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Le cynisme ancien : vie kata phusin ou vie kat'euteleian? / Ancient Cynicism : a life kata phusin or rather kat' euteleian?Flores-Junior, Olimar 02 March 2013 (has links)
Le cynisme est un mouvement philosophique qui s’est développé en Grèce à partir du IVe s. av. J.-C. autour de Diogène de Sinope. La critique moderne a souvent vu dans ce mouvement l’expression d’un naturalisme radical, une doctrine fondée sur le refus des valeurs de la vie civilisée, qui par conséquent pourrait être définie comme une “croisade contre la civilisation” ou comme un “courant anti-prométhéen”, le “feu civilisateur” étant à l’origine des maux des hommes. La morale cynique consisterait ainsi dans la proposition d’un “retour à la nature” ou d’une vie “selon la nature” (kata phusin), guidée par l’idée d’animalité et de primitivisme, c’est-à-dire d’une vie inspirée par le comportement animal ou par le modus vivendi des premiers hommes. La présente thèse a pour but de soumettre à l’épreuve des textes qui nous ont été transmis par l’Antiquité cette interprétation largement répandue du cynisme. L’hypothèse avancée ici, qui s’appuie entre autres sur l’examen de deux textes – le Discours VI de Dion Chrysostome et le dialogue du Pseudo-Lucien intitulé Le cynique, – qu’on a confrontés à d’autres témoignages, comme le livre VI des Vies et doctrines des philosophes illustres de Diogène Laërce ou les lettres pseudépigraphes attribuées à Diogène de Sinope et à Cratès de Thèbes –, consiste à définir le cynisme comme la recherche d’une vie “selon la facilité” (kat’ euteleian) et la pensée diogénienne comme une forme radicale de pragmatisme, au sein de laquelle les dualismes – notamment celui qui oppose nomos et phusis – tendent à être supprimés au nom d’une morale déterminée selon les circonstances concrètes de la vie individuelle. / Cynicism is a philosophical movement which started in Greece in the 4th century B.C. around the figure of Diogenes of Sinope. Modern interpreters often understand this movement as the expression of a radical naturalism, a doctrine founded on a drastic refusal of all the values of civilized life and consequently defined as a “crusade against civilization” or as an “anti-promethean current”, identifying in the “civilizing fire” the very origin of all the troubles, vices and misfortunes that men have to cope with. Accordingly, Cynic ethics would advocate a “return to nature” or to a life “according to nature” (kata phusin), guided by the idea of animality and of primitivism, that is to say a life modeled on animal behavior or on the modus vivendi of the primitive men. The present thesis aims at questionning this widely spread interpretation of cynicism on the basis of an analysis of the texts transmitted by Antiquity. The alternative interpretation that we offer rests on the reading of two major texts: the Sixth Discourse by Dio Chrysostomus and the dialogue The Cynic transmitted under the authority of Lucian of Samosate, along with some other sources, like the sixth book of Lives and opinions of eminent philosophers written by Diogenes Laertius and the Letters attributed to Diogenes of Sinope and to Crates of Thebes. It redefines Cynic philosophy as the quest for a life “according to easiness” (kat’ euteleian) and — in modern terminology — as a radical form of pragmatism, within which dualisms – notably the one between nomos and phusis – tend to be abolished in the name of a morality conditioned by the actual circumstances of individual life.
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Le primitivisme et l'art des enfants dans l'oeuvre de Léon Bellefleur (1945-1950)Tessier, Evelyne 01 1900 (has links)
Le présent mémoire de maîtrise porte sur la production artistique du peintre montréalais Léon Bellefleur entre les années 1945 et 1950, analysée sous l’angle du primitivisme. Les œuvres étudiées affichent toutes un style s’apparentant à l’art des enfants, tel que décrit par le philosophe Georges-Henri Luquet dans son ouvrage Le dessin enfantin. Le dessin d’enfant étant considéré comme un « art primitif » au même titre que l’art tribal, l’art paysan et les productions artistiques des malades mentaux, l’artiste qui s’en inspire se rattache conséquemment au primitivisme. Léon Bellefleur ne se consacre pas uniquement à reproduire une esthétique rappelant le dessin d’enfant dans ses œuvres, il tente également de retrouver, par le biais de sa production artistique, l’authenticité qui caractérise l’enfance et les activités qui y sont rattachées. Il examine diverses façons d’atteindre cette authenticité, tout d’abord par la recherche d’une proximité avec l’inconscient et la mémoire collective en expérimentant avec le surréalisme, le primitivisme « tribal » et le rêve. L’artiste tente également de renouer avec son esprit enfantin en explorant l’inclusion du ludique dans l’art, tant dans sa pratique du cadavre exquis que par l’exploitation des jeux et jouets comme thèmes figuratifs. De par son expérimentation avec le jeu et son association avec l’enfance, Bellefleur se distance du monde adulte et par le fait même exprime son opposition à la tradition. / This Master’s thesis focuses on the artistic production of Montreal painter Léon Bellefleur between 1945 and 1950, analyzed in terms of primitivism. The works studied all show a style similar to children's art, as described by philosopher Georges-Henri Luquet in his book Le dessin enfantin. Children's drawing being considered "primitive art", just as tribal art, peasant art and the artistic productions of the mentally ill, an artist who is inspired by them also, consequently, relates to primitivism. Léon Bellefleur is not only dedicated to reproducing an aesthetic reminiscent of children's drawing in his work, he also tries to find, through his artistic production, the authenticity that characterizes childhood and activities that relate to it. He looks for different ways to achieve this authenticity, first by seeking proximity with the unconscious mind and the collective memory by experimenting with surrealism, "tribal" primitivism and the dream. The artist is also trying to reconnect with his childish mind by exploring the inclusion of play in art, both in its practice of “exquisite corpse” and by the use of games and toys as figurative themes. Through his experimentation with games and his association with childhood, Bellefleur distances himself from the adult world and thereby expresses his opposition to tradition. / Les illustrations ont été retirées de la version numérique pour des raisons de droit d'auteur.
