerre Mondiale. Eskualdunadonna un grand écho à la guerre; ses rédacteurs, étant mobilisés, écrivaient des articlesdirectement du front. En plus des problèmes logistiques, le journal devait subir la censure,même s'il la justifiait. Sur le déroulement de la guerre, il affirmait sans cesse que la Francese trouvait dans une bonne situation, il minimisait les revers et insistait sur les bonnesnouvelles pour la France. Même si le caractère basque avait une grande présence dans lescolonnes du journal, il ne fallait pas interprêter cela comme une manifestation d'uneconscience nationale basque; au contraire, le journal s'identifiait totalement à la France, etpour les rédacteurs, le fait d'être basque faisait parti de l'identité française. Le caractèrecatholique était le troisième axe de l'identité du journal. Ils avait accordé une grandeimportance au fait de souligner que les soldats étaient de bons chrétiens et que Dieu étaitaux côtés de la France. Ainsi, Eskualduna essayait de démontrer que les conséquences de laloi de séparation de l'Eglise et de l'Etat étaient injustes, et de revendiquer que la Franceétait bel et bien un pays chrétien.
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Mobiliser l’industrie textile (laine et coton). L’État, les entrepreneurs et les ouvriers dans l’effort de guerre, 1914-1920 / Mobilising Textile Industry (Wool and Cotton). State, Entrepreneurs and workers in war effort, France, 1914-1920

Vacheron, Simon 06 December 2017 (has links)
Au cours de la Première Guerre mondiale, les industries de la laine et du coton se retrouvent entraînées dans la mobilisation industrielle. L’intervention de l’État dans ces branches se révèle indispensable, et une nouvelle relation s’établit entre la puissance publique et les entreprises. La modification de la teinte de l’uniforme, sa large diffusion à près de huit millions d’appelés sur quatre ans et la perte des bassins industriels du Nord et de l’Est conduisent à la mise sous contrôle de l’État de presque toute l’industrie lainière, tandis que l’industrie cotonnière reste indépendante jusqu’en 1917. Cette relation s’étend jusque dans les importations de matières premières, avec une centralisation progressive qui exclut le commerce privé, mais associe négociants et industriels. En outre, la gestion de la main-d’œuvre constitue un défi quotidien pour les entreprises. Le besoin de travailleurs reste important, et les difficultés liées aux conditions de travail et au renchérissement de la vie entraînent des tensions sociales, malgré l’Union sacrée observée par les organisations syndicales. Dans le même temps, la perte des principaux territoires industriels représente une aubaine pour les autres régions, dont celles dont l’industrie textile est sur le déclin avant la guerre. Les fortes demandes de l’armée et les hauts prix du commerce privé entraînent des bénéfices importants, et conduisent l’État à adopter une fiscalité de guerre et réprimer les abus. Le retour des industries sinistrées à la fin du conflit, la question des dommages de guerre et la réintégration de l’Alsace-Lorraine mettent les industries textiles face à des changements radicaux. / During the World War I, the industries of the wool and the cotton find themselves pulled(entailed) in the industrial mobilization. The intervention of the State in these branches shows itself essential, and a new relation becomes established between the public authorities and the companies. The modification of the colour of the uniform, its wide distribution about eight million conscripts over four years and the loss of the industrial areas of the North and east lead to the putting under control of the State of almost all the wool trade, whereas the cotton industry remains independent until 1917. This relation extends to the imports of raw materials, with a progressive centralization which excludes any private business(trade), but associates traders and industrialists. Besides, the management of the workforce constitutes a daily challenge for companies. The need in workforce remains important, and the difficulties bound in working conditions and to the increased cost living trigger social tensions, in spite of the “Union sacrée” respected by labor unions. At the same time, the loss of the main industrial territories represents a chance of a lifetime for the other regions, among which those whose textile industry is on the decline before the war. The high demands of the army and the high prices of private trade yeld important profits, and lead the State to adopt a war tax system and to repress the abuses. The return of the stricken industries at the end the conflict, the question of war damage and reinstatement of Alsace-Lorraine put the textile industries in the face of radical changes.
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La littérature illustrée pour enfants à l’époque de la Première Guerre mondiale : origines et évolution de la culture de guerre enfantine allemande / Illustrated children’s literature before and during World War I : origin and evolution of German children’s “war culture” / Illustrierte Kinderliteratur in der Zeit des Ersten Weltkrieges : Ursprung und Entwicklung der deutschen "Kriegskultur" für Kinder

