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« L'art des yeux ouverts » : le cinéma, avènement d'une nouvelle culture dans les écrits de Béla Balázs / "The art of open eyes" : the film, advent of a new culture on Béla Balázs's written works

Campigotto, Marie 11 December 2017 (has links)
Aujourd’hui, le nom de Béla Balázs (1884-1949) est avant tout associé aux débuts de la théorisation du cinéma. Le présent travail résulte d’une volonté de lire ses écrits dans une perspective plus large que celle du champ cinématographique. L’analyse des réflexions de Balázs sur le cinéma dans un certain contexte d’histoire des idées permet de montrer par quel prisme il aborde cet art dans son ensemble. Dans un besoin de renouveau culturel qui l’a mené au communisme, il pense toujours le cinéma en fonction de ce qu’il signifie pour l’homme. Forgé par le constat de la crise de la culture de Georg Simmel et les réflexions bergsoniennes au sujet de la perception, Balázs défend l’idée que le cinéma surmonte les conséquences négatives de la modernité sur l’épanouissement des individus. Face à un monde de plus en plus mécanisé et vide de sens, le film représente une chance de se réapproprier la technique afin de mettre une nouvelle culture en mouvement. L’homme se détache de la sphère du lisible pour devenir visible à nouveau. Le cinéma présente un monde anthropomorphe et trois techniques principales lui confèrent son potentiel artistique et culturel : le gros plan, le cadrage et le montage. L’effet de celles-ci ne se limite pas à la salle de projection, puisqu’elles amorcent un changement de perception et réapprennent à l’homme à voir. Si nous nous basons dans cette étude sur les ouvrages de Balázs sur le cinéma L’Homme visible (1924), L’esprit du cinéma (1930) et Le cinéma. Nature et évolution d’un art nouveau (1948), nous tenons également compte de ses écrits littéraires, dans lesquels les problématiques liées à la culture et la perception sont centrales. / Nowadays, the name of Béla Balázs is above all else associated with the onsets of the theorization of the Cinema. The present work is the fruit of a will to translate his writings in a perspective that is wider than the one of Cinema. The analysis of Balázs's thoughts on movie-making in a particular context, in terms of history of ideas, enables one to identify the prism through which he tackled this art altogether. In a search for a cultural renewal that lead him to Communism, he always thought out of Cinema as of what it meant for mankind. Shaped by Georg Simmel's observation of a cultural crisis, and Henri Bergson's thoughts about perception, Balázs supported the idea that cinema set the individuals free from the negative consequences of modernization which could hinder their personal fulfillment. In a world that is more and more mechanic and meaningless, films stand as a chance to reclaim a technique and set a new culture in motion. The Man detaches himself from telling and resumes through showing. Cinema displays a world that is anthropomorphic and three major techniques help it achieve its cultural and artistic potential: the close-up, framing, and editing. And their effect is not limited to the projection room, since they mark the debut of a change in perception, and make the Man learn to see again. This study is primarily based on Balázs's works on cinema such as The Visible Man (1924), The Spirit of Film (1930) and Theory of Art (1948), but also takes into account his literary works, in which issues tied to culture and perception are central.
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Conservation et développement en République Démocratique du Congo : pour une approche participative des espaces protégés au Kivu oriental, le cas des chefferies de Bwisha (Nord Kivu) et de Kabare (Sud Kivu) / Conservation and development in the Democratic Republic of the Congo : for a participatory approach to protected areas in eastern Kivu. The case of the chieftains of Bwisha (North Kivu) and Kabare (South Kivu)