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De l’homme du commun à l’art brut : « mise au pire » du primitivisme dans l’œuvre de Jean Dubuffet : Jean Dubuffet et le paradigme primitiviste dans l'immédiat après-guerre (1944-1951) / De l'homme du commun à l'art brut : primitivism at its worst in Jean Dubuffet's work Jean Dubuffet facing Primitivism in the immediate post-war period (1944-1951)Brun, Baptiste 25 June 2013 (has links)
L’œuvre de Jean Dubuffet dans l'immédiat après-guerre est le moment paradoxal d'un refus radical du peintre de toute critique primitiviste à l'endroit de son œuvre. Or d'un point de vue formel, il pousse à l'excès des moyens jugés alors comme caractéristiques de l'art primitif et d'un point de vue conceptuel, il se réclame d'une forme d'animisme qui trahit une conception agissante de la matière. Enfin, il emprunte largement aux procédures propres à la science ethnographique alors en plein développement dans le cadre des prospections relevant de ce qu'il nomme, à l'été 1945, l'Art Brut. Afin de dépasser ce paradoxe, en considérant tour à tour sa pratique picturale, les écrits qui relaient sa pensée et son travail autour de l'Art Brut, nous montrons comment Dubuffet, en procédant à un déplacement systématique d'un regard a priori primitiviste, engage à une critique systématique de ce dernier.L'Art Brut, envisagé comme un opérateur critique dérivant de l'informe bataillien, se constitue alors comme le levier d'une remise en cause des manières consensuelles de penser l'art. Il lui permet de dépasser l'esthétique pour ouvrir le champ d'une interrogation proprement anthropologique de ce qu'il nomme l'opération artistique. / Immediately following the conclusion of the Second World War, Jean Dubuffet categorically refused the qualification of his work as part of Primitivism. But Paradoxically, the means by which this painter expressed himself were none other than those identified in so-called primitive art, and he often claimed himself as an animist what in a way betrayed an active conception of matter. Furthermore, Dubuffet drew from ethnographic research processes to finetune his method which would be baptized as Art Brut in the summer of 1945. In order to move beyond this paradox, and by using Dubuffet's paintings, writings and other work, this paper will demonstrate how Art Brut shifted the original perception of primitive art, and in thus doing so, became its unconditional critic. Art Brut, which was considered to be a means of critique as a derivative of George Bataille's « informe », emerged as a concept leading to think art differently. Esthetics could finally be pushed aside to make way for an anthropological interrogation of what the painter named the « artistic operation ».
