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L'écriture du mal chez Emily Brontë : infantile et pulsion de mort dans Wuthering heights

Murray Desrosiers, Julie January 2009 (has links) (PDF)
Ce mémoire se consacre à une étude de l'infantile et de la pulsion de mort comme constituants d'une écriture du Mal dans Wuthering Heights (1847), l'unique roman de l'écrivaine anglaise Emily Brontë (1818-1848). Cette analyse s'inspire en premier lieu des travaux de Sigmund Freud sur les pulsions, le rêve et l'infantile. Le récit de Wuthering Heights s'articule autour des familles Earnshaw et Linton. L'arrivée de Heathcliff, un jeune orphelin, bouleversera la vie des membres de la famille Earnshaw. Catherine Earnshaw et de Heathcliff, élevés comme frère et soeur, mais liés dans leur jeunesse par une passion absolue et sans concession jusque dans la mort, subiront l'épreuve du temps à la sortie de l'enfance. Le roman présente des motifs récurrents qui contribuent à l'élaboration d'une expérience du Mal singulière. Les descriptions poétiques, la souffrance des personnages, la violence de l'écriture, les figures de la mort et l'hostilité des lieux du récit se donnent à lire comme les figures d'une répétition ou la reprise des éléments d'une histoire passée, moteur de la conception narrative du désastre et du tragique. L'étude du roman suppose l'exploration de cet univers inspiré par la violence, la cruauté, mais aussi la passion que suscite le désir d'absolu attaché à ce passé. Wuthering Heights est un récit dans lequel se mêlent, se démêlent, se confondent et se confrontent des mécanismes régis par des pulsions à la fois autodestructrices et libératrices. Ce mémoire analysera le roman dans sa structure narrative et son énonciation afin de rendre compte du caractère absolument tragique de la passion des protagonistes, de comprendre les mécanismes cruels de la narration et de démontrer la vision du Mal essentielle et universelle du récit. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Emily Brontë, Wuthering heights, Pulsion de mort, Infantile, Rêve, Mal, Tragique, Absolu.
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Musicalité et écriture dans Novecento : pianiste et Châteaux de la colère d'Alessandro Baricco

Dallaire, Maryse January 2009 (has links) (PDF)
Le présent mémoire se propose d'analyser les liens entre la musique et l'écriture dans deux ouvrages d'Alessandro Baricco, soit Novecento: pianiste et Châteaux de la colère, qui mettent tous deux en scène des personnages musiciens. Il y sera question des effets tirés de la transposition de la musique vers la littérature. En premier lieu, nous présenterons des études musico-littéraires déjà existantes afin de dégager une méthode appropriée. Il sera exposé que les difficultés majeures rencontrées par les auteurs dans ce domaine se rapportent à la transposition de la simultanéité, pratiquement impossible à l'écrit. En deuxième lieu, les thèmes musicaux seront analysés dans les oeuvres formant notre corpus à l'aide des théories déjà émises par Baricco dans son essai sur la musique actuelle L'Âme de Hegel et les vaches du Wisconsin. Les thèmes de la situation particulière, du génie et de la folie, de l'interprétation ainsi que de l'idée de ce qu'est le spectacle seront ici abordés. En troisième lieu, la forme sera étudiée à travers sa musicalité. Ce chapitre contiendra donc des analyses du rythme (tel que vu dans les sons, les choix syntaxiques ainsi que dans la ponctuation), des diverses répétitions, de la simultanéité scripturale, des silences, du climat, de l'organisation générale des textes et finalement, des structures musicales empruntées au ragtime (dans le cas de Novecento : pianiste) ainsi qu'à l'opera buffa et à la fugue (dans le cas de Châteaux de la colère). En conclusion, nous soutiendrons que tout en alliant musique et écriture, Baricco invente un nouveau genre littéraire qui se rapproche de plus en plus de l'oralité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Écriture, Musique, Alessandro Baricco, Musico-littérarité, Oralité.
