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Éthéréalisation : amorces d'une contre-histoire

Thibault, Ghislain 10 1900 (has links)
Cette thèse est une enquête épistémologique qui s’interroge sur la persistance de « l’éther » dans le champ de la technologie. De façon générale, le mot « éther » évoque un modèle conceptuel de la physique pré-einsteinienne, celui d’un milieu invisible permettant la propagation de la lumière et des ondes électromagnétiques. Or, ce n’est là qu’une des figures de l’éther. Dans plusieurs mythologies et cosmogonies anciennes, le nom « éther » désignait le feu originel contenu dans les plus hautes régions célestes. Aristote nommait « éther », par exemple, le « cinquième être », ou « cinquième élément ». La chimie a aussi sa propre figure de l’éther où il donne son nom à un composé chimique, le C4H10O, qui a été utilisé comme premier anesthésiant général à la fin du XIXe siècle. L’apparition soutenue dans l’histoire de ces figures disparates de l’éther, qui a priori ne semblent pas entretenir de relation entre elles, est pour nous la marque de la persistance de l’éther. Nous défendons ici l’argument selon lequel cette persistance ne se résume pas à la constance de l’attribution d’un mot ou d’un nom à différents phénomènes dans l’histoire, mais à l’actualisation d’une même signature, éthérogène. À l’invitation d’Agamben et en nous inspirant des travaux de Nietzsche et Foucault sur l’histoire-généalogie et ceux de Derrida sur la déconstruction, notre thèse amorce une enquête historique motivée par un approfondissement d’une telle théorisation de la signature. Pour y parvenir, nous proposons de placer l’éther, ou plutôt la signature-éther, au cœur de différentes enquêtes historiques préoccupées par le problème de la technologie. En abordant sous cet angle des enjeux disparates – la légitimation des savoirs narratifs, la suspension des sens, la pseudoscience et la magie, les révolutions de l’information, l’obsession pour le sans-fil, l’économie du corps, la virtualisation de la communication, etc. –, nous proposons dans cette thèse autant d’amorces pour une histoire autre, une contre-histoire. / This dissertation stands as an epistemological inquiry into the persistence of the notion of ether within technology’s discursive field. Most often, the word “ether” is understood as a conceptual model in pre-einsteinian physics which designates the medium responsible for the propagation of electromagnetic waves and light. However, this proves to be only one of the many figures of ether. In multiple mythologies and cosmogonies, ether was also the name employed to refer to a sublime and pure fire filling the highest spaces of the universe. Aristotle, for example, named “ether” what he considered to be the “fifth being,” or the “fifth element.” Chemistry also makes use of ether, where the name denominates the compound C4H10O, used as the first general anaesthetic agent at the end of the nineteenth century. From our point of view, the sustained occurrences of ether in these different figures, so disparate indeed that they appear unrelated, marks the manifestation of its persistence. We argue that this persistence should not be narrowed down to a constant attribution of a “word” or a “name” to several historical phenomenons, but rather should be viewed as the actualization of a same etherogeneous “signature.” Responding to an invitation by Italian philosopher Agamben, and building on Nietzsche’s and Foucault’s history-genealogy as well as on Derrida’s deconstruction, our dissertation proposes an historical program oriented towards a theorization of the signature. To do so, we suggest locating the ether, or rather the ether-signature, at the heart of several historical inquiries concerned with the contemporary problem with technology. Approaching some of theses issues –the legitimating of narrative knowledge, the suspension of the senses, pseudoscience and mysticism, information and industrial revolutions, wireless obsessions, body and corporeality, virtualization of communication, etc. –, our dissertation aims at locating and articulating as many baits towards an-other history, a counter-history.