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Patrimoines irréguliers en France et en Italie : origines, artification, regard contemporain / Irregular heritages in France and in Italy : origins, artification, contemporary wievTrapani, Roberta 28 June 2016 (has links)
Depuis les années 1930, un lent processus d’« artification » investit des lieux de vieembellis par leurs propres habitants avec des techniques improvisées. Considérés àl’origine comme des curiosités locales, ces sites sont révélés au monde de l’art par lessurréalistes, qui amorcent leur documentation. Dans l’après-guerre, ils connaissent uneréception de plus en plus enthousiaste au sein de certains milieux artistiques et serontannexés successivement à l’art médiumnique, à l’art naïf, à l’art brut, à l’outsider art, àl’architecture fantastique, entre autres, donnant lieu à une pléthore de définitions. Cesenvironnements irréguliers seront alors considérés souvent comme l’expressionspontanée d’impulsions intérieures, sans influences ni tradition. Cette thèse propose derevenir aux origines de cette forme artistique, en révélant le mouvement circulaire qui larelie, d’une part, aux cultures populaires et, d’autre part, aux courants officiels del’histoire de l’art contemporaine. Elle examine également les conditions de sa réceptions,dans un contexte dominé jusque dans les années 1970 par le paradigme primitiviste,avant de se concentrer sur la multiplication des initiatives qui, depuis la fin des années1970, marquent un renouvellement du regard. Tout au long, les environnementsirréguliers sont questionnés dans leur faculté à associer des notions fondamentales –art, culture, marginalité, architecture, grotesque, baroque, ornemental, entre autres – età être saisis comme un outil opératoire désignant une forme d’authenticité artistique ouculturelle. / Since the 1930s, a slow process of « artification » invested living spaces decorated bytheir own inhabitants with improvised techniques. Originally regarded as localcuriosities, these sites have been introduced to the artistic world by the Surrealists, whobegan their documentation. In the post war period, they have been seen with increasingenthusiasm in some artistic circles and then have been linked to mediumistic art, naiveart, art brut, outsider art, fantastic architecture, among others, creating a plethora ofdefinitions. Irregular environments have often been considered as the spontaneousexpression of inner impulses, without influence or tradition. This thesis proposes toreturn to the origins of this form of art, revealing the circular movement that connects it,on one hand, to the popular cultures and, on the other hand, to the officials movementsof the history of contemporary art. It also examines the conditions of its own reception,in a context dominated until the 1970s by the primitivist paradigm, before of focusing onthe many initiatives that, since the late 1970s, brought a renewed look. All along,irregular environments have been questioned in their ability to combine fundamentalconcepts - art, architecture, culture, marginality, ornamental, among others - and to betaken as an operational tool for a form of artistic or cultural authenticity.
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Du Douanier Rousseau à Gaston Chaissac : la reconnaissance de l'art naïf en France et aux Etats-Unis (1886-1948) / From the Douanier Rousseau to Gaston Chaissac : the recognition of naïve art in France and United States of America (1886-1948)Alluchon, Marion 05 November 2016 (has links)
Reconnu par les avant-gardes au tournant du XXe siècle pour sa rafraîchissante primitivité, encensé jusqu’aux années 1950, l’art naïf est aujourd’hui tout à fait négligé. Grâce aux expositions rares mais régulières qui lui sont consacrées, seul Henri Rousseau dit le Douanier semble encore susciter quelque intérêt. Mais les peintres révélés à sa suite, autodidactes et d’extraction populaire comme lui et répondant aux noms d’André Bauchant, Camille Bombois, Séraphine Louis, René Rimbert ou Louis Vivin, ne jouissent plus du même succès. Pourtant, leur reconnaissance durant l’entre-deux-guerres prit des dimensions insoupçonnées. «Peintres du Cœur Sacré», «Primitifs Modernes», «Maîtres Populaires de la Réalité» ou encore, outre-Atlantique, artistes folk et self-taught, ceux qui furent définitivement labellisés art naïf à partir de 1950, comptaient parmi les peintres les plus appréciés. Outre le fait de combler un chapitre encore peu investi de l’histoire de l’art et de celle du primitivisme, nous cherchons à comprendre les raisons d’un tel décalage. Notre thèse retrace et analyse ainsi la reconnaissance de l’art naïf, de son émergence avec Henri Rousseau en 1886 à son institutionnalisation par le Musée national d’art moderne français en 1948. A travers l’étude des définitions qui lui furent successivement appliquées, nous constatons que ce type de «primitifs», loin de demeurer associés aux artistes les plus avant-gardistes, fut aussi célébré par une famille artistique conservatrice et réactionnaire qui, tout en les encensant, eut certainement raison de leur postérité. / Revealed by the avant-garde at the turn of the 20th century for its refreshing primitivity, naïve art famous until the 1950’s is today completely neglected. Only Henri Rousseau known as the Douanier still draws attention thanks to the rare exhibitions that are still regularly organized on his work. But the ones who were recognized after his death, the self-taught and low-class people like him such as André Bauchant, CamilleBombois, Séraphine Louis, René Rimbert or Louis Vivin, don't ring a bell any more. However, their recognition during the in-between-wars both in France and in the United States was surprisingly successful. Known as the “Peintres du Coeur Sacré”, the “Modern Primitives”, the “Masters of Popular Paintings” or across the Atlantic as folk or self-taught artists, these painters who were definitively labeled as naïve art painters in France after 1950, were among the most appreciated ones. While completing a chapter of history of art and of the history of primitivism, we focused on trying to understand the reasons of such a shift. This PhD traces and focuses on the recognition of naïve art, from its birth with Henri Rousseau in 1886 to its institutionalization by the Musée national d’art moderne in 1948. By looking closely at the various definitions given to naïve art at different times, we can see that this type of “primitives” remains far from being associated to the most avant-gardist artists and that they were also celebrated by people from a more conservative and reactionary artistic tendency. This might have rushed their disappearance.