Morelle, Thibaut 18 June 2019 (has links)
Cette thèse propose une analyse des projets intégrant la conservation de la nature et le développement en République Démocratique du Congo sur la partie orientale du Kivu, dans la mouvance des approches participatives qui se sont développées à partir des années 1980 au sein des projets de coopération multilatérale. Nous mettons en évidence les espaces à enjeux de conservation qui font l’objet d’une conservation intégrée et concentrent une diversité d’acteurs autour de la gestion des ressources naturelles. Ces articulations se focalisent sur les espaces riverains aux parcs nationaux des Virunga et de Kahuzi Biega particulièrement dans les chefferies de Bwisha et de Kabare. Toutefois, ces régions font face à plusieurs situations aggravantes : la forte densité démographique, les difficiles conditions socioéconomiques dans lesquelles les populations vivent, caractérisées par le manque de terres et la pauvreté. Les acteurs de la conservation doivent prendre en compte ces facteurs puis les différentes formes de conflits qui peuvent concerner les périphéries et les espaces protégés. La conservation est organisée autour d’une opposition de type centre/périphérie entre les espaces naturels protégés à conserver, et les zones riveraines propices aux activités humaines. Cependant, elle engendre des modalités de gestion, de développement parfois en décalage avec les populations, et notamment les pratiques foncières locales, ce qui peut être à l’origine de rapports de force, de conflits dans la gestion des espaces protégés et constituer des obstacles à la participation des populations locales aux activités de conservation. L’étude de la conservation intégrée mise en valeur dans les parcs nationaux et des dispositifs d’aménagement qui en découlent sont au coeur de cette recherche. / This thesis proposes an analysis of projects integrating nature conservation and development in the Democratic Republic of Congo on the eastern part of Kivu, in the movement of participatory approaches which have developed since the 1980s within multilateral cooperation projects. We highlight the areas with conservation issues that are the object of integrated conservation and focus a diversity of actors around the management of natural resources. These articulations focus on the waterfront areas of the Virunga and Kahuzi Biega national parks, particularly in the Bwisha and Kabare chiefdoms. However, these regions face several aggravating situations: high population density, difficult socio-economic conditions in which people live, characterized by a lack of land and poverty. Those involved in conservation must take into account these factors and then the various forms of conflict which may affect the peripheries and protected areas. Conservation is organised around a central/peripheral opposition between protected natural areas to be conserved, and riparian areas conducive to human activities.However, it engenders methods of management, of development sometimes out of step with the populations, and in particular local land practices; this can be at the origin of power relations, conflicts in the management of protected areas and constitute obstacles to the participation of local populations in conservation activities. At the heart of this research is the study of integrated conservation in national parks and the associated management arrangements.
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Des maîtres d’école aux instituteurs : une histoire de communautés rurales, de République et d’éducation, entre Lumières et Révolution (années 1760-1802) / From school teachers to teachers : a history of rural communities, of Republic and education, between Enlightenment and Revolution (years 1760-1802)

Simien, Côme 09 December 2017 (has links)
Cette thèse a pour objet la grande énigme scolaire de la Révolution française : l’échec de l’école publique et le succès des écoles privées (cette dichotomie publique-privée ayant été créée par la Révolution). Loin de s’expliquer d’abord par le conservatisme politique et religieux des classes populaires, ainsi que les historiens l’ont affirmé depuis la fin du XIXe siècle, la déroute du projet scolaire républicain, n’est en réalité ni évidente de partout (en ville, l’école publique n’est pas en échec), ni linéaire (elle ne survient pas avant le printemps 1795 dans les campagnes). Pour la comprendre, il importe surtout de l’inscrire dans une histoire au long cours : depuis les années 1760, l’école élémentaire (celle où l’on apprend à lire, écrire et compter) a été appropriée par les communautés villageoises, au point de devenir une véritable « institution de proximité », contrôlée dans les faits par le groupe des co-résidents, malgré toutes les règles édictées par la monarchie et l’Église catholique afin d’en confier la direction aux évêques et aux curés. « Institution de proximité », l’école l’est d’autant plus aisément devenue que les enseignants de la fin de l’Ancien Régime (presque tous laïcs) accomplissaient au village (mais pas en ville) un ensemble de services extra-scolaires essentiels à l’affirmation de cet « esprit de localité » que l’on sait être si prononcé dans les communautés rurales du XVIIIe siècle : ce sont eux qui sonnaient les cloches paroissiales, entretenaient l’horloge communale, arpentaient les terres de la communauté et en dressaient la carte, chantaient la messe lors du culte, assuraient l’entretien de l’église et assuraient les fonctions de secrétaire-greffier de la collectivité locale. Au sein du village, l’enseignement dispensé par le maître d’école était du reste lui même perçu comme un lieu de perpétuation de la « personnalité collective locale » : au cours du second XVIIIe siècle, les pratiques pédagogiques des régents d’école ont en effet fini par intégrer le vaste complexe des « coutumes » locales. À ce titre, les communautés rurales imposaient aux enseignants qu’elles recrutaient (et qu’elles regardaient comme leur « serviteur ») qu’ils se conforment en tous points aux pratiques scolaires traditionnelles du village, freinant ainsi l’introduction dans les campagnes des innovations pédagogiques pensées par la Réforme catholique (La Salle, Démia, etc.) et par les Lumières. Bien avant 1789, les collectivités locales ont donc appris à éviter les prescriptions scolaires extérieures au village pour administrer l’école en fonction de leurs propres attentes.La Révolution, bien plus qu’elle ne contrarie cette emprise du local sur l’école, contribue au contraire à accentuer ce processus au long cours, malgré ses ambitions, tôt affirmées et maintes fois rappelées, d’imposer un « État instructeur » – comme l’avaient réclamé les Lumières depuis l’expulsion des Jésuites. À partir de 1789 et jusqu’en l’an II, alors que disparaissent rapidement les autorités de tutelle traditionnelle des petites écoles (évêques, intendants) et que les communautés rurales sortent parallèlement renforcées par la création des municipalités communales, les villages parviennent enfin pleinement à exercer une autorité souveraine sur l’école et ses enseignants. Tout change à partir du printemps 1795, lorsque deux nouvelles lois scolaires tentent d’arracher l’école publique de la sphère des compétences communales. Les villages se détournent aussitôt de cette dernière, pourtant massivement investie l’année précédente, et ouvrent dans le même temps de nombreuses écoles privées (autorisées par les deux mêmes lois). Au fond, il faut d’abord voir dans ce mouvement un moyen pour les collectivités locales de ne pas être dépossédées de leurs usages coutumiers de l’école. [...] / [No summary]
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La représentation des peuples exotiques et des missions dans Feiz ha Breiz (1865-1884)