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La stratégie comme processus cognitif dans le jeu vidéo StarCraft

Dor, Simon 08 1900 (has links)
Pour respecter les droits d’auteur, la version électronique de ce mémoire a été dépouillée de ses documents visuels et audio‐visuels. La version intégrale du mémoire a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal. / Cette recherche propose une analyse du jeu de stratégie en temps réel StarCraft (Blizzard Entertainment, 1998). Il s’agit de questionner le concept de stratégie dans le jeu sans s’en tenir à ce qu’on peut voir et entendre. Ce mémoire débute sur une description du jeu en détails afin de faire ressortir comment la stratégie joue un rôle dans l’ensemble des compétences qui y sont mobilisées. Ensuite, le cercle heuristique du processus stratégique offre une modélisation du fonctionnement de la stratégie en tant que processus cognitif, basé sur les états du jeu inférés chez le joueur et sur ses plans stratégiques. Ce modèle et les concepts qui en découlent sont consolidés par des analyses de parties spécifiques de StarCraft. / This thesis offers an analysis of the Real-Time Strategy game StarCraft (Blizzard Entertainment, 1998). Its goal is to explore beyond the visible and audible part of the game to elucidate the concept of strategy into play. Following a description of the game and its constraints, it demonstrates how strategy plays a major role within the skills needed to play. Then, our “heuristic circle of the strategic process” describes how strategy works as a cognitive process, and how it interacts with both the game states inferred by the player and his or her strategic plans. Finally, this model and its underlying concepts are supported by close analyses of StarCraft game sequences.
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L'affabulation de la rivière Longue par Lahontan : les procédés littéraires d'un faussaire

Rioux, Jean-Philippe January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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De l'espace narratif au dehors : deux histoires théoriques du hors-champ

Lessard, Jean-Philippe January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal. / Pour respecter les droits d'auteur, la version électronique de cette thèse ou ce mémoire a été dépouillée, le cas échéant, de ses documents visuels et audio-visuels. La version intégrale de la thèse ou du mémoire a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Prisons et chez-soi dans la littérature migrante canadienne et allemande féminine : la construction de l'espace chez Agnant, Farhoud et Demirkan

Jürges, Christina 04 1900 (has links)
Les littératures migrantes féminines canadienne et allemande contemporaine sont ancrées sur des questionnements de l’espace. Les auteures comme Abla Farhoud (Le bonheur a la queue glissante), Marie-Célie Agnant (La dot de Sara) et Renan Demirkan (Schwarzer Tee mit drei Stück Zucker) arrivent à transmettre les problèmes et questionnements liés à la condition migrante féminine de nos jours, à travers leur utilisation particulière de l’espace dans leurs romans. La métaphore de la prison aide à saisir la complexité de la situation de la femme et de son rapport avec l’espace. Il faut prendre en considération des facteurs comme le déracinement de la femme de la terre natale, sa domination par l’homme et son impuissance face aux événements liés à la migration, ainsi que son emprisonnement par autrui quand la femme est marquée par les préjugés et le racisme de la société d’accueil. La prison de la femme se manifeste également à un autre niveau, soit celui des théories spatiales : les théories spatiales masculines courantes (notamment celles de Bachelard, Merleau-Ponty, Lefebvre, De Certeau et Augé) négligent la situation particulière de la femme. Bien qu’elles aident à exposer ce que les espaces dans les romans nous communiquent et comment il faut lire les espaces, elles sont insuffisantes pour révéler le rapport femme migrante – espace dans toute sa complexité. De plus, la réalité spatiale de la femme telle qu’exposée par les théories féministes (notamment celles de Shands, Rose, Chapman et Massey) saisit seulement en partie le rapport spatial complexe de la femme migrante. La faiblesse des théories mentionnées ci-haut vient du fait qu’elles sont parfois trop simples. Elles ne tiennent pas compte de l’histoire de la femme migrante : due à son histoire particulière, sa conception des termes territoire, chez-soi et identité est tout à fait différente de celle des individus qui n’ont pas fait l’expérience d’un déracinement. En exposant les problèmes particuliers de ces femmes, cette thèse aide à sortir les femmes du silence qui les opprime. Par cette thèse, nous répondons donc à