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Le tupapau et le génie à capuche : étude d'une figure entêtante dans l'oeuvre de Paul Gauguin / The tupapau and the hooded genie : study of a heady figure in Paul Gauguin's workMalmon, Isabelle 24 June 2017 (has links)
En 1892, la toile Manao tupapau de Paul Gauguin présente, à l’arrière d’une vahiné dénudée, un petit personnage encapuchonné. L’artiste explique qu’il s’agit d’un tupapau, d’un revenant dans les traditions polynésiennes. Le motif en réalité est déjà apparu en France en 1888, sans référence à l’Océanie, et ne cessera de hanter l’œuvre jusqu’au décès de Gauguin en 1903. Cette figure thanatique, intrusive dans une œuvre qualifiée d’exotique et d’érotique, méritait réflexion, d’autant que la critique l’a souvent banalisée ou effacée. Ce personnage montre-t-il que l’artiste cède au fantastique fin-de-siècle ? S’agit-il d’alimenter l’exotisme, comme les Orientalistes, en faisant cohabiter cette entité ténébreuse avec la «belle des îles» ? Y a-t-il, de la part d’un homme exécrant l’Europe mercantiliste et racialiste, un intérêt sincère pour le surnaturel polynésien persécuté par les missions chrétiennes ? Notre travail a montré que l’excursion dans les îles du Pacifique pouvait virer à la descente aux Enfers. Face à la normalisation coloniale et chrétienne des mœurs et croyances polynésiennes, la peur de la damnation, la mortalité effrayante dû au mal vénérien, le démon à capuche est la mort qui gagne sur les plaisirs, la diabolisation de la liberté sexuelle. Mais il exprime aussi une ingression dans les ténèbres de la psyché, une tension entre volonté de jouissance dans la nouvelle Cythère et peur d’une sexualité féminine diabolisée et indomptée, entre désir de régression vers la mère et envie de fuir une figure tutélaire anxiogène. Le petit génie macabre contribue enfin à orienter l’œuvre vers une esthétique originale, mettant à mal les stéréotypes artistiques et idéologiques. / In 1892, Paul Gauguin’s painting Manao tupapau shows, behind a naked Tahitian woman, a little hooded character. The artist explains that this is a tupapau, that is to say a ghost in the Polynesian traditions. In reality the pattern already appeared in France in 1888, without any reference to Oceania, and it will haunt the work of Gauguin until he died in 1903. This figure, invasive in a so-called exotic and erotic work, deserves special attention, especially as most critics often trivialised or deleted it. Does this character prove that the artist is yielding to fin-de-siècle fantasy ? Is it a way to feed exotism, like the Orientalists painters, by the coexistence between this shadowy ghost and the « belle des îles » ? Knowing that Gauguin hated the mercantilist and racialist Europe, does he have a real interest in the Polynesian occult world and beliefs as they were fought by Christian missions ? Our dissertation showed that Gauguin’s excursion in the Pacific islands went a downward spiral. When the Polynesian customs and religion are standardized by colonialism and Christianism, when guilt of damnation and mortality caused by the syphilis are spreading, the hooded genius represents death prevailing over pleasure, the demonization of sexual freedom. This figure expresses also a descent into the dark room that is Gauguin’s psyche, his being torn between will of enjoyment in the new Cythère and fear of a demonized and untamed female sexuality, between his desire to come back to the mother image and his avoidance of a stressful domination figure. At last the little genius helps to give the work an original esthetics, challenging artistic and ideological stereotypes.