Zunino-Lecoq, Bérénice 12 December 2014 (has links)
Dans une perspective d’histoire culturelle, cette thèse, fondée sur une approche iconologique, se propose de montrer, à partir de l’exemple de la littérature illustrée, que la culture de guerre enfantine allemande n’apparut pas ex nihilo en 1914. Elle avait ses racines dans la culture mémorielle d’avant-guerre. Issu de la peinture historique, un imaginaire héroïque en constituait les fondements. 1914 provoqua une intensification de la culture de guerre. Alors que les éditeurs commercialisèrent des livres patriotiques au moment où la guerre de position était déjà en place, ces ouvrages continuèrent à véhiculer l’image d’une guerre de mouvement. À mesure que les hostilités duraient, des dessins kitsch aux motifs enfantins et des caricatures de l’ennemi permirent de justifier le conflit, stylisé en une guerre défensive. Ces strates ludiques de la culture de guerre enfantine, qui provenaient de l’iconographie politique pour adultes, favorisèrent un élargissement du lectorat, auparavant scolaire, aux jeunes enfants. Les auto-images apologétiques l’emportaient toutefois sur la ridiculisation de l’ennemi. Conjointement aux caricatures, elles renforçaient la communauté nationale et traitaient des liens entre le front et l’arrière, qui devinrent une préoccupation croissante des familles, séparées durablement. Face aux difficultés matérielles, les livres, au ton moralisateur et performatif, cherchèrent à mobiliser matériellement les enfants à l’arrière. Dans ce contexte, des albums furent vendus au profit d’associations patriotiques. D’après les tirages, la littérature patriotique, probablement adressée aux enfants issus des milieux bourgeois, connut un certain succès. / In a cultural history perspective based on the methods of the “visual turn” this thesis deals with the illustrated children’s literature before and during the First World War and shows that the German children’s “war culture” did not appear ex nihilo in 1914. It had its origins in the memorial culture of pre-war time, which glorified the warfare. It relied on a heroic fantasy that came from historical paintings and used emotional reflexes. 1914 provoked an intensification and development of the “war culture”. While publishers put patriotic books on the market when the war of attrition took place, these books continued to convey familiar and reassuring images of a war of movement. As hostilities lasted, kitsch drawings with children’s characters and caricatures of the enemy used to justify the conflict, stylized in a defensive war. These fun strata of the children’s “war culture”, which came from the political iconography for adults, created an expansion of readership: children from the age of three up were concerned as well as school children. However, apologetic self-images were more important than the hatred and jeer of the enemy. Together with caricatures, they reinforced the national community and dealt with the bonds between the soldiers and the home front, which became a growing concern for permanently separated families. Because of deprivations, the books became sanctimonious and aimed at mobilizing children in the home front. In this context, albums were sold to raise funds for patriotic associations. According to the number of books printed, this patriotic literature, probably targeting children from both the middle and upper classes, were a success.
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Lehen Mundu Gerra ‘Eskualduna’ astekarian / La Première Guerre Mondiale dans l'hebdomadaire 'Eskualduna