un besoin qui existe dans le champ d’étude : nous plaçons la femme migrante au centre de la réflexion théorique en insistant sur la complémentarité des théories masculines et féminines/féministes et sur la nécessité de combiner plusieurs points de vues théoriques. Par cette thèse, à l’aide de notre analyse des espaces dans les romans, nous précisons la situation nuancée de la femme migrante et apportons des perspectives éclairantes au sujet de son rapport complexe à l’espace. / Contemporary Canadian and German female migration literature is closely linked to questions of space. Authors such as Abla Farhoud (Le bonheur a la queue glissante), Marie-Célie Agnant (La dot de Sara) and Renan Demirkan (Schwarzer Tee mit drei Stück Zucker) communicate problems and questions linked to today’s female migrant condition through their particular use of space in their novels. The prison metaphor helps to reveal the complex situation of the female migrant and her relationship with space: we have to take into consideration elements such as the uprooting from her birth country, her domination by men and her powerlessness regarding the events linked to migration, as well as her confinement by others. For example, these women are often subject to prejudices and racism on the part of the new country’s society. The woman’s prison becomes also obvious when it comes to theories of space: the current male theories of space (especially those by Bachelard, Merleau-Ponty, Lefebvre, De Certeau and Augé) are ignoring the woman’s particular situation. Even though they help to expose what the spaces in the novels are telling us and how we must interpret the spaces, they are unable to reveal the migrant woman’s relationship to space in all its complexity. Also, the spatial reality of women exposed by feminist theories (especially those by Shand, Rose, Chapman and Massay) can only partially understand the complex spatial relationship of migrant women. The weak points of the theories we mentioned here come mostly from the fact that they are too simple: they don’t include the history of the female migrant in their reflections. Due to the female migrant’s particular history, her conception of terms such as territory, home and identity are very different than those of individuals who have not been exposed to the experience of being uprooted. By exposing the particular problems faced by female migrants, this thesis helps break the silence that oppresses them. Therefore, through this thesis, we are filling a gap that exists in the field of research: we are placing the migrant woman in the center of the theoretical reflections, by exposing the complementarity of male and female/feminist theories and the necessity of combining different theoretical points of view. Through this thesis and our analysis of the spaces in the novels, we are giving a precise idea of the woman’s nuanced situation and are offering a clarifying perspective on her complex relationship to space.
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Le care invisible : genre, vulnérabilité et domination

Hamrouni, Naïma 12 1900 (has links)
Thèse réalisée en cotutelle avec l'Université catholique de Louvain / Cette thèse en philosophie politique féministe part avant tout d’un constat empirique. Malgré les avancées réalisées depuis les cinquante dernières années au plan de l’égalité des sexes, la division du travail entre les hommes et les femmes, aussi bien sur le marché de l’emploi que dans la famille, perdure toujours dans nos sociétés démocratiques. S’inscrivant dans une perspective résolument féministe, croisant les réflexions contemporaines sur la théorie politique du care et la méthode féministe postmarxiste, cette thèse propose une interprétation plausible de ce clivage. Dans une première partie, l’analyse de deux enjeux d’actualité en matière d’égalité des sexes, le soutien économique aux proches aidantes (chap. 1) et la reconnaissance du travail des mères et des femmes au foyer (chap. 2), me mène à la conclusion préliminaire suivante : malgré les objectifs visés, ces mesures politiques contribuent à enfermer encore davantage les femmes dans des rôles traditionnels. Dans une deuxième partie, je soutiens que ces mesures, ainsi que les approches féministes qui les sous-tendent, découlent elles-mêmes de processus de domination. L’argument avancé comporte quatre volets. J’aborde dans un premier temps les théories politiques du care. En inscrivant la réflexion sur le care dans une perspective politique, et non plus seulement morale, ces théoriciennes adoptent une définition du care comme « activité de soin » et visent à dissocier genre et care. Je suggère que malgré ces objectifs, elles adhèrent toujours à la logique différentialiste qui renforce le lien entre les