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Perception et réalité : aspects métaphysiques, ontologiques et épistémologiques / Perception and reality : metaphysical, ontological and epistemological aspectsChin-Drian, Yannick 29 November 2013 (has links)
La question centrale de cette étude est celle de savoir si les expériences perceptives peuvent être conçues comme des manières d’être réellement en contact avec le monde et si elles peuvent nous fournir des raisons d’entretenir certaines propositions à propos du monde, voire nous permettre d’acquérir des connaissances à son sujet. Cette compréhension intuitive de la perception est aujourd’hui comme hier largement combattue. Ce rejet passe généralement par l’adoption d’une forme ou d’une autre d’internalisme (de la perception et/ou de la justification et de la connaissance perceptive). Percevoir serait un phénomène purement ou essentiellement interne aux sujets dotés de capacités perceptives dont on pourrait douter qu’il puisse nous permettre de croire de manière justifiée ou de connaître quoi que ce soit. Peut-on éviter cette conclusion ? Peut-on apaiser les angoisses philosophiques qu’elle fait apparaître (sans pourtant affirmer y mettre fin ou encore qu’elles n’ont aucun sens) ? Tel est le but de cette étude. L’enquête philosophique proposée ici prend essentiellement trois formes: métaphysique, ontologique et épistémologique. Une investigation de la nature métaphysique de l’expérience perceptive est ensuite mise en œuvre. L’enjeu est alors de soutenir une forme assez robuste d’externalisme de la perception (Disjonctivisme métaphysique). De la nature de la perception, nous en venons dans une seconde partie à une réflexion ontologique sur la nature des propriétés avec lesquelles l’expérience perceptive nous met semble-t-il en contact. Le réalisme de la couleur est défendu contre diverses attaques antiréalistes. Les couleurs sont des propriétés réelles des choses auxquelles on les attribue correctement. Une ontologie réaliste, non réductive et non relationnelle des propriétés chromatiques est esquissée (Primitivisme de la couleur). Enfin, les enjeux épistémologiques de la perception sont mis en lumière et discutés. Nous défendons l’idée que l’expérience perceptive, en tant qu’elle nous met véritablement en contact avec le monde (objets, propriétés, faits, etc.), est un moyen par lequel certains êtres peuvent entretenir des croyances justifiées quoique cette justification soit non réflexive et prima facie. Différentes réponses aux attaques sceptiques contre la possibilité de connaître perceptivement certaines propositions sont enfin envisagées et rejetées. Une autre stratégie anti-sceptique est proposée (une défense néo-mooréenne de la possibilité de la connaissance perceptive, et une remise en cause du défi sceptique lui-même). Finalement, à la question philosophique classique « L’esprit peut-il réellement être en contact perceptif et cognitif avec le monde ? », rien ne nous force à répondre par la négative, que cette question soit abordée du point de vue de la métaphysique de la perception, d’un point de vue ontologique ou épistémologique. Du moins, c’est ce que notre étude cherche à montrer en soulignant à la fois qu’une réponse positive à cette question est parfaitement viable, voire correcte, et que la réponse négative a, quant à elle, toutes les chances d’être passablement erronée / The main topic of this study is to discuss the idea according to which perceptual experiences sould be conceive as ways of being in contact with the world and perceptual experiences can give reasons for believing some propositions about the world and can give rise to knowledge. Lots of philosophers countervail this intuitive and naive conception of perception. This rejection is linked to the fact that they adopt an internalist conception of perception and/or justication and/or perceptual knowledge. Perceiving sould be conceive as an purely internal event of subjects which possess perceptual capacities. And so, one may doubt that they can have justifications for their beliefs or that they can know anything. Is it possible to avoid this conclusion ? How to alleviate philosophical fear that this conclusion gives rise ? That is the aim of this study. The proposed philosophical inquiry comes in three forms. In the first place, indirect conception of perception is examined and criticized. Afterwards, an inquiry about the nature of perceptual experience is pursued. The stake for us is to defend a strong form of externalism about perception (metaphysical disjunctivism). Then, in the second part of this work, we get into an ontological reflexion about the nature of properties that perceptual experience seems to acquaintance us with. Color Realism is defended against various antirealist objections. Colors are or can be real properties of things. A realist, non redutive and non relationnal ontology for chromatic properties is sketched (color Primitivism). Lastly, the epistemological stakes of perception are underlined and examined. We defend the idea that perceptual experience is a mean by which certain beings can have justified beliefs although this justification is not reflexive and prima facie. It can be so if it's true that perceptual experience puts us in contact with the world (objects, properties, facts, etc.). We examine and reject different replies to skeptical attacks against the possibility of knowing anything. Then, another strategy is proposed (a morean defense of perceptual knowledge and the questioning of skeptical challenge itself). In fact, from an metaphysical, ontological or epistemological point of view, we don't have to give a negative reponse to the classical and philosophical question "Can mind be really in perceptual and cognitive contact with the world ?" or so we think. Indeed, our study underlines that a positive reply to this question is sustainable, not to say correct, and that the negative reponse is probably wrong
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Order and the literary rendering of chaos : children's literature as knowledge, order, and social foundationAbdelRahim, Layla 03 1900 (has links)
Depuis que l'animal humain a conçu un système de technologies pour la pensée abstraite grâce au langage, la guerre contre le monde sauvage est devenu une voie à sens unique vers l'aliénation, la civilisation et la littérature. Le but de ce travail est d'analyser comment les récits civilisationnels donnent une structure à l'expérience par le biais de la ségrégation, de la domestication, de la sélection, et de l'extermination, tandis que les récits sauvages démontrent les possibilités infinies du chaos pour découvrir le monde en toute sa diversité et en lien avec sa communauté de vie.
