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L'histoire exutoire : Ernst Nolte ou La recherche d'une mémoire apaisée

Delisle, Marc 11 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2004-2005 / Dans le cadre des multiples ressacs qui ponctuent le travail de la mémoire en Allemagne, les défis lancés à l'historien sont tentaculaires puisque celui-ci doit conjuguer sa propre expérience avec l'objectivité requise par la discipline historique. Un historien allemand, Ernst Nolte, se situe depuis le milieu des années 1980 au centre d'une controverse. Frappé d'anathème, il fait depuis sa formule du «passé qui ne veut pas passer » figure d'éternel marginal chez ses collègues d'outre-Rhin. L'historien François Furet accepte de dialoguer avec l'historien allemand et permet à celui-ci d'exposer les éléments de son interprétation « historico-génétique » de la dialectique entre le fascisme et le communisme. L'interprétation déterministe de Ernst Nolte nous invite à procéder à l'examen de l'évolution radicale de son approche phénoménologique développée en 1963 et des multiples contradictions qui enferment l'historien et le citoyen allemand Ernst Nolte dans un rapport ambigu au passé de sa nation. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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Les ingénieurs de l'âme : pouvoir et subjectivation sous Staline

Landry, Jean-Michel 12 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2007-2008. / On a l'habitude de penser que le système politique stalinien réprimait les subjectivités en les traquant jusque dans leurs plus intimes manifestations. Les archives soviétiques récusent pourtant cette analyse. Elles montrent que le régime de Staline accordait un soin précieux aux subjectivités; que des dispositifs avaient été aménagés afin de conduire les individus à transformer durablement la manière dont ils se percevaient. C'est le cas du roman stalinien, lequel eut pour fonction et pour effet d'inciter les citoyens soviétiques à cultiver un rapport à soi calqué sur la figure de l'« Homme Nouveau ». Ce mémoire pose en thèse que, sous Staline, le roman héroïque appartenant au genre « réaliste socialiste » se voulait un outil de transformation intérieure, et sa lecture un acte de subjectivation. Cet argument se verra étayé, entre autres, au moyen de la correspondance entre l'écrivain soviétique Nikolaï Ostrovski et ses nombreux lecteurs.
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Buddhism, socialism and democracy : Democratic Kampuchea 1975-1979

Syed-Leo, Yasmeen 06 March 2022 (has links)
Ce mémoire se propose d'examiner les liens historiques et idéologiques entre le régime du Kampuchéa-Démocratique (K.-D.), et la religion. Ce régime représente la culmination de l'itinéraire du mouvement nationaliste au Cambodge, depuis 1930, sous la gouverne de Son Ngoc Thanh jusqu'à son apogée en 1979, en collaboration avec le clergé bouddhiste. Nous avons trois hypothèses de travail: 1) dans la société contemporaine, la frontière entre le travail, la religion et la sécularisation est non seulement mouvante, mais de plus en plus difficile à définir. Il est probable que dans les religions asiatiques, ce fut toujours le cas. 2) le K.-D., de 1975 à 1979 développe une quasi-religion. 3) la mise sur pied d'un culte autour de la figure de Pol Pot a été interrompue par l'envahissement du Cambodge par le Vietnam.
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Josaphat Benoît, l'avenir national, le communisme, les fascismes européens et le pacifisme (1936-1941)

Côté, Martin 20 April 2018 (has links)
Au cours des années qui précèdent la Deuxième Guerre mondiale, Josaphat Benoit, rédacteur en chef de l'Avenir National, un quotidien de Manchester au New Hampshire, se montre sympathique à l'égard des régimes totalitaires de Franco, de Hitler et de Mussolini. Le fascisme est perçu comme un solide rempart face au communisme qui, conformément aux prescriptions de l'Église, est considéré comme une menace pour la civilisation chrétienne. La perception du fascisme devient négative lorsque l'Allemagne s'allie à l'U.R.S.S. en août 1939, puis lorsque l'Italie déclare la guerre à la France en juin 1940. De septembre 1938 jusqu'à l'entrée en guerre des États-Unis, Benoit et le journal adoptent les idées du mouvement isolationniste américain, refusant leur aide aux Alliés. Ce refus est lié à la perception que Benoit entretient de l'Angleterre qui est, selon lui, une ennemie de l'Église catholique qui ne lutte pas pour une cause juste. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Les volontaires afro-américains et la guerre civile espagnole : une vision internationaliste du conflit