femmes et le care lorsqu’il s’agit de proposer des politiques en matière d’égalité des sexes (chap. 3). En fait, cette logique différentialiste est intimement liée à la notion qu’elles se font du genre. Leur approche constructionniste, en démarquant le genre construit du sexe biologique, a pour effet de reconfirmer la différence des sexes (chap. 4). Sous ces approches, l’homme demeurant la norme et les femmes étant définies comme différentes, ces dernières intériorisent l’idée d’une « différence » logée en leurs propres corps (chap. 5). J’attire enfin l’attention sur la conception limitée que les théoriciennes se font du care, qu’elles posent comme l’équivalent des soins aux plus faibles (nourrissons, personnes malades, âgées et handicapées). Cette conception réductrice contribue à invisibiliser la plus grande partie du travail réalisé par les femmes dans leur vie quotidienne en soutien à ceux dont la dépendance ne se présente pas sous la forme la plus « extrême » : le care aux indépendants, c’est-à-dire tous les services (domestiques, de soins, reproductifs, sexuels) dévalués par leur principaux bénéficiaires, alors qu’ils constituent au même moment la condition essentielle à leur « indépendance ». Alors que le care aux indépendants demeure invisible, les femmes sont réassignées aux rôles traditionnels et les plus « puissants » continuent de dominer les institutions et le savoir qui porte sur elles. Rendre visible la part la plus « invisibilisée » du care et replacer notre commune vulnérabilité au cœur de la réflexion politique sur la justice représentent les premiers pas à franchir pour s’acheminer vers une société radicalement démocratique, une société libérée de la domination de genre (chap. 6). / The starting point of this thesis in feminist political philosophy is first and foremost a preoccupying empirical record. In spite of all the progress made in the past fifty years in matters of gender equality, the division of labor between men and women, at home as well as in the workplace, still persists in our democratic societies. In line with a decidedly feminist perspective, combining the contemporary reflections on the politics of care and a post-marxist feminist method, this thesis offers a plausible interpretation of this persisting division. In the first part, the analysis of two current gender equality issues, of the financial support to family caregivers (chap. 1) and of the economic recognition of the work done by mothers and housewives (chap. 2), leads me to the following preliminary conclusion: in spite of their goals, these political measures actually contribute to maintain the status quo, indeed, to further confine women to their traditional roles. In a second part, I argue that these measures, as well as the feminist approaches which underlie and support them, are themselves derived from processes of domination. This argument comprises four parts. First, I discuss the political theories of care. In shifting the debate from en ethic to a politic of care, these philosophers both wanted to illustrate the dimension of caring as an activity and to dissociate care from gender. I suggest that in spite of their goals, they still tend to stick to the differentialist logic which strengthens the links between woman and care when they put forward policies on gender equality (chap. 3). This logic of difference is actually closely linked to their notion of gender. Indeed, in distinguishing the socially constructed gender from the biological sex, their constructionist approach has the effect of confirming natural sexual differences (chap. 4). Man still being the norm and woman the «difference» under this view, women come to internalize the idea of a difference located in their own bodies (chap. 5). Finally, I bring to attention the very limited conception of care of these theorists, defined as care for the most vulnerable (infants, the sick, the old and the handicapped persons). This reductive conception actually contributes to invisibilize the largest part of the work done daily by women in support of those whose dependency doesn’t come under the most «extreme» form: the care of independents, that is, all the services (domestic, caring, reproductive and sexual services) devalued by their recipients while they constitute the condition for their «independence». As caring for «independents» remains invisible, women are ascribed to traditional roles and the most «powerful» are free to keep on dominating both institutions and the knowledge produced about it. Making this «invisibilized» part of caring visible, and replacing our common vulnerability at the heart of the political reflection on justice, are the first steps towards a radical democratic society, that is, a society freed from gender domination.