Choplin, Cédric 09 January 2009 (has links) (PDF)
Feiz ha Breiz était un hebdomadaire catholique et monarchiste entièrement rédigé en breton et publié sous le patronage de l'évêque de Quimper. Cet organe de presse s'inscrit dans le mouvement des Semaines Religieuses mais s'en différencie partiellement par la multitude des sujets qui y sont traités. Ainsi, pendant 19 ans (1865-1884), ce journal nous offre sa vision d'un monde en pleine mutation avec le développement de la société industrielle, scientifique et démocratique mais aussi le formidable essor des missions catholiques et la reprise de l'expansion coloniale française qui amènent ce journal à présenter des populations jusque-là inconnues à ses lecteurs. Héritiers de la tradition chrétienne, les rédacteurs de Feiz ha Breiz doivent se positionner face aux théories scientifiques évolutionnistes et racialistes développées par des savants majoritairement républicains et athées. Combattue en Europe, l'Eglise se développe outre-mer durant cette période et les missionnaires sont les instruments héroïques de l'annonce de l'Évangile et par conséquent du salut de millions d'âmes. En montrant la barbarie des peuples infidèles, Feiz ha Breiz entend démontrer la véracité de l'axiome « hors de l'Eglise, point de salut » et mettre en évidence les périls qui guettent l'Europe chrétienne si elle se détourne de l'Eglise. La période de Feiz ha Breiz étant aussi celle où la France du Second Empire et de la IIIe République commence à se tailler un empire colonial, ce journal ne manque donc pas de nous éclairer sur « l'alliance du sabre et du goupillon », pour reprendre une formule célèbre.
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Le rôle international d'un Etat : construction, institutionnalisation et changement. Le cas de la politique canadienne de maintien de la paix en Afrique