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Hybridité et identité : les enjeux d'Autoportrait en vert de Marie Ndiaye

Herd, Jamie January 2009 (has links) (PDF)
Ce mémoire est une étude d'Autoportrait en vert de Marie NDiaye, une oeuvre hors genre qui véhicule une identité subversive dans le climat sociopolitique actuel de la France. Il commence en situant cette oeuvre dans le contexte de la production globale de l'auteure et dans celui d'une production actuelle croissante de photo-textes en France. Il procède ensuite en élaborant une définition de travail de l'hybridité à partir de plusieurs théories littéraires, culturelles, identitaires et photographiques. Comprise le plus simplement comme un entre-deux, l'hybridité est, selon nous, stratégique dans sa manifestation la plus radicale. Elle établit un lien entre la forme performative et parodique et l'identité comme mise en scène. L'analyse d'Autoportrait en vert se fait en deux temps. Il s'agit d'abord d'examiner comment le battement entre le trop-plein et le manque de forme et l'entrecroisement des genres et des médiums laisse émerger un tiers espace où une identité subjective multiple et subversive s'exprime. Ensuite, il analyse comment l'auteure met en scène cette identité subjective dans le personnage de la narratrice-écrivaine pour contourner les oppositions binaires afin de rendre visible et intelligible un soi littéraire subversif. Nous avançons qu'en menant la littérature et l'identité à l'état de crise dans ce photo-texte, Marie NDiaye crée un entre-deux et un entre-temps qui visent à ouvrir le contexte extra-littéraire et extra-photographique à une nouvelle conception de l'identité. En ce faisant, Autoportrait en vert ouvre de nouveaux espaces où les identités mineures peuvent s'écrire et se voir en France. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Hybridité, Parodie, Genre, Post-colonial, Marie NDiaye, Autoportrait, Photographie.
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La représentation de l'espace contemporain et le statut de l'écrit dans Nikolski de Nicolas Dickner

Proulx, Candide January 2009 (has links) (PDF)
Chargé d'allusions à la mer et à la géographie terrestre, Nikolski est un roman dans lequel différentes conceptions de l'espace cohabitent. La première d'entre elles concerne les grands espaces: foulés, cartographiés, investis et habités, ils n'inspirent plus l'aventure ni la découverte. Au contraire, les voilà encombrés par les produits de consommation et les déchets. Dans de telles conditions, les voyages et les déplacements apparaissent désenchantés ils découlent d'une nécessité, professionnelle ou familiale. Le nomadisme perd du terrain au profit d'une occupation sédentaire du territoire, cependant qu'il continue à faire rêver, comme un paradis perdu où la liberté ne se réduisait pas au confort. La place qu'occupe le livre dans la société contemporaine est directement tributaire de ces changements: son irréductible matérialité l'associe à la sédentarité, et la multiplication exponentielle des exemplaires en fait un objet emblématique de la société de consommation. Partout où on les entrepose, les livres finissent par se fondre au paysage ; à défaut de circuler ils se minéralisent et s'intègrent à l'écosystème. Dans une société de plus en plus numérique, l'objet-livre souffre de son irréductible matérialité et apparaît à bien des égards désuet, folklorique. Sa place dans la société contemporaine doit être redéfinie, et avec elle les enjeux de conservation de la mémoire. Ces changements, propres à l'époque contemporaine, affectent les individus. Les familles se sont dispersées, laissant derrière autant d'orphelins que de parents atypiques. L'appartenance à un clan ne se fonde plus sur la cohabitation dans un même lieu. Elle doit trouver d'autres moyens de s'actualiser et donner naissance à de nouveaux récits de filiation. La figure du réseau, sans se substituer complètement à l'institution familiale, permet d'en lier les membres, selon une logique qui dépasse la simple coïncidence. L'impuissance des personnages n'est qu'apparente: la prise de parole par le narrateur et l'histoire qu'elle fait naître révèle une force transcendante qui gouverne là où le hasard semble régner. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Mer, Voyage, Nomadisme, Sédentarité, Livre, Surabondance, Mémoire, Filiation, Réseau.