Bidegain, Eneko 05 June 2012 (has links)
L’hebdomadaire en langue basque Eskualduna fut fondé par l’homme politique bonapartisteLouis Etcheverry, dans un climat de tensions politiques entre les blancs et les rouges. Ils’agissait d’un hebdomadaire proche de l’Eglise, contre la République et politiquement lié àla droite française. Il avait des milliers de lecteurs, en Pays Basque nord. C’est dans cecontexte que prenait corps la conscience nationale française. Et le bras-de-fer entre les états-nations européens éclata en 1914, avec la Première Guerre Mondiale. Eskualdunadonna un grand écho à la guerre; ses rédacteurs, étant mobilisés, écrivaient des articlesdirectement du front. En plus des problèmes logistiques, le journal devait subir la censure,même s’il la justifiait. Sur le déroulement de la guerre, il affirmait sans cesse que la Francese trouvait dans une bonne situation, il minimisait les revers et insistait sur les bonnesnouvelles pour la France. Même si le caractère basque avait une grande présence dans lescolonnes du journal, il ne fallait pas interprêter cela comme une manifestation d’uneconscience nationale basque; au contraire, le journal s’identifiait totalement à la France, etpour les rédacteurs, le fait d’être basque faisait parti de l’identité française. Le caractèrecatholique était le troisième axe de l’identité du journal. Ils avait accordé une grandeimportance au fait de souligner que les soldats étaient de bons chrétiens et que Dieu étaitaux côtés de la France. Ainsi, Eskualduna essayait de démontrer que les conséquences de laloi de séparation de l’Eglise et de l’Etat étaient injustes, et de revendiquer que la Franceétait bel et bien un pays chrétien. / The Basque language weekly Eskualduna was founded by Louis Etcheverry the Bonapartistpolitician, in a climate of political tension between the white and red. It was a weekly thatwas close to the Church, opposed the Republic and was politically linked to the FrenchRight. The publication had thousands of readers in the Continental Basque Country. It wasin this context that the French national consciousness was being constructed, and the tugof-war between European nation-states in 1914 broke out with the First World War.Eskualduna gave a major coverage of the war. Its editors and reporters were mobilized andthe weekly published articles written directly from the war front. In addition to logisticalproblems, the newspaper had to undergo censorship, even if publication accepted theofficial warrant. During the war, the weekly asserted that France was in a good situation; itminimized the lapels and emphasized the good news for France. Although the Basquecharacter had a great presence in the newspaper, this should not be interpreted as amanifestation of a Basque national consciousness. On the contrary, the newspaper, and its6editors, identified with France. Basque identity was understood as forming part of Frenchidentity. The Catholic nature was the third axis of the of the publication’s characteristics.The weekly emphasized the fact that soldiers were good Christians and that God was withFrance. Hence, Eskualduna tried to demonstrate that the consequences of the lawseparating Church and State were unfair and it claimed that France was indeed a Christiancountry. / Eskualduna euskarazko astekaria zurien eta gorrien arteko lehia politikoaren erdian sortuzuen Louis Etcheverry politikari bonapartistak. Elizarengandik hurbil, eta Errepublikarenkontra, Frantziako eskuinaren ildo politikoko astekaria zen, eta Ipar Euskal Herriko milakaetxetara heltzen zen. Giro hartan gorpuzten ari zen frantses nazioaren kontzientzia, etaEuropako estatu-nazioen arteko lehia 1914ean lehertu zen, Lehen Gerla Mundialean.Eskualduna-k oihartzun handia eman zion gerla hari; bere idazle batzuek gerlako lekuetatikberriak igortzen zituzten. Azpiegitura arazoez gain, zentsuraren arauak ere jasan behar izanzituen, nahiz eta horrekin bat egin. Gerlaz eman zituen berriekin Frantzia egoera oneanzegoela erakutsi nahi izan zuen, gerlaren alde gogorrak gutxietsiz, eta ahal zen guztietanberriak berri on gisa aurkeztuz, alegia, Frantziaren aldeko gisa. Nahiz eta euskal izaerak lekuhandia zuen astekariko artikuluetan, soldaduen gutunetan nabaritu zitekeen herriminarengibelean ez zegoen euskal kontzientzia nazionalik; alderantziz, osoki identifikatzen zirenFrantziarekin, eta euskaldun izatea frantses izatearen parte zen. Giristino izaera, Eskualdunaegiten zutenen nortasunaren hirugarren zutabea zen. Garrantzia eman zioten soldaduakgiristino onak zirela eta Jainkoa Frantziaren alde zela azpimarratzeari. Gisa horretan,Elizaren eta Estatuaren bereizte legearen ondorioz elizgizonen baztertzea zuzen-kontrakoazela erakutsi nahi izan zuten, eta Frantzia herri giristinoa zela aldarrikatu.
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L’âme des régiments : le corps des sous-officiers : promotion, recrutement et discipline dans les rangs de l’armée française (1872-1914) / Soul of the regiment : the non-commissionned officier corps : promotion, recruitment and discipline in the French Army (1872-1914)

Marly, Mathieu 12 December 2015 (has links)
De 1872 à 1914, l’armée française s’ouvre à un ensemble toujours plus grand de Français venus accomplir leur service militaire obligatoire. L’armée devient alors une « armée nationale » en ce sens qu’elle réunit la nation et l’institution militaire à travers l'imaginaire politique du « soldat-citoyen ». Au-delà des discours et des postures idéologiques entourant le thème de l’armée nationale, l’objectif de cette recherche est de comprendre comment l’institution militaire a été transformée par l’universalisation progressive du service et de saisir les effets éventuels de celui-ci dans la société française de la Belle Époque. L’approche méthodologique retenue est celle d’une socio-histoire de l’armée, réalisée à partir d’un groupe méconnu, celui des sous-officiers dont la position et le statut permettent d’explorer les mécanismes ordinaires de la promotion hiérarchique et de la discipline dans le rang. Cette approche permet de comprendre comment la défense d’une « spécificité militaire » a renforcé la domination symbolique des officiers sur la troupe. L’attention portée à l’avancement révèle également la progression, à tous les niveaux de la hiérarchie, du principe de la méritocratie scolaire qui transforme les rapports sociaux et hiérarchiques dans l’armée. Enfin, l’étude des « règles du jeu » disciplinaires par lesquelles les sous-officiers exercent leur contrôle sur la troupe permet de mieux cerner les raisons de l’obéissance militaire obtenue dans les casernes avant 1914. Ces dynamiques éclairent en définitive l’organisation d’une institution dont les critères de recrutement, de promotion et les techniques disciplinaires, élaborés en temps de paix, ne disparaissent pas dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. / From 1872 to 1914, the French Army kept incorporating a growing number of young men who came to perform their military service. Thus, the Army became a « National Army » , associating the Nation and the military institution through the figure of the « citizen-soldier ». Beyond words and ideological postures, the point of this research is to comprehend how the military institution and the French society have been transformed by compulsory military service. To this end, a socio-historical approach focusing on non-commissioned officers, allows us to explore the features of hierarchical promotion and military discipline. This research reveals how the defense of the « military specifics» was a way of strengthening the symbolic domination of officers. A notice to military promotion also reveals the crucial part of meritocracy which transformed social and hierarchical relations in the French Army. Finally, the analysis of disciplinary rules give reasons for military obedience into the barracks. These elements enlighten how the criteria for recruitment, promotions and disciplinary procedures developed during peacetime did not disappear after 1914.

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