Cathelin, Mélanie 08 December 2008 (has links) (PDF)
Les transformations de l'environnement international engendrées par la fin de la « guerre froide » ont de profondes répercussions sur la politique canadienne de maintien de la paix. En croisant les apports du constructivisme sociologique en Relations Internationales et ceux de l'analyse néo-institutionnaliste des politiques publiques, ce travail se propose d'identifier les possibilités de changement et de redéfinition des rôles dévolus aux acteurs étatiques dans la mise en œuvre de leurs politiques étrangères. Le maintien de la paix est une pratique historiquement constitutive de l'identité politique canadienne, ce qui s'est traduit par l'institutionnalisation d'un certain rôle du Canada sur la scène internationale. La pratique canadienne du maintien de la paix s'est trouvée singulièrement affectée par les expériences des militaires et des diplomates sur les terrains africains, particulièrement dans l'Afrique des Grands Lacs. Les apprentissages tirés de ces expériences ont contribué à redéfinir le rôle du Canada dans le maintien de la paix, tout en ouvrant de nouveaux espaces pour les décideurs sur la scène internationale. Les formes prises par la politique canadienne du maintien de la paix au début des années 2000, caractérisées tout à la fois par une plus grande sélectivité et par la recherche de niches de spécialisation, nous renseignent sur les modalités de reconfiguration des rôles des acteurs étatiques sur la scène internationale. La mobilisation du concept de rôle autorise ainsi à rendre compte de l'imbrication étroite existant entre les structures institutionnelles d'un espace particulier et les stratégies mises en œuvre par les acteurs au sein de cet espace.
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L'administration décentralisée du territoire : choix et perspectives ouverts sous la Cinquième République

Bouet, Jean-Baptiste 12 December 2006 (has links) (PDF)
Les choix et perspectives ouverts par l'administration décentralisée du territoire sous la Cinquième République montrent une continuité. La continuité réside dans la construction progressive de l'Etat unitaire décentralisé depuis 1958 et l'adoption de la Constitution de la Cinquième République. Deux étapes marquent cette évolution : les lois de 1982-1984 et la révision constitutionnelle de 2003, même si elles sont insuffisantes pour la décrire. Les lois adoptées et les débats parlementaires montrent globalement un consensus sur l'idée de décentralisation entre les différents partis politiques et une opposition souvent superficielle. La République décentralisée se caractérise aujourd'hui par son organisation à trois niveaux (commune, département, région), la multiplicité des instruments de coopération entre collectivités, les moyens juridiques, financiers et humains donnés aux collectivités territoriales et l'importance grandissante accordée à la démocratie locale.
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Approche interdisciplinaire des musiques pygmées

Furniss-Yacoubi, Susanne 19 December 2007 (has links) (PDF)
Conjugant des notions de musicologie et d'ethnologie avec celles relevant de la phonétique acoustique et de l'ethnolinguistique, l'auteure étudie les patrimoines musicaux des Pygmées Aka (Centrafrique) et Baka (Cameroun).<br />L'analyse des systèmes musicaux et l'étude des concepts vernaculaires de la pratique musicale sont la base pour la catégorisation de l'ensemble des répertoires. Cette méthode consiste à mettre au jour la pensée musicale dans l'organisation symbolique des sociétés de tradition orale. L'auteure illustre la variabilité culturelle baka à travers l'étude approfondie de l'emprunt d'un rituel à une culture voisine.<br />Ces recherches ethnomusicologiques contribuent à l'affinage de l'outillage analytique musicologique. Elles sont présentées dans leur articulation avec un réseau d'études interdisciplinaires ayant comme objet la connaissance des populations pygmées, ainsi que l'étude du contact interethnique et l'histoire des migrations en Afrique centrale.
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Les catholiques allemands et la République de Weimar<br />Les Katholikentage, 1919-1932