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Aliss de Patrick Senécal ou la réécriture d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll

Boudreault, Mélissa January 2010 (has links) (PDF)
Il était une fois...l'histoire d'une petite fille curieuse qui, en suivant un lapin blanc, découvre un pays merveilleux habité par d'étranges créatures. Cette fillette et cet univers, nous les connaissons, c'est l'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Ce conte a fait du chemin depuis sa parution en 1865 et ses pas l'ont mené jusqu'à aujourd'hui dans les mains d'un pionnier de la littérature d'horreur au Québec: Patrick Senécal. Depuis 1994, cet auteur est de plus en plus présent dans le panorama littéraire québécois, mais c'est son quatrième roman, Aliss, publié en 2000, qui retient ici notre attention. Dans ce roman, Senécal réécrit l'Alice au pays des merveilles de Carroll à l'aide d'un travail intertextuel et de réécriture. L'enjeu de ce mémoire est de découvrir de quelle manière s'opère la réécriture transformant le conte de Carroll en un nouveau texte qui propose une version moderne du sujet. Le récit de Senécal s'inscrit dans ce que Gérard Genette appelle l'hypertextualité : toute relation qui unit un texte (hypertexte) à un autre texte (hypotexte) dont il dérive. Dans nos recherches, ce sont les théories et la typologie intertextuelle qui servent de premiers moyens d'investigation. En sollicitant les catégories de la citation, de la référence et de l'allusion, nous sommes en mesure d'identifier et d'étudier les relations qu'entretient le récit de Senécal avec le conte de Carroll, mais également avec d'autres intertextes. Les théories de la réécriture et les concepts de répétition et de variation qui lui sont relatifs nous permettent d'analyser en profondeur les transformations apportées à Alice au pays des merveilles pour devenir Aliss. La réécriture joue notamment sur trois aspects. On assiste d'abord à un changement générique qui fait que l'on passe du merveilleux à une oeuvre se trouvant à la frontière entre le récit fantastique et le récit d'horreur. C'est notamment l'aspect cauchemardesque et fantastique déjà suggéré dans le conte de Carroll qui devient la source du glissement de genre. Pour parler de réécriture, il faut que l'on en reconnaisse obligatoirement le modèle. L'étude de la transposition des épisodes et des personnages d'Aliss, construits en miroir avec leur double carrollien et influencés par le changement générique, est donc nécessaire à la compréhension du phénomène. Finalement, en plus de s'approprier le conte de Carroll, Senécal intègre dans son récit l'auteur d'Alice au pays des merveilles et en fait un horrible personnage. Dans le dernier chapitre, la manière dont Senécal reprend les éléments caractéristiques de la vie de Carroll et de son oeuvre pour construire ce double subversif est étudiée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Intertextualité, Réécriture, Fantastique, Horreur, Conte, Lewis Carroll, Patrick Senécal, Alice au Pays Des Merveilles, Aliss.
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Excursion chez les Nenets : analyse du rapport espace-temps dans le récit Éloge des voyages insensés ou l'île, de Vassili Golovanov

Gauthier, Marie-Hélène 08 1900 (has links) (PDF)
Le récit Éloge des voyages insensés ou l’Île, de Vassili Golovanov, est paru en 2002, puis traduit en français en 2007. L'auteur russe y relate les expéditions qui le mènent au nord de la Russie, sur l'île polaire de Kolgouev, au sud-est de la mer de Barents. Depuis la lecture de Robinson Crusoé dans son enfance jusqu'à la découverte de la carte de Kolgouev, explorée au XIXe siècle par le naturaliste Trevor-Battye, l'idée de l'île s'impose chez Golovanov et lorsque le désir d'aventure et d'éloignement devient incontournable, elle semble être un choix tout naturel. Toutefois, la séparation physique de l'île du reste du pays, ainsi que son écart idéologique en ce qui a trait aux enjeux politiques et sociaux, aident à créer, chez l'auteur, une perception spatio-temporelle unique. Ce mémoire s'intéresse au récit de voyage contemporain et, plus précisément, à la relation entre l'espace et le temps qui se construit dans le récit face à l'altérité. Il nous permet également de nous questionner sur la façon dont cette relation s'articule dans l'écriture du voyageur. L'étude est divisée en deux chapitres. Le premier chapitre se veut surtout une présentation théorique des récits de voyage. Il est question de l'historique du genre et de ses principales composantes. Afin de soutenir notre propos, le