Un des objectifs de cette thèse a été de combler le fossé entre la science et la littérature, et d'examiner l'interdépendance de la fiction et la réalité. Un autre objectif a été de mettre ces récits au cœur d'un dialogue les uns avec les autres, ainsi que de tracer leur expression dans les différentes disciplines et œuvres pour enfants et adultes mais également d’analyser leur manifestations c’est redondant dans la vie réelle. C'est un effort multi-disciplinaires qui se reflète dans la combinaison de méthodes de recherche en anthropologie et en études littéraires.
Cette analyse compare et contraste trois livres de fiction pour enfants qui présentent trois différents paradigmes socio-économiques, à savoir, «Winnie-l'Ourson» de Milne qui met en place un monde civilisé monarcho-capitaliste, la trilogie de Nosov sur «les aventures de Neznaika et ses amis» qui présente les défis et les exploits d'une société anarcho-socialiste dans son évolution du primitivisme vers la technologie, et les livres de Moomines de Jansson, qui représentent le chaos, l'anarchie, et l'état sauvage qui contient tout, y compris des épisodes de civilisation.
En axant la méthodologie de ma recherche sur la façon dont nous connaissons le monde, j'ai d'abord examiné la construction, la transmission et l'acquisition des connaissances, en particulier à travers la théorie de praxis de Bourdieu et la critique de la civilisation développée dans les études de Zerzan, Ong, et Goody sur les liens entre l'alphabétisation, la dette et l'oppression. Quant à la littérature pour enfants, j'ai choisi trois livres que j’ai connus pendant mon enfance, c'est-à-dire des livres qui sont devenus comme une «langue maternelle» pour moi. En ce sens, ce travail est aussi de «l’anthropologie du champ natif».
En outre, j’analyse les prémisses sous-jacentes qui se trouvent non seulement dans les trois livres, mais dans le déroulement des récits de l'état sauvage et de la civilisation dans la vie réelle, des analyses qui paraissent dans cette thèse sous la forme d'extraits d’un journal ethnographique. De même que j’examine la nature de la littérature ainsi que des structures civilisées qui domestiquent le monde au moyen de menaces de mort, je trace aussi la présence de ces récits dans l'expression scientifique (le récit malthusien-darwinien), religieuse, et dans autres expressions culturelles, et réfléchis sur les défis présentés par la théorie anarchiste (Kropotkine) ainsi que par les livres pour enfants écrits du point de vue sauvage, tels que ceux des Moomines. / Ever since the human animal devised a system of technologies for abstract thought through language, the war on wilderness has become a one way path towards alienation, civilisation and literature. In this work, I examine how the civilised narrative orders experience by means of segregation, domestication, breeding, and extermination; whereas, I argue that the stories and narratives of wilderness project chaos and infinite possibilities for experiencing the world through a diverse community of life.
One of my goals in conducting this study on children's literature as knowledge, culture and social foundation has been to bridge the gap between science and literature and to examine the interconnectedness of fiction and reality as a two-way road. Another aim has been to engage these narratives in a dialogue with each other as I trace their expression in the various disciplines and books written for both children and adults as well as analyse the manifestation of fictional narratives in real life. This is both an inter- and multi-disciplinary endeavour that is reflected in the combination of research methods drawn from anthropology and literary studies as well as in the content that traces the narratives of order and chaos, or civilisation and wilderness, in children's literature and our world.
I have chosen to compare and contrast three fictional children's books that offer three different real-world socio-economic paradigms, namely, A.A. Milne's Winnie-the-Pooh projecting a civilised monarcho-capitalist world, Nikolai Nosov's trilogy on The Adventures of Dunno and Friends as presenting the challenges and feats of an anarcho-socialist society in evolution from primitivism towards technology, and Tove Jansson's Moominbooks depicting chaos, anarchy, and wilderness that contain everything, including encounters with civilisation, but most of all an infinite love for the world.
Stemming from the basic question in research methodology on how we know the world, I first examine the construction, transmission, and acquisition of knowledge, particularly through the lens of Bourdieu's theory of praxis, as well as the critique of language and literacy through Zerzan's, Ong's, and Goody's studies on the links between literacy, debt and oppression. Regarding children's literature depicting the three socio-economic paradigms, I chose three books with which I have been familiar since childhood, i.e. in whose narratives I have “native fluency” and, in this sense, this work is also about “anthropology at home”. Moreover, I compared and contrasted the underlying premises not only in the three books, but also with the unfolding narratives of wilderness and civilisation in real life, that I inserted in the form of ethnographic/journal entries throughout the dissertation. As I examine the very nature of literature, culture, and language and the civilised structures that domesticate the world through the threat of death and the expropriation of food, I also trace the presence of these narratives in the scientific (the Malthusian-Darwinian narrative), religious, and other cultural expressions and the challenges provided by anarchist science and theory (Kropotkin) as well as wild children's books such as Jansson's Moomintrolls.
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Léon Frederic (1856-1940), « gothique moderne » : carrière d’un artiste belge dans l’Europe de la fin du XIXe siècle / Léon Frederic (1856-1940), “gothique moderne” : career of a Belgian artist in Europe at the end of the 19th centuryFoudral, Benjamin 03 July 2019 (has links)
Peintre bruxellois aujourd’hui méconnu, Léon Frederic (1856-1940), surnommé le « gothique moderne », tint un rôle important au tournant du XXe siècle comme l’un des représentants de la modernité picturale belge, tant sur la scène artistique nationale qu’internationale. S’appuyant sur un examen rigoureux d’un fonds d’atelier de plusieurs milliers de pièces, d’archives et de correspondances inédites, ainsi que sur l’établissement du catalogue raisonné de l’œuvre, cette étude souhaite reconstituer la trajectoire d’un peintre omniprésent, oublié face à la « mythologie de rupture » des avant-gardes. Si l’histoire de l’art a retenu l’image d’un peintre mystique reclus à la campagne, l’appréhension de sa carrière a permis de reconstituer le portrait d’un faux-naïf conscient des enjeux promotionnels, appartenant à une nouvelle élite belge qui fut à l’origine de l’intense vie culturelle bruxelloise. Frederic a su élaborer une mise en image inédite du « peuple », ouvrier et paysan, aussi bien comme point de convergence de l’image utile et morale, souhaitée par les tenants de l’art social, que comme projection d’un imaginaire culturel issu de la tradition et propre à une élite en quête d’un avenir meilleur pour les classes défavorisées. Stylistiquement, son art, se rapprochant de l’« archaïsme moderne » cher à Emile Verhaeren, l’impose dans le nouveau champ moderniste des sécessions comme l’ethnotype idéal et recherché de l’artiste « flamand ». Peintre bourgeois et marginal, élitaire et social, national et cosmopolite, Frederic est apparu comme l’un des hérauts adoubés de la modernité du temps et nous invite à remettre en question la binarité de la conception de l’art à la fin du XIXe siècle. / The Belgian painter Léon Frederic (1856-1940), nicknamed the “gothique moderne”, played a key role at the turn of the 20th century as one of the main actors of Belgian modern art, both on the national and international artistic scene. Based on a rigorous examination of a studio collection of several thousand pieces, archives and unpublished correspondence, as well as on the realization of the catalogue raisonné of the work, this study aims to reconstruct the trajectory of an omnipresent painter, forgotten faced with the "mythology of rupture" of the avant-garde. If the history of art has retained the image of a mystical painter recluse in the countryside, the comprehension of his career enabled to reconstruct the portrait of a “faux-naïf” aware of the promotional stakes. Frederic belongs to a new Belgian elite who was at the origin of the intense cultural life in Brussels. Throughout his career, he has developed a new image of the "people", worker and peasant, both as a point of convergence of the necessary and moral image, wanted by the supporters of the social art, and as a projection of a cultural imagination, specific to an elite in search of a better future for the underprivileged classes. Stylistically, his art, approaching the "archaïsme moderne" theorized by Emile Verhaeren, imposes it in the new international and modernist field of the Secessions as the ideal and sought-after ethnotype of the "Flemish" artist. A bourgeois and marginal painter, elite and social, national and cosmopolitan, Frederic appeared as one of the heralds of the modernity and invites us to question the binarity of the conception of art at the end of the 19th century.
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Joan Brotat y los avatares de la figuración primitivista en la segunda vanguardia en CataluñaMitrani, Alex 14 December 2012 (has links)
Joan Brotat (Barcelona, 1920-1990) fue un artista destacado en el proceso de recuperación de la modernidad pictórica durante los años de la postguerra española, aunque luego cayó progresivamente en el olvido. Esta tesis estudia y establece su trayectoria profesional vinculada a su biografía personal (contexto familiar y social), a los factores inducidos por el sistema artístico local y en relación con en el contexto nacional e internacional (fortuna crítica, evolución artística y comercial). Brotat fue uno de los máximos exponentes de una tendencia que podríamos denominar como figuración primitivista. Definimos aquí las características de esta tendencia, su lugar frente a otras opciones de vanguardia de la época como la abstracción y apuntamos sus variantes y principales representantes. Abordamos también las razones de su declive a partir del análisis de la carrera profesional de Brotat.
Descubrimos, gracias al estudio de su archivo familiar, la participación de Brotat en la guerra civil como parte de la Quinta del biberón republicana, hecho que escondió toda su vida y cuyo trauma influyó de toda evidencia en su obra. El análisis iconográfico y evolutivo del ingenuismo nos muestra una dimensión trágica y existencial. Así, su etapa expresionista, singular síntesis entre ingenuismo e informalismo, parece responder a una genuina necesidad psicológica. La comparación de su obra artística son sus proyectos profesionales en el campo de la ilustración infantil nos permiten hacer la diferencia entre naif el ingenuismo, que tanto preocupó a la crítica de la época. Un aspecto fundamental es el descubrimiento de una etapa abstracta a finales de los años cuarenta que contradice la jerarquía evolucionista que explica la figuración esquemática como un paso previo a la abstracción. El primitivismo ingenuista fue una opción consciente y deliberada. En su período de madurez, la obra de Brotat muestra una tendencia al amaneramiento y entra en decadencia, que se puede describir por la perdida de refinamiento y el estancamiento de los argumentos críticos que la apoyaron. La relación con los marchantes (Maurice Bonnefoy y Agustín Rodríguez Sahagún particularmente) se revela ambivalente en sus resultados. Lo mismo sucede con el aprovechamiento de la política artística franquista, dirigida por Luis González Robles.
El primitivismo figurativo catalán de postguerra es una combinación coherente (aunque intuitiva y sin programa militante) de medievalismo e ingenuismo. El ingenuismo de vanguardia de postguerra tiene dos manifestaciones, a veces coincidentes y otras divergentes: la radical y la nostálgica. El primitivismo se apoyó en un discurso crítico específico y ocupó un lugar, móvil, en el debate artístico. Estudiamos las diversas fuentes de este primitivismo y constatamos la influencia fundamental de Joan Miró. De entre los referentes internacionales destaca Massimo Campigli. Asimismo, se encuentran paralelos y vínculos con artistas españoles como Rafael Zabaleta, Benjamín Palencia y el núcleo valenciano con Manuel Gil y Salvador Faus. Un caso especialmente interesante es el de Manolo Millares, quien tuvo una relación significativa con Cataluña en esos años. Entre los artistas catalanes, el primitivismo tuvo gran protagonismo y adoptó diversas formas. De Sucre o Joan Ponç representan la vertiente más radical y atormentada, Albert Ràfols Casamada o Joan Vilacasas la opción más ingenua y afrancesada. Se observa una clara tendencia a la politización (Francesc Todó, Josep Guinovart, Estampa Popular). La opción lírica o poética, representada especialmente por Brotat, fue dejada progresivamente de lado. A menudo teñido de nostalgia y religiosidad, coincidente con cierta moda franciscanista, el discurso teórico al respecto del primitivismo fue ambivalente y pasó de la modernidad al conservadurismo.
La constatación de una corriente primitivista, de la cual Brotat sería la figura paradigmática en su éxito y su fracaso, obliga a repensar el canon del arte catalán de postguerra. El primitivismo no fue un estadio inmaduro de la modernidad en el camino hacia la abstracción sino que responde al contexto histórico particular de la España de postguerra con soluciones originales. / Joan Brotat (Barcelona, 1920-1990) was a prominente artist in the process of recovery of pictorial modernity in Spain after the Civil War, but then his work gradually fell into oblivion. This thesis studies his professional career, in relation to his personal biography (family and social context), the local art system, and the national and international context (critical fortune, artistic and commercial development). The thesis proposes that Brotat was in fact a paradigmatic figure of a primitivist tendency. Primitivism was not an immature stage of modernity on the way toward abstraction, but responded to the particular historical context of Postwar Spain with original solutions. The success and then failure of Brotat and Primitivism invites to reconsider the canon
of Postwar Catalan art.
Untill his death, Brotat did hide his involvement in the Civil War, a trauma that marked his work and existence. The iconographic analysis and the evolution of his modern naif style shows a tragic and existential undertones. A key aspect is the discovery of an abstract stage in the late forties contradicting the evolutionary hierarchy that explains schematic figuration as a step toward abstraction. On the contrary, naive primitivism was a conscious and deliberate option.
Postwar Catalan Figurative Primitivism was a coherent mix of medievalism and naiveté(although without a declarated program). The naiveté of postwar art has two aspects : the radical and nostalgic, which sometimes appear together and sometimes separately. Among Catalan artists, primitivism had great prominence and took various forms. De Sucre or Joan Ponç represent the more radical and tormented side, Albert Rafols Casamada or Joan Vilacasas the most naive and influenced by French modernism. There is, later, a clear trend towards politization (Francesc Todó Josep Guinovart, Estampa Popular).
We studied the various sources of this primitivism and found the fundamental influence of Joan Miró and Massimo Campigli. Likewise, there are links to Spanish artists such as Rafael Zabaleta, Benjamín Palencia, the valencians Manuel Gil and Salvador Faus or Manuel Millares. Often tinged with nostalgia and religiosity, in sinthony with a Franciscan fashion, the theoretical discourse about primitivism was ambivalent and evolved from modernity to conservatism.
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