Reytier, Marie-Emmanuelle 07 March 2005 (has links) (PDF)
Fondés en 1848 à Mayence par un ecclésiastique, Mgr Adam Franz Lennig, afin de défendre les libertés religieuses, les Katholikentage – littéralement « Congrès des Catholiques » ou « Journées des Catholiques » – rassemblaient à l'origine les représentants des principales associations catholiques et des personnalités en vue. Au cours des quelque vingt années suivantes, ils jouèrent un rôle majeur dans la mobilisation politique des laïcs. Le Kulturkampf prussien (1872-1878) resserra les liens entre le Zentrum, créé en 1870, et les Katholikentage qui firent progressivement office de congrès annuel du parti. Vers 1900, ils devinrent des assemblées de masse groupant plusieurs dizaines de milliers de participants dans le but de démontrer la solidarité des populations à la fois avec la hiérarchie ecclésiastique et avec les dirigeants du Zentrum. Après une interruption de huit ans, Francfort-sur-le-Main accueillit en 1921 le premier Katholikentag national d'après-guerre et inaugura la reprise des Congrès, organisés ensuite annuellement jusqu'en 1933, à l'exception du Katholikentag prévu en 1923 à Cologne et interdit par les forces d'occupation. Sous la République de Weimar, les Congrès furent les plus grandes assemblées de masse ayant lieu régulièrement : 250.000 personnes assistèrent à la messe dominicale de celui d'Essen, en 1932. Leur influence dépassa largement le nombre de participants, grâce au soutien du clergé au niveau local et national, ainsi qu'à celui du réseau d'associations catholiques et à la presse. <br /><br />Alors que le Zentrum a fait l'objet de nombreuses monographies, les Katholikentage ont été jusqu'à présent négligés par les historiens. Les quelques articles consacrés à la question ne retiennent souvent que la période antérieure à 1914 ou celle postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Ils mettent en avant le caractère démocratique des Congrès considérés comme les précurseurs de la Démocratie chrétienne incarnée par Konrad Adenauer après 1945. L'un des objectifs de cette thèse est de montrer les ambiguïtés liées à la dépolitisation officielle des Katholikentage sous la République de Weimar, période qui a été jusque-là soigneusement ignorée. Elle cherche à vérifier entre autre l'interprétation selon laquelle la séduction exercée par les régimes autoritaires sur les élites et les populations notamment européennes pendant la période de l'entre-deux-guerres n'aurait pas influencé les catholiques allemands avant le 30 janvier 1933. <br /><br />Les comptes rendus publiés des Katholikentage sont des sources officielles qui ont constitué la première étape de mon travail. Celui-ci a ensuite été complété par les archives privées des principaux dirigeants des Congrès et des associations catholiques. Comme le Comité central ne possède aucun fonds pour la période antérieure à 1952, j'ai dû rassembler des sources réparties dans les archives ecclésiastiques et civiles de chacune des villes où un Congrès a été organisé entre 1921 et 1933. Au total, 42 fonds d'archives différents ont été consultés.<br /><br />La thèse est divisée en trois parties. La première a pour objet d'analyser la reprise des Congrès au lendemain de la Première Guerre mondiale, leur organisation, leur financement et la nature de leur cérémonial. La seconde partie étudie le contenu et l'esprit des discours tenus aux Katholikentage de Francfort-sur-le-Main en 1921, de Munich en 1922 et de Hanovre en 1924. La troisième partie est consacrée aux messages délivrés par les conférenciers à partir du Katholikentag de Stuttgart en 1925 jusqu'au Katholikentag d'Essen en 1932. <br /><br />Pendant les années vingt, aux Katholikentage, l'épiscopat et le prince Alois zu Löwenstein, à la tête du Comité central chargé de l'organisation des Congrès, contribuèrent contre leur gré à la consolidation du système républicain car ils cherchèrent avant tout à préserver et à étendre les acquis obtenus par la minorité catholique grâce à la Constitution de Weimar. Certes, les propos tenus par de nombreux conférenciers contre la politique économique, sociale et culturelle du gouvernement étaient des critiques à peine voilées du Zentrum. De plus, la symbolique utilisée accordait une place centrale à la transcendance en politique. Elle proposait un système global d'interprétation du monde tendant vers l'absolu, en rupture avec le pluralisme républicain : l'unité était à réaliser en Christ et non sur le terrain du consensus. Cependant, cette opposition ne s'incarna pas dans la pratique car les Congrès s'efforcèrent de préserver l'image de l'unité comme ils l'avaient fait avant la Première Guerre mondiale. <br />Pour préserver cette unité, la plupart des intervenants aux Katholikentage adoptèrent une attitude de repli, arc-boutés sur la défense des valeurs chrétiennes. En un sens, cette attitude les protégea au début des années trente de la séduction exercée sur beaucoup par les nationaux-socialistes. Toutefois, elle les empêcha de s'allier durablement à d'autres forces politiques, en particulier aux socialistes, pour lutter efficacement contre les nationaux-socialistes.
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Bioarchéologie des sujets immatures de quatre nécropoles du haut Moyen Âge européen : méthodes d'étude du développement et des interactions biologie/culture