récit de Golovanov est étudié afin de comprendre comment se construit le parcours de l'auteur. Quatre moments sont déterminés: 1) avant le départ, 2) pendant les expéditions, 3) le retour, 4) le processus de l'écriture. Dans chacun de ces moments, nous repérons les principales marques du temps et de l'espace. Dans le deuxième chapitre, nous étudions la notion de chronotope, telle que développée par Bakhtine, afin de comprendre les relations possibles entre l'espace et le temps dans le texte littéraire. Une analyse du récit de Golovanov est ensuite proposée et divisée selon trois dimensions spécifiques, perçues au fil de la lecture, qui influencent sa perception spatio-temporelle. L'observation de la dimension géographique permet d'abord de voir le rapport de Golovanov à l'espace de l'île. Puis, l'analyse de la dimension anthropologique permet de découvrir la sédentarisation forcée du peuple nenet et ses effets néfastes sur cette ancienne population nomade. Finalement, la dimension folklorique nous fait voir le lien entre les Nenets et leurs légendes, de même que le rapport étroit qui est créé entre le passé et le présent. À la suite de l'étude de ces dimensions, certains chronotopes ont été dégagés, soit le chronotope de l'île nordique, le chronotope sédentaire, le chronotope nomade et le chronotope folklorique et nous pouvons ainsi mieux concevoir l'articulation entre l'espace et le temps dans le récit de voyage de Golovanov, qui en définitive, se résume au fait que l'espace crée la temporalité du récit. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : récits de voyage, Vassili Golovanov, Éloge des voyages insensés ou l'île, espace-temps, chronotopes, Nenets, île, Russie
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De la négritude à la migritude : une analyse sociologique de la littérature de l'Afrique francophone

Lavigne, Sophie 04 1900 (has links) (PDF)
La transformation de l'imaginaire dans les sociétés d'Afrique francophone noire est indéniable. Le mouvement de la négritude, qui prônait une Afrique unifiée dans les années 50-60, a laissé place à une grande déception suite aux Indépendances. Les dictatures qui ont suivi, la fin du communisme et les guerres ont fini par mettre fin au rêve d'une Afrique unifiée et par pousser une bonne partie de la jeunesse africaine à l'extérieur du continent. De plus, l'impact de la colonisation sur l'imaginaire africain est toujours prégnant, mais ses modalités se sont transformées avec la migration massive des jeunes Africains dans les pays occidentaux. Les écrivains des années 2000, qu'on appelle, ici, écrivains de la migritude, sont partis dans ces pays pour ne plus revenir sur leur terre natale, contrairement aux écrivains de la négritude. Ils ne se sentent plus en phase avec leur patrie, et du coup l'image de l'Afrique se transforme. L'enjeu identitaire est déterminant, autant que le parcours historique de ces jeunes écrivains. Le monde dans lequel ils évoluent est coloré par les migrations massives et le choc de l'incompréhension avec les sociétés d'accueil. Les questions de l'immigration et de l'acculturation sont-elles suffisantes pour transformer l'image identitaire d'un individu? Où subsiste-t-il des substrats dans l'imaginaire de ces écrivains? Ont-ils des liens avec leurs prédécesseurs, les écrivains de la négritude? Ont-ils le rêve d'une Afrique qui émerge, ou sont-ils seulement partis pour devenir autre et autrement? Les écrivains de la migritude sont-ils le symbole de la transformation radicale de l'image de l'Afrique? Pour répondre à ces questions, nous allons d'abord rechercher dans les écrits des romanciers de la migritude ce qu'ils ont en commun. Pour obtenir ces données, nous ferons une lecture des œuvres choisies à partir de la théorie du chronotope de Bakhtine. L'idée étant de trouver une écriture type à travers l'utilisation de l'espace-temps et des différents procédés narratifs. Si les écrivains de la migritude usent des mêmes types de chronotopes, c'est qu'ils partagent un même imaginaire et s'inscrivent de façon particulière dans l'histoire littéraire du continent africain et exercent une influence sur leurs pairs. Ce type d'analyse va permette de mettre en relief la transformation de l'imaginaire qui a cours en Afrique francophone noire et d'y voir les modulations sociétales au plan de l'identité et du devenir imaginé des sociétés africaines. Bien sûr, l'interprétation reste partielle, mais permet de mettre en relief les différences de regards que portent les Africains par rapport à d'autres migrants. Par ailleurs, les écrivains