Paquet, Anne-Valérie January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Le plan d’épargne d’entreprise / The company savings plan

Azzam, Abdelhadi 09 September 2011 (has links)
C’est au milieu du XXème siècle que la participation des salariés reprend un nouveau souffle sous l’impulsion du général de Gaulle. Ainsi dès 1947, celui-ci prône l’idée d’une troisième voix entre capitalisme et communisme. Malgré l’attachement du général de Gaulle à la nécessité de mettre en œuvre cette association du capital et du travail, il peine à élaborer, de façon pratique, son projet de réforme participative. Un consultant, polytechnicien, Marcel Loichot, essaye alors de proposer un modèle opérationnel de participation qui permettra tout à la fois un autofinancement des entreprises et une redistribution du capital au salarié. Il s’agit de permettre aux salariés d’accéder à l’outil de production et ainsi d’accéder au pouvoir dans l’entreprise. Le schéma proposé par Loichot est soutenu par Louis Vallon et René Capitant. Le projet ainsi décrit s’inscrit dans un mouvement appelé « pancapitaliste ».Les projets avancés par le mouvement « pancapitaliste » sont alors soumis à l’analyse de la commission Mathey qui émet de nombreuses réserves. Par ailleurs de nombreuses réticences se forment tant du côté patronal que salarial. Finalement, le 17 août 1967 deux ordonnances mettent en œuvre un dispositif de participation des salariés et qui donne naissance au PEE. Face aux résistances rencontrées, l’ordonnance n° 67-694 met en place un dispositif qui est loin des attentes du projet pancapitaliste. Même si elle comporte déjà quelques écueils, elle constitue toutefois une trame qui peut servir de support à la construction d’un nouveau projet de société. Au fur et à mesure des différentes évolutions législatives, l’ordonnance de 1967 a été très largement revisitée et s’est principalement orientée vers un dispositif de démultiplication du financement des entreprises. L’accès au capital des salariés même s’il demeure potentiellement massif et collectif n’entraîne aucun exercice effectif de pouvoir des salariés. Le PEE contient aujourd’hui toute une série de filtre et d’écran à cet éventuel pouvoir. Par ailleurs, si l’accès demeure massif et collectif, il permet surtout aux salariés aux plus haute rémunérations d’être investis de titres de leur entreprise. On assiste à une bipolarisation du PEE. Ce dispositif rapproche ainsi les cadres des préoccupations des actionnaires mais sans jamais leur conférer aucun pouvoir. Les salariés aux plus faibles rémunérations subissent alors de plein fouet ces rapports de subordination. Le PEE, loin d’avoir construit un nouveau projet de société, a progressivement glissé vers un pur outil de financement de l’entreprise. De même, loin de redonner du pouvoir aux salariés, il répercute avec plus d’intensité les rapports hiérarchiques et aboutit à une sorte de renforcement du lien de subordination juridique. / In the middle of the 20th century, the participation of the employees takes a new breath with the help of general de Gaulle. In 1947, he proposed the idea of a third way between communism and capitalism. In despite of this will of general de Gaulle, it was difficult for him to develop this project into practice. So a polytechnician consultant called Marcel Loichot, then tries to propose an operational model of participation which is at the same time a self-financing companies and a redistribution of capital to the employees The aim is mainly to allow the employees to accede to the production tools and at the same time to accede to the power in the firm.The schema proposed by Loichot is supported by Rene Capitant and Louis Vallon. The project is called the “pancapitalism” movement. This project was subjected to Mathey’s commission which expressed many disagreements with the movement. Besides, a lot of reservations were expressed by the labor unions and the employers. Finally, on 17 august 1967, two ordinances instaure a system of employee participation. Because of the resistances encoutered, the act n° 67-694 adopted is far from the expectations of the project pancapitalism. Even if the act contains some pittfalls, however it is a frame that can be used to support the construction of a new social project.As to the various legislative changes, the act of 1967 was revisited and focused to a scaling system of corporate finance. The acces to the capital by employees, even if it is still potentially massive and collective, does not allow to get an effective exercise power for the employees. Today, the schema authorizes principaly the hight classes of employees to access to the capital of their firm. This last element can be analyse as a polarization of the PEE. The device brings closer those hight classes of employees to the interest of the shareholders but never give them any power. The lower wages will undergo the full force of these relations of subordinationThe PEE, far from building a new social project has gradually shifted to a pure tool of corporate finance. Far from restoring power to the employees, it affects more intensely the reporting relationship and culminates in a kind of strengthening of the legal subordination link.
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L'Église catholique et les pouvoirs dans le diocèse de Saint-Denis de la Réunion de 1911 à 1981 / The Catholic Church and the political Powers in Saint-Denis diocese in Reunion Island from 1911 to 1981

Turpin, Éric Bernard 29 November 2010 (has links)
Le décret du 6 février 1911 applique dans les colonies de la Martinique, de la Guadeloupe et de La Réunion la loi de Séparation des Églises et de l'État du 9 décembre 1905. Cette séparation, franche, donne à l'institution religieuse sa liberté, puisqu'elle ne se trouve plus sous la dépendance financière et juridique de l'autorité publique. Si la question des retraites et des inventaires des biens se déroule assez rapidement et sans drame majeur, sauf à Saint-Gilles-les-Hauts, l'attribution des biens mobiliers et immobiliers ayant appartenu aux établissements ecclésiastiques ne sera résolue que sous le régime de Vichy et dans les premières années de la IVème République. Après le temps de la passion liée à l'application de la loi, vient le temps de l'Entente cordiale après la Grande Guerre sous l'épiscopat de Monseigneur de Beaumont. Celle qui devait être l'Absente redevient fortement présente dans la société coloniale puis postcoloniale, dans le cadre d'un respect mutuel. L'Église connaît, durant cette période, un acte audacieux (lutte contre la fraude lors des élections d'avril 1936), un soutien allant jusqu'à la compromission avec le régime de Vichy, et la lutte contre le communisme, surtout après la Seconde Guerre mondiale. Les années soixante et soixante-dix sont le temps de l'Affirmation (combat contre la fraude électorale, lutte pour la régulation naturelle des naissances, critique du projet et du modèle de développement économique et social mais aussi propositions alternatives) et de l'Émancipation qui passe par des déchirures internes, souvent parallèles à la société, et par la mise en échec de toutes les manipulations, qu'elles soient anciennes (la Droite) ou nouvelles (le Parti Communiste Réunionnais). Dans les années soixante-dix, Monseigneur Gilbert Aubry, l'actuel évêque, achève l'émancipation de l'institution commencée dans la décennie précédente. De 1911 à 1981, l'Église catholique à La Réunion passe de la Séparation d'avec l'État à l'Émancipation. / The decree of February 6th 1911 applies the law of December 9th 1905 to separate the Church and the State in the French colonies of Martinique, Guadeloupe and Reunion. This complete separation gives to the religious institution its freedom since it is not under the financial and juridic dependence of public authority anymore. Even if the issues of retirement and inventory of goods take place quite quickly and without any major incident, except in Saint-Gilles-les-Hauts, the retribution of personal properties and real estates belonging to the ecclesiastical establishments will only be solved during the Vichy Administration and in the beginning of the 4th Republic.After the time of passion linked to the application of the law will come the time of cordial Agreement right after the World War 1 during the episcopate of his Lordship de Beaumont. The Church, which was supposed to be the Absente would then be present in the colonial on to the postcolonial society, on a mutual respect basis. During this period, the Church made a bold act (the fight against fraud for the elections of April 1936), a support going to the dishonest compromise with the Vichy Administration, and the struggle against Communism, especially after World War 2. The sixties and the seventies would be the time of Assertion (the fight against electoral fraud, the struggle for natural birth regulation, criticism of the economic and social project and model but also alternative propositions) and also a time of Emancipation not without any domestic tearing, often linked to Society, and finally a time for the check of all sorts of manipulations, whether old ones (the right wing) or new ones (the Communist Party of Reunion).In the 70s, his Lordship Gilbert Aubry, the actual bishop, finishes off the process of emancipation of the Church that had started ten years before. From 1911 to 1981 the Catholic Church in Reunion Island would go from the Separation with the State to Emancipation.
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L'affaire Cesare Battisti : enjeux politiques et littéraires / The Cesare Battisti Case : Political and Literary Stakes

Lauri, Laura 19 January 2018 (has links)
Le nom de Cesare Battisti est certes celui d’un héros bien connu de la Grande Guerre, mais il évoque également, de façon traumatique, les méfaits que la justice italienne a imputés à cet activiste provocateur et irréductible, né en 1954 près de Latina, dans le Latium, qui fut condamné à perpétuité par contumace lors d’un procès contesté car basé sur les accusations d’un unique « repenti ». Cesare Battisti ne fut certes qu’une figure secondaire des années de plomb. En France, son « affaire » hors norme a été largement mythifiée. Battisti n’en continue pas moins à être voué aux gémonies. Il nous offre donc une étude transversale intéressante afin de passer de l’invective à une nécessaire recherche dépassionnée, aussi documentée et objective que possible sur cette période douloureuse et sur ses conséquences. Les origines de ce personnage aussi déroutant et complexe que polémique, capable de nombreuses métamorphoses et très perspicace, et son contexte, permettent de mieux comprendre une dérive vers des groupuscules violents d’extrême gauche. Un mécanisme s’enclenche alors conduisant à une « affaire » aussi complexe qu’interminable dans ses méandres judiciaires, certes en Italie, mais bien plus encore en France, où les jugements des tribunaux s’entrelacent avec un vaste campagne médiatique et même ultérieurement au Brésil, jusqu’à nos jours. L’inflexibilité du personnage en est une cause importante. Il en découle une avalanche d’articles, déclarations et ouvrages très engagés de la part d’intellectuels relayés par l’espace médiatique puis politique. Pourquoi ce battage à rebondissements alors que les autres réfugiés qui bénéficient en France de la « doctrine Mitterrand » restent majoritairement dans l’ombre ? La réponse provient alors pour l’essentiel du recours tactique, de la part de Battisti, à l’écriture, utilisée pour se présenter en tant qu’intellectuel, largement sacralisé et donc intouchable en France, mais qui permet aussi de poursuivre indirectement, entre les lignes, le même combat politique. Ses romans policiers soigneusement élaborés et nourris de ses aventures et observations d’exilé dépassent ainsi largement les limites supposées de ce genre et soulèvent des questions qui intéressent nos contemporains. L’accusé devient accusateur et souligne maintes impasses de la modernité, redessinant ainsi son image à travers la fiction, au prix d’omissions et de clivages. Les phases de l’existence de Cesare Battisti nous prodiguent, après analyse, de multiples enseignements sur les ressorts d’une période de crise et sur ce qui agite encore la nôtre. / Cesare Battisti’s name is indeed that of a famous hero of the Great War, but it also evokes, traumatically, the crimes imputed by the Italian judiciary to the provocative and inflexible activist born in 1954 near Latina, in the Latium, who was given a life sentence in absentia, after a trial which was contested as based on charges presented by a single ‘penitent’. There is no doubt that Cesare Battisti was only a minor figure during the Years of Lead. In France, his exceptional ‘case’ was widely mythicized. Nevertheless, Battisti is still vilified. He thus makes for an enlightening transverse study, allowing us to leave behind the invectives and move on to much needed, dispassionate research, as documented and objective as possible, into that painful era and its aftermath. The origins of this puzzling, complex, and contested individual, highly perceptive and capable of numerous metamorphoses, together with his background, allow us to understand better his drift towards violent, extremist left-wing groupuscules. A mechanism is then set in motion, leading to a ‘case’ which seems endless, in its judicial complexities in Italy, but even more so in France where the sentences of the courts are interwoven with a vast media compaign, and later on in Brazil, still today. The inflexibility of the protagonist is a major factor in this situation. It entails a torrent of articles, statements, and very committed monographs from intellectuals, reverberated in the media and subsequently in the political sphere. Why this intensive media coverage, with all its twists, when the other refugees benefitting in France from the ‘doctrine Mitterrand’ can remain largely anonymous? Certainly because of Battisti’s main tactics— becoming a writer, and therefore an intellectual, thus sacred and unimpeachable in France— which also allows him to keep up his political fight, indirectly, between the lines. His crime novels, which are carefully crafted, and fed by his adventures and observations as an exile, reach far beyond the supposed limits of the genre, and raise questions that can capture our contemporaries’ interest. The defendant becomes an accuser. He highlights the many dead ends of the modern age. Thus he reshapes his image, through fiction, by means of omission and division. Analyzing Cesare Battisti’s life in its successive stages teaches us a lot about the cogs and wheels of a historical crisis, and about what still troubles our society.
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Les films étaient en couleur mais la réalité était grise… : la censure dans la cinématographie roumaine sous Nicolae Ceaușescu (1965-1989) / The films were in color, but reality was grey… : The Censorship of Romanian Cinema during Nicolae Ceausescu’s regime (1945-1989)

Popescu, Alina-Georgiana 23 June 2015 (has links)
Ce projet de thèse est centré sur l’étude de la censure en tant que processus socio-politique, révélateur des logiques individuelles et institutionnelles qui se conjuguent dans la réalisation d’un film. Cette recherche est axée sur la période 1965-1989, « l’époque Nicolae Ceaușescu », remarquable par la quantité de films censurés. Pour ce faire, nous avons consacré la première partie du travail à l’analyse de l’organisation de la cinématographie roumaine, considérée dans le contexte politique, social et économique d’après la 2de Guerre Mondiale et jusqu’à la chute du régime. Une attention particulière est accordée ici à l’évolution des institutions de contrôle de la culture ainsi qu’aux discours qui façonnent les normes de la création cinématographique. Pour comprendre les différentes formes que peut revêtir la censure, nous nous situons ensuite à un niveau intermédiaire d’analyse, celui des institutions. Nous avons ainsi identifié et analysé plusieurs structures, comme les studios de production, l’Association des Cinéastes, la Radio Europe Libre, la Securitate, dont les fonctions censoriales vont du guidage à la répression. Dans la dernière partie de cette analyse, nous nous penchons sur des cinéastes et des films importants de la période. Nous avons fait le choix d’analyser les trajectoires des réalisateurs les plus représentatifs de la période, par le prisme de leurs dossiers de surveillance établis par la police politique. La Securitate les surveille parce qu’ils ont en commun une vision « non-conforme » de la réalité socialiste ; ce faisant, celle-ci révèle ce qui était (in)désirable dans la réalité socialiste. Enfin, pour illustrer comment la censure affecte la matière des films, nous proposons l’analyse de quelques cas notoires de film interdits, mais aussi de films qui permettent d’exemplifier en détail différents tabous, diverses formes d’intervention ou les réactions des réalisateurs à toute sorte de pressions. Le fait de choisir la censure comme un angle d’analyse privilégié est utile pour comprendre les contraintes, les servitudes et les espaces de liberté des cinéastes, les contradictions, les dits, et les non-dits du régime. / This PhD project focuses on the study of censorship as a socio-political process, revealing the individual and institutional logics that conjugate in the process of filmmaking. The research analyzes the period 1965-1989, which is the "Nicolae Ceauşescu era", remarkable for the amount of censored films.In conducting my research, I dedicated the first part of the work to the analysis of the Romanian cinematography organization, considered in the political, social and economic context, from the 2nd World War until the fall of the Communist regime. Particular attention is paid here to the evolution of culture control institutions and to the discourses, especially those of the Communist Party leaders, which shape the standards of the film production. In order to understand various possible forms of censorship, I then approached an intermediate level of analysis, that of institutions. Thus, I identified and analyzed several structures such as production studios, the Filmmakers’ Association, Radio Free Europe and the political police, whose censorial functions varied from guidance to repression.In the last part of this work, I looked into filmmakers’ biographies and important films of the period. I chose to analyze the trajectories of the period’s most representative filmmakers through the lenses of their surveillance files made by the political police. The Securitate monitored them because they shared a "non-compliant" vision of the socialist reality; while doing so, the political police revealed what was acceptable or undesirable in that reality. Finally, in order to illustrate how censorship affects films, I propose the analysis of some notorious cases of banned film, but also of films that exemplify various taboos, detailed forms of intervention or reactions of the filmmakers to any kind of pressure. Choosing censorship as a main angle of analysis is useful for the comprehension of the filmmakers’ constraints, servitudes and liberties, but also the understanding of contradictions, of what is made visible or kept silently hidden by the regime.
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Genre et tradition : circulation, réception et appropriation de la « question féminine » dans la culture balkanique slavophone au XXème siècle / Gender and Tradition in the Balkan Slavic Culture : the “Women Question” in the Twentieth Century

Karagyozova, Tanya 09 December 2015 (has links)
A l’échelle de l’Histoire des Balkans du XXème siècle, la percée des femmes dans l’économie rémunérée, dans l’enseignement supérieur et l’activisme féministe se sera concrétisée de manière toute aussi remarquable qu’ailleurs en Europe. Cependant, dans le contexte des Balkans slavophones en général et en Bulgarie en particulier, les conditions concrètes de cette évolution se négocient selon les critères inéluctables d’un rapport singulier à la tradition. Nous proposons, tout d’abord, de situer ce contexte (rarement abordé à travers l’histoire des femmes et encore moins dans une perspective féministe) à partir d’un regard ethnographique sur la culture traditionnelle et la spécificité des interdits pesant sur le corps et la parole des femmes. Nous prolongerons notre observation à travers la modernité balkanique qui induit de profondes transformations des notions de culture, de nation et de minorités ethniques. Nous les mettrons en perspective avec la réponse de l’État-nation moderne à la « question féminine » [Zenski vapros / Женски въпрос] qui, de fait, valida constitutionnellement nombre de logiques d’exclusion. Il s’agira également de resituer les mouvements féministes de la première heure en mettant l’accent sur ceux s’étant associés aux luttes ouvrières et la difficulté du mouvement socialiste féminin [zhensko sotsialistichesko dvizhenie / женско социалистическо движение] de résister à l’assimilation. Dans la continuité de notre réflexion, nous interrogerons le discours égalitariste de l’époque communiste, en privilégiant un cadrage sur les années 1970-1980. Afin de mettre en lumière les conditions concrètes de l’émancipation dans la vie privée (avortement, divorce, rapports de sexe), nous explorons un corpus homogène articulé autour de l’unique revue féministe éditée par les successeurs du mouvement socialiste féminin du début du siècle. Ce retour sur l’histoire mouvementée de la seconde moitié du XXème siècle, effectué sous le prisme du genre, évoque ce qui dérange le plus dans l’idéologie des régimes communistes, mais aussi dans le discours marxiste, tel qu’interprété localement. Cette thèse révèle les mécanismes à l’œuvre lors de la réception et l’appropriation de la réponse marxiste à la « question féminine » sur le terrain, en insistant sur les résonances singulières avec le discours traditionaliste d’époques antérieures; tel que nous le retraçons dans le folklore, dans la littérature classique de la Renaissance balkanique à la croisée d'influences européennes et orientales, mais aussi dans le sillage du processus d’européanisation à relier, notamment, aux circulations éditoriales. Tout au long de cette recherche, nous plaçons au centre l’analyse générale de la « question féminine » comme discours, tout en questionnant la longévité des résistances face à ses ambitions émancipatrices et ceci jusqu’à l’époque contemporaine de transition néolibérale. En effet, aborder les remaniements des discours d’émancipation revient à poser la question du renouvellement des modèles de féminité, à (re)penser leur réception et à réfléchir au rôle des femmes dans ces processus et ceci dans une investigation de vaste chronologie, de temps long, sans aucunement prétendre à l’exhaustivité. / Over the course of 20th century Balkan history, the advancement of women in the paid economy, education, and female activism had concretized itself as prominently as throughout Europe. Within the context of Balkan Slavic culture in general, and its translation within the national domain of Bulgaria in particular, the precise conditions of this evolution resulted from a compromise of the inevitable criteria of a distinct relationship to tradition. We intend to illuminate and situate this context, rarely approached in the discourse of women’s studies, and even less from a feminist perspective. This examination aims to undertake two challenges: A general analysis of “The woman question” as discourse, and further, a more critical observation on the nature of resistance against ambitions of emancipation. While not claiming to be exhaustive, the objective is to put into perspective the theoretical contributions of reflection on hierarchical representations of gender diversity, and the territorial nuances that we explore. Addressing revisions of “The woman question” is to invite the notion of renewing models of femininity, to rethink the effects of discourse, and to reflect on the role of women in the process. Finally, a second glance at the eventful history of the second half of the 20th century, executed under the prism of gender, explores the most distorted in the aesthetic of communist regimes. The purpose of this study is to shed light on the social realities of women in the socialist era in parallel with traditionalist discourse as we retrace the cross of European, Oriental, orthodox, folklore, and modern influences in Slavic literature. Thus, from this approach emerge new prospects for understanding Women’s Studies in the Slavic Balkans in general, and Bulgaria in particular.

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