Garcin, Virginie 09 November 2009 (has links) (PDF)
Les enfants font rarement l'objet d'une étude complète et approfondie en bioarchéologie et leur intégration à la population adulte est souvent limitée. Or, il est reconnu que leurs vestiges dentaires et squelettiques apportent de nombreuses connaissances quant à leur mode de vie et l'environnement dans lequel ils ont grandi. Nous proposons de vérifier ce postulat à partir d'un large échantillon d'individus immatures (N=613, du sujet périnatal à l'adolescent tardif), daté du haut Moyen Âge européen (essentiellement, 9e-11e siècles) et provenant de populations au mode de vie contrasté (urbain vs. rural) : Cherbourg Notre-Dame, Norroy-le-Veneur (France), Mikulčice Kostelisko et Prušánky 1 (République tchèque) ; plus la collection de référence de Spitalfields (Londres, UK) pour certains aspects méthodologiques. Une problématique triple est présentée : à la fois synthétique, comparative et méthodologique, elle cerne ainsi l'ensemble des sujets traitant des individus immatures en bioarchéologie. Si les facteurs biologiques (âge au décès, variabilité intra- et inter-population, profils de croissance squelettique) ne permettent pas de discerner distinctement les individus selon leur mode de vie (hormis les indicateurs de stress non spécifique et les lésions carieuses), les pratiques funéraires — spécifiques selon les cultures — mettent parfaitement en évidence les différences entre les populations. En outre, une étude adaptée à la part non-adulte de la population permet de démontrer des modalités biologiques à partir de collections archéologiques, résultat inédit au vu de tous les facteurs de biais connus. Enfin, de nouveaux outils méthodologiques ont été mis en place (estimation secondaire de l'âge, séquences de minéralisation dentaire, profils de croissance squelettique par analyse de transition) permettant une meilleure intégration des individus immatures aux larges études populationnelles, soulignant l'importance de cette part de la population en bioarchéologie.
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De l'omphalos de la Terre à la cité céleste d'Apollon. Etudes sur la doctrine de la Tétractys dans le pythagorisme ancien jusqu'à Platon/ From Earth's Omphalos to Apollo's Celestial City. A study on the Doctrine of Tetractys in Ancient Pythagoreanism to Plato

Viltanioti, Irini F 29 November 2010 (has links)
La doctrine pythagoricienne de la Tétractys est sans doute une des questions les plus délicates de l’histoire de la philosophie. Elle représente non seulement une des théories essentielles de l’arithmologie, mais aussi, ainsi que la doxographie ancienne en témoigne, « le plus grand secret et le fondement de la philosophie pythagoricienne ». Armand Delatte, dans ses classiques Etudes sur la littérature pythagoricienne, a souligné l’importance véhiculée par ce philosophème. Dans la première partie, « méthodologique », de notre étude, nous traitons du lien entre Platon et la pensée pythagoricienne, en prenant comme fil conducteur trois notions essentielles: le silence voué des initiés de l’ordre et la pratique du secret ; l’expression énigmatique et « symbolique » ; la pratique de l’allégorie (hyponoia), indissolublement associée, elle, à celle du mythe. La deuxième partie de notre travail est centrée sur le témoignage le plus ancien au sujet de la Tétractys, à savoir sur la fameuse maxime des Acousmatiques : « Qu’est-ce que l’oracle des Delphes ? La Tétractys, c'est-à-dire l’harmonie où se trouvent les Sirènes ». En outre, en modérant, d’une certaine manière, l’ « ésotérisme historique » de l’Ecole de Tübingen, dont nous nous prenons des distances quant à certains points (comme, par exemple, l’importance de la méthode allégorique), nous tentons, dans la troisième et dernière partie de notre étude, de lire certains passages mythiques de Platon comme des allégories susceptibles d’être comprises et de trouver leur cohérence à la lumière de la tradition indirecte, voire de la théorie platonicienne sur les nombres, théorie intimement liée à la doctrine pythagoricienne de la Tétractys. Dans cet ordre d’idées, à partir de la République et du Timée jusqu’au Phèdre et au Gorgias, la mathématisation platonicienne de la réalité se verrait intégrée aux mythes, dont la somptuosité poétique ne serait qu’une image de l’enchantement philosophique entraînant l’élévation de l’âme vers l’Un – Bien. Bien qu’ayant toujours présents à l’esprit les dangers auxquels notre étude s’expose, nous n’avons pas toujours su les éliminer. Nous ne méconnaissons aucunement ses lacunes et ses faiblesses. Nous considérons en revanche que son avantage réside en ce qu’elle tente de contribuer à éclairer d’une lumière nouvelle certains aspects méconnus. C’est sans doute là que se situe le danger, mais aussi son intérêt.

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