migrants, nombreux à vivre les mêmes questionnements face à l'identité et face à la réalité de la migration à l'époque postcoloniale, vont nous servir de barème afin de voir la particularité africaine. Les enjeux du temps et de l'espace sont incontournables pour comprendre la posture des écrivains en situation de déterritorialisation, puisque la rencontre avec l'autre ne se fait plus à partir des mêmes bases qu'à l'époque coloniale. Il y a dorénavant un regard posé de part et d'autre. Ce n'est plus le seul point de vue occidental qui peut être porté sur les mondes étrangers. L'écrivain migrant va lui aussi poser son regard et former sa critique de façon à être l'objecteur de conscience de la société d'accueil. Cette recherche vise à mettre en lumière la transformation de l'imaginaire et ses modalités en Afrique francophone noire de l'époque coloniale à aujourd'hui, mais aussi, l'influence de cette transformation sur les autres sociétés, puisque la transformation se fait par le biais de migration massive. Il y a donc une interinfluence entre les sociétés. La question du vivre ensemble est alors incontournable et devient le sujet privilégié des écrivains; sujet qui est fondamental dans un monde en restructuration. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Imaginaire, Afrique, Négritude, Migritude, Identité, Altérité, Migration, Sociologie, Littérature
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La généalogie d'une figure de l'angoisse : formes, pratiques et représentations de la place de Grève (Paris, 1667-1789)

Allard, Julie January 2008 (has links) (PDF)
Cette thèse interroge un lieu central de la capitale française (l'actuelle place de l'Hôtel de Ville) et vise à saisir, en amont, les processus qui font de la place de Grève une figure de l'angoisse au début du XIXe siècle. Au cours des dernières années, les recherches sur les villes médiévales et modernes ont révélé la richesse de l'espace comme problème théorique et historique. Cette thèse s'inscrit dans les travaux récents qui tentent de comprendre comment l'espace urbain est produit et comment, en retour, celui-ci « produit » du social, du politique et du culturel. Les changements observés sont saisis dans le temps long et tiennent compte des transformations qui s'opèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles dans les façons de concevoir, d'organiser et de réguler l'espace urbain. À la fois cause et conséquence de ces changements, la réorganisation des institutions parisiennes à la fin du XVIIe siècle et l'uniformisation progressive des pratiques des autorités sur des territoires à la fois partagés et contestés témoignent de l'émergence d'une nouvelle conception de l'espace urbain. Lentement élaborée à travers la pratique, malgré la diversité des corps et leur rivalité éventuelle, cette conception fait de l'espace urbain un territoire plus homogène, organisé depuis un centre et dans lequel les fonctions doivent être distribuées de manière utile. Située au centre de Paris et ouverte sur la Seine, la Grève est la plus ancienne place publique de la capitale. Site d'une activité commerciale et portuaire ancienne, étroitement associée à l'origine du gouvernement municipal et lieu de représentation des pouvoirs publics, elle est un espace hybride et polyvalent doté d'une forte charge symbolique. Au milieu du XVIIIe siècle, c'est un lieu complexe, chargé et tendu, livré en partage à des usages concurrents. Si la forte charge symbolique de la Grève tient largement à l'hybridité du lieu et à sa polysémie, l'action des autorités invite toutefois à reconsidérer cet espace, son sens, ses usages et ses formes. L'évolution de l'utilisation cérémonielle de la place dans la seconde moitié du XVIIIe siècle révèle la transformation des pratiques des autorités qui, de plus en plus, vont dans le sens d'une spécialisation des lieux urbains pour des raisons à la fois fonctionnelles, sécuritaires, esthétiques et symboliques. Ainsi, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, alors que les fêtes et les réjouissances, qui avaient jusque-là constitué une dimension importante de l'occupation cérémonielle du site, tendent à reculer, les exécutions publiques s'y concentrent. Une réflexion similaire est poursuivie par les aménageurs qui s'interrogent eux aussi sur les sens, les usages et les formes de la place, mais dont l'action est compliquée par la polysémie du site. Diversement revendiquée par les acteurs, la Grève est à la fois perçue comme le lieu d'origine du pouvoir municipal et bourgeois, le symbole de l'identité civique, un lieu de glorification de la monarchie, le principal lieu d'exercice de la justice royale et un lieu de rassemblement populaire et ouvrier. Au XVIIIe siècle, les hésitations et les échecs des projets de réaménagement de la place témoignent de l'écart entre les représentations des acteurs et de la fertilité des sens du lieu. Surtout, ces échecs successifs ont pour résultat de préserver presque intacte, au coeur de la ville, une forme urbaine que tous jugent pourtant archaïque et dangereuse pour l'organisme urbain. Si les formes, les pratiques et les représentations du lieu sont partiellement orientées par l'action des élites et des autorités, la place offre toutefois autant de possibilités que de contraintes aux individus et aux groupes qui peuvent se l'approprier de diverses manières. À la fin du XVIIIe siècle, à travers une série de contestations et de négociations, la place est étroitement associée aux ouvriers du bâtiment qui s'y rendent traditionnellement pour l'embauche. En juillet 1789, elle est investie symboliquement par les nouvelles institutions municipales et ses usages sont détournés par la foule révolutionnaire. Perçus comme autant de détournements et de subversions, ces usages autonomes de l'espace, hors des cadres fixés par le pouvoir, contribuent à nourrir la crainte du désordre que la place faciliterait. Perçue à la fois comme un environnement malsain et insalubre, fréquenté par une population migrante, marginale et violente, la Grève cristallise les anxiétés sociales au début du XIXe siècle. Elle devient une véritable figure de l'angoisse dans les romans noirs où son évocation seule suffit pour illustrer les dangers et les bas-fonds de la capitale. Ouvrages populaires, peu coûteux et largement diffusés, ces oeuvres de fiction fonctionnent à la manière d'une caisse de résonance et contribuent à forger et « embellir » cet imaginaire angoissant du lieu. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Paris, Place publique, Place de Grève, Production de l'espace, Espace urbain, Histoire urbaine.
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Colères de femmes noires et excès narratifs dans Passing de Nella Larsen, Sula de Toni Morrison et Push de Sapphire

Gibeau, Ariane 11 1900 (has links) (PDF)
Le présent mémoire s'intéresse aux représentations de la colère dans la littérature des femmes africaines-américaines du 20e siècle. Il cherche à comprendre de quelles manières cette émotion taboue et honteuse investit Passing de Nella Larsen, Sula de Toni Monison et Push de Sapphire, trois œuvres écrites à différentes époques-clés de l'histoire littéraire noire états-unienne au féminin (les années 1920 et la Renaissance de Harlem; les années 1970 et l'émergence du féminisme noir et de sa critique littéraire; les années 1990 et la consécration institutionnelle des black women's studies). Il s'agit de voir comment, dans ces romans où prédominent des enjeux liés aux oppressions de sexe, de race et de classe, la colère joue le rôle de moteur textuel, d'émotion-source : elle dirige les actions et propos des personnages, dirige les intrigues, dirige l'écriture. Elle semble ainsi constituer une impulsion, un paradigme traversant la tradition littéraire féministe noire. L'étude d'un corpus diachronique permet d'entrevoir une évolution singulière : le passage d'une colère nommée et thématisée à une colère-discours. La colère constituant une émotion du désordre et du spectaculaire, j'analyse les stratégies narratives qui permettent de faire surgir l'excès et le théâtral dans les œuvres à l'étude. Ma réflexion se décline en quatre temps. Je me penche dans un premier chapitre sur les articulations entre rapports d'oppression et colère. J'interroge les liens entre sexe et colère, puis entre race et colère, pour enfin présenter les fondements théoriques du féminisme noir et les écrits de féministes noires sur la question. Les trois autres chapitres sont consacrés aux romans analysés : le deuxième traite de Passing et de la colère qui prend possession de l'intrigue grâce à quelques stratégies du double; le troisième montre que la colère, dans Sula, se manifeste selon deux mouvements simultanés (une transmission entre plusieurs générations de personnages et un détournement dans la narration) et par le recours à la métaphore du feu; le quatrième s'intéresse à Push et à son esthétique de l'excès, laquelle imprègne à la fois les corps des protagonistes et la narration. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : colère, excès, violence, littérature afro-américaine, littérature américaine, féminisme noir, Nella Larsen, Toni Morrison, Sapphire.
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Le soldat dans la culture au Québec en 1939-1945 : du héros-guerrier à la chair à canon

Lacoursière, Sylvain January 2009 (has links) (PDF)
Cette étude traite de la représentation du soldat dans la culture au Québec pendant la Deuxième Guerre mondiale. A l'aube du nouveau conflit, le gouvernement canadien de William Lyon Mackenzie King invite l'Écossais John Grierson à mettre en place et à diriger l'Office National du Film, principal outil de propagande du gouvernement. Dans les films produits par cet organisme, le soldat sera présenté de façon héroïque, il aura toutes les qualités, pour en faire un modèle et inciter les Canadiens à s'enrôler. Le premier objectif de ce mémoire était de dégager l'image du soldat avant que la Deuxième Guerre mondiale ne commence. Nous voulions voir jusqu'à quel point elle serait récupérée par la propagande. Nous verrons que la représentation de ce soldat sera en accord avec la mémoire officielle de la Grande Guerre que nous dégagerons. Parmi les modèles prônés par la propagande, les figures des soldats-héros de Dollard des Ormeaux et de Madeleine de Verchères seront réactualisées. L'armée canadienne s'emploiera aussi à humaniser le soldat et utilisera un chanteur populaire, le soldat Lebrun, pour parvenir à ses fins. Notre second objectif est de démontrer qu'il y a eu une augmentation de la place du soldat dans la culture au Québec au cours du conflit. La mémoire pancanadienne des autorités ne trouvera pas une adhésion aussi grande au Québec que dans le reste du Canada. La résistance à l'enrôlement obligatoire (la conscription) sera très grande parmi les Canadiens français et forcera le gouvernement fédéral à répondre aux attaques et à intensifier sa propagande, ce qui se traduira par la multiplication des émissions radiophoniques justifiant la guerre et la série de films Les reportages, tournés au Québec en français et visant spécifiquement les Québécois. Le troisième objectif de ce mémoire est de voir jusqu'où l'on pouvait s'éloigner de la ligne officielle de la propagande et si cela portait à conséquences. Les auteurs de romans, qui ne sont pas issus de la propagande, utiliseront plusieurs façons de représenter le soldat. Parfois, certains reprendront en tous points le discours propagandiste. La plupart amèneront cependant des nuances importantes, loin de l'idéalisation du personnage guerrier des films de l'ONF. Le soldat, ce sera souvent un pauvre chômeur qui acquiert son salut par la guerre, forcé de s'enrôler par les circonstances. Un message aux antipodes de la propagande émergera dans deux oeuvres différentes: Mémoires d'un soldat inconnu, d'Adolphe Brassard, la seule oeuvre romanesque censurée de la guerre, et surtout Les Fridolinades, de Gratien Gélinas, qui se moquera de cette propagande dans chaque revue. Toutefois, Gélinas le fera tout en humour et, mis à part un avertissement pour un sketch sur les CWACS, sa façon humoristique le mettra à l'abri de la censure, devenant la soupape d'un peuple contrarié par la conscription. On pourra donc conclure qu'il était possible de s'éloigner de l'image du soldat prônée par la propagande en autant que cela ne nuise pas à l'effort de guerre. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Soldat, Image, Propagande, 1939-1945, Guerre, Littérature, Québec, Héroïsme, ONF.

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