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Dance and the colonial body : re-choreographing postcolonial theories of the body

Belghiti, Rachid 09 1900 (has links)
Cette dissertation traite la danse comme une catégorie d’analyse permettant de réorienter ou de ré-chorégraphier les théories postcoloniales du corps. Mon étude montre qu’ Edward Said, par exemple, décrit la danse seulement à travers le regard impérial, et que Homi Bhabha et Gayatri Spivak négligent complètement le rôle de la dance dans la construction de la subjectivité postcoloniale. Mon étude explique que Stavros Karayanni récemment explore la danse masculine et féminine comme espaces de résistance contre la domination coloniale. Toutefois, l’analyse de Karayanni met l’accent seulement sur le caractère insaisissable de la danse qui produit une ambigüité et une ambivalence dans le regard du sujet impériale. Contrairement aux approches de Said et de Karayanni, ma dissertation explore la danse comme un espace ou le corps du sujet colonisé chorégraphie son histoire collective que l’amnésie coloniale ne cesse de défigurer au moyen de l’acculturation et de marchandisation. Je soutiens que la danse nous offre la possibilité de concevoir le corps colonisé non seulement dans son ambiguïté, comme le souligne Karayanni, mais aussi dans son potentiel de raconter corporellement sa mémoire collective de l’intérieur de la domination impériale. Ma dissertation soutient que les catégories de l’ambiguïté et de l’insaisissabilité mystifient et fétichisent le corps dansant en le décrivant comme un élément évasif et évanescent. Ma dissertation inclut plusieurs traditions culturelles de manière à réorienter la recherche ethnographique qui décrit la dance comme articulation codée par une culture postcoloniale spécifique. Mon étude montre comment le corps colonisé produit un savoir culturel à partir de sa différence. Cette forme de savoir corporelle présente le corps colonisé en tant que sujet et non seulement objet du désir colonial. Méthodologiquement, cette dissertation rassemble des théories occidentales et autochtones de la danse. Mon étude considère aussi les théories postcoloniales du corps dansant à partir des perspectives hétérosexuelles et homosexuelles. En outre, mon étude examine les manières dont les quelles les théories contemporaines de la danse, postulées par Susan Foster et André Lepecki par exemple, peuvent être pertinentes dans le contexte postcolonial. Mon étude explore également le potentiel politique de l’érotique dans la danse à travers des représentations textuelles et cinématographiques du corps. L’introduction de ma dissertation a trois objectifs. Premièrement, elle offre un aperçu sur les théories postcoloniales du corps. Deuxièmement, elle explique les manières dans lesquelles on peut appliquer des philosophies contemporaines de la danse dans le contexte postcoloniale. Troisièmement, l’introduction analyse le rôle de la dance dans les œuvres des écrivains postcoloniales célèbres tels que Frantz Fanon, Wole Soyinka, Arundhati Roy, et Wilson Harris. Le Chapitre un remet en question les théories de l’ambiguïté et de l’insaisissabilité de la danse à partir de la théorie de l’érotique postulé par Audre Lorde. Ce chapitre examine le concept de l’érotique dans le film Dunia de Jocelyne Saab. Le Chapitre deux ouvre un dialogue entre les théories occidentales et autochtones de la danse à partir d’une étude d’un roman de Tomson Highway. Le Chapitre trois examine comment l’écrivain Trinidadien Earl Lovelace utilise la danse de carnaval comme espace culturel qui reflète l’homogénéité raciale et l’idéologie nationaliste à Trinidad et en les remettant également en question. / Classical texts of postcolonial theory rarely address the embodied expression of dance as they examine the colonial body only through the imperial discourses about the Orient (Said), the construction of the Subaltern subject (Spivak), and the ambivalent desire of the colonial gaze (Bhabha). The Cyprian theorist and dancer Stavros Stavrou Karayanni has emphasised the centrality of dance as a key category of analysis through which discourses of resistance can be articulated from the perspective of the colonial heterosexual and queer body. However, Karayanni adopts the psychoanalytic method according to which the dancing body of the colonised subject has an ambivalent effect upon the Western traveller and / or coloniser who both desires and derides this body. In contrast to this approach, my study examines dance as a space in which the colonial body choreographs its collective history which colonial amnesia suppresses so as to de-historicise colonised subjects and disfigure their cultures. Departing from Frantz Fanon’s emphasis on the relevance of dance in colonial studies, I argue that the colonial body choreographs its collective memories in dance and prompts us to rethink hegemonic discourses of postcolonial identity formation that revolve around ambivalence and elusiveness. I borrow the notion of “choreographing history” from the Western contemporary discipline of dance studies which has integrated cultural studies since mid 1980s and influenced postcolonial inquiry of dance over the last decade. I include various cultural traditions in my project so as to re-direct today’s predominantly ethnographic research which describes dance as an encoded articulation of culture in specific postcolonial societies. I also include different cultural traditions to show that while choreographing silenced memories in various historical experiences of colonial violence, the dancing body allows us to construct discourses of resistance in ways that postcolonial theory has not addressed before. The re-choreography of postcolonial theories of the body, as developed in this dissertation, articulates an ethical imperative because it shows how the subaltern body not only choreographs memories that colonial amnesia silences but also produces cultural knowledge with a difference. Methodologically, this study brings together Western and indigenous theories of dance as well as postcolonial theories of the dancing body from both heterosexual and queer perspectives. My study discusses Susan Foster and André Lepecki’s contemporary theories of dance and the body in the context of postcolonial theories of Oriental dance and eroticism. It also examines the socially and politically transformative potential of the erotic in dance through textual and cinematic representations of the body. My study equally opens a dialogue between Western and indigenous theories of dance in the context of Canadian indigenous literary work of Tomson Highway. A critical examination of Trinidad Carnival and Calypso in a novel by Earl Lovelace demonstrates that dance is a central paradigm of analysis for a postcolonial critique of the body and the categories of identity that inscribe it.
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Un cadre conceptuel pour l'étude des castes en Inde : l'ethnographie Caste and kinship in Kangra réinterprétée dans une optique opérationnelle

Simard, Charles-Olivier 02 1900 (has links)
Inspiré par la réflexion épistémologique de l'anthropologue Michel Verdon, ce mémoire propose un cadre conceptuel pour l'étude de l'organisation sociale des castes en Inde. L'ethnographie de Jonathan Parry, Caste and Kinship in Kangra, est analysée et réinterprétée dans un langage dit « opérationnel ». Les différentes approches des castes oscillent entre deux pôles théoriques opposés : l'idéalisme, représenté notamment par la démarche structuraliste de Louis Dumont, et le substantialisme, jadis adopté par les dirigeants coloniaux et incarné plus récemment dans les travaux de Dipankar Gupta. Toutes deux holistes, ces options conduisent pourtant à une impasse dans l'étude comparative de l'organisation sociale, car elles rendent les groupes « ontologiquement variables » et, par conséquent, incomparables. En repensant les prémisses sur lesquelles repose la conception générale de l'organisation sociale, un cadre opérationnel confère à la notion de groupe une réalité binaire, discontinue, évitant ainsi la variabilité ontologique des groupes et favorisant le comparatisme. Il rend également possible l'étude des rapports entre groupes et réseaux. La relecture de l'ethnographie Caste and Kinship in Kangra montre la pertinence d'une telle approche dans l'étude des castes. Le caractère segmentaire de ces dernières est remis en cause et l'autonomie des foyers, qui forment des réseaux d'alliances en matière d'activités rituelles, est mise de l'avant. Cette nouvelle description incite enfin à de nouvelles comparaisons. / Inspired by Michel Verdon’s epistemological and anthropological work, this thesis presents a new conceptual grid to study the caste social organization in India. Jonathan Parry’s ethnography, Caste and Kinship in Kangra, is re-analyzed and re-interpreted with the “operational language”. The different approaches to caste's analysis oscillate between two theoretical poles: idealism on one side, notably represented by Louis Dumont’s structuralism, and substantialism on the other, formerly adopted by the colonial administrators and developed more recently in Dipankar Gupta’s work. Unfortunately, these two holistic options mislead the social organization comparative study, because they ultimately render group “ontologically variable” and, thus, not comparable. Rethinking the premises on which rely the mainstream of the theories on social organization, this conceptual grid confers a binary, dis-continued meaning to the group notion, therefore avoiding ontological variability and allowing comparisons. It also favors the study of the relationships between groups and social networks. The re-reading of Caste and Kinship in Kangra ethnography shows its relevance in the study of the caste organization. Instead, in this thesis, the autonomy of households, with their ritual activities alliance networks, is opposed to the segmented caste view. This new description finally calls for new comparisons.
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Les entreprises multinationales et les politiques publiques ; enquête sur leur engagement institutionnel au Canada

Harvey, Pierre-Antoine 12 1900 (has links)
Cette thèse s’inscrit au cœur du chantier de réflexion sur l’interaction entre les États et les entreprises multinationales qui s’impose dans le contexte de l’accélération actuelle du processus de mondialisation de l’économie capitaliste. Nous l’abordons sous l’angle plus particulier des multinationales et de leur engagement institutionnel au sein des organisations, associations, forums ou réseaux qui contribuent à la définition et parfois même à la gestion des différentes politiques publiques orientées vers le développement économique, l’innovation et le marché du travail. Quelles sont les différentes facettes de l’engagement institutionnel des filiales de multinationales au Canada ? Comment ces comportements peuvent-ils être influencés par les différentes caractéristiques et stratégies de ces entreprises ? Un modèle théorique large, empruntant des hypothèses aux nombreuses approches théoriques s’intéressant aux comportements généraux des multinationales, est testé à l’aide d’analyses quantitatives de données obtenues dans le cadre d’une enquête auprès des multinationales au Canada associée au projet international INTREPID. D’abord, cette thèse permet une opérationnalisation plus précise du concept d’« imbrication de la firme » à travers la notion d’engagement institutionnel. Elle met en évidence les différentes dimensions de ce phénomène et remet en question la vision « essentiellement » positive qui l’entoure. Les résultats de cette thèse viennent questionner de la centralité des approches macro-institutionnalistes, particulièrement celle associée aux Variétés du capitalisme, dans les études sur les multinationales. Ils réaffirment par contre l’importance des différentes approches économiques et démontrent plus particulièrement la pertinence de la théorie de la dépendance aux ressources et l’impact de la présence d’un acteur structuré venant faire le contrepoids aux gestionnaires. Malgré nos efforts de théorisation, nous sommes incapable d’observer un effet modérateur des facteurs stratégiques sur l’impact du pays d’origine dans la détermination de l’engagement institutionnel. Cette thèse offre des indications permettant de cibler les interventions institutionnelles qui cherchent à « attacher » les multinationales à l’économie canadienne. Elle met aussi en évidence la contribution d’acteurs indirects dans la consolidation des relations d’engagement institutionnel et plus particulièrement le rôle positif que peuvent jouer les syndicats dans certains forums ou réseaux. / This thesis participates in a wide reflection on the interaction between government and multinational companies that is required in the current context of an accelerated globalization of the capitalist economy. We approach this issue by focusing on the institutional engagement of multinationals within different organizations, associations, forums or networks related to various development, innovation or labor market policies. What are the different dimensions of the institutionnal engagement of canadian subsidiary of multinationals ? How are those behaviors influenced by the various characteristics and strategies of these companies ? A comprehensive theoretical model, borrowing from many approaches used to understand the general behaviors of multinationals, is verified by quantitative analysis using original data obtained through the author’s participation in the Multinationals in Canada survey associated with the global INTREPID research initiative. By highlighting the different facet of institutional engagement of the firm, this thesis establishes a more accurate operationalization of the broad concept of the “embeddedness”. Doing so, it put in question the essentially positive interpretation of the lather. The results reaffirm the relevance of various economics approach, but question the centrality of macro-intuitionalist approaches, particularly the Varieties of capitalism paradigm. Our analysis also illustrates the relevance of the Resource dependence theory and the impact of the presence in a firm of a structured actor able to counterbalance managers. Despite our theoretical venture, we were unable to observe a moderator effect of autonomy or power of the subsidiary on the country of origin influence on its institutional engagement behaviors. This thesis provides some insight for better targeting institutional and economical interventions that seek to ‘embed’ multinationals and their capital inside the Canadian economy. It also draws light to the contributions of different stakeholder in the consolidation of the institutional engagement of multinationals, especially unions for training forums or employers networks.
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La conception néolibérale de la justice: les cas comparés de Friedrich A. von Hayek et de Walter Lippmann

Jalbert, Marie-Eve 04 1900 (has links)
Le néolibéralisme, un terme qui désigne couramment la raison d’état contemporaine, est largement associé à un désinvestissement de l’État pour la cause sociale ainsi qu’à un discours de légitimation des disparités socio-économiques. Il s’agit, pour plusieurs, d’une idéologie qui ne considère pas la justice comme un idéal collectif à poursuivre. Un retour sur certains penseurs à qui l’on attribue la formulation des idées néolibérales permet toutefois de constater que la justice fut, au sein de leurs travaux, l’un des thèmes majeurs. L’objectif général de ce mémoire est donc de présenter la conception de la justice chez deux penseurs du néolibéralisme : le journaliste américain Walter Lippmann et l’économiste autrichien Friedrich A. von Hayek. Cette perspective comparée me permettra d’identifier ce que je nomme la «conception néolibérale» de la justice, conception qui s’articule à partir d’une compréhension singulière du marché. Dans le premier chapitre, je présente le problème central de la conception néolibérale de la justice, en abordant la posture épistémologique privilégiée par Hayek et Lippmann. Dans le deuxième chapitre, je présente certaines modalités de cette conception et soulève ses principales apories. Je soutiens aussi qu’une rupture survient entre Hayek et Lippmann autour de la notion de «responsabilité». Finalement, je compare la conception néolibérale de la justice avec la conception libertarienne présentée par Nozick. C’est à partir des critères de justice respectifs de chaque théorie que j’avance la distinction, au troisième chapitre, entre les deux conceptions pourtant similaires. Contrairement à une analyse courante qui fait du néolibéralisme un projet amoral, je soutiens que la reconnaissance de la dimension morale du discours néolibéral ouvre une fenêtre à partir de laquelle il devient possible de critiquer le projet sur des bases éthiques. C’est en identifiant la notion de justice à l’oeuvre dans le discours néolibéral contemporain et en l’inscrivant dans la tradition morale présentée dans le cadre de ce mémoire que nous sommes mieux à même de comprendre l’idéologie du néolibéralisme. / Neoliberalism, a term commonly used to describe the current paradigm of the state, is largely related to a disengagement of the state from issues of social welfare and is associated with the legitimization of socio-economic inequalities. For many critics, it also represents an ideology that does not consider justice as a collective ideal that should be pursued. This stands in contradiction with the fact that justice was a central theme in the works of many thinkers to whom we attribute the formulation of neoliberal thought. Considering this paradox, the main purpose of this Master’s thesis is to expose the conception of justice as expressed by two key neoliberal thinkers: the American journalist Walter Lippmann and the Austrian economist Friedrich A. von Hayek. This comparative perspective will allow me to single out what I call the "neoliberal conception" of justice, a conception that builds on a particular understanding of the market. In the first chapter, I present the central challenge of the neoliberal conception of justice by broaching the epistemological stance common to Hayek and Lippmann. In the second chapter, I present specific properties of this conception and discuss its principal blind spots. I also show that Hayek and Lippmann disagree when it comes to the notion of "responsibility". Finally, I compare the neoliberal conception of justice with that of libertarians, as presented by Robert Nozick in his work Anarchy, State and Utopia. In this third section, I argue that Hayek and Nozick’s respective criteria of justice drive a wedge between two otherwise rather similar conceptions. In contrast to a standard analysis that treats neoliberalism as an amoral project, I contend that recognition of the moral dimension of neoliberal discourse opens up a perspective from which it becomes possible to challenge the project on ethical grounds. Understanding the idea of justice underpinning contemporary neoliberalism, as rooted in the moral tradition presented in this essay, is necessary if we are to criticize this ideology